Le royaume invisible [4]

- Livai! Pourquoi tu ne me... touches pas?

Livai écarquille les yeux, ne s'attendant pas à cette question. Il me regarda, dubitatif et soupira.

- Ferme la gamin... dit-il en se repenchant sur son livre.

- Je suis sérieux. J'en ai envie et tu en a envie... S'il te plait...

- Réfléchis idiot, tu as 15 ans! Et tu es le futur roi... Ce serait sacrilège de te toucher.

- Tu m'embrasses bien pourtant!

Il releva le regard, fatigué de mon attitude.

- C'est vrai... et je ne devrai pas.

- Personne n'en saura rien!

- C'est faux, le gens commencent à douter. J'ai vu le regard de ta mère.

- Et alors... de toute façon, je ne vais pas devenir roi. Que ce soit maintenant ou plus tard, ça ne va rien changer. J'ai envie qu'on fasse l'amour.

- On ne va pas faire quelque chose que tu vas regretter plus tard.

- Mais arrête de me prendre pour un enfant, pestais-je en me levant! Mes sentiments sont sérieux pour toi! Je veux passer le reste de ma vie à tes côtés!

Je sortis de la pièce, énervé.

~~~

Le petit-déjeuner du lendemain de la soirée était étrangement calme. La plupart des gens avaient l'air fatigués suite à la soirée. Moi aussi d'ailleurs, je n'ai pas beaucoup dormi.

Je levai le regard vers Livai qui discutait à voix basse avec Erwin. Il ne semblait pas si différent de d'habitude. Il me lança un coup d'œil avant de regarder son assiette.

Ma tête se faisait de plus en plus lourde. Je prend une grande inspiration et avale une bouchée de mon gâteau.

Mikasa discutait calmement avec Armin et Jean s'était assis à côté d'elle. Seule Hanji était silencieuse me lançant des petits regards. Je n'ai pas oublié le moment où elle a réalisé que je n'ai pas de puce. Je pense qu'elle commence à avoir des doutes. Je sais que je pourrais pas éternellement vivre ici mais je ne veux pas retourner chez moi. Et puis quand bien même, je ne sais même pas comment faire.

Une fois mon petit déjeuner fini, je me lève pour aller aux écuries. Les gens me saluent quand je quitte la salle.

Les couloirs sont vides, je ne croisent que des machines. Tout est calme, je me demande s'ils ont fini de ranger la salle de balle. Cette soirée était magique! Je repense quelques instants à Livai, au dessus de moi, le torse transpirant et...

Je rougis et souris bêtement.

Je vois Xiahi gambader au cœur de l'écurie. Elle s'amusait avec un autre griffor. Mais dès qu'elle me vit, elle vint vers moi et frotta sa tête à mon torse, réclamant des caresses.

- Bon sang, il n'y a que toi qui a l'air en forme ce matin!

Elle me regarda et grogna quelques instants. Je caressais son bec:

- Ça te dit une petite balade tous les deux?

- Eren!

Je m'apprêtais à monter quand je fus interpellé par Livai qui venait du château. Il vient à ma rencontre quand je touchais le sol. Il semblait préoccupé, je ne sais pourquoi mais rien que le fait de le voir fait battre mon cœur tellement fort!

- Je... je voulais te parler de... de hier soir... murmura-t-il en regardant si on était écouté.

- Oui? Dis-je méfiant.

- J...je suis sincèrement désolé, j'ai perdu mes moyens et... j'aurai dû me contrôler.

- Pourquoi tu t'excuses? Je ne regrette rien.

- Mais... tu... à cause de moi, tu...

Il s'approcha de moi et murmura à mon oreille:

- Tu as perdu ta virginité.

Je fronce les sourcils.

- Oui, et? Je le voulais tout autant que toi.

- Un roi ne doit pas... faire ce genre de choses tant qu'il n'est pas marié. Donc je voulais m'excuser et...

- Personne n'ira vérifier de toute façon? Ça restera entre nous.

