Le royaume invisible [5]
- Mère, j'ai quelque chose d'important à vous dire.
- Je t'écoute Eren.
Je prend une grande respiration. Ma mère m'a toujours impressionné depuis que je suis petit. Elle est sans compter une des plus belles et puissantes femme du royaume. Mais je ne dois pas oublier qui je vais être, enfin plutôt qui j'étais censé devenir.
Je ne serai pas roi, c'est décidé. Quand bien même je pourrais le devenir avec Livai, cela ne m'intéresse pas. Je ne suis pas fait pour ça.
Je prend mon courage à deux mains, pensant à Livai.
- Mère... Je sais que vous me préparer à ça depuis que je suis né mais je ne veux pas être roi.
Elle écarquille les yeux avant de les froncer. Comment fait-elle pour être aussi majestueuse et terrifiante?
-Excuse moi Eren, je crois avoir mal compris...
- Je veux abandonner tout titre royal et vivre une vie normal avec... la personne que j'aime.
- Ca ne se passe pas comme ça, Eren. Tu ne peux pas abandonner tout sous le titre d'une folie! Tu es l'héritier, tu n'as pas le choix! Un prince ne peut pas se permettre ça! Imagine l'avis du peuple et notre crédibilité auprès d'eux!
- Mère...
- Enfin! Je ne comprend pas ta réaction. Toutes tes années éducations ne seront pas veines!
- Vous ne pouvez pas me forcer!
- Je suis la reine! Et toi le prince, et j'attend que tu te comportes comme tel!!
- Non! Ce que vous peignez est l'avenir que vous voulez vous! Vous ne me prenez pas en compte! Vous ne pensez pas à ce que je peux ressentir!
- Bien sûr que si, ne sois pas bête. Des gens mourraient pour avoir notre statut.
- Et moi, je mourrais si vous continuez à me l'infliger. Mikasa, elle, est prête à devenir une reine. Elle a toujours préféré ce rôle à moi. Elle serait parfaite et heureuse!
- Malgré tout mon amour pour Mikasa, elle est illégitime. Nous l'avons adopté. Il faut que l'héritier soit du même sang que nous!
- Vous êtes horribles. C'est comme si vous ne considériez pas Mikasa comme votre fille. Et pourquoi tout ces "il faut", toutes ces obligations qui nous privent de choisir notre propre destin?
- Ne pense pas que la vie est facile! Et qu'il suffit d'innocemment abandonner toutes responsabilité parce que tu es amoureux! Tu as un devoir!!
- Je...
- Un mariage avec Livai ne donnera aucun hériter. Tu le sais... et c'est pour ça que tu fuis, dit-elle froidement.
- Comment vous...
- Comment j'ai deviné? Il faudrait juste être aveugle pour ne pas voir, comme ton père. Je n'avais rien contre vous jusque là parce que vous ne faisiez aucun mal. Mais je pensais que tu reviendrais sur ton devoir lors de ta majorité. Oublie Livai, et épouse une bonne fille de famille.
- Non! Vous ne m'y forcerez pas! Criais-je blessé, en sortant de la salle.
- Eren Jaeger! Reviens ici, nous n'avons pas fini de discuter.
- Plutôt crever que de subir ce que vous voulez faire de moi.
- Eren!
Je courrais presque essayant de la fuir. Notre dispute ayant attirée les oreilles des plus curieux. Ma mère allait m'attraper l'épaule quand un soldat accouru vers elle.
- Votre majesté! Le roi...
Il était suivi par une dizaine d'autres, ils étaient blancs comme un linge.
- Et bien? Parlez!
- Il... il a été poignardé... Quelqu'un a infiltré le château de Polanis.
L'énorme choc me donna presque le vertige. De même pour ma mère qui avait dû être retenu par des dames de compagnies.
Nous étions parti dans son château alors que mon père était resté seul au royaume.
- Quelle horreur! Mon dieu... Mais...
- Protégez la reine et le prince, cria un garde plus loin, le château est attaqué!
Les gens autour de nous se mirent à paniquer. Je vis Livai apparaitre dans la foule et courir vers nous.
- Venez votre altesse, il ne faut pas rester là.
Nous nous sommes mis à courir entouré de garde à travers les couloirs. Evidemment le château regorgent de sorties secrètes et il fallait savoir laquelle nous devions prendre incognito.
Ma mère pleurait de tout son cœur la mort de son mari, serrant presque Mikasa contre elle. Livai me tirait comme il pouvait, regardant partout autour de lui si des ennemis se manifestaient.
Soudain je me souviens d'une chose en passant dans l'aile est du château. D'un cadeau que je gardais pour Livai. Je m'arrêtais prestement.
- Qu'est-ce que tu fais? Eren, il ne faut pas qu'on perde de temps.
- Allez-y, je dois juste récupérer quelque chose. Livai, occupe toi de ma mère et Mikasa.
Je me mis à courir en sens opposé sous les protestations inaudibles de Livai et de ma mère. Je passais par un des laboratoires d'Hanji pour me rendre dans le long couloir.
Je l'avais caché dans une petite pièce, à l'abris des regards. C'était là où l'on jouait avant Mikasa et moi. C'était ma cachette préférée.
J'ouvris le tiroir à l'aide de mon empreinte pour prendre la petite boîte avec les deux anneaux gravés.
J'entendis un léger bruit derrière moi, j'eu à peine le temps de me retourner qu'un très court son résonna.
Une horrible douleur prit possession de ma tête puis se fut le trou noir. Je n'ai même pas eu le temps de comprendre. Tout s'arrêta autour de moi, pour l'éternité. Je suis mort sur le coup.
___
Je n'ose plus sortir du labo d'Hanji. Je sentirai le regard de tous les résistants. Ils doivent tous être déçu et en colère contre moi. Mon état s'empire, j'ai mal à la poitrine. Tellement que j'ai du mal à respirer.
Je ne sais pas ce que les résistants ont prévu de faire de moi. Ils doivent se concerter de mon sort. Quel pouvoir je pourrais avoir? Je ne suis pas dans mon monde. Mes parents me manquent, peut être que je ne les reverrai plus jamais.
Je regarde le plafond de la pièce sombre. On peut voir qu'elle a été creusé grâce à des machines, le travail est net.
Comment ce monde peut être aussi avancé que retardé? Toute cette technologie me dépasse et pourtant, ils se réfèrent à des moyens arriérés. Une monarchie... un peuple... et un prince qui ne peut choisir son destin. Je ne sais pas pourquoi, pendant mon séjour dans ce monde, j'ai compris combien le prince se sentait malheureux et piégé.
