– 2 jours plus tard –

– April –

C'est à quatre heures du matin que nous sommes réveillés par la sonnerie de nos téléphones combinés en un atroce réveil. Nous n'avons pas d'autre choix que de nous lever pour le faire taire, au moins, ça a été efficace pour nous sortir du sommeil.

– Je t'ai dit que j'avais mis un réveil. Grogné-je en cherchant mon t-shirt au sol.

– Oui, mais je voulais être sûr qu'on se réveille.

– Tu ne me fais pas confiance ? Je lui demande en me tournant vers lui.

Ses yeux descendent sur ma poitrine nue et un rictus prend place au coin de ses lèvres, je lève les yeux au ciel avant d'enfiler mon t-shirt.

– J'espère que tu as profité, c'était la dernière fois. Dis-je en enfile un jogging.

– Pas besoin de me le rappeler. Soupire-t-il en s'habillant à son tour.

On s'était mis d'accord pour se rhabiller à chaque fois mais hier soir, il m'a demandé si on pouvait ne pouvait pas le faire pour la dernière fois et il faut dire que quand il s'agit de Cameron à poil et avec un regard post-orgasmique, je suis faible.

Comme nous avons rangé une très grande partie de nos affaires hier, nous n'avons presque rien à faire ce matin.

Nous sortons donc de la chambre après une dernière vérification et nous retrouvons Sarah et Nathalie qui nous amène à l'aéroport.

– J'ai pris des croissants hier soir, vous en voulez ? Demande Sarah en tendant le sachet de viennoiserie.

Cameron ne se fait pas prier et en prend deux, quant à moi, il est trop tôt pour que je mange quoi-que-ce-soit, je mangerai plus tard à l'aéroport ou encore dans l'avion.

Un tour dans la salle de bain chacun et nous partons pour notre dernier trajet à Paris.

Hier, nous avons fait un musée puis nous avons été voir plusieurs points historiques importants de Paris, ce qui a été notre dernière journée sur place.

Sur le parking de l'aéroport, les larmes coulent à cause de l'émotion des adieux, je promets à Sarah de rester en contact avec elle, je suis vraiment heureuse d'avoir fait sa connaissance. On remercie Nathalie pour son accueil vraiment chaleureux, on a pu découvrir des plats français avec sa merveilleuse.

Dans l'aéroport, nous retrouvons rapidement Monsieur Glassman pour nous noter nous partons à la recherche de notre groupe. Milo, Max et Adrien se tiennent un peu à l'écart de la foule, ce qui les rend faciles à repérer, mais je suis incapable de trouver Colleen et Shelby, je leur envoie donc des messages, mais aucune ne me réponds.

– Tu ne les trouves pas ? Me demande Cameron en me voyant fouiller la foule du regard.

– Non.

– Et bien on dirait que tu vas passer les prochaines heures d'attente avec nous avant de passer les prochaines heures de vol avec moi.

– On dirait que tu es content que ma meilleure amie me plante ? Dis-je en me tournant vers lui.

– Peux-tu encore l'appeler « meilleure amie » après ça ? Elle t'a quand même plantée deux fois en trois jours.

– Je ne veux pas parler de ça avec toi. Dis-je sur le ton de la défensive.

Je repère au bon moment Jay, ce qui me permet de fuir Cameron et sa soudaine envie de me parler de mon amitié avec Colleen en plein milieu d'un aéroport.

– Jay !

– Oh ma poule ! Comment tu vas ?

– Comme une envie de dormir... Et toi ?

– Pareil !

Nous rions en cœur et parlons un peu du voyage retour.

– Ah, tu vas à la soirée de ce soir ? Me demande Jay en changeant complètement de sujet.

– Je sais pas... on sera à peine rentrés alors...

– Ok, je t'autorise à ne pas venir, mais je veux ma partenaire de match vendredi.

– Ils font un match vendredi ?

– Oui, le coach les a prévenus avant le voyage, dix jours sans entraînement, c'était trop, ils ont intérêt à être bons s'ils ne veulent pas se faire remonter les bretelles.

– Je viendrai.

– A l'after aussi.

– Uniquement parce que je ne viens pas ce soir.

Il sourit, heureux de ma réponse.

– On se voit mardi midi au gradin ? On doit parler, mon cher ami.

– Avec plaisir, si tu me dis de quoi on doit parler, ma poule.

– Hmm... De toi. De Milo... De toi et Milo.

Au vu du sourire qui se dessine sur ses lèvres, il y a de quoi parler à leur sujet, l'excitation me prend et je regrette d'avoir proposé ça mardi et pas aujourd'hui, en attendant le vol.

– On se retrouve mardi. Me répond-t-il avec un clin d'œil.

Il se fond dans la foule, me laissant seule avec la curiosité qui bouille dans mes veines.

Je retourne voir le quatuor en abandonnant mes recherches pour Colleen, elle avait qu'à me répondre.

***

– Plus tard – dans l'avion –

– April –

Comme pour l'aller, nous avons commencé par récupérer nos heures de sommeil puis nous avons enchaîné sur des parties d'Uno.

Nous ne faisons rien de différent qu'à l'aller, pourtant tout est différent et je crois que seul Cameron et moi nous en rendons vraiment compte, peut-être parce que nous sommes les seuls à avoir changé quelque chose dans nos relations...

J'ai fait tout un grand discours sur le fait que nous ne devions plus recommencer nos moments intimes une fois de retour à Los Angeles, mais maintenant que j'y ai goûté tous les soirs pendant cette nuit consécutive, je ne suis pas sûre que j'ai envie de ne plus jamais y goûter. Il le faut pourtant, j'ai trahi un nombre incalculable de fois Colleen pendant ces dix derniers jours, ma vision d'elle a même un peu changé...mais je m'en veux toujours autant de faire ces choses vis-à-vis d'elle, je la sens distante et j'espère vraiment qu'elle n'est au courant de rien.

