Ce samedi soir, Coline se sent tristement seule. Elle déprime en voyant la soirée surmédiatisée de son crush. Elle aurait pu y être. Même Angèle y est, sûrement déjà en train de danser.

Coline regarde son attelle, aimerait l'enlever et gambader sereinement jusqu'à son frigo pour trouver de quoi manger. Mais déjà sans attelle, la flemme la tiraille en général... Alors avec... N'en parlons même pas.

Seulement, sa frustration redouble, voire triple, lorsqu'elle discerne les traits d'un mec blond qu'elle reconnaît parfaitement sur la dernière story d'Emmanuelle. Isidore. Comment ose-t-il y être et faire la fête ? Alors que Coline est assise, là, dans son lit, à ne rien faire ?

Sur un coup de tête, elle appelle Angèle.

Sa meilleure amie est en « Ne pas déranger ». Coline force. Pas grave si elle défonce son forfait 2 heures.

— Allô ? Coco' ? décroche Angèle.

— Meuf, dis-moi que la soirée est nulle à chier, supplie Coline pour se réconforter.

— Elle est nulle à chier, affirme une Angèle un peu bourrée.

— C'est vrai ?

— Non, répond sa meilleure amie en gloussant stupidement.

Il est à peine minuit et Angèle est déjà saoule. Parfait, la blonde se met à s'inquiéter.

— Sinon... Est-ce que je rêve ou Isidore est à la soirée ? s'indigne Coline en montant d'un ton.

Elle entend juste le rire spontané de sa meilleure amie. Les secondes passent avant d'entendre un petit toussotement.

— Allô ? lance une voix que Coline déteste.

C'est Isidore. Angèle est assez bête ce soir pour avoir cru que sa meilleure amie cherchait l'autre trouduc'. Formidable. De mieux en mieux.

— Allô ? répète la voix masculine.

— Tu peux me repasser Angèle ? s'agace la blonde dans son lit.

— Elle est partie aux toilettes.

La gêne monte d'un cran.

— T'es foncedé ? demande-t-elle en soupirant pour combler le blanc.

— Non, pas encore, assure-t-il.

— Tu peux t'occuper d'Angèle ? Elle tient mal l'alcool.

— OK.

La discussion se termine comme ça. Pof, Coline décide de raccrocher afin d'éviter tout contact avec ce demeuré dont les neurones disparaissent un peu plus chaque jour.

Dans son lit, elle s'étale et imagine toutes les situations propices et improbables qu'elle aurait pu avoir avec Selim à cette soirée. Elle lui aurait fait la bise, ce qu'elle ne fait jamais. Elle lui aurait parlé alors qu'il serait en train de programmer quoi mettre comme chanson. Elle lui aurait parlé d'elle, posé des questions sur lui, confortablement. Tristement, elle ferme un œil, repense à sa chute et sa cheville qui lui fait mal.

— Isidore, espèce de gros con, rumine-t-elle gratuitement dans sa barbe.

Coline est fatiguée de se sentir malchanceuse. Alors elle tente du mieux qu'elle peut de s'endormir à poings fermés, en espérant rêver de Selim pour faire de beaux rêves éveillés.