74 || Warren

The question is not only why did the killer do it, but why did the killer do it this way ?


Bill Tench, Mindhunter

Quand nous retournâmes dans la salle de réunion que l'enquête avait envahie, j'entendis de nouvelles voix, déformées par la technologie. Quelqu'un avait eu le temps d'installé à vidéo projecteur et nous avions donc les visages de la BFIS qui apparaissait sur le mur. Ils étaient comme nous, dans une salle pleine de papiers accrochés ci et là et des tableaux interactifs pour faire des dessins et d'autres choses. Nous n'avions pas le même budget.

Ce fut Joaquim qui se présenta en premier et bizarrement, c'était bien celui que j'avais vaguement reconnu.

_ Krig ! me salua-t-il.

Je m'installai à notre table, derrière Maze pour que tous puissent nous voir. J'agitai la main et Joaquim eut un petit sourire coquin.

_ Tu ne m'avais pas dit qu'il était si beau gosse que ça ! s'écria-t-il.

Il grogna quand une de ses collègues lui mit une claque sur la tête. Maze gigota sur sa chaise, mais finit par balayer le commentaire déplacé de Joaquim pour revenir à notre enquête.

_ Est-ce que tu as la liste que je t'ai demandé ? dit-elle. Nous ferons les présentations plus tard si tu veux bien.

_ Hadar a déjà une moitié de la liste, répondit Joaquim, plus sérieusement. Je t'envoie la suite très rapidement, mais il fallait qu'on récupère quelques informations. Vous pensez vraiment coincer notre gars comme ça ?

_ Nous pensons qu'il faisait partie d'un groupe aux États-Unis, ce qui collerait avec tes premières idées, expliqua Mazakeen.

Joaquim y avait donc pensé ? C'était une bonne chose.

_ Nous pensons aussi que la personne qui tue ici n'est pas la même qu'aux États-Unis. C'est moins contrôlé, plus voyant et définitivement plus violent.

_ Une sorte de disciple ? marmonna Joaquim, visiblement contrarié.

_ Un disciple qui n'est sûrement pas venu seul et qui ne se contraint plus aux anciennes règles, ajoutai-je. Nous recherchons un certain profil, mais concrètement, ta liste nous permettrait de faire un sacré tri.

_ Tu penses le reconnaître ? C'est ça que tu sous-entends ? releva Joaquim.

Je haussai mes épaules, attirant le regard de Maze.

_ Je ne peux pas te l'affirmer, répondis-je sincère. Néanmoins, j'ose espérer que si le disciple s'éloigne du maître, alors il voudra revendiquer ses actes pour lui-même et non pas pour son maître.

_ Prétentieux ? releva Maze.

_ Je le pense, admis-je. Si son but était de s'échapper de la mainmise de celui qui lui a appris ça, alors il se pourrait qu'il soit moins vigilant.

_ J'ai la suite de la liste, annonça Hadar.

_ Parfait, s'exclama Joaquim.

_ Une dernière chose, reprit Maze. Si nous trouvons celui que nous cherchons, je ne sais même pas si nous pourrons remonter jusqu'à celui qui gère ça aux États-Unis.

_ Une chose à la fois, Maze, la rassura Joaquim. Vos éléments nous apporteront forcément des détails que nous n'avions pas vus jusque-là. Concentre-toi sur cette affaire-là, nous nous chargerons du reste.

Hadar clôtura la conversation et bientôt, le silence se fit dans le bureau. Maze se leva et m'observa un instant.

_ Tu le reconnaîtrais ? souffla-t-elle.

_ L'odeur n'était pas consistante, admis-je, mais elle était là, même partielle. Si jamais j'ai un doute, nous serons où chercher.

_ Pas de folie, me prévint Maze. On fait ça dans les règles. Je ne veux pas qu'il nous échappe.

Je ne relevai pas ce qu'elle venait de dire et observai Hadar imprimer une liste. Il fit quelques manipulations supplémentaires et nous donna bientôt un nombre.

_ Il y a une vingtaine de personnes qui sont arrivées ici en provenance des États-Unis au cours des dix derniers mois. Je vous sors les identités de chacun.

Bientôt, nous eûmes une vingtaine de visages inconnus sous les yeux, avec les raisons de leurs venues en Australie. La plupart s'étaient pour le travail, hormis quelques profils qui sortaient un peu du lot. Il fallait une bonne raison pour venir ici et nous avions des quotas d'immigration très restrictifs. C'était aussi la raison pour laquelle nous tracions toutes les personnes qui ne venaient pas d'ici, ça réduisait parfois les champs de recherches dans des affaires de disparitions ou de meurtres.

