93 || Maze
« La vérité est comme le soleil.
Elle laisse tout voir mais ne se laisse pas regarder. »
Victor Hugo.
Warren souleva mon sac d'affaires où s'entassaient tout au plus quelques fringues, histoire que je ne sorte pas de l'hôpital en blouse dégueu qui aurait fait pâlir n'importe qui. Franchement, c'était de l'indécence pure ce bout de tissu qu'on passait à tous les patients, comme si on foutait leur intimité à la benne à ordures. J'avais réussi à enfiler un bas de sport qui collait à ma peau et un simple sweat à capuche large au-dessus de ma brassière, histoire de ne pas être cul et sein nus. Mes bleus avaient presque déjà tous disparu, ne laissant qu'une cuisante sensation de douleur ; gérable, certes, mais qui faisait de moi un pantin pas très dégourdi.
— Je peux demander à l'un d'mes gars de me ramener, Warren, grommelai-je pour la millième fois. Hachi a besoin de toi.
Ce dernier soupira, l'anse du sac contre son épaule, la gueule quelque peu contrariée et inquiète. Après ce qui venait de se passer, ça me paraissait un tantinet normal après tout.
— Je crois que pour cette fois elle va se passer de moi quelques heures. On peut y aller maintenant que c'est réglé ?
Je me contins et fermai ma gueule. Ne voyait-il pas que j'essayai de nous aider tous les deux à le repousser de la sorte ? Comme si on avait besoin de se retrouver tous les deux chez moi, juste pour qu'il veille sur moi le temps que j'aille mieux et qu'il arrête de grogner à chaque fois que je boitillai et que je soufflai comme un bœuf au bout de sa vie.
— On peut passer par la Brigade ? Que je remette les compteurs à zéro avec ce bâtard.
Et j'étais à moitié sérieuse. La douleur pulsait sourdement, aussi forte que la colère que je ressentais face à cette pitoyable situation qui m'avait envoyée droit à l'hosto, sans repasser par la case départ.
En somme, j'avais la haine. Celle-là même qui faisait vibrer et qui vous donnait envie de taper dans un mur, quitte à vous défoncer encore plus.
— Non, répondit simplement Warren, attendant toujours près de la porte.
— Comment ça, non ? rétorquai-je. J'suis debout et je marche, c'est suffisant !
Quelle fichue mauvaise foi de ma part. Warren me laissa approcher en traînant la patte et tapota le sommet du crâne. Je rentrai la tête à la façon d'une tortue et le laissai me cajoler comme il l'aurait fait avec une enfant. Sa fille par exemple.
— Tu es prête cette fois ?
— Je veux aller à la Brigade.
— Tu n'as même pas de béquilles que tu pourrais lui fracasser sur la tête, Maze. Ce n'est pas drôle.
— C'est toi qui n'es pas drôle, foutu Krig.
— Là, là, tu vas t'en remettre.
Nous laissâmes la chambre derrière nous et Warren m'indiqua de le suivre pour rejoindre la sortie. Nous fûmes arrêtés de nombreuses fois par des collègues et amis qui voulurent voir de leurs yeux que j'allais bien. Une partie d'entre eux allaient rester pour découvrir comment l'un de nos suspects avait bien pu mourir dans un hôpital. Je ne pouvais rien faire pour ça, déjà parce qu'à chaque fois que je réfléchissais je sentais la migraine poindre, mais aussi parce que je demeurais pieds et poings liés concernant tout ça. Nous savions que quelqu'un voulait faire taire Ashika avant qu'elle se souvienne et que pour ça, cette fameuse personne semblait prête à tout, même tuer l'un de ses hommes dans un endroit rempli de flics.
Comment s'était-il procuré les uniformes ? Le filet et tout le reste ?
Entre le manque de sommeil de cette nuit et la peur, j'avais eu largement de quoi réfléchir, sans pour autant parvenir à trouver une esquisse de réponse. Et ça, ça, ce n'était pas bon, parce que ça voulait dire que la personne qui en avait après Ashika était assez douée pour nous faire tourner en bourrique, que ce soit le Fief tout entier ou la Brigade Noire.
