Kidd x Law (Partie 4 FIN)
«Wow. Elle est énorme.»
«En effet. J'avoue que j'en suis assez fier.»
Kidd laissa échapper un sifflement d'admiration alors qu'il observait la nouvelle voiture de son père.
«Plus énorme que l'ancienne je dirais.» ajouta le rouquin en faisant le tour de l'engin avec un air connaisseur.
«Exact ! D'ailleurs, l'ancienne est toujours au garage mais elle aurait bien besoin d'un petit retapage et d'une révision. Je pensais te laisser cette tâche comme je sais que tu adores ça.»
«Nan sérieux ? Je peux ?»
«Je sais que tu as toujours aimé faire de la mécanique fils. Alors je te laisse t'en occuper.» répondit son père en posant une main sur son épaule. «D'ailleurs, tu ne devais pas voir tes amis aujourd'hui ? Pour un exposé ou je ne sais quoi ?»
Kidd sortit de sa contemplation pour de nouveau poser son regard sur son géniteur. Il haussa les épaules après avoir enfoncé ses mains dans les poches de son jean ample.
«Nah, finalement on a le temps.» il répliqua simplement, ne préférant pas s'attarder sur le sujet.
«Vous devriez vous faire une petite sortie un jour les djeuns !»
«P'pa arrête de nous appeler les djeuns sérieux. J'te jure que ça te rajeunit pas.»
«Tu penses que ton père est vieux et a déjà un pied dans la tombe c'est ça ? Et bien figure-toi que je bouillonne encore d'énergie ! Tu sais, moi, à ton âge–»
Et Kidd décrocha à ce moment-là. Il leva les yeux au ciel en écoutant simplement d'une oreille distraite. Il savait déjà tout ça, son père le lui racontait tout le temps. Il lui racontait à quel point à l'époque il s'amusait comme un petit fou, et qu'il n'avait pas besoin de tout ces portables. Qu'il était plein d'énergie et partait faire du sport tous les matins en se réveillant tôt. Qu'il faisait tourner les têtes des jolies demoiselles en passant dans la rue etc etc.
«J'étais vraiment un Don Juan tu sais.»
«Un Don Juan ? Puis-je savoir de qui tu parles là ?» se moqua une voix féminine qui venait d'arriver.
Kidd se tourna vers sa mère qui se ramenait avec un petit sac de sport en bandoulière sur les épaules.
«Écoute moi bien mon loulou.» commença-t-elle en s'adressant à son fils. «Quand j'ai rencontré ton père, il passait sa vie à glander sur le canapé avec une chope de bière juste à côté. J'ai failli lui acheter un bob ricard pour son anniversaire tellement.» rectifia la femme aux cheveux roux et en queue de cheval.
«Q- C'est pas vrai ! J'ai toujours été un grand sportif !» s'indigna son géniteur à sa mère.
Cette dernière leva les yeux au ciel et s'approcha de son mari avant de dépoussiérer son t-shirt.
«Oui bien sûr mon chéri. Quand on ferme les yeux et qu'on imagine oui. En attendant, ton père me courrait souvent après quand nous étions jeunes !»
Kidd la regarda d'un air perplexe et complètement blasée.
«C'est pas plutôt toi qui lui courrais après et lui qui essayait de s'enfuir ?»
«Hein ? Qui t'a dit ça ?» s'indigna sa mère.
«C'est la version de Papa.»
«Ton père a toujours été un grand timide, voilà tout ! Je l'ai juste un peu poussé pour qu'il fasse le premier pas, ni plus ni moins !»
«Moui.»
Kidd regarda sa mère et son père se chamailler comme lorsqu'ils étaient encore adolescents. Même s'ils passaient leur temps à s'envoyer des piques, ils s'aimaient d'un amour véritable et passionné. D'aussi loin qu'il se souvenait, il avait toujours vu cette petite flamme dans le regard de sa mère quand elle regardait son père, et ces petits yeux pétillants de bonheur que son père adoptait quand il regardait sa mère. Mais dans ces moments-là, Kidd préférait se casser parce que ça devenait beaucoup trop cul cul à son goût.
Leur petite dispute ne dura pas bien longtemps. Fiona, sa génitrice, reporta bien vite son attention sur lui.