Il resta soucieux à me regarder dans les yeux avant de tourner les yeux vers les griffors qui jouaient.

- Livai, est-ce qu'on peut changer les lois?

- Les lois? A quel sujet?

- Sur le mariage et... l'homosexualité.

Il écarquilla légèrement les yeux et me toisa. Puis comprenant, il cache ses rougeurs comme il put.

- Tch... ne dis pas de telles conneries!

- Hum... ça ne te dirait pas de devenir roi avec moi?

- Je...

- ALERTE! LE CHATEAU EST ATTAQUÉ!

Livai se retourna aussitôt et m'attrapa pour me tirer de toutes ses forces dans le château. Je levai les yeux et je vis des griffors attaquer les nôtres. Ils étaient montés par des hommes toutes en armures noirs.

Je vois des soldats briser les vitres des couloirs, manquant de nous tomber dessus et nous poursuivre. Livai me faisait courir tellement vite que je n'arrivais pas à comprendre ce qu'il se passait.

- Il est là! Le prince Eren est ici!

Des hommes nous bloquèrent la route. Livai me lâcha pour attraper son épée et se posta devant moi.

- Vite, Eren! Protège toi! Il faut que l'on préserve ta vie.

- Merci de ton aide Livai, dis-je en sortant la mienne. Mais je ne me laisserai pas avoir.

Un homme s'approcha de moi, je lui assignai un énorme coup à la mâchoire. Livai me rejoignit et on combattit l'un l'autre.

Mais nos ennemis se faisaient de plus en plus nombreux. Et les autres membres de le Résistance devaient être aussi assiégés. Livai avait beau être fort, il se fit malheureusement maitrisé par nos ennemis. Je me relevais, les jambes tremblantes en entendant un rire sombre derrière moi.

- Ce combat est perdu d'avance, prince Eren!

Cette voix, je l'ai déjà entendu mais pas dans ce monde.

Je me retourne et vois l'homme au château du cimetière. Celui qui m'avait donné la pierre.

- Qui êtes vous?

- Qu'importe mon nom, ce royaume ne t'appartient déjà plus. Emparez vous de lui!

Les hommes m'attrapèrent, je me débattais tant que je peux mais ils étaient plus forts que moi. Livai me regarda, impuissant, une arme pointée vers sa tempe. Il semblait affolé, et terrifié par la présence de l'homme.

Celui-ci s'approcha de moi:

- Tu sais ce que l'on te réserve, petit imposteur.

- Tu brûles d'envie de me le dire, enfoiré! Je t'écoute!

- La mort par décapitation!

Je sentis Livai se débattre. L'homme agrippa mon menton.

- Tu vas perdre la tête, Eren! Une si jolie tête! Je n'aimerai pas être à ta place...

Le peur me prit au ventre, son regard et son sourire étaient terrifiants.

- En attendant l'exécution, conduisez-les au château. J'ai quelques mots à dire à Eren.

- Parle lui meilleur! Tu t'adresses au prince héritier bordel! Siffla Livai.

Il se tourna enfin vers lui.

- Oh... Livai, je ne t'avais même pas vu... Est-ce que ta cousine est là aussi? Nos réunions familiales me manquent.

Il s'approcha de lui, toujours souriant.

- Kenny... Espèce de traître!

- Moi? Un traître? Tu ne devrais pas dire ça à ton ami... dit-il en me montrant de la tête.

Il se mit à ricanner longtemps:

-Ah! Que cette situation est drôle! Ce garçon n'a rien d'un prince, il ne vient même pas de ce monde!

- Ferme la!

- Que ça te plaise ou non. Eren n'est pas vraiment le prince Eren. Mais il ne reste pas moins qu'il faut qu'on l'exécute car il représente une menace sur le royaume.

- Non! C'est une erreur, vous ne pouvez pas me tuer, criais-je!!

- Ca suffit! Bâillonnez-les, je ne veux plus les entendre.

