Marco x Ace
Coucou !
Oui je sais je publie plus trop souvent sur ce recueil pour la simple et bonne raison que les ship qui s'y trouvent dedans ne m'intéressent plus tant que ça. Mais même si j'ai un peu perdu mon intérêt pour eux, parfois y'a des idées qui me viennent en tête et je peux pas m'empêcher d'y écrire dessus quand même, donc je publie occasionnellement quand l'envie m'en prend et que j'ai une bouffée d'inspiration soudaine mdr
C'est pourquoi je me retrouve ici avec un Marcace. Mais la raison c'est aussi parce que j'avais déjà promis un Marcace avec le point de vue de Marco à quelqu'un, parce que d'habitude c'est toujours du point de vue de Ace (en général j'aime faire le point de vue de Ace parce que ses pensées sont toujours drôles à faire mdr. Donc bon attendez vous à un peu plus de sérieux avec le point de vue de Marco) Sur ce sur ce, je vous laisse
⚠️PS : je préviens que j'ai écrit ça alors que j'étais incroyablement crevée et que même si j'ai normalement corrigé le chapitre, il doit sûrement y avoir encore des fautes. Mes yeux sont tout simplement morts à l'heure actuelle. Mon cerveau marche tellement mal en ce moment que je pourrais même avoir oublié d'écrire un passage de l'histoire et m'en rendre compte que 2 jours après T_T⚠️
Quand Marco et Ace sont indéniablement amoureux l'un de l'autre, que les commandants sont au courant et qu'ils font leurs petits commentaires à côté au plus grand désespoir de Marco.
5141 mots
En fin de soirée, quand je termine enfin ma carte, je sens la fatigue me tomber dessus comme une masse. Bien que c'est l'une de mes activités favorites, dessiner une carte me prend tout mon temps et toute ma concentration, surtout que je dois accomplir cette tâche avec rigueur et précision. De plus, la longue journée que je viens de passer n'aide en rien à soulager mon épuisement.
Je laisse échapper un long soupir mais un léger sourire prend rapidement place sur mes lèvres quand je lève la carte pour la regarder. Je suis assez satisfait du résultat et maintenant que j'ai enfin accompli tout ce que je voulais faire, je ne souhaite qu'une chose : aller me coucher.
Alors que je me levais pour me diriger vers mon lit et m'apprêtais à y tomber la tête la première, quelqu'un frappe à la porte. Un peu grincheux à l'idée de devoir repousser le moment que j'attendais tant, je lâche un "entrez" fatigué et peu enthousiaste. Je suis habituellement d'humeur massacrante quand j'ai envie de dormir.
La porte s'ouvre lentement et Izou passe sa tête à l'intérieur sans pour autant pénétrer entièrement dans la pièce. Ses yeux tombent directement sur moi qui suis posté en plein milieu de la chambre.
- Marco ! Tout le monde t'attend à la taverne, qu'est-ce que tu fabriques ? On a déjà commencé à trinquer sans toi.
Oh. C'est vrai. J'ai totalement oublié.
L'équipage a fait escale sur cette île il y a quelques jours - cette même île que je viens de finir de cartographier - et désormais, on repart demain. Mais avant de quitter définitivement cette île festive, on a décidé de passer notre dernière nuit dans une taverne pour boire comme des trous et se bourrer jusqu'à en tomber ivre mort sur le sol.
Tout l'équipage est parti il y a une heure, mais je suis resté sur le bateau parce que je voulais à tout prix finir ce que j'avais commencé dans ma cabine, la carte donc. Avec mon activité et la fatigue qui commençait à monter, j'ai complètement oublié que j'étais censé les rejoindre plus tard.
- Je crois que ça sera sans moi. Je vais me coucher, je suis fatigué.
- Hein ?! S'exclame Izou, visiblement pas vraiment ravi de cette nouvelle. C'est notre dernière nuit ici, c'est dommage de ne pas faire ça tous ensemble.
- Je sais yoi. Mais-
- Si il manque quelqu'un de l'équipage, ce n'est pas vraiment une fête.
- Oui, mais-
- En plus tu auras l'occasion de voir Thatch se payer des murs.
