Chapitre 44 : Toujours aussi belle, la vue.
– 2 jours plus tard –
– April –
C'est toujours aussi froid entre Colleen et moi, ce qui a rendu la journée d'hier long. Le lycée nous a autorisés à ne pas venir lundi pour nous remettre un peu du voyage, mais dès aujourd'hui, nous devons nous remettre dans le bain.
Comme prévu, Jay et moi nous retrouvons au stade de football pour manger et discuter un peu.
La reprise vaut aussi pour les entraînements, les footeux doivent se remettre en forme pour le match de vendredi.
– Ok, ça fait deux jours que j'attends patiemment les détails de toi et Milo, maintenant raconte.
– Impossible que tu oublies n'est-ce pas...
– Impossible.
Il ricane en suivant du regard les joueurs faire des tours de terrain.
– Il m'a envoyé un message pour qu'on se voie après la visite en bateau de Paris.
– Un date ? En tête-à-tête ?
– Oui, on s'entend bien, le temps est passé super vite et on a bien ri.
Je fronce les sourcils en voyant que ça n'a pas l'air de le réjouir plus que ça.
– Et... ? Ou encore, mais...?
– Il m'a prévenu que si un truc se passait entre nous, ça resterait secret, seul toi, Max Adrien et Cameron serait au courant, parce que vous êtes aussi les seuls à savoir qu'il aime les mecs.
– Tu ne te sens pas de garder une relation secret ?
– Nan, pas avec un footballeur. Milo a la cote au près des filles... Au près de tout le monde ! Je ne peux pas être avec lui en sachant que si je le regarde un peu trop... que je le touche ou que je lui dis un mot doux... il me recalera directement.
– T'en as parlé avec lui ?
– Non, il a été clair, c'est un joueur de foot reconnu dans le lycée et même dans les lycées alentour, il a une réputation et il préfère ne pas en parler. Ce sont des conneries tout ça, mais je comprends ce qu'il veut dire.
– Vous avez dansé ensemble dimanche.
– Oui, mais pas collé, jamais comme Cameron est venue se coller à toi.
Je regarde le terrain en face de moi et souris légèrement en surprenant Milo lancer des coups d'œil furtifs dans notre direction, et je sais que ce n'est pas pour moi, mais pour mon voisin.
Les deux tiennent vraiment l'un à l'autre, mais ça leur est impossible pour une raison vraiment nulle... Ça doit être vraiment frustrant pour eux...
– Je pense qu'il changera d'avis. Dis-je toujours en regardant le terrain. Et si ce n'est pas lui, ça sera toi. Parce que vous tenez l'un à l'autre. Vous devez vous laisser une chance.
– Je ne suis pas sûr de pouvoir changer d'avis April.
– Mais tu n'es pas sûr de ne jamais le faire ?
Cette fois, je me tourne vers mon ami. Il ouvre la bouche pour me répondre avant de se raviser, non il n'en est pas sûr.
– Laissez-vous une chance et surtout, laisse lui du temps. La soirée où vous vous êtes embrassés, il y avait du monde, pourtant il n'a pas hésité à te choisir, même s'il y avait des personnes qu'il ne connaissait pas.
– Il m'a confié qu'il n'avait pas envie de faire semblant ce soir-là.
– Et un jour, il n'aura pas envie de faire semblant tous les jours.
Il me sourit en acquiesçant avant de chercher l'homme qu'il aime des yeux sur le terrain.
Nous mangeons plusieurs minutes dans le silence, je le laisse réfléchir à ce qu'il veut faire tranquillement, même s'il le fera sûrement ce soir, demain et bien d'autres jours avant de se décider définitivement.
– Et toi avec Cameron ? Finit-il par briser le silence.
– Hmm ?
– « Paris, juste à Paris », c'est ce que tu lui as dit si je me souviens bien.
– Ça devait rester entre lui et moi. Dis-je en me tournant vers lui complètement.
– La phrase, où tout ce qui s'est passé à Paris ?
– Les deux.
Il sourit et demande tout de même des détails du regard.
– On n'a pas couché ensemble si c'est ce que tu penses.
Pas à proprement parler...
– Oh... Un peu déçu.
– N'en parle à personne. Secret.
– Secret.
– Disons qu'on n'a pas été jusqu'à coucher ensemble.
Il rigole en criant un « je le savais », rien ne semble arrêter son fou rire.
– Chut ! Tu attires l'attention sur nous. Grondé-je.
– Pardon ma poule, mais vous deviez forcément finir sous la couverture vous deux. Dit-il à voix basse sans cesser de rire.
– Si tu le dis.
– Non mais vraiment ! Il est accro, t'es accro... boom ça fait des étincelles.
Je pouffe de rire en levant les yeux, il peut en raconter des bêtises quand même.
– Attends, pourquoi tu ne veux pas remettre ça ?
– Je ne l'aime pas.
Menteuse.
– Wow, ça pue le mensonge là.
– C'est Cameron ! Et moi... moi.
– Est-ce que c'est justement parce que tu commences à vraiment bien l'aimer que tu ne veux pas que ça se reproduise ? Il t'en a dit des choses horribles qui même si tu prétends que ça ne te fait rien, restent ancrées en toi.