___

Nous étions transportés, complètement bâillonnés et enchainés dans le château de Polanis. Il est beaucoup plus grand et somptueux que celui de la reine. Mais ils étaient remplis de gardes armés jusqu'aux dents qui donnaient l'impression de vouloir m'étriper. Ils semblaient être sous les ordres de Kenny et lui accordaient une confiance aveugle.

Les gardes nous trainèrent, moi, Livai et ma sœur, dans une grande salle qui ressemblent au labo d'Hanji.

Ils nous jetèrent à terre, je vis le regard de Mikasa qui semblait terrifiée, maintenu par un homme. Ma tête était terriblement lourde, je levais le regard vers Kenny qui retirait petit à petit son armure.

- Vous pouvez sortir, ordonna-t-il à ses soldats.

Quelques uns restèrent pour nous surveiller. Kenny nous regarda un instant avant de ricanner.

- 9 ans... que le temps passe vite, n'est-ce pas Livai?

Le noiraud lui lançait un regard noir, ne pouvant lui parler.

- Et toi aussi Eren... Je n'ai pas compris au début quand mes espions m'ont rapportés qu'ils avaient vu le prince Eren. Puis tout est devenu lucide. Tu ne fais pas parti de ce monde...

Livai remua la tête pour enlever son bandeau. Il voulut crier sur son oncle mais un des soldat lui glissa une lame autour de la gorge. Il blanchit, un sueur perlant de son front.

- Hum? Tu voulais dire quelque chose Livai, dit-il en faisant signe à l'homme de baisser son arme.

- Arrête de raconter n'importe quelles conneries pour nous faire prêter allégeance à ton "roi". Eren est l'unique héritier légitime.

- Le prince Eren est le seul héritier certes... mais pas ce Eren là, fit-il en me pointant du doigt. Lui n'est qu'un imposteur.

- C'est faux, cria Mikasa!

Kenny se mit à rire.

- Alors si je mens, est-ce que Eren peut m'expliquer l'existence de ceci?

Il sortit un vieux livre similaire à celui qu'il y a dans mon monde. Je reste sans voix...

- Ce Eren vient du passé, il vit avant l'ère des machines, paisiblement dans un pays qui s'appelle le Japon. Il est nullement prince, un simple lycéen de 17 ans qui vit une vie insouciante.

Je sens les larmes me monter aux yeux. Je retrousse légèrement mon nez. Le regard meurtri de Mikasa me déchirai leur cœur.

- Eren? Ce n'est pas vrai, n'est-ce pas?

Je baisse la tête, n'arrivant plus à affronter leur regard.

- La seule chose qu'il a en commun avec le prince est son ADN. Ils sont les parfaits jumeaux, nés à des milliers d'années d'écarts. C'est beau, j'en pleurerai presque, fit-il sarcastiquement.

- Je ne te crois pas! Pesta Livai, je ne croirais jamais rien qui vient de ta bouche!

- Ah oui? Et qu'est-ce que tu penses de ça?

Il appuya sur un petit bouton et une capsule s'ouvrit. Je compris enfin à quoi servait la salle.

Un sanglot prit la gorge de Mikasa. Le prince était conservé dans l'une d'entre elle, dormant tranquillement. Il semblait calme et pourtant il était...

- Eren, gémit Mikasa...

- Votre prince fait son gros dodo ici depuis 9 ans. C'était drôle de juste vous laisser penser qu'il avait disparu. Je l'ai tué.

- Enfoiré!

- Ne t'inquiète pas Livai, il n'a pas souffert. Il n'a même pas eu le temps de comprendre ce qui lui arrivait que paf! Mort! Votre espoir pour ce royaume, envolé...

- Vous êtes un monstre, sanglota Mikasa. Manipulé par un traitre qui a soif d'un pouvoir qui ne lui appartient pas! Vous avez tué mes parents, mon frère...

- Oui... C'est pour ça qu'il ne reste plus que toi Mikasa, ma chère nièce, dernière princesse de Polanis. Et juste par sécurité, je vais te tuer toi Eren. Car tu ne restes quand même pas moins une menace.

