...in sickness and in health...
Vos pire craintes sont arrivées, du "angst" mwouhahaha !!
Spock se réveillait doucement. Ses paupières prirent plus de temps pour revenir à la réalité que son esprit.
C'était un jour comme les autres, il ressemblait à hier, et Spock savait aujourd'hui ressemblera sûrement à demain.
Le vulcain, terriens par nationalisation, se retourna dans ses draps et lorsqu'il fit une rotation de 90°C, ce fut pour voir que Kirk n'occupait pas l'autre moitié de leur lit deux places. Il soupira silencieusement puis prit son absence en patience.
Sans espoir d'attraper un peu plus de sommeil, Spock se leva doucement. Il n'était plus le même qu'il y a 50 ans après tout. En traînant des pieds, il prit sa tunique vulcaine pour se protéger du froid du dehors. Dehors... lui, qui avait passé la majeure partie de sa vie a voyagé à travers l'espace, à travers des galaxies inconnues, avait maintenant peut d'aller dehors. C'était devenu un milieu inhospitalité, pas pour lui, mais pour Kirk. Et malheureusement, il était le seul des deux à le comprendre.
Le vieux vulcain finit par arrivé dans le salon. De la cuisine se dégageait une odeur de brûlé. Pas plus alarmé que cela pour l'instant, il passa voir son mari sur le canapé, fixant le vide.
- Tu as mis quelque chose au four ? demanda le premier.
- Hein ? Non !
- Le four est en marche...dit Spock en soupirant plus qu'en s'énervant. C'était juste que les oublis ce faisait de plus en plus fréquent.
- J'ai pas mis le forge en route-
- Four, Jim, four... dit-il en baissant la voix délicatement.
- C'est ce que j'ai dit !! cria Jim aussitôt sa phrase finit.
Spock s'approcha pour le réconforter mais Jim lui tourna son dos et se recroquevilla sur lui-même. Il commença des petits balancement en répétant qu'il n'avait pas enclenché le fourge...
Spock soupira en silence et alla jusque dans la cuisine pour éteindre le four. Il était réglé sur "préchauffé" mais avait finit depuis longtemps, il cuisait dans le vide.
Spock repensait encore à l'évènement de ce matin, comment il avait retrouvé Jim en train de contempler le vide, comme s'il était ailleurs. Parfois il avait peur qu'il ne revienne jamais de cet "ailleurs". Kirk oubliait tant de choses qu'il avait arrêté de les compter.
Mais ce qui le choquait le plus, c'était son déni : qu'il agisse ainsi lui faisait mal, et le faisait mal. Le voir ainsi, comme un oiseau sans défense le tuait. Spock avait l'impression que si il le touchait, il lui casserait une aile, et que si il lui parlait de sa condition, son Jim sera irrécupérable. Mais d'ailleurs, il ne pensait pas de Jim était lui-même depuis quelques temps. Il ne savait tout simplement pas comment aborder le sujet.
Le vulcain revint un dizaine de minutes plus tard avec un plateau et leur petit-déjeuner dessus. Il avait cuisiner des pancakes comme adoraient Kirk. Lorsqu'il le retrouva, il avait allumé la télévision et faisait semblant de la regarder, car Spock connaissait son regard. Il n'était pas là.
- Le petit-déjeuné est prêt.
Il se retourna et sourit. Lorsqu'il s'assit à table il sourit encore plus en voyant un de ses plats préférés.
- Des..! mais il referma aussitôt sa bouche, toute trace de joie disparu. Des....non attend Spock, je l'ai au bout de la langue. Alors Spock attendit, mais Kirk attrapa fort son couvert et les larmes lui venaient aux yeux. J'ai...oublié.
- Des pancakes, love.
Ils mangèrent en silence, Kirk fixant sa nourriture, Spock le fixant. Il en pouvait plus de vivre dans ce déni, et même s'il voulait vivre ainsi, son cerveau l'en interdisait. Il lui indiquait qu'il se détériorait, que les mots que jadis il employait si bien s'étaient tous volatilisés, qu'il avait perdu la notion du temps, qu'il avait suffisamment de symptômes pour que ce ne soit pas que de la fatigue.
Le vulcain posa ses couverts, prit une gorgée d'eau et se redressa sur son siège. Il allait parler. En temps que mari, ami, âmes-soeurs, c'étaient bien la moindre des choses qu'il pouvait faire. Il se souvenait de leur mariage, les vœux que Jim avait tant insisté à prononcé alors que lui avait pensé que c'était clair tout cela, qu'il s'occuperait de lui, le soutiendrait toujours, autant dans la maladie que dans la santé.