Aucun visage ne ressortait particulièrement du lot, admettons-le. Ça me permettait surtout de voir les visas de travail qui avaient été demandés. Rien de particulier non plus. Je soupirai et grognai, me laissant tomber sur la chaise. Maze resta au-dessus des photos, cherchant une aiguille dans une botte de foin.

Je serai bien rentré un peu au Fief, mais la Brigade noire avait besoin de nous et je ne pouvais pas faire un aller-retour dans l'état actuel des choses.

_ Nous allons faire le tour de ces adresses, marmonna Maze.

_ Un par un ? soupirai-je. On va en avoir pour deux jours et j'ai peur que si nous le faisons sur deux jours, certains parlent entre eux s'ils venaient à se connaître.

_ Vrai, acquiesça Maze. Et tu vas vouloir les voir en direct, n'est-ce pas ?

_ Lançons ça comme une enquête de voisinage, dis-je en me redressant. C'est le moins bancal pour arriver discrètement. Allons-y en équipe restreinte. Toi, moi et un officier en uniforme.

Mazakeen acquiesça et déplaça sept profils à gauche. Je les regardai rapidement. Rien ne m'apparaissait différent des autres.

_ Ils sont arrivés à des intervalles réguliers sur un mois entier, remarqua-t-elle. Commençons par eux. Ils sont relativement dans le même secteur, hormis pour deux.

Je validai cette étape. Mazakeen demanda à deux autres patrouilles de faire un tour chez les autres d'ici les premières lueurs du jour.

C'est ainsi qu'on se retrouva dans un diner ouvert vingt-quatre heures sur vingt-quatre pour manger un peu avant d'aller rencontrer nos nouveaux suspects. J'avais eu un pincement au cœur en voyant nos vieilles habitudes reprendre le dessus. La propriétaire du diner en question nous avait reconnu, nous avait même chaleureusement accueillis avec des accolades et des rires. Maze s'était naturellement dirigé vers notre table habituelle, celle d'où on pouvait voir toutes les sorties. Je m'installai sur la banquette en poussant un long soupir. Hadar était parti dormir et nous avait laissés aller manger tous les deux. Je n'étais pas sûr quoi penser face à ce mouvement, en tout cas, une chose était sûre j'appréciais ce moment avec Maze.

_ Je meurs de faim, maugréa-t-elle en tapotant son ventre.

Je souris et secouai la tête. Quelle classe vraiment.

_ Tu penses qu'on va trouver quelque chose ? soupira Maze en posant ses coudes sur la table.

Je jouai avec le bracelet qu'Ashika m'avait offert un instant avant de plonger mon regard dans celui de la femme en face de moi.

_ Il ne faut plus qu'il y ait d'autres meurtres, de ça j'en suis sûr. Surtout pas sur des jeunes femmes.

Maze acquiesça. Notre commande arriva et nous mangeâmes un peu avant de reprendre notre discussion. J'appréciais ce moment calme, avant la tempête qui allait se déchainer : entre la presse qui allait bientôt nous harceler et Arzhel qui allait ronchonner si nous ne faisions pas quelque chose.

_ Personne n'a mangé le doc ? demanda Maze en ricanant.

J'avalai une grosse bouchée de pancakes en retenant un rire.

_ Abel a bien essayé, mais je crois qu'il le trouve trop maigre. Pas assez de matière à croquer.

Maze secoua la tête, mais parut s'assombrir un peu.

_ Comment va Abel ? demanda-t-elle.

_ Grognon, admis-je.

Un léger silence. Je poussai un soupir et essuyai ma bouche.

_ Il ne faut pas que tu lui en veuilles. Pour Evy.

_ Tu le savais ? s'enquit-elle, avec une légère déception dans le regard.

_ Qu'il était l'Anchor de ma sœur ? Non. Bien sûr que non. Lui-même n'était pas prêt.

Je décidai de changer de sujet, voyant l'humeur de Maze devenir bien plus sombre à la mention d'Evy.

_ Joshua s'en sort plutôt bien, dis-je en sachant que Maze appréciait le gamin. Je veux dire compte tenu du fait qu'il me supporte en tant que Krig et qu'Abel lui casse la tête avec plein de sujets parfois longuets.

_ J'ai confiance en Joshua, me révela Mazakeen en souriant. Il fera de grandes choses.

