Chapitre 8
Mes doigts s'enroulent instinctivement autour de la rampe de l'escalier, me permettant ainsi de garder mon équilibre et de ne pas dévaler les marches la tête la première.
Je meurs d'envie de courir après Harmonie, de la retenir et de la supplier de m'écouter, de me croire. Mais mon cerveau ne donne aucun signal à mon corps et je reste là, debout, au beau milieu des escaliers, inquiet et blessé. Je dois prendre sur moi pour rebrousser chemin jusqu'à la chambre. Je savais qu'elle ne réagirait pas bien. Elle a besoin de temps pour encaisser ce que je viens de lui jeter à la figure et je le comprends. Pourtant, je crains qu'elle ne réfléchisse trop longtemps et qu'elle me foute à la porte avant de m'avoir laissé une chance de m'expliquer. Dans ce cas, je n'aurai plus aucun moyen de lui venir en aide et de la protéger de Tom.
Je retourne dans la chambre d'Eliott et décide de me remettre au travail. Je n'ai aucun doute sur le fait qu'Harmonie va garder ce secret pour elle. Personne ici ne saura jamais rien de notre discussion et si nous n'avons pas terminé de repeindre les murs, le petit garçon se posera des questions. Et je dois m'occuper en attendant qu'elle décide de revenir vers moi.
J'attrape le rouleau imbibé de peinture violette et poursuis ce que j'avais commencé. Mes mouvements sont lents et amorphes. J'ai beau y mettre toute ma bonne volonté, je ne parviens pas à me concentrer sur la tâche. Les mots cinglants prononcés par Harmonie tournent en boucle dans ma tête. Je ne devrais pas m'attarder là-dessus, c'était sûrement la colère ou je ne sais quelle autre émotion qui a parlé à sa place, mais mon cœur se serre chaque fois que j'y repense.
Cela fait des années que je me cache, que je garde une grande partie de ma vie pour moi par peur de la réaction des autres. À juste titre, il est évident que n'importe qui me dénoncerait à la police ou me tournerait le dos. Mais Harmonie a fait exception. Elle a ouvert tellement de portes, m'a tendu tellement de mains que j'ai fini par en saisir une et, contre toute attente, elle n'a pas pris ses jambes à son cou lorsque je lui ai confié à quel jeu je jouais. J'ai stupidement cru qu'elle pourrait aussi comprendre tout le reste. C'était idiot de ma part. Elle veut devenir psychologue, jamais elle ne jugerait quelqu'un qui joue à la roulette russe. Il était évident qu'elle chercherait à m'aider mais elle n'est pas suffisamment bête pour mettre en danger sa vie. Je tue des gens. À quoi je m'attendais ? À ce qu'elle me dise que tout allait bien se passer ? Que ce n'est pas grave ?
Et ne jure plus jamais que tu ne me veux pas de mal alors qu'en réalité, si on te demandait de me descendre, tu hésiterais !
Est-ce qu'elle a raison ? Est-ce que j'hésiterais entre sa vie et la mienne ?
Non ! Bien sûr que non !
J'ai pris le premier avion pour la rejoindre alors que j'aurais pu rester chez moi et attendre que Tom se charge de la faire taire. Je suis venu jusqu'ici pour elle, pour la protéger de mes conneries. Je ne lui veux aucun mal et je suis profondément blessé qu'elle pense le contraire.
J'aurais accepté sa peur, ses questions, ses insultes, n'importe quoi d'autre. J'aurais pu tout encaisser mais pas ça, pas ses doutes. Après tout ce que nous avons partagé ces derniers mois, comment peut-elle penser une telle chose ?
Je jette le rouleau à travers la pièce et me laisse tomber au sol, les poings serrés. Je suis en colère contre elle et ses doutes. Je suis en colère contre moi et ma stupidité. Je suis en colère contre Tom et son pouvoir. Et je suis en colère contre mon père et la vie qu'il nous a laissée, à moi, à ma mère et à ma sœur. Nous n'aurions pas pu avoir pire héritage.
