Amortentia
Harry Potter se réveilla en sursaut. En cherchant la cause de son réveil si soudain, il attrapa ses lunettes, ainsi, il y verrait plus clair. Il regarda son emploi du temps et replia aussitôt les branches. Il avait cours de potion en première heure, et Rogue leur avait promis de tester leurs potions sur eux mêmes.
- Ron ?
Un gémissement endormi retentit.
- On a trente minutes pour manger.
Le garçon vit la silhouette de son meilleur ami se redresser. Ron descendit de son lit et...
- Aïe ! Je me suis cogné le pied contre ce... de meuble !
- Ça s'appelle un lit, Ronald Weasley.
- Ne m'appelle pas comme ça, on dirait ma mère !
- Ou Hermione.
- Pareil.
- Si je n'avais pas le minimum de respect envers toi, je te dirai que c'est étrange d'aimer sa mère. Enfin, dans ce sens là...
- Que ce soit bien clair, Harry. Je. N'aime. Pas. Hermione.
- C'est ça ! Allez, on y va.
Les deux amis descendirent dans la salle commune et y retrouvèrent Ginny et Hermione.
- Alut...
- Eh bien, quel accueil, mon cher frère !
- Bah, c'est ma faute, excusez-le. Je l'ai embêté avec tu sais qui.
Hermione leva les yeux.
- Tu aimes quelqu'un, Ron ?
- Non ! Enfin est-ce que je te demande si t'es amoureuse de quelqu'un, moi ?
- Je te répondrais certainement que non. Et ce serait la vérité.
Les quatre amis descendirent manger. En passant devant la table des Serpentard, Harry aperçu Drago et les autres membres de son équipe de Quiditch le regarder en ricanant, comme à leur habitude.
- Qu'est-ce qu'ils ont encore ?
- Le match est demain, ils se moquent de nous pour nous déstabiliser... je compte sur toi, Ron.
- Mmm...
Harry regarda l'horloge de la Grande Salle et se leva d'un bond.
- On ferait bien d'y aller pour réviser un peu.
- Oui... j'espère qu'il ne va pas tester les potions sur toi, Harry.
- Je n'ai jamais autant espéré quelque chose de ma vie, je peux te l'assurer. Hermione, y'a quoi comme potions déjà ?
- Mort vivante, son antidote, Amortentia...
- Ouais, ben en fait arrête, ça me décourage.
- C'est scandaleux, l'Amortentia est extrêmement dangereuse mal préparée, et c'est une potion très dure. Même moi, je pense que je n'aurai pas réussi à la faire...
- Alors imagine Neville !
- Ron ! Neville fait beaucoup d'efforts !
- Excuse-moi, murmura-t-il.
Harry et Hermione le regardèrent, étonnés. Il était rare que Ron s'excuse aussi vite, même lorsqu'il parlait à Hermione. En fait, pensa Harry, surtout quand il parlait à Hermione. Le trio se dirigea vers la salle de potion, qui se trouvait dans les cachots. Rogue avait toujours détesté Harry, et ce dernier pensait qu'il considérait sa journée perdue si il n'avait pas enlevé au moins cinquante points à Gryffondor avant la fin du cours. Les élèves entrèrent et Harry alla s'installer au fond, comme à son habitude. Ses amis le suivirent, mais avant qu'ils aient eu le temps de s'asseoir, Malefoy, Crabbe et Goyle s'assirent. Harry tenta de protester, vainement.
- Potter, cessez d'importuner Malefoy et asseyez vous en face de mon bureau.
Le professeur s'était faufilé entre les tables et avait surpris Harry au moment ou il allait sortir sa baguette.
- Mais...
- Dix points en moins pour Gryffondor, et quarante autres si vous ne vous dépêchez pas un peu, Mr Potter.
Harry mis hâtivement ses affaires dans son sac et changea de place. Rogue commença son cours d'une voix froide et traînante, comme à son habitude.
- Comme vous le savez, aujourd'hui nous allons essayer les potions préparées au cours du trimestre sur certaines personnes...
Les Serpentard ricanèrent.
