Chapitre 25 : Erreurs.
– Deux jours plus tard – Lundi –
– April –
Capuche fixée sur la tête et mains enfoncées dans les poches de mon sweat, je marche jusqu'à ma salle de physique chimie pour rejoindre Colleen – qui a commencé les cours plus tôt que moi.
J'entre dans la salle, fils voir ma meilleure amie pour lui dire bonjour, mais nous n'avons pas vraiment le temps de discuter, car la prof arrive rapidement et le cours commence.
Je suis seule pour le moment, Cameron n'a pas pointé le bout de son nez et ça me va très bien pour le moment.
Je sais très bien qu'il va falloir que je discute avec lui tôt ou tard au sujet de ce qui s'est passé dans le placard, je dois m'assurer que cette grosse erreur ne se reproduise plus jamais et surtout qu'on ne devra plus en parler après ça.
Ce n'était qu'une erreur à cause de l'alcool.
Trouve autant d'excuses que tu veux...
La porte s'ouvre et Max, Milo et Cameron entrent dans la salle en s'excusant à peine du retard avant de s'installer à leur place. Foutus privilèges de joueurs.
J'ignore royalement Cameron parce que c'est la meilleure chose à faire pour le moment. Colleen est juste derrière et si le sujet est abordé, j'ai peur qu'elle n'entende un truc qu'elle ne devrait pas entendre, qu'elle ne doit pas entendre.
Cameron n'a pas l'air du même avis que moi, je peux sentir son regard fixé sur mon profil et sa bouche prête à s'ouvrir si je montre le moindre signe de faiblesse.
Je ne craquerais pas Cameron Garcia.
- Je crois que je préfère ton profil gauche. Lâche-t-il à voix basse.
Je ne craquerais pas.
- Non, je te préfère de face, voir tes jolies lèvres en entières... Dit-il d'une voix un peu plus basse.
Je me tourne brusquement vers lui en lui faisant un regard noir.
- Non, mais ça va pas ? Je m'exclame un peu trop fort.
Quelques regards curieux se tournent vers nous et des chuchotements commencent à se faire entendre, toujours à juger ces sales vipères.
- J'ai gagné, Avril.
- Je ne jouais pas, enfoiré. Maintenant laisse-moi tranquille. Je lui crache en gardant mon regard noir.
Quel connard, si Colleen a entendu ce qu'il a dit. Je suis dans la merde.
Le cours passe assez vite finalement, après lui avoir dit de me laisser, Cameron n'a pas beaucoup parlé, quelques remarques par si par là, mais c'est tout.
- Va devant, je dois parler à la prof. Dis-je à Colleen alors qu'elle m'attend pendant que je range mes affaires.
- Ok, on se retrouve aux casiers ?
- Yep, à tout de suite. Je lui réponds en fermant mon sac.
Colleen sort de la salle et j'en fais de même après quelques minutes.
Je rattrape ensuite les garçons pour pouvoir parler à Cameron. J'avance jusqu'à les retrouver et me poste devant eux.
- Il faut vraiment que tu arrêtes ! Je balance à Cameron sans prendre en compte le reste du groupe.
Je suis presque sûre qu'il a dit ce qui s'est passé dans le placard lors de la fête aux garçons, voilà pourquoi je ne m'inquiète.
- Arrêter quoi ? Il me demande, faussement innocent.
- Ton petit jeu, là !
Il hausse les épaules, un sourire en coin. Ce qui me donne une très, très forte envie de le gifler comme jamais.
- Et je ne veux pas que ce qui s'est passé se reproduise. Jamais, compris ?
- Il s'est passé quoi au juste ?
Je le dévisage, les sourcils froncés. Il ne veut quand même pas que je le dise à voix haute explicitement, les murs peuvent avoir des oreilles...
- Tu vois très bien de quoi je te parle.
- Écoute April, je me faisais chier, j'étais bourré et tu es passé devant moi, j'ai juste voulu m'amuser avec toi. Je te l'ai dit, tu dégoûtes April. Balance-t-il d'un air blasé, les mains enfoncées dans ses poches.
Max, Milo et Adrien se marrent discrètement puis Cameron rajoute une couche à ses paroles blessantes.
- Tu n'as... quand même pas cru que tu m'attirais vraiment ? Il demande en fronçant les sourcils et en ricanant légèrement.
Je le dévisage, la tête haute puis après avoir levé les yeux au ciel, je tourne les talons.
- Tu fais pitié. Je lui crache avant de m'éloigner.
Je garde la tête haute jusqu'à ce que je sois sûre de ne plus être dans le champ de vision avant d'enfin laisser un sanglot sortir de ma bouche.
Je n'aime pas Cameron, je le déteste même et ce n'est pas la première fois qu'il me dit de telles choses, mais je n'arrive pas toujours à faire abstraction de ce qu'il me dit. C'est blessant et il détruit un peu plus le peu de confiance en moi que j'ai...
Et aujourd'hui, ça me blesse encore plus parce que je ne dors plus beaucoup ce qui fait que je suis sans cesse fatiguée et plus sensible et puis, au fond je pensais réellement que tout s'arrangeait... mais j'avais tort, Cameron est un connard et il le restera toujours.
Après quelques minutes à me calmer et lutter intérieurement contre mes pensées blessantes, je rejoins Colleen près des casiers.
- Pourquoi tu as mis autant de temps ? Elle me demande alors que nous nous dirigeons vers la cafétéria.
