Chapitre 03 : Football américain.
- TW AGRESSION -
– Vendredi – Los Angeles –
– April –
Cameron a peut-être été un con sur le moment où il m'a dit pour la couleur de mon sweat. Mais au moins, la couleur est parfaite pour le match.
Oui, parce que je me suis décidée à y aller. Enfin... je suis prête en tout cas.
Colleen passe la nuit chez son plan cul me laissant le champ entièrement libre.
J'ai mis un jean noir et mon sweat et j'ai fait un incroyable maquillage vert. J'ai bouclé mes cheveux bruns pour finalement les attacher en une haute queue-de-cheval avec un simple ruban vert lui aussi – J'ai des doutes quant à la solidité de celui-ci d'ailleurs.
Je n'ai pas passé plus d'une heure à me préparer pour finalement ne pas y aller !
J'attrape mon téléphone décidée à y aller.
Je sors de l'immeuble avec l'intention de commander un Uber, mais finalement il fait encore assez bon pour y aller à pied, je ne suis qu'à vingt petites minutes à pied de toute façon.
Je regrette juste de ne pas avoir pris mes écouteurs, mais j'ai une flemme monstre de remonter.
Je me mets en route et vingt-cinq minutes plus tard, me voilà en train de chercher une place dans les gradins.
- Trouvé. Dis-je lorsque mes yeux se posent sur une place entre un homme et une femme.
Je leur demande si la place est libre avant de m'installer.
La femme m'a très mal regardé et je crois qu'elle n'a pas aimé que je lui rende son regard. Elle a de longs cheveux noirs et ondulés et une rose tatouée dans son cou, ses yeux sont vert clair et il n'y a pas à dire, elle est très belle.
L'homme quant à lui m'a l'air gentil. Il a la peau foncée, ses yeux sont d'un noir profond et absorbant et ses cheveux bruns sont coupés court et on peut distinguer quelques tatouages sur ses bras nus. Il est assis, mais on peut voir qu'il est musclé et doit être grand.
- C'est ta première fois ? Il crie pour me demander.
- Ça se voit tant que ça ? Je demande en criant à mon tour.
- Oui ! Tu n'as pas l'air à l'aise. Dit-il en riant.
Il dit la vérité, alors je ne me vexe pas du tout et ris avec lui.
- Je m'appelle Jayden ! Mais appelle-moi Jay !
- Moi, c'est April !
Un silence assourdissant se fait entendre. Je n'ose même plus respirer et j'ai l'impression d'entendre uniquement les battements de mon cœur qui s'accélèrent avec l'excitation.
Le silence est finalement brisé par les basses de la musique qui résonne sur tout le terrain.
Tout le monde se met à crier et se lève lorsque les premiers joueurs de notre équipe entrent sur le terrain.
J'ai des frissons et un sourire jusqu'aux oreilles tellement le moment est magique.
J'ai l'impression que nous ne faisons qu'un.
L'absence de ma meilleure amie est comblée par tous ces inconnus qui m'entourent. La sensation de la trahir en étant ici disparaît même si je suis sûr qu'elle va revenir une fois que je serai chez moi.
Les cris hystériques de filles se font entendre à l'arrivée du numéro 11, 14, 16 et 28, Cameron, Max, Milo et Adrien
Je les vois tellement comme les quatre connards qui me mènent la vie dure à moi et ma meilleure amie que j'en oublie qui ils sont. Les quatre meilleurs joueurs. Des vraies stars ici. Cameron est le quarterback, quant à Max et Milo, ce sont des attaquants redoutables, et Adrien est un receveur très doué – d'après ce que j'ai compris.
La fille à côté de moi n'arrête pas de hurler le prénom de Cameron.
- Oh, non... grogne Jay à côté de moi.
Je ne peux me retenir de rire. Je ne dis rien à l'autre à côté parce qu'elle devrait la fermer au début du match. Enfin, j'espère...
Le match commence, et pour mon plus grand malheur, la bécasse à côté de moi ne la ferme pas.
- Déjà que je ne comprends rien aux règles. Pensé-je à voix haute.
Jay rigole à côté de moi et je lui lance un regard noir.
- N'hésite pas à me poser des questions.
Je lui souris pour le remercier. Le pauvre n'est pas prêt, il va se retrouver avec une bécasse et une meuf qui lui pose des questions toutes les trente secondes.
- Caaaaameroooon ! Hurle une fois de plus, la bécasse me faisant craquer.
- Putain, mais la ferme. Il n'en a rien à foutre de toi pour le moment, il joue. Fini-je par craquer.
Elle me dévisage d'abord, surprise, puis me regarde noir.
- Tu es juste jalouse parce que tout le monde sait qu'il te déteste ! crache-t-elle pensant m'atteindre.
- Oh moins il sait qui j'existe, bécasse.
Ça lui a cloué le bèque. Elle se lève et part après un énième regard noir.
