Chapitre 38 : Discussion.
– Cameron –
– Salut. Dit April après en s'assaillant dans le canapé, en face de moi.
– Salut.
Nous ne nous sommes pas retrouvés seuls depuis cette nuit ici, nous devons sûrement penser à la même chose : son corps nu contre le mien.
– Tu as pensé quoi du film ? Elle me demande en m'évitant soigneusement du regard.
Je ne me suis pas vraiment concentré sur le film, mais je ne peux pas lui dire ça, parce que je devrais lui dire que c'est à cause de sa main qu'il plongeait dans le pot de pop-corn que je tenais, entre mes jambes, j'ai bien essayé de le changer de position, mais au cinéma, si ce n'est pas entre les jambes, c'est dessus alors ça n'a pas changé grand-chose. Et je dirais que la nuit passée a alimenté mes pensées...
– Cool. Il était cool. Dis-je finalement en revenant au moment présent.
– Ouais, j'ai bien aimé aussi.
Ça n'a rien de naturel. On n'aurait jamais parlé de film en temps normal, la discussion de ce matin n'a pas détendu les choses à ce que je vois...
Elle m'observe dans le silence, je ne suis pas sûr qu'elle me voit vraiment, elle semble dans ses pensées, a réfléchi à quelque chose qui la tracasse.
Elle se débloque soudainement et prend son téléphone, elle pianote dessus et l'apporte à son oreille.
– Allô, Max ?
Je fronce les sourcils, ai-je bien entendu ?
– Est-ce qu'on peut se voir ? ... Maintenant, si tu peux. ... Ok, on se rejoint devant la Tour Eiffel ? ... Salut.
Elle raccroche et observe son téléphone en silence.
– C'était bien Max ? Genre Max Devis ?
– Oui. Me répond-t-elle en levant les yeux vers moi. Il faut que je lui parle.
– Je t'accompagne. Dis-je en me levant pour enfiler un sweat chaud.
– Tu n'es pas obligé. Elle me contredit en se levant à son tour.
– Tu vas y aller en Uber ?
Elle se pince les lèvres, trahissant son intention d'y aller à pied aussi tard et seul.
– Si tu crois que je vais te laisser seule dans les rues aussi tard, du te fous le doigt dans l'œil mon cœur, je t'accompagne.
Elle me fait les gros yeux, mais ne me conteste pas pour autant, elle est déjà prête puisqu'elle vient de rentrer, il nous faut juste mettre nos chaussures et on pourra y aller.
Nous sortons de la chambre et passons dans le salon pour prévenir de notre départ.
– Vous voulez aller où ? Nous demandons Louis en levant les yeux de l'écran de la télévision.
– Voir la tour Eiffel de nuit. Mens-je naturellement.
– Oh ! C'est une bonne idée, mais je vous conseille de ne pas rentrer trop tard pour demain. Nous préviens Nathalie.
On lui sourit tous les deux avant de partir, il nous faut plusieurs minutes à pied pour la rejoindre, nos pas sont rapides pour ne pas avoir froid en cette nuit de novembre.
– Pourquoi tu veux lui parler ? J'ose demander à April.
– Il le faut.
– Il s'est passé quelque chose ? Je demande en m'inquiétant un peu.
– J'ai eu une discussion avec Sarah, et je pense que je dois maintenant en avoir une avec Max.
Je me pince les lèvres, me retenant de demander davantage par simple peur d'être déçu de savoir qu'une presque inconnue l'a plus aidé que moi. Ouais, c'est totalement con.
– On pourrait en avoir une après ? Je demande alors qu'elle accélère un peu plus le pas.
– On en a eu pas mal ces temps-ci, de quoi veux-tu parler ?
– À propos de Colleen, sans que tu t'énerves.
Elle ralentit le pas et me dévisage.
– Je ne m'énerve pas quand on parle d'elle.
J'ose les épaules en sous-entendant le contraire, ce qui l'a fait plisser les yeux avant de regarder devant nous à nouveau.
Nous ne discutons plus le reste du trajet et nous avons marché tellement vite que nous sommes là avant Max alors que là où il loge est plus près de la Tour Eiffel que nous.
Je crois qu'elle stressait juste parce qu'elle commence à faire les cent pas.