C'est comme si nous devrions échanger nos rôles, le prince serait né dans mon époque et moi à la sienne. Il aurait pu vivre l'histoire d'amour qu'il voulait avec Livai et ne serait pas mort. Pourquoi sommes-nous les mêmes?
Je ressens un grand poids dans ma poitrine et crispe tout mon corps. Le bipeur à côté de moi se mit à sonner, alertant Hanji qui arriva rapidement.
- Eren, tiens bon... dit-elle en regardant son écran qui affichait un scanner de mon état.
- Hanji, j'ai tellement mal à la poitrine.
Livai entra dans la pièce, il jeta un bref regard sur moi avant de poser un regard sur l'écran.
- Qu'est-ce qu'il a?
- Je... je ne sais pas, je... fit-elle paniquée. Je ne peux rien faire.
- C'est quoi ce point rouge dans sa main, demande-t-il en pointant l'ordinateur.
- Il a toujours eu ça, l'activité est constante.
- Ah !
Je ressens un violent coup qui me fait crier.
- Je crois qu'il fait une crise cardiaque, enfin son enveloppe dans son monde.
- Et tu peux faire quelque chose ?
- Non, c'est à l'autre époque que ça se passe. J'espère que les médecins vont réussir à le réanimer, sinon il mourra ici aussi.
- Tu ne peux pas l'endormir? Le tranquilliser?
- Je ne suis pas sûre que ça ait un effet bénéfique sur lui. Ça lui stoppera les douleurs certes mais ça ne va pas redémarrer son cœur.
Livai me regarda intensément. Je me tortillais sur mon lit, mon front suintait et la douleur devenait insoutenable.
- Eren, tu tenais bien la pierre dans ta main quand tu t'es endormi ?
- Mhoui...
-Et si c'était ça ce que le scanner détecte? Tu l'as perdue car elle est rentrée à l'intérieur de toi pour que tu ne quittes pas cet endroit.
- Oh, peut-être que tu as raison, s'exclame Hanji!
- Il faut qu'on lui enlève!
- D'accord mais comment!?
- Ouvrez moi la main! M'exclamais-je.
- Quoi? Pas question! Il doit y avoir un autre moyen. Je vais t'opérer, attend que je t'anesthésie!
- Il te reste de quoi l'endormir? Je pensais que tu avais tout utilisé pour soigner nos soldats?
- Il doit bien m'en rester quelque part.
- On s'en fiche au pire, gémissais-je! Ouvrez moi la main si ça peut me permettre de ne pas mourir.
- Je vais voir dans la réserve si il me reste du sérum anesthésique, fit Hanji en disparaissant.
La douleur devenait juste insoutenable.
- Livai, je t'en supplie. Je te promet que je reviendrai! Je te le promet...
- Pourquoi tu revenais à chaque fois? Pourquoi tu m'as donné de l'espoir?
- Parce que... oh, merde. Je suis comme le prince.
- Non.
- Si, je t'aime. Et maintenant, enlève moi cette foutue pierre, criais-je en lui tendant ma main.
Livai me toisa du regarda avant de sortir son couteau.
- Ca va faire mal.
Il prit ma main en planta le couteau à l'intérieur. Je me mis à hurler de douleur. Livai fouilla dans ma chair et extrait la pierre qui était remplie de sang. Il la prit dans sa main et la regarda. Je respirais difficilement, sentant que je tombais dans les pommes à cause de la douleur.
- Moi, j'ai aimé le prince.
Mes yeux se fermèrent et je sentis un choc puissant envahir ma poitrine. Je me débattis pour qu'on arrête. Je me relevais en hurlant et vis plein de personne autour de moi.
- On enlève.
- Ah, je suis entrain de mourir... de mourir.
Je sentais des fils reliés à mes bras et un masque respiratoire sur mon visage. Je pleurais en criant à l'aide. Ma main me faisait horriblement mal. Une personne se pencha sur moi.
- Ok, il s'est réveillé. Vérifiez son pronostique vital.
- Docteur, il est entrain de faire une hémorragie interne à la main.
- Ah, je vais mourir. Au secours!
- Ce n'est pas normal. Tranquillisez le, il devait être à moitié conscient pendant le deuxième électrochoc. Il est en pleine panique, il va se faire du mal.
- Ah, mon dieu... Livai!
___
- Mise à part sa main, rien de nous a alarmé. Il s'est réveillé en état de choc mais c'est normal après un coma. On va devoir le garder un peu à l'hôpital le temps qu'il s'en remette. Son corps est très fatigué.
- Est-ce qu'il y a des risques qu'ils retombent dans le coma?
- Non, je ne pense pas. Après, pour être honnête avec vous, je n'en ai toujours pas trouvé la cause.
- M...maman?
Je vis une masse sombre s'approcher de moi et une main se poser sur mon front.
- Eren? Tu m'entends?
- Qu'est-ce qu'il s'est passé, murmurais-je?
- Oh mon chéri, tu nous as fait si peur!
Je la sentis m'enlacer. Ma vue devint plus nette, je vis une femme que je ne connaissais pas à côté de mon père.
- Bonjour, M. Jaeger. Vous ne savez pas à quel point vous nous rassurez d'être enfin réveillé.
- Hein?
- Eren, tu as fait un coma de presque un mois! J'ai cru...
Les larmes déferlaient du visage de ma mère, je restais sans voix. J'ai failli bien y mourir avec toutes ces histoires. Mais l'important, c'est que j'ai réussi à sortir de Polanis.
- J...je suis fatigué.
- C'est normal, pour être honnête, vous êtes un des patients les plus combatif que j'ai eu pendant de toute ma carrière. Du repos, vous allez en avoir besoin.
- Oh... d'accord.
- J...je t'ai amené des affaires propres et des livres pour t'occuper. Je viendrai te voir tous les jours. J'espère que tu vas pouvoir rentrer vite à la maison et que tout ça soit derrière nous.
Ma mère me reprit dans ses bras et me serra fort.
Mes parents durent bientôt s'en aller pour me laisser me reposer. C'est étrange, tout le monde était au petit soin et tous les infirmiers et infirmières me connaissaient. Je me sentais enfin rassuré d'être chez moi, je veux dire... dans mon monde.
J'ai enfin eu l'autorisation de pouvoir sortir de ma chambre. Armin venait me rendre visite et on se baladait dans le jardin de l'hôpital. Il me donnait des livres quand j'avais fini les miens.
Un jour, je me réveillais d'une sieste dans ma chambre et je vis un homme assis sur le fauteuil en face de mon lit. Je sursautai en la reconnaissant:
- Kenny!