Oh. L'offre est soudainement très tentante. Ça me détend toujours de le voir se casser la gueule.
- Et puis Vista et Haruta sont en train de se mettre des bâtons dans le nez. Je crois que ces deux-là sont déjà bourrés-
- Mmm...
Je prends quelques secondes pour réfléchir à la proposition, pas encore totalement convaincu d'y aller. Au pire des cas, je me dis que je peux très bien y aller maintenant histoire de passer ne serait-ce qu'un petit moment avec l'équipage. Ensuite, je peux retourner me coucher si vraiment la fatigue m'assomme tant que ça. Je ne suis pas obligé de rester longtemps après tout.
- Et puis tu sais... il y a Ace..., tente une nouvelle fois mon camarade.
Je plisse les yeux dans sa direction et le fixe suspicieusement. Des questions plus différentes les unes des autres me viennent en tête, comme pourquoi est-ce qu'il a supposé que me dire ça allait me faire changer d'avis par exemple.
- ... Et c'est censé vouloir dire quoi ça yoi ?
- Hein ? Non rien, je t'informe simplement qu'il est toujours là-bas. J'ai pensé que cette information serait... je ne sais pas... importante pour toi ?
- ... Pardon ?
- Rien rien, laisse tomber, dit Izou en secouant la tête. Tu viens ou tu viens pas ?
- J'arrive. Donne moi juste quelques minutes.
- Nickel !
Izou referme la porte derrière lui pour me laisser me préparer. Avec un long soupir, je fais mon chemin jusqu'à la salle de bain afin de me passer de l'eau froide sur le visage. La glace posée devant moi renvoie mon propre reflet, ce qui me permet de prendre connaisance de mes traits plus que fatigués. Cette journée a aspiré toute mon énergie et je souhaite au plus tôt caler un rendez-vous avec mon lit. En tout cas, ce qui est sûr, c'est que je ne ferai vraiment pas long feu ce soir.
Alors c'est décidé : je vais simplement passer leur faire un petit coucou, boire un petit verre et m'en aller tout aussi rapidement. Cette soirée ne doit en aucun cas s'éterniser.
Avec ce nouvel objectif en tête, je descend du bateau et prend le chemin en direction de la fameuse taverne. Peu de personnes sont présentes dans les rues et dans les places, seuls les restaurants et les bars sont encore animés à cette heure-là. La majorité d'entre eux sont des pirates et la minorité reste des civils à fortes têtes qui parviennent à se faire une place au milieu de toute cette barbarie.
Après quelques minutes de marche, j'atteins finalement la taverne. Cet endroit-là est sûrement le plus animé de tous, étant donné que tout l'équipage de de Oyaji s'y trouve. Je pousse la porte d'entrée d'un geste de la main et le brouhaha incessant me parvient rapidement aux oreilles, ce qui me fait grimacer à cause de mon manque de sommeil.
Je me baisse pour éviter de justesse un verre qui vient d'être lancé par une personne au hasard, puis frotte mes yeux avec un soupir en me rendant compte que ce n'est définitivement pas ici que je vais trouver la paix.
- Marco ! Enfin t'es là ! On t'attendait mon vieux !
Je reconnais sans peine la voix de Thatch. Il arrive vers moi en titubant légèrement, un verre bien rempli à la main. Mon ami à la coupe assez atypique passe son bras autour de mon cou en rigolant comme un fou et en m'entraînant au bar. Il me fait m'asseoir et m'accouder de force et j'abdique sans chercher à résister. Je n'ai pas assez d'énergie pour ça de toute façon.
Cette soirée ne doit en aucun cas s'éterniser, hein ? Déjà, après avoir attiré l'attention de Thatch, c'est presque mission impossible. Il faudrait que je l'assomme pour qu'il me laisse partir.
- Qu'est-ce que tu foutais mon pote ?? Tout le monde a déjà commencé sans toi !
- Je te l'ai déjà dit Thatch. J'avais une carte à finir yoi.
- Aaaaah ouaaaais une caaaarte ! Répète-t-il bêtement. Jeune homme, du sake pour mon ami ici présent ! Dit-il au barman. Il est déprimé 24/24h et 7/7j, faut lui faire détendre son caleçon un peu !
- Thatch tu vois ce mur là-bas ?