«Et sinon mon loulou, tu vois quelqu'un en ce moment ?» demanda-t-elle en jouant des sourcils.
«Hein ? Bah non pourquoi ?»
«Tu sembles beaucoup plus épanoui ces temps-ci ! Ça cache forcément une relation ça !»
«Mais pas du tout !»
«Ou alors il y a au moins quelqu'un qui t'intéresse.»
«Non. Personne.» grogna-t-il ennuyé par la conversation.
«Tut tut tut, inutile d'essayer de me berner. Je reconnaîtrais ce regard d'amoureux transi entre mille. J'ai déjà assez vu cette expression sur le visage de ton père à chaque fois qu'il me regarde.»
«C'est plutôt toi qui me regardais toujours en cours de math quand tu en avais l'occasion !» rectifia son père.
«Pas du tout ! Je regardais toujours par la fenêtre et il se trouve que tu étais toujours dans mon champ de vision !»
«Elle et ses copines m'appelaient toujours par des surnoms bizarres. Elles étaient dérangées mon fils, je te le dis moi.»
«Et qui est-ce qui m'envoyait des bouts de papier en classe et cherchait toujours des excuses bidons pour venir me parler ?»
Kidd soupira et s'éloigna de la scène de ménage. Il fit son chemin jusqu'au garage pour s'occuper de leur ancienne voiture en silence. Avec expertise, il ouvrit le capot du moteur pour y jeter un coup d'œil. Par la suite, il récupéra tous les outils dont il avait besoin dans l'atelier.
Il sortit une planche à roulette avant d'allonger son dos dessus. Se munissant de ce dont il avait besoin, il glissa sous la voiture pour bidouiller le véhicule et faire ce qu'il avait à faire.
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Le ciel était bleu, le soleil était ravissant, les oiseaux gazouillaient et Law était en chemin pour aller emmerder quelqu'un. Plus particulièrement un rouquin qui répondait au doux prénom de Kidd.
Alors oui, peut-être bien que Law était beaucoup plus investit dans la vie amoureuse de son camarade qu'il ne voulait le laisser paraître. Peut-être bien qu'il avait développé des sentiments à son égard. Peut-être bien qu'il espérait que ce fameux crush, ce soit lui. Et enfin peut-être bien, oui peut-être bien, qu'il était intéressé par une quelconque relation dépassant le stade de l'amitié avec son très cher et tendre...ami. Mais tout cela ne restait que des hypothèses infondées, bien évidemment.
«Oui, donc en fait tu l'aimes ?»
«Non, c'est pas...»
«Donc tu l'aimes pas mais tu t'intéresses quand même à sa vie amoureuse ?»
«J'ai-»
«Des sentiments pour lui ?»
«Non !»
«Law tu me fatigues...» répondit Penguin à l'autre bout du fil.
«Je te dis que non.»
«Ah ? Et c'est pour ça que t'es actuellement en train de faire tout le chemin pour aller jusqu'à chez lui et en savoir plus sur son crush ?»
«Oui ?»
«Mm. D'accord. OK. Bien sûr. Bah oui fin voilà c'est évident MAIS TU TE FOUTRAIS PAS UN PEU DE MA GUEULE PAR HASARD ??»
«Arrête de crier dans mes oreilles.» se plaignit le brun en grognant.
«Bon. Tu te souviens de toutes les fois où vous me dites que je suis quelqu'un d'extrêmement patient et tout ?»
«Oui ?»
«ET BEN PAS LÀ. JE VAIS DEVENIR FOU AVEC CETTE HISTOIRE.»
«Penguin, je te sens un peu à cran ces temps-ci. Tu penses pas que tu devrais prendre des vacances ?»
«C'EST À CAUSE DE TOI ET TES FOUTUES HISTOIRES D'AMOURS QUE JE PÈTE UN CÂBLE.»
«Mais quelle mouche l'a piqué...» chuchota Law avec un air soucieux.
«Bon écoute moi bien. TU M'ÉCOUTES D'ACCORD ?»
«Oui j'écoute. Mais pas besoin de crier.»