Alors qu'elle passe près de moi, je l'attrape par les épaules et la mets face au monument lumineux.
– Arrête de stresser et regarde les p'tites lumières.
Je vois qu'elle arrête de respirer l'espace de quelques secondes grâce à l'absence de petits nuages devant ses lèvres entrouvertes.
Je lâche ses épaules et me place à côté d'elle pour moi aussi observer la Tour Eiffel.
Une pensée que je ne devrais pas m'autoriser à penser me traverse l'esprit.
Si on était en couple, je l'attirerais contre moi pour observer ce spectacle louvé contre elle, puis on rentrerait main dans la main pour regarder un film et faire l'amour avec douceur avant de dormir l'un contre l'autre...
Je chasse de mon esprit cette pensée et enfonce mes mains dans mes poches pour être sûr qu'elles n'aillent pas ailleurs.
Un raclement de gorge puis la voix grave de Max s'élève dans l'air.
– Salut.
April et moi nous tournons vers lui, et l'ambiance devient plus lourde.
– Salut, Lui murmure April.
Je me content de hocher la tête, je presse rapidement l'épaule d'April pour lui signifier que je leur laisse l'intimité qu'ils ont besoin et je m'écarte... même si la curiosité me pique à vif.
Je me tourne vers eux pour voir si je suis assez loin, les lèvres de Max bouge, mais je ne peux entendre ce qu'il dit, April acquiesce et ils commencent à marcher l'un à côté de l'autre en s'éloignant encore de moi.
– April –
– Euhm... Tu veux qu'on marche un peu ? Pour avoir moins froid. Propose Max en enfonçant ses mains dans ses poches, comme l'a fait Cameron un peu plus tôt.
J'acquiesce en bredouille, en « bonne idée », puis nous commençons à marcher sans vraiment de destinations.
Dans la chambre tout à l'heure, la discussion avec Sarah se rejouait dans ma tête et je me suis dit qu'il faudrait que je commence par parler avec Max, je savais que si je ne le faisais pas ce soir, j'allais me dégonfler et ne jamais le faire, alors j'ai pris les choses en main et je l'ai contacté.
– Max... je veux arranger les choses. Annoncé-je après avoir pris du courage.
Il tourne la tête vers moi, surpris de ce que je lui dis.
– Arranger les choses ?
– Oui. Cette situation merdique ne peut pas durer plus longtemps, on est en dernière année de lycée... Tu me manques Max, le lycée devait être nos meilleures années et on a tout gâché avec des histoires d'enfants. Expliqué-je à Max.
J'ouvre la bouche pour ajouter quelque chose, quelque chose que je dois dire parce que ça fait aussi partie des raisons pour laquelle ça ne peut pas durer.
Je baisse la tête et prends mon courage à deux mains.
– Et puis, d'une manière ou d'une autre – aussi fou que cela puisse paraître – je crois je que m'attache à Cameron. Avoué-je en bredouillant. Et je m'entends vraiment bien avec Milo...
– Pourquoi ne pas vouloir arranger les choses plus tôt ? Me demande Max en tapant dans un caillou qui passait sur son chemin.
– Parce que ce n'est pas aussi simple.
– Bien sûr que si, il te suffisait de nous le dire et ça n'aurait pas été aussi loin.
– Je t'interdis de remettre tout sur mon dos comme ça, à t'entendre on croirait que c'était à moi et à moi seul de prendre une telle décision, mais Max, si vous nous aviez laissé un peu de temps pour nous remettre de ce qui s'était passé, peut-être qu'on aurait pu tout arranger dès le début.
– April...
– Non, laisse-moi finir. Le coupé-je. On avait besoin de temps et vous nous avez offert une raison de plus pour s'éloigner de vous. Peut-être aurions-nous pu vous pardonner si vous n'aviez pas fait de nos joues au lycée une source de stresse. Cette année, vous vous êtes calmés sur ça, que ce soit à cause de mon agression ou grâce à autre chose, mais vous avez presque arrêté et... J'ai envie d'arranger les choses cette année plus que ces deux dernières années réunies.
Voilà, tout est dit et je ne ressens pas une once de culpabilité envers Colleen. J'ai dit ce que je me prive de penser vis-à-vis d'elle et pour une fois, ça va.
