Chapitre 18 : Retour au racine.

Cameron


Mon père a fait ses lasagnes pour le dîner, c'est un pur délice ses trucs. Ce n'est même pas humain de cuisiner un tel plat.

- C'est vrai que tu vas à Paris ? Demande ma sœur, la bouche pleine.

- Ouais, je pars au mois de novembre.

Elle acquiesce.

- Vous avez enfin eu les dates ? Demande ma mère surprise que je ne lui en ai pas parlé.

- Oui, on a eu les détails le week-end dernier.

- Et donc ? Demande mon père, attendant les détails.

- On part dix jours, c'est en duo et on part tôt, très tôt, trop tôt.

Mon père et ma sœur rigolent alors que ma mère fait une moue triste pour moi.

- Tu pars avec lequel des zigotos ? Demande ma sœur curieuse.

Ah, la question qui fâche...

- Aucun. Je tousse.

Ma sœur fait les gros yeux et regarde nos parents pour voir si elle a bien entendu.

- Tu t'es disputé avec eux ? Demande ma mère inquiète.

Je baisse la tête vers mon assiette et commence à jouer avec mes lasagnes.

- Non... je devais y aller avec Milo, mais... j'ai eu un contretemps...

- Mais balance les détails, là ! Gronde ma sœur, toujours aussi impatiente.

- J'y vais avec une fille. Dis-je d'un air détaché en évitant mes parents des yeux.

La mâchoire de tout le monde se décolle de surprise.

Puis ma sœur claque dans ses mains surexcitées.

- J'ai ENFIN une belle-sœur ! ? Demande Lily en se levant de la table, les deux mains posées de part et d'autre de son assiette.

Belle peut-être, mais belle-sœur non.

- En fait, on n'a pas vraiment eu le choix. Dis-je pour faire comprendre à ma chère sœur que non, April et moi ne sortons pas ensemble.

Le sourire aux lèvres, ma mère joint les mains sous son menton.

- Je veux bien entendre l'histoire... Dit-elle.

Je regarde mon père pour l'appeler à l'aide mais, étonnamment, mon paternel à l'air aussi intéressé que ma mère et ma sœur.

- On ne s'entend pas, vraiment pas. Et, vendredi on a comme qui dirait fait une bataille de peinture dans le hall du lycée. J'explique en espérant que l'annonce de mon voyage avec une fille, leur passe l'envie de m'engueuler pour ça.

Ma mère fusille mon père du regard lorsqu'elle distingue un semblant de sourire sur ses lèvres.

- Alors, il s'est dit que si on passait du temps ensemble, ça allait s'arranger et qu'on n'allait plus faire ce genre de connerie. Je continue mes explications.

J'essaie d'être le plus détaché possible, ma mère et Lily sont de vraies folles, elles peuvent se faire un tas de films en trente secondes, je crois que c'est à cause de tous les livres qu'elles lisent.

- Comment elle s'appelle ? Demande mon père.

- April.

Je les vois réfléchir quelques secondes puis ma mère claque des doigts.

- Je vous ai déjà entendu parler d'elle ! Elle annonce.

On évite toujours d'aborder le sujet « April » devant nos parents, mais il doit arriver quelques fois qu'ils nous entendent parler.

Les murs ont des oreilles ici.

- Ouais, c'est possible.

Maintenant que tout est dit, on va pouvoir changer de sujet.

- Et si vous passiez une nuit ici ! Propose ma mère. Avant de partir à l'aéroport, on est plus près. Continu-t-elle.

Je dévisage ma mère alors que mon père et ma sœur approuvent l'idée de ma mère.

- Non. Dis-je.

- Oh, allez ! Me supplie Lily.

Je lève les yeux au ciel, même si je lui proposais, elle me rirait au nez tellement l'idée est absurde.

- Nop. Ni elle, ni moi avons envie de passer plus de temps que nécessaire ensemble.

Mensonge.

- Cameron. Propose-lui au moins. Proteste mon père.

Je hoche négativement la tête et mange une grosse fourchette de lasagnes.

- Oh ! Propose au moins aux zigotos ! Dit ma sœur, comme si elle venait d'avoir une illumination.

Je regarde mes parents pour savoir s'ils sont d'accord - bien que ce ne soit pas nécessaire. Ils hochent tous les deux positivement la tête, alors j'en fais de même à ma petite sœur.

- Je commence à me demander si l'idée du directeur pour nous prévenir de toutes ces conneries seulement à la fin du trimestre en est une bonne. Dit ma mère à l'intention de mon père.

Le directeur en a tellement eu marre de prévenir nos parents tous les jours qu'il a passé un marché pour faire un « compte rendu » à la fin de chaque trimestre.

- Moi, j'aime bien. Dit mon père, en haussant les épaules. On se marre bien.

Ma mère lève les yeux au ciel, n'étant pas vraiment d'accord avec lui.

- On s'est calmés, tu sais. Dis-je pour rassurer ma mère.

- C'est pour ça que tu as fait une bataille de peintures avec cette April vendredi ! Proteste ma mère.

Ok, je vois pourquoi elle doute.

Je hausse les épaules.

- Tu as une photo d'elle ? Demande ma sœur.

Au vu du sourire qu'elle a, elle prépare un truc.

Je suis sûr à 99,9 % de ne pas avoir de photo d'April. Non, à 100 %.

Mais je fais quand même l'effort de regarder dans ma galerie, puis je regarde sur les réseaux si je ne peux pas en choper une. Je ne trouve rien, c'est un fantôme sur les réseaux.

- Pas de faute. Je réponds à ma sœur en rangeant mon téléphone dans ma poche.