«Tu vas raccrocher, aller chez Kidd, le menacer de mort ou je-ne-sais-quoi comme tu sais si bien le faire, vous allez vous avouer vos sentiments, il va te faire péter la rondelle dans un lit bien douillet, le lendemain tu m'appelleras pour me dire que vous êtes enfin en couple et ô combien tu n'arrives plus à marcher, comme ça on entendra plus jamais parler de cette histoire qui commence à me coûter ma santé mentale. C'est bon là ?»
«Nous avouer nos sentiments ? Et attend, comment ça je suis le bottom ? Pengu-»
«Bip. Bip. Bip. Bip.»
«J'y crois pas...il m'a raccroché au nez...»
Law laissa échapper un soupir. Lui-même ne savait pas pourquoi il s'entêtait comme ça. Peut-être était-ce une façon de se protéger ? Après tout, si Kidd lui foutait un râteau, il se serait senti beaucoup plus embarrassé et honteux s'il avait ouvertement avoué ses sentiments jusqu'ici.
Dans tous les cas, il n'avait pas de temps à perdre. Il rangea son portable dans sa poche et continua son chemin.
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Kidd travaillait sur l'engin depuis dix minutes maintenant. Alors qu'il était toujours dessous la voiture, la maniant avec habileté, il repensa à la conversation qu'il avait eu sur le groupe chat.
Après qu'il soit parti, son téléphone avait continué à vibrer, signe que Law et Bonney étaient encore en train de parler, mais il n'était pas allé vérifier et avait simplement ignoré les notifications. De plus, il avait laissé son portable dans sa chambre. Comme ça, pas de distraction.
Mais même s'il n'avait pas son portable, son cerveau était une distraction à lui tout seul. Et contrairement à un certain dépressif avec des cernes aussi grandes que son échec scolaire, il assumait totalement son crush. Enfin, du moins, que dans sa tête. Le dire à voix haute était une autre histoire.
Et au cas où personne n'avait su capter les indices pourtant si évidents, oui, son crush était bel et bien Law. D'ailleurs, il se demandait pourquoi, parmi toutes les personnes qui puissent exister sur cette fichue planète, son cœur avait décidé de jeter son dévolu sur lui. Quand lui-même s'en était rendu compte, il s'était demandé quelle divinité grecque il avait bien pu énerver. À ce stade-là, il avait même carrément pissé sur toute l'Olympe.
Il exagérait ? Non, du tout. Pas le moins du monde enfin.
De toute façon, ce secret ira jusque dans sa tombe. Hors de question que ses sentiments soient révélés au grand jour. Sinon, on allait se foutre de sa gueule, et lui, sera obligé de casser des gueules pour cette raison précise. Un cercle vicieux sans fin et un gaspillage de son précieux temps.
Et puis, la menace de Law tout à l'heure lui avait bien fait rire. Il avait dit qu'il irait même jusqu'à l'harceler chez lui ? La bonne blague. Avec sa flemme légendaire, il savait pertinemment qu'il avait dit ça seulement pour rigo...
«Tes parents m'ont dit que je te trouverai ici.»
...ler.
«Je peux savoir ce que tu fous sous une voiture par contre ?» lui demanda une voix qu'il reconnaissait que trop bien.
Non. Non. Bah non, hors de question. Comment ça, il était là ? Peut-être était-ce simplement le fruit de son imagination. Il n'avait pas beaucoup dormi hier soir alors peut-être que son audition lui jouait des tours. Law n'avait pas pu arriver jusqu'ici.
«Eustass-ya, c'est toi ou pas ? Vu que y'a que tes jambes qui dépassent j'arrive pas à savoir. Et ça serait vraiment embarrassant pour moi si c'est quelqu'un d'autre.»
Eustass-ya.
Il n'y avait qu'une seule personne pour l'appeler comme ça. Et si ce n'était pas ses oreilles qui déconnaient et que la personne à laquelle il pensait avait vraiment fait tout ce chemin pour venir le voir, alors rester sous la voiture lui semblait être une bonne idée. Pourquoi pas habiter ici même ?
«Au lieu de me laisser dans mon monologue super gênant, tu pourrais me répondre. Quoi, tu pensais pas que je viendrai ici ? Je l'ai dit pourtant.»
