Chapitre final : Autre côté

Ace... Il est...

Complément saoul.

Il me racontes des choses insensées, l'air indigné, bouteille à la main.

"Tu te rends compte ? Je veux dire... de l'eau, on en a partout, alors pourquoi on la paye ? C'est quand même dingue, non !"

Et puis d'un coup, il s'écroule au sol.

"Tu t'es endormi ?"

Je soupire, un léger sourire s'étire sur mes lèvres.

Alors que je place une couverture sur son corps, je remarque ses yeux plongés dans le vague.

Sa peau est lisse, pâle et étonnamment froide, comme de la neige.

Il se retourne, pour s'allonger sur le dos et fixe le plafond.

"Pourquoi..."

Je m'assois en tailleur au sol, à ses côtés.

"Pourquoi est ce que je suis si faible, avec toi ?"

Je soupire.

Il poursuit :

"Je vais te raconter une histoire, Marco."

Il lève les yeux vers moi.

"C'était avant mon arrivée dans le nouveau monde. J'avais mon équipage, mais ce jour là, ça n'allait pas. Je voulais boire, seul..."

_________-------_________

Je me suis avancé dans un bar un peu caché, dans une petite ruelle.

J'ai pris une chaise haute, douze verres de whiskey sec.

Tout était pourtant clair, dans ma tête.

Et puis, cet homme s'est approché de moi.

Il a commencé à me parler, mais je ne l'écoutait pas vraiment.

"Tu as une sacrée descente"

Je crois que c'est ce qu'il m'a dit.

Je n'en avais rien à faire.

Bien sûr, je l'avais vu glisser ce truc dans mon verre.

Mais, je l'ai dit, je n'en avais rien à faire.

Peu importe ce qui allait se passer, ce jour là, je n'avais plus envie de me battre pour ma vie.

Elle n'avait aucune importance.

Elle n'en a toujours pas vraiment...

Je voulais mourir.

Le gars, après que je me sois écroulé, m'a amené à l'étage du bar, et il a commencé à me toucher.

Allongé sur ce lit, je ne pouvais plus bouger.

L'alcool et cette drogue me faisait un drôle d'effet.

Non, je ne voulais pas que ça arrive.

J'ai été faible, ce jour là.

Je n'ai pas eu la force de me battre pour moi-même.

Je lui ai dit :

"Arrête, j'suis pas d'humeur"

Il a rit.

"Je ne te demande pas ton avis, Blanche Neige..."

Et puis, c'est arrivé.

J'ai eu terriblement mal.

Rien ne pourra jamais effacer ce moment.

Les vapeurs de l'encens me montaient à la tête.

Je n'ai rien pu dire d'autre.

Je n'ai pas réussi à bouger, ou à parler

Il y avait juste cette terrifiante douleur.

Et brûlait cet encens, mon estomac, mon cerveau, ma volonté de vivre.

Je suis ce que je fuis...
______________

"Après ça, est ce que tu peux toujours dire des choses comme "Tu es toi", Marco ?"

Il ferme les yeux.

"Bien sûr."

Je relève brusquement la tête vers lui.

"C'est triste, ce qu'il t'es arrivé, Ace."

Il prend ma main.

"Ça n'arrivera plus jamais, je te le promets... Je te protégerai."

Il me prend dans ses bras.

Je ne dis plus rien.

Je ne fais que respirer son parfum, tête posée contre don torse.

"Ça va aller ?"

Je secoue la tête.

"J'ai vraiment honte..."

Marco est bien trop gentil.

Je profite de cette gentillesse, je suis horrible.

"Ace."

Il me redresse, comme si j'étais une petite poupée de Chine, inanimé.

"T'es pas seul."

Je tombe à la renverse.

Encore une fois...

---

Et lorsque je me réveille, je me rend compte que cette fois, je n'ai rien vu.

Il n'y a pas eu cette épaisse obscurité.

Non.

Juste un... Sommeil reposant.

Marco est avec moi. Il dort appuyé sur le pied de son bureau, assis en tailleur, ma tête sur ses genoux.

Le sol est dur, mais je me sens bien.

Peut être que l'autre côté a disparu.

Je me sens soulagé d'un poids.

Je n'aurai plus à assister à cette exécution, sur l'échafaud flottant, de mon enfoiré de père.

Je n'aurai plus à voir ces fleurs blanches se colorer en rouge lorsque le corps mort de ma mère tombe.

Je n'aurai plus à voir ces immenses veines s'ouvrir et ce sang déferler ces murs étranges.

Et... Je n'aurai plus à voir Luffy pleurer toutes les larmes de son corps dans cette cabane dans l'arbre à la mort de Sabo.

Oui, je suis soulagé d'un gros poids.

Ah...

Je revois ces magnifiques yeux s'ouvrir au dessus de moi, comme un doux nuage laissant apparaître un soleil noir.

De sa voix cassée il me murmure :

"T'es réveillé ?"

Il se frotte les yeux et jette un regard au réveil du sa table de nuit.

"Il est quatre heures du matin, on devrait aller se coucher..."

Marco passe une main dans mes cheveux.

Je frissonne.

"Tu as un vrai sourire..."

Je me sens rougir, soudain, lorsqu'il passe sa main sur ma joue.

Et puis, il baisse la tête, rapprochant nos deux visages.

Nos lèvres ne sont plus qu'à quelques centimètres l'une de l'autre.

"Marco... Tu as bu.

_Pas autant que toi."

Elles se frôlent, je sens un frisson parcourir mon corps.

Mon cœur bat si vite.

Est ce que le sien bat aussi pour moi ?

Le métronome s'accélère, la pluie s'abat sur mon cerveau disloqué, le feu s'empare de mes lèvres gercées, la cage de fer de mon âme s'ouvre alors.

Je ferme les yeux.

Nous nous embrassons.

Un feu d'artifice explose en milliers d'étoiles dans mon ventre, alors que le rythme du métronome ne fait que croître. Cette douce mélodie charnelle retentit silencieusement. Les marteaux frappent les cordes de mon cerveau en rythme, et une symphonie cacophonique me scie la tête. Dissonante harmonie...

"Tu... Tu m'as embrassé..."

Il lève les mains brusquement.

"P-pardon ! Je... Je dois avoir trop bu, je fais n'importe quoi...

_Tu m'aimes ?"

C'est sûrement la première fois que je vois Marco rougir.

"Eh... En fait... Je..."

Il ferme les yeux.

Puis bredouille :

"Oui... Je t'aime..."

Je passe mes mains autour de sa nuque, toujours allongé sur le sol, ma tête sur ses genoux, et je tire son visage jusqu'au mien, doucement.

Nous nous embrassons.

Passionnément, sauvagement.

Un éclair foudroyant traverse mon corps entier.

Il soulève mon corps fatigué pour l'installer sur le lit, et couvre ma bouche de doux baisers.

Et ces baisers sont comme une plume de cygne blanc tombant délicatement sur la surface de l'eau d'un lac.

Ses lèvres glissent dans mon cou, je gémis.

"Tu ne seras plus jamais seul, Ace."

Ses yeux...

"Tu ne feras plus jamais ce genre de cauchemars, cet autre côté disparaîtra, parce que je serais là pour t'aider."

Sont comme...

"C'est promis, je ne te quitterai jamais."

Une pluie battante.

"Je t'aime."

Ses yeux sont une porte vers un autre monde.

Un meilleur rêve.

Un meilleur autre côté.

"Je t'aime aussi."

Tu es mon beau rêve.

Tu es mon monde parfait.

Tu es mon véritable autre côté...

-Fin-

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