Un sourire diabolique se dessine sur ses lèvres.

- Tu vas devoir lui demander de venir à la maison pour qu'on puisse voir à quoi elle ressemble ! Me répond alors Lily.

Je lève les yeux au ciel puis je prends mon assiette vide avant de quitter la table.

Je range mon assiette dans le lave-vaisselle et retourne dans la salle à manger pour finir de débarrasser.


***

Lundi – Los Angeles –

April –


J'entre dans notre salle de cours et contrairement à tous les autres lundis, je n'ai pas la tête dans le cul et tant donné que je suis ici depuis huit heures ce matin.

Avec Cameron, on vient de se taper une heure et demie de colle et Monsieur Glassman n'a rien voulu savoir, nous irons à Paris ensemble.

Je me place à côté de Colleen comme d'habitude même si depuis samedi, c'est tendu entre nous.

- Salut. Dis-je en posant mes affaires.

- Salut. Dit-elle en me regardant pleine d'espoir.

Elle n'ose pas poser la question, mais je sais très bien que ça lui brûle la langue. Je mets alors un terme à son questionnement, sachant que ça ne va pas lui plaire.

- J'ai tout essayé. Dis-je en me tournant vers ma meilleure amie. Il n'a rien voulu savoir.

Tout l'espoir qu'il y avait dans ses yeux se dissout et se transforme en colère et agacement.

- Et je vais aller avec qui, moi ? Elle me demande sèchement.

- Je suis libre, moi si tu veux. Propose Milo sorti de nulle part. Je devais aller avec Cameron. Il continue. Mais ça, c'était avant.

Il dirige son regard sur moi et plisse les yeux pour bien remuer le couteau dans la plaie.

- Même pas un rêve. Lui répond Colleen en le dégageant de notre rangée.

Il ricane en s'installant derrière nous avec Max et Cameron qui eux, discutent tranquillement de la pluie et du beau temps.

La sonnerie annonçant le début de notre cours retenti et Madame Wilson entre.

- Bonjour ! Dit-elle en posant un paquet de feuilles sur son bureau.

Elle scanne la pièce du regard et s'arrête sur moi.

Oh, non.

- Pas de surprise pour vous, Monsieur Garcia, je vous demande de prendre la place de Madame O'Brien. Dit notre prof de physique-chimie. Madame Miller et Monsieur Garcia, vous êtes ensemble pour les TP jusqu'à la fin de l'année. Elle poursuit.

Colleen me fusille du regard alors que je suis impuissante.

Ma meilleure amie range bruyamment toutes ses affaires et bouscule Cameron qui lui prend sa place.

- Il était sérieux. J'entends Cameron grommeler en s'installant correctement.

Tous les regards sont sur nous et j'entends pas mal de chuchotements.

« Quelle salope a tourné autour de lui »

« Ils ont fait quoi encore »

« Je ne serais pas surpris d'apprendre qu'ils coucheront ensemble avant la fin de l'année »

C'est un cauchemar. Je n'arrive pas à croire que je vais devoir me le coltiner jusqu'à la fin de l'année.

Colleen va me détester si je ne lui souris ne serait-ce qu'une fois.


***


Le cours de ce matin s'est étonnamment bien passé, pas une dispute. Cameron bosse plus que ce que je pensais et ça, c'est un bon point.

Plateau à la main, j'écoute distraitement Colleen qui râle en voyant notre table prise.

Quelqu'un me vole mon plateau et j'ai à peine le temps de gueuler sur Milo que Cameron m'attrape par la taille, mes pieds quittent le sol et en une fraction de seconde, je me retrouve sur une table en plein milieu du self.

Je me tourne vers Cameron qui vient aussi de monter sur la table.

- À quoi tu joues. Je lui demande en chuchotant.

L'attention de tout le monde est sur nous – encore.

Alors que j'essaie de descendre, Cameron me rattrape par la taille et cette fois, ses mains restent ancrées à moi.

Il se racle bruyamment la gorge.

- T'inquiète, l'attention de tout le monde est déjà sur nous. Dis-je froidement en chuchotant.

- Tais-toi et sourit. Il m'ordonne en chuchotant aussi.

- Bonjour ! Il dit assez fort pour que sa voix porte jusqu'au fond de la salle où Max lui fait signe que c'est ok. April et moi tenions à nous excuser si vous retrouvez de la peinture dans certains casiers.

« Ce sont eux ? » J'entends une fille râler.

- On a, comme qui dirait, fait une bataille de peinture. Il ajoute

Je souris gênée, surtout en pensant à la couleur de mes joues, elles doivent être rouges écarlates.

- Voilà, vous pouvez retourner à votre bouffe. Il conclut en me lâchant enfin.

Il descend le premier et me tend sa main pour m'aider à descendre.

- Je peux descendre toute seule. Je proteste en lui claquant la main.

J'aurais pu monter toute seule aussi. Je me retiens de lui dire.

Milo me rend mon plateau et ils partent comme s'ils ne venaient pas de me forcer à monter sur une table au milieu de tout le monde.

- Euh... ok ? Dit Colleen que je me tourne vers elle.

- Ouais là, je n'ai pas eu le temps de tout, tout comprendre. Dis-je en acquiesçant.


À suivre...


******


Saluut !

Kate et Lilly, je les aime trooop ! 

Monsieur Glassman ne rigolait et commence déjà son plan diabolique.

J'espère que vous avez aimé ce nouveau chapitre ainsi que l'évolution de l'histoire ! je vous remercie de me suivre ! 

Bisous !

<3

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