Prologue

Quand on m'a demandé à l'école ce que je voulais faire plus tard, je savais exactement quoi répondre. Et pourtant, à cinq ans on ne se soucie pas de savoir quel métier on souhaite exercer.

À cet âge-là, on ignore encore le genre de personne que l'on deviendra. On ne sait même pas quels sont les différents métiers, ni combien il y en a. On n'a aucune idée de ce que font réellement nos parents lorsqu'ils partent tous les matins. Ce que l'on connaît à cet âge, ce n'est presque rien. La plupart des petits garçons aimeraient être pompiers, astronautes ou supers héros. Quant aux fillettes, une majorité s'accorde sur un point...

Demandez à n'importe laquelle, peu importe la couleur de ses yeux, de sa peau, qu'elle soit brune, blonde ou rousse... elle dira sans doute qu'elle veut devenir une princesse.

Ouais...

On a un bel objectif de vie à cinq ans et moi aussi j'ai dit que je voulais être une princesse. J'ai été bercée par de beaux contes et j'ai moi-même espéré vivre mon histoire magique.

Puis, en grandissant, la fillette que j'étais a compris qu'il y avait beaucoup d'autres métiers. Et quand la petite fille a atteint l'adolescence, elle préféra d'autres activités que de mettre une robe rose avec des froufrous. C'est vrai que sa vie avait changé : elle ne jouait plus autant avec son cheval blanc imaginaire, mais elle adorait encore lire ces contes qui l'avaient séduites étant petite.

Et un beau jour, la fillette revêtit une nouvelle fois une robe. Cette dernière n'était plus d'un rose si vif, mais elle soulignait son corps devenu femme. Une belle pièce qui sublimait sa silhouette. C'est en se regardant dans ce miroir avec cette tenue qu'elle se rappela ce qu'elle désirait faire plus grande.

C'est alors que la petite fille se mit naturellement en quête de son conte parfait. Elle chercha ce prince qui lui ferait vivre une belle histoire. Elle en rencontra un premier, qui n'en était pas un. La fillette, bien que triste et déçue, ne perdit pas espoir. Elle fit la connaissance de quelques chevaliers, mais toujours pas de prince. Malgré cela, la petite princesse gardait espoir.

Puis, il débarqua dans sa vie sans prévenir. Un homme qu'elle identifia aussitôt à tous ces contes. Il était parfait, grand, beau, charmant et il lui disait tout ce qu'elle voulait entendre : qu'elle était belle et qu'il l'aimait.

Mais...

Plus le temps passait, plus le prince changeait. Il lui chuchotait de moins en moins de jolies paroles. Plus froid, moins drôle, il instaura une distance que la petite fille ne comprit pas. Elle lui disait des mots d'amour comme ils avaient l'habitude de se murmurer, s'évertuant à tenter de l'aider. Mais, le prince ne l'écouta pas et il finit par lui mentir. Il lui cacha la vérité et avant que la fillette ne s'en rende compte, il s'évapora comme il était arrivé.

La princesse se retrouva seule et perdue face à sa peine. Désemparée par cette douleur qu'elle ne comprenait pas. Une déception n'existait pas dans un conte ; il ne pouvait pas y avoir de larmes ou de chagrin dans une belle histoire.

Non !

Il n'y a que des fins heureuses. La petite fille se rendit alors compte que le métier qu'elle voulait faire n'existait simplement pas. Elle réalisa qu'une princesse n'était pas parfaite : c'était surtout une enfant naïve et stupide.

Depuis, elle croit un peu plus chaque jour que les contes de fées ne sont pas réels. Du moins, c'est ce qu'elle se force à faire, parce qu'une partie d'elle continue de rêver au prince charmant.

Pa-thé-ti-que...

C'est bon, hein !

Je l'admets. J'ai toujours cru à cet homme idéal. Je n'ai même jamais perdu l'espoir de trouver le mien. Je savais qu'il viendrait un jour ou l'autre. J'étais très loin de m'imaginer que je rencontrerai un homme qui m'affirmerait ne pas en être un.

Enfin... rencontrer...

Ce n'est peut-être pas le bon terme, mais bon. En tout cas, même si j'ai toujours eu une imagination débordante, mon esprit ne m'a jamais pondu un scénario pareil.

Ouais... mais... non...

Tun'imaginais vraiment pas vivre tout ça.    

Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top