Ce type devait être foutrement doué et sûr de lui pour agir sans vergogne et avoir autant de main-d'œuvre sous la main.
L'air mordant de l'extérieur me piqua la peau et l'éclat du jour me fit cligner plusieurs fois des yeux tant je n'y étais plus habitué après l'éclairage de l'hôpital et son environnement aseptisé. Stupidement, je regardai autour de moi avant d'emboîter le pas à Warren. Quelqu'un avait dû nous déposer une voiture, évitant qu'on retrouve celle où j'avais dû tacher mon siège avec mon sang.
Il balança mon sac sur la banquette arrière et me regarda prendre place avant d'en faire de même, derrière le volant. Il donna un coup de clé et le moteur ronronna sans grand bruit.
— On va s'arrêter attraper de quoi manger, me dit-il.
— Je veux un truc gras et bien dégueu. Ras le cul de la bouffe de l'hosto !
Il ricana et hocha simplement la tête avant de quitter la place et de sortir de l'immense parking jouxtant les bâtiments formant l'hôpital. Je reconnus bientôt les rues de ma ville et chaque carrefour. Warren s'arrêta à un drive d'un fast food innommable et je le laissai commander, parce qu'il connaissait mes goûts déplorables en la matière. Je fermai un peu les yeux, agressée par toute cette lumière et me concentrai sur ma respiration pour garder mon calme.
Je l'avais bien cherché. À asticoter Paul Baldwin de la sorte, j'avais fait jaillir sa colère et sa haine sur moi et voilà où j'en étais. Cabossée et brinqueballée par un Krig dévoué. Une belle journée pour douiller, n'est-il pas ?
Néanmoins, j'étais soulagée et contente d'avoir pu voir Ashika et Nate, ce dernier pas très en forme après sa chirurgie, mais je savais d'ores et déjà que même s'il devait y aller en fauteuil roulant, il irait au Fief pour continuer le suivi d'Ashika. Enfin, pour le moment il était assigné dans sa chambre sans grand espoir de pouvoir en sortir et je savais que son frère venait pour être sûr qu'il ne fasse pas sa tête de mule. Ce dernier venait de la même ville que Joshua et des infos que j'avais pu récolter, il était le notaire de la meute et surtout celui de Raphael Silva avant que ce dernier ne passe l'arme à gauche. Comme quoi, notre monde était petit. Assez pour que tout se recoupe entre la vie d'Hachi et celle de Yona et nous dévoile des liens plus proches qu'on ne l'aurait cru. Mais qui ne nous aurait pas servi à grand-chose sur le moment. Donc, à quoi bon s'appesantir là-dessus au juste ?
Lorsque Warren récupéra nos sacs de malbouffe, une bonne odeur emplit l'habitacle et me donna immédiatement l'eau à la bouche.
Ouais, je pétais la dalle.
— On peut aller manger tout ça à la Brigade, tu sais.
Il me jeta un coup d'œil non dénué d'amusement. Je ne l'agaçai pas encore, donc ça allait.
— Vous êtes une petite chose bien exigeante, Capitaine, rétorqua-t-il.
— Je te laisserai lui foutre ton poing dans la gueule. Sympa de ma part, non ?
Ses jointures se serrèrent autour du volant, me laissant entrevoir l'étendu de son état un court instant. Je ne pouvais ignorer ça, même en le voulant très fort.
J'étais son Anchor alors forcément... pas la peine d'être un génie des maths pour comprendre les sentiments de Warren.
— Oublie la Brigade pour le moment, Maze.
Cette fois il prit la direction de mon immeuble et trouva une place dans la rue adjacente. Il accepta que je prenne un sac et il s'occupa de tous les autres.
