– Mercredi – Los Angeles -

– April –

N'ayant pas cours cette après-midi, Colleen et moi avons décidé d'aller au centre commercial pour nous changer les idées.

Nous n'avons pas reparlé de ce qui s'est passé lundi dernier.

Elle est en train d'enfiler le dernier vêtement qu'elle a choisi pour me le montrer.

Je patiente les bras remplis des vêtements que je vais essayer après.

Elle sort de la cabine vêtue d'une robe bleue nuit, elle est longue et moule légèrement son corps. Elle se tourne pour me montrer le dos qui nous a fait craquer sur celle-ci.

- Oh, mon Dieu ! Tu dois absolument la prendre ! dis-je ébloui par la beauté devant moi.

- C'est une évidence ! Aller à toi !

Je vais dans la cabine voisine pour commencer mes essayages.

Première tenue enfilée, je sors pour la montrer à Colleen.

En symbiose, nous hochons négativement de la tête. Cette robe ne me va pas du tout.

J'enchaîne sur la suivante, puis la suivante... Il ne me reste plus que trois robes et deux t-shirts.

Depuis le début, je n'ai qu'une envie, essayez une des robes. Alors je me décide et l'enfile.

Elle est satinée et m'arrive à mi-cuisse, un décolleté en V très prononcé. Mais ce n'est pas la façon dont elle moule mon corps ou son décolleté qui m'a attiré chez elle, mais plutôt sa couleur...Vert impérial.

« Le vert est ma couleur préférée. Enfaîte, c'est le vert impérial plus précisément. »

Ses paroles me reviennent en mémoire et je me sens soudainement ridicule.

Pourquoi j'achèterais une robe de sa couleur ?

Je me décide à l'enlever lorsque Colleen s'impatiente.

- Bon, tu sors, oui ou merde !

- Cette robe ne me plaît pas, je change. Dis-je.

- Montre. M'ordonne-t-elle.

Sachant qu'elle risque de me demander de la renfiler si je ne lui montre pas, je sors de la cabine.

Sa bouche en forme d'O me regarde surprise.

-Tu rigoles, j'espère !? Cette robe est faite pour toi !

Je me tourne et regarde mon reflet dans le miroir.

C'est vrai que si on enlève la couleur, et surtout les marques de ce week-end ainsi que mes cernes, cette robe me va bien.

- Je ne te laisse pas le choix, tu la prends ! Et dire que j'ai failli louper ça.

Je lui souris et retourne dans la cabine. J'essaie les deux autres robes et opte pour une petite noire assez simple.

-Bon, pas besoin d'essayer les t-shirts ? Demande Colleen après la dernière robe.

- Si, je voudrais essayer le top, il me paraît court.

-Oh, on s'en fout...

Je retourne dans la cabine sans écouter ses paroles.

J'enfile le top et c'est bien ce que je craignais...

Je pivote légèrement sur le côté pour voir correctement ma côte gauche.

Il est visible.

Colleen impatiente, ouvre le rideau pour voir ce que je fais.

-Tu vois ! Il n'est pas si court que ça.

- On voit mon tatouage. Dis-je en me tournant vers elle.

- Oh, j'oublie tout le temps que tu as ce stupide tatouage.

Il n'est pas stupide ! Je me retiens de dire.

Parce que d'une, si, il l'est un peu, mais de deux, j'y tiens malgré tout...

Un smiley. Oui, j'ai dit qu'il était un peu stupide, mais Max a le même juste derrière l'oreille. Nous sommes les deux seuls à savoir que nous l'avons en commun, sauf s'il l'a dit à quelqu'un et si Colleen a fait le rapprochement.

Nous avons supplié sa mère pendant des heures et des heures pour qu'elle nous laisse le faire. De toute façon, ma mère n'en avait rien à foutre.

Résultat, elle a accepté et trois mois plus tard, nous ne nous parlions plus.

- J'étais complètement bourré... Dis-je avec une mine dégoûtée.

Voici la version qu'elle a, une soirée qui a mal tourné.

- Ne le prends pas, alors. Dit-elle en haussant les épaules. En tout cas, bouge ton joli petit cul ! j'ai faim.

Je la vire de la cabine et me change. Nous passons en caisse et je ne préfère même pas vous dire le prix total. Mais nous sommes deux !

Nous nous arrêtons dans une boulangerie où nous pouvons manger sur place et nous prenons quelque chose à manger.

***

Je me retourne dans tous les sens impossible de fermer l'œil.

J'ai dit à Colleen de partir voir son plan cul et de ne pas s'en faire pour moi et que je devais recommencer à dormir seule.

Mais la vérité, c'est que j'ai la trouille de m'endormir.

L'écran de mon téléphone illumine la pièce.

Ne pouvant dormir, je regarde le message que j'ai reçu.

De Jay : Coucou, partenaire de match ! Tu viens au match dans deux semaines

J'ai un sourire triste. J'aurais vraiment aimé y aller avec lui... Mais je ne me sens pas prête à retourner la-bas.

De moi : Coucou, partenaire de match ! Je suis désolée... Je ne peux pas.

De Jay : Ne m'appelle pas "partenaire de match" si tu me lâches.

De moi : Désolée...

De Jay : De toute façon, il me semble que je n'ai pas mis de point d'interrogation, tu n'as pas le choix, ma poule ! Tu viens !

De moi : J'y réfléchis !

De Jay : Parfait ! Bonne nuit, ma poule !

De moi : Merci, bonne nuit à toi aussi !

Je me sens plus apaisée et je me blottis dans ma couette pour laisser le sommeil m'emporter.

– Le lendemain – Los Angeles -

– Cameron –

En temps normal, je ne vais rarement à la salle de sports le jeudi. Je finis les cours bien trop tard.

