Pain à la cannelle
[Livai est plus grand que Eren dans cette fanfic]
- Barrez vous putain! Ce type est un malade!
- Quoi? Tu crois qu'on va se dégonfler?! Il est tout seul et on est quatre!!
- Ouais bah... on te laisse gérer alors!
- Et mais putain! Attendez!
Les quatre mecs s'éloignent de moi en courant, regardant derrière eux si je ne les suivais pas.
J'essuie ma lèvre où j'avais été blessé. Putain... même si je me suis bien défendu, ces mecs m'ont pas mal défoncé...
Je m'appuie contre le mur de la petit ruelle. Cet endroit fait tellement cliché, je soupire et laisse presque paraître un sourire avant de reprendre mon visage neutre. Je ramasse mon gilet par terre et le secoue, dégoûté qu'il ait pris autant la saleté.
Je le remet vivement avant de regarder de droite à gauche pour voir si les jeunes de tout à l'heure ne reviennent pas à la charge.
Je me dirige rapidement mais silencieusement vers mon appart qui est à quelques rues de là.
Quand je rentre, cet odeur de renfermé me prend le nez. Je soupire avançant vers le salon où je vois ma mère encore au sol en train de dormir.
La scène s'est tellement produite que j'enchaîne les mêmes actions robotiquement. Je la met sur le canapé après lui avoir pris sa bouteille de Whisky de la main. Je la couvre d'une couverture. J'éteins sa cigarette dans le cendrier et la tête.
Puis je me dirige vers la salle de bain. Je me regarde dans le miroir, mes lèvres est fendue et j'ai un hématome à la joue.
Je soupire avant d'ouvrir la pharmacie presque vide pour prendre du désinfectant. Je jette presque automatiquement les cachets que ma mère a encore acheté dans l'évier. Elle va me faire une scène comme à son habitude mais c'est pour son bien.
Après avoir couverts mes blessures de bandages, je me fais couler un bain. Retirant rapidement mes vêtements et remarquant une marque sur ma côte.
Je soupire, elle ne me fait presque pas mal donc je n'y touche pas. Je rentre dans l'eau, allume mon Mp3 sur un playlist pop rock.
Au bout d'une demi heure, ma mère a tapé à la porte en demandant d'arrêter ce boucan.
Je sors du bain en maudissant le monde de ne même pas me laisser une petite heure de tranquillité.
Je sors de la salle de bain, une serviette autour des hanches et les cheveux dégoulinant.
- Tu veux quoi pour le dîner? Demande ma mère dans la cuisine.
- Rien, merci.
Je claque la porte ma chambre et la ferme à clef. Ma mère a l'habitude de mes humeurs et me laisse tranquille.
Je jette la serviette dans un coin de la seule pièce rangée et parfaitement propre de la maison. J'enfile un boxer et fond dans mes draps avec mon Pc et mes écouteurs dans les oreilles.
J'écoute de la musique en faisant brièvement un devoir que je dois rendre dans la semaine.
Vers 22h, ma mère frappa à la porte.
- Je pars travailler Livai, si tu as faim, il y a un sandwich au frigo et je t'ai racheté du thé noir. Je ne rentre pas avant 4h.
- Hum...
J'entendis la porte d'entrée claquer. Je ferme mon Pc et reste un moment à réfléchir seul dans mon lit.
Puis je me lève, sors de ma chambre et vais ouvrir le frigo où je vois parmi le peu d'aliment, un sandwich au poulet emballé.
Elle sait que c'est ce que je préfère, je me décapsule une bière avec et vais regarder la télé.
De toute façon, je suis insomniaque. Et je préfère que ma mère soit rentrée pour aller me coucher.
Je regarde deux films d'action américain et un film d'horreur.
À 3h49, ma mère rentra exténuée. Elle me jeta un bref regard, ayant l'habitude de me voir lever aussi tard avant de partir vers sa chambre.
J'éteins la télé et part me coucher.
Quand mon réveil sonne 7h, j'hésite à aller en cours. Déjà parce que c'est chiant à mourir et que je ne vais pas supporter les gamins toute la journée à commenter mes blessures derrière mon dos.
Puis je me souviens de mes trois jours d'absences, soupirant en me levant.
J'enfile mon uniforme, et vais faire ma toilette. Ma mère dort encore, je vois un tas de courrier posé sur le comptoir de la cuisine.
On arrive toujours à payer les factures à temps. Depuis que j'ai quatorze ans, je fais des petits boulots pour aider financièrement ma mère.
Je me sers un thé noir, retournant les lettres toutes adressées à ma mère.
Je pose une liasse de billet à côté de celles-ci que j'ai gagné ce mois si avant d'attraper mon sac de cours et sortis en fermant à clef.
Je descend les escaliers de l'immeuble quatre à quatre et arrive dans la rue déserte et peu fréquentable d'ailleurs.
Je branche mes écouteurs et remet ma playlist.
Après plusieurs mètres, j'arrive à une grande rue où d'autres lycéens se rendent au lycée. Je porte mon sac au-dessus de mon épaule, l'allure monotone.
Je sais qu'on parle de moi dans mon dos mais j'ai l'habitude. Je n'ai qu'à les regarder avec mon regard noir pour qu'ils s'arrêtent.
Arrivé dans le lycée, le brouhaha et la sonnerie mélodieuse me tape sur les nerfs. J'enfile mes mocassins et range mes baskets dans mon casier attribué.
Je me rend en classe 3-C, évitant les attroupements de microbes et de regards insistants.
Je m'assois à ma table malheureusement au premier rang à cause de l'ordre alphabétique et plonge ma tête dans mes bras.
Vivement que cette journée se finissent. Je déteste cet endroit.
La sonnerie retentit et les élèves se hâtèrent de se mettre à leur place. Le prof arriva et posa immédiatement un regard sur moi.
- Tiens mais nous avons un revenant.
Je lui lance un regard noir. Tous les regards se tournent vers moi. Je les dévisage un instant avant de siffler:
- Quoi?
Les plus peureux détournent le regard. Le prof se racla la gorge.
- Bon... je vais faire l'appel. Donc Ackerman est présent... l'autre Ackerman?
- Présente, dit le fille derrière moi.
- Arlet?
- Présent!
- Bott?
- Présent!
- Braun?
Je perd le fil de l'appel, ouvrant mon cahier de maths et redécouvrant à chaque fois les dessins que j'avais gribouillé.
- Jaeger?
- Présent!
Les maths, c'est l'une des seules matières qui m'anime un peu. Le reste, ça me fait chier.
- Léonart?
- Présente!
De ce fait, mes autres cahiers ont carrément des pages dédié à des dessins.
- Smith?
- Présent!
Je ne suis pas spécialement bon mais ça permet de m'occuper et de me détendre. Je dessine surtout des paysages et des couchers de soleil.
- Zoé?
- Présente!
- Bien! Tout le monde est là! Je vais vous demander d'ouvrir votre livre et nous allons corriger les exercices que je vous avais demandé de faire. Je vais envoyer au tableau... Ackerman!
- Moi? Demande la fille derrière moi.
- Non l'autre.
Je relève la tête et vois que le prof attend que je me lève. Je soupire, je n'ai évidement pas fait l'exercice mais je vais relever le défi rien qu'en voyant sa tête de sadique.
Je me lève et prend mon livre, entendant des chuchotements derrière moi. Le prof me tend la craie, l'air persuadé que je vais me ridiculiser.
Je regarde l'exercice quelques secondes avant de commencer à écrire la formule. Je le résous en quelques bouts de craie. Je m'essuie les mains.
Le prof resta quelques instants à regarder le résultat. L'air pourtant... satisfait.
- Mais tu n'étais pas là lorsque j'ai donné l'exercice. On t'a donné la réponse?
- Non, dis je en reprenant mon livre, je viens de le faire à l'instant.
Je retourne à ma place, toujours accompagné de chuchotements.