«Je croyais que tu déconnais.» finit par répondre le rouquin en grognant.
«Oui, bah non. Par contre, j'ai pas l'intention de parler à des jambes durant toute la conversation donc si tu pouvais sortir ça serait pas mal.»
En lâchant un gros soupir pas du tout discret, Kidd sortit de dessous le véhicule en s'aidant de la planche à roulette et son regard rencontra celui de Law, qui se trouvait debout devant lui, les mains dans les poches et le regardant de haut.
«Mais qu'est-ce que tu me veux à la fin ?» Souffla le rouquin en s'asseyant sur la planche et en récupérant le chiffon à côté de lui pour essuyer ses mains pleines d'huile.
«Finir la conversation qu'on a commencé. Puisque tu t'es enfui à la fin.»
Kidd ne répondit rien et se leva pour dépoussiérer son pantalon, puis il croisa ses bras sur son torse. Désormais debout, ce fut à son tour de regarder Law de haut, étant donné qu'il était plus grand que lui.
«Ouais, bah tu peux toujours courir Trafalgar. J'ai déjà assez donné donc n'attend pas autre chose de ma part.»
«Ouais, sauf que j'ai pas fait tout ce chemin pour rien donc tu vas parler bouffon.»
«Personne ne t'a forcé à venir jusqu'ici. Et c'est qui que tu traites de bouffon le dépressif ?»
«Pourquoi tu te défiles encore ?»
«Rentre juste chez toi et me fais pas chier.»
Kidd mit fin à la conversation et tourna les talons pour aller dans la direction opposée, soit la sortie du garage. Et alors qu'il allait le planter là après lui avoir si gentiment demander de dégager d'ici, sa tête partit violemment en direction du sol alors que quelque-chose de lourd venait d'atterrir à l'arrière de son crâne. Il regarda du coin de l'œil son gros ballon de basket qui continuait son chemin en roulant jusqu'au jardin.
Ni une ni deux, il se tourna de nouveau en direction du coupable et le prit par le col de son haut en le soulevant du sol pour le ramener à sa hauteur, ce qui fit que Law fut obligé de se mettre légèrement sur la pointe des pieds.
«Tu cherches à mourir Trafalgar ?»
Un ballon de basket. Il venait de lui envoyer son putain de ballon de basket à la tête.
«T'as qu'à me répondre toi aussi. T'es chiant.» répondit Law en se laissant calmement menacer avec un visage neutre.
«Tu m'insupportes. J'te jure que tu m'insupportes. Je sais même pas comment j'ai pu tomber a-...»
«...»
«...»
«...»
«...»
«...»
«...»
«Finis ta phrase ou je soulève tes grands morts sur sept générations entières.»
«Tu laisses mes ancêtres en dehors de ça.»
«Je les laisse tranquille si tu finis ta phrase.»
«Pourquoi tu cherches tant à savoir ce que je vais dire ?»
«Mais bordel, c'est pas compliqué de finir une putain de phrase ! Un sujet, un verbe, un complément, tu peux même rajouter un adjectif si tu veux, alors fais-le ou je te jure que je vais finir par–.»
«Par faire quoi Trafalgar ? Qu'est-ce que tu pourrais bien me faire hein ?»
«Dis-moi qui est ton foutu crush.» grogna Law en commençant à perdre patience.
«Ouais d'acc, j'veux bien. Mais seulement quand tu m'auras expliqué pourquoi tu t'acharnes autant. Si tu veux jouer à ce petit jeu, pas de problème. Mais n'oublie pas que moi aussi je peux très bien m'amuser.»
Law fulmina. Il n'aimait pas du tout être l'arroseur arrosé. Il était venu dans le seul but de pouvoir contrôler cette situation, mais le revirement de celle-ci ne lui plaisait pas du tout. Kidd lui offrit l'un de ces fameux sourires espiègles qui ne demandaient qu'à être détruits par un bon coup poing dans la figure. Il le tenait toujours aussi fermement par le col de son sweat jaune et noir et le maintenait toujours à sa hauteur. Pour ne pas arranger les choses, leurs visages incroyablement proches ne l'aidait pas à réfléchir convenablement pour retourner la situation à son avantage.