- Et moi? Tu comptes tuer ton jeune apprentis, grommela Livai? Tu m'as tous appris pour tout me prendre... Vous êtes vraiment cons parce que Eren ne voulait pas devenir roi. Vous auriez pu vous arranger avec Sieg qui convoitait le trône. Il a quand même du sang royal. Vous auriez pu épargner tellement de vies.

- C'est un peu tard pour les remords, non?

Je fixais le prince qui disparaissait avec les autres capsules.

- Bon... assez discuter, emmenez moi ça aux fers. Il faut organiser un évènement, tout le peuple doit assister à votre exécution.

On me releva de force mais je tombais malgré moi. Je me sentais tellement faible. Les gardes pestaient mais je ne les entendaient que très peu car je sombrais petit à petit dans le sommeil.

Quand je me réveillais, j'étais allongé sur un sol froid et blanc. Je relevais la tête et vis que j'étais entouré de vitre teintées en bleu. Je suis enfermé, je me relevais et posai ma main dessus.

La vitre était élastique et prenait la forme de ma main. Je la poussais vers l'extérieur mais je fus bloqué.

Livai était assis dans la cellule en face de moi. Il avait sa tête entre ses genoux. Mikasa était allongée dans celle d'à côté, elle regardait le plafond en jouant avec une bulle qui semblait de la même matière que les vitres.

- Qu'est-ce qu'il s'est passé?

Livai me lança un regard noir et serra la mâchoire.

- On va être tué, murmura Mikasa, comme mes parents et mon frère.

- Toute la Résistance?

- Non, il semblerait que nous soyons les seuls qui intéressons Sieg. Nous n'avons pas vu Hanji, ni les autres...

- C'est une bonne nouvelle...

- Une bonne nouvelle, siffla Livai? Tu t'es foutu de notre gueule du début à la fin!! Tu nous as fait croire que tu était le prince!!

Même Mikasa me lança un regard sévère.

- Je suis sincèrement désolé! Mais je pensais que tout ceci était un rêve. Qu'est-ce que vous auriez fait à ma place?! J'ai voyagé dans le temps grâce à un livre, c'est complètement inimaginable! Et puis vous ne saviez pas l'enfer que je vivais dans mon monde!

- L'enfer!? Notre royaume est foutu. Nous avons placé notre espoir en un gamin qui prétend en être un autre. Ils vont tous nous tuer, toute la résistance va y passer! Ça va être la fin de Polanis si Sieg prend les pleins pouvoirs de ce monde. La faible humanité qui avait réussi à se créer va s'autodétruire.

- Eren, comprend notre colère. J'ai l'impression que mes parents sont morts en vain. Livai a donné sa vie pour ce royaume et pour le prince, et on vient de définitivement le perdre.

- Je suis désolé...Tu sais, tu es aussi ma sœur. Et je t'aimais tellement fort dans ma vie Mikasa! Et même toi, Livai... Vous existiez tous les deux dans le passé.

- Je me fous de savoir ce que fais mon double du passé.

- Ce que je veux dire, c'est que je ferai tout pour vous. Même si je n'étais pas le vrai prince, je voulais vraiment vous aider à sauver ce royaume. Je suis désolé de vous avoir menti, mais je pensais vraiment que ce monde faisait parti du fruit de mon imagination.

- Tch...

Les portes s'ouvrirent et des gardes rentrèrent. Ils ouvrirent nos cellules et nous attrapèrent pour attacher des menottes à nos poignets.

- O...où vous nous emmenez?

- Ta gueule et avance!

Livai se retint de riposter mais il se calma quand ils pointèrent leur arme sur nous.

On sortit de la prison pour monter vers les grandes salles somptueuses du château. Tous étaient vides et silencieux.

Mon cœur battait à cent à l'heure. Mon regard croisa celui de Livai, il était blanc comme un linge. Il savait que l'heure était venu lui aussi. Mikasa avait de grosses larmes qui coulaient sur ses joues.

