lettres

(contient des spoils et des références à d'autres œuvres que TPN, ce sont des lettres qu'aurait écrit Ray à certains moments de sa vie et qu'il aurait conservés dans un cahier. Emma les trouvent et se met à les lire.)

« Cher je ne sais pas qui, un peu tout le monde je crois,

Aujourd'hui, c'est la veille de mes 12 ans. Demain, je serais livré.

Non, demain je serais mort d'une mort que j'ai choisi : je vais me brûler vif pour sauver Emma. Celui qui lira cette lettre me prendra sûrement pour un fou. Je ne le suis pas... Peut être que si, en fait.

Je suis fou de désespoir, fou de voir tout le monde mourir autour de moi. Je crois que ça m'as rendu complètement dingue.

Il reste 4h, 52 mn et 23 secondes avant mes 12 ans, 18 secondes, 17 secondes, 16 secondes, 15 secondes...

Je n'ai jamais vraiment aimé les maths. Ni les études d'ailleurs.

Je vais crever, cette lettre va brûler : autant se confier.

Je n'était pas un génie. À nos 4 ans, Norman, Emma et moi, on a passé notre premier test journalier. Norman a eu 300/300, Emma a eu 300/300, j'ai eu 90/300. C'est peu. Je pouvais voir dans le regard de mama que je serai vite livré. Sauf que voulais vivre.

Je détestais étudier, je détester lire. Normal, à 4 ans.

J'ai pris sur moi et j'ai travaillé. À mes 6 ans, j'ai obtenus 300/300. Je suis devenu un génie par moi même, à même pas 6 ans.

Ce qui m'as posé le plus de problème, ce sont les maths. J'étais vraiment très mauvais, au début.

La première chose que j'ai apprise en math, pendant mes études solitaires, c'est qu'en math, entre 0 et 1, il y as l'infini. C'est drôle non ? De se dire que l'infini a un début et une fin.

Il y a une infinité de nombres, entre 0 et 1.

Il y as une infinité de jours entre la naissance et la mort.

0 commence puis on choisit de dire 1, fin de l'infini.

La vie commence et on choisit d'y mettre une fin, fin de l'infini.

Plutôt étrange, non ? Depuis ma naissance, j'ai vécu une nombre de jours précis. 4379, demain, ça aurait fait 4380. Par contre, depuis ma naissance, j'ai bien vécu une infinité : une infinité d'instants.

J'ai détesté vivre sauf quand Norman et Emma était avec moi. Là, je me sentais bien, heureux, méritant d'exister.

Emma, si tu lis cette lettre, merci à Norman et toi. Vous m'avez offert une infinité d'instants depuis 0. Pardonne moi d'y mettre 1.

Ray. »

« Cher personne qui lit cette lettre,

Nous sommes sous terre depuis 2 jours. Musica et Son-ju nous guide dans les galeries pendant la journée.

Là, c'est la nuit. Emma n'arrivait pas à dormir. Du coup, elle a voulu dormir avec moi. Maintenant, elle dort. Pas moi.

La sentir prés de moi, ça me garde éveiller. Pour passer le temps, j'écris.

Je m'entend bien avec Jemima et Chris, maintenant.

Je crois que je n'ai rien d'autre à dire, je commence à avoir sommeil.

Bonne nuit.

Ray. »

« Cher personne connue ou inconnue, peu importe,

On est sur le chemin pour Goldy Pond, c'est l'espèce de vieux dingue qui nous guide. Il refuse toujours de nous dire son prénom. Perso, je m'en fous total, mais pas Emma.

Emma, elle dort contre moi, là. C'est mon tour de garde, elle avait froid, j'avais froid, du coup, on s'est mis l'un contre l'autre.

Elle sent bon. Elle sent vraiment incroyablement bon. Elle se réveille, c'est son tour de garde.

Je vais dormir un peu...

Bonne nuit.

Ray »

« Emma, tu es morte ?

Ça fait 3 semaines que tu es couchée dans ce lit. Ça fait une semaine qu'on est tous rentré de Goldy Pond.

