Mais moi je voulais vraiment me marier avec toi... (Blue Lock)

Isagi et Bachira étaient inséparables. Ils passaient leur temps libre à s'entraîner au foot comme des malades, à regarder des séries en partageant le même plaid, ou bien à réviser tant bien que mal pour leurs examens qui approchaient. Ils étaient meilleurs amis, mais chacun éprouvait des sentiments bien plus forts vis à vis de l'autre sans pour autant vouloir se confesser.

Tout comme ils se connaissaient depuis un bail, les parents des deux adolescents étaient aussi proches que le duo inséparables. De plus, la mère de Meguru et le père de Yoichi avaient un point commun : ils avaient divorcé avec leur conjoint/conjointe.

Jusque là, cela ne les avait jamais dérangés, car cela permettrait aux garçons de se voir plus souvent, et de sympathiser un peu plus avec leur deux familles respectives. D'ailleurs, Isagi ainsi que son père s'étaient rendus dans la jolie maison de Bachira et sa mère, où des guirlandes illuminaient le jardin quand la nuit tombait.

- Meguru? interpella Isagi, voyant son ami se balancer sur la balancelle en bois. Celui-ci se retourna, ses yeux dorés s'illuminèrent à la vue de son meilleur ami.

- Yoichi! Il se leva d'un bond pour aller sauter dans ses bras, le plus grand le rattrapa tant bien que mal.

Les deux adolescents avaient convenu de s'appeler par leur prénom quand ils se retrouvaient seuls. Bachira disait que ça faisait plus intime, et Isagi approuvait.

- Yoichi, nos parents nous attendent au salon, ils veulent nous parler. Isagi vit dans ses yeux une lueur d'inquiétude. Il le rassura en posant délicatement sa main sur sa joue et la caressa de son pouce. Le plus jeune posa sa main par-dessus la sienne, avant d'incliner sa tête et de fermer les yeux. Une seconde passa, et ils décidèrent enfin de rentrer à l'intérieur. Il commençait à faire frais en cette soirée d'été.

****

- Si nous vous avons tous réunis ici présent, c'est pour vous annoncer une grande nouvelle, commença Mr Isagi. Les adolescents avaient les yeux rivés sur leur parents, qui étaient les seuls debout dans la pièce, tandis qu'eux et les grand-parents de Bachira étaient tous assis sur l'immense canapé. Je, hum..

- Nous allons nous marier, interrompit Mme Bachira.

- Quoi!? Mais-

Mr Isagi embrassa Mme Bachira, afin d'en rajouter, comme si cela n'avait pas été assez clair !

Isagi se sentit trahis, voir en colère. Il voulut rétorquer, leur cracher ses sentiments pour Bachira à la figure, mais il n'en fit rien.

Soudain, Isagi sentit une pression sur sa main. Bachira la serrait un peu trop fort. Le plus grand observa le plus petit et il comprit qu'il se retenait de pleurer.

- Je crois que nous avons besoin de prendre l'air, déclara Isagi. Allez viens, Bachira. Sur ces mots, il lui prit la main et ils s'en allèrent, retournant s'installer dans la balancelle en bois du jardin.

Bachira avait l'air dépité.

- Meguru-

- Yoichi, j'aimerais tellement être heureux pour ma mère et ton père, mais... C'est impossible ! Il cacha sa tête dans ses mains, dans l'espoir qu'il ne le voit pas pleurer.

- Je sais. Je ressens exactement la même chose. Isagi, lui, leva la tête afin d'y admirer les étoiles, dans l'espoir d'apaiser sa colère. Ta mère sera ma belle-mère, tandis que mon père sera ton beau-père. Et nous, nous serons des demi-frères!

- Mais moi je voulais vraiment me marier avec toi. Isagi arrêta de fixer les étoiles pour se tourner vers son meilleur ami.

