Chapitre 05 : Comme au bon vieux temps.


Cameron – Los Angeles -


J'ai mis un temps fou à m'endormir après cette soirée mouvementée.

Elle avait l'air si fragile entre mes mains lorsque je l'ai soignée... Mais elle est forte, je ne l'ai presque pas vu pleurer une seule fois depuis qu'on a quitté le parking.

Pourtant, ce sont ses cris qui nous a réveillés. Me voilà à 4 heures du matin dans le salon avec Max, Milo et Adrien en train de réveiller April qui fait un cauchemar.

- S'il Vous plait... N'arrête-t-elle pas de murmurer. Arrêtez... non ! Sa voix se brise sur ce dernier mot.

- April ! Dis-je en la secouant un peu.

C'est dans un sursaut qu'elle se réveille. Cette fois, elle ne retient plus aucune larme.

Je m'écarte d'elle et elle s'assoit, posant ses coudes sur ses genoux et sa tête entre ses mains.

Adrien pose un verre d'eau en face d'elle sur la table basse.

Elle passe ses mains sur son visage et attrape le verre, elle le boit d'une traite.

- Ça va. Vous pouvez retourner vous coucher. Dit-elle la voix encore tremblante.

- Si on faisait un truc. Je propose.

Elle lève la tête vers moi en même temps que tout le monde dans la pièce.

- Cette nuit, oublions. Nous ne nous détestons pas. Tu vas dormir avec l'un de nous au cas où ça recommence.

Son regard passe sur le visage de chacun d'entre nous.

Elle est en pleine réflexion sur ce qu'elle va dire.

- Très bien.

Mon cœur s'accélère à l'entente de sa réponse.

- Max... ? Elle demande hésitante.

Max, bien sûr. Je ne devrais absolument pas être déçu. Pourtant...

April – Los Angeles -

- Max...? J'articule hésitante.

Il acquiesce avec un sourire rassurant et d'un signe de tête, il m'indique de le suivre.

J'entre dans la chambre de Max et mon cœur se réchauffe en sentant la même odeur qu'au collège, celle de mon meilleur ami.

Je pensais vraiment avoir fait le deuil de notre relation, mais j'en suis encore loin.

Nous avons dormi un nombre incalculable de fois ensemble. J'étais quasi toujours fourrée chez lui pour fuir chez moi. Ses parents étaient les miens aussi, finalement.

Quand on dormait ensemble au collège, c'était n'importe quoi, je finissais souvent par me réveiller avec ses pieds en face de moi, soit parce qu'il avait changé de sens, soit parce que c'était moi. Nous avions aussi les pieds emmêlés quelques fois où on se réveillait avec un œil au beurre noir à cause d'un coup reçu pendant la nuit.

Les seules nuits calmes étaient quand l'un de nous était triste, là nous dormions blottis l'un contre l'autre.

- April ? Il m'appelle me sortant de mes pensées.

Je le regarde et m'avance vers lui. Il s'est déjà installé.

Je me couche à côté de lui, mais lui tourne le dos. Nous ne sommes plus les deux collégiens qui s'aimaient comme des frères et sœurs, mais des lycéens qui ne s'entendent plus. Me dis-je.

Pourtant, il me retourne et me laisse me blottir dans ses bras comme nous le faisions. Je fonds de nouveau en larmes dans ses bras.

Il n'a pas besoin de parler pour m'aider et il le sait.

Nous nous endormons ainsi.


Le lendemain – Los Angeles -

April –


C'est en sursaut que je me réveille à la suite d'un énorme bruit.

- Max... Ne me dis pas que tu viens de tomber ? Je demande avec ma voix encore endormie.

- Euh... Si ?

J'éclate de rire malgré moi. Très vite, j'entends Max bougonner dans son coin, puis quelqu'un toque à la porte.

Je pose ma main sur ma bouche pour me retenir de rire.

- Tout va bien là-dedans ? Demande Milo.

- Max vient de se casser la gueule ! Je réponds hilare.

- Elle prend toute la place aussi ! bougonne-t-il.

- Menteur !

Nous nous mettons tous les deux à rire aux éclats mais nous nous stoppons net lorsque nous nous rappelons qui nous sommes l'un pour l'autre maintenant.

Je sors du lit et par dans la salle de bain. Je me passe de l'eau sur le visage et me brosse les dents avant de rejoindre les gars dans la cuisine.

Le regard de Cameron m'examine de la tête aux pieds, en s'arrêtant quelques secondes sur mes jambes nues.

- Un café ? Demande Cameron comme si de rien n'était.

- Merci.

Je prends la tasse qui me tend et je bois tranquillement assis entre Milo et Adrien avec Cameron en face de moi.

Max nous rejoint et se place à côté de Cameron.