Je me levais en bondis pour appeler quelqu'un.
- Hola, calme-toi, gamin! T'excites pas!
- Sortez de ma chambre! Je ne veux...
- Oh, bordel, écoute-moi.
Il attrapa mon bras et me força à m'asseoir sur mon lit.
- Ok, des explications s'imposent.
- Je pense oui. Vous m'avez piégé, pestais-je.
- Rectification, j'ai essayé de t'aider.
- Vous avez essayé de me tuer, oui!
- Chut! Tais toi!
- Vous voulez dominer le royaume de Polanis!
- Si je voulais m'en emparer avec le roi Sieg, tu crois que je t'aurai donné le livre?
- C'est ça, soupirais-je.
- N'oublie pas, tout le monde à son double entre les deux mondes. Disons que le mien... fait n'importe quoi et a choisi le mauvais camp. C'est pour ça que je t'ai envoyé pour remplacer le prince Eren.
- Et comment je suis censé vous croire, l'ancêtre?
- Parle moi meilleur. Je suis l'oncle de Livai dans ce monde aussi. Et je suis le véritable lien entre les deux mondes. C'est mon rôle de réinstaurer un équilibre. Ce livre est un grand mystère pour être honnête, il est dans la famille Ackerman depuis toujours, aussi pauvre que nous soyons. Livai n'était pas la bonne personne qui pouvait sauver le royaume. Toi, tu avais en quelque sorte le bon rôle. Le prince qui revient et sauve le peuple. Mon plan n'était pas parfait, certes... Il y avait quelques coquilles comme le fait que tu revenais en te réveillant. C'est pour ça que je t'ai donné la pierre.
- Vous l'avez trouvé où?
- Les anciens me l'ont donné?
- Les anciens?
- Ah oui, je t'ai pas tout raconté. Ce serait long à expliquer mais Polanis est protégé par des esprits qui ont été roi à une époque. Et il y a moi.
- Votre plan se basait sur un adolescent dépressif qui remplacerait un prince? Euh... vous ne sentiez pas que c'était perdu d'avance.
- Tu t'y es cru un moment, non?
- Et pourquoi ne pas aller directement tuer Kenny et Sieg, vu que vous semblez pouvoir aller à Polanis aussi?
- Haha, si c'était si facile. Non, je ne peux pas y aller. L'autre Kenny est en vie. Le livre n'accepte que toi car le prince est mort. Deux doubles dans le même monde, ce serait le bordel. C'est pour ça que ton état s'est empiré quand tu t'es approché du corps du prince.
- Ok, imaginons que je crois à toute cette merde. Qu'est-ce que je fais, maintenant?
- Tu ne veux tout de même pas abandonner tous ces gens qui comptent sur toi?
- Non. Bien sûr que non. Mais comment y retourner sans que je vois la lumière au bout du tunnel?
- Je suppose que tu n'acceptes plus de pierre de ma part?
- Non.
- Bon, bah... On va devoir refaire comme avant. Juste une nuit au royaume. Et regagner la confiance de la résistance.
___
Les médecins m'ont gardé en observation pendant plusieurs jours puis j'ai pu rentrer chez moi. Ca me faisait tout drôle de me dire que j'étais à nouveau dans mon monde. J'ai eu une longue discussion avec mes parents qui se sont excusés de leur attitude. Ils s'inquiétaient pour moi et mon avenir.
Nous sommes allés voir la tombe de Mikasa tous ensemble et ça m'a fait beaucoup de bien. Cela faisait longtemps que nous n'avions pas fait ça.
Je leur ai promet d'essayer de m'accrocher pour mes études. Quand je suis retourné au lycée, tout le monde était étrangement gentil avec moi. Pourtant, avant ça, soit on ne fait pas attention à moi, soit j'étais la cible de moqueries.
Ils ont tous été mis au courant que j'étais dans le coma et apparemment, pendant que je dormais quelqu'un a dénoncé au professeur l'harcèlement que je subissais. Mes parents ne m'en ont pas parlé mais ils devaient avoir été mis au courant. Jean et d'autres élèves étaient partis en conseil de discipline. Je suis retourné à la bibliothèque.
Comme d'habitude, il y avait Petra au comptoir. Elle se leva en me voyant!
- Eren! Tu t'es réveillé! On ne m'a pas prévenu.
Elle vint me faire un câlin, je m'y attendais pas pour être honnête.
- Tu étais au courant?
- Evidemment! Toute l'école était au courant. Ce n'est pas commun ce qui t'es arrivé, tomber dans le coma sans aucune raison. Hé, Hanji, Livai!
Je me retourne et mon cœur rate un battement en voyant les deux amis rentrer dans la bibliothèque.
- Salut, Petra, fit Hanji!
- Je ne sais pas si vous vous souvenez de lui, mais voici Jaeger. C'est l'élève qui était dans le coma pendant plusieurs semaines mystérieusement.
- Ah oui, comment ça va?
- Bien, j...j'ai juste mal à la main. Les médecins ne savent pas pourquoi.
Le regard de Livai me mettait mal à l'aise et j'avais peur de macher mes mots.
- Qu'est-ce que ça fait, d'être dans le coma, demanda Hanji intéressée?
- Hem, bah... tu dors, tout simplement. Je crois que j'ai un peu rêvé mais je ne m'en souviens pas.
- Il faudra que tu m'en parle plus en détail. Ton cas fait beaucoup parler, s'exclame-t-elle.
- Hanji! On se calme. Je ne pense qu'il ne faut pas trop le ménager.
- Je suis en parfaite santé, comme si j'avais juste dormi pendant très longtemps.
- Tu as bien de la chance, fit Livai qui détourna le regard.
Je me rendis compte que c'était la première fois que Livai me parlait dans ce monde. Je ne pus m'empêcher d'être mélancolique.
- Je... Je ne reste pas. Je dois rentrer chez moi me reposer sinon ma mère va s'inquiéter.
- Hé, Eren! Donne moi ton numéro? Fit Hanji en attrapant mon bras.
- Ok!
___
J'ouvre la porte de ma chambre après avoir dit à mes parents que j'allais dormir. Je vais fouiller dans ma bibliothèque et sors le livre du royaume invisible. Je le feuillette pour lire des pages que j'avais déjà lu pour ensuite aller me coucher. A peine, je sens les premiers signes que je m'endors que je me sens me redresser.