– Cette fois, c'est moi qui choisis la trilogie de films. Me sort Cameron de mes pensées.

– Il partait que c'est ce qu'on avait dit.

Il sourit et commence à chercher sur son téléphone une trilogie de film. J'avais opté pour Cars, j'espère qu'il ne prendra pas des films ennuyants...

– Les Dragons ? Ça a bercé mon enfance.

Je tourne la tête vers lui avec un sourire enfantin aux lèvres, les générations futures ne connaîtront pas ces chefs d'œuvre...

Nous dévorons les films sans faire de pause, mais contrairement à l'aller où le timing était plutôt pas mal, il nous reste deux heures de vol après avoir fini les films. Le uno ne nous occupe plus du tout, Milo dort encore donc si on veut parler il nous faut chuchoter... en bref on s'emmerde.

– Pierre, feuilles, ciseaux ? Demande Cameron en montrant son poing serré.

Je lui lance un regard blasé, comme si ça pouvait nous occuper pendant deux heures... Je tends tout de même mon poing, nous chuchotons en symbiose « pierre, feuille, ciseau » C'est lui qui gagne avec une pierre, manche en trois points, je prends l'avantage avec une feuille, puis un ciseau et de nouveau une feuille. Fin de la partie, on s'emmerde de nouveau et on finit par opter pour dormir comme le fait Milo.

***

– Aéroport Los Angeles –

– April –

Nous venons de retrouver nos valises, et nous marchons tous jusqu'à la sortie de l'aéroport.

– C'était de loin les pires dix jours de ma vie. Dis-je à Cameron qui marche à côté de moi.

– Menteuse. Me répond-t-il en me bousculant.

– Hé ! M'exclame-je de manière faussement outrée.

Il ricane et je finis par me joindre à lui, jusqu'à ce qu'une voix féminine me parvienne aux oreilles.

– April ?

J'arrête de marcher et observe la femme brune qui se tient devant moi, mon cœur a loupé un battement tellement je n'avais pas entendu sa voix depuis longtemps.

– Emy ? Dis-je la voix faible.

Max est aux côtés de sa mère, son visage a blêmi d'un coup, je n'avais pas revu sa mère – Emy – depuis la seconde, alors qu'elle était comme la mienne...

– Oh mon dieu, April ! Que tu es devenue jolie...

Emy s'avance vers moi en me souriant de manière maternelle et elle me prend dans ses bras, son odeur vanillée n'a pas changé.

– Merci..

– Si tu savais comme j'ai botté le cul à Max quand j'ai appris. Me murmure-t-elle près de l'oreille.

Mes épaules tressautent légèrement au rythme de mes rires quand j'imagine Emy faire la leçon à Max comme elle a toujours si bien su le faire.

Des larmes perlent sur mes joues sans que je ne puisse rien contrôler, Emy a été la mère que je n'ai jamais eue, elle savait tout au sujet de ma mère, alors elle insistait souvent le soir pour que je reste dormir sans avoir peur de déranger, j'étais la bienvenue chez la famille Devis. Ça s'est arrêté si brusquement et je ne m'étais au final pas rendu compte d'à quel point je leur devais tout plus jeunes.

– Oh.. Ne pleure pas, ma chérie.

– Désolée. Dis-je en regardant le plafond pour arrêter les larmes. C'est la fatigue et l'émotion. Me justifié-je ensuite.

– Ça fait longtemps, oui...

Elle frictionne mes bras en me souriant gentiment, puis ouvre la bouche pour ajouter quelque chose, mais elle est coupée par Colleen qui arrive.

– Ah te voilà ! Je te cherchais... Oh, bonjour Madame Devis.

Je dévisage longuement ma... meilleure amie, ne pouvait-elle pas attendre que j'ai fini de discuter avec Emy, d'autant plus qu'elle n'a répondu à aucun de mes messages depuis ce matin.

– On y va ? Elle demande ensuite en ignorant mon regard.

– J'arrive. Dis-je froidement.

– Dépêche toi, je ne vais pas t'attendre trois heures.

Sur ce, elle tourne les talons en ignorant tous les regards désapprobateurs qu'elle se prend.

Pourquoi est-ce qu'elle s'est sentie obligée de venir gâcher ce moment pour ensuite l'écourter ? La rage bouillonne dans mes veines alors que j'essaie de me contenir au maximum.

– Je dois y aller...

Emy me lance un nouveau sourire plein de tendresse.

– Tu sais, tu peux passer à la maison si besoin. Dit-elle en pressant mon épaule.

Je lui souris en la remerciant, après un dernier au revoir, je rejoins Colleen et cette fois, c'est moi qui ignore le regard des gars.

J'ouvre la portière passagère de la voiture de Colleen, Shelby installée à cette place me dévisage.

– Sors de là. Je lui ordonne en me décalant pour qu'elle puisse sortir.

– Quoi ? Elle me demande, surprise.

– Va à l'arrière.

– Tu peux y aller toi !

– Sors putain !

Elle fait enfin ce que je lui demande et je prends sa place, à côté de Colleen.

– Il faut qu'on parle.

À suivre... 

*****

Bonsoir !

C'est la fin de ce voyage à Paris pour nos chers amis ! 

April qui ne se laisse pas faire face à Colleen pour une fois, c'est une première et c'est cool, même s'il aura fallu attendre 42 chapitres ! 

Aah les retrouvailles avec Emy qui a été littéralement comme une mère pour April... J'aime cette femme, c'est bon pour vous ? 

Breef ! On se dit à la prochaine pour le chapitre suivant ! 

<3