- Alors comme ça, tu tombes de ton lit ? Demande Adrian en riant.

J'avale ma gorgée de travers quand Max répète ce qu'a dit Adrien avec une voix de gamin.

Me rappelant que je n'ai pas mangé mon kitkat hier soir et qu'il est toujours sur la table du salon, je me lève et le prends pour pouvoir enfin le déguster.

Max et Adrian continuent à se chamailler comme deux enfants, nous faisant rire aux éclats plusieurs fois.

Mon regard croise celui de Cameron à la suite d'une blague des plus stupides de Milo.

Putain...

Je ne devrais pas être là.

Je devrais être dans les bras de ma meilleure amie.

C'est auprès d'elle que j'aurais dû être après hier soir.

J'aurais dû l'appeler et lui demander de venir me chercher.

Je n'aurais jamais dû aller à ce match sans elle.

Je l'ai trahi.

Je me lève brusquement, enfile mon jean à la hâte, récupère mon T-shirt et mon sweat et fuit l'appartement des garçons.

Le vent soulève mes cheveux lorsque je sors de l'immeuble.

- April.

La main de Cameron se pose sur mon épaule et me fait sursauter.

- April, qu'est-ce que tu as ? Il demande.

- Je ne devrais pas être près de vous.

Je dégage sa main de mon épaule.

- C'est ridicule. Tu ne peux pas mettre nos différends de côté un peu.

- Je ne veux pas de votre pitié. Je veux juste rentrer chez moi auprès de ma meilleure amie.

- Je te dépose.

Je ne lui réponds rien et pars à pied en direction de mon appartement.

Je l'entends m'appeler à plusieurs reprises soûlé, mais il finit par me lâcher.

Je regarde mon téléphone et me voilà avec 56 appels manqués et 102 messages non lus.

Oh chit.

Je me mets en route vers mon immeuble en appelant Colleen.

- Allô ? Je demande en éloignant le téléphone de mon oreille sachant qu'elle va cirer.

- Putain, mais où es-tu ? Ça va ? Tu as été kidnappé ? Tu as intérêt à avoir une bonne raison, ma petite.

- Je t'explique tout quand je rentre promis. Je lui dis.

- Il y a intérêt.

- Bisou à tout de suite.

- À tout suite.

Je raccroche et range mon téléphone.

- Tu vas passer une salle quart d'heure.

- Oh, bordel de chiotte ! Tu m'as fait peur enfoiré. Dis-je à Cameron derrière moi en posant ma main sur mon cœur.

- C'était le but.

- Arrête de me suivre Enfoiré.

- Ne m'appelle pas comme ça, Avril.

- Venant de toi, c'est le pompon. Enfoiré.

Ça fait du bien de pouvoir de nouveau l'appeler par ce doux surnom que je lui ai donné en seconde.

Je prends finalement la décision d'ignorer sa présence pendant les 10 prochaines minutes.

Mais lui n'a pas l'air du même avis et me parle de la couleur de chaque voiture qui passe. Tout sans aucune exception.

- Oh, une verte ! C'est celle que j'attendais le plus. Si jamais tu ne le savais pas, le vert est ma couleur préférée.

Je reste dans mon mutisme, alors il continue son explication.

- Enfaîte, c'est le vert impérial plus précisément. Même avant que je ne fasse partie de l'équipe de football.

Je n'ai qu'une envie, c'est qu'il se la ferme, mais si je lui dis, il va juste se vanter de m'avoir fait parler.

Je peux vous assurer que je regrette vraiment, vraiment d'avoir eu la flemme de prendre mes écouteurs hier soir.

Mais je vois enfin la fin de ce monologue lorsque mon immeuble entre dans mon champ de vision.

J'accélère le pas pour arriver plus vite.

Devant la porte, je m'arrête.

J'allais entrer sans même un au revoir pour Cameron, mais je n'oublie pas qu'il m'a aidé hier soir.

Je me retourne.

Il est à quelques pas de moi. Les mains dans les poches.

- Merci pour hier soir, à toi et aux garçons.

- Même si on n'est pas les meilleurs amis du monde, on sera toujours prêt à t'aider. À vous aider toutes les deux.

- Je vous demande qu'une chose.

Il ne me répond rien attendant que je continue.

- Ça ne change absolument rien. Je ne veux pas de votre pitié. Vous restez le quatuor infernal et nous, Colleen et April.

- Colleen et Avril tu veux dire. Dit-il un sourire provocateur.

Je ne prends pas la peine de lui répondre sachant que c'est pour me confirmer que rien n'a changé entre nous.

Il tourne les talons et part.

J'inspire un bon coup pour me préparer à la tempête qu'est actuellement Colleen.