_ Je pense qu'Ashika voudra le suivre, admis-je en plongeant mon regard dans mon café.

Il y eut du mouvement et je vis Mazakeen s'essuyer la bouche à son tour. Elle croisa ses bras sur son ventre et posa sa tête contre la banquette.

_ Je pense qu'elle aura raison de le faire. Joshua semble avoir un chemin tout tracé et elle ne saurait que grandir à ses côtés. Il l'aide à reprendre confiance en elle et en ses capacités.

_ Il est censé reprendre la place de Richard, remarquai-je.

_ Ils ne seront pas si loin que ça alors, minauda Maze.

Je haussai mes épaules. Cela me faisait du bien de parler du futur de ma fille comme si tout était normal.

_ Ne doit-elle pas finir sa formation au Deity cependant ? ajouta Maze en buvant son café.

Je hochai la tête.

_ Ce serait effectivement bien. Surtout que Lilibeth n'est plus là pour la guider au minimum.

Shady l'aidait, mais je savais que cette dernière allait sûrement repartir bientôt. Je ne pouvais pas compter sur elle pour l'éducation de ma fille. Même si c'était une très bonne professeure, Tamsyn aurait dû être celle qui formait Ashika. Comme cela me paraissait loin à présent.

_ Comment va-t-elle d'ailleurs ? J'ai l'impression que ça fait de semaines que je ne l'ai pas vue.

_ Elle s'habitue à vivre au Deity avec sa fille. Harper grandit à une vitesse incroyable. J'avais oublié à quel point un bébé change à ce point.

_ C'est vrai, souffla Maze.

Je ris en me souvenant d'un épisode renversant dans la vie de bébé Ashika.

_ Tu te souviens de sa première fois dans ce lac ? dis-je en riant.

Maze écarquilla ses yeux et un gloussement lui échappa.

_ J'ai bien cru qu'elle allait se transformer en poisson. Tu étais obligée de la sortir littéralement de l'eau pour qu'elle reprenne son air.

_ Elle pataugeait n'importe comment, admis-je. Elle n'y serait jamais allée sans toi !

_ Tu plaisantes ? Si je n'avais pas couru en premier, elle serait restée sous l'eau.

Ashika, à l'époque, avait à peine appris à marcher et claudiquait plus qu'elle ne courrait. En voyant Mazakeen nager dans le lac, elle avait voulu la rejoindre. Mais elle s'était fait happer par l'eau. Quand Maze l'avait soulevée pour que ma fille ne se noie pas, cette dernière avait éclaté de rire et avait réclamé d'autres plongeons sous l'eau. Nous nous étions retrouvé tous les trois à nous immerger dans le lac pour remonter à la surface en cherchant de l'air. Ashika y était restée des heures.

_ Ça ne lui a pas déplu, remarquai-je.

Maze rit et hocha la tête.

_ Elle va s'en sortir hein ? souffla-t-elle, inquiète et pourtant pleine d'espoir.

Je me frottai la nuque.

_ On lui a appris le nécessaire pour survivre, murmurai-je en la regardant. Toi, autant que moi. Alors, nous ne pouvons rien faire de plus, hormis espérer qu'elle utilise les outils que nous lui avons donnés.

_ Où est-ce que tu la vois dans quelques années ? me demanda Maze, pleine de tendresse.

Je souris et tapotai mon menton.

_ À moitié au Deity, à moitié au Fief. Continuant son entraînement, mais apprenant de ses paires pour devenir une Earhja modèle.

_ Une Earhja capable de suivre son Krig, n'est-ce pas ?

Je jetai un coup d'œil moqueur à Maze.

Elle savait très bien que ce ne serait pas moi le Krig d'Ashika.

* * *

Le soleil était levé depuis plus de deux heures et demie. Nous roulions en direction de notre deuxième maison, la première n'ayant franchement rien donné. L'homme était venu rejoindre sa femme, rien de plus. Et il n'avait clairement pas le profil que je recherchais.

Maze tapotait son volant, écoutant les indications de son GPS. Nous étions en périphérie de Canberra. Un quartier plutôt simple et qui n'était pas dans les quartiers dits sensibles. Une petite banlieue quoi.

_ Tu es sûre que laisser Mak faire la conférence de presse était une bonne idée ? marmonnai-je en voyant la rue où nous devions nous arrêter.

_ Je suis sûr qu'il va envoyer Achilles, marmonna Peta, notre officier en uniforme pour cette patrouille.