******
Hier, Harmonie a passé le reste de la journée dans le jardin. Je l'ai longuement observée par la fenêtre de la chambre. Je suis persuadé qu'elle devait mourir de froid, mais elle n'est rentrée que pour préparer le dîner. Elle ne m'a pas adressé la parole, ni le moindre regard d'ailleurs. Elle s'est occupée d'Eliott, faisant comme si je n'existais pas. Je n'ai pas essayé d'engager la conversation, j'ai compris qu'il lui fallait du temps, seulement, nous n'en avons pratiquement plus.
Aujourd'hui, je pensais qu'elle allait enfin m'accorder un peu d'attention, qu'elle serait prête à discuter, en vain. C'est comme si j'avais enfilé la cape d'invisibilité d'Harry Potter. Je suis devenu transparent. Elle était perdue dans ses pensées, déboussolée, toujours en train de veiller sur Eliott et Mégane, mais pas sur moi. J'ai baissé les bras et me suis enfermé dans la chambre du petit frère de Sophia pour terminer la peinture et tout remettre en place. Il fallait que je me sente utile.
Lorsque je retourne dans le salon un peu plus tard dans la soirée, Mégane regarde un dessin animé avec son fils. L'année touche à sa fin et je regrette amèrement de ne pas la passer en compagnie de mes colocs et amis. Cette soirée du nouvel an ne pourrait pas être pire. D'habitude, l'alcool coule à flots, nous sortons nous amuser sans penser à rien d'autre qu'à profiter. Mais aujourd'hui fait exception. Je suis loin de chez moi, loin de mes proches et bordel, je déteste ça plus que tout au monde.
– Chase ?
Je relève la tête et croise le regard de Mégane, intrigué. Elle attrape son téléphone et, comme souvent depuis que je suis arrivé, elle s'aide d'internet pour poser ses questions.
– Je te croyais avec Harmonie. Vous n'êtes pas allés à la soirée ensemble ?
Je fronce les sourcils, confus. Harmonie est sortie ? Je ne le savais même pas.
Elle me tend son téléphone et j'inscris ma réponse, expliquant rapidement que je n'étais pas au courant de cette... soirée.
– Si tu veux y aller, je peux te déposer. Ce n'est pas loin, propose-t-elle gentiment dans un anglais plus qu'approximatif.
J'hésite et soupire. Je n'ai aucune envie de sortir faire la fête. Cette semaine est un véritable cauchemar. Et si Harmonie est partie sans même me prévenir, c'est qu'elle n'a aucune envie de me voir débarquer là-bas. Pourtant, je ne peux m'empêcher de m'inquiéter. Et si Tom avait trouvé une autre manière de m'épier ? Et s'il était au courant de tout ce qu'il se passait ici, de la solution que je cherche pour mettre mon amie à l'abri, et qu'il n'attendait qu'une seule chose : que sa cible s'éloigne de moi pour s'en prendre à elle ?
Un peu à contrecœur, j'accepte la proposition de Mégane et presque aussitôt, nous sommes sur la route, Eliott à l'arrière de la voiture. Le trajet ne dure que quelques minutes mais je crois que nous nous éloignons un peu de la capitale. Ou alors nous nous en sommes rapprochés ? Aucune idée mais elle me dépose devant une immense maison et il est évident que la fête a débuté il y a un moment déjà. La porte est entrouverte et j'entre sans prendre la peine de frapper. De toute évidence, personne ne m'entendrait avec un volume aussi élevé.
Habitué aux soirées que je fréquente régulièrement à New Paltz, je me fonds rapidement dans la masse et pars à la recherche de la seule personne que je connaisse. Je n'ai pas la moindre idée de la réaction qu'elle aura en me trouvant ici mais je ne peux pas rester seul au milieu de tous ces inconnus. Il me faut des repères et vite.
– Hé ! Mec ! Je ne savais pas que tu venais !
Je me retourne et découvre l'ami d'Harmonie. Armand, je crois. Il s'approche de moi, un verre à la main, et me fait une accolade chaleureuse en arrivant à ma hauteur. Je lui rends son étreinte, ravi de croiser un visage familier.
– Ce n'était pas vraiment prévu, avoué-je.
– C'est cool que tu sois là !
Il me sourit et d'un mouvement de tête, il m'invite à le suivre. Nous nous frayons un chemin dans la foule. Nous arrivons dans la cuisine et je regarde le jeune homme préparer un nouveau verre. Cette fois-ci, il me le tend et je le remercie.