J'ouvre les yeux et remarque du verre bleuté autour de moi. Je suis comprimé de tous les côtés, si bien que je ne peux pas bouger. Je suis dans une capsule. C'est vrai que j'ai dû dormir plusieurs jours à Polanis.
Je pousse la parois pour sortir. Je reconnais l'endroit, c'est toujours la base secrète de la Résistance comme nous avons perdu le château de la reine. Mais le pièce qui était un laboratoire semblait vide.
Je sors et découvre des couloirs vides sans gardes ni résistants. Où sont-ils tous passés? Et si l'endroit avait été repéré. Puis j'entend des voix dans une des salles de conférence. Je pousse la porte et vis Erwin discuter avec quelques personnes.
Ils se tournèrent en attendant le bruit et me virent dans l'entrebâillement de la porte.
- Eren, c'était presque inespéré, fit Erwin.
- Bonjour.
Mikasa vint vers moi et me serra dans ses bras. Je lui rendis son étreinte.
- Merci d'être revenu, Eren!
- Evidemment, désolé de ne pas être revenu plus tôt, expliquais-je aux résistants. Mon état était assez grave dans mon monde et je devais me reposer. J'ai dormi pendant des semaines là-bas. Qu'est-ce qu'il s'est passé ici?
- Pas grand chose, Sieg nous cherche. Il ne nous faudrait pas traîné ici encore longtemps et plié bagages, fit Hanji.
- J'ai rencontré Kenny.
- Quoi? S'exclamèrent plusieurs personnes.
Je remarquai Livai en retrait en train de me regarder intensément. Je me sentis un peu honteux.
- Comme je vous l'ai expliqué, chacun a votre double dans mon monde, et Kenny également. Mais contrairement à ce que vous pouvez penser, il est de notre côté avec moi. C'est lui qui m'a donné le livre de Polanis et la pierre.
- La pierre qui a failli te tuer, murmura Livai.
- Oui, son plan n'était pas parfait. Mais je suis le seul à pouvoir venir ici car le prince est mort.
- On pouvait s'en sortir sans toi, fit Erwin.
- Je ne suis pas d'accord, s'exclame Mikasa en s'avançant dans la pièce. On est resté pendant des années dans ce château à préparer une reprise du pouvoir. Mais on ramait juste avant qu'Eren n'arrive. Il nous a redonné espoir.
- Avant de nous l'enlever, nous n'avons plus le château et Sieg nous cherche.
- Arrêtez de mentir, cela nous a tous fait du bien de passer du temps avec Eren, même s'il n'est pas le prince.
Elle finit sa phrase en regardant Livai.
- J'en suis la première, soupira-t-elle. Et les choses ont commencé à bouger. Si Eren ne peut pas rester indéfiniment ici, il faut faire l'assaut prestement.
- L'assaut?
- Oui, nous sommes presque prêt pour faire l'assaut au palais de Sieg. Nous avons réussi à nous approvisionner en arme et beaucoup nous ont rejoint depuis la tentative de meurtre du "prince Eren" et la princesse Mikasa. Le peuple en a marre de la terreur du roi illégitime.
- Si on réussit à les détruire, je fais une passation de pouvoir à Mikasa et après, vous n'entendrez plus parler de moi.
- Ca me semble pas mal, fit Erwin.
- Bon, si je peux aider en quoique ce soit d'autre.
- Hem, je ne pense pas. Merci, Eren.
Mikasa s'approcha de moi et prit ma main pour nous faire sortir de la salle de conférence.
- Je suis contente que tu sois revenu, les autres commençaient à perdre espoir. N'en veut pas à Erwin pour son manque de tact. C'est compliqué pour lui toute cette agitation. Et il veut vraiment rendre honneur au roi Jaeger. Mais ton retour va donner espoir aux nouvelles troupes.
- Oui, je comprend. La situation est vraiment délicate.
- Je m'y suis préparée toute ma vie, soupira Mikasa. Mais je me demande si je serai prête à devenir reine.
- Tu ne seras pas toute seule, ton cousin sera là. Et toutes les personnes de la Résistance.
- Oui... Je suis curieuse, Eren. Comment je suis dans ton monde?
Mon esprit se voila de tristesse et d'amertume. Et le sourire de Mikasa n'aidait en rien. Je pris sa main et caressa sa paume avec son pouce.
- T...ton histoire est similaire. Mes parents t'ont adopté mais... ton destin est plus tragique.
- Comment ça?
- Il y a un an, la Mikasa de mon monde avait un petit ami. On l'avait accepté dans la famille. Mais ils se sont séparé, c'est des choses qui arrivent quand on est adolescent. Et...
Ma gorge se serra, je commençais à avoir du mal à parler.
- Un jour, je l'ai retrouvé dans la baignoire de la salle de bain. Je veux dire... elle était morte. Elle s'était ouverte les veines et avait avalé une boite de somnifère. Il y avait du sang partout, partout... C...c'était horrible.
- Oh mon dieu, pourquoi?
- E...elle s'est suicidé parce que son copain avait abusé d'elle. Et elle n'est pas venue m'en parler. On se disait absolument tout à l'époque. Elle avait beaucoup trop honte et ça lui pesait sur la conscience. Je n'ai pas vu les signes car elle n'avait pas changé de comportement. Mais cette atrocité a eu raison d'elle-même. Je me souviendrai toujours de l'avoir retrouvé dans ce bain de sang.
Mikasa me prit dans ses bras et me serra fort.
- C'était ma petite sœur, je devais la protéger. Et on n'a même pas été capable de la venger. Cet enfoiré est toujours en liberté même avec le journal intime qu'on a retrouvé. Il vit avec du sang sur les mains et je sais qu'il se porte à merveille! On a déménagé et on a essayé de vivre normalement. Mais c'était très dur pour moi. Polanis, c'était un moyen pour moi de te voir.
- Eren, c'est... C'est horrible. Je n'arrive même pas à imaginer. Enfin...
- Si tu peux. Dans mon monde, j'ai perdu ma sœur. Dans ce monde, tu as perdu ton frère.
- C'est vrai... J'espère qu'elle voit ce que tu fais et qu'elle est fière de toi.
La porte du conseil s'ouvrit et Livai passa le pas de la porte. Mikasa s'éloigna légèrement de moi et j'essuyai mes larmes discrètement.
- Mikasa, je voudrai parler à Eren.
- Bien sûr. Tu as faim, Eren? Je vais aller voir si il n'y aurait pas quelque chose à manger pour toi.
Elle me fit un signe de main et s'éloigna dans les couloirs sombres. Le château me manque. Livai la regarda partir avec de se tourner vers moi avec son regard indescriptible. Je frissonnais.