- Eeeeuh...., il plisse les yeux en louchant sur l'endroit que je lui indiquais. Ouais ! Ouais je le vois !
- Il est beau hein ?
- Ouais il est pas mal. 'Fin c'est un mur quoi. Pourquoi, j'suis censé ressentir de l'attirance pour lui ? J'suis pas murophile Marco.
- Tu vas rapidement le devenir si tu continues à jouer avec mes nerfs, répliqué-je en menaçant de l'y encastrer dedans.
Il fait la moue.
- Hein ? Mais moi j'ai rien fait. Je suis juste un bon pote qui s'inquiète de la vie de son petit camarade. Sérieusement, on dirait que tu fêtes halloween toute l'année avec ton air sombre.
- Lâche moi la grappe yoi, dis-je dans un soupir en passant une main sur mon visage.
- Oh, toi t'es fatigué.
- Sans blague.
- Pourquoi tu n'es pas resté dans ta chambre dans ce cas ?
- Disons qu'Izou m'a un peu forcé la main. Il m'a dit qu'une fête sans l'équipage au complet n'est pas vraiment une fête et que ça serait dommage que je ne vienne pas yoi. C'est pour ça que j'ai décidé de venir un petit moment, mais je repars dans pas longtemps.
- Aaaah.
- Et aussi...
- Mmm ?
Je soupire pour la énième fois en me pinçant l'arête du nez. Avant de pouvoir continuer ma phrase, je descend les deux verres que le barman m'a apportés en très peu de temps, tellement que je ne les ai même pas sentis passer. Thatch me regarde faire en lâchant un sifflement d'admiration.
- Bah dis-donc, y'en a un qui avait soif. Mais sinon dis-moi, fini ta phrase.
- Et aussi... il m'a dit que Ace était là, dis-je tout bas avant de plonger mon regard plus loin devant moi pour éviter d'avoir affaire à un contact visuel avec lui.
-Oh.
- ...
- Oh !
- ...
- Ooooh~
- Fais-moi plaisir et tais-toi.
- J'ai encore rien dit !
- Mais je sens que ça ne va pas me plaire yoi.
Thatch hausse les épaules avant de tourner son tabouret pour se trouver dos au bar et face à la foule. Je le vois parcourir la pièce du regard puis il essaye à nouveau d'attirer mon attention en me donnant un petit coup de coude. Mon corps étant toujours tourné en direction du bar, je me contente de jeter un petit coup d'œil par dessus mon épaule pour découvrir ce qu'il me montrait.
- Il est là-bas ton petit protégé.
- Ace n'est pas "mon petit protégé", je grommelle. Il sait très bien se défendre tout seul, il n'est pas commandant de la deuxième division pour rien yoi, dis-je tout en essayant de le retrouver parmi toutes les personnes ici présentes.
- Oh oui, ça tout le monde le sait. Mais tu ne peux pas t'empêcher de le surveiller quand même.
- Je savais que ça n'allait pas me plaire.
- Mais rien ne te plaît.
- C'est faux.
- Oui c'est vrai, il y a Ace qui te pl-
- Le mur ?
- OK j'ai rien dit.
- Bien, yoi.
- Par contre tu m'épuises à tourner la tête de partout. Il est là, tu le vois pas ? Le gars qui s'est endormi dans sa nourriture là-bas.
- Oh. Exact.
Mes yeux finissent enfin par tomber sur le gamin en question. Son visage est complètement enfoncé dans son assiette et seule sa main tenant encore sa fourchette est en suspend.
Je me demande sincèrement s'il arrive à faire entrer de l'oxygène dans ses poumons comme ça, parce que son nez et sa bouche n'ont nulle part où respirer vu qu'ils sont actuellement dans son plat de riz.
Au final, je me dis que ce n'est même pas ses ennemis qui viendront à bout de lui. Ce gamin finira par se tuer de lui-même à cause de ses conneries.
Je le regarde au loin en me tapant le front avec la paume de ma main dans un geste profondément désespéré.
- Ouais. C'est toujours autant un phénomène, conclut le châtain.
- Je ne sais vraiment pas ce que je vais faire de lui yoi.