- Pardon, une autre élève parlait avec elle avant moi. Mens-je sans en dire plus.
Je n'aime pas vraiment mentir, mais je le fais de plus en plus à Colleen et ma culpabilité augmente à chaque fois, c'est de pire en pire et j'ai bien l'impression que c'est la seconde raison de mon manque de sommeil.
- Tu n'as pas l'air très en forme en ce moment... Me dit d'une voix douce Colleen alors que nous prenons nos plats.
- Ne t'en fais pas, le voyage à Paris me stresse un peu, ça doit être pour ça.
Et voilà un demi-mensonge de plus...
Je lui ai dit que j'allais mieux, que je ne faisais plus de cauchemars au sujet de mon agression qui remonte à bientôt trois mois maintenant, mais c'est faux.
J'avais déjà fait l'expérience d'une soirée qui a par la suite hanté mes nuits pendant longtemps, très longtemps... Mais je ne pensais pas que ça allait encore se produire et encore moins avec une agression qui n'a même pas été jusqu'au pire, je me sens d'autant plus stupide d'être si faible, voilà pourquoi je lui ai dit que ça allait mieux.
– Cameron –
C'est en silence que nous rejoignons la cafétéria après le ramassé de conneries que j'ai balancées à April en pleine tronche.
Je crois que cette fois, elle n'a pas réussi à être aussi indifférente que les fois précédentes. Je n'avais pas le choix, c'est plus simple ainsi. Je suis sûr que ça sera plus simple de faire comme si de rien n'était si elle se remet à me détester aussi fort.
Le problème de ma solution – autre que de l'avoir blessé – c'est le voyage à Paris, l'ambiance va vraiment être tendue, et ça pendant les dix jours de voyage.
Je suis vraiment dégoûté de devoir y aller avec elle dans ces conditions...
Nous nous installons à notre table habituelle et commençons à manger, l'ambiance se détend peu à peu et nous retrouvons vite la parole.
- Hey Cameron. Dit une voix affreusement aiguë qui se veut sexy.
Je me tourne vers la raison de mon dérangement et découvre Manon, une gymnaste divinement souple.
- Manon... tu veux ? Je lui demande, blasé.
- Eh bien, je t'ai vue remballer April... Ce n'est pas trop tôt.
Je plisse les yeux alors qu'elle s'assoit tranquillement à une place vide.
- Je veux dire, tout le monde sait qu'elle fait mine de te détester pour attirer l'attention et de voir que tu t'en es enfin rendu compte me fait plaisir.
- Tu devrais faire attention à ce que tu dis. Je la préviens, d'une voix menaçante.
- Moi ? Faire attention alors que c'est toi qui l'as rembarré tellement durement que cette gamine a chialé comme une merde après ? Ricane-t-elle exagérément.
Les paroles de Manon résonnent en moi alors que je tourne la tête vers le fond de la cafétéria où April et Colleen mangent tout le temps.
- Tu racontes n'importe quoi. Répond Max d'office. April, ne pleure pas pour nous.
- Tu ne la connais pas si bien que ça finalement. Lui répond Manon d'une voix hautaine.
- Dégage ton cul de là. Tonne Milo à Manon. On ne t'a pas dit de t'asseoir avec nous.
Je ne prête pas trop attention à la réaction de Manon et ce qui se passe ensuite.
La seule chose que je vois, c'est April mangé la tête baissée vers son assiette, Colleen semble inquiète pour sa meilleure amie, signe qu'elle n'est vraiment pas passé au-dessus de mes réflexions comme elle arrive si bien à le faire d'habitude.
Le regret et la culpabilité me serrent le cœur et je laisse une grimace m'échapper.
C'est plus facile comme ça.
Trouve autant d'excuses que tu veux...
– 4 jours plus tard – Vendredi –
La dernière sonnerie de la journée retentit et nous nous pressons tous de sortir de classe.
Je presse le pas pour rejoindre April qui est partie bien loin devant en peu de temps. Depuis notre dernière discussion lundi, elle m'évite comme la peste, ce qui est fort compréhensible.
- April. Je l'appelle quand je suis près d'elle.
Dos à moi, elle se fige, le corps visiblement tendu. Elle se tourne vers moi lentement et me regarde le visage vide d'émotion.
- Quoi ? Demande-t-elle froidement.
- Euh... Jeudi, je passe te prendre ?
Elle fronce les sourcils et plonge les mains dans ses poches.
- Pour ? Elle demande toujours aussi froidement.
- Tu te souviens que tu passes la nuit chez moi ? La veille de notre départ.
- Oh... oui, c'est vrai. Passe à mon appartement, je serais prête.
Je n'ai pas le temps de lui demander si une heure en particulier l'arrange, elle a déjà tourné les talons pour sortir du lycée.
À suivre...
*****
Salut !
J'avais super peur de ne pas pouvoir vous poster les deux chapitres de ce week-end parce que je n'avais pas le temps de les écrire cette semaine mais finalement, j'ai été super inspirée ( parce que ça fait longtemps que j'ai pensé à cette partie-là de l'histoire ) j'ai donc réussi à écrire quatre chapitres sur les deux jours où j'avais plus de temps !
Breef ! j'espère que ce chapitre vous a plu, on se retrouve demain pour le suivant.
PS1 : Je le sors en avance parce que je ne suis pas sûre de pouvoir le faire à 16h30...
PS2 : si j'arrive à écrire encore un chapitre, peut-être que vous aurez un chapitre en plus la semaine prochaine.
Bisous mes amours
<3
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