Je tapai le code à l'entrée et nous nous engouffrâmes dans l'ascenseur avant d'arriver à mon étage. J'insérai ma clé dans la serrure et nous entrâmes à l'intérieur. Plus d'odeur de poussière et de renfermé.
Nous déposâmes notre charge dans la cuisine et j'allais directement ouvrir mes fenêtres pour laisser l'air pénétrer dans la pièce et l'aérer du même coup. Je me tournai pour observer Warren attraper deux verres, se souvenant parfaitement de ma façon de tout ranger chez moi. Je ne dis rien, parce que le voir là, évoluer comme il l'avait toujours fait, eut tôt fait de m'achever et de me rappeler où nous en étions avant la disparition d'Ashika. Maintenant qu'elle était de retour et que tout filait à peu près correctement, pourquoi campai-je encore sur mes positions ?
À cause d'Hadar ? Même pas. Je n'étais pas un monstre au point de ne pas penser à lui, mais notre relation sortait tellement des sentiers battus ! Elle n'avait rien de conventionnelle, se basant sur le moment et les ressentis.
Je pinçai mes lèvres entre elles et rejoignis Warren dans la cuisine, m'installant sur l'un des tabourets et sortant les hamburgers, frittes et autres des sacs pour les aligner devant nous. Je m'attaquai à une boite de nuggets, me les enfilant les uns après les autres, pensant parfois à les tremper dans la sauce pour leur donner plus de goût.
Warren me servit à boire et attrapa un hamburger à plusieurs étages, le gobant en quelques bouchées. Toute cette profusion de nourriture pouvait paraître excessive puisque nous n'étions que deux, mais finalement, tout fut mangé et il ne resta que quelques frittes et de la salade retirée d'un ou deux sandwichs.
Je me tapotai le ventre, ce dernier bien rempli et exhalai un long soupir de contentement. Warren bazarda le tout à la poubelle et tria ce qui devait l'être pendant que je me faufilai à la salle de bain pour une douche plus que bienvenue à ce stade. Je n'aurais pas dit non à un bain, mais j'avais trop peur de m'endormir comme une souche, malgré la présence du lycan juste à côté. Alors j'optai pour la première solution et me glissai sous un jet plus chaud que tiède, levant la tête et fermant les yeux pour profiter pleinement de la pression.
Je revoyais l'expression de Paul Baldwin sur la fin. En réponse à mes ultimes paroles et je me demandai ce qui m'avait pris de détourner le regard, ne serait-ce qu'une seule seconde. Je n'étais plus une bleue depuis longtemps. Je n'aurais pas dû me retrouver seule avec un homme tel que lui, mais mon égo n'aurait pas souffert d'attendre plus. Mon âme de flic réclamait sa tête sur un plateau et ça, personne n'aurait pu me le donner aussi rapidement. Warren, peut-être, mais j'avais été égoïste et j'avais agis sous l'impulsion première de ma détermination.
Une belle connerie avec le recul.
Au point où j'en étais, je ne savais pas ce qui me faisait le plus souffrir : cette douleur physique qui me cisaillait encore ou la conscience que j'avais été incapable de bouger lorsqu'il avait attaqué ?
J'appuyai ma main contre le mur et baissai la tête, un filet d'eau courant sur l'arête de mon nez pour effectuer un grand plongeon.
J'étais en colère contre moi-même. Comment ne pas l'être après ça ?! Je m'en voulais. Qu'aurait dit ce foutu doc ? Que je n'étais pas tout à fait responsable. Mon cul, oui ! J'avais cherché à pousser Paul Baldwin loin de sa zone de confort, le titillant pour mieux le faire exploser. Et j'avais pris la soufflante en pleine gueule. Mes oreilles en sifflaient encore.
Je massai mon cuir chevelu et inondait mon corps de savon pour faire partir l'odeur de l'hôpital qui ne m'allait pas du tout.