Law enveloppa ses propres mains sur celles de Kidd et tenta de les décrocher de son haut.
«Lâche-moi.» dit-il sèchement.
«Qu'est-ce qu'il y a Trafalgar ? Il y a même pas une seconde tu me harcelais et maintenant tu cherches à fuir ?» répliqua le rouquin, avec un ton condescendant qui montrait bien que la situation l'amusait.
La mâchoire de Law se serra.
«Je t'ai dit de me lâcher.»
«Pour aller où ? C'est toi qui a insisté pour qu'on finisse cette conversation, alors on va la finir.»
Il accompagna ses paroles en entraînant la brun dans ses pas, le forçant à reculer à l'aveugle. Le dos de Law rencontra le capot de la voiture et avant qu'il ne puisse saisir l'opportunité de s'enfuir, Kidd l'emprisonna en déposant ses mains de chaque côté de son bassin et de part et d'autre du véhicule rouge.
«Dis-moi, Law... j'aimerai savoir ce que ça fait de se retrouver comme un petit oiseau en cage... avec aucun échappatoire.» susurra-t-il alors que sa voix était descendue une octave plus bas.
«...Arrête de jouer et laisse-moi partir.» fit le concerné dont le ton était devenu plus faible.
«Mauvaise réponse.»
«Dégage ou je te pète les genoux ?» tenta-t-il à nouveau.
«Mais c'est qu'elle mordrait, la bête.»
«J'ai pas envie de jouer à ça.» soupira-t-il.
«Ah ? Donc maintenant que la situation ne tourne plus à ton avantage, tu n'as plus envie de jouer c'est ça ? Quel dommage. Je me faisais un plaisir d'entendre tout ce que tu avais à me dire.»
Law resta silencieux. Son esprit était beaucoup trop brumeux pour faire quoi que ce soit. Déjà, cette position était affreusement gênante. En plus, la manière dont agissait Kidd dans un contexte comme celui-là l'excitait, ce qui ne devrait pas arriver. Cette situation ne devrait pas l'exciter. Et pourtant, il sentait son cœur tambouriner dans sa cage thoracique. Tellement fort que ça se répercutait jusque dans ses oreilles. Ou dans sa tête ? Il ne savait même plus.
Mais ce qui divaguait le plus, c'était sûrement ses pensées qu'il ne contrôlait même plus et qui n'en faisaient qu'à leurs têtes. Il se demandait pourquoi. Il se demandait pourquoi Kidd ne réduisait pas cette foutue distance entre eux. Pourquoi ses lèvres n'étaient pas encore en train de dévorer les siennes. Pourquoi est-ce qu'il ne le prenait tout simplement pas sur le capot de cette voiture au final.
Il ne savait pas s'il était le seul à ressentir cette tension grimper, mais peu importe, il ressentait assez cette tension pour deux. Et pourtant, il se dit qu'il n'y avait vraiment pas moyen qu'il soit le seul à être autant excité. Quand ses yeux plongèrent dans ceux de Kidd, il fut sûr d'apercevoir cette même lueur briller dans son regard. Alors pourquoi ne réduisait-il tout simplement pas ces fichus centimètres ?
«Je suis déçu. Moi qui pensais que ça allait durer beaucoup plus longtemps.» souffla Kidd. «Mais après tout, c'est pas comme si j'en avais fini avec toi. J'veux dire, faudrait vraiment être aveugle pour pas se rendre compte que t'es tout simplement bandant dans cette position.» continua le rouquin, alors que Law ne l'écoutait même plus et était occupé à loucher sur ses lèvres.
Kidd colla leurs deux bassins ensemble, désireux d'augmenter le nombre de contact physique entre eux. Sa main droite, se sentant d'humeur assez joueuse, trouva son chemin sur les hanches du brun et y appliqua une légère pression.
