Chapitre 32 : Oh merde...
– April –
Voilà trente minutes que nous dansons au milieu de la piste sur des musiques où nous ne parvenons pas vraiment à traduire un seul mot à cause de la vitesse à laquelle les paroles vont.
- J'ai soif ! Pas vous ? Nous demandons Colleen en laissant le français qui dansait près d'elle en plan.
- Oh, si de fou ! Lui répond Shelby.
Nous allons donc au bar pour prendre trois verres, je prends un Sex On The Beach, Shelby prend un Mojito et Colleen prend une Margarita.
- Merci ! Crie Colleen en anglais au barman quand il nous sert nos verres.
Je prends mon temps pour boire mon verre, parce que au prix du cocktail, ça sera le seul que je vais prendre ce soir.
Shelby et Colleen les ont bus plutôt rapidement pour retourner danser, me laissant seule au bar à les garder à l'œil.
- Fais attention à ton verre. Dit un homme en se plaçant devant moi.
- Pardon ? Je demande sceptique.
- Fais attention à ce que personne ne glisse de la drogue dans ton verre.
Je plisse les yeux, je sais qu'il faut faire attention à son verre en soirée, pourquoi ce mec vient me le rappeler.
- Je sais. Je lui réponds froidement.
- Hé, je veux juste être gentille, j'ai entendu que toi et tes amies n'étiez pas française alors je me suis dit que...
- On fait attention, ne t'en fais pas. Je le coupe plus gentiment cette fois.
N'ayant pas envie de discuter avec lui, je finis le fond de mon verre rapidement – adieu seul alcool de la soirée.
- Je vais retrouver mes amies. Je lui dis avant de le contourner et de rejoindre Colleen et Shelby.
- Tu as une touche ? Me demande Colleen quand j'arrive près d'elle.
- Ahah, non. C'était juste un type qui m'a rappelé de faire attention à nos verres. J'explique à Colleen en me mêlant à sa danse.
- Il te regarde toujours. Elle me souffle près de l'oreille en riant.
Je tourne la tête vers le bar et effectivement, l'homme regarde vers nous.
Il est plus vieux que nous, peut-être vingt-cinq ans ou alors les français semble bien plus vieux que nous...
Étrangement, je me mets à repenser à tout le temps où j'avais mon verre dans les mains. Est-ce que je l'ai quitté des yeux ? Non, personne n'a pu me mettre quelque chose dedans.
Je risque de penser à ça toute la soirée maintenant, temps pis. Je ne prendrai plus de verre, je ne vais pas mourir.
J'essaie de mettre ce mec de côté et de profiter de la soirée et au bout de plusieurs minutes, je parviens à le faire.
- On vous paie un verre ? Demande un homme qui vient d'arriver vers nous avec un ami.
- Pourquoi pas... lui répond Colleen.
Nous suivons les deux garçons jusqu'à leur table où se trouve un troisième garçon.
- Elles vous ont suivi ! S'exclame l'homme en nous voyant arriver.
- Bien sûr !
On s'installe à la table et les présentations commencent.
- Je suis Léonard.
Léonard est celui qui est venu nous demander, il a les cheveux super bouclés et roux, il est de taille moyenne et est vêtu d'une chemise blanche ouverte sur trois boutons en haut et son pantalon est tout aussi blanc, chose vraiment risquée, mais plutôt classe.
- Moi, Alex.
Alex, lui, est celui qui est resté à la table et tout le contraire de Léonardo. Cheveux plutôt lisses et noirs, je ne serais dire sa taille, mais il est musclé. Et il est vêtu que de noir, ce qui est tout aussi classe que le blanc.
- Enchanté les miss, moi, c'est Corentin, mais les gens m'appelle Coco.
Corentin est mignon, souriant et ça se voit qu'il est blagueur. Il a les cheveux coupés court et brun, c'est le plus petit du groupe. Il est vêtu d'une chemise planche et d'un pantalon noir.
- Je m'appelle Colleen ! Elle c'est Shelby et elle April.
- Vous venez d'où ? Demande Corentin.
- Los Angeles. Lui répond Shelby.
- Je vous prends quoi à boire ? Demande Léonardo en se levant.
- Mojito, s'il te plaît. Lui répond Shelby.