- Tu as parlé à Kenny?
- Oui...
- Il est comment?
- Heu... eh bien, de ce que j'ai compris, tu vis avec lui. Nous n'avons pas insisté sur cette partie de l'histoire. Mais il se détache complétement du Kenny d'ici.
- Et je suis quoi, moi?
- Heu... Livai? Qu'est-ce que ça change vu que tu n'appartiens pas à ce monde?
- Et toi, tu n'appartiens pas à celui-ci et tu sais tout de nous. Répond!
- Hem, on ne se parlait pas. Je crois que tu ne me connais même pas. On se voyait juste de vue car tu étais souvent à la bibliothèque du lycée.
- Lycée?
- C'est une école. Je ne sais pas comment tu es.
- Tch...
Il y eut un moment de silence où des personnes sortaient de la salle devant nous.
- Hem, merci, Livai! Pour m'avoir sauvé la vie...
- Hein?
- Eh ben, si tu ne m'avais pas enlevé la pierre, je serai sûrement mort. Mon corps n'aurait pas tenu plus longtemps. Et ma main n'a pas été longue à guérir, la blessure était superficielle. Donc, merci d'avoir fait ça pour moi même après ce que je t'ai fait.
- Hum... Si... on m'avait emmené dans ton monde pour une nuit... Je penserai aussi que c'est un rêve.
- Livai.
- Je ne dis pas que je te pardonne. Tu m'as donné beaucoup d'espoir. Mais... tu comprends ce que je ressens... de revoir un être perdu.
- Hein? Est-ce que tu...
- Je vous ai écouté? Un peu. Tu as des circonstances atténuantes mais tu aurais dû nous le dire quand tu as su que c'était réel.
- Désolé, ce monde m'a plus aidé que ce que j'ai pu faire pour lui.
- Tu as écouté Mikasa tout à l'heure?
- Ce que je veux dire, c'est qu'il m'a appris à apprécier mon monde à moi. Pour être honnête, il n'y avait plus grand chose qui me faisait sourire. J'ai pensé pendant un moment rester à la place du prince pour toujours. Ou que l'on puisse échangé nos rôles... Il voulait une vie tranquille à tes côtés. Mais j'ai réalisé que mes parents m'ont manqué et que je n'avais pas remarqué ce qu'ils faisaient pour moi. Que des gens s'inquiétaient pour moi. Certes, Mikasa n'existe plus. Et ça m'a fait beaucoup de bien de la revoir. Ca m'a permis de faire mon deuil.
- Cette histoire est quand même très étrange. Je ne comprend toujours pas comment tu peux faire ce voyage chaque jour?
- Disons... qu'il y a peut-être une part de magie là-dedans. Quand est-ce que nous ferions l'assaut?
- Très bientôt.
- D'accord. Si je peux être utile en quoique ce soit.
- La plupart des membres de la Résistance pensent que tu es le prince donc joue le jeu.
- Compris.
Livai acquiesça de la tête avant de s'éloigner les mains dans ses poches. Je restais bêtement dans le couloir ne sachant pas quoi faire d'autre avant de décider de chercher Mikasa dans la base. Elle devait être partie dans la cuisine.
___
Je descendis les escaliers pour voir mon père assis sur son canapé entrain regarder la télé. Ma mère était sortie faire des courses. On était donc seul tout les deux. Je me rendis compte que j'avais pris l'habitude de rester tout le temps dans ma chambre donc je ne savais plus trop ce que faisaient ses deux-là.
Quand je m'assis sur un fauteuil à côté de lui, mon père tourna la tête vers moi.
- Eren, comment tu te sens?
- Ca va. Ma main ne me fait plus mal. Je voulais te demander quelque chose.
- Qu'est-ce qu'il y a, mon garçon?
- Tu étais assez vieux quand tu as rencontré maman. Tu avais eu quelqu'un d'autre avant?
Mon père ne s'attendait pas à cette question, vu la tête qu'il faisait.
- Heu... Bah, oui. J'ai eu d'autres petites amies? Pourquoi cette question?
- Et peut-être un autre mariage?
Mon père prit la télécommande et éteignit le son de sa télé.
- Eren, qu'est-ce que tu...
- Je réitère ma question. Est-ce que tu as été marié avant maman?
- Non.
- C'est vrai?
- Oui, insiste mon père.
- Hum, dans ce cas... qui est Sieg Jaeger?
Il écarquilla les yeux et crispa ses mains contre ses genoux. Il regarda la porte d'entrée pendant un moment avant de soupirer.
- C'est... mon premier fils.
- Papa!
- Je sais, tu ne dois rien dire à ta mère.
- Mais enfin, pourquoi nous n'étions pas au courant?
- Parce que quand j'ai appris l'existence de Sieg, tu étais déjà né! Dinah était ma dernière histoire avant ta mère et je ne savais pas qu'elle attendait un enfant.
- Je vois. Mais tu l'as caché à maman.
- J...je ne savais pas comment elle allait réagir. J'aime ta mère et je ne voulais pas la perdre. Quand Dinah m'a présenté Sieg, on s'est mis d'accord sur une pension alimentaire et je le voyais de temps en temps. Je lui ai même ouvert un compte comme toi pour ses études. Mais je n'en ai pas parlé à ta mère.
- Papa...
- J'ai essayé de faire ce qui il y avait de mieux.
- Qu'est-ce qu'il est devenu?
- Il est adulte maintenant. Il fait des études pour devenir médecin, comme moi. Ca fait longtemps que je n'ai pas vu Dinah.
- Il faut que tu en parles à maman. Elle le saura un moment ou à un autre.
- Hum... Je sais.
Il y eut un long silence où l'on entendait juste la pendule du salon.
- Au fait... Je vais essayer de réussir mon année, même si ce n'est pas encore gagné. Les examens de fin de trimestre sont pour bientôt.
- C'est bien mais n'en fait pas trop. Le stress, ce n'est pas bon pour toi.
- Je ne vais pas retomber dans le coma, ne t'inquiète pas.
- Désormais, on va redoubler notre inquiétude. C'est ça, être parent.
- D'accord, d'accord...
Après le repas du soir qui s'est fait dans le calme, je suis monté vite fait dans ma chambre pour aller m'endormir. Quand je me suis réveillé dans une des chambre de la Résistance, Hanji et Mikasa dormait encore dans leur lit.
Je descend de mon lit et vais me balader dans la base. Tout a l'air tranquille, les gens se reposent avant de faire l'assaut. Mais j'entendis du bruit dans la salle d'entrainement. J'entrouvris la porte et vis Livai entrain de se battre avec une sorte de robot de combat.