Mais aujourd'hui, j'ai comme qui dirait une motivation en plus.

Ce matin, j'ai surpris une conversation entre April et Colleen. C'est comme ça que j'ai su, à quelle heure April avait prévu d'aller à la salle.

J'y suis évidemment allé plus tôt pour ne pas arriver en même temps qu'elle.

Elle est censée arriver... maintenant.

April apparaît dans mon champ de vision très rapidement.

Et au vu de son visage qui se ferme, je suis dans le sien aussi.

Être la source du sourire d'une personne qu'on chérit est la plus belle chose au monde...

Être la source de souffrance d'une qu'on chérit est la plus horrible chose au monde...

Pourtant, je dois me contenter de cela pour être dans sa vie...

C'est égoïste de ma part, de notre part... Mais on ne peut pas tirer une croix sur elle.

Max est venu me voir quelques heures après son départ dimanche. Il s'est assis au bord de mon lit.

« J'ai été la source de son rire. » m'a-t-il dit dans un murmure.

- Avril ! Je suis surpris de te voir ici. Dis-je avec un sourire narquois lorsqu'elle passe devant.

Elle grogne des choses inaudibles, mais je suis sûr que c'est une série d'injures qui m'est destinée.

Pendant l'heure qui suit, nous sommes chacun dans nos coins.

Mais je ne peux m'empêcher de jeter un regard vers elle de temps en temps... bon, même souvent.

Jamais nos regards se sont croisés.

Ma séance finit, je commence à ranger le matériel que j'ai sorti.

- Écoute-moi bien petit con. J'ai dit que je n'avais pas besoin de toi. Alors garde tes sales pattes loin de moi.

La salle se met sur la pause et notre attention est sur April et un mec dans nos âges.

L'homme – si on peut appeler ça un homme – se met à rire nerveusement et à regarder autour de lui.

Ma mâchoire et mes poings sont serrés. J'arrive à capter son regard.

Je l'interroge silencieusement pour savoir si elle a besoin d'aide.

Elle hoche négativement de la tête, prend son sweat à capuche posé négligemment au sol.

Lorsqu'elle l'enfile par-dessus sa brassière de sport. Un détail m'attire l'œil.

Je connais ce tatouage.

Je n'ai pas le temps de plus l'examiner qu'il est couvert.

Elle ne prend pas le temps de fermer son sweat et se dirige vers les vestiaires.

J'arrive à la rattraper avant qu'elle n'entre dans celle-ci.

Je l'attire dans un endroit plus calme alors qu'elle me demande ce que je fais.

Bloquée contre moi et le mur, elle ferme les pans de son sweat et croise les bras sur sa poitrine.

- Quoi ? Elle demande en me fusillant du regard.

- Tu permets ? Je demande en lui décroisant les bras.

Elle se laisse faire jusqu'à ce que j'écarte le pan de sa côte gauche.

- Je ne l'avais jamais vu. Dis-je. Enfin, sur toi...

- Soirée un peu trop arrosée. Se justifie-t-elle.

C'est marrant, Max m'a donné la même explication... Je lui demanderai.

Je la laisse passer et vais me changer aussi.

***

La première chose que je fais en arrivant à l'appartement, c'est aller voir si Max est là.

J'entre dans sa chambre.

-Ouais ? Il demande en retirant ses écouteurs.

- J'ai découvert une chose intéressante. Dis-je en me laissant tomber sur son canapé.

- Au moins, sécher les cours t'as apporté un truc.

- Ton tatouage. April a le même. Sur la côte gauche.

Il ferme les yeux et soupire avant de les rouvrir surpris.

- Comment tu as vu sa côte gauche ? Il demande.

- À la salle, elle était en brassière de sport, elle ne l'est jamais d'habitude. J'explique.

- Tu demandes, mais tu n'es pas con. Dit-il en passant sa main sur l'édite tatouage.

- Vous l'avez fait ensemble ? Je demande malgré tout.

- Yep. Pendant les vacances, entre la troisième et la seconde.

C'est jeune quand même... mais bon pour un petit tatouage.

- Donc... vous vous retrouvez avec des tatouages de smiley. Dis-je hilare.

- Il faut croire... Répond-il avec un sourire triste.

– Le lendemain – Los Angeles

– April –

Nous sommes en train de fumer un joint dans les toilettes pour la troisième fois déjà cette semaine.

- Ton téléphone... Dit-Colleen.

-Mhm...

Je sors mon téléphone de ma poche. Mon cœur loupe un battement en voyant qui c'est.

Je me redresse et sors des toilettes.

- Maman ? Je demande en décrochant inquiète.

- Non... C'est Charlie. Me répond ma petite sœur d'une petite voix.

- Charlie ? Tu vas bien ? Je demande encore plus inquiète.

- Tu me manques... Quand est-ce que tu rentres ? Elle me demande la voix tremblante.

- Charlie... je passe ce week-end.

- Vraiment !

- Promis.

- Cool ! Son bonheur réapparaît dans sa voix.

Je raccroche.

Ma gorge se sèche et mon ventre se noue à l'idée de revenir chez moi. Voir ma mère...

Mais je dois le faire pour Charlie.

Je retourne dans les toilettes où m'attend encore Colleen.

-Alors ? Elle demande.

- Je dois aller chez ma mère ce week-end. Je lui explique.

- Oh, ok.

J'attrape mes affaires, bois quelques gorgées d'eau au lavabo avant d'aller à mon cours.

À suivre...

*******

Salutations vous ! 

Rencontre avec la mère d'April, comment ça va se passer ? Bien ou mal ? Moi je sais... 

On se dit à la prochaine pour le chapitre 8 !

<3