Chapitre 50 : La vérité se sait toujours.
– April –
– Tu comptes la faire jouir un jour cette salope !
Absolument tout s'arrête, Cameron et moi nous séparons brusquement alors que la voix voilée par la colère de Colleen.
Nous nous rhabillons correctement avec vitesse sous le regard meurtrier de Colleen.
– Colleen...
– Ce n'est pas ce que je crois ? Me coupe-t-elle durement. Cameron n'avait pas ses doigts en toi ?
– Ce n'est pas ce que j'allais dire.
– Oh ! Me voilà rassurée, donc tu assumes complètement, il n'y a pas de « désolée Colleen, on s'est emporté...même nous, on ne comprend pas » et tout ce baratin.
Cameron me demande dans un regard si je veux qu'il intervienne, je hoche discrètement de la tête négativement, c'est moi qui ai foiré, c'est à moi de gérer.
– Je voulais t'en parler Colleen. Dis-je d'une voix la plus maîtrisée et calme.
– Depuis quand ça dure entre vous ? Crache-t-elle.
– On est ensemble depuis...
– Wow... vous êtes même ensemble. Sanglote-t-elle en reculant d'un pas, comme frapper par la vérité.
– Je suis désolée Colleen de...
– Oh t'es désolée ? Et tu l'étais quand tu me mentais en disant que tu dormais chez Jayden ou chez ta mère alors qu'en réalité d'aller chez lui et tu te le tapais ?
Jusqu'ici, je suis restée calme, mais si elle ne me laisse pas finir mes phrases, à chaque fois... je risque de hausser la voix et ce n'est pas ce que je veux.
– Laisse-moi t'explique-...
– M'expliquer quoi ? Tout est clair, nan ? Me coupe-t-elle de nouveau.
– Non ! Tout n'est pas clair ! Il y a plein de choses que je dois te dire et que tu dois me laisser te dire ! Alors laisse-moi parler.
Elle croise les bras sur sa poitrine en me dévisageant, mais elle me laisse continuer.
– Ça dure depuis Paris, environs. Je ne pourrais pas... (je baisse la tête parce que je sais qu'il écoute aussi.) te dire quand est-ce que ce que je ressentais pour Cameron a changé, mais c'est arrivé.
– Tu ne sais pas quand c'est arrivé alors je dois te pardonner ?
– Je ne contrôle pas mes sentiments Colleen. Personne ne les contrôle.
Elle pouffe avant de me regarder avec toute la déception du monde dans le regard.
– Il n'y a pas que mon histoire avec Cameron... Je me suis réconciliée avec Max et je devais t'en parler pour arranger toute cette histoire.
Ses yeux me sont insupportables à regarder, ils reflètent toute la souffrance, la trahison, la déception que ma confession lui procure.
– Après tout ce qu'ils ont fait... ? Comment peux-tu me trahir de la sorte ? Sanglote-t-elle en posant une main près de son cœur.
– Tu as toujours été tellement fermée à l'idée d'un jour les pardonner que j'ai eu peur de t'en parler chaque fois que j'en ai eu l'occasion.
– Ils ont fait un pari avec nos copains pour qu'ils nous trompent. Murmure-t-elle.
– Je te défie d'embrasser Cameron. Dis-je en la regardant dans les yeux.
– Quoi ? Jamais de la vie. Dit-elle d'une voix qui monte dans les aigus tellement elle est surprise.
– Je te défie d'embrasser Max.
Elle me dévisage longuement en hochant négativement de la tête.
– Je te défie d'embrasser Jayden.
– T'es complètement malade ! On ne parle pas de ça là ! Hurle-t-elle en hochant une fois de plus négativement de la tête.
– Je t'ai lancé trois défis, celui d'embrasser trois garçons différents. Tu as refusé. Ils auraient, eux aussi,, pu refuser. S'ils nous aimaient vraiment, ils auraient pu refuser.
Elle écarquille les yeux, de nouvelles larmes perlent sur ses joues.
Elle se voile la face depuis tellement longtemps, que ça doit lui faire un choc encore plus grand que mes confidences d'avant.
– J'ai foiré Colleen, j'aurais dû t'en parler depuis bien longtemps, mais arrête de tenir les garçons entièrement responsables, ils n'auraient pas dû, c'est vrai. Mais leur connerie peut être pardonnée.
– T'es vraiment une salope de traîtres. Cameron est un bon coup, alors ce n'est pas grave ! Tu t'es tapé le reste du groupe aussi ? Crache-t-elle.
Elle commence à être vulgaire et à raconter des conneries, je la connais assez pour dire qu'elle commence à manquer d'arguments et qu'elle se défend comme elle peut.
– Tu es... Toxique Colleen, je veux pouvoir ressentir ce que je ressens sans pour autant devoir me cacher, sans pour autant devoir me mettre à dos de tous ceux à qui je tiens, et si pour ça... je dois arrêter de te voir... je le ferai.
Je ne retiens plus mes larmes, tout comme elle, je me voilais la face, elle est toxique pour moi, je l'ai fait passer avant tout et pour une fois, je me fais passer avant elle... Ça fait mal, et peut-être que plus tard, quand on aura mûrie toutes les deux, notre amitié pourra se reconstruire.
– Va te faire foutre April ! Tu me traites de toxique pour pouvoir te rassurer face à ta trahison. Mais la réalité te rattrapa bien vite, et quand Cameron te jettera comme il jette toutes les meufs avec qui il couche, ne vient pas pleurer au près de moi !