Que c'était douloureux... Ils ne se sont jamais dit "je t'aime" mais ils savaient qu'ils voulaient la même chose au fond.

- Moi aussi, j'aurais espéré vouloir me marier avec toi...

Les sanglots du plus petit se firent plus fort. C'est alors qu'alerté par les pleurs de son fils, la mère de Meguru voulut aller les rejoindre, mais son amant l'empêcha d'atteindre la baie vitrée qui menait au jardin.

- Attends ! Laissons-les. Ils ont besoin d'être tout seuls.

- Mais chéri, mon fils est bouleversé. Il faut que j'aille le voir.

- Tu ne comprends pas, Yoichi s'occupe très bien de ton fils, chérie.

C'est alors qu'elle se tourna vers la vitre, et vit les deux adolescents dans les bras l'un de l'autre.

Rassurée, elle repartit avec son chéri dans le salon, et en avait profité pour allumer la télévision.

****

- Meguru, sèche tes larmes. Nous avons encore une chance de pouvoir nous marier. Bachira le regarda de ses yeux luisant de larmes.

- C'est vrai ? Isagi tira sur la manche de son sweatshirt afin d'essuyer les traces mouillées de larmes sur son visage.

- Oui, même si nos parents se marient, nous n'avons aucun lien de sang, il n'y a rien qui fasse de nous de vrais frères si ce n'est que du côté de la loi.

- Tu en es sûr ? A vrai dire, l'adolescent aux yeux bleus n'en était pas tout à fait sûr, car peu importe qu'ils n'aient aucun lien de sang, il y aura toujours des gens pour critiquer leur relation.

- ...

C'est alors que sans crier gare, Isagi tira sur le bras du plus petit pour l'inciter à se lever.

- Donne moi ta main.

- Quoi ?

- Donne moi ta main, répéta Isagi. Je veux que tu me fasse confiance.

- Mais t'ai toujours fait confiance ! s'exclama Bachira, tout en lui tendant sa main. Isagi la prit.

- T'es prêt? Isagit lui adressa un sourire. Bachira sentit ses joues chauffer.

Ni une, ni deux, Isagi détala, et obligea Bachira à courir, toujours main dans la main. Ils sortirent du quartier et continuèrent à sprinter, leurs cœurs battant à mille à l'heure.
Ils commencèrent à avoir chaud suite à l'effort, puis Isagi hurla. Bachira suivit le mouvement, et hurla à son tour.

Que ça faisait du bien !

L'adrénaline leur faisait courir plus vite, ainsi, ils éclatèrent de rire après une heure de course effrénée. Ils avaient décidé de s'arrêter à un parc, essoufflés. Ils se laissèrent alors tomber chacun sur une balançoire.

Reprenant leur souffle, aucun des deux ne parlait, préférant laisser la place au silence. Bachira afficha une nouvelle fois une mine triste, et Isagi se dirigea derrière son ami dans le but de le pousser sur la balançoire.

- Hey, rien n'a encore été fait, ok? Si on explique tout à nos parents, peut-être qu'ils comprendront, et déciderons de ne pas se marier.

- J'y ai pensé mais... Et si ce n'était pas un peu trop égoïste de notre part? Après tout, j'aime énormément ma mère et je n'aimerais pas la décevoir... Elle a l'air de vraiment aimer ton père.

- Alors tu préfères sacrifier ton bonheur pour celui de ta mère ?

- ...

Isagi arrêta de pousser la balançoire sur laquelle était Bachira pour s'accroupir devant lui.

- Moi je ne suis pas d'accord! Je t'aime, je t'aime, je t'aime et je t'aime encore tellement qu'il n'y a que ton bonheur qui m'importe. Si nous devenons des demi-frères, nous ne pourrons pas nous aimer librement, et encore moins nous marier. Nos parents, eux, ont le luxe de pouvoir choisir.

