Chapitre 17 : Toujours amie ?
– April – Los Angeles –
Je largue le sac avec mes affaires sales dans la salle de bain et je me dirige directement vers la chambre de Colleen.
Je toque et ne suis pas surprise qu'elle ne me réponde pas. Elle doit sûrement encore m'en vouloir de ne pas l'avoir défendue lorsque Cameron l'a viré des toilettes.
- Tu boudes encore ? Je demande en entrant dans sa chambre.
Personne.
Je fronce les sourcils face à sa chambre vide.
Je croyais pourtant qu'elle n'allait pas chez son plan cul ce soir...
Je prends mon téléphone pour l'appeler. Les premières sonneries retentissent avant qu'elle ne réponde.
- Ouais ? Elle demande de manière détachée.
- Je suis rentrée, et toi... non. Dis-je en sortant de sa chambre.
Elle ne répond pas tout de suite, si bien que j'ai le temps de rejoindre ma chambre.
- Je suis chez Livio. Elle me répond enfin.
Elle est donc bel et bien chez son plan cul.
- Tu rentres ce soir ? Je lui demande.
- Tu as besoin que je rentre ? Elle demande.
Je ne réponds pas tout de suite alors que je sais déjà ce que je vais lui répondre.
- Non.
- Dans ce cas, non. Elle répond. Bonne nuit. Dit-elle avant de raccrocher.
Elle est restée froide tout au long de notre échange, ce qui veut dire qu'une dispute éclatera sûrement demain...
J'ai dit à Cameron allez mieux tout à l'heure, je ne sais pas pourquoi je l'ai fait d'ailleurs. Il ne me l'a pas demandé et je ne dors toujours pas seule... sauf quand je n'ai pas le choix comme ce soir.
Je soupire et balance mon téléphone sur mon lit avant de rejoindre la salle de bain.
Je mets un maximum de détachants sur mes vêtements – bien que ça soit inutile – puis les mets à laver.
Une fois cette tâche faite.
Je détache mes cheveux et laisse glisser mes vêtements au sol avant d'entrer dans la cabine de douche.
Je me lave en frottant dur sur les endroits encore tachés par la peinture et n'hésite pas quant à la dose de démêlant pour mes cheveux.
Une bonne trentaine de minutes plus tard, je sors de la salle de bain pour enfiler un t-shirt et un short pour dormir.
En fouillant dans mon armoire pour trouver mes vêtements, je tombe sur un t-shirt qui n'est pas les miens. Ce t-shirt est celui que Cameron m'a prêté le soir de mon agression. Je lui ai rendu son sweat à la soirée la semaine dernière, mais j'ai complètement oublié son t-shirt.
Je le sors donc et le pose sur mon bureau pour penser à le prendre la prochaine fois.
Vêtu de ma tenue de nuit, je m'écroule sur le lit et lance une nouvelle série Netflix.
***
Je me réveille avec une affreuse faim me rappelant que j'ai sauté le dîner hier soir et que la seule chose que j'ai avalé depuis hier midi, c'est le peu d'eau que j'ai bu après avoir fait un cauchemar cette nuit.
Je sors donc de ma chambre et me prépare un petit déjeuner assez copieux.
- Je suis rentrée. Annonce Colleen d'une voix blasée.
Je me dépêche de finir ma bouche avant de lui répondre.
- Salut.
Elle s'assoit en face de moi consciente que nous devons discuter.
J'ai un peu peur de sa réaction pour Paris...
- Je suis désolée. Dis-je avant qu'elle ne me fasse des reproches. Je sais que ce n'était pas cool de laisser Cameron te parler ainsi et te virer des toilettes. Je poursuis.
- Moi aussi, je me suis emportée pour un rien. Dit-elle.
Je suis surprise de voir qu'elle s'excuse, je m'attendais à ce qu'elle m'engueule encore un peu...
- En fait, je flippe. Elle poursuit.
Je fronce les sourcils face à sa confession. Colleen n'est pas le genre de personne à... flipper.
