heureusement, il n'y a pas que toi caché derrière mes paupières. il y a elle aussi, celle que j'ai perdue, celle pour qui tu n'as rien dit.

c'est là que j'ai su.

et puis il y a les fantômes qui reviennent à la vie, qui manquent de te rentrer dedans à la fac en te laissant pantelant au milieu de l'allée le temps de quelques minutes, déboussolé.
cela, je les laisse filer, je les fuirais presque si cela était de ma responsabilité. ces fantômes revenus à la réalité tu les côtoies.

là aussi je me suis dit que c'était ça, ou plutôt que ça n'était plus.

je ne sais pas à quoi ressemble un fantôme, je n'en ai jamais vu. et pourtant chaque nuit je me bats à en hurler en silence et percer mon sommeil.

je ne sais pas à quoi ressemble un fantôme et pourtant je pourrais reconstituer chaque infime partie de ton rire et de tes habitudes, chaque tâche de rousseur qui apparaît une fois le soleil plus chaud et les arbres plus verts.

et le problème c'est que je ne sais plus si je veux pouvoir reconstituer tout cela.
je pense, au fond, que je commence à en perdre l'envie.