Je coupai l'eau, m'enroulai dans une serviette et attrapai le sèche-cheveux pour plus d'efficacité et de rapidité. Je quittai la salle de bain pour aller dans ma chambre et y trouver un pantalon pour traîner ainsi qu'un simple débardeur avec un soutien-gorge et une culotte assortie. La fatigue se faisait cruellement ressentir, surtout dans la tension des épaules et des omoplates. Je laissai traîner ma serviette et rejoignis Warren, qui avait préparé du café.
— Tu as une mine épouvantable, dit-il en me jetant un coup d'œil.
— T'as regardé ta tronche, toi ?
J'attrapai un sucre que je glissai dans ma tasse et lui prit sa cuillère.
— Hadar a appelé, me dit-il, très sérieux soudain.
— Humm ?
— Theresa a formellement reconnu le gamin. Et Paul Baldwin est encore à l'hôpital pour le moment, sous haute surveillance.
— C'est bien, dis-je. C'est même très bien.
Je soufflai sur le café avant d'en prendre une bonne rasade. Warren en fit de même, me fixant de ses pupilles claires et lumineuses. Le lycan pas très loin de là ? Peut-être.
— Il compte repartir une fois le dossier clos ? s'enquit alors Warren, de façon presque innocente.
Presque.
— Qui ?
— Hadar. Retourner aux États-Unis je veux dire.
— Il est ici en qualité de consultant ou un truc dans le genre et fait toujours partie du BFIS, donc... oui. C'est ce qui était prévu dès le départ lorsqu'on l'a envoyé pour nous aider.
Je voulais garder ce ton léger, ne pas suivre le chemin que Warren voulait donner à la conversation, parce que j'avais bien conscience de ça. De ce qu'il voulait me faire dire derrière. Voulais-je parler d'Hadar avec lui ? Bien sûr que non. Mais c'était mal connaître le Krig. Et cette ténacité agaçante.
— Et toi ?
Il reposa sa tasse sur le plan de travail et appuya ses hanches étroites pas loin du four.
— Quoi, moi ?
Je ne jouai pas à l'idiote, je voulais juste éviter à tout prix d'aller sur ce terrain, cette pente bien trop glissante et dangereuse.
— Tu as une place au BFIS. Et tu es Capitaine de cette Brigade. Alors, dis-moi, Mazakeen : que comptes-tu faire ?
Mazakeen, hein ?
— Je n'ai pas de réponse à cette question. Parce que j'en sais foutrement rien, d'accord ?
— Ce n'est pas franchement une réponse, ça, Maze, attaqua Warren.
— C'est la seule que j'aie à te donner alors débrouille-toi avec, maudit Krig.
Il me donnait mal à la tête. Déjà que ce n'était pas la grande forme, mais là, c'était encore pire. Pourquoi vouloir savoir maintenant ?
Parce que nous n'étions que tous les deux. Et qu'à ses yeux, ça devrait sembler être le moment idéal.
— C'est sérieux entre vous ?
— C'est toujours du sérieux une relation, même quand cette dernière finit piétinée par l'autre.
À mon tour d'attaquer et de laisser des marques. Warren ne réagit pas à ma petite pique, préférant me jauger, ses bras croisés sur son torse puissant.
— Tu l'aimes ?
— Tu vas te mettre à compter les points ? grognai-je.
— Je n'ai pas le droit de savoir selon toi ?
— C'était sérieux avec Tori ? Tu as éprouvé un truc pour elle ?
Il pinça les lèvres et je fus certaine qu'il n'allait pas me répondre, mais comme toujours, il parvint à me surprendre.
— Pour elle, ça l'était. J'aurais aimé que ça le soit aussi du mien. Mauvais timing. Il secoua la tête. Non, mauvaise personne. Je ne vais pas prétendre l'inverse. C'était biaisé dès le départ parce qu'elle n'est pas toi.
Mon cœur caracola. Je retins mon souffle trop longtemps. Il le perçut. Ne broncha ni ne bougea. Lui aussi attendait ma réponse.
Une réponse honnête, dépourvue de zone d'ombres, dépourvue de non-dits.