Je profite de ce changement de pièce pour chercher la chevelure blonde d'Harmonie. En vain. Elle n'est pas ici. Et si Mégane s'était trompée d'endroit ?
– Tu m'as pas dit ce que tu étudiais, l'autre fois, reprend Armand en sirotant son verre.
Mal à l'aise, je me balance d'un pied sur l'autre. Ce mec à l'air sympa, mais je n'ai aucune envie de perdre mon temps à discuter avec lui. J'aimerais retrouver ma jolie blonde. Seulement, je ne peux pas l'envoyer chier. Ils sont amis, autant que je me le mette dans la poche. J'ai déjà suffisamment de problèmes à gérer pour le moment.
– Les sciences de l'éducation, soufflé-je en continuant d'observer les alentours.
– Et ça se passe bien ?
Je repose mon regard sur Armand et passe une main dans mes cheveux, un peu nerveux.
– Ça dépend des moments. J'ai redoublé mon année, mais ça se passe mieux cette fois. Et toi ? Qu'est-ce que tu étudies ?
Détourner l'attention sur son interlocuteur est vraiment la meilleure technique pour échapper aux questions. Avec un peu de chance, il va s'étendre sur sa vie et me foutre la paix.
– Comme Harmonie mais je suis en neuropsychologie.
Et merde... Encore un futur psychologue ? Je suis maudit ou quoi ? Est-ce qu'il va se mettre à m'analyser comme le faisait sa pote il y a encore quelques semaines ?
Je crois qu'il est temps pour moi de partir si je ne veux pas qu'il commence à me poser des dizaines de questions sur tout ce qu'il pourrait trouver de bizarre chez moi. Et je suis certain qu'il y a beaucoup à dire sur mon cas.
– En parlant d'Harmonie, tu ne l'aurais pas vue par hasard ?
– Elle dansait dans le salon avant que tu arrives. D'ailleurs, je devrais y retourner, il faut que je la surveille.
Il descend son verre d'une traite avant de s'éclipser. Je lui emboîte le pas, bien décidé à retrouver celle pour qui je me suis déplacé. Pas question que je lâche Armand d'une semelle avant d'avoir mis la main sur Harmonie. Il ne va quand même pas me planter au milieu de tous ces gens, si ?
Il se laisse tomber sur une chaise et laisse échapper un long soupir que je parviens à entendre et ce, en dépit du volume excessif de la musique. Je m'installe à ses côtés et cherche Harmonie dans la foule. Elle doit forcément être dans le coin.
– Pourquoi tu dois la surveiller ? demandé-je, inquiet.
– Regarde-la et tu comprendras.
Il pointe du doigt un coin de la pièce et mon regard se pose enfin sur celle que je cherche depuis un moment. Ses cheveux blonds tombent en de longues boucles dans son dos et se balancent à chacun de ses mouvements. Elle se retourne et je découvre son visage, métamorphosé. Je ne l'ai jamais vu porter un maquillage aussi chargé. Un joli dégradé de gris et de noir recouvre ses paupières et les paillettes font ressortir l'azur de ses yeux. Le rouge de ses lèvres fait remonter des souvenirs qui ne devraient pas surgir maintenant. La dernière fois, j'ai saccagé son rouge à lèvres et sa tenue d'Halloween a fini sur le sol de sa chambre. Mais ce soir, je ne pense pas que notre soirée connaîtra le même dénouement et je le regrette déjà.
Vêtue d'une robe noire qui lui colle à la peau, ses hanches se balancent au rythme de la musique entraînante. Je la regarde s'amuser, passer ses bras autour du cou d'un mec et danser contre lui, le sourire aux lèvres. Ça fait deux jours qu'elle m'ignore, deux jours qu'elle semble se battre contre ses démons et ce soir, je crois pouvoir affirmer que le combat est terminé et qu'elle n'a malheureusement pas remporté la bataille.
Impuissant, je l'observe vider verre d'alcool sur verre d'alcool avant de se coller à nouveau contre son partenaire de danse dont les mains deviennent de plus en plus baladeuses.
– Ça t'étonne, n'est-ce pas ?