- Et bien déjà, ce qu'on pourrait faire c'est aller rejoindre leur table. Izou, Haruta, Joz et Vista sont tous là-bas. Je suis sûr qu'ils nous attendent.
- En effet.
Sans plus attendre, je récupère l'autre verre que le barman m'a laissé sur le comptoir avant de suivre Thatch à travers le carnage qu'était cette taverne. Les banquets et les fêtes sont toujours chaotiques de toute façon. Je remarque que des hommes volaient un peu partout en se bagarrant pour le plaisir.
Comme pour le verre de tout à l'heure, j'évite soigneusement le corps d'un pirate qui vient s'échouer sur le mur derrière moi avant de tranquillement continuer mon chemin.
Quand nous arrivons enfin à la table des quelques commandants qui se trouvent ici, Thatch fait remarquer notre présence en partageant son humeur jovial habituel.
- Les gars, je l'ai ramené ! La fête va pouvoir continuer !
- Ah tiens, on vous attendait, dit Izou en nous accueillant avec le sourire.
- Vous en avez mis du temps, continue Haruta.
- Peu importe, maintenant on peut à nouveau trinquer ensemble, suit Joz.
- Pardonne notre commandant ici présent qui ne peut pas te souhaiter un bon accueil, pour l'instant son visage est en profonde conversation avec son assiette, finit Vista en jetant un coup d'œil au concerné. Il retrouvera sûrement le monde des vivants dans pas longtemps à mon humble avis.
- C'est pas grave, j'ai l'habitude yoi.
Je tire une chaise et prend place en face du brun aux tâches de rousseurs, qui est toujours en train de passionnément embrasser son riz au poulet.
Thatch trouve lui aussi un endroit où s'asseoir avant de lever son verre et de se remettre à parler.
- Maintenant que tout le monde est presque là, trinquons une nouvelle fois mes amis !
Les autres commandants et moi levons notre verre en même temps avant de lancer un "Kanpai !" à l'unisson. Alors que nous nous apprêtons à boire pour aller au bout de notre projet, la personne en face de moi finit subitement par relever la tête en se reconnectant brusquement à la réalité.
- Euh- Oui ! Kanpai ! S'exclame-t-il en levant sa fourchette en l'air.
Nous clignons tous des yeux en direction de la nouvelle personne qui vient enfin d'émerger et qui a des grains de riz partout sur le visage. Il ne nous faut pas plus d'une seconde pour tous éclater de rire devant la mine complètement perdue de Ace, qui cherchait à comprendre la situation alors qu'il venait de sortir d'une bonne sieste.
- Mais pourquoi vous rigolez tous bande d'enfoirés ? Et j'arrive pas à croire que vous alliez trinquer sans moi ! Il faut qu'on revoit notre amitié là !
- C'est toi qui t'es endormi dans ton assiette Ace. Et puis on voulait le refaire maintenant que Marco est là, explique Izou.
À l'entente des paroles d'Izou, Ace se fige et regarde partout autour de lui.
- M-Marco ? Il est déjà là ? Euh attendez, où est-ce qu'il e-
Au milieu de toute son agitation, il finit enfin par me remarquer alors que je suis littéralement assis en face de lui depuis le début. Je ne l'ai pas quitté des yeux depuis le moment où il s'est réveillé et quand son regard croise finalement le mien, il émet un petit raclement de gorge avant de se remettre droit et de se gratter l'arrière de la tête, un peu embarrassé.
- Hum... donc t'es là depuis combien de temps ? Finit-il par demander en m'offrant un petit sourire timide.
- Je viens d'arriver.
- Ahah... c'est super... donc euh... Ouais, tu vas bien ?
- Oui ? je lui répond en levant un sourcil interrogateur. Et toi yoi ?
- Moi ? Mais je pète le feu, comme d'hab. Non... crois-moi je n'ai même pas fait exprès de faire ce jeu de mot, je le jure, s'empresse-t-il de dire devant mon expression blasée. C'est sorti tout seul.
- Hum... Ace... tu devrais peut-être euh..., commence Thatch en mimant une serviette avant de pointer ses joues et son front.
- Hein... ? Oh !