Peta était lycan, en plus d'être une femme. Dans ma tête, j'étais persuadé que l'homme que nous cherchions serait un dominant face au sexe féminin étant donné les positions dans lesquelles nous avions retrouvé ses victimes. Je ne pouvais pas être remplacé, donc j'avais choisi Peta. C'était une jeune femme d'apparence très douce, mais elle cachait un caractère aussi trempé que Mazakeen. Cette dernière se gara enfin et coupa le contact.

_ On refait le même scénario, annonça le capitaine Fairfax. Peta en première, tu sonnes et tu expliques l'enquête de voisinage pour vol. Warren observe et je couvre si besoin.

_ Il n'attaquera pas frontalement, supposai-je en ouvrant ma portière.

Mazakeen bondit hors de la voiture de service et claqua sa portière calmement. Peta remit sa ceinture de flingues en place, vérifiant que son uniforme était propre. Je suivis les deux femmes qui avancèrent d'un bon pas et nous remontâmes le long du jardin ouvert. La pelouse était bien entretenue, tout comme l'immobilier. La maison était blanche, avec de petites ouvertures régulières sur le devant. Elle ressemblait à ces voisines, en plus neuves, moins utilisées dirons-nous. Comme si on venait de s'y installer.

Peta sonna, ne nous regardant ni Maze ni moi. C'était un bon flic. Elle avait passé quelques années au Fief. Elle faisait aussi partie des lycans qui avaient souhaité se détacher du Fief pour être pleinement affectée à la Brigade noire. Elle respectait Mazakeen tout comme elle m'avait respecté moi : comme un leader qu'elle voulait suivre.

Nous attendîmes à peine quelques secondes avant qu'une personne ne vienne nous ouvrir. Le jeune homme en question devait avoir la vingtaine, vingt-trois ans pour être précis d'après son VISA. Il nous avisa et un éclair de panique passa dans son regard avant qu'une femme n'arrive dans son dos pour nous saluer à son tour.

Elle gérait déjà beaucoup mieux son stress face à trois flics devant sa porte.

_ Bonjour, commença Peta. Je suis l'officier Byrne et voici l'officier Fairfax et l'officier Archeon. Nous sommes dans votre quartier pour une enquête de voisinage. Une petite routine due à certains vols dans les rues avoisinantes. Auriez-vous quelques minutes à nous accorder ?

_ Bien sûr, oui, acquiesça la femme.

Elle ouvrit sa porte et nous rejoignit sur le perron. Le jeune homme resta en retrait, m'observant derrière les deux femmes.

Mazakeen fit semblant de regarder une liste pour trouver le nom de la femme.

_ Madame Colsbury ? vérifia-t-elle.

_ Tout à fait. Et le jeune homme avec vous ?

_ Oh, Morty ? C'est le fils de mon cousin. Il n'habite pas ici, il est de passage aujourd'hui.

L'odeur du mensonge roula dans mes narines. Ce qui était surprenant, c'est qu'elle mentait assez bien pour maintenir un rythme cardiaque précis, néanmoins elle transpirait légèrement et c'était en général le signe d'un bon menteur. L'effort fait pour garder un rythme cardiaque finissait toujours par se voir.

_ C'est pourtant noté sur son VISA qu'il est censé vivre ici, avec vous, précisa Mazakeen. S'il y a eu un changement d'adresse, il faudrait nous le faire savoir.

_ Oh oui, bien sûr. Nous ferons le nécessaire. Nous n'avions pas assez de place, mais l'immigration est très stricte sur les adresses.

_ Ne vous inquiétez pas, la rassura Peta. Faites juste le nécessaire pour mettre la paperasse à jour. Auriez-vous entendu des bruits suspects ces derniers temps, Madame Colsbury ?

_ Des bruits suspects ? Non, non je ne crois pas.

De nouveaux bruits de pas s'approchèrent et bientôt, une troisième personne apparut. Mon lycan fourmilla dans mes doigts. L'odeur n'était pas exactement la même, mais certains éléments le titillaient. Le cigare. La cannelle. C'étaient des odeurs faciles à assimiler à quelqu'un car beaucoup fumaient, ou mangeaient de la cannelle, mais je restais prudent, observant ;

_ Que se passe-t-il, Ruby ?

_ Oh, Paul. Ces officiers disent qu'il y a eu des vols dans le quartier.

_ Bonjour, officier Byrne, se présenta de nouveau Peta en tendant sa main.