- Silence! Qui veut faire le deuxième? Tiens... Kirschtein!
- Moi? Je l'ai pas fait celui-là m'sieur, j'ai pas compris, dit il du fond de la classe.
- Bien alors... le troisième.
- Je l'ai pas compris celui-là non plus m'sieurs.
- Je vois... Tu me feras une retenue pour me les faire tranquillement.
- Et mais c'est pas juste m'sieurs! L'autre là, il les a pas fait et il a rien!
- Oui mais Ackerman a fait ce que je lui avais demandé au tableau.
- Pfff...
Le prof nota quelque chose sur son cahier avant de s'exclamer:
- Quelqu'un d'autre? Oui... Ral! Vas-y.
La rouquine que était au fond de la classe se leva. Je me penche sur mon cahier et dessine un signe très bizarre. Il me plairait presque.
Je baille, cela ne fait que cinq minute que le cours a commencé au vu de l'horloge. Ça va être long...
Je regarde par la fenêtre les premiers années jouer au basket-ball sur le terrain. C'est vrai qu'il y a une compétition cette année.
Quand je relève la tête, on est passé à l'exercice suivant. C'est une fille avec des couettes longues.
L'heure passe très lentement. Mon cahier fut arboré de signes tous plus étranges les uns que les autres.
À la pause, je sors pour aller aux chiottes. Je sens les regards sur moi dans les couloirs.
Quand j'entre dans les toilettes, la plupart des gars devant les urinoirs s'échappent discrètement.
Je rentre dans une cabine et prend mon téléphone. Après quelques minutes, une fois mon Sms envoyé, je ressors et vais me laver les mains car les toilettes fréquentées par des ados, c'est plus que dégueu.
Quand je ressors, je bouscule sans faire exprès un garçon, je me retourne et vois le délégué de la classe qui tente de ramasser ses feuilles qui s'étaient éparpillés partout.
Je me baisse.
- Excuse moi, je t'avais pas vu, dis je calmement.
- C...c'est bon, dit le blondinet gêné. Je peux le faire.
- Bah alors Armin, s'exclame une voix derrière nous, tu te fais aider par l'erreur de travail!
Je me retourne et vois Jean un regard malsain sur le visage. Le délégué est tout de suite gêné et ne sait pas quoi répondre. Il bafoue des mots incompréhensibles.
- Ackerman, on est de retour! Tu n'aides plus ta très chère môman!? Elle doit s'ennuyer sans un homme à ses cotés.
Je me contient comme je peux d'écouter les conneries qu'il me sort. Je tend les feuilles à Arlet qui me remercie discrètement et je me relève en essuyant mon pantalon.
Je repars les mains dans les poches en esquivant Kirschtein.
- Et c'est quoi ces blessures, renchérit-il, un de tes clients y a été un peu fort?
Mon sang ne fait qu'un tour dans mes veines. Je me retourne et en un rien de temps, l'équidé se retrouve plaqué contre le mur par le col. Il semble tout de suite moins fier, surtout que ses potes n'ont pas l'air d'apprécier.
- Si j'étais toi, je fermerai ma grande gueule et j'irais bouffer du foin en arrêtant de faire chier mon monde!! Tu fais ton gros dur mais t'es qu'une pauvre chiffe molle!
Je sais que presque toute la classe me regarde mais j'en ai rien à foutre.
- Hé qu'est-ce qu'il se passe ici? Dit le prof de maths en sortant de la classe. Kirschtein! Ackerman! Cessez vos gamineries!!
Je relâche Jean qui me regarde avec un regard noir.
- Ackerman, tu viens avec moi!
Il afficha rapidement un sourire satisfait en remettant sa chemise en place.
- Allez... bye bye la tapin!
Je serre mes mains dans ma paume pour me contenir. Je suis à plusieurs mètres d'écart le prof qui m'emmène dans la salle des profs.
Il s'assit à son bureau en soupirant, il alluma une cigarette et me toisa du regard.
- T'es vraiment un cas toi...
Je serre la mâchoire. Je n'ai même pas envie de m'expliquer, je veux juste me barrer d'ici.
Il me tendit un carnet scolaire et je remarque mes notes.
- Ackerman... t'as de grandes capacités et pourtant tu en fais qu'à ta tête. Les rares notes que tu as entre les non rendu et les absences sont excellentes.
Je regarde effectivement parmis mon carnet des 100 entre des NR ou Abs.
- Si tu faisais effort, je suis sûr que tu pourrais rentrer dans une grande université. Tu n'as exprimé aucun choix dans ta fiche d'orientation.
Il me tend des dossiers d'inscription pour plusieurs universités de Tokyo.
- Monsieur... vous savez que je n'aurai aucun moyen de me payer des études comme ça. C'est à peine si je peux financer ce lycée.
- Justement, si tu bosses bien. Tu pourrais essayer de bénéficier d'une bourse! T'es en difficultés financières et t'es mineur.
- Je ne pense pas que cela va marcher monsieur, dis je en regardant les feuilles.
- Qu'est-ce que tu as d'autres à faire...? Tu ne vas pas enchaîner les petits boulots jusqu'à la fin de ta vie pour subvenir à tes besoins et ceux de ta mère.
Je soupire, remercie l'homme et sors de la salle les idées confuses.
Je rentre les feuilles d'inscriptions dans mon sac.
Puis je remarque du sang sur mon bureau. Je passe ma main sur ma lèvre qui semblait s'être rouverte.
- Merde...
Je sors prescipitement, avant que la pause soit fini pour me rendre à l'infirmerie pour piquer du désinfectant et du sparadrap.
Quand j'entre, il y a seulement un élève assis à une chaise au centre de la pièce.
Dès qu'il me voit, il redresse ses manches et se lève. Sa tête me dit quelque chose, il doit être dans ma classe.
L'infirmière n'a pas l'air d'être là. Je fouille dans la pharmacie et prend un coton avec de l'alcool.
Je le pose sur ma lèvre ce qui me brûle. Je tapote pendant quelques minutes jusqu'à ne plus rien sentir.
- Je peux t'aider, demande l'élève?
Je me retourne et remarque qu'il s'était approché de moi.
- Je pense que je peux me débrouiller tout seul gamin.
- Oui mais tu le fais à l'aveugle. Ça a l'air quand même assez profond.
Je réfléchis. Il a pas l'air de vouloir me faire chier. Je lui tend le coton, il le prit timidement et le jeta à la poubelle.
Il sort un sparadrap, un tissu imbibant et une crème cicatrisante. Il a l'air de bien connaître l'infirmerie.
Il l'applique délicatement. Je sens dans ses gestes qu'il ne veut pas me faire mal. Je n'avais pas trop de proximité avec les êtres humains, et quand j'en avais je ne ressentais pas grand chose.
Mais bon... je suis humain quand même, et je dois admettre que ce gamin est... pas mal.
Il me fabriqua une sorte de petit pansement qui alla très bien sur ma blessure.
- Évite de parler avec, sinon ça va te gêner et il va partir.
- T'inquiète, je l'ouvre pas beaucoup...
- Oui... c'est vrai.
J'allais partir mais il m'interpella:
- Ackerman! N'écoute pas cet idiot de Jean. Il cherche juste à impressionner son monde mais il ne vole pas très haut...
J'esquisse un sourire qu'il ne vit pas mais le fais vite disparaître.
- Je sais ça...
Je me retourne vers lui.
- Merci pour le bandage Jaeger.
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Je pousse la porte d'entrée, les mains remplies de sacs de courses. J'entends immédiatement la télé et je vois ma mère endormie devant.
Je soupire et vais ranger les courses. Le fond de télé me casse rapidement les pieds et je vais me réfugier dans ma chambre.
Je ferme à double tour et m'affale sur mon lit. Je suis épuisé, mon travail m'a pris toute la fin de journée et je vais encore devoir faire mes devoirs.