Je vis dans une grande salle un portait d'un homme blond avec des lunettes à côté d'un femme blonde également. Il me faisait penser à mon père.

Nous arrivâmes dans une grande cours, sûrement une sorte de théâtre. Il y avait des centaines de personnes assise autour. C'est ça... le royaume de Polanis...

- Le moment que vous attendez tous est enfin arrivé...

Ils nous faisaient avancer vers le centre de l'arène où était posté une estrade avec une grande machine, une guillotine.

Mes deux compagnons la virent aussi et on s'échangea des regards terrorifiés.

- Le destin du peuple bascule aujourd'hui... La mort du prince marque la fin de la tyrannie!

Un homme sur la balustrade parlait au peuple, c'était le même que sur le portrait.

- Avec la disparition d'Eren, c'est l'espoir qui renait dans les cœurs, la chaleur sera bientôt de retour dans tous les foyers du royaume.

- Eren... murmura Mikasa, vu qu'on va mourir ici... Je... Même si ce n'était pas les bonnes circonstances, je suis heureuse de t'avoir connu.

Malgré son sourire discret, ses yeux étaient remplis de larmes.

- J'ai compris que tu m'aimais beaucoup... dans ton monde.

- Oui... de tout mon coeur...

- L'honneur de la décapitation est réservé au prince, fit Sieg en s'approchant. Après l'exécution, les deux autres seront passés au fil de l'épée et jetés dans la fosse commune.

- Pourquoi tuer Eren, il n'est pas le vrai prince, demanda Livai?

- Le peuple a besoin de voir le fils de Carla. Et de savoir que je suis désormais leur seul roi.

- Un roi qui aura assassiné toute sa famille pour le devenir, siffla Livai.

Sieg lui affligea une énorme gifle qui lui fit tourner de l'œil.

Livai releva la tête, l'arcade sourcilière en sang et la respiration bruyante. Il le fixait avec un regard glaçant.

- Un jour je te buterai... murmura-t-il.

- Mais oui, c'est ça... fit Sieg en faisant signe à bourreau.

Celui m'attrapa les mains pour me diriger vers la machine. Je me débattais comme je pouvais mais il était largement plus fort que moi.

- N'aie pas peur gamin, ce n'est qu'un moment à passer... Crois en ma vieille expérience.

Il me força à m'accroupir et posa ma tête sur le rebord de la guillotine.

C'est donc ainsi que ma vie va se finir. Le rêve s'est vite transformé en cauchemar. J'ai tout perdu.

Je vais mourir ici, face à des gens qui ne m'aiment pas ou qui ne me connaissent pas. Je ne reverrai plus jamais mes parents, Mikasa, Livai...

Le bourreau actionna le levier et je sentis la machine bouger au dessus de moi. Je fermais les yeux. La lame n'était qu'à quelques centimètres de mon cou...

Mais quelque chose de très gros me passa au dessus de ma tête. Je me relevais légèrement et vis le bourreau au sol, plusieurs lames transperçant son abdomen.

Je relevais la tête et vis plusieurs griffors au dessus de moi.

- Aux armes!!! Nous sommes attaqués!!!! Cria Sieg avant de se réfugier dans le château.

Des gens que je reconnaissais comme de la résistance se mirent à attaquer les gardes. Je vis Livai et Mikasa se faire détacher et monter sur des griffors.

Je soupirai, rassuré regardant les griffors repartir. Puis Hanji vint à moi, Livai qui était assis derrière me tendit la main.

- Aller, dépêche toi avant qu'ils appellent du renfort!

Je montais sur le griffor et on fuit rapidement l'horrible château. Je regardais de loin les habitants fuirent à cause de l'attaque, nullement protéger par les gardes qui sont partis voir Sieg.

