Mary était fatiguée. Toutes les nuits, des hommes ivres venaient crier à ses fenêtres des insultes, des injures proférées à son encontre. Après tout, la reine d'Ecosse déchue était l'ennemie de la reine, qui rayonnait au sein de l'Angleterre.
Encore une fois, elle n'avait pas dormi, restant à contempler le paysage en espérant voir son fils James arriver pour la sauver. 

  Comme chaque nuit, Mary restait seule. Elle n'avait pas le courage de pleurer, pas le courage de penser à autre chose qu'à son passé détruit. Et dire qu'auparavant, à une époque révolue, la reine vivait avec François, était reine de France et d'Ecosse, et pensait vivre âgée avec son époux et tous les enfants qu'ils auraient eu ensemble. 

  Un rêve, une illusion, François était mort dans ses bras en ne laissant derrière lui qu'un souvenir, ainsi que la tristesse immense que ressentait toujours Mary des années après. Qu'est-ce qu'il lui manquait ! Qu'est-ce qu'elle regrettait toutes leurs disputes, toutes ces choses qui l'avait empêché de vivre éternellement avec lui ! Qu'est-ce qu'elle regrettait le temps perdu, alors qu'il était encore là, à songer au pouvoir et à toutes ces choses futiles par rapport à leur amour !

  Chaque matin, lorsque le soleil se levait, que le calme revenait aux fenêtres de la souveraine, Mary priait pour que tout ceci ne soit qu'un cauchemar qui s'éternisait chaque jour. Puis, elle tournait en rond dans sa chambre, essayant de ne pas rester inactive et de se donner l'impression qu'elle vivait.

  Elizabeth avait été clémente, enfin... Clémente, tout dépendait pour qui : Mary était enfermée dans une chambre simple, au lit de prisonnier et à la simple coiffeuse, où était placé un miroir que la reine ignorait soigneusement, préférant ne pas croiser son regard dans le reflet. Pourquoi le faire, si c'est pour qu'elle remarque ses cernes, ses rides, ses marques de fatigue apparentes ? 

  Désormais toujours vêtue de noir, Mary regrettait cette époque où elle revêtait les plus belles robes de la Cour de France, celles dans lesquelles elle se sentait si belle ! 

  Son Ecosse natale lui manquait tellement, ses champs où elle pouvait passer des heures à courir avec ses chiens également ! Enfermée là, l'angoisse la saisissant à chaque instant, imaginant qu'Elizabeth veuille se venger de ses tentatives de trahison. Mary, décidée à se sauver, avait tout tenté pour s'enfuir et regagner son Ecosse pour être enfin libre.

  L'espoir que son fils vienne la sauver l'habitait, encore et toujours, malgré les menaces d'Elizabeth. Depuis que Mary avait fomenté des complots contre elle, toujours ratés évidemment.

  Les baisers, sourires et danses d'antan paraissaient lointaines, comme un rêve. Elle avait l'impression que son passé était d'un de ces rêves qu'on vit la nuit et dont on ignore si c'était le fruit de notre imagination ou si c'était la réalité, tant les choses étaient claires, précises et détaillées.

  Mary se demandait si l'époque où elle chevauchait son cheval, épée dans le fourreau, prête à reconquérir son royaume, était bien réelle, ou si tout ça n'était qu'un vestige d'un de ces rêves. Peut-être que l'isolement, la solitude et le désespoir la rendait folle ? Elle l'ignorait.

  En tout cas, Mary souhaitait juste être libre. Mary souhaitait s'en sortir.

  Mais, lorsque le jour fut venu où elle dût s'envoler, on vit une unique larme rouler sur sa joue, destinée à la terre où son époux François était enterré. Unique larme, qui coula encore jusqu'à ce qu'elle se réveille à côté de lui, prête à courir pour sa liberté.

  Laissant son fils seul sur Terre, définitivement seul et orphelin comme sa mère lorsqu'elle était au pouvoir.

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  Un petit OS sur Reign, et sur le dernier épisode de la saison 4 ! J'espère que ça vous a plu, c'était très court x) J'ai eu quelques difficultés à l'écrire, j'espère que ça correspond quand même à l'image de Mary ^^ Elle est géniale, je trouve :))

  A bientôt !

Lysance