Ace s'empresse de récupérer quelque-chose pour nettoyer les grains de riz encore présents sur l'entièreté de son visage. Je remarque que ses joues prennent une jolie couleur pourpre sous l'embarras, et qu'il n'ose pas nous regarder dans les yeux. Non, en fait, je crois que c'est juste moi qu'il ne veut pas regarder... ?
Malgré tout, je le regarde essayer de se débarbouiller et d'échapper à la situation gênante dans laquelle il s'est mis. Ce mélange de rouge avec ses tâches de rousseurs sur ses joues me laisse presque émerveillé tellement c'est un spectacle beau à voir. Son expression et ses gestes maladroits le rendent tout simplement attachant, et je me demande si je ne devrais pas juste passer les prochaines heures à l'observer sans interruption. À l'heure actuelle, ce projet me paraît beaucoup plus attirant que mon envie d'aller me coucher, et je finis par me demander si je ne suis pas tout simplement atteint au niveau de la tête.
Thatch a d'ailleurs dû remarquer que je le fixais depuis beaucoup trop longtemps pour encore paraître comme étant normal et amical, puisqu'il me donne un coup de coude dans les côtes pour me ramener à la raison.
Je laisse échapper un grognement avant de crier/murmurer à côté de lui pendant que les autres sont occupé à rire du contexte.
- Qu'est ce qu'il y a yoi ?
- Autant te balader avec une pancarte "je souhaite épouser ce sale gosse dans les plus brefs délais" sur le front tant que tu y es. Ça sera exactement la même chose.
- Mais je t'en prie, dis-le plus fort pour les gens au fond de la salle qui n'ont pas entendu, dis-je avec ironie.
Mon meilleur ami lève les yeux au ciel.
- Ça va, personne ne fait attention à notre conversation de toute façon.
- Euh, alors moi si, personnellement, intervient Vista. Vista toujours là, dit-il en faisant un signe de la main avec son fameux sourire habituel.
- Ça va, presque personne ne fait attention à notre conversation de toute façon, rectifie Thatch.
- Super..., grommellé-je en me prenant la tête dans les mains.
Cette soirée ne pouvait pas être plus pire. Elle ne devait pas durer, bon sang.
- Non, pas de problème, je serai muet comme une tombe, continue Vista en zippant ses lèvres et en faisant semblant de jeter une clé. Mais je peux faire partie de l'opération amoureuse si jamais vous avez besoin d'une aide quelconque.
- Si tu pouvais déjà lui acheter une raison de vivre, ça serait pas mal. Il a une tête de blasé tous les jours.
- Je t'emmerde Thatch.
Vista semble réfléchir quelques instants en caressant sa précieuse moustache.
- Je ne pense pas qu'il ait besoin que je lui achète ce genre de chose. L'une de ses raisons de vivre se trouve déjà en face de lui.
- Oooh elle était pas mal celle-là Vista !
- Vous m'épuisez, yoi...
- Arrêtez vos messes basses là-bas, intervient Izou. De quoi vous parlez ? Partagez je vous prie.
- Eeeuh...
Je me raidis quand je vois quatre autres paires de yeux nous regarder et dans celles-ci se trouve Ace, qui lui se contente de me regarder moi avec curiosité.
- Non on se demandait... est ce que vous enfilez d'abord votre chaussure droite ou votre chaussure gauche en premier ? tente Thatch.
- C'est ça votre débat ? Soupire Izou.
- Oui ?
- Est-ce que tu viens vraiment de répondre de manière interrogative ? Tu n'es pas sûr de ta réponse ?
- Bah c'est à dire que-
Alors que Thatch se débrouillait pour essayer de trouver une excuse passable, mon regard dévie automatiquement sur la personne qui attire le plus mon attention et qui occupe la majorité de mon esprit autour de cette table. Pas besoin de faire un dessin pour deviner qui je suis actuellement en train de regarder.
Le pire, c'est que je ne le fais même pas exprès. J'ai beau me dire qu'il faut que j'arrête de le fixer autant pour éviter de passer pour un psychopathe, mes yeux reviennent à chaque fois vers lui avant même que je ne m'en rende compte.