- Nous allons commencer par l'Amortentia. Comme vous êtes censé le savoir, cette potion et le philtre d'amour le plus puissant qui existe, et par conséquent le plus dangereux. Mal préparé, il peut servir de poison mortel et extrêmement douloureux. Cependant... il existe des erreurs qui en annulent seulement les effets.
La moitié de la classe sembla émettre le même "gloups" de terreur, ce qui laissa le professeur indifférent.
- Nous l'essayerons aujourd'hui sur deux personnes, pour... éviter la gêne...
Il avait dit ça sur un ton tellement glacial qu'Harry était sûr que c'était parce qu'il préférait empoisonner deux élèves qu'un seul. Il jeta un regard désespéré à ses amis, mais ils étaient occupés à discuter entre eux, de ce qui semblait être une potion du livre. Rogue arpenta du regard la classe et eut un rictus en apercevant Ron et Hermione.
- Weasley, Granger. Debout. Londubat, apportez un flacon de votre potion.
Neville s'exécuta. Au passage, il manqua de trébucher sur le pied tendu de Malefoy.
- Cinq points en moins pour Gryffondor.
Neville lui tendit la potion en tremblant et repartit.
- Mr Londubat m'a apporté ce qui devrait être un flacon d'Amortentia... cependant, il me semble que le marron n'est pas la couleur normale de cette potion...
Les Serpentard éclatèrent de rire. Ron et Hermione paraissaient tendus. Hermione se mordait tellement la lèvre qu'une goutte de sans perla, et la jambe de Ron tremblait tant qu'Harry se demanda par quel miracle il tenait encore debout. Le garçon manqua malgré tout d'éclater de rire en imaginant la tête de Rogue si la potion avait les effets escomptés.
Le professeur versa le liquide dans deux verres et arracha un cheveux à Hermione. Il le mit dans un des verres qu'il tendit à Ron, et fit de même pour l'autre verre.
- Buvez.
Harry était sûr d'avoir perçu un éclat de triomphe de la voix de Rogue. Ses amis burent chacun le contenu de leur verre.
- Si la potion marche...
Mais il n'eut pas besoin de préciser les effets naturels de la potion. Ron et Hermione s'enlaçaient tendrement. Cette fois ci, toute la classe hurla de rire. Harry reporta son attention sur ses amis et vit qu'ils s'embrassaient maintenant langoureusement. Rogue était furieux. Il attendit cependant que Ron et Hermione cessent de s'embrasser pour remplir à nouveaux deux verres de ce qui devait être un antidote.
- Je t'aime...
- Moi aussi, Hermione. Moi aussi je t'aime. Je n'ai jamais autant aimé quelqu'un, je t'aime depuis si longtemps...
- J'avais peur de te le dire, tu sais... Ron...
- Je comprends... je t'aime...
Rogue intervint avant qu'ils n'aient eu le temps de s'enlacer à nouveau et les força à boire l'antidote. Ron et Hermione s'éloignèrent aussitôt l'un de l'autre. Ron rougit en prenant conscience de ce qu'il venait de faire, et Hermione avait le teint légèrement rose. Ils s'assirent sans s'adresser un regard, fixant le professeur. Harry et tous les autres Gryffondor étaient heureux de ne pas perdre de points et Neville rayonnait tant qu'on aurait dit qu'il allait hurler au professeur Rogue sa réussite. Ce dernier s'avança vers les deux Gryffondor qui venaient de lui servir de cobaye et prononça d'une voix triomphante :
- Cinquante points en moins pour Gryffondor, et une retenue pour Mr Weasley et Miss Granger.
Harry, Dean et Seamus se mirent à protester d'une même voix, rejoints aussitôt par les autres Gryffondor. Même les Serpentard semblaient surpris.
- Potter, venait par ici.
Harry avança tout en soutenant le regard glacial du professeur Rogue. Il sentit un picotement dans le crâne et s'aperçu que Rogue venait de lui arracher un cheveu. Il n'allait tout de même pas être aussi méfiant...
- Si, comme il semblerait, la potion fonctionne, je devrais me mettre à déclarer des paroles d'amour à Mr Potter, ce que, rassurez vous, je ne ferai jamais dans mon état normal.