Emma, tu es morte ?

Lewis t'as transpercé le ventre. Tu ne te réveille toujours pas. Tu es là, couchée dans ce lit, entourée de draps blancs, tu ressemble à un ange.

Emma, tu es morte ?

Je ne veux pas que tu meurt, Emma. J'ai perdu Norman, j'ai fait des dizaines et des dizaines de deuils. Je refuse de faire le tien ! Tu m'entends, Emma ? Je refuse !!!

Tu sais, Emma, quand j'étais petit, je ne voulais plus voir ma famille être livrée, partir, mourir. Et puis, un jour, quelqu'un a été livré, je devais avoir 8 ans, et ça ne m'as rien fait. De ce jour à la mort de Norman, je me suis senti vide. Je ne souffrais plus de la mort de mes frères et sœurs, ça me laissait indifférent.

Je ne les voyais plus comme des vivants mais comme des futurs morts. Du coup, je n'avais plus mal. Le seul problème, c'est que Norman n'était pas un futur mort, c'était un vivant. Le seul problème, c'est que tu n'es pas une future morte, tu es une vivante.

Emma, tu es morte ?

Je ne veux pas que tu meurt, Emma. Emma, tu es morte ? Pourquoi tu ne te réveille pas, Emma ? Je veux que tu revienne, Emma. Je ne tiens pas le coup sans toi, Emma. Emma, tu es morte ? Reviens Emma. Laisse moi mourir avec toi, Emma. Emma, tu es morte ? Je ne veux pas, Emma.

Tu sais, Emma, tu es belle. Quand t'as les yeux ouverts, tu es belle. Quand tu souris, tu es belle. Sois belle, Emma. Sois belle, Emma. S'il te plaît, sois belle, Emma.

Emma ?

Je t'aime Emma.

Reviens-moi Emma.

Dis que tu m'aimes aussi, Emma.

Aimes-moi, Emma.

Je t'aime Emma.

Emma.

Emma.

Emma.

Emma.

Emma.

Emma.

Ma.

Ma.

Ma.

Mama.

Mama.

Emma.

Mama.

Emma.

Mama.

Emma.

Mama.

Emma.

Mama.

Pourquoi j'écris « mama », Emma ? Parce qu'elle me manque aussi ? J'ai besoin des femmes de ma vie, Emma. J'ai besoin de ma mère. J'ai besoin de toi. Je n'en peux plus, Emma. Emma, tu es morte, Emma ? Je ne veux pas que tu meurt, Emma. Je crois que je deviens dingue, Emma ? Aide-moi, Emma.

Emma, j'ai peur, j'ai froid. Je ne me sens pas bien, je crois que vais m'évanouir. Yugo me dit d'aller dormir. Mais je ne veux pas dormir. Je veux être avec toi, Emma. Reviens, Emma. Sois pas morte, Emma.

Sois belle, Emma.

Je t'aime, Emma.

Ray »

Emma était en train de pleurer. Ces lettres qu'elle venait de lire n'étaient qu'une petite partie de toutes les lettres écrite par Ray, durant son adolescence. La jeune femme de 25 ans ne pouvait pas retenir ses larmes. Elle était à genoux dans sa chambre, ses longues mèches rousse lui tombant sur le visage.

« On est rentré, mon amour ! »

Ray, 26 ans, entra dans la pièce et remarqua sa petite amie en pleure. D'abord étonné, il remarqua ce qu'elle avait dans la main et soupira en venant la prendre dans ses bras.

« Je t'avais dit de ne pas les lire !

-Il... Il fallait... Que je... Les lisent ! Que je comprenne ! »

Ray soupira et embrassa tendrement la jeune femme.

« Pourquoi tu pleure, maman ? »

Isabella, surnommée Bella, 5 ans, venait de découvrir sa mère en pleure et courut dans ses bras pour la consoler. Ray les serra toutes les deux dans ses bras.

« Cher je ne sais toujours pas qui,

Je suis un homme heureux.

Ray. »

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