Elle essuie rageusement les larmes qui perlaient ses joues puis fait demi-tour et part en claquant la porte.
Seul le bruit de la musique se fait entendre dans la pièce, on pourrait croire que je suis toute seule, mais je sens le regard de Cameron sur moi... il hésite à parler.
– J'ai besoin d'un peu de temps. Murmuré-je à l'intention de Cameron avant de sortir de la pièce, les larmes aux yeux.
***
– Quelques jours plus tard –
– Cameron –
Quand Colleen nous a crié dessus l'autre soir, j'ai su que tout était fini... April allait forcément sans vouloir et me dire que tout était une erreur.
Elle est partie sans même me regarder, et depuis, je n'ai plus de nouvelle. Elle a dit qu'elle avait besoin de temps, je le lui laisse, mais j'ai peur qu'elle ait besoin plus que du temps...
Max n'a pas de nouvelle non plus, ça me rassure un peu et en même temps, ça me stresse.
Je l'aime, j'aime April avec une force que je ne pensais pas possible, j'ai goûté à cette fille et je ne peux pas m'en passer, cet addiction, une douce addiction à l'odeur de rose...
Mais ça, je ne peux pas lui dire. Pour elle, tout ça est récent, elle n'ai pas au stade du « je t'aime »... et j'ai peur que cette dispute avec Colleen ne lui laisse pas la chance d'en venir à ce stade.
Quelqu'un toque à ma porte et me sort de mes pensées, puis Max entre sans attendre que je ne lui autorise, parce que c'est Max et qu'il attend l'autorisation que si je suis avec quelqu'un.
– Tu déprimes encore ? Me demande-t-il en se laissant tomber sur mon lit.
– Je ne déprime pas, je réfléchis.
– Tu réfléchis trop mec, elle a besoin de temps, laisse lui du temps.
J'ai sa capacité à relativiser les choses aussi facilement, elle a besoin de temps, alors on lui en laisse et tout reviendra dans l'ordre.
Mais peut-être qu'elle n'a pas juste besoin de temps, peut-être que c'est le « laisse-moi seule » qui veut dire « ne me laisse surtout pas seule » et ça voudrait dire que je fais une grosse erreur de la laisser seule.
– Tu réfléchis encore. Me coupe Max de mes pensées.
– Je t'emmerde.
– Nous on t'attend, donc bouge donc cul et rejoins-nous.
– J'arrive. Râlé-je dans un soupir.
Ça fait un moment qu'on n'a pas rendu visite aux parents de Max, et sa mère nous l'a bien fait sentir quand elle est venue à l'aéroport pour venir nous chercher, on chez elle cet après-midi comme on n'a pas court.
Je rejoins les gars dans le salon et nous partons prendre ma voiture, Max est à côté de moi, Milo et Adrien derrière, on n'est pas encore partis qu'ils s'embrouillent déjà pour des histoires de merde, je sens que le trajet va être long...
***
Je me gare dans la grande court de la maison de Max, il a une putain de baraque, le genre avec plein de chambres et une piscine couverte, mais qui ne fait pas villa... une grande, grande maison.
– Dépêchez-vous de sortir ! Ma mère nous attend dehors et il caille. Râle Max en sortant de la voiture en trois secondes.
Nous nous dépêchons aussi au risque de nous faire engueuler par Max.
Emy nous accueille à bras ouverts avec le sourire, comme toujours.
– Je suis ravie de vous revoir ici ! Allez, entrez.
Emy nous guide jusqu'à la salle à manger où un goûter qu'elle a sûrement préparé toute la matinée nous attend, des cookies, un gâteau au chocolat, en nature, des boissons simples mises dans des bouteilles en verre, la table est déjà dressée.
– Il ne Fallait pas préparer tout ça, Emy. Dis-je à l'arrêt devant la table.
– Menteur, vous allez tout manger. Vous mangez toujours tout. Me répond-elle en riant.
– C'est vrai. Répond Adrien en prenant place.
On rigole tous en prenant place aussi.
Emy cuisine à la perfection, encore mieux que mon père qui cuisine pourtant comme un chef cuistot, c'est pour dire à quel point c'est parfait.
Nous passons deux bonnes heures à table à parler du voyage, on se remémore quelques souvenirs des soirées qu'on a passé au bord de l'eau les étés précédents et Emy nous pose plein de questions au sujet des derniers mois.
Mon téléphone vibre dans ma poche alors je l'attrape pour voir qui c'est.
De April : Coucou, est-ce que je peux passer chez vous ?
De Cameron : Salut, il n'y a personne désolé, on est chez la mère de Max, je peux demander à rentrer plus tôt si tu veux ?
De April : Non ! Je passerai demain après les cours, c'est pas grave.
De Cameron : Tu es sûre ? Ça ne me dérange pas.
De April : Non, je t'assure je passe demain.
De Cameron : Vraiment désolé.
De April : Pas de soucis, à demain.
De Cameron : A demain.
Je range mon téléphone après ce massage, je suis dégoûté qu'elle demande à me voir maintenant, j'espère qu'elle ne va pas passer que je la rejette.
À suivre...
******
Coucou, c'est moi !
Ne serait-ce pas l'avant dernier chapitre avant l'épilogue ? Et bien, si...
Je suis vraiment triste mais tout à une fin et franchement, je suis plutôt fière d'avoir réussi à vous présenter 51 chapitres sans me lasser une seconde de mon histoire !
Les commentaires vous sont ouverts, n'hesitez pas à y mettre vos avis !
Bisous et à la semaine prochaine pour la fin !
<3
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