Il but avec répugnance le breuvage. Harry attendit, le coeur battant. Il était indigné que l'on puisse faire preuve de tant de méfiance, mais il n'avait pas du tout envie d'être la risée de tout Poudlard à cause de Rogue. Il ne se passa strictement rien. Certains élèves commençaient à comprendre et laissèrent échapper quelques rires. Harry retourna à sa place, soulagé. Le professeur s'adressa de nouveau à Ron et Hermione.
- Je ne tolère pas qu'on laisse libre cours à ses pulsions amoureuses dans mon cours, que ce soit bien clair. Taisez-vous, Miss Granger, car il se pourrait bien que cette fois, vous ayez beaucoup d'ennuis. Sortez, maintenant.
Les élèves rangèrent hâtivement leurs affaires et se précipitèrent vers la sortie. Harry eut du mal à retrouver ses amis, qui étaient allés dans la salle commune. La Grosse Damme répugna à le laisser rentrer, mais Harry lui dit qu'il avait un trou et qu'il devait aller chercher son manuel de sorts et enchantements, niveau trois. Il retrouva ses amis, qui semblaient l'attendre. Le garçon afficha un sourire resplendissant.
- Oh, la ferme, Harry...
- Ah ça mon vieux ! Tu ne pourras pas m'empêcher de te poser des questions !
- Bon, qu'est-ce qu'il y'a ?
- Vous vous êtes embrassés pendant le cours de Rogue ! Le cours de Rogue ! Il était furieux, au début. C'est tellement mignon ! Mais quelle audace ! Hermione, toi ?!
- Ben... c'était pour Neville.
- Pareil. Seulement pour Neville.
- Vous êtes sérieux ?! Vous croyez que je vais croire ça ?! Allez ! Avouez, vous vous aimez, c'est pas si compliqué ! Et puis de toutes façons moi je le sais, que vous vous aimez. Fin ça se voit quoi...
- Ok, ok. J'aime Hermione, t'es content ?
- Ouais ! Mais alors là, Hermione ! Jamais je n'aurai pensé que tu pourrais...
- Et bien tu vois, je peux. Oui, j'aime Ron. Je l'ai toujours aimé.
- Répète ! Répète ou je dis à tout le monde que vous sortez ensemble !
- On sort pas ensemble !
- Ouais, pas encore...
- J'aime Ronald Bilius Wealsey, ça te vas ?
- Oui ! Je peux le dire à Ginny au moins ? Alleeeeeeeeeeezzzzzzz s'il vous plaît !
Aucun de ses amis ne prit la peine de répondre.
- Bon, ben je vous laisse tout les deux ! Ron, je dirai que tu avais peur de sortir parce que Vénus était aligné à Mars, ce qui signifiait que... tu allais t'ébouillanter dans du thé.
- Parfait.
_____________________
- Ron...
- Mmm...
- On va se faire renvoyer...
- On sera ensemble.
- Oui, mais...
- Je te promets, Hermione, que jamais tu ne te feras renvoyer à cause de moi.
- Ce n'est pas à cause de toi !
- C'est à moitié à cause de moi. Je suis prêt à faire un serment inviolable.
Le rouquin tendit sa main.
- Je te crois, Ron... ça ira...
- Mon amour. Je ne veux pas te quitter. Jamais je ne quitterai. Sauf si... tu me le demande. Je t'aime, Hermione. Mais genre... vraiment. Je n'ai jamais ressenti quelque chose d'aussi fort pour une autre fille, avant... sans plagier Krum... je t'aime Hermione. Je t'aime. Je t'aime... je t'aime... je... Hermione... je veux te protéger toute ma vie... rester avec toi... je veux pouvoir t'aimer sans me demander si je le peux.... Hermione...
- ...
- Je crois que je t'ai faite pleurer souvent... je suis désolé. Hermione...
Le garçon sentit des larmes mouiller ses joues et son menton.
- Oh Ron !
- Ne pleure pas... tu as mal ?
- Je t'aime aussi ! Je t'aime le plus que je peux depuis trois ans... plus... je veux passer ma vie avec toi, Ron ! Je t'aime tellement ! Ça peut paraître un peu trop... enfin tu vois... mais c'est ce que je ressens pour toi, Ron Weasley !
- Tu crois qu'on vivra ensemble, plus tard ? Tu crois que mes parents accepteront... oh oui, sûrement... ma mère va sûrement me dire pleins de trucs...