Il semblait tellement concentré qu'il ne me remarqua pas entrain de le mater depuis de longues minutes. Ce n'est qu'après qu'il donna un coup fatal à la tête du robot qu'il se tourna vers moi.
- Tu vas rester dans l'entrebâillement encore longtemps?
- P...pardon! Je ne voulais pas te gêner!
- C'est bon, tu m'as toujours regardé pendant que je m'entrainais, j'ai l'habitude.
- C'est vrai.
- Voyons voir ce que tu en as retenu. Attaque moi!
- Hein?
Livai renvoya le robot du tapis et me fit signe d'avancer vers lui. J'y vais presque en rampant.
- Livai, je sais à peine me battre. Je suis un chef de guerre, pas un soldat.
- Un prince doit quand même connaître les bases et pas que diriger depuis sa tour d'ivoire. Qu'est-ce que tu vas faire ce soir quand on sera au palais?
- Je vais me battre évidemment, mais avec mes armes.
- Imagine qu'on te désarme? Qu'est-ce que tu vas faire?
- Je pense que je tomberai dans les pommes de peur avant qu'il me tue.
Il me sembla l'entendre pouffer très discrètement avant de reprendre un air sérieux.
- On ne te tuera pas. Je suis ton garde du corps. C'est mon devoir de te garder en vie. J'ai échoué avec le prince, ce ne sera pas le cas avec toi. Mais évite de faire l'idiot.
- Livai, ne t'inquiète pas. Je ne peux pas mourir dans ce monde. Toutes les blessures que je reçois sont minimisé sur mon corps. Tu as carrément ouvert ma main et elle n'avait presque rien.
- On est sûr de rien. Je peux au moins t'apprendre à te défendre, dit-il.
- Hum, d'accord. Mais ne me casse pas trop avant ce soir.
On a passé la matinée à s'entraîner tous les deux. Ca m'a fait plaisir de pouvoir à nouveau passer du temps avec Livai. Je ne pense pas qu'il m'ait encore pardonné mais il s'est montré... "attentionné".
Il y avait une certaine tension dans la Résistance. Tout le monde était sur les nerfs pour ce soir. J'ai pu revoir mon Xiahi qui était aussi heureux que moi quand on s'est un peu baladé tous les deux. Je savais que je passais sûrement mes derniers instants dans ce monde. Ca me rendait triste.
Vers le soir, tout le monde s'est équipé. On m'a donné mon armure et mon épée ainsi que mon pistolet avec lequel Livai m'avait entrainé. Nous avions conclu par une entrée furtive dans le palais par les passages souterrains. Nous sommes donc tous sorti discrètement de notre base pour marcher dans la forêt qui nous cachait du royaume et la vigilance de Sieg.
Un voyage dans l'urgence nous aurait fait repéré donc nous avons pris notre temps. J'étais en tête de cortège au côté de Mikasa, Erwin et Livai. Hanji était derrière avec un grand sourire aux lèvres. Cette fille est vraiment enthousiaste, peu importe le moment.
Enfin, il y a quelque chose que j'ai toujours su... Hanji n'est pas née en tant que fille mais j'ai l'impression qu'elle n'en parle pas et que personne n'est au courant donc je me suis tut. Je ne sais pas ce qu'ils pensent de la transidentité dans ce monde. La Hanji de mon monde l'assume complètement.
C'était assez silencieux dans les rangs, je pense que c'était un des jour le plus important de l'histoire de ce royaume. Je réalise enfin la place que j'ai. Je baisse la tête et serre Xiahi contre moi. Et si je n'étais pas à la hauteur? Tellement de gens comptent sur moi.
Je sentis quelqu'un s'approcher de moi et prendre ma main. Livai me regarda intensément. Il avait compris que j'angoissai. Je lui souris et entremêlai nos doigts, cachés des regards indiscrets.
Quand nous sommes sorti de la forêt, je vis la grande ville près du lac avec le château des rois. Je ne l'avais pas vu concrètement, juste de l'intérieur mais il était magnifique. On s'avançait prudemment au abords de la vie, on était un assez gros cortège donc c'était compliqué. Mais on a séparé les groupes pour prendre des passages secrets différents.
Je m'engouffrais dans un passage creusé dans la terre avec une dizaine de personne. Livai était toujours à mes côtés mais on avait laissé nos griffors hors du palais.
- Où sommes nous maintenant? Demanda Mikasa.
- Juste sous un couloir, réfléchissait Erwin. Nous pourrons rejoindre la salle de réception du palais. Il y a une trappe mais je sais que des gardes tournent tout autour. Il faut que les autres groupes attaquent en même temps. On va être dans le cœur du château.
Vers la fin du couloir, Erwin consultait son IA qui le renseignait sur nos alliés. Je ne pouvais m'empêcher de sentir la pression monter.
- Allons y. Prêts?
Il souleva le trappe et y sortit rapidement. Il a dû se faufiler pour tuer le garde juste à côté. Tout le monde sortait vivement. Livai me tendit la main pour m'aider à m'extirper aussi.
Mais on vit un autre garde avancer tranquillement du haut de la salle.
- Qu'est-ce que.. La garde! Des intrus pénètrent dans le château! A m...
Je lui tirai dessus pour qu'il se taise. Mais on vit d'autres gardes arriver sur nous. On s'élançait pour les combattre.
- Par ici! Fit Erwin en montant les escaliers.
On entendait des gens combattre un peu partout dans le château. L'assaut avait réellement commencé. En arrivant dans la salle du trône, je vis Sieg entouré de garde. Il semblait nous attendre.
- Rends toi, Sieg! Tu es perdu. Nous prenons le pouvoir sur ce palais, fit Mikasa!
- Ah... vous revoilà, joli princesse. Et le prince également, une belle brochette que je vais me faire un plaisir d'enfin pouvoir d'éliminer. Détruisez les!
Les gardes s'élancèrent vers nous alors que Sieg fuit dans une salle dérobée. Je vis Livai le suivre alors je tuai un soldat devant moi et en fit de même.
- Sieg! Reviens, espèce de lâche!
Le roi illégitime passa par un couloir pour arriver dans la salle où étaient conservés les corps. Kenny était là également.
- Eren, ne reste pas ici. C'est dangereux! S'exclame Livai.
- Non, pas question!
- Eren!
- Ce sera encore plus facile que je le pensais, ricana Sieg. Je serai enfin définitivement débarrassé de vous. Après 9 ans à vous chasser. Et ce royaume sera à m...