- Tout ce que je veux, c'est le bonheur de tout le monde, déclara Bachira. Je ne veux pas que le bonheur de ma mère et de ton père, je veux aussi le tien par-dessus tout, parce que je t'aime tellement...

Isagi déposa ses lèvres sur celles salées de Bachira. Bachira ferma les yeux, il avait envie que ce moment dure pour toujours. Mais comme toute chose avait une fin, ils se séparèrent. Isagi colla alors son front contre le sien.

- Meguru...

- Yoichi, ce ne sont pas nos parents, qui sont là ? remarqua le plus petit. Isagi regarda dans la direction que lui montrait Bachira, et effectivement, leur parents venaient à leur rencontre.

- On vous laisse une minute et vous fuguez !? S'écria Mme Bachira. Vous nous avez fait une telle frayeur! Elle sanglota.

- Maman, je suis désolé...

- Je peux comprendre que la nouvelle ne vous ait guère enchanté, mais ne disparaissez pas sans prévenir ! Ce fut au tour de Mr Isagi de les réprimander.

- Papa, Mme Bachira. L'adolescent chercha du regard son meilleur ami et celui-ci l'incita à continuer: Nous nous excusons pour notre comportement. Pour commencer, nous n'aurions pas dû fuguer. Je...

Papa, j'aime Meguru.

Mr Isagi compris. Toutes les fois où ils s'étaient appelés par leur prénoms quand ils étaient qu'entre eux... C'était parce qu'ils s'aimaient. Profondément.

- Je suis amoureux de lui et je ne veux pas être juste un ami, ou un frère pour lui! Si vous vous mariez, vous nous condamnez à être malheureux.

- Yoichi a raison, déclara Bachira. Je ressens la même chose vis à vis de lui, et je m'en veux tellement de ne pas avoir pu être heureux en entendant la nouvelle ! Nous sommes égoïstes mais comprenez nous, je vous en supplie! Bachira ne se soucia pas des larmes qui coulaient sur ses joues.

- Mon trésor... gémit Mme Bachira. Elle aussi pleurait. Je suis désolée les enfants, de ne pas avoir su comprendre cela! Mr Isagi enlaça la mère de Bachira.

- Nous pensions vous l'annoncer aujourd'hui mais on n'a bien vu à vos réactions que quelque chose vous tracassaient. Les enfants, vous auriez dû nous en parler dès le départ, au lieu de fuguer. Je préfère encore renoncer à mon bonheur plutôt que de détruire le votre.

- Je suis du même avis. Ce qui vous dérange, ce n'est pas notre relation en elle-même mais plutôt le mariage, n'est-ce pas?

Les deux adolescents acquiescèrent.

- Alors, pouvons-nous nous aimer librement?

- Oui, faites ce que vous voulez. Vous n'aurez pas à être des demi-frères. En attendant, il faut rentrer. Mais ne vous attendez pas à ce qu'on laisse tout passer, dit Mme Bachira d'une voix autoritaire. Vous avez quand même fugez et ça on ne va pas laisser passer. Vous êtes encore mineurs !

- Yes, mom!
- Oui Mme Isagi! répondirent-ils en cœur.

Et c'est main dans la main qu'ils rentrèrent dans la résidence des Bachira.

****

- Hey, Yoichi.

- Hum ? Isagi se frotta les yeux, encore à moitié-endormi.

- Tu veux sortir avec moi ?

- Pourquoi tu me demandes ça à 4 heures de matin ?

- Parce qu'il faut d'abord sortir ensemble avant de se marier, tu ne penses pas ?

- J'ai pas dit le contraire mais ça ne pouvait pas attendre demain? Bachira se colla un peu plus contre le dos du plus grand.

- Je veux t'entendre répondre à ma question. Isagi soupira, avant de se tourner pour être face à Bachira et approcha son visage pour l'embrasser. Leur baiser ne dura qu'une minute et pourtant ils avaient l'impression qu'il dirait des heures.

- Oui, sortons ensemble.




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