Je sors les fiches d'orientation que le prof m'avait donné. Je les inspectais quand je reçus une notification sur mon portable. C'est assez rare vu que je ne parle jamais à personne.
Cela vient de Instagram, le seul réseau que je trouve à peu près potable.
Eren.jgr vous a demandé en ami
Je fronce les sourcils. Pourquoi Eren Jaeger... Je clique sur sa photo de profil. Il est en privé, mince... je dois m'abonner à lui en retour pour voir ses photos.
Bon... ça ne fait pas de mal. Je l'accepte et m'abonne à lui. De toute façon, je n'ai rien à cacher, je n'ai pas de publications.
Je me levais, remarquant que le fond sonore avait disparu.
Je sors et vois que ma mère avait disparu du salon. Elle serait partie bosser sans me prévenir?
Puis je remarque que la salle de bain est fermée à clef. Je soupire, elle va en avoir pour un moment.
Je m'installe sur mon lit et fais vaguement mes devoirs en écoutant de la musique. Vers 23h, ma mère sortit toute changée. Elle me prévint qu'elle partait.
J'aurai préféré qu'elle ne sorte pas aujourd'hui car j'avais envie de dormir. Mais je ne peux pas temps quand je sais qu'elle est dehors.
Après une douche bien chaude, je me fais un sandwich et regarde la télé jusqu'à ce que ma mère revienne vers 3h du matin. Je pars aussitôt me coucher, les yeux lourds et un somnifère peu efficace sur moi dans le sang.
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J'ai l'impression que les journées sont encore plus longues quand je suis au lycée.
Plus on avance, plus j'ai envie d'étriper chaque prof qui s'avance devant la salle de cours.
En plus, j'ai faim...
Quand je suis ressortie, j'avais juste envie de me réfugier dans mon lit. Je comprend pourquoi j'évitais le lycée comme la peste.
Mais sur le chemin du retour, je me sens suivi. Je baisse légèrement ma musique pour écouter ce qu'il se passe derrière moi.
Je me retourne vivement et remarque qu'il n'y a personne derrière moi à part une grand-mère et ses sacs de courses. J'ai l'impression d'être parano.
J'accélère ma marche jusqu'à chez moi. Je pose mon sac sans douceur sur le sol.
Pour une fois, la télé est éteinte et il n'y a pas cette odeur de cigarette dans l'air.
Ma mère doit sûrement dormir et heureusement, car elle doit furieusement manquer de sommeil.
Je profite du peu de devoirs que j'ai pour faire le ménage dans l'appartement. J'aime bien quand tout est propre autour de moi et nettoyer me détend.
Je discute quelques minutes avec Eren. Il a commencé à me parler sur Instagram. Ce sont des conversations un peu futiles mais intéressantes.
Cette nuit là, ma mère n'est pas parti travailler. Cela m'a permis de dormir un peu plus et de même regarder un film avec elle en mangeant des cochonneries industrielles.
Le lendemain fût similaire, ainsi que les jours qui ont suivis.
Eren venait de temps en temps me parler à la pause. Je n'avais pas l'impression que c'était de la pitié face à la solitude mais un autre intérêt que je n'arrivais pas à comprendre. On se parlait aussi régulièrement sur Instagram. J'ai découvert qu'on avait quelques points commun, en particulier une haine contre Jean Kirschtein.
J'arrivais presque à prendre goût à aller au lycée. De plus en plus depuis que j'ai réalisé que...
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On entendait les glissements des baskets des élèves sur le sol du terrain ainsi que le rebondissement du ballon.
Les quelques paroles étaient des encouragement ou des complaintes.
Mais autour de moi, presque tout était silencieux. Le presque était faussé par un petit gémissement en face de moi et un frottement de tissus qui me fit légèrement ouvrir les yeux.
Je voyais flou, la pièce était dans le noir, illuminée par la porte entrouverte des vestiaires pour hommes.
Je réalisais que je tenais quelques chose, ou plutôt quelqu'un contre moi. Et cette personne tremblait.
Après avoir bougé mes pupilles, je réalisais que j'étais très près de quelque chose. Je voulus parler mais ma bouche était prise... et c'était... très agréable.
Quel était ce sentiment apaisant qui m'entourait?
Une fois mes esprits revenus à la normal, je compris que j'embrassais quelqu'un, caché de la vue de tous.
Et ce quelqu'un n'était pas une fille.
Et pourtant, le baiser redoubla d'intensité et je m'y perdis. Je sentis des mains agripper mon tee-shirt et me serrer encore plus.
Je sentais mon cœur chauffer comme il ne l'avait jamais fait.
On se sépara légèrement, les respirations hors de contrôle mais faible ayant peur d'être entendu.
Mon regard croisa un magnifique bleuté, qui brillaient de bonheur. L'envie de reprendre contrôle de ce corps en dessous de moi me revint mais...
Je me réveillais dans mon lit, le front en sueur et les draps presque mouillés.
Je me relevais de mon lit, regardant autour de moi pour comprendre que ce n'était qu'un rêve. Je passais mes mains dans mes cheveux pour les mettre en arrière et réalisai à cause d'un frottement que j'étais encore très excité suite à ce rêve.
Cela devait se compter en nombre d'années la dernière que j'avais fait un rêve érotique. Parce déjà, je fais très peu de rêve et que mon attirance pour les autres êtres humains était presque inexistante.
Pourtant, c'était bien Eren Jaeger, que j'embrassai fougueusement dans les vestiaires sombres des garçons. Je passe ma main sur mes lèvres, réalisant que j'avais envie de ressentir ce contact pour de vrai.
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- Tu veux finir mon pain à la cannelle?
- Du pain à la cannelle? Qu'est-ce que c'est?
- Bah... comme son nom l'indique, rigole Eren en me le tendant. C'est ma mère qui me l'a fait mais je n'ai plus faim.
Je regarde le brun me tendre le dessert, je le prend hésitant,
- C'est pas grave si tu n'aimes pas, je trouverai d'autre amateur.
Je mord dedans et mâche dubitatif. Eren me regarda attentivement ce qui me mettait mal à l'aise.
J'ai remarqué que plus on mangeait ensemble, plus on se rapprochait, aussi bien amicalement que physiquement.
Mais sa manière d'être ne me gênait. Il savait ne pas être intrusif. Des fois on ne se disait rien et on regardait juste les joueurs de football sur le terrain ou les gouttes de pluies tombées sur la fenêtre.
- C'est bon! Dis-je étonné, vraiment!
Il sourit de toutes ces dents.
- Hé hé... je te l'avais dis!
Une des seules choses qui m'énervait chez lui, c'était que son sourire était contagieux et me... réchauffait de l'intérieur.
- Je peux te dire un truc?
- Vas-y, dis je la bouche pleine.
- C'est cool que tu reviennes au lycée. Avant c'était un peu comme tu voulais. Et du coup, tout le monde racontait des rumeurs débiles sur toi mais tu as su remettre ses imbéciles à leur place.
- Ouais... ce n'est clairement pas pour eux que je suis revenu. Tout ce que je veux, c'est me décrocher une bourse et pouvoir bosser pour gagner du fric.
- Tu veux faire quoi de ta vie?
- Je m'en fous, n'importe quoi... et toi?
- Je ne sais pas non plus... mon père aimerait que je sois médecin comme lui mais... ça ne m'intéresse pas.
- J'avoue médecin c'est chaud... si tu n'as pas la motivation.
- De toute façon, je ne supporte plus mon père. Je pense que je pourrais faire n'importe quoi pour le contredire.
Eren s'allongea sur le sol, je le suivais pour qu'on regarde le plafond des escaliers.
On voulait aller sur le toit, pourtant on n'est pas comme dans les manga. Il est fermé toute l'année.
- J'ai hâte de partir de chez moi... très loin, même si ma maman va me manquer.
- Tu déteste ton père tant que ça, demandais-je?
- Hum... Si je pouvais je l'emmènerai avec moi. Elle n'a rien demandé, elle s'est juste marié sans qu'on lui demande son avis.