«D'autant plus que–»
Ses mots moururent dans sa gorge quand une main le prit par le col de son t-shirt blanc pour le tirer en avant. La seconde d'après, sa bouche fut emprisonnée par une paire de lèvres tentatrices. Il ne lui fallut pas plus d'une demi-seconde pour y répondre avec autant de ferveur. Assoifé, passionné, indécent, scandaleux... tels étaient les adjectifs que l'on pouvait utiliser pour décrire ce baiser enflammé. Leurs lèvres avaient à peine le temps de se synchroniser, tant ils étaient impatients. À chaque fois qu'elles se séparaient, elles se rejoignaient aussitôt avec toujours plus d'intensité et de fougue. Ils n'avaient plus aucun contrôle sur la situation, et ne cherchaient absolument pas à en avoir.
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Quand Law se réveilla, il prit tout de suite conscience du fait qu'il n'était pas dans son lit. Il n'avait pas besoin de se creuser la tête pour se remémorer les événements. Il s'en souvenait déjà très bien. Automatiquement, il balança son bras de l'autre côté du lit, seulement pour se rendre compte qu'il n'y avait personne. Il laissa échapper un soupir.
«Où est-ce qu'il est parti cet idiot de rouquin...» se plaignit-il.
Mais avant qu'il ne puisse pousser cette réflexion plus loin, la porte de la chambre s'ouvrit pour faire apparaître le principal concerné. Kidd se baladait torse nu avec un jogging noir qu'il avait enfilé hier soir avant qu'ils ne partent dormir.
Oui. Dormir. Ils n'avaient fait que ça et rien d'autre. Même si hier ils étaient partis pour aller jusqu'au bout, ils avaient préféré s'arrêter avant, décidant tout les deux d'accorder un peu plus de temps à leur tout nouveau couple avant de passer aux choses sérieuses.
Et oui, nouveau couple. Après les bisous bien baveux échangés d'hier, il n'était plus vraiment question de nier leurs sentiments une seconde de plus. Même pour eux, cela aurait été un comportement très très stupide.
«T'as une sale gueule. T'as pas bien dormi ?» lui demanda Kidd alors qu'il s'approchait de son lit pour s'asseoir au bord.
Law leva les yeux au ciel.
«Toujours aussi délicat à ce que je vois. Et non, j'ai pas pu dormir parce-que Bonney-ya n'arrêtait pas de me spammer de messages pour savoir comment ça s'est passé.»
«Ah, j'me disais bien que je t'avais senti bouger. En plus ta foutue lumière me victimisait les yeux.»
«J'm'en fous, c'est pas mon problème.»
«Toujours aussi délicat à ce que je vois.»
Law ne put empêcher le sourire qui menaçait de s'étirer sur ses lèvres.
Mais tout de même, des questions envahissaient encore son esprit.
«À quoi est-ce que tu penses ?»
«Mm ? Non, je pensais juste à cette histoire d'admirateur secret. Tu sais, tu pouvais simplement venir me parler au lieu de me laisser des mots dans mon casier. D'ailleurs, tes phrases étaient vraiment pétées.»
«Ah ? T'es au courant que j'ai jamais laissé de lettres dans ton casier ? Même moi je sais pas qui c'est ton admirateur secret pourri là.»
«...Quoi ?»
Law se figea un instant en entendant ses paroles.
Comment ça, Kidd ne lui avait jamais écrit de lettre ? Avec tout ce qui venait d'arriver et le fait qu'il évitait souvent d'en parler quand on lui posait les questions, il en était venu à la conclusion que c'était bel et bien lui, son admirateur secret.
«Attend...comment ça c'est pas toi ? Tu te fous de moi ?»
«Pourquoi t'es aussi surpris ? Attend, tu pensais quand même pas que je serais du genre à laisser des foutues lettres dans un casier pour exprimer mon amour ou je sais pas quoi quand même ?»
«Mais si c'est pas toi, c'est qui alors ?»
«Qu'est-ce que j'en sais ? Je ne sais pas qui pourrait écrire des phrases aussi éclatées en guise de déclara—» puis Kidd s'arrêta net.
Tous les deux, ils se regardèrent et une petite ampoule fit tilt dans leurs cerveaux.
«Bonney !!!»
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«Hihihuhu, je me demande si ils ont découvert que c'était moi. M'enfin bon, ils devraient plutôt me remercier. Grâce à moi ils sont enfin en couple. C'était chiant de les voir se tourner autour depuis des mois.» Conclut la rose en bouffant un paquet de chips.
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