~~~

La Résistance s'était réfugiée dans une grotte dans les montagnes. Il y restait un ancien camp qui est assez vieux maintenant.

Depuis mon arrivée, j'ai été mis à part dans une pièce mais je les entendais se disputer d'ici. J'ai vraiment foutu un beau bordel avec mon mensonge. Je ne sais même pas pourquoi ils m'ont sauvé.

De plus, j'ai vraiment la tête très lourde et je me sens très mal. Ça fait plus d'une semaine que je suis à Polanis. Je me demande si c'est à cause de mon enveloppe à mon époque que je me sens aussi mal.

Hanji rentra dans la pièce avec Livai et Erwin. Je vis le regard sévère des deux hommes. Seule Hanji était calme, elle s'assit à côté de moi.

- Qui es-tu, demanda froidement Erwin? Et pourquoi es-tu comme le prince?

- Erwin, t'écoutes ce que je te dis, il n'est pas de ce monde! Pesta Livai.

- Pfff très bien, je vais essayer de croire à ton mensonge... C'est quoi ton vrai prénom?

- J...je m'appelle vraiment Eren.

Je vis les points d'Erwin se serrer.

- Je suis né en 2004 avant... la destruction de mon monde. Je fais ce voyage dans le temps grâce à un livre que j'ai trouvé dans la bibliothèque de mon lycée. Il suffisait de m'endormir après avoir lu le livre et je me réveillais ici. Et dès que je me réveillais, je revenais dans mon monde. C'est à cause de ça mes évanouissements. Et vu que ce monde est... tellement différent du mien, je pensais que c'était un rêve, donc je n'ai pas réagi. Mais non, vous existez vraiment.

- Mais tu nous connaissais? Tu t'es souvenu de mon prénom la première fois, demande Hanji.

- Vous existez en 2021, vous avez un an de plus que moi et vous êtes dans mon lycée. Vous avez tous des jumeaux du passé.

- Mais pourquoi toi, tu es revenu?

Je triture mes mains.

- Le prince... Eren est mort. Je suis là pour le remplacer le temps de sauver le royaume. Après je repartirai. On m'a donné une pierre pour que je puisse rester aussi longtemps que je le veux à Polanis. Mais le problème, c'est que je l'ai perdu. Je ne peux pas rentrer chez moi et... je commence à m'affaiblir.

- Si on croit tout ce que tu nous racontes. Il y a un toi en... 2021 qui dort depuis longtemps, fit Hanji en réfléchissant.

- Tu dois être en danger de mort. Tu n'as normalement rien à faire ici aussi longtemps.

- Je... Il faut que je rentre chez moi, le temps que je me sente mieux et après je reviendrai pour vous aider.

- Mais tu n'es pas le vrai prince, rétorqua Erwin. Tu es un simple adolescent!

- Vous croyez que j'ai demandé ça!? C'est mon rôle ici, être le prince, parce que vous sommes les mêmes. Le même sang coule dans nos veines, nous avons la même famille, nous aimons les mêmes personnes!! Pour Polanis, je suis le prince. Et en plus, ils ne m'ont pas vu mourir, je représente leur seul espoir.

Il y eut un silence où tout le monde se regardait.

- Ecoutez... je ne vous demande pas de me croire, mais vous n'avez pas le choix, vous devez me faire confiance. Je veux aider ce royaume car il m'a redonné l'envie de vivre, de me battre. Je suis prêt à mourir pour vous.

- Je... Il faut qu'on réfléchisse, fit Erwin en sortant de la pièce.

Je soupire pendant qu'Hanji se lever:

- Viens me rejoindre à mon labo, je vais t'ausculter.

Livai resta seul dans la pièce avec moi. Je sentais son regard lourd et le silence me pesait.

- Tu t'es fait passer pour l'homme que j'aimais...

Je serre les lèvres, sa voix était déchirante.

- Je suis désolé...

- Ça ne sert à rien, je ne te pardonnerai jamais. De toute façon, une fois le royaume sauvé, tu t'en vas!

Il sortit en claquant la porte. Je me retrouve à nouveau seul dans la pièce.