- Je ne pensais pas qu'on avait tous les deux des situations familiales aussi pourries.
Il tourna la tête vers moi. Je devinais de la curiosité en souriant intérieurement.
- C'est quoi les rumeurs qu'on raconte sur moi?
- Heu... hésita-t-il rougissant. Je ne pense pas que cela va te plaire.
- Je me doute déjà de ce qu'on dit tu sais je suis pas idiot... Tout le monde pense que je fais des choses illégales pour gagner du fric.
Il acquiesça légèrement.
- Moi pas vraiment... mais ma mère n'a pas trouvé d'autre moyen pour me nourrir. Les rumeurs sont vraies, je suis une erreur de travail... et pourtant elle m'aime.
Eren écarquille les yeux, ne s'attendant sûrement pas que je lui révèle quelque chose d'aussi lourd.
- C'est pour ça, je voudrai vite gagner ma vie pour qu'elle arrête de faire ça. Elle est toute ma vie, et je ne sais pas ce que je ferai s'il lui arriverait quelque chose.
Je me retourne vers lui pour le regarder intensément. Il y eut un petit silence avant qu'Eren attrape mon visage et dépose ses lèvres sur les miennes.
Je n'étais pas spécialement surpris. J'avais senti la tension sur l'instant. Je fermai les yeux quelques secondes avant qu'il s'éloigne.
Il était rouge pivoine et terriblement mignon à l'instant.
- J...je suis désolé, je... bégaya-t-il.
Je rechignais un sourire avant de passer une main derrière son oreille.
- Ça va... ça va... murmurais-je proche de ses lèvres avant de le réembrasser.
Il gémit légèrement, me serrant contre lui en agrippant mon costume. Il pouvait être entreprenant quand il voulait ce gamin. Il en deviendrait presque...
Je rêve ou... il sait super bien embrasser. C'est peut-être l'émotion? J'en sais rien et je m'en fiche, je profite.
Il se sépara à contre cœur, la respiration profonde. J'ouvris les yeux, le gardant proche de moi.
- Tu as le goût de la cannelle...
- Toi aussi... j'aime bien.
- O...on peut encore...?
Ce serait vous mentir... que de vous que l'on n'a pas passé le reste de la pause à s'embrasser.
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Je pousse la porte d'entrée, sentant cette odeur de renfermée qui trônait dans la pièce.
Ma mère semblait ne pas être là, j'en profitais pour aérer la pièce. Je me sentais ridiculement heureux, et je n'arrivais pas à savoir si c'était une bonne chose ou pas.
Je me suis aussitôt enfermé dans ma chambre et j'ai sorti mes affaires. Je fis mes devoirs étonnement vite.
Quand la porte s'ouvrit, je sortais vivement rejoindre ma mère qui semblait fatiguer.
- Bonjour mon chéri, dit elle en s'essayant sur le canapé.
- J'ai fais des courses, ce soir on se fait un vrai repas.
Elle me regarda bizarrement.
- J'espère que tu aimes le curry! On n'a jamais trop pris le temps de manger tout ces trucs.
- J'en mangeais quand j'étais petite avec ma mère. Il était drôlement bon.
- Je vais éviter de la concurrencer. Ce sera mon premier, va prendre un bain le temps que je comprenne la recette sur internet.
Elle s'arrêta quelques instants, me regardant taper "curry facile" sur internet avant de rentrer dans la salle de bain le sourire aux lèvres.
Sans me vanter, il était très bon. Je ne me savais pas aussi bon cuisinier. Il n'y en avait même plus à la fin du repas. On s'est installé pour regarder un film et j'ai fais promettre à ma mère de ne pas partir travailler quand je me serais endormi.
Malheureusement, le lendemain, j'avais compris qu'elle m'a menti. Mais je ne l'ai pas engueulé vu le regard triste qu'elle tentait de dissimuler dans la journée.
J'ai téléphoné à Eren, on n'avait rien de spécial à se dire comme d'habitude.
Mon forfait en a pris un coup. Eren s'est excusé et m'a dis qu'il me rembourserait. Ce qu'il est idiot ce gamin des fois...
Il ne s'est rien passé d'autre de spécial ce week-end. Quand je suis revenu au lycée, j'en avais déjà marre de voir tout ces boutonneux à leur chaise.
J'ai remarqué qu'Eren n'était pas là. N'ayant rien pris à manger, j'entendis son ventre grogner tout l'après-midi.
Je sortis du lycée vers 18h ayant une fois de plus la mauvaise impression d'être suivi.
Quand j'arrivais vers mon quartier, j'entends un cri au fond de la rue.
- Ackerman!!
C'était les gars de la dernière fois, je soupirais en me retournant lascivement. Apparemment, il ne se sentait pas satisfait de leur dernière raclée.
- Espèce de salopard! Tu pensais t'en tirer comme ça la dernière fois!
Je remarque qu'ils étaient cinq et que le petit nouveau semblait être bien plus baraque que les quatre autres et même que moi.
Il a fallu que je porte mon uniforme de lycéen le jour où je risque de me faire tabasser par cinq cons. C'est que ça coûte une blinde mine de rien.
Je lance mon sac de cours un peu plus loin pour éviter que mes cahiers souffrent aussi.
Je compris que seul le nouveau allait se battre quand il se rapprocha de moi.
Finalement j'allais peut-être m'en sortir... il tenta de m'envoyer un coup de poing j'attrapais son avant-bras et le fis valser au sol avant de lui administrer un magnifique coup de pied dans la mâchoire.
Il me sembla entendre une dent s'éjecter un plus plus loin. Mais malheureusement pour moi, un autre gars attrapa mes bras et me bloqua.
Je tentais de lui donne un coup de pied bien placé mais les deux autres attrapent mes jambes.
Je reçus un violent coup de poing dans la joue. C'est pas possible! Je peux pas me faire dominer comme ça!
Je remarquais la proximité du bras qui m'immobilisait avec ma tête. Je le mordis violemment.
Il lâcha un cri. J'en profitais de l'agitation pour assigner un coup de pied à celui qui tenait ma jambe droite.
L'autre s'enfuit rapidement pour en éviter un aussi.
Je me retournai et balançai au sol celui qui me faisait dos.
Le grand mastoc se releva, se tenant la mâchoire. Je me mis face à lui, prêt à attaquer mais il retomba au sol après s'être pris un coup dans la tête.
Eren était derrière lui, un gros sac à la main. Il lançait un regard terrifiant au garçon qui le dévisageait.
- O...on dégage!
- Mais c'est pas possible?! Pas encore!
- Fais ce que tu veux mais moi je barre, dit l'un d'eux en se mettant à courir en boitant légèrement.
Il fut presque suivi sans rechigner par les quatre autres. Eren se dirigea vers moi.
- Ça va Livai? Oh mon dieu, ils ne t'ont pas raté!
- Ça va, dis-je en frottant ma joue endolori, et toi, qu'est-ce que tu fais là?
- Je...
Il regarda son sac.
- Je suis parti de chez moi, dit-il tout bas.
- Pourquoi, demandais-je en reprenant mon cartable?
- À cause de mes parents...
- Ton père, je suppose...
Ses yeux semblait fatigués, il a du sûrement pleurer.
Il releva la tête vers moi.
- T...tu veux... venir chez moi? Dis-je troublé par ses yeux.
- Je... je ne veux pas te déranger avec mes problèmes. J'ai assez d'argent pour me trouver une chambre d'hôtel.
- Ça coûte une blinde pour une nuit. T'inquiète, tu ne gêneras pas.
Il acquiesça timidement de la tête. Il est lunatique ou quoi? Il y a même pas deux minutes, il était prêt à se battre avec un gars.
On monta dans mon immeuble.
- Je te préviens... c'est pas le grand luxe chez moi.
Je me remercie d'avoir fait le ménage hier quand j'ouvris la porte.
