Je tiens à vous prévenir que j'ai eu cette idée à 2h20 du mat', que j'avais quasiment pas dormi la veille et que j'ai écrit ça sur un coup de tête. L'inspiration frappe quand elle veut.
Je vous dit aussi que cette fois ce n'est pas un x reader mais un x oc (dont je n'ai pas fait la fiche encore), et que ça ne se déroule pas dans l'univers de l'attaque des titans.
Ça fait 1 448 mots, c'est très long pour moi. Bon bref, sur ce bonne lecture, j'espère que ça va vous plaire !

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Il essayait de parler, de donner son avis, mais sa Voix était partie, le laissant à la merci de la volonté des autres. Il pouvait toujours parler oui, mais sa Voix, sa Volonté propre était partie. Peut-être même n'en avait-il jamais eu. Il ne savait pas, plus. Il se laissait alors balloter par les vagues des désirs des autres, faible radeau qu'il était. Sans sa Voix, il n'était rien. Il savait ce qu'il voulait, au fond de lui il le savait par cœur. Mais il ne pouvais plus le dire, sa Voix était partie.
Alors il essaya de partir aussi. Une fois, deux fois, trois fois. Il essayait de temps en temps, quand la présence et la Volonté des autres était moins présente. Mais il ne réussissait pas.
Les autres lui demandaient pourquoi essayait-il de partir, sans comprendre que sa Voix l'avait abandonné. Elle l'avait laissé seul, sans défense, face à toutes ces autres Voix qui le submergeaient. Il se noyait, coulait à pic.

Et quand il allait sombrer pour de bon, quand il essaya de partir pour la dernière fois, alors qu'il allait enfin réussir, une main surgit et le sortit des flots. Une main inconnue, avec derrière un avant-bras, puis un coude, un bras, une épaule. Un peu plus haut, la main avait aussi un cou, et un visage. Un visage fin, avec des cheveux brun qui retombaient dessus. Un visage qui avait l'air déterminé.
L'inconnu lui demanda pourquoi il faisait ça. Mais comment l'expliquer à quelqu'un, lorsqu'il ne se l'expliquait même pas à lui ? Comment mettre des mots exacts sur ses sentiments ?
Alors, l'inconnu se releva et, dépliant sa grande taille, lui tendit la main pour que lui aussi se relève. Et quand il se fut relevé, le grand garda sa main dans la sienne et lui raconta. Il lui raconta son histoire.

L'inconnu non plus n'avait plus, ou pas, de Voix. Lui aussi s'était fait transporter par les autres, à vivre d'autres vies en obéissant, à être tout le monde sauf lui. Sans sa Voix, il n'était rien. C'est ce qu'il pensait. Mais au fond de lui, une lueur grandissait, prenait de plus en plus de place. Cette lueur un peu bizarre, mais néanmoins chaleureuse, n'était pas une nouvelle Voix, ou une Volonté rien qu'à lui.
Le grand lui expliqua qu'aujourd'hui non plus, il ne savait toujours pas ce qu'était cette lueur, mais qu'elle l'avait poussé à chercher des gens comme lui, sans Voix. Il n'en avait pas beaucoup trouvé, et les rares fois il était arrivé une seconde trop tard. Sauf pour un. Il avait réussi à en sauver un, un seul. Un petit blond, discret, qui ne savait pas ce qu'était une Voix exactement, un petit garçon perdu au milieu des rêves des autres.
Ce petit garçon était resté quelques temps avec le grand, puis était partit, il ne savait comment, un jour ou une nuit.

Alors, le noyé resta avec l'inconnu, qui au fil du temps fini pas ne plus être tellement un inconnu. Ils apprirent à se connaître, et finirent par se dire leurs noms. Le grand se nommait Bertholdt, et l'autre Liam. Ils devinrent amis, et bientôt leur lien se renforça encore et ils devinrent inséparables, presques siamois.
Ils étaient toujours ballottés par ces immenses vagues qu'étaient les autres Voix, mais ils était tout les deux, et seul cela leur importait.