Pourquoi je foire tout?

~~~

- Ton état se dégénère, mais je n'arrive pas à voir d'où cela vient. Tu es entrain de t'affaiblir, tout ton organisme te lâche.

- Je commence à avoir un point lourd sur la poitrine.

- Hum... Ce n'est pas bon signe, ton enveloppe doit être au plus mal. Tu dois être dans un coma surveillé car tu es quand même nourri artificiellement.

- C...comment tu sais tout ça?

- Une simple intuition, ils faisaient beaucoup ça à ton époque.

Elle releva le regard de son ordi et soupira:

- Alors... tu viens de l'ancien monde. Avant la destruction l'humanité, c'est quand même fou. Et il te suffit de lire un simple livre pour venir ici. Si ce n'est pas une intervention divine...

- Et bah les dieux, ils ne m'aident pas trop...

- C'était quoi cette pierre? Et qui te l'a donné?

- Elle avait la forme d'un rubis rouge. Je devais m'endormir avec pour rester ici. Sans cette pierre, je suis bloqué ici.

- C'est de la magie?

- Hanji... Je viens d'un autre monde, si ça ce n'est pas magique.

- Comment quelqu'un de ton monde possédait cette pierre?

- C'était... une personne qui avait connaissance du monde de Polanis. Mais il n'en faisait pas parti, je pense...

Je me retiens de dire à Hanji que c'était Kenny qui m'avait donné la pierre. Il m'a piégé, je suis bloqué ici.

- Tu ne sais pas qui c'est?

- Non... je ne l'ai jamais revu.

- Bon... nous sommes dans une impasse, fit-elle en s'asseyant sur son siège. La Résistance s'est affaibli, nous avons perdu le château, tout notre matériel! Et Sieg devient chaque jour un peu plus fort.

Elle enleva ses lunettes et se frotta les yeux.

- Je suis si fatiguée, murmura-t-elle. Dix ans de guerre, tout ça pour ça.

Je suis rongée par les remords.

Elle le vit et remet ses lunettes.

- Ne t'en fait pas pour ça! L'important est que l'on trouve un moyen de te faire rentrer chez toi. Je suppose que ton monde est très différent du nôtre!

- Hem oui... Il est différent mais ça ne veut pas dire qu'il est mieux.

- Tu es aussi lancé dans une guerre civile?

- Non... J'ai des problèmes un peu plus personnels. Ma vie est beaucoup plus calme là bas. C'est pour ça surtout que je me rendais à Polanis. Je m'y sentais si bien et vous étiez si gentils avec moi. Même si vous m'aimiez parce que vous pensiez que j'étais le prince.

- Tu ne sais pas à quel point tu lui ressembles car tu nous as tous eu. Même Livai et Mikasa, avec qui le prince était très proche. 

- Ils ne sont pas différent de ceux de mon monde... Mikasa était ma soeur et j'aime Livai. 

- Pouvoir te ramener chez toi est au dessus de mes compétences. Il faudrait savoir où est cette pierre rouge.

- Oui... je voudrai rentrer chez moi.

___

- Le pauvre... Personne ne comprend ce qu'il a. Le docteur Brezenska s'arrachait les cheveux! S'exclame une infirmière de l'hôpital privé de Tokyo.

- Il est si jeune, à peine 17 ans! Il parait que ses parents ne le quittent pas! Ca doit être difficile pour eux... répondit sa collègue.

- Ne m'en parle pas, sa maman ne cesse de pleurer. En plus de ça, ils avaient déjà perdu leur fille il y un an. Elle avait fait une overdose de somnifère. 

- Je crois qu'ils sont rentrés se laver et se changer. Ils n'ont pas dormi de la nuit. 

- Pas étonnant, il a fait un arrêt cardiaque durant la nuit. J'étais de service! Les médecins ont eu de la peine à faire redémarrer son cœur. 

Elles arrivèrent devant la chambre 305.

- Bon... Je vais lui remettre du glucose, fit l'une en ouvrant.

Dans la sombre chambre, au milieu de la pièce, dormait Eren Jaeger depuis maintenant une semaine. Il était dans un coma profond et dangereux qui pourrait très bien lui couter la vie...


A suivre

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