– C'est vrai. On a tout empiré en agissant comme des enfants. Mais tout ce que nous voulions, c'est rester dans vos vies. Je ne pouvais pas penser une seule seconde de ne plus exister du tout pour toi. Je ne sais pas ce qui a poussé Cameron à me suivre et je ne veux pas parler pour lui, mais d'une manière ou d'une autre, il s'est attaché à toi en très peu de temps.
On arrête de marcher et nous nous tournons l'un face à l'autre.
– Je parlerai de tout ça à Colleen. Dis-je en enfonçant mes mains dans mes poches à cause du froid. Puis, je pense qu'on devrait en parler tous ensemble.
– Oui, on a des excuses à vous faire.
J'acquiesce et nous prenons la décision de rejoindre Cameron.
Nous nous sommes pas mal éloignés de lui sans nous en rendre compte, il nous faut peut-être cinq minutes pour le rejoindre, il attend bien sagement en regardant la tour Eiffel.
– Nous revoilà. Dit Max à son ami qui est dos à nous.
Il se tourne vers nous en nous souriant.
– Cinq minutes de plus et j'ai gelé sur place. Ricane Cameron en se frictionnant les mains.
– Ouais, désolée, on va y aller. Dis-je.
Nous disons au revoir à Max et reprenons le chemin vers l'appartement. Le trajet se fait en silence, Cameron ne pose aucune question à propos de ce dont Max et moi avons parlé.
En rentrant, je file directement prendre une douche chaude pour me réchauffer, j'ai hâte de me glisser sous une couverture chaude.
La peau et les dents propres, j'enfile rapidement mon pyjama pour retourner dans la chambre.
Cameron, qui a déjà pris une douche, m'attend assis sur le bord du lit, il est déjà en tenue pour dormir, c'est-à-dire simplement en bas de jogging.
Je me rappelle soudain qu'il voulait qu'on parle, j'espère qu'il ne compte pas le faire maintenant...
– April... dit-il en même temps que je l'appelle.
– Merde, commence. Dit-il en souriant gêné.
– D'abord, merci de m'avoir accompagné dans le froid.
– C'est normal.
– Hé, je sais de quoi tu voulais parler à propos de Colleen, mais j'en ai déjà parlé avec Max tout à l'heure et c'est réglé.
Ce n'est qu'une supposition, mais au vu de nos dernières conversations à propos d'elle, il voulait encore tenir ce discours de « Colleen est la méchante et t'empêche de vivre. » Et j'ai la flamme de parler de ça ce soir, d'autant plus qu'on a en quelque sorte réglé ça avec Max puisque nous allons arranger la situation...
– Ok. Dit-il en acquiesçant. Tu viens ? Ajoute-il en montrant le lit du menton.
– Euh... Ça va, je pense que je peux dormir sur le canapé ce soir.
Je ne sais pas pourquoi le fait qu'il dorme torse nu me dérange ce soir alors que les autres soirs, je n'ai rien dit... Ok enfaîte je sais pourquoi ça me dérange, mais ça n'a pas d'importance, ce qui est important c'est que ça me dérange, là tout de suite dans l'immédiat.
– Pourq...
Il se tait en plein mot lorsque nos regards s'accrochent.
– Oh. Comprend-il en acquiesçant. C'est à cause d'hier soir.
Mes joues virent toutes seules au rouge.
– C'est absurde, mais si tu préfères dormir seule... Soupire-t-il en laissant son dos tomber sur le matelas.
Il cache ses yeux dans son coude et mon Dieu que cette position est vraiment sexy... Des papillons se forment dans mon ventre en le voyant glisser sa main sur ses abdos.
Ok, raison de plus pour ne pas dormir avec lui ce soir.
À suivre...
******
Salut, vous !
Comment vous allez aujourd'hui ??
Je sais pas si j'aime ce chapitre, mais il est là ! Je l'ai réécrie sans pour autant le trouver mieux donc je pense qu'il restera comme ça.
Vous, vous en avez pensé quoi ?
Le prochain chapitre arrive dans un peu plus longtemps puisque ceux de cette semaine sont arrivés plus tôt, j'en suis désolée !
Bisous
<3
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