Je monte jusqu'à mon appartement et entre.

- Je suis là ! dis-je en fermant la porte derrière moi.

- Je vais t'étriper vivante, April Miller ! Dit Colleen, depuis le salon.

J'entre dans la pièce, hésitante.

Le regard meurtrier de Colleen se transforme en un regard empli d'inquiétude lorsqu'il se pose sur mon visage.

- Oh, mon Dieu.

Elle se précipite vers moi et m'examine de partout.

- Qu'est-ce qu'il s'est passé ? Je dois tuer qui ? C'était quand ? Pourquoi tu ne m'as pas appelé ? Tu es allé à l'hôpital ? Qu'est-ce qui s'est passé ?

- Colleen, Colleen respire ! Je vais t'expliquer.

Je la prends par les épaules et la dirige vers le canapé.

Nous nous assaillons.

- Promets-moi de ne pas t'énerver.

- April, explique-moi.

J'ai quelques secondes d'hésitation avant que je ne me plonge dans mon récit.

Je lui raconte absolument tout.

Je ne sais pas si elle ne me coupe pas parce qu'elle est trop en colère ou parce qu'elle ne m'en veut absolument pas.

Ayant fini mon récit, je lève enfin mes yeux vers elle.

- Tu... murmure-t-elle.

Elle se lève d'un coup et commence à faire le tour de la table basse.

- Argh ! Je n'arrive même pas à savoir si je t'en veux d'avoir été à ce stupide match ou encore d'avoir préféré nos pires ennemis à moi ou si je suis putain de soulagée que tu sois devant moi vivante !

Elle passe nerveusement sa main dans ses cheveux blonds à plusieurs reprises.

- Et puis ce connard de Cameron aurait dû t'emmener à l'hôpital plutôt que chez lui ! Il n'est pas médecin à ce que je sache !

- Il m'a conseillé d'y aller. Je n'ai pas voulu.

Elle attache ses cheveux en un chignon désordonné, prend son téléphone et ses clés après avoir mis ses chaussures à l'arrache.

- Tu attends quoi ? On y va. Demande-t-elle à bout de souffles.

- Quoi ? où ? Je demande dans l'incompréhension.

- À l'hôpital !

Je n'ai pas le temps de la contredire qu'elle me prend par le poignet et m'emporte à sa suite.


***


Nous sommes depuis trois longues heures dans la salle d'attente, dans le silence.

- Mademoiselle April Miller ? Appelle un médecin.

Colleen et moi nous levons et suivons le médecin.

C'est une femme dans la quarantaine aux cheveux longs et rouges.

- Je suis le docteur Lopez. Installe-toi.

Je m'installe à sa demande.

- Alors, April. Elle me demande du regard si elle peut me toucher. Que s'est-il passé ? demande-t-elle en tournant ma tête pour mieux regarder l'état de mon visage.

- Une bagarre. Dis-je.

- Une dure à cuire, alors. Dit-elle avec un sourire chaleureux. C'était quand ?

- Hier soir. On m'a fait quelques premiers soins. J'explique.

Elle fait quelque examen de routine et s'occupe de ma main. Comme l'avait dit Cameron, j'ai besoin de point de suture, il a seulement fallu qu'elle nettoie la plaie pour qu'elle se remette à saigner.

J'ai dû faire d'autres examens pour être sûr de ne rien avoir après les nombreux coups reçus à la tête.

- La personne qui t'a fait les soins hier soir a fait du bon travail. Nous devrions avoir les résultats dans peu de temps.

Elle se lève, et après un sourire, elle quitte la salle.

- Tu n'aurais pas dû aller à ce match.

- Je voulais y aller.

Elle souffle bruyamment.

- N'y retourne plus.

- Jay sera là si j'y retourne.

Elle se tourne vers moi plus en colère que jamais.

- Jay ! Un mec que tu ne connais pas ! tu te fous de ma gueule, j'espère !

- Viens avec moi alors !

Elle hoche négativement de la tête à plusieurs reprises.

- Putain, tu as de la chance que je t'aime plus que je ne te déteste actuellement ! Dit-elle en m'enlaçant.

- Tu m'as fait peur, pétasse. Me murmure-t-elle à l'oreille.

Je la sers aussi fort que je le peux dans mes bras, sa présence me réconforte énormément.

Les résultats arrivent une plus tard, je n'ai rien alors nous rentrons, nous passons notre week-end à regarder des films. La nuit, je me glisse dans le lit de Colleen n'arrivant pas à dormir seule.


À suivre...



*****


Coucouu ! 

Je tenais à m'excuser pour le retard de ce chapitre, j'ai pas mal de problèmes de connexion en ce moment...

J'espère que vous avez aimé ce chapitre !

À la semaine prochaine !

<3

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