- Pose tes affaires dans ma chambre, dis-je en aérant la pièce.
Ma mère doit dormir dans sa chambre. Eren ouvrit timidement la porte de ma chambre et sembla regarder un peu partout.
Je soupire et vide le cendrier dans la poubelle. Je vais ensuite dans la salle de bain pour me regarder dans le miroir.
J'ai une belle blessure à la joue droite. Eren me regarda faire et se rapprocha de moi.
- Tu as de quoi soigner?
- Je pense oui... dans la pharmacie.
Il sembla chercher du regard et trouva la boite.
- Tu ne saignes pas donc... pas besoin de pansement en soit... Ça te fait mal en ce moment?
- Bof... non.
- Bah... juste de la pommade alors, dit-il en me la tendant.
Je le regarde, déçu prenant la pommade. Il comprit et sourit légèrement en me la reprenant des mains.
Il ne fit aucun commentaires et posa doucement sa main sur ma joue.
- Je te fais mal?
- Non...
Il l'applique doucement, évitant mon regard pendant que moi je le regardais avec insistance.
Il ralentit son mouvement en me regardant droit dans les yeux. Il y eut un moment de silence avant qu'on se colle l'un à l'autre pour s'embrasser.
Il cramponna mes épaules alors que je le fis avancer pour le plaquer contre le mur.
Ils arrivaient que nos bouches se quittent légèrement pour mieux se retrouver.
Je sentais tout: ses lèvres, ses dents, sa langue et c'était terriblement excitant.
Je remontais sa main dans son dos, sous son sweat. Ma main froide tâtait doucement sa peau qui était brûlante.
Elle passa sur son ventre avant de remonter vers son torse.
Il m'aida à le relever et je vis qu'il était fin et musclé.
Nos respirations étaient accélérées, j'admirais son corps en l'effleurant.
Quand je sentis une petite pointe rose, il gémit en crispant son visage. Mes doigts s'attardèrent dessus.
Je savais qu'il ne me fallait vraiment plus grand chose pour que je lui saute dessus.
Je voulu descendre ma bouche vers son torse mais j'entendis la porte d'entrée s'ouvrir. Finalement, elle était sortie.
Eren se crispa et rougit.
- C'est ma mère, murmurais-je.
- J...je... elle ne va peut-être pas aimer que je sois ici.
- Non, ne t'inquiète pas. Elle s'en fiche...
- Bon, bah... je me rhabille, dit-il gêné.
- Dommage, j'aimais bien... murmurais-je en voyant sa peau disparaître.
- C'était la première fois que tu touches quelqu'un?
- Hum...
Il y eut un petit moment de silence avant que ma mère rentre dans la salle de bain et fût surprise de nous voir.
- Oh! Bonjour Livai! Je pensais que tu travaillais ce soir... Et tu es?
- C'est Eren... un élève de ma classe. Il reste ici ce soir.
- D'accord je vois... de toute façon, je prend juste un bain et je repars.
- Ok...
On sortit de la salle de bain pour laisser ma mère tranquille. Eren était encore rouge pivoine et j'avais remarqué qu'il avait essayé de le cacher à ma mère.
Je regarde l'heure puis vais vers la cuisine pour regarder ce qu'il y a dans le frigo.
- Tu as faim?
- Euh... un peu, je n'ai pas mangé aujourd'hui.
- Ah oui... euh... J'ai pas grand chose pour être honnête.
Mon regard tomba sur deux ramen en boite sur le plan de travail. Eren acquiesça aussi et je fis chauffer de l'eau.
On mangea tous les deux sur le canapé en regardant la télé. Je n'avais pas envie de trop dépenser en m'abonnant à Netflix. Mais Eren m'a dit qu'il ne l'avait pas non plus.
Ma mère est partie après avoir rapidement manger. Eren la regardait faire du coin de l'œil.
Je me demande pourquoi il était aussi intéressé par elle.
- Tu vas au lycée demain?
- Je ne sais pas... j'ai peur que mon père tente de me trouver là-bas. Si tout le monde me voit m'engueuler avec lui... je ne ne supporterais pas, dit Eren en rabattant ses jambes sur son torse.
- Ouais, je comprend. Si tu veux, je peux rester avec toi demain.
- N...non! Tu en as fait déjà beaucoup pour moi. Il ne vaut mieux pas que tu rates une journée de cours. Pense à ta bourse.
- Ce n'est pas parce que je vais louper une journée de cours que tout va basculer.
Eren rigola légèrement et enfonça sa tête dans ses genoux.
Je n'avais pas insisté pour savoir ce qui l'avait fait fuir de chez lui. J'avoue être curieux mais je ne veux pas être intrusif.
Je me lève pour aller fermer la porte d'entrée à clef et pour fermer les volets du salon.
De tout façon, il fait déjà nuit depuis un moment.
Je me retourne et vois Eren qui n'avait pas bougé, le regard triste. Je soupire... ne sachant pas comment l'aborder.
- Tu... hem... Tu veux en parler?
Il releva le regard vers moi. Ses yeux étaient toujours aussi hypnotisant. J'avalais ma salive discrètement.
- Non, pas aujourd'hui... je voudrai juste oublier.
Je serre les lèvres, jetant un regard vers ma chambre. Quand je revins vers Eren, il s'était rapproché de moi ce qui me fit sursauter.
Il fondit dans mes bras et enfouit sa tête contre mon torse.
- Il n'y a qu'avec toi que je me sens bien...
Je serre les mains pour ne pas perdre le contrôle et caresser doucement son dos.
Je suis mauvais pour réconforter les gens. Je viens juste de m'en rendre compte car je n'avais jamais eu l'occasion avant.
- Eren...
Il releva le regard vers moi, c'était presque imperceptible mais ses yeux étaient mouillés.
Mon souffle devint court et rapidement le sien aussi. Je glisse mon pouce tendrement sur sa joue, me disant que cette fois, rien ne pourra nous arrêter.
Nos lèvres se touchèrent pour la troisième fois. Je le sentis agripper ma chemise dans mon dos pendant que mes mains encadraient son visage.
Plus les baisers devenaient intenses, plus j'avais envie de lui. C'était un horrible cercle vicieux.
J'avais envie de revoir ce torse légèrement bronzé où je pouvais entendre ce cœur battre et ses abdos se tendre.
Rien qu'à cette pensée, je sentis mon être devenir de plus en plus dominé par une envie... qu'on m'avait dite interdite.
Eren le sentit et recula légèrement, il était rouge, ses lèvres profanées par les miennes.
Il jeta un regard vers ma chambre puis il frotta mes hanches contre les siennes. Ce qui rendit ma respiration plus qu'haletante.
- Tu veux...?
- Oui... répondit-il presque en gémissant. Tellement....
J'attrapais ses cuisses pour le porter contre moi vers ma chambre. Je le fis basculer doucement sur mon lit. Il m'embrassa en agrippant mon visage.
Je voulus fermer la porte de ma chambre, mais je me disais que cela ne servait à rien.
Je retirais ma chemise alors qu'il fit de même avec son sweat. Il loucha sur mon torse avant de sourire.
- Qu'est-ce qu'il y a?
- Rien... je suis impressionné. Tu es encore mieux que ce que je pensais... dit-il en effleurant le bas de mon ventre.
Je caresse sa joue avant de l'embrasser. J'effleure doucement un de ses tétons, j'avais compris qu'il aimait bien cette zone.
Il gémit, fronçant légèrement les sourcils.
Je descendis pour en lécher un doucement. Il se tortilla sous moi:
- Aha! Livai... ça... ah!!
Je le sentais sous moi, bouger à cause de ce que je lui procurais. Ça me mettait dans un état de transe totale.
Je changeais de pointe, en coinçant une autre entre mes doigts.
Il agrippa mes cheveux et gémit un peu plus fort.
Je sentais son érection se frotter à mon ventre.