Je rêve de pouvoir l'atteindre, de pouvoir le toucher même, mais il semble si loin alors que seul une table nous sépare. Une petite table de rien du tout. Si je le voulais, je pourrais même l'envoyer valser, ou même me pencher au dessus d'elle sans avoir à l'agresser. Me pencher, doucement, sûrement, juste ce qu'il faut pour diminuer cette foutue distance qui me sépare de ses lèvres si tentantes. Je pourrais jurer qu'elles me font de l'œil depuis tout à l'heure.
Alors que je suis en train d'y loucher dessus, celles-ci se mettent soudainement à bouger pour former un son. Son que je n'ai bien évidemment pas capté, puisque je n'écoutais pas. Je relève lentement les yeux et tombe sur un visage rouge jusqu'aux oreilles et au cou.
Je me redresse brusquement, les lèvres légèrement entrouvertes, et tiens difficilement le regard de l'allumette en face de moi qui ne savait plus où se mettre.
- T'es sûr Ace ? Demande Haruta en le regardant avec inquiétude.
- Oui oui, je sens que j'ai vraiment besoin de prendre l'air là, dit-il nerveusement en se levant de table.
Il commence à partir mais s'arrête soudainement pour revenir sur ses pas.
- Et vous ne finissez pas mon assiette !
Il finit par repartir, mais revient à nouveau en courant.
- En fait j'ai pas confiance. Je vais le manger dehors, dit-il en récupérant son assiette et sa fourchette.
Je le regarde faire en ne sachant pas vraiment quoi dire, mais je retiens soudainement ma respiration quand il finit par me regarder, les yeux plissés, les sourcils froncés et le regard déterminé.
- Et toi je te veux dehors avec moi dans dix minutes, le temps que je finisse de manger ça et que je me tape plusieurs fois la tête contre un mur pour faire passer ma crise interne. Et sache que tu m'agaces toi et ta stupide... ton stupide... ton stupide regard déstabilisant ! Va te faire voir ! Mais reviens quand même plus tard comme je te l'ai dit, c'est un ordre ! dit-il toujours avec le rouge aux joues avant de repartir comme un voleur.
Cette fois-ci, nous ne le voyons pas revenir et nous supposons qu'il est définitivement sorti.
Tous les regards se tournent vers moi et un silence gênant s'installe autour de notre table, ce qui me rend incroyablement mal à l'aise. Je n'ai jamais eu autant envie de faire un câlin à la mer pour me laisser couler.
- Wow. Tu l'as carrément fait fuir, dit Thatch.
- Je n'ai rien fait !
- Oui, d'accord, donc on va silencieusement et respectueusement oublier l'épisode où tu le manges du regard, dit Vista.
- Pourquoi faire ça silencieusement et respectueusement quand on peut le faire bruyamment et dans l'irrespect ? Réplique Thatch.
- Tu marques un point, renchérit Haruta.
- Pourquoi est-ce que le nombre de neurone autour de cette table est si bas..., se plaint Izou.
- Crois-moi, je me pose la question tous les jours yoi.
- Donc... il se passe quelque-chose entre les commandants de la première et seconde division ? intervient Joz, complètement perdu.
- Ce n'est pas-
- Non, ne me dis pas que tu n'avais jamais remarqué Joz ? M'interromp Izou.
- Hey, c'est-
- Je me doutais aussi de quelque-chose, personnellement. Mais je n'étais pas sûr, dit Haruta.
- Je vous dis que-
- En effet, ces deux petites loutres de mer produisent mutuellement de la dopamine quand leurs chemins se croisent. Un mélange de substances chimiques inondent leurs cerveaux quand ils pensent l'un à l'autre, provoquant un phénomène communément appelé amour, continue Vista en caressant sa moustache.
- Mais qu'est ce qu-
- Ouais. Ils se kiffent quoi, finit Thatch.
- C'est bon yoi ? Vous avez fini ?
- Nous on a fini oui. Mais ton calvaire à toi ne fait que commencer vu comment Ace t'as si gentiment ordonné de le suivre plus tard.
- Merci de me rassurer Thatch...
- Toujours là pour remonter le moral, t'en fais pas !