Je glisse un regard vers Armand qui, lui, m'observe attentivement. Je repose le verre qu'il m'avait offert un peu plus tôt. Je n'y ai pas touché et je n'ai plus l'intention de le faire. Vu l'état dans lequel est déjà Harmonie, il lui faudra forcément un chauffeur au retour. Et même si je ne suis pas censé prendre le volant ici, ce sera toujours moins dangereux que de la laisser conduire avec autant d'alcool dans le sang.
– Disons qu'elle était... différente à New Paltz.
– C'est bien pour ça que je la surveille, soupire-t-il. Elle t'a parlé de Sophia, je suppose.
– Ouais.
– Celle que tu vois là, c'est la Harmonie d'avant le décès de Sophia. Elle avait toujours le sourire, elle était toujours la première à sortir pour faire la fête. Elle était un vrai petit rayon de soleil. Après l'accident, elle n'a plus jamais été la même. Je crois qu'elle a fait un genre de pacte avec elle-même. C'est la première fois que je la vois boire et s'amuser depuis des mois.
– Tu ne penses pas que c'est peut-être une bonne chose ? le questionné-je, certain de déjà connaître la réponse.
– J'en sais rien. Elle vient d'enterrer son père de cœur et la voilà en train de boire. Elle noie ses problèmes, je ne suis pas sûr que ce soit positif. Je m'inquiète pour elle, mec.
Moi aussi et tout est de ma faute. Si elle a perdu cette bataille contre elle-même, c'est entièrement à cause de moi. Je voulais l'épauler, l'aider, la protéger et finalement, j'ai échoué. Tout ce que je redoutais s'est produit. Je l'ai définitivement poussée au fond du gouffre au lieu de la retenir.
Quand nous nous sommes rencontrés, j'avais juste l'intention de passer du bon temps avec Harmonie, pas de faire d'elle une amie. Puis les semaines sont passées et à force de discuter, je n'ai pas pu me résoudre à la laisser ne faire qu'une rapide apparition dans ma vie. Je voulais la garder auprès de moi parce qu'elle essayait de me comprendre. J'épongeais le sang qui coulait de mes blessures en l'écoutant me parler de ses démons. Je soignais mon cœur meurtri en la regardant panser ses propres plaies. Je ne lui disais rien, mais c'était tout comme. J'ai passé mon temps à la repousser mais en réalité, chaque fois qu'elle essayait de me venir en aide, elle retirait un poids qui pesait sur mes épaules. Parce que j'avais enfin quelqu'un qui me tendait la main, quelqu'un qui voulait comprendre, malgré tout ce que je faisais pour la tenir à l'écart. Et j'ai stupidement nourri l'espoir que si elle cherchait à m'aider, à faire partie de mon cercle d'amis, c'est que je n'étais peut-être pas si horrible que ça. Alors, égoïstement, je l'ai laissée m'approcher parce que cela me faisait du bien, à moi et uniquement à moi, de savoir que je pouvais encore me faire des amis. Mes colocs faisaient déjà partie de ma vie lorsque j'ai signé mon contrat avec Tom. Harmonie est la première à qui j'ai laissé une chance et aujourd'hui, je le regrette. Si je n'avais pas été aussi égoïste, je ne l'aurais pas tirée vers le bas.
Je voulais lui rendre la pareille, être un bon ami pour elle, comme elle l'est pour moi, et continuer à partager de bons moments sous la couette. Mais j'ai merdé. J'ai tout gâché. Notre relation est en train de se consumer et bientôt, il ne restera plus que des cendres. Et je crains que ce soit elle qui brûle.
– Elle était heureuse à New Paltz ?
La voix d'Armand me tire de mes pensées et je prends le temps de réfléchir à sa question. Moi, je pensais qu'elle l'était, mais si je me réfère à ce qu'elle m'a confié l'autre soir, je ne sais pas si elle était réellement heureuse ou si elle se voilait juste la face.
– Honnêtement, je n'en sais rien. Elle avait l'air d'aller un peu mieux ces derniers temps.
– Elle avait l'air plus sereine au cimetière. Je pensais qu'elle avait enfin avancé. Pourquoi est-ce qu'elle retombe si brutalement ?
Je m'enfonce sur ma chaise et croise les bras, mal à l'aise. Si je pouvais déguerpir, je le ferais. Pour éviter le regard du jeune homme, je me concentre sur Harmonie et commence à envisager de la rejoindre. Est-ce qu'elle s'énerverait ? Probablement. Mais elle a bu et elle a l'air bien plus joyeuse que ce matin.