- L...Livai... arrête, rien qu'à cause de ça... je pourrais... aha!
Je suçais amoureusement son téton, ne l'écoutant pas. Jouant avec ma langue.
Moi aussi, je l'avoue, rien que grâce à ça, je pourrais jouir.
Je relevais la tête, arrêtant de le caresser. Eren retomba sur le matelas, ayant sûrement frôler violemment un orgasme.
Il ne savait plus où se mettre, respirant fort et gémissant de frustration. Je fondis vers ses lèvres.
- Bon sang... ce que t'es...
Je me rapprochais de lui, il regarda mes abdos se contracter.
- À... à mon tour...
J'avalais ma salive, le regardant se déplacer pour venir sur moi. Il embrassa tendrement mes abdos.
Je sentais sa respiration haletante rebondir sur ma peau.
J'essayais de m'installer calmement sur mon lit mais mes mouvements étaient saccadés, surtout quand il embrasse mon boxer.
Je ne savais pas qu'Eren Jaeger pouvait être aussi entreprenant... en un rien de temps, il sortit mon entrejambe de mes vêtements et passa tendrement sa langue dessus.
Un frisson me parcourt le bassin à la vue de sa bouche entrouverte autour de moi. J'avalais ma salive, serrant mes draps dans mes mains.
Il releva les yeux, ce qui me valut un deuxième frisson.
- Att... Eren... relève toi...
Il ne m'écouta pas et engloba complètement mon membre gorgée de sang qui était sur le point d'exploser.
- Eren... c'est ma première fois... J'ai pas d'endurance... ah!
- Moi aussi, c'est ma première fois... Tu peux jouir autant de fois que tu le veux, ne t'inquiète pas...
C'était très perturbant. Jamais quelqu'un n'avait eu une aussi grande emprise sur moi. Je tentais de dire des mots mais c'était plus des syllabes incompréhensibles. J'ai l'impression que mon corps était pris au piège.
La bouche chaude d'Eren autour de moi me faisait perdre mes moyens, je n'en pouvais plus. J'essayais de lui dire mais c'était trop tard. Une grand frisson prit l'emprise de mon bassin et Eren gémit en le sentant.
Une fois la tempête passée, il se releva en passant une main devant sa bouche.
- T...tu peux recracher, si tu veux...
- Trop tard, c'est... bizarre, dit il en souriant.
Je l'admire quelques instants, la respiration saccadée.
Ses cheveux ne ressemblaient plus à grand chose mais ça le rendait plus sexy.
Il restait un moment assis sur mes cuisses à moitié déshabillé.
- T... Tu veux qu'on continue?
- Continuer? Murmura-t-il perplexe.
- Que... je te pénètre.
- Heu... Je l'ai jamais fait...
- Tu veux faire ça pour la première fois avec quelqu'un d'autre, demandais-je avec une pointe de déception?
- Non! C'est pas ce que je voulais dire... C'est juste que je ne sais pas comment faire...
- Pourtant tu t'es très bien débrouillé jusqu'ici.
- C'était... disons par instinct.
Il y eut un petit silence avant qu'Eren se baisse pour m'embrasser. Je sentais sa respiration s'accélérer plus le baiser devenait intense.
Je tendis le bras en même temps vers ma table de chevet où je savais qu'il y traînait des préservatifs.
Je coupais le baiser quelques instants pour fouiller. Eren se releva et enleva son pantalon.
Je vis son boxer rouge avec une longue bosse qui partait légèrement sur le côté.
Je la frottais quelques instants ce qui le fit gémir. Mon désir pour lui s'accroît chaque secondes.
- Livai... Attend...
Il attrapa mon poignet. Sa main était tremblante, il voulut se retirer pour me déshabiller mais son boxer buta sur mon entrejambe.
Je serrais les dents par le doux frisson procuré. Eren semblait avoir aussi aimer la friction, il continua un petit moment à caresser mon sexe avec son bassin.
Il souriait légèrement, oubliant ce qu'il voulait faire avant ça.
J'agrippe ses hanches entre mes mains et le fit bousculer pour que je sois au dessus de lui. Je pris d'assaut ses lèvres trop rapidement à son goût car il fronça les sourcils quand je m'éloigne.
Je baisse rapidement mon pantalon et mon boxer sous son regard.
- Comment tu fais d'habitude? Demandais-je en faisant glisser son sous vêtement.
- D... de quoi?
- Comment tu te touches?
Je relevais les yeux vers lui, l'air sérieux. Il vira au cramoisi.
- J...Je...
- C'est juste... que moi je l'ai jamais fait, donc je ne sais pas gérer sur quelqu'un d'autre... Je ne voudrai pas te faire mal.
- Hein?
- Tu sais. Te préparer...
Son visage s'éclaire, il semblait enfin comprendre mais le détourne rapidement.
- Je... Moi non plus, je n'ai jamais fais ça... Mais je l'ai déjà vu dans... tu sais quoi...
- Hmf, pouffais-je. Du porno!
- Oui... Mais je t'avoue, je suis pas très à l'aise.
- Tu sais... On est obligé de passer par là, sinon tu vas avoir mal.
- Je sais mais... Je ne sais pas si tu comprend, ce n'est pas la douleur qui me gêne, c'est... l'autre truc.
- L'autre truc?
- Je ne veux pas te dégoûter ou... Quoique ce soit... Si j'avais su qu'on ferait l'amour, je...
Mes idées s'éclairent enfin, j'avoue ne pas avoir penser à ce genre d'accident mais ça à l'air d'angoisser Eren. Je pense que je serais peut être pareil à sa place.
- Tu ne dois pas t'inquiéter sur ça, tentais-je de le rassurer en faisant glisser une main sur sa cuisse. Ce ne serait en aucun cas de ta faute. Avec mes doigts, je te détendrais juste et je mettrais un préservatif... Tu prévoiras la prochaine fois... si tu veux... qu'on le refasse.
Il releva le regard vers moi et alla chercher mes lèvres pour m'embrasser. Je posais mes mains de chaque côté du lit et je me calais entre ses cuisses.
Nous étions tous les deux nus enfouis dans le matelas. Mon ventre se collait aussi sien quand j'inspirai.
Je séparais légèrement nos visages pour laisser nos langues danser ensemble. Il en profita pour gémir toute la frustration de sentir nos excitations se frôler presque... mais juste presque.
C'était volontaire, je l'avoue.
Mes doigts étaient entremêlés dans ses cheveux et de ma hauteur, je le dominais entièrement.
Il n'osait même pas me toucher et se laissait emballer mes lèvres sur les siennes.
Je les quittais pour descendre dans son cou, le mitraillant de petits baisers. J'en parsemais partout où je pouvais, évitant volontairement ses tétons qui étaient sensibles.
Je fis glisser un doigt sur son entrejambe qui était allongé sur son ventre et qui palpitait d'excitation.
Je me mordis légèrement la lèvre, admirant la belle vue. Je frottais volontairement mon membre sur sa cuisse à quelques centimètres du sien, juste pour bien le frustrer.
Il se tortillait sous moi. J'avais un profond désir de lui donner tout le plaisir que je pouvais. Parce que... parce que... quoi?
Je bloquais quelques secondes, léchant mes doigts pour aller les balader entre ses fesses. Cet endroit, même lui ne se l'était pas touché.
C'était une sorte de privilège que je me donnais à moi même. Quitte à lui faire perdre sa virginité, autant qu'il aime ça à fond.
Sans qu'il s'y attendre vraiment, je me baissais en même temps que j'introduisais mon majeur dans cette antre chaude. Je donnais un bon coup de langue sur son sexe, ce qui lui fit oublier instantanément mon doigt.
- Livai! Aha!
Je bougeais légèrement mon majeur en scrutant sa réaction.
- Eren?
- C...C'est bon... Encore...
J'avais l'impression d'avoir des véritables papillons dans le ventre. Je refis la même action avec ma langue et mon doigt. Ses cuisses manquèrent de se resserrer sur moi.