Hermione serra Ron contre elle. Ils restèrent ainsi pendant une éternité... l'heure de cours passa et les élèves se pressèrent autour d'eux. Tous voulaient une confirmation des rumeurs qui circulaient. Les jumeaux Weasley les entraînèrent à l'écart des autres, Ginny et Harry les suivants.
- Bravo ! Alors là ! Bravo fréro ! Embrasser une fille pendant le cours de Rogue !
- Il était furieux ! Il a cassé une table juste parce que Alicia n'avait pas répondu à une question qu'il me posait ! Comment ça s'est passé exactement ?
- Il nous a demandé de tester l'Amortentia de Neville, et on s'est embrassés.
- Et après ?!
- Après il l'a testés sur lui même, et ça a pas marché...
- Mais quelle idée t'es venue, franchement ?!
- C'était l'occasion, non ?
- Mais si elle n'avait pas réagi pareil ?
- On s'est regardés avant. Et puis on s'est pas embrassés tout de suite, on s'est fait un câlin avant...
- Et après vous vous êtes embrassés !
- Et quel baisé ! J'en avais jamais vu un si passionné !
- C'est vrai ce que dit Harry, Ron ?
- ...
- Avec la langue ?
- ...
- Bon, bon, on arrête ! Excellent en tous cas ! Et pas n'importe quelle fille en plus, il me semble... Hermione Granger ! Vous allez finir comme Percy et l'autre là !
- Non ! Je ne suis pas aussi... ennuyant que Pers !
- C'est vrai, c'est vrai. Hermione, on attends une parole de ta part !
- Heu... je...
- C'est trop mignon !!!!!!! Dommage, je ne pourrais pas vous vendre de filtres d'amour...
- Bah tant mieux !
- Ah oui ! Et après ils se sont fait une déclaration !
- Devant Rogue ?!
- Ouais !
- Par contre Ronnie, je te préviens, je vais le dire à maman.
- Non !
- Oh, ça va, elle dira rien !
- Rien ?! Maman ?!
- Rien de méchant envers Hermione... ah mais de toutes façons on doit rentrer à la maison pour les vacances de Noël, donc elle saura vite.
- Oui, surtout que c'est après demain.
- Vous pouvez nous laisser maintenant ? On a cours. Harry, tu viens ?
__________________Repas__________________________
- Hermione, pourquoi le professeur Dumbledore viens vers nous...?
- Oh non...
- Je t'ai promis que tu ne serais pas exclue.
Le regard transperçant du Professeur Dumbledore traversa les jeunes gens.
- Le professeur Rogue...
- Professeur, c'est ma faute, Hermione n'a rien fait. Elle est bien plus brillante que moi, elle mérite de continuer ses études, ne la renvoyez pas, je vous en supplie...
- Mr Weasley, ai-je prononcé les mots "exclure" ou "renvoyer" ?
- Non, professeur.
- En tous cas, la vigueur avec laquelle vous prenez la défense de Miss Granger confirme ce que m'a rapporté le professeur Rogue. Il avait l'air furieux. Sachez que jamais je ne punirait une preuve d'amour, certes un peu... provocatrice, dans ce cas là, mais une preuve irréversible d'amour entre deux jeunes sorciers.
- Pourquoi venez-vous, Professeur ?
- Pour vous féliciter, Miss Granger. La persévérance est une qualité importante, au travail comme dans vos relations personnelles. Mr Weasley en a aussi fait preuve, bien entendu. Ainsi, je me permets d'ajouter...combien était-ce ? Ah oui, soixante-cinq points à Gryffondor. Oh, je me suis permis de dire au professeur Rogue que vous ne pourriez pas venir faire vos retenues. Mr Weasley, je pense que votre hibou arrive.
En effet, Errol tomba dans l'assiette de Ron, épuisé.
- C'est ma mère...
- Qu'est-ce qu'elle dit ?
- Elle dit qu'elle est contente pour nous. Je pense que tu devrais lui envoyer un courrier, Hermione. Je te prête Coq, si tu veux.
- Avec plaisir...
Hermione sourit au rouquin et posa sa main sur celle du garçon.
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