Mais ils étaient enfin arrivés, après des années formidables sans problèmes, au temps des complications. C'était le temps qui les rattrapaient, l'inévitable vieillesse humaine. Et c'était maintenant que Spock devrait se montrer fort, pour eux deux.
- Jim... Je suggère de prendre une visite chez un docteur.
- Comme voir le docteur Mc Coy ? Ca fait longtemps que l'on ne l'a pas vu.
Spock se tut.
- Tu sais qu'on ne peut pas le voir, il est...mort.
Jim arrêta de maché pendant un instant.
- Oh ! oui, bien sûr...
Mais Spock voyait que quelque chose n'allait pas, il tremblait des mains et ses yeux brillaient de larmes encore. Il ne pouvait le croire, qu'il avait encore oublié, oublié la mort de son plus proche ami, oubliait le nom de son plat préféré, et puis quoi après, il allait oublié Spock ? S'il l'oubliait, il se ne le pardonnerait jamais. Mais le pire dans ce cas là, c'est qu'il ne pourra pas se blâmer de l'avoir oublié, il ne le saura même pas ! Kirk pourrait le bousculer, le voir parmi tant de visage, il ne se rappellerait de rien !!
- Jim... dit doucement Spock de sa voix grave et pourtant si douce. Il ferma les yeux et tenta de visualisé son visage. Peut-être qu'il n'était pas malade après tout ? Il sentit une main se poser sur la sienne, mais il la retira. Non, James T Kirk ne voulait pas de compassion, surtout pas d'un vulcain qui n'était pas censé ressentir d'émotions. Il n'était pas malade. Non. Alors Kirk se leva et se retira, prit soudain à une grosse colère.
- Je ne suis pas malade Spock !
- Je ne suis pas docteur Jim, mais je vois que quelque chose cloche !! Je te suggère juste de prendre un rendez-vous chez le médecin !
- Tu penses que je ne suis pas capable de me contrôler tout seul ? Je pensais que c'était ça que tu aimais, que l'on puisse s'entraider, s'aider l'un et l'autre !!! continuait Kirk et s'énervant encore plus.
- Mais JIM !!! Tu n'arrives même plus à te souvenir de la route jusqu'à ta propre maison, tu ne sais même plus quel jour nous sommes !!
Spock l'énervait tellement. Il voulait juste qu'il se taise, avec ses mensonges. C'était bien connu, qu'un vulcain mente. Il racontait n'importe quoi, car il le savait lui, qu'il se portait bien. Se portait-il bien ?? Jim parcourait la pièce du regard, il avait besoin de se défouler, de crier, de jeter quelque chose, bon sang !!
Jim attrapa son verre et le jeta par terre. Dans un instinct de protection, Spock se couvrit le visage et eu un mouvement de recul. Le silence retomba, et les genoux de Kirk le lâchèrent, le laissant tomber au sol. Il s'attrapa le visage, il voulait faire taire son cerveau. Depuis quand il accusait Spock comme cela, qui s'était tenu silencieux faces à ses bêtises tout le long, que faisait-il, que devenait-il ?? Il trembla, les éclats de verre tout autour de lui, ses pensées s'étaient arrêtés, et il sentait bien seul dans sa tête.
- D'accord... Mais...tu viendras avec moi ? demanda Jim en relevant sa tête pour rencontrer les yeux de l'homme qui l'aimait : il y vit qu'il ne lui en voulait pas du tout.
- D'après les symptômes que vous m'avez évoqué, cela ressemble à de l'alzheimer. Pertes de mémoire qui perturbent la vie quotidienne, difficulté à exécuter les tâches familières à la maison, confusion avec le temps ou le lieu, problèmes d'expression orale ou écrite... Jim serra encore plus la main de Spock. Le vulcain sentait par le lien son inquiétude. Il poussa leur connexion encore plus, de sorte qu'il absorbe ses pensées noires, son inquiétudes d'être séparés de lui, de finir fou et de l'oublier, de créer des dégâts. Il absorba tout cela si bien que maintenant, ses pensées étaient devenues ses craintes, mais au moins, Kirk était un peu soulagé.
- Le bémol dans tout ce que vous m'avez dit, continua la docteure, c'est que d'après les évènements, Mr Kirk est rendu dans un stade avancé. Un traitement existe, mais il est très lourd pour des personnes âgés comme vous. Et si vous ne mourrez pas de la maladie, c'est du traitement. Les chances de guérisons à votre âge ne sont pas très optimistes. L'autre solution, c'est que l'on vous interne ici, ou vous retournez chez vous, mais sachez que la condition ne peu, malheureusement, pas s'améliorer.