« Écoute April, je me faisais chier, j'étais bourré et tu es passé devant moi, j'ai juste voulu m'amuser avec toi. Je te l'ai dit, tu dégoûtes April. »
« Tu n'as... quand même pas crus que tu m'attirais vraiment ? »
« Le jour où je serais obsédé par un truc comme ça. C'est qu'il n'y aura rien d'autre. »
Quelques phrases qui m'ont déjà crachées à la gueule comme si je ne valais rien me reviennent en tête. Il a peut-être raison, je me cache depuis le début sur le fait que je le déteste et que je ne veux pas trahir Colleen pour me mentir à moi-même.
Parce que quand je repense à toutes ces phrases, j'ai comme l'impression d'être maso, il m'a rejetée de manière violente plus d'une fois, suis-je désespéré au point de revenir à chaque fois ? Non.
J'ai rien de désespéré en moi, c'est son comportement contradictoire, je tombe amoureuse du gentil Cameron, celui qui vient avec moi faire les magasins quand ma meilleure amie me lâche, celui qui pense à prendre un uno pour ne pas qu'on s'ennuie, celui qui me propose de venir avec lui rejoindre ses amis, celui qui n'a pas hésité à me prendre avec lui le soir de mon agression...
Je soupire bruyamment.
– C'est si compliqué.
– Oui, l'amour est compliqué. Mais, laissez-vous une chance. Dit-il en souriant.
C'est... tellement tentant.
– Un jour peut-être.
– Bon ! Fini l'amour compliqué, parlons de... du match de vendredi ! Je viens te chercher chez toi ?
– Yep ! Prends une veste en plus pour que je la porte.
– Pas de soucis ma poule !
***
– Cameron –
– Vous ne vous êtes pas mal défendu ! Hurle le coach, alors qu'on sort du terrain à la fin de l'entraînement.
– Putain, s'il crie encore une fois... je le tue. Grogne Milo à côté de moi.
– Je t'aide pour cacher le corps. Je lui réponds en lui tapant dans la main.
Les entraînements sont déjà coriaces de base, mais aujourd'hui, il s'est déchaîné sur les terminales qui sont parties à Paris, « pour être sûr qu'on soit en forme » qu'il dit, mais moi je le dis, à par nous donner envie de le tuer, ça n'a rien fait.
– Je voudrais bien vous voir sales gosses ! Nous crions le coach qui nous a entendus nous plaindre.
– Argh..., Grogne Max de l'autre côté de moi.
Nous prenons notre temps pour nous changer à cause des douleurs de l'entraînement qui nous parcourent déjà le corps.
– Putain, je n'ai pas de jolis encouragements dans les gradins moi ! S'exclame Max.
– Qu'est-ce que tu racontes ? Dis-je en observant le dernier jours sortir, nous laissant tout les quatre.
– Bah, t'avais ta jolie April, et Milo son joli Jay... Moi personne !
– J'avais personne aussi. Ajoute Adrien.
– Mec !? Gronde Milo en balançant une fringue sale à la figure de Max.
– C'est bon ! J'ai vérifié, il y a personne à part nous. Je suis pas con.
Nous raclons tous de la gorge en sous-entendant que si, il est con.
– Bande de salop !
Le t-shirt sale repasse dans la salle.
Mon téléphone vibre donc je ne m'occupe plus de ce que ceux disent les gars, d'autant plus que c'est April.
De April : Jay a deviné pour Paris à cause de toi dimanche soir.
De Cameron : Merde, pardon. J'ai pas réfléchi.
De April : Je n'ai pas non plus démenti, tu as le droit d'en parler à quelqu'un.
De April : « De quelqu'un » au singulier. Pour qu'on soit à égalité.
De Cameron : Pas besoin d'égalité, j'en parlerai pas.
De April : Comme tu veux.
J'éteins mon téléphone en entendant le silence suspect, je lève mon nez de mon téléphone et ils me regardent tous les trois.
– Quoi ?
– Tu souris. Dis, Max.
– Et alors ?
– Tu souris, devant ton téléphone. Clarifie Milo.
Je me sens comme un singe au zoo entouré de trois autres singes au zoo, mais du mauvais côté de la vitre.
Des singes qui observent un autre singe au zoo.
– Vous êtes de la police du sourire au téléphone ?
– On est là, donc tu ne peux pas sourire à une de nos conneries... donc à qui tu souris.
– Hmm... à mon téléphone ?
– Ne joue pas avec ça ! Me gronde Max en élevant la voix.
Rectification, des gorilles qui observent un singe au zoo...
– C'est ton namoureuse ? Demande Milo en faisant une danse des sourcils.
– Nan.
– Oh que si... Répond Adrien en se marrant.
– Montre ? Demande Max.
– Nop, trop personnel.
Sous le regard de mes trois meilleurs amis, je me lève et sors des vestiaires avant qu'ils ne me chopent mon téléphone et lisent la conversation que nous venons d'avoir avec April.
– Tu fuis le sujet sale lâche ! Dit Max en sortant derrière moi.
– Vous savez tous à qui je parlais, pourquoi vous insistez ?
Je n'ai plus aucune réponse en retour, mes amis se contentent de me suivre en bougonnant.
À suivre...
********
Salut !
Est-ce que je vous ai dit que j'aimais vraiment le quatuor ??? Milo est de loiiin mon chouchou ! Vous avez un chouchou vous ??
Breeef ! Qu'avez-vous pensé de ce nouveau chapitre ?
Vous sentez aussi qu'on approche à la fin ? Je pense qu'il y aura environ 50 chapitres alors maintenant que nous avons passé la quarantaine, j'ai l'impression que ça va allez vite !
Bon, à la prochaine !
<3
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