Je pourrais faire ça pendant des heures si Eren pouvait tenir. Je titille doucement son gland, juste assez pour qu'il ne jouisse pas tout de suite.
Heureusement qu'à notre âge, même si on ne tient pas longtemps, nos hormones nous permettent de renchainer presque aussitôt.
J'essayais d'introduire mon annulaire, il rentre sans problème tellement Eren était détendu. Ce qui était étonnant d'ailleurs, il me fait confiance?
Il était rouge pivoine et s'accrochait aux draps en me regardant. Je remuais légèrement mes doigts en lui scrutant sa réaction sans retenu. Sa respiration haletante accompagnée de gémissement me disaient que je devais faire les choses biens.
Je commençais à vraiment plus tenir, j'étais super excité, tellement qu'un sueur coulait sur ma tempe.
Mon majeur buta sur une petite boule. Eren se crispa aussitôt, manquant même de me donner un coup de pied.
Qu'est-ce que c'est?
- Pardon. Ca t'a fait mal?
- N...non, au contraire. Je... C'est quoi?
- J'en sais rien... C'est une petite boule.
Je la frottais doucement et étonnement, je sentais qu'Eren se détendait contre moi.
- Hum... arrête, je vais jouir...
Comme s'il croyait que j'allais arrêter. Je passe ma main sur son sexe et le caresse pendant que je continuais mes vas et viens...
- Aha! Livai!
Son dos se cambre et il gémit longtemps. Je sens son membre palpiter sous ma main. Je ne rate pas une miette du moment, mon regard est scotché sur son visage.
Je me rapproche de lui et l'embrasse passionnément. Nos langues se frôlent tendrement puis je me reculai. Il me regarda dans les yeux, il ouvrit la bouche et sembla hésiter.
- Je t'aime, lâcha-t-il.
Mon cœur rata un battement et j'eu un mouvement de recul. Je ne m'attendais pas à ce qu'il me dise ça et lui non plus apparemment.
Je voulus dire quelque chose mais rien ne sortit de ma bouche.
- Pardon, je dis toujours les choses au mauvais moment.
Ma main caressa sa joue, toujours aussi perplexe.
- Je crois que... je t'aime aussi.
Ses yeux se mirent à briller et il me sourit. Il agrippa ma tête pour m'embrasser plus profondément. Mes mains encadrèrent mon visage. Nos soufflent se mélangèrent et mes idées faisaient désordre dans ma tête.
Je n'eu pas le temps de réfléchir qu'Eren me poussa pour s'installer sur moi. On ne voulait pas se quitter l'un l'autre, pourtant on fut bien obliger. Eren se déplaça et attrapa mon entrejambe.
- Attend! Le préservatif.
Sous la précipitation et l'excitation, il l'avait oublié. Il en attrapa un et me l'enfila minutieusement.
- Tu es sûr de vouloir faire cette position?
- Oui... J...j'ai envie d'être au dessus de toi.
Je souris discrètement et glissai mes mains sur ses hanches. Je sentis bientôt une sensation chaude et serrée autour de moi.
- T...tu veux de l'aide, dis je en crispant mes muscles?
Eren lâcha un souffle de satisfaction en me sentant enfin en lui.
- Non... Je gère.
Il remua légèrement au dessus de moi. Ma respiration était grave et se tentait d'être lente. Mais mes mains se crispèrent sur ses cuisses.
Eren semblait trop concentré sur la position à adopter pour profiter de l'instant. Il fit quelques mouvements maladroits avant de lâcher un petit "aïe" d'entre ces lèvres.
- Eren... Eren, calme toi! Respire...
Il leva enfin le regard vers moi. Il fronçait légèrement les sourcils.
- J'arrive pas à... me caler...
- Attends.
J'agrippais son bassin.
- Ne te focus pas sur la douleur, ça va trop te tendre.
- J...j'ai pas mal... C'est juste bizarre...
- Eren... Regarde moi, laisse moi te guider.
Il posa ses mains sur mon ventre pour prendre appuie. Ses lèvres se serrèrent et il écarta légèrement les jambes.
- Tu es magnifique Eren... soufflais-je.
Il rougit instantanément et je me sentis rentrer complètement lui. Ma remarque semblait lui avoir plu. Je me crispe, ne m'y attendant. Il lâcha aussi un hoquet de surprise.
- Voilà... C'est rentré...
- Livai...
- Tu peux bouger quand tu veux.
Il remonta légèrement les hanches avant de les faire retomber. Je sentis un long frisson de plaisir me parcourir le corps mais j'essayai de me contenir. Et il recommença, encore et encore... Si bien qu'il commença lui même à gémir.
Il tremblait de tous ces membres, je le sentais en passant mes mains sur ses jambes. Je gardais mes gémissements coincés dans ma gorge. Il le remarqua et se pencha légèrement.
- Livai... Est-ce que c'est bon?
Il n'arrêta pas ses mouvements, mes yeux n'arrivaient pas à se concentrer sur ce qu'ils voyaient.
- Ouais, c'est vraiment pas mal... grognais-je.
Satisfait de ma réponse, il se releva et continua ses vas et viens. J'essayais de me retenir, j'utilisais presque toutes les ressources de mon corps pour ne pas jouir tout de suite. Mais je prenais mon pied de fou! Si bien que je devais faire une tête bizarre.
- Ah... Aha! Hum... Livai...
La fusion de nos deux corps nous rendaient dingues. Eren lui ne se retenait plus, il criait presque, complètement excité.
- Kgh... doucement gamin... je vais... bientôt...
Il ne m'écoutait même plus, ses mains se baladaient sur mon torse. Sa respiration était comme la mienne, hiératique. On était bientôt à la fin de mon endurance, je n'en pouvais plus.
Mon ventre se contracta, je donnais moi-même des coups de bassin. Dans un élan de lucidité, Eren attrapa un mouchoir pour éviter de me salir.
Je donnais un dernier coup un peu plus bégayant, l'orgasme envahissant tout mon corps. Je lâchai un gémissement un peu plus long, accompagné d'Eren. Ses cuisses se serrèrent autour de moi et il souffla mon prénom entre ses lèvres.
Mon dos retomba sur le matelas, ma respiration était haletante. Il releva le regard vers moi. On se regarda réalisant ce qu'on venait de faire puis il pouffa légèrement.
- On s'est un peu emporté non?
- Légèrement...
Il se baissa pour m'embrasser tendrement.
___
- Ca me fait plaisir de voir que tu te montres présent à tous les cours, Ackerman. Tu as enfin compris le message que je voulais te faire passer. Tu devrais remplir les fiches de demandes pour les université que je t'ai donné. D'ailleurs, Jaeger non plus ne m'a pas rendu ses fiches...
Il le chercha du regard mais son bureau était vide.
- Jaeger n'est toujours pas revenu. Vous avez des nouvelles de lui? Arlet?
Le délégué fit non de la tête. Je serre les lèvres. Eren est resté plusieurs jours chez moi avant de rentrer chez lui, son père ayant un voyage d'affaire. Mais depuis, il n'est pas rentré.
Il ne répond pas à mes messages et ce qui m'inquiète le plus mais que je n'avais pas osé lui en parler: est que j'ai remarqué des hématomes dans son dos une fois quand on...
- Bon, cessez de bavarder! Nous reprenons le cours.
A la pause déjeuner, j'interpelle le délégué qui était sur le point de sortir avec l'autre Ackerman.
- Je peux te parler? C'est à propos d'Eren...
Le blond sembla étonné que je l'ai appelé par son prénom. Je sentais le regard mauvais de la brune mais je décidais de l'ignorer.
- Euh... oui bien sûr...
Il lui fit signe que tout allait et elle s'éloigna, rejoignant leurs amis.
- Tu as de nouvelles de lui? Sincèrement...?
Arlet baissa les yeux.