- La même pour moi, s'il te plaît. Ajoute Colleen.
- Et moi, je te suis. Dis-je en me levant.
Léonardo acquiesce et nous nous dirigeons vers la barre en silence, il commence les mojitos et me demande ce que je vais boire, je lui réponds poliment que je ne vais rien boire.
- Vous êtes en France depuis longtemps ?
- On est arrivés hier et on répare dans huit jours.
Il acquiesce, ouvre la bouche pour me poser une autre question, mais le barman le coupe en nous servant les verres. Je devance Léonardo l'air de rien en prenant les deux Mojitos.
- On y va ?
Il acquiesce et nous nous redirigeons vers la table, mais Léonardo m'attrape le bras avant que nous ne parvenons à destination.
- Pourquoi tu es venu avec moi ? Il me demande en défense sa prise.
- Je ne te connais pas.
Il me suffit de dire ces mots pour confirmer ce qu'il pensait sûrement déjà.
Il ferme les yeux et je prends connaissance de notre rapprochement quand je sens son soupir contre ma peau.
- Je ne peux pas t'en vouloir d'être prudente. Fini-t-il par dire en rouvrant les yeux. Vous n'avez rien à craindre avec nous. Il rajoute la voix rassurante.
Je lui souris sincèrement, et nous retournons rejoindre les autres, je donne les verres à Colleen et Shelby et me rassoie.
Personne ne fait aucune réflexion sur les faits que je n'ai pas de verre alors que j'ai suivi Léonardo ou encore le fait que c'est moi qui ai apporté les verres.
La discussion est plutôt fluide malgré nos incompréhensions face aux français qui sont plus nombreuses au fil de la soirée à cause de la fatigue, mais ça fait bien rire les trois hommes.
- Oh... Parle doucement. Ordonne Colleen à Corentin.
Ah oui et, les filles ont beaucoup bu, entre les verres que les gars leur ont offert et ceux qu'elles ont offerts aux gars, les deux côtés sont plutôt pas mal niveau alcool. Sauf Moi et Alex qui n'avons pas bu.
- Je pensais vraiment que vous alliez les envoyer se faire foutre. Me dit Alex alors que les quatre autres sont dans une conversation qui n'a aucun sens, un mélange de français et d'anglais ma foi très drôle.
- Colleen est très sociable alors, elle ne dit jamais non à faire de nouvelle rencontre.
- Et toi ?
- Je ne suis pas sociable, mais pas associable non plus.
Il rigole en acquiesçant.
Ce soir, je remercie vraiment Max qui m'a forcé à prendre l'option française au collège par flammes d'être seul parce que j'ai un niveau en français qui me permet d'être ici et de pouvoir interagir avec des personnes sans trop de soucis.
Voyant qu'il est déjà une heure trente, je rappelle aux filles que nous devons y aller, on s'était dit pas après une heure pour ne pas être trop fatigués demain matin, mais je crois qu'une heure, c'est raté.
- C'était vraiment cool de vous rencontrer ! Dis-je aux gars, enfin surtout Alex qui est le seul à vraiment assimiler ce que je dis.
- Pareil pour nous, faites attention en rentrant.
- Merci.
Après un dernier sourire, nous sortons tous les trois du club et la fraîcheur du mois de novembre nous rappelle de fermer les manteaux que nous venons de récupérer.
- Vous allez prendre un Uber ? Je demande aux filles qui titubent à moitié.
- Oui, il route. Dit Colleen.
J'acquiesce et attend l'Uber avec elle, pour m'assurer qu'aucun type chelou et bourré qui sort du club ne leur fasse de mal. Une fois qu'elles sont bien dans le Uber, je prends mon téléphone pour mettre le GPS pour rentrer, même si je me souviens vaguement du chemin, on n'est jamais trop prudent.
Je marche seule en essayant de tout faire pour ne pas avoir peur, après tout je l'ai fait dans un sens... pourquoi pas dans l'autre ?
Au bout de cinq minutes, je me retroune et mon sang se glace quand je vois la silhouette d'un homme à cinq mètres environ de moi. Il porte une capuche, je crois.
Je continue ma route en essayant de relativiser, la capuche, c'est parce qu'il fait froid et il habite sûrement dans le secteur.