- Tu flippes ? Je demande perplexe.
Elle acquiesce avant de commencer à s'expliquer :
- Tu ne le vois peut-être pas... mais toi et les garçons, vous vous rapprochez de plus en plus.
- N'importe quoi. Dis-je.
Elle me lance un sourire triste.
- April, cette bataille de peinture, tu as essayé de me le cacher... mais dans tes yeux, ça se voyait que tu t'étais amusée.
J'ai envie de protester, mais ça serait lui mentir droit dans les yeux de lui dire le contraire.
- Tu as peur que je change de côté ? Je comprends, alors.
- Ouais... Elle rit nerveusement.
Bien qu'il soit vrai que je me suis amusée avec eux hier, jamais je ne pourrais l'abandonner.
- Colleen. Tu es ma meilleure amie, ma famille. Jamais il ne me viendrait à l'esprit de d'abandonner !
Son sourire revient sur son visage et la peur que j'y lisais a disparu.
- Comment a réagi le directeur ? Elle me demande un sourire plein de curiosités dessinées aux lèvres.
- Il était rouge de colère et tremblait de rage. J'éclate de rire en revoyant le vieil homme au bord de la crise cardiaque.
- Et niveau punition, tu t'en sors comment ? Me demande-t-elle.
Je grimace en réponse.
- On a dû nettoyer du coup. Je commence en haussant les épaules. Trois heures de colle et...
Je cherchais la meilleure manière de lui annoncer que notre super duo va être divisé pour tous les travaux de groupe de l'année et aussi pour les sorties scolaires telles que Paris.
- Et ? Elle demande impatiente.
- Colleen, je suis désolée mais... on ne va pas pouvoir aller à Paris ensemble. Dis-je avec un sourire triste.
- Quoi !? Il t'a privé de Paris ? Elle demande.
- Non, pas tout à fait... Monsieur Glassman a pensé que si Cameron et moi devions se supporter plus souvent, notamment dans les travaux de groupe et les sorties scolaires, nous pourrions nous entendre. Dis-je avec une grimace.
- Attends... Si je comprends bien, tu vas à Paris avec Cameron ?
- Oui...
Sa bouche en forme de O, elle se lève brusquement de son tabouret.
- Tu te fous de ma gueule ? Tu viens de faire tout un beau discourt pour me dire que tu ne m'abandonnerais pas et... tu m'abandonnes pour Paris. Elle crie.
- Colleen ! Je n'ai pas le choix ! On n'est pas dans la même famille, mais ce n'est pas grave, on fera le reste ensemble.
Elle rit à ma phrase.
- Putain, mais d'une : je vais être avec qui moi pour la famille ? De deux : Glassman a prévu TOUT le voyage selon les duos ! De la famille jusqu'à la putain de place dans l'avion !
Je comprends l'origine de sa colère, je le suis aussi. Mais ce n'est pas à moi qu'elle doit s'en prendre.
- Je le sais, tout ça ! Je m'énerve en me levant à mon tour. Ça ne me fait pas plus plaisir qu'à toi.
Un nouveau rire sans joie quitte la barrière de ses lèvres.
- Tu baises avec Cameron ? Elle demande.
J'éclate de rire, d'où elle sort ça ?
- Je suis très sérieuse, April.
- Non ! Putain, mais d'où tu me sors ça ? Le rapport avec la situation ?
Elle se mord la lèvre inférieure et détourne le regard, le rouge lui monte aux joues.
Elle hausse finalement les épaules.
- J'irai voir avec Monsieur Glassman si je peux arranger ça. Dis-je avant de ranger mon petit déjeuner – que je n'ai pas fini – et je retourne dans ma chambre sur les nerfs.
***
– Cameron – Los Angeles –
- Vous y croyez, vous ? S'exclame Milo, alors que les gars viennent à peine de se réveiller.
- Quoi ? Demande Adrien en prenant un café.