- Je ne savais pas que vous étiez aussi proche avec Eren... Il ne m'a jamais parlé de toi.
Je fronce les sourcils, il se méfie de moi?
- Tu sais, je...
- C'est toi, qu'il rejoignait tous les midis? Vous étiez les deux seuls à disparaitre.
- Euh... oui, dis-je étonné que ce soit le seul garçon un peu réfléchi de la salle.
- Hum... Tu dois savoir que le père d'Eren est assez dur avec lui.
- Il m'en a un peu parlé. Mais il n'avait pas l'air de beaucoup vouloir abordé le sujet.
- Oui avec moi aussi. Mais je crois que son père est violent avec lui, psychologiquement comme... physiquement.
Je serre les points.
- Tu penses que son père... lui a fait du mal, dis-je avec difficulté tellement la rage me rongeait?
- Je crois que... tant qu'Eren est excellent à l'école, il n'y a pas de problème.
- C'est déjà super grave. Personne ne peut supporter une pression pareille.
Je comprend pourquoi il s'est enfui. J'ai encore plus envie de retrouver son père et de...
- Il a passé plusieurs jours chez moi. Peut-être que... me dis-je à moi-même.
- Vous êtes des amis proches? Demanda Arlet étonné.
- O...on est... C'est pas important, qu'est-ce qu'on peut faire pour l'aider?
Il fronça légèrement les sourcils.
- On a déjà essayé d'appeler des numéros d'aide à l'enfance avec Mikasa. Mais Eren nous a violemment disputé, nous disant que tout allait bien. Je pense que c'est une réaction normale quand on est une victime.
- Je pense qu'il essaye de surtout protéger sa maman et il se sent impuissant car il n'est encore qu'un enfant du point de vu de la loi.
- Nous aussi... C'est pourquoi il est compliqué de nous faire entendre.
Ackerman se rapprocha de nous, elle semblait en colère.
- Je vous ai entendu! Eren s'est enfui de chez lui et tu ne nous as pas alerté, nous ses amis?
- Mikasa, calme toi! Il essaye de le protéger.
- Encore heureux, au lieu de lui créer encore plus de problème, peste la jeune fille.
- Qu'est-ce que tu veux dire?
Son regard froid croisa le mien mais elle ne m'impressionnait pas.
- Eren est amoureux de lui, lâcha-t-elle.
- Quoi?
- Je vous ai vu vous parler, j'ai tout de suite compris. Qu'est-ce que tu lui as fait?
- Ca, ça ne te regarde pas... répondis-je d'un ton sombre.
- Bref! On n'est pas là pour se battre, on est là pour protéger Eren!
- Mais qu'est-ce que tu veux qu'on fasse? Ce nabot le met encore plus dans la merde. Si son père apprend qu'il est homosexuel...
- Ca, ce n'est en aucun cas la faute d'Ackerman, ni d'Eren...
- Vous pouvez m'appeler Livai...
Les deux amis me regardèrent, comprenant qu'on allait désormais devoir faire copain copain.
___
Je regardais mon réveil d'un œil endormi, la télé tournait en fond dans l'appartement. Une notification illumina mon téléphone. Je tendais le bras et l'ouvris.
Eren.jgr: Livai
Je me relève aussi. Je vis enfin son statut en ligne, après plus d'une semaine.
L.Ackm: Eren! Où es tu? Je me fais un sang d'encre!! Ca va?
Sa réponse ne tarda pas.
Eren.jgr: A l'hôpital, oui ça va
L.Ackm: Comment ça? Pourquoi? Tu es blessé??
Eren.jgr: Un peu, mais c'est ma mère... Elle est dans le coma
L.Ackm: Où est ton père?
Eren.jgr: Derrière moi, il parle avec un de ses collègues, j'ai pas beaucoup de temps
Sa réponse me glace, je serre fort mon téléphone dans mes mains.
Eren.jgr: J'ai peur de rentrer chez moi. Il s'en sortira, il s'en sort toujours...
L.Ackm: Appelle la police, je sais pas...
Eren.jgr: Livai, tu crois que je n'y ai pas pensé. Mon demi-frère est dans la police! Cet enfoiré protège son père plutôt que son petit frère!
Je réfléchis à toute allure, je ne sais pas comment le protéger.
Eren.jgr: Je crois que ma mère ne s'en sortira pas cette fois...
L.Ackm: Ne dis pas ça Eren... Je sais pas comment t'aider
Eren.jgr: Tu l'as déjà fait...
Eren.jgr: Je sais que je te l'ai déjà dis une fois, mais je t'aime. T'avoir rencontré est l'une des plus belles choses qui me soit arrivé.
Je relis plusieurs fois son message, complètement perdu.
Eren.jgr: Je dois te laisser
L.Ackm: Attend! Viens chez moi. Il ne sait pas où j'habite?
Il ne vit pas le message. Je soupire en retombant sur mon oreiller. Je me sens complètement impuissant.
J'ai espéré toute la nuit qu'il vienne se réfugier chez moi. J'ai aussi hésité à demander son adresse à ses amis.
Quand ma mère se leva, elle me vit au comptoir de la cuisine, somnolant sur une tasse de thé noir.
- Hey... Tu n'as pas dormi?
- Pas vraiment...
Elle embrasse le haut de ma tête et se servit une tasse de thé elle aussi.
- Maman?
- Hum?
- Tu te souviens de Eren?
- Le garçon qui est venu il y a une semaine?
- Oui, il a un problème. Son père est violent avec lui, je ne sais pas comment l'aider.
Elle sembla surprise que je lui annonce ça mais pas de la nouvelle elle-même. Je lève un sourcil.
- Je ne voulais pas faire la parano mais c'est vrai qu'il montrait les signes d'un enfant battu.
- Hein?
- Une fois je l'ai frôlé dans la cuisine, il s'est retourné vivement comme si je lui avais fais peur. Et une autre fois quand j'ai levé le bras pour attraper quelque chose, il s'est protégé sans réfléchir avec ses mains.
- J...je me sens bête. Je n'avais pas remarqué ça.
- Personne ne remarque ça, ou fait mine de ne pas le remarquer, dit ma mère avec un air sombre. Mais il a de la chance... Quand j'ai fui la maison à cause de ton grand père, je n'avais nul part où aller. Lui, il a quelque chose d'inestimable.
Elle posa sa main sur la mienne.
- Des amis qui veulent sincèrement l'aider... et un... petit ami?
- Maman!
- Haha! J'ai vu juste?
- Tais toi!
- Bon... Bon... J'arrête. Redevenons sérieux... Comment faire tomber cet homme?
___
- Monsieur... Mes fiches d'inscriptions.
- Ah merci Ackerman, je commençais à désespérer. Je suis franchement fier de ta remontée certes un peu tardive mais qui va être nécessaire pour être accepté. J'espère que tu réussiras tes examens.
- Merci monsieur... Au revoir.
- Au fait, c'était une belle bataille avec la famille Jaeger. Même si tu aurais quand même dû éviter d'arriver aux mains, dit-il en regardant mes bandages. J'espère que la justice fera bien son travail.
J'acquiesce et sors de la salle des profs, tous les élèves semblaient murmurer des ragots dans les couloirs... enfin, plus que d'habitude.
- Tu savais ça toi?
Je croise le regard d'Armin qui me fit un signe de tête. Mikasa me toisa seulement.
- Apparemment, elle est à l'hôpital...
Je prend mon sac de cours sur mon bureau et sort de la classe. Je monte les escaliers pour aller sur le toit.
Je tourne et vois tout en haut, Eren assis sur les marches, recroquevillé contre ses genoux. Il releva la tête en m'entendant. Son bleu sur la joue avait presque disparu.
- Livai...
Il descendit les escaliers et se blottit contre mes bras. Il se hissa sur la pointe des pieds et on s'embrassa tendrement.
J'esquisse un sourire et balaye les cheveux sur son visage.
- Aller, viens. Ma mère nous attend.
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