Et un jour, Bertholdt pensait avoir compris ce qu'était cette lueur qui prenait tant de place. C'était de l'espoir, l'espoir de rester avec son ami pour toujours, l'espoir de trouver un jour sa Voix, l'espoir de réussir un jour à vivre comme il le voulait, et pas comme les autres le décidaient pour lui.
Il en parla à Liam, qui lui avait avoué il y a quelques temps avoir lui aussi l'impression qu'il avait une lueur, ou plutôt une braise, à la place de son cœur. Les deux garçons étaient à présent remplis de ce qui semblait être de l'espoir, et essayèrent tant bien que mal de devenir eux, de trouver leur Voix.

Et quelques temps plus tard, Bertholdt trouva sa Voix. Sa Voix, sa Volonté, rien qu'à lui. Il était tellement heureux. Il pouvait enfin dire ce qu'il pensait, faire ce qu'il voulait, être qui il était. Mais ce n'est pas pour autant qu'il oublia son ami, qui lui ne trouvait pas sa Voix.
Ils essayèrent, esperèrent, mais il ne trouvait toujours pas sa Voix. Peut-être ne la trouverait-il jamais.

Alors il réessaya de partir comme sa Voix l'avait fait. Il échoua, une fois de plus. Bertholdt l'en avait empêché. Il prit son ami plus petit dans ses bras, en pleurant. Plus jamais il ne voulait que Liam essaye de partir. Plus jamais. Il lui était devenu trop précieux pour le laisser partir. Il lui fit jurer de ne plus essayer de partir, même si le plus petit en avait envie. Il promit. Et Bertholdt continuait de pleurer, le cœur brisé par la tentative de son ami. Et Liam se mit à pleurer aussi.
Ils pleurèrent tout les deux l'un contre l'autre pendant un temps que personne ne connaîtra jamais, et quand ils eurent fini de pleurer, ils collèrent leurs fronts, les mains de l'un sur les joues de l'autre et l'inverse. Et ils se jurèrent de ne jamais laisser l'autre. Jamais. Pour sceller leur promesse, ils s'embrassèrent, instinctivement, comme pour ne jamais oublier ce moment. Ils en rougirent et se séparèrent mais au fond ils savaient tout deux que cela ne les avaient pas vraiment dérangés.

Et Liam trouva sa Voix. Il la retrouva enfin. Lui qui l'avait perdu à sa naissance, il retrouvait enfin celle qui l'avait abandonnée. Enfin, il pouvait vivre, être, parler comme il le souhaitait.
La première chose qu'il dit avec sa Voix, avec la sienne, de son propre avis, fut pour Bertholdt, son ami, son sauveur, et peut-être plus que son meilleur ami finalement. Il lui dit tout simplement "Je t'aime.".
Et Bertholdt, avec un grand sourire, répondit à son ami, son naufragé, et peut-être plus qu'un sans-Voix perdu finalement. Il lui répondit tout simplement "Je t'aime aussi.".

Et cet ainsi que ce termine cette histoire, l'histoire de Bertholdt et Liam, du sauveur et du naufragé, de la lueur et de la braise, qui signifient peut-être finalement plus que de l'espoir.

☆

-Hum...
-Ça va ?
-J'ai fait un drôle de rêve...
-Il ne t'as pas fait peur ?
-Non c'est bon, mais je n'arrive plus à me souvenir ce que c'était vraiment...
-Est-ce que c'est si important ? C'est le week-end...
-Non tu as raison, je vais essayer de me rendormir.
-Tu veux dormir toi ?
-T'es irrécupérable Berth...
-Ça doit faire longtemps que tu le sais Liam, non ?
-C'est pas faux...
-Je t'aime.
-Moi aussi.
-Je sais.

Et les deux amoureux se rendormir, ou pas, sous leur couverture, dans leur maison, loin des Voix et de tout les ennuis...