Je soupire pour la énième fois de la soirée en posant mon front sur la table en bois. Je ne sais pas du tout à quoi m'attendre. J'ai à la fois envie que ces dix minutes passent rapidement pour le découvrir, mais je redoute à la fois la suite des événements. Peut-être que je viens carrément de lui faire peur et qu'il ne voudra plus jamais m'approcher. Peut-être même qu'il cherche un moyen de me dire à quel point je suis étrange quand je suis proche de lui, et qu'il va désormais porter un haut à vie pour éviter que je louche trop sur son corps.
Mais quelle idée d'exhiber autant de peau aussi ? OK, je n'ai rien à dire, j'ai tout le temps ma veste ouverte.
Malheureusement pour moi, les minutes passent incroyablement lentement. Dix minutes Marco. Ce n'est rien dix minutes. Juste le temps que sa crise interne passe, comme il l'a si bien dit.
- Arrête, tu vas finir par fusionner avec la table.
- Non Thatch. Je suis en train de fusionner avec mon désespoir.
- Houla d'accord. Euh, tu veux du riz ?
- ... En quoi ça va m'aider de prendre du riz yoi ?
- Bah comme ça tu... vas manger du riz. Et te remplir l'estomac. Je suis sûr que tu n'as pas mangé.
- La seule chose que j'ai besoin de manger c'est mes heures de sommeil, dis-je en me frottant les yeux.
- Et Ac-
- Thatch.
- Oui, définitivement tes heures de sommeil et seulement tes heures de sommeil.
- Marco, ça va bientôt faire dix minutes. Plus qu'une minute avant ton tragique destin, me prévient Vista.
- Vous êtes des super potes yoi...
Même si les minutes qui sont passées m'ont semblées longues, je crois que c'est vraiment la dernière minute qui dure le plus. Je fais bruyamment tapoter mes doigts sur la table en sentant mon impatience grimper de plus en plus.
Non vraiment, qu'est-ce qu'elle est longue cette minute. J'ai l'impression qu'un an s'est déjà écoulé. N'y a-t-il pas un détenteur de fruit du démon capable de ralentir le temps ? Je suis sûr que cette personne se trouve dans la pièce en ce moment même et joue avec le peu de santé mentale qu'il me reste.
- Tic tac tic tac, c'est l'heure c'est l'heure.
- Quelle merveilleuse imitation Thatch. Bien, maintenant je m'en vais vers ma mort yoi.
- Pourquoi est-ce que vous devez tout dramatiser comme ça... ?
Sur ces dernières paroles d'Izou, je n'y réfléchis pas à deux fois et me lève pour sortir de table en laissant en plan mon verre et mes amis. Mais plus j'avance et plus je me dis que j'aurai au moins dû finir ce verre, histoire de me détendre un peu.
Mais c'est trop tard désormais, puisque j'ai déjà passé la porte d'entrée. Je me retrouve rapidement dehors et regarde à droite à gauche dans l'espoir de retrouver ma petite allumette. Malheureusement, la seule chose qui me fait face est la nuit noire et une rue presque vide. Certaines personnes ivres dansaient en rigolant bruyamment et d'autres passaient la serpillière par terre. Je plains sérieusement leurs réveils le lendemain matin.
Enfin bon, ce n'est pas comme si c'était mes affaires. J'ai d'autres priorités, l'une d'entre elles étant de retrouver Ace. Il ne m'a bien évidemment pas donné de point de rendez-vous et je pensais qu'il allait m'attendre juste devant la taverne. Il ne devrait pourtant pas être bien compliqué à repérer. D'habitude, Il est loin de jouer dans la discrétion.
- Ace ?
Je m'avance pour explorer un peu les alentours tout en l'appelant. Si ce sale gosse m'a appelé seulement pour me faire poireauter pendant des heures dans le froid, je jure que je le... laisserai s'en sortir sans même trouver quelque-chose à y redire, parce que je suis vraiment vulnérable et que je lui pardonnerai tout en un battement de cil. Quelle emmerde quand on y pense.
- Ace ?
- Oh Marco, t'es là.
Je me retourne pour retrouver la source de cette voix et tombe directement sur la personne que je cherchais juste devant moi. Ace se tient à une distance raisonnable de deux mètres, les mains posées sur les hanches. Je fronce les sourcils et me rapproche un peu pour réduire ce si grand écart pour se parler. Le brun me laisse faire, même si je le sens se tendre légèrement.
