115 || Joshua
« Peut-être que ça finira
Bien plus mal que ce qu'on imaginait
Et toi qu'est-ce que tu diras
Si, à la fin du jeu, on finit tous les deux ? »
LEJ – Tous les deux
Nous avions réussi à nous faufiler tous les deux, d'un simple regard nous nous étions compris. Comme à chaque fois que l'un de nous avait besoin de quelque chose.
Ashika avait enfilé des chaussures de marches et j'avais accroché mon pull à ses hanches. Nous avions agrippé la main de l'autre et nous nous étions enfuis dans la forêt. Nous n'étions pas allés bien loin. Nous avions juste trouvé notre petit coin en hauteur, observant la vie du Fief d'un peu plus haut.
J'enroulai mon bras autour des épaules d'Ashika et la pressai contre mon torse. Elle fourra son nez dans mon cou et prit le temps d'apaiser son souffle à une altitude légèrement supérieure à la moyenne. Je pressai ma tête contre la sienne, observant l'aigle qui tournait autour de nous.
Ashika poussa un soupir d'aise avant de serrer ses mains sur mon bras, se pressant un peu plus contre moi.
— J'ai cru qu'on n'allait pas y arriver, souffla ma meilleure amie.
Je frottai mon nez contre sa joue, mon lycan ayant atrocement soif de son contact. J'avais dû mal à la retenir et un œil extérieur aurait sûrement cru que nous étions bien plus que des amis. Néanmoins, mon lycan n'avait pas ça en tête, du moins, il se fichait de l'image que nous pouvions donner. La seule chose qui l'intéressait à ce stade, c'était de pouvoir tenir Ashika, vivante et chaude contre lui.
Sans blessures.
Sans souffrir.
— C'est mal de pas pouvoir vivre sans toi ? chuchotai-je contre sa joue.
Elle se redressa doucement et m'observa pendant plusieurs secondes. Je pressai mon front contre le sien et nous restâmes ainsi sans bouger pendant quelques minutes, se rassurant de la présence de l'autre.
— Non, c'est pas mal, souffla-t-elle enfin.
— Je peux plus vivre sans toi, Hachi, admis-je à voix basse, comme si c'était un secret qu'elle seule pouvait savoir.
— Moi non plus, murmura-t-elle en tirant sur mon t-shirt pour sa cacher sous mon menton.
Je déglutis avant de continuer à parler.
— J'ai un truc à t'avouer, murmurai-je.
Elle voulut se redresser, mais je la retins et continuai à parler, mes lèvres contre ses cheveux.
— Je pense que c'est pas pour rien que tu m'as trouvé, cette nuit-là, soufflai-je. Je pense que tu m'as trouvé pour une raison.
Elle se crispa légèrement, ne sachant pas où menait mes pensées.
— Je pense qu'on doit faire un bout de notre vie tous les deux, Hachi, ajoutai-je, presque timidement. On est tombé, on s'est relevé. On a recommencé à se battre. Tous les deux. Toujours.
Je sentis son front se presser un peu plus contre mon cou.
— On se relève toujours tous les deux, tu sais, murmurai-je. Alors, je peux pas m'empêcher de me dire que peut-être, on a un truc tous les deux à vivre. Je sais aussi qu'on le fera pas tout de suite. Je sais qu'on a des chemins différents à emprunter, bientôt. J'essaye de prévoir l'inconnu, mais j'y arrive pas. La seule chose que je veux faire, c'est de te faire une promesse.
Un silence.
— Qu'on se fasse une promesse tous les deux, ajoutai-je.
Elle pivota dans mon bras, son visage tout prêt du mien.
— Quand on sentira que c'est le moment, dis-je en tapotant son nez, lui tirant un sourire, on reviendra vers l'autre. Qu'on n'oublie pas qu'on a un truc à vivre tous les deux. Et qu'à la fin du jeu, on se retrouvera tous les deux.
Ma promesse était sincère.
Je savais au fond de moi qu'Evy avait eu raison.
Ashika était mon Anchor.
Et je ne devais pas l'oublier.
Et elle devait en avoir conscience aussi.
Parce que je savais que bientôt, elle allait partir.
Bientôt, elle allait prendre son envol, loin de moi, et loin de ce que j'aurais pu lui demander.
Et c'était peut-être mieux ainsi.
Peut-être que notre tour n'était pas encore venu.
On avait chacun notre vie et on devait vivre nos épreuves, vivre nos déboires, vivre d'autres amours, d'autres amitiés.
Peu importe où on était, même si on tombait, on se relèverait toujours.
Tous les deux.
Ashika s'enroula autour de mon torse, ses cuisses contre les miennes, son visage dans mon cou. Je la serrai dans mes bras, aussi fort que je le pouvais.
— Je t'aime, souffla-t-elle.
J'enfouis ma tête dans son cou, respirant son odeur.
Respirant sa chaleur.
Respirant sa vie.
Tout ce qui faisait d'elle, elle.
— Je t'aime, chuchotai-je.
Tous les deux.
On le savait.
On ferait un bout de notre vie tous les deux.
Juste, pas tout de suite.
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