Il n'eut pas le temps de venir sa phrase qu'il se fit transpercer d'une lame en plein dans le ventre. Je lâchai un cri de surprise et Livai me fit reculer. Le corps de Sieg tomba au sol pour laisser apparaître Kenny avec son air malicieux. Il secoua d'un geste brusque son épée qui laissa des trainées du sang de Sieg sur le sol.
Celui-ci agonisa sur le sol en essayant dire quelque chose. Il se tourna sur le dos et cracha du sang de sa bouche. Il se vidait sur le sol. Je restais terrifié par la scène.
- S...Sale traître!
Kenny pouffa et écrasa sa tête avec son pied ce qui le tua sur le coup. Il roula sur le côté. Je commençai à me sentir vraiment mal d'être dans cette pièce.
- Ah... J'en pouvais plus de l'entendre, celui-là, soupire Kenny en donnant un coup sur le corps pour l'éloigner.
- Kenny!
- Je vous ai débarrassé de l'usurpateur! C'est bien ce que vous vouliez, il me semble.
- Mais qu'est-ce que tu fous, bordel! S'exclame Livai.
Je tombai au sol, sentant mes forces me quitter.
- A présent, mon cher Eren, tu dois te mettre à l'évidence. Votre petite rébellion a échoué. Vos amis sont sûrement entrain de se faire tuer à l'instant. Je veux que vous fassiez une annonce officiel pour apprendre au peuple que j'ai tué le tyran Sieg et que vous me laissez les pleins pouvoir de ce royaume.
- Jamais! Gémis-je. Je suis le descendant direct du roi Jaeger. Vous n'êtes rien.
- Hum, c'est ça, faux petit prince.
- J'ai plus de ressemblance avec le prince que vous ne le pensez.
- Tu l'as tué, pesta Livai. Tu as tué toute la famille Jaeger pour ton propre plaisir! Mais tu n'es rien. Juste un tueur de sang froid des bas fonds qui espère avoir un sens à sa vie misérable.
- C'est pour ça qu'on se ressemble, Livai.
- Non. Nous n'avons rien en commun, Kenny. J'ai un sens à ma vie, j'ai des amis et je me bats pour eux. Je ne tue pas l'ennemi quand il a sa garde baissée. Et tu vas payer pour tout le mal que tu nous as fait!
Livai s'élança vers lui et lui donna un coup d'épée que Kenny évita de justesse. Il répliqua et les deux se mirent à se battre.
Je me sentais au plus mal. Je pouvais à peine bouger. Je regardais le corps de Sieg sur le sol puis l'oncle et le neveu se battre. Kenny lui donna un coup d'épée dans l'épaule qui le fit reculer. Il tint sa plaie saignante quelques secondes avant de foncer sur lui.
J'utilisais mes dernières forces pour attraper mon arme et la pointer sur eux.
-Plus un geste ou je tire!
Ils étaient en face à face, épée contre épée. Kenny ricana en me regardant.
- Eh bien... Vas-y, tire! Tu as une chance sur deux de me toucher... et une chance sur deux de le tuer, lui. Tu n'en as pas la force. Laissa ça aux vrais adultes, petit morveux!
- Eren, tire! Crie Livai.
Le pistolet tremblait tellement je n'avais plus de force. Il avait raison, il y a de grande chance que je touche Livai.
- Tire, je suis prêt à faire ce sacrifice!
- Livai.
- Oh, c'est mignon. Hum, à gerber oui!
Pendant ce lapse de temps, je n'avais pas vu Livai sortir discrètement son poignard avec son autre main. D'un coup, il le planta dans les côtes de Kenny qui se mit à gémir. Quand il s'écarta assez de Livai, le coup partit et la balle en fusion lui arriva en pleine tête. Kenny tomba au sol et se mit à se vider de son sang.
La puissance de l'arme m'avait fait reculer. Je la lâchai et tombai au sol d'épuisement. Mes muscles ne voulaient plus bouger et ma tête s'engourdissait.
- Eren!
- Livai, t'as vu... J'ai écouté tes conseils, murmurais-je. J'ai levé l'arme pour que la balle ait le temps de redescendre.
Livai attrapa mon épaule et me souleva pour passer mon bras autour de lui.
- Allez, on sort d'ici. C'est fini.
Il me porta à l'extérieur de la pièce où les deux corps gisaient sur le sol. Je reprenais mes forces quand on marchait dans le couloir. Hanji vint à notre rencontre en courant.
- Eren! Livai! Vous allez bien?
- Oui, ne t'inquiète pas. Il est juste épuisé.
- Et Sieg?
- Tué, comme Kenny. C'est grâce à Eren que je suis encore en vie.
- Hanji... comment vont les autres? Demandais-je.
- C...C'est Erwin.
- Quoi?
- Venez!
On la suivit dans la salle du trône où beaucoup de personnes de la résistance étaient réuni. Il y avait pas mal de corps au sol. Certains étaient blessés. Je vis Mikasa à côté du corps d'Erwin sur le sol.
- Erwin!
Livai s'accroupit à côtés de lui. Il cracha un peu de sang en toussant. On lui avait tiré dessus à plusieurs reprises. Je vis des larmes dans les yeux d'Hanji et de Mikasa. Tout le monde était silencieux.
- Livai... Est-ce que... Sieg...
- Oui, il a été tué par Kenny. C'était un traite jusqu'au bout. Et le prince a tué Kenny.
Erwin se tourna vers moi.
- Merci, votre majesté. C...ce royaume est désormais libre. Vous avez vengé le roi et la reine Jaeger. Vous êtes n...notre roi.
- Je n'oublierai jamais votre aide précieuse pour la libération de notre peuple, fis-je en prenant sa main.
Je retenais mes larmes.
- J...j'aimerai être conservé auprès de mon père et d...de ma sœur...
- Nous vous réserverons tous les trois une place honorifique au palais. Erwin, c'est moi doit vous remercier.
Le blond tiqua légèrement et serra ma main avant de fermer doucement les yeux.
- Erwin...
Mikasa se mit à pleurer contre moi pendant que je regardais l'homme qui était sûrement le véritable héros dans cette bataille. Il m'a fait confiance et je ne l'oublierai pas.
Nous avons respecté sa demande et il fut conservé dans une cellule spéciale avec sa famille après une grande cérémonie. Ainsi qu'une grande commémoration pour tous les résistants morts aux combats. Les derniers partisans de l'ennemi furent condamnés et emprisonnés alors qu'à l'inverse, la famille royale fut libérée. Le corps de Sieg et Kenny furent brûler et les cendres jeter dans un endroit inconnu.