- Bah, Cameron, qui m'abandonne pour passer dix jours avec April !
Je lève les yeux au ciel, ça fait une heure qu'il n'arrête pas de me parler de trahison...
Adrien et Max ignorent Milo en voyant que ce n'est pas si important que ça, ils le savaient déjà.
- Tu vas voir ta famille ? Me demande Max.
Un sourire se dessine rien qu'à la pensée de ma famille.
- Yep ! Ça fait longtemps, ma sœur m'en veut un peu. Dis-je.
- Oh, la pauvre Lily ! Proteste Adrien.
- Tu pourras dire « bonjour » à Kate de ma part ? Dit Max tout sourire.
J'aime ma famille, j'aime les trois mecs qui me servent de meilleurs potes, mais ce que j'aime par-dessus tout, c'est que mes potes font partie de ma famille. J'ai déjà surpris Max chez moi alors que je n'y étais pas encore.
- Au pire, on vient avec lui. Propose Milo.
- C'est ça, ouais. Dis-je en levant les yeux au ciel.
- Bah quoi ?
- Ma mère est malade, bande de cons. Elle a besoin de repos. Dis-je en les fusillant de regards.
Déjà qu'une grippe c'est fatigant de base alors avec ces trois là en prime, ma pauvre mère va mourir...
- Je vais y aller, d'ailleurs. Dis-je en me levant.
Je prends mon casque et ma veste puis je descends de mon immeuble après avoir salué les gars.
J'enfourche ma moto et me mets en route. Une trentaine de minutes plus tard, je m'arrête devant ma maison d'enfance.
J'essaie de venir au moins une fois par mois, mais je n'y suis pas allé le mois dernier.
J'entre dans la maison et je suis accueilli par Mozart, notre vieux labrador.
- Salut p'tit vieux. Dis-je en lui caressant la tête.
Après quelques caresses, je continue ma route dans la maison vers le salon.
- Salut. Dis-je en attirant l'attention de mes parents.
- Chéri ! Dit ma mère en se levant faisant tomber son plaide à ses pieds. Comment tu vas ? Elle demande en s'avançant vers moi.
- C'est moi qui devrais te demander comment tu vas. Dis-je.
Elle lève les yeux au ciel et chasse ma remarque d'un geste de la main.
- Il en faut plus qu'une petite grippe pour me clouer au lit. Rit-elle.
Il est vrai que ma mère est un rayon de soleil et une pile électrique aussi...
- Rassieds-toi quand même. Dit mon père.
Elle fait le contraire de ce que lui dit mon père et s'avance vers moi bras grands ouverts pour me faire un câlin puis elle se ravise au dernier moment.
- Non... Je ne veux pas te refiler ma grippe.
Puis, une fois de plus elle se ravise et me sert dans ses bras.
- Pas grave. Tu resteras plus longtemps comme ça. Dit-elle en resserrant son étreinte.
- C'est quoi tout ce bruit. Râle ma sœur en entrant dans la pièce.
Ma mère s'écarte de moi et écoute finalement mon père et se rassied.
- Cam ! Tu es rentré ! Dit Lily en me voyant.
- Ouais, ça faisait un moment.
Elle lève les sourcils.
- Un moment ? Tu te fous de ma gueule ! Tu n'es pas venu le mois dernier ! Me gronde ma sœur.
- Lily ! Ton langage. Dit mon père en lui faisant de gros yeux.
Je me fous de sa gueule silencieusement.
- Cam, laisse ta sœur. Gronde ensuite, mon père.
Et cette fois, c'est Lily qui se fout silencieusement de ma gueule et mon père abandonné.
À suivre...
*******
Coucou, vous !
Bon, évidemment que Colleen n'allait pas laisser passer le comportement d'April... Une dispute allait forcément éclater entre les deux amies.
Cameron s'en sort mieux à ce niveau ! Vous allez découvrir sa famille que j'adore !!!
Bisous et à la prochaine pour le chapitre 18 !
<3
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