- Où est-ce que tu étais yoi ?
- J'étais juste parti faire un tour pour me changer les idées et chasser quelques pensées.
- Et est-ce que ça a marché ? dis-je en me rapprochant encore un peu.
Je le vois déglutir et résister à l'envie de faire un pas en arrière.
- P-Pas le moins du monde. J'y pense toujours depuis que je suis parti.
- Je peux peut-être t'aider à ne plus y penser dans ce cas.
Je ferme encore l'écart, et cette fois-ci Ace se déplace légèrement en arrière sans chercher à s'enfuir pour autant.
- Euh, non je ne pense pas que tu pourras m'aider. Tu es le problème en fait.
- Moi je suis le problème ?
- Tu es le problème, répète-t-il.
J'avance à nouveau, mais je le vois reculer à nouveau aussi.
- Et peut-on savoir ce que j'ai bien pu te faire yoi ?
- Eeuh...
Je le vois s'agiter et hésiter longuement en mordillant sa lèvre. Son regard alterne entre moi et - sûrement - une créature invisible derrière mon dos. Quand je m'apprête à le relancer de nouveau dans la conversation, il fronce les sourcils en prenant un air déterminé.
- Et puis merde tu me fais chier. Viens là toi, dit-il avant de choper ma veste et de violemment me tirer vers lui.
Nos lèvres se rencontrent un peu brusquement, mais je n'ai même pas le temps d'avoir mal puisque je suis trop occupé à m'émerveiller devant cette toute nouvelle sensation.
Ayant pris le dessus en profitant de mon moment de surprise, les lèvres d'Ace m'attaquent passionnément sans que je n'ai le temps de reprendre mes esprits. Et alors que sa bouche est occupée avec la mienne, ses mains descendent pour récupérer les miennes avant de lentement les placer de chaque côtés de ses hanches, m'incitant à initier plus de contact. C'est d'ailleurs ce geste qui me fait sortir de mon état d'émerveillement.
Ace s'apprêtait à se reculer pour me laisser le temps de réagir, mais je capture à nouveau ses lèvres avant même qu'il n'ait le temps d'aller jusqu'au bout. Cette fois-ci, se sont les miennes qui attaquent les siennes sans ménagement. Je suis tellement impatient et avide de les goûter autant de fois que je peux sans m'en séparer une seule seconde, que le baiser devient presque désordonné et incontrôlable.
- Att- mmh... Attend- mh... A-Attend, murmure Ace entre deux baisers alors qu'il essayait de me faire ralentir pour que nos lèvres aient le temps de s'emboîter comme il faut.
Avec mes deux mains qu'il a posé sur ses hanches, je nous rapproche l'un de l'autre au maximum sans oser briser ne serait-ce qu'un seul contact physique, et l'emprisonne possessivement dans mes bras.
- Bah voilà, je vous l'avais dit que tout allait bien se passer pour eux. Ils se mangent le visage en plein milieu de la place, interromp une voix familière.
Nous nous décollons instinctivement avant de tourner simultanément nos têtes en direction des nouveaux arrivants.
- La tragique destinée n'a donc pas eue lieu.
- À quoi est-ce que vous vous attendiez sérieusement ? Déjà qu'ils se mangeaient du regard tous les jours sur le bateau. Ce n'était qu'une question de temps.
- Nous sommes donc finalement témoins de ce phénomène communément appelé amour. Je ne sais pas vous, mais je trouve que c'est beau. J'en verserais presque ma petite larme.
- Attendez... je ne pense pas qu'ils soient bien contents de nous voir ici avec les tronches qu'ils tirent.
- Tu crois ?
- C'est vrai que maintenant que tu le dis, ils ont une aura particulièrement menaçantes.
- Euh les gars... ils s'approchent de nous.
- Wow, et les flammes bleus et rouges sont de sorties en plus. Ça sent le roussi.
- N'est-ce pas le moment où nous devons nous enfuir dans un fond noir en poussant des cris désespérés qui n'atteindront jamais personne ?
- Si, c'est le moment. Mais prenons une dernière photo avant la fuite.
- REVENEZ-LÀ ESPÈCE DE-
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