– Il a dû se passer quelque chose, soupire Armand. Vous repartez quand ?
– Moi mardi. Elle, je ne sais pas encore.
– J'aimerais la soutenir mais je ne pourrai pas le faire si elle s'enfuit comme la dernière fois. Je compte sur toi pour garder un œil sur elle.
– Ouais... Je le ferai.
Il me sourit franchement avant de se lever pour se resservir un verre.
Je suis pratiquement sûr que ce mec est un pote génial. S'il savait que je suis en train de briser son amie, il m'aurait sûrement roué de coups pour s'assurer que je ne l'approche plus. Je suis certain qu'il serait prêt à se battre pour défendre l'honneur de ses proches. Je ne suis pas digne de sa demande. Bien sûr que je vais garder un œil sur elle, je ne demande que ça : la protéger. Mais je suis en train de la condamner. Mon but est de la tenir à l'écart de Tom mais dès qu'elle posera un pied à New Paltz, je sais qu'il la traquera sans relâche. Je ne pourrai pas veiller sur elle 24 heures sur 24. Je ne peux rien pour elle et ça me rend dingue. Je l'ai poussée au milieu d'une pièce remplie de personnes prêtes à lui tirer dessus. Ils nous encerclent tous les deux et si j'essaye de faire obstacle, Tom n'hésitera pas à user de tous les moyens pour me faire plier et pour la faire taire. J'ai l'impression qu'il n'y a aucune issue et je n'ai plus beaucoup de temps pour trouver une solution. Mais encore faudrait-il qu'elle accepte de me parler. Et si elle ne veut pas rentrer avec moi, j'aurai tout simplement échoué.
Je secoue la tête et me concentre sur Harmonie. Au moment où je repose mes yeux sur elle, sa bouche entre en collision avec celle de son partenaire de danse. Elle tire sur sa chemise avant de jouer avec la boucle de sa ceinture. Je lève les yeux au ciel en la voyant perdre l'équilibre. Le mec la rattrape et en profite pour faire remonter le bas de sa robe.
J'hésite à intervenir. Elle a passé des mois à éviter les coups d'un soir. Est-ce qu'elle regrettera demain d'avoir cédé ? Probablement mais je ne peux quand même pas m'interposer entre eux. Son pote n'a sûrement pas lésiné sur l'alcool, lui non plus, mais il évident qu'il a bu beaucoup moins qu'elle et qu'il est encore parfaitement lucide.
– Me dis pas qu'ils vont se déshabiller au milieu de la piste, soupire Armand en se rasseyant à mes côtés.
– Tu crois qu'elle va regretter demain ? Elle avait arrêté de coucher avec des inconnus.
– Aucune idée mais ils se connaissent et crois-moi, on ne pourra pas les arrêter. Clément est un de nos potes, je lui fais confiance. Elle a déjà couché avec lui quelques fois, elle regrettera peut-être un peu moins.
Je hoche la tête, pas certain qu'il ait raison mais je décide de me fier à son jugement. Harmonie enroule ses jambes autour des hanches du jeune homme et, sans lâcher ses lèvres, il l'embarque avec lui et part en direction des escaliers. Je me sens impuissant et nerveux. Je suis persuadé qu'elle s'en voudra demain mais je ne peux pas l'empêcher de coucher avec ce type alors que, indirectement, c'est moi qui l'ai poussée dans ses bras. Et puis, qui suis-je pour me mêler de ses relations sexuelles ?
Je les regarde disparaître à l'étage et soupire pour la énième fois de la soirée. Si elle n'est pas redescendue dans une demi-heure, je partirai à sa recherche pour m'assurer que tout va bien. C'est la seule chose que je peux faire.
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Hello ! 👋🏻
Comment allez-vous ? J'espère que vous profitez bien de vos vacances !
Vous l'aurez compris, Harmonie n'a pas très bien pris les derniers aveux de Chase...
Comment va se terminer la soirée ? Chase parviendra-t-il à la protéger ? Il ne lui reste plus beaucoup de temps pour rentrer à New Paltz... 👀⏳
Rendez-vous dimanche pour la suite ! ❤💜
Bonne fin de semaine 😘
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