- Oh merci ma reine ! tu nous sauves tous.
Le reste du match se fait dans une meilleure ambiance, je pose des questions à Jay toutes les minutes, mais il est ravi d'étaler ses connaissances sur ce sujet.
Mais il ne reste plus beaucoup de temps et nous sommes en train de perdre trente-quatre à trente-six.
Alors que moi j'ai déjà abandonné tout espoir qu'on gagne, Jay lui ne perd pas espoir et répète que rien n'est joué.
Mais finalement nous retenons tous notre souffle lorsque Max s'élance vers la zone d'un but adverse et nous offre six points avec un Touchdown. C'est la folie dans les gradins, nous venons de passer devant avec quarante à trente-six.
Il ne reste plus qu'à espérer qu'ils arriveront à garder le score.
La fin du match est annoncée et nous hurlons, sautons comme des fous.
Jay me prend dans ses bras et me fait tourner.
- J'espère que tu comptes revenir ma poule parce que tu es officiellement ma partenaire de match ! Hurle-t-il me faisant rire aux éclats.
Mes pieds retrouvent le sol et j'ai besoin d'un instant pour me stabiliser.
Je regarde nos joueurs se sauter dessus, ravis de leur victoire.
Je perds tout sourire lorsque mes yeux se posent sur le numéro 11.
Je pensais qu'avec le nombre qu'on est, aucun des quatre ne remarqueraient ma présence, mais c'est le pire qui l'a pourtant fait.
Je suis morte. S'il le dit à Colleen, elle m'en voudra à mort.
Je dois absolument lui parler pour qu'il n'en parle pas.
Toute la joie que j'ai ressentie ce soir vient de s'envoler pour prendre à une angoisse terrible et à de la culpabilité.
Colleen ne voulait pas qu'on y aille...
– Los Angeles –
- Cameron -
Elle est là.
April est présente. C'est la première fois, et je peux dire merci à la nana qui gueulait à côté d'elle. Sa voix était tellement horrible que j'ai fini par tourner la tête vers elle pour voir d'où venait cet horrible son mais finalement ce n'est pas elle que j'ai regardé, mais sa voisine.
Elle avait un grand sourire et regardait le terrain avec intérêt.
J'ai vite détourné le regard pour ne pas qu'elle ne me voie et perde son sourire.
Mais à la fin, je n'ai pas pu m'en empêcher pour voir comment elle allait réagir à notre victoire.
Elle rit. Je suis même sûr que si je tends bien l'oreille, je pourrais entendre son rire.
Mais une fois encore, je ne suis pas à l'origine de ce rire. C'est un autre.
Il l'a fait tourner dans ses bras faisant voler sa queue-de-cheval.
Il la repose enfin et elle regarde le terrain, son regard tombe sur moi et son sourire se décompose.
Sincèrement, je ne pense pas pouvoir continuer ça une année encore.
Voir son sourire disparaître dès qu'elle me voit commence à m'être insupportable.
Ne voulant pas qu'elle trouve étrange que je la regarde trop longtemps, je rejoins les mecs de l'équipe.
– TW agression –
– Los Angeles –
- April -
Le parking s'est vidé à une allure folle.
Tout le monde est parti à l'after alors que moi je suis adossée au mur du bâtiment face au parking à attendre Cameron.
J'ai pour seule lumière celle de la lune et par chance celle du lampadaire qui va sûrement s'éteindre dans l'heure qui suit.
Je patiente sur mon téléphone.
Un groupe de trois joueurs sort enfin des vestiaires. Évidemment, ça serait trop simple s'il en faisait partie...
- Hé beauté, tu viens avec nous à l'after ? Demande l'un d'eux lorsqu'il me repère.
- Non, merci. Dis-je poliment avec un sourire timide espérant qu'il lâche vite l'affaire.
- Ok. Dit-il simplement en haussant les épaules.
Moi qui croyais que les mecs de l'équipe étaient des gros lourds...
Il m'aura simplement fallu que ce type m'adresse la parole pour que je me décide à rentrer. Je parlerai à Cameron à la première heure lundi.
J'attends que la voiture des gars quitte le parking puis me décolle du mur.
- Tu n'as pas du feu ? Demande un type que je n'ai même pas vu venir.
- Non.
Il avance vers moi et je vois clairement à cette démarche qu'il a bu.
Fais chier.
- Tu es sûre ?
Je hoche la tête avec un sourire crispé.
Il s'approche de moi si bien que son odeur d'alcool arrive jusqu'à moi.
- Laisse-moi vérifier. Dit-il en posant sa main sur mon bras.
Automatiquement, je me recule et me libère de sa prise, mais il s'énerve et me plaque violemment contre le mur, non loin derrière, en prenant d'assaut ma gorge. L'air me manque très vite et les larmes coulent sans que je le décide.
Faite qu'il arrête...
- Tu vas regretter de ne pas avoir de feu sur toi.