La docteure, en voyant leur regard s'éclipsa de son bureau pour leur laisser le temps de discuter.
Kirk se tourna sur sa chaise et agrippa le visage de Spock, les larmes coulaient de ses joues, et ses mains le touchaient et tremblant, dans une telle urgence, que c'était presque comme si c'était la fin du monde. Jim secouait la tête, la morve coulait mais il n'avait pas de force pour se moucher. Il ne pouvait pas, ça ne pouvait pas être vrai. Il était en fin de XXIIIe siècle, et cette maladie demeurait incurable ? Non, ce n'était qu'un cauchemar, il ne pouvait pas oublier Spock, il ne pouvait pas rester ici non-plus, partager son lit seul après temps de temps ! Mais qui savait après, s'il avait casser un verre, brûler leur four. Ferait-il mal à Spock, oserait-il ? Jim se souvenait lors de leur dispute plus tôt ce matin à quel point il lui en voulait, et la réponse lui fit peur. C'était que sur le moment, il aurait pu jeter le verre pas au sol, mais sur lui.
- Jim, Jim... chuuuuut. fit le vulcain en le prenant dans ses bras, tentant le maximum pour ne pas s'effondrer, pour ne pas pleurer aussi.
- Je ne peux pas t'oublier Spock, ça me ferais trop mal, ça te ferais trop mal, je ne peux pas... Mais imagine si je te blesse ?? Hein, qui sait ce dont je serais capable ??
Spock savait très bien que si Kirk l'oubliait ne serait-ce qu'un moment, il s'en voudrait. Son cœur était trop généreux pour accepter sa condition. Il ne voulait pas se montrer "égoïste" en acceptant qu'un jour cela arriverait. Spock était prêt à l'aider, mais sur le coup, il savait que si Kirk l'oubliait déjà maintenant, cela lui faciliterait la tâche. Alors, avec un goût amer dans la bouche, il pressa le corps de la personne qui aimait le plus au monde, la personne qu'il avait et qu'il aimerait toujours encore plus contre lui. Si son mari ne pouvait pas se décider, ce serait à lui de le faire. Et pour Spock, il était temps que Kirk l'oublie.
Spock commença à gratter sa tête, écartant doucement ses doigts tremblant tout en continuant de le réconforter en lui parlant vulcain. Il ne savait pas pourquoi, mais Kirk lui avait dit un jour que l'entendre parler vulcain le réconfortait, même s'il ne comprenait pas tout. Et là, Spock décida pour une fois de bannir sa partie vulcaine, et de trouver l'humain en lui. Il lui racontait à quel point il l'aimait, à quel point il le chérissait tout en plaçant ses doigts aux cinq extrémité de son visage, tout en lui soufflant ces doux mots.
Spock supprimait tout. Tous les moments qu'ils avaient partagés, de leur rencontre lors de son premier séjour sur Terre jusqu'à leur retrouvaille à l'Académie et leur première mission aux bords d'un vaisseaux spatial. De leurs rendez-vous tête-à-tête sur le pont du vaisseau à regarder les étoiles, jusqu'aux premières conversations intimes. De leur mariage à leur nuits de noces, de Kirk avec les cheveux défaits sous la couette le souriant à Kirk prenant de l'âge qui ronflait pendant son sommeil. De leur retraite, jusqu'à maintenant.
Lorsqu'il sortit de la tête de Jim, Spock se sentit bien seul dans son âme. Le lien, la connexion qui les habitaient depuis tant de temps s'était rompue. Spock, affaiblit pleura comme jamais auparavant. Il avait l'air de ne jamais pouvoir se relever. Dès qu'il avait commencé à effacer leur longue histoire, il l'avait regretter, mais c'était la chose la plus logique à faire, car au fond, il restait un vulcain. Un enfant d'entre deux monde qui avait perdu son pont, qui avait perdu son fil, son Kirk.
Alors, pour la dernière fois, Spock prit sur lui, se détacha de Kirk qui s'était endormi. Il contempla son visage et essuya ses larmes, l'installant doucement sur le lit médical de sorte qu'il soit confortablement allongé. Par précaution, il lui retira son alliance, risquant de fondre en larmes une fois de plus.
- Excuses-moi Jim, Ashayam. Spock l'embrassa sur le front, et dans un dernier regard quitta la salle, avant d'aller à la réception pour supprimer son nom du dossier de James T. Kirk...
Promis, la prochaine fois ce sera rose bonbon ^^"
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