Le regard de Paul se posa sur cette main tendue. Un regard plutôt narquois, presque prétentieux.

Bordel, c'était trop facile, n'est-ce pas ?

Je voulus toucher Maze, mais cette dernière se penchait déjà pour tendre sa main quand Paul serra enfin celle de Peta. Il échangea sa poignée de main avec Maze et je dus faire la même chose à mon tour.

_ Archeon ? releva-t-il. Comme le Krig ?

Je retins un sourire. Il me connaissait de nom, il était donc natif. Très peu de personnes qui venaient de l'étranger me connaissaient.

_ Tout à fait.

_ Qu'est-ce que le Krig vient faire dans une affaire de voisinage ?

_ C'est une personne proche qui s'est fait cambrioler, mentis-je avec aplomb. Et violenter. Je voulais participer aux recherches.

_ Intéressant, dit-il en souriant. Paul Baldwin. Ravie de vous rencontrer.

_ De même, répondis-je, toujours aussi poliment.

En me reculant pour laisser la place à Peta, je heurtai volontairement le coude de Maze qui me jeta un coup, me sachant très peu maladroit.

_ Comment pouvons-nous vous aider ?

_ Nous fournir des éléments qui sortent de l'ordinaire nous serait utile, admit Peta. Vivez-vous ici, Monsieur Baldwin ?

_ Non, je suis en visite avec mon fils, Morty. Il est timide. Désolé de ne pas vous l'amener.

Il présentait vraiment une belle façade.

Il fallait qu'on le ramène. Il fallait qu'on l'interroge.

_ Vous ne pourrez donc pas nous renseigner sur la vie du voisinage.

_ À vrai dire, j'habite à quelques pâtés de maisons. Donc, j'aurais fini par vous aider.

_ Officier Fairfax, marmonnai-je.

Elle me jeta un coup d'œil avant de sourire aux deux cousins. Je m'écartai, la laissant me suivre pour redescendre vers la voiture.

_ Que se passe-t-il, Warren ? souffla Maze en jetant un coup d'œil à Paul Baldwin.

Lui-même nous observa par-dessus l'épaule de Peta.

_ Il faut qu'on l'interroge, grognai-je.

_ Tu crois que c'est lui ? siffla Maze.

_ Je pense, admis-je. Je n'en suis pas sûr. Mais il sent le cigare et la... cannelle.

_ La cannelle ? releva Maze.

_ Il y avait une odeur de cannelle diffuse sur la scène du meurtre. Comme quand tu allumes ta bougie à la vanille. L'odeur reste sur toi des heures après.

Maze tenta de ne pas rougir face à mon commentaire et se frotta le visage pour éliminer une sensation.

_ C'est son cas.

_ Il n'est même pas des États-Unis, grogna Maze. Il ne correspond pas du tout au profil que nous cherchons. J'aurais plus embarqué son fils. Ce gamin put la culpabilité.

Je balayai son argument de la main.

_ Il me le faut. À la Brigade. Il faut qu'on récupère ses empreintes. Je te le dis : ce gars-là n'est pas celui qu'il dit être.

_ Warren, je ne peux pas l'embarquer comme ça. Je n'ai aucune preuve.

_ Demandons-lui son alibi pour le moment de la mort des gamines.

Maze leva les yeux au ciel.

Je voulus repartir vers le perron, mais sa main se referma sur mon bras.

_ Pas de conneries, Warren, assena-t-elle. Je ne veux pas qu'il se faufile parce qu'on aura été trop pressé.

_ Il me le faut, grognai-je.

Maze me relâcha et soupira.

_ Il est vrai que j'ai aperçu certaines têtes que je ne connaissais pas, admit Paul Baldwin, répondant aux questions de Peta assez fort pour que nous l'entendions. Si vous souhaitez une déposition, je peux tout à fait vous suivre.

Je jetai un coup d'œil à Maze.

_ Quel suspect se jetterait dans la gueule du loup ? marmonna-t-elle.

Un psychopathe.

Et Paul Baldwin réveillait toutes mes alarmes.  

* * *

Paul Baldwin est la véritable identité d'un meurtrier dans une série qu'on adore avec Ada et qu'on avait bien envie de placer ici :3 il s'agit de The Fall et franchement c'est une tuerie 😎

Warren n'est pas dupe et il sait.... Mais est ce que savoir va les aider à avancer dans l'enquête ? Prochaine étape rencontre avec la seule lycan ayant survécue et sous protection policière !

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