Happiness feels a lot like sorrow

Let it be, you can't make it come or go

But you are gone- not for good but for now

Gone for now feels a lot like gone for good

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Dès qu'il avait vu le numéro des parents de Gabriel s'afficher sur son téléphone, Benjamin avait retenu son souffle. Les parents de son petit ami, même si ils ignoraient la nature exacte de la relation qui les liait, savaient que les deux jeunes hommes étaient très proches et avaient promis au brun de l'informer des moindres changements de l'état de santé du jeune homme.

Le coeur serré, il avait hésité à décrocher. Pourquoi l'appelaient-ils? Bonne ou mauvaise nouvelle? Il en avait frémis d'avance. Et si ils lui disaient que Gabriel ne se réveillerait plus jamais?
Les médecins étaient plutôt optimistes quant à son réveil car ils avaient apparemment constaté une intensité récente de l'activité du cerveau du jeune homme. Mais Benjamin n'avait pu s'empêcher de penser au pire. Rien n'était jamais sûr. Surtout en médecine.

Et, si Gabriel venait à disparaitre il ne pourrait le supporter.

Les doigts tremblant, il appuya finalement sur son téléphone pour prendre l'appel.
La nouvelle du réveil de Gabriel le paralysa pendant plusieurs secondes. Il avait tellement attendu ce moment qu'il ne réalisait pas encore qu'ils allaient pouvoir reprendre leurs vies là où elles s'étaient arrêtées.
Du moins c'est ce qu'il croyait.

Après avoir raccroché au nez de la mère de Gabriel sans aucun tact, le jeune homme se remit directement en route vers l'hôpital avec sa moto. À plusieurs reprises il avait dû retirer son casque pour essuyer les larmes qui coulaient sans arrêt de ses yeux rougis. Mais pour une fois, c'était des larmes de joie.

Et après avoir roulé le plus vite possible, il était sûr d'ailleurs de s'être fait flashé pour excès de vitesse, il arriva enfin à l'hôpital où se trouvait Gabriel. Tellement pressé de le retrouver, le jeune homme monta les marches quatre à quatre jusqu'à la chambre qu'il visitait tous les jours.

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De son côté, Gabriel se remettait doucement de ces deux mois passés dans le coma. Il s'était en réalité réveillé le matin même, mais ses parents avaient préféré lui laisser du temps pour récupérer un minimum avant d'appeler celui qu'ils croyaient être son meilleur ami car ils le savaient impulsif et que leur fils avait besoin de calme en priorité.

Après avoir passé plusieurs tests, avec l'aide d'une infirmière, Gabriel s'était douché. Ça avait été sa première demande, se laver, et ne devant pas forcer sur ses jambes car trop engourdies, il avait eu besoin d'un fauteuil pour se déplacer. Ensuite, épuisé, il s'était assoupi un long moment, jusqu'à ce que sa mère ne vienne le prévenir avec un air enthousiaste qu'un ami à lui allait arriver et qu'il allait être "super content de le voir".

Soudain curieux, le jeune homme se redressa dans son lit et s'interrogea sur l'identité de la personne. Sûrement Mathilde ou Fewt pensa t'il.

Un bon quart d'heure plus tard, alors que le châtain allait se rendormir, il vit la porte s'ouvrir à la volée et une touffe brune se précipiter vers lui. Gabriel eut à peine le temps de lever les yeux que le presque inconnu le serra à l'étouffer dans ses bras musclés.

Au bout d'un petit moment le brun relâcha son étreinte sous le regard surpris de Gabriel qui commençait à se sentir mal à l'aise sous le regard émerveillé et rempli de larmes de l'autre garçon.

Le châtain avait à présent reconnu le jeune homme en face de lui, ils s'étaient rencontrés à une fête un an auparavant, mais il était déconcerté par les réactions de Benjamin qui lui paraissaient très largement disproportionnées. Ils se connaissaient à peine. Et leur proximité commençait à le gêner et il chercha à s'éloigner doucement de l'autre. Sans grand succès puisque le jeune homme en face de lui commença à lui caresser la joue tendrement. À ce moment Gabriel fronça les sourcils. Et encore plus quand Benjamin s'adressa à lui de façon très familière :

'Gab oh mon dieu, ça fait tellement longtemps que j'attend ce moment! J'ai cru que j'allais te perdre...Je veux plus jamais revivre ça, tu m'as tellement manqué, je t'...

Mais Gabriel le coupa assez sèchement dans son élan :

'Oui enfin ça fait un an quoi...'

'Quoi? Non ça fait deux putain de mois que tu es dans le coma.'

'Et...je t'ai manqué c'est ça?' Demandant le châtain d'un air méfiant.

'Quoi?! Gab tu rigoles j'espère?! Comment tu peux en douter?'

'Bah...je ne sais pas on ne se connaît pas depuis longtemps si? Benjamin je ne comprend rien à ce que tu me racontes. Je ne te connais pas plus que cela je te signale...' Continua le jeune homme, d'un air hésitant.

En regardant le visage vide d'émotions du châtain, Benjamin réalisa. Paniqué, il voulut en avoir le coeur net :

'Gabriel, on est en quelle année déjà?'

'Bah 2015, pourquoi tu me demandes ça?'

Le brun faillit exploser et sortit le plus vite possible de la chambre sous le regard médusé de son occupant, et des infirmières dans le couloir qui virent les larmes dévaler ses joues.