Tout le royaume célébra le retour du prince Eren et les jours suivant n'ont été que fête et célébration. Et puis ce fameux jour arriva, j'étais devant dans la grande salle du trône. Tout le peuple avait été invité au palais. L'orchestre envahissait la pièce pendant que les grandes portes s'ouvrir sur Mikasa.
Elle n'avait jamais été aussi belle, accompagnée par toutes ses suivantes, elle avança dans la salles pour arriver devant moi. Elle me souriait jusqu'aux oreilles. Hanji m'apporta un coussin où reposait la couronne de ma mère. Je la pris et la levai devant le peuple en m'exclamant:
- Moi, le prince Eren, lègue l'entièreté de mes pleins pouvoirs à ma sœur, la princesse Mikasa. En espèrent qu'elle règne avec autant de justesse et de douceur que nos chers parents.
Elle se pencha et je posai la couronne sur sa tête. Elle regarda un instant nos amis derrière moi avant de se retourner vers l'assistance.
- Voici votre nouvelle reine!
Le peuple se mit à applaudir.
- Hourra! Vive la reine Mikasa! Vive le prince Eren!
Je me tournai vers Livai qui applaudissait également en retrait. Je crus voir se dessiner un sourire sur son visage.
___
- Votre majesté! Fis-je en m'inclinant devant Mikasa.
- Arrête, je me sens gênée. Tu n'as pas à faire ça, rigola-t-elle.
- Mais tu es la reine maintenant. Je sais que je vais te laisser avec beaucoup de responsabilités mais tu vas très bien y arriver.
Elle me regarda avec amour avant de me serrer dans ses bras. Les autres membres du palais, anciennement de la résistance nous rejoignirent.
- Merci, Eren, chuchota Mikasa.
- Eh bien, votre Majesté, Eren! Quelle cérémonie splendide, s'exclame Hanji en la saluant.
- Oh, merci! Mais pas la peine de...
- Tu n'es plus la petite fille d'avant maintenant. Je ne peux plus me montrer aussi familière.
- Il va y avoir du travail pour réparer le royaume de ses 10 années sous la tyrannie, soupire Livai
- Oui, je vais avoir besoin de votre aide.
- Quels sont tes projets?
- Oh la la, il faut que je reforme le grand conseil et la garde royale. Que je redonne leur droit au grande famille déchu, tellement de choses en fait... Mais la plus importante, c'est de me marier au plus vite.
- Te marier? Avec qui?
- Avec Jean. Je sais que c'est un peu précipité mais j'ai besoin de quelqu'un sur le trône pour m'épauler. Sinon je serais toute seule pour ce grand royaume.
Je sentis comme un soupire de soulagement venant de chaque personne ici présente. Avant de remarquer une petite bulle lumineuse voler autour de moi. Suivi de plusieurs autres, j'essayai d'en toucher une mais elle semblait intouchable, comme de la brume.
- Eren?
Les autres se tournèrent vers moi, regardant ce spectacle étrange.
- Je ne voudrai pas me la jouer mélodrame, mais... je crois que c'est le moment. J'ai fait ce que je devais faire ici, souris-je. Mon enveloppe va définitivement partir d'ici.
- Oh, non... Eren, s'exclame Mikasa.
- Tu reviendras? Demanda Hanji.
- Hem, je ne pense pas. Je pense que le royaume n'a plus besoin d'un prince maintenant. Je ne sers plus à rien et...
- Ne pars pas, fit Livai en s'avançant vers moi.
Il agrippa mes bras pour me retenir.
- Le royaume n'a peut-être plus besoin de toi ici, mais moi, oui!
- Je voudrai tellement, murmurais-je.
Il caressa doucement ma joue pendant que je frôlais ses côtes.
- Je suis content de tous vous avoir rencontré. Vous avez un monde magnifique. Ca va me manquer.
- Ce n'est pas juste! O...on n'a pas eu assez de temps! Peste le noiraud.
- Livai.
- Tu vas retourner chez toi et je ne te reverrai plus jamais. Il n'y aura plus aucun prince dans ce monde. Eren, reste!
- Je t'ai toujours aimé, Livai.
Il me serra fort contre lui et m'embrassa pendant que je disparaissais petit à petit. Je sentais mes larmes mouiller mes joues, ou alors c'était les siennes.
- Je t'aime aussi.
La sensation de son corps disparut entre mes mains. Je rouvris les yeux et vis le plafond de ma chambre. Je me relevai et séchai mes larmes qui n'arrêtaient pas. C'était fini. Le royaume invisible n'existe plus. Je cherche dans mes draps et remarque que le livre n'y est plus. Il a disparu en même temps.
J'ai fini mon rôle dans cette histoire. Le royaume est sauvé et Mikasa va régner avec l'ancienne Résistance à ses côtés. Ils vont me manquer. J'ai pu aider enfin ma sœur...
Après avoir passé de l'eau froide sur mon visage, je descend les marches des escaliers pour voir mes parents entrain de discuter dans la cuisine. Ils semblaient assez sérieux. Je compris rapidement la discussion et décidais de les laisser tranquille.
Je suis parti au lycée en me sentant vide. Je suis revenu dans cette ville triste et ce lycée où personne ne me connait. La parallèle avec le couronnement de la reine est très grisant. Mon existence n'a plus rien d'extraordinaire. Je suis allé dans la bibliothèque, évidemment. Je m'assis et rêvassai pendant plusieurs minutes.
- Excuse moi.
Je reconnus la voix et mon corps rata un battement. Je relevai la tête et vis Livai au comptoir à me fixer.
- Heu... oui. Salut! Heu... J...je...
- Est-ce qu'il y aurait un bouquin sympa sur le langage des fleurs?
- Hein? Heu... oui. Bien sûr, je vais te montrer.
Je me levais pour l'emmener dans le bon rayon. Je sentais son regard pesant sur moi et je déglutis. Je sortis un livre de sa rangée.
- Tiens, celui-là, c'est mon préféré. Il est vraiment bien!
J'avais parlé trop fort malgré moi. Livai le prit et le regarda attentivement avant de relever la tête.
- Hum, et c'est laquelle? Demanda-t-il.
- De quoi?
- Ta fleur préférée?
Je réfléchis quelques instants avant de sourire. Des souvenirs merveilleux me revinrent en tête.
- Ce sont les jonquilles.
Il cala le livre contre lui avant d'acquiescer avec un regard assez intense. Je ne pus m'empêcher de rougir malgré moi.
- Moi aussi. T'es libre ce soir?
FIN
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