Mais le bruit d'une bouteille de verre qui roule sur le trottoir m'effraie un peu plus et je fais la chose la plus logique, j'appelle Cameron en espérant de tout mon être qu'il va répondre malgré l'heure tardive...
- Si c'est parce que tu es bourrée... je te crève les yeux. Dit sa voix complètement endormie à l'autre bout du fil.
- Je ne suis pas bourrée. Je lui réponds en gardant mon calme pour ne pas le faire paniquer.
Parce que s'il panique, je panique.
- Alors pourquoi tu m'appelles ?
- Je crois qu'un type me suit.
Silence, il ne répond rien et finalement, je crois que j'aurais préféré qu'il panique.
- Ok, envoie-moi ta localisation et ne t'arrête pas de marcher, je te rejoins. Me dit-il tandis que j'entends des froissement de tissu dans le fond.
- D'accord. Je lui réponds en acquiesçant vigoureusement, même s'il ne peut pas le voir.
- Il te reste combien de temps pour arriver ? Me questionne-t-il.
- Une petite quinzaine de minutes.
- Ok.
Un court silence s'installe et je sens mon cœur battre plus fort, le stresse d'être toute seule est viscérale.
- Cameron ? Je l'appelle d'une voix tremblante.
- Quoi ?
- Raccroche pas, s'il te plaît. Je le supplie presque.
J'ai conscience de ma voix tremblante, et je vais m'en mordre les doigts demain, mais là je n'ai pas la force de le cacher.
- Je ne raccroche pas.
- Merci.
Je tourne rapidement la tête pour voir si le type est toujours derrière et je le regrette en voyant que oui, il est toujours derrière, mais il est surtout plus proche de moi.
Est-ce moi qui ai ralenti le pas ou lui qui a accéléré ?
Cameron et moi ne parlons plus, mais je l'entends bouger, je crois qu'il est déjà dans l'ascenseur.
- Je suis en route. M'informe Cameron.
- Ok. Dis-je soulagée.
- Comment était votre soirée ? Demand-t-il naturellement.
J'ai quelques secondes d'arrêt, surprise qu'il veuille faire la conversation même si je sais que c'est pour me faire oublier qu'un type me suit actuellement.
- Bien, c'était cool. Shelby était là, elle aussi. Je lui réponds donc.
Et il me pose d'autres questions auxquelles je réponds, tout en espérant voir sa silhouette apparaître devant moi.
Malgré sa tentative de me faire penser à autre chose, je ne peux pas m'empêcher de tourner la tête pour voir si l'homme a fait demi-tour ou s'il a changé de trottoir pour me faire comprendre qu'il ne me suit pas. Mais à part se rapprocher de moi, l'homme ne fait rien de tout ce qui pourrait me rassurer.
- Rassure-moi et dis-moi que c'est toi que je vois. Le coupé-je dans sa question dès qu'une silhouette se dessine devant moi.
- Lève la main. Il me demande.
Je fais ce qu'il me demande sans hésiter.
- C'est moi que tu vois.
Je soupire de soulagement et sans le prévenir, je raccroche, retire rapidement mes talons pour pouvoir courir plus facilement et je le rejoins en trente secondes.
Quand je suis devant lui, c'est naturel, il ouvre les bras et moi je me blottis contre lui, rassurée de ne plus me sentir seule.
- Putain, tu m'as fait tellement peur. Souffle-t-il près de mon oreille en me serrant contre lui.
J'ai envie de pleurer, pas parce que je sais que je suis hors de danger maintenant, mais parce que je crois bien que je suis en train de tomber amoureuse de cet enfoiré de Cameron Garcia...
À suivre...
******
Hey !
Comment avez vous trouvez ce chapitre ?? J'aime trop la fin !!!
Merci infiniment parce que OUBLIONS a atteint les 1k de lectures hier !!! Je suis trop contente, c'est top et ça m'aide pour la suite ♡
Moins cool pour vous, je pars en vacances et je ne vais plus avoir le temps d'écrire. J'ai assez de chapitre en avance pour que vous en ayez un par semaine pendant les trois prochaines. Après ça reprend un rythme normal de deux par semaine.
A la semaine prochaine du coup !
<3
Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top