De l'honnêteté. Juste... de l'honnêteté. Pour quoi faire ? En quoi tout ça l'avançait ? Nous avançait ?
— Je l'apprécie, soufflai-je. Il ne s'attend à rien de plus que ce que je lui donne. C'est à la fois un ami et un amant. Quant à savoir si je l'aime, tu connais déjà la réponse.
Il ferma les yeux et inspira lentement, comme pour se calmer, pour canaliser chacun des sentiments qu'il ressentait sur le moment et qui formaient une tornade à l'intérieur de lui, derrière sa chair, là où mes yeux ne pouvaient voir.
Je me levai et lui tournai le dos pour m'éloigner, m'avançant vers la porte vitrée grande ouverte. L'air me fit du bien, calma mes pensées et apaisa la brûlure que je ressentais au plus profond de moi. Je le sentis s'approcher.
Je sentis ses bras autour de mon ventre et son souffle sur ma nuque.
Je le sentis partout.
Son odeur. Le grain de sa peau sur mes bras nus. Sa chaleur. Le poids de sa présence.
— J'ai commis une erreur, Maze. Une seule erreur. Vais-je devoir le payer toute ma vie ?
Je fermai les yeux et inspirai. Ses lèvres se posèrent sur ma nuque et je gémis. Parce que c'était trop. Et pas assez. Parce que je le voulais. Parce que je devais le repousser.
Tout se mêlait et se mélangeait. Mes résolutions heurtaient mes doutes. Mes sentiments s'étiraient pour cajoler mes peurs.
Ses doigts glissèrent sous mon débardeur et raclèrent ma peau. Ses dents mordirent le tendon de mon épaule, tirant dessus. Il me tenait comme s'il craignait que je ne m'échappe. Que je disparaisse.
Et que je ne revienne plus.
Je ne me sentais plus la force de lutter ou de douter. Je ne faisais que ressentir et éprouver. Je ne faisais que vivre à travers son toucher plus tendre que dur. Il parcourait mon corps de ses mains, cherchant à se la réapproprier au contact de son épiderme sur le mien. Une douce musicalité, un instant entre deux teintes.
Lorsque je me tournai pour lui faire face, ses bras retombèrent le long de ses flancs et il attendit, cessant même de respirer, son regard fouillant dans le mien, dévorant mon visage, dessinant la prochaine esquisse de mouvement de mes traits.
Je pouvais encore reculer et sonner le glas final à notre relation. Tout arrêter. Tout détruire en un simple mouvement.
Je pouvais choisir. Mais ce pouvoir entre mes mains me faisait tourner la tête, me rendait chancelante et apeurée.
Perdre Warren pour de bon ?
Il saisit l'exact moment où je su que j'en étais incapable. Qu'il représentait une trop grande part de mon existence pour que je m'en détourne.
Une fois avait suffi.
Une fois m'avait achevée.
Il attrapa ma main et nous éloigna de la fenêtre pour nous amener dans ma chambre. Je n'éprouvai aucun doute, ni même aucune peur. Tout paraissait clair.
Limpide.
Évident.
Il retira son haut et j'enlevai mon débardeur. Il caressa mes côtes, là où la douleur pulsait par moment, moins présente, mais capricieuse. Ce furent ses doigts qui dégrafèrent mon soutien-gorge et les miens qui firent sauter le bouton de son jean.
Nous avancions lentement, sans nous presser.
Je connaissais son corps, mais ça ne m'empêcha pas de l'explorer, de le regarder et d'y chercher tous les détails manquant à ma mémoire.
Et lorsque nous nous embrassâmes enfin, l'axe de nos vies se réaligna, trouvant la porte dérobée, nos sentiments s'y précipitant pour mieux se heurter, se conjuguer. Mes doigts dans ses cheveux, ses mains dans les miens.
Plus le temps de respirer.
Plus le temps de penser.
Juste celui de nous retrouver.
💖💖💖
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