Un sourire se dessine sur son visage me donnant des haut-le-cœurs. Il dégage sa prise et pose ses dégelasses de mains partout sur moi.
J'essaie de le repousser, mais il s'énerve et avec une de ses mains il m'emprisonne les mains au-dessus de ma tête.
- Stop... S'il vous plaît. Ma voix se brise et je ne retiens plus mes sanglots.
Pour réponse, ses mains se font plus brutales.
J'essaie de me focaliser sur mon ouï. Je n'espère qu'une chose, entendre des rires masculins des gars de l'équipe pour qu'ils m'aident.
Mais ma respiration chaotique et mon cœur qui bat à mille à l'heure, recouvre tous les bruits autour.
- Fais chier. Murmure l'homme.
J'arrive enfin à les entendre. Ils arrivent.
Je crois être sauvée, mais il sort un couteau de sa poche et me le place sur le flanc droit.
- Si tu leur parles, je te plante. Dit-il près de mon oreille.
J'acquiesce en retenant du mieux que je peux mes sanglots de peurs.
Les rires se fondent plus proches, et un groupe de sept mecs arrive. Parmi eux je distingue Max, Milo et Adrien.
Je me mords l'intérieur des joues pour ne pas appeler à l'aide au risque d'être plantée.
- April, c'est toi ? Demande Max quand il me voit.
Oui ! Aide-moi, ai-je envie de lui crier, mais la pointe du couteau s'enfonce légèrement dans ma peau.
Avec lui, Milo et Adrien s'arrêtent également.
Je déglutis et inspire avant de lui répondre le plus froidement possible :
- Putain Max, tu ne peux pas dégager tu me gâches mon plan.
Il a un mouvement d'hésitation, mais un mec de l'équipe les appelle.
- Vous ne pouvez pas la lâcher deux secondes ! Elle est grande !
Ils partent tous les trois.
Lorsque les voitures ont quitté le parking, j'ai l'impression de ne plus pouvoir respirer pensant que mes chances sont nulles face à une arme blanche.
Oh putain, je n'ai pas vu Cameron.
Dans un élan d'espoir, j'empoigne la lame et l'arrache des mains de l'homme, m'entaillant profondément la paume au passage. Je lance aussi loin que je peux l'arme pour être sûr qu'il ne puisse pas la récupérer.
- Espèce de salope. Crie l'homme en me giflant violemment.
Je suis sonnée et n'ai pas le temps de voir le prochain coup venir me propulsant au sol.
Ma main me fait un mal de chien et un goût de sang a empli ma bouche à la suite des coups, mais je parviens à me lever.
Il s'avance de nouveau vers moi et je suis prise d'une peur monstre.
Si Cameron est passé à un moment et que je ne l'ai pas vu ? Je ne vais pas pouvoir tenir longtemps.
Mettre tout mon espoir entre les mains d'un homme que je déteste n'est vraiment pas facile. Je t'en prie Cameron, grouille.
L'homme me donne un nouveau coup et je suis de nouveau contre le mur.
- Bah, alors, salope ? On ne tente plus rien ?
Il me plaque contre le mur à l'aide de son corps et j'ai beau me débattre, rien n'y fait.
Je suis trop faible.
- Hé. Tout va bien ? J'entends Cameron demander.
Je sens le corps du type se tendre et il pose sa main sur ma bouche pour que je ne puisse parler.
- Ouais, tranquille mec. Dispute de couple.
Un silence s'installe et je crains qu'il s'en aille.
- Je ne demandais pas à toi, mais à elle. Insiste Cameron.
- Tout va bien, j-...
Je mords de toutes mes forces la main du type le coupant dans sa phrase.
Il pousse un cri de surprise et de douleur.
- Putain, salope ! Me hurle-t-il.
Il me frappe une fois de plus au visage me sonnant.
Il prépare un énième coup, mais il n'arrive jamais.
Cameron le pousse violemment. Je m'écroule au sol et regarde Cameron faire.
Il lui assène un coup, puis deux... De là où je suis, j'entends les os du type se briser sous la violence de Cameron.
J'ai besoin de m'écarter. Je me lève en m'appuyant au mur et m'éloigne de la scène jusqu'à ce que j'en puisse plus et vomisse mes tripes à trois reprises.
Je sèche mes larmes et baisse la tête vers le sol en voyant Cameron se diriger vers moi.
Il me voit dans un état assez pitoyable comme ça.
Arrivé à mon niveau, il ne dit rien, mais son regard me brûle la peau.
À suivre...
****
Coucou !
Un premier match qu'April ne risque pas d'oublier, malheureusement pour elle...
Je rappelle que c'est une fiction, je ne souhaite à personne ce qu'a vécue April lors de cette soirée ! Et je soutiens plus que toutes celles et ceux qui l'ont malheureusement vécue...
Faites attention à vous ! Bisous et à la prochaine.
<3
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