Encore une bouchée ? (Newtmas)
Thomas : « Alors Newty, qu'est-ce que tu vas voler dans mon assiette aujourd'hui ? »
Newt : « Je ne sais pas. Je n'ai pas trop faim ce soir ».
Thomas : « Allez prend une bouchée de mon poulet et une cuillère de ma purée de patate et je te laisse tranquille. Je te le jure »
Newt : « D'accord, mais c'est tout ! »
Thomas : « Merci Newty »
Newt : « merci à toi »
Et Thomas regardait Newt manger péniblement les quelques grammes de nourriture qu'il avait devant lui. Pendant que lui-même engloutissait ses deux assiettes de bien remplies. Il ne comprenait pas comment son ami pouvait refuser de manger à sa faim alors que lui n'avait jamais assez malgré ses deux services.
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Ils se connaissaient depuis presque quatre mois maintenant. Quand Thomas est arrivé, Newt était attaché à une sonde qui le nourrissait alors qu'il restait allongé dans son lit à regarder le vide blanc de sa chambre. Il ne comprenait pas pourquoi le plus vieux était toujours seul dans son coin.
Après une semaine à l'observer du coin de sa chambre, le jeune aux cheveux corbeau était entré avec une boite de chocolat et le regard du garçon sondé est devenu complètement noir quand il a aperçu la boite que tenait l'innocent garçon.
Newt : « Dégage avec ça ! »
Thomas : « Mais c'est bon, tu sais. Maman dit que c'est bon pour les autres et mauvais pour moi alors j'ai pensé que ça pourrait t'aider à aller mieux. Je suis désolé », il avait dit ça alors que les larmes commençaient à lui monter aux yeux. Il se sentait devenir plus lourd comme si ses pieds ne voulaient plus le porter et il tomba par terre.
Newt : « Hey c'est bon, ne te mets pas dans des états pareils pour si peu. Tu peux rester, mais arrête de pleurer. Je vais encore me faire engueuler par les médecins si je fais encore pleurer les petits. »
Sa voix si dure et agressive s'était soudainement adoucie pour devenir presque agréable à ses oreilles.
Thomas : « Pourquoi tu as des tuyaux qui sortent de ton nez et qui sont reliés à ton bras ? »
Newt : « Pour que je mange et que je puisse avoir assez d'oxygène ... »
Thomas : « Tu veux dire que tu manges grâce à ce tuyau ? Tu peux avoir du steak directement si tu le demandes ? Tu es trop chanceux »
Newt : « Pas sûr qu'on ait la même définition de chance ».
Thomas : « Si, je te jure ! Moi, je suis surveillé constamment pour être sûr que je ne grossisse pas plus que je l'ai déjà fait... j'n'en peux rien si la nourriture est la seule amie qui me comprend et m'aide à aller mieux »
Newt : « Tu vois et bien pour moi, c'est tout le contraire. Dès que je pense à manger, je me vois grossir et ce que je vois dans le miroir me dégoute plus que tout au monde »
Thomas : « Qu'est-ce que tu vois ? »
Newt : « Je vois mes bras trop épais, mes cuisses qui pourrait être moins charnues et pourtant, je fais des efforts. Quand je mangeais avant, je devais faire 4h de sport pour évacuer tout ce que j'avais assimilé »
Thomas : « Tu sais ce que je vois moi ? »
Newt : « Qu'est-ce que tu vois ? »
Thomas : « Je vois un futur copain. Tu sais ce que font les copains, ils partagent des choses. J'aimerai vraiment être aussi mince que toi, mais je n'ai pas la volonté de m'arrêter de manger. Plus je grossis et plus j'aimerai disparaître de cette terre »
Thomas avait pris le parti se lever et de s'asseoir près de l'alité. Il regardait sa boite de chocolat et n'osait même plus regarder autre chose que ses pieds. Il se sentait répugnant et honteux d'être là à s'empiffrer tandis que l'adolescent à sa gauche se laissait littéralement crever de faim pour atteindre un but qu'il ne s'était jamais fixé.
Être mince lui aurait plu, mais c'était plus fort que lui. Quand il se sentait mal et que rien n'allait autour de lui, il lui restait sa tablette de chocolat qui avait toujours été la seule à pouvoir le calmer. Il était rentré dans le cercle vicieux qu'était l'ennui et le besoin de manger pour tuer son manque d'activité. Tout était bon et y passait. Il le savait, il ne faisait pas bon être un Haribo dans ces moments-là. Et quand il ne trouvait rien à manger, il déprimait d'autant plus.
Il releva la tête quand il sentit qu'une main venait de caresser ses cheveux et les lui ébouriffait. Il aperçut le blond qui le regardait avec un sourire triste qui témoignait de toute sa compassion pour lui.
Newt : « Ne pleure pas et fixe-toi des objectifs. On est tous ici pour aller mieux et on va tous y arriver petit loup ».
Thomas : « Je m'appelle Thomas et toi ? »
Newt : « Newt... Oui je sais c'est moche, mais mes parents ont le chic pour aimer le moche. Ça explique en partie pourquoi ils m'aiment »
Thomas : « Tu es l'opposé même du mot moche. Tu me rendrais un service ? »
Newt : « Lequel Tommy ? »
Il ouvrit la boite qu'il tenait dans ses mains et en sortit un fourré à la framboise. Il tendit la main vers son nouvel ami et en le suppliant du regard
Thomas : « Tu veux bien le manger pour moi s'il te plait ? »
Devant tant d'innocence, il ouvrit la bouche et le mangea d'une bouchée en sentant littéralement le morceau tomber dans son estomac telle une pierre qui tombe au plus profond d'un puits sans fond. Il aimait bien le petit et avait avaler sa première bouchée depuis des semaines
Thomas était revenu tous les jours avec sa boite de chocolats fourrés pour en donner un à l'autre. Tout ce qu'engloutissait son ami était quelque chose qui ne finissait pas dans son corps et donc était gagné pour lui.
Les médecins n'ont pas tardé à se rendre compte que les deux avaient une influence positive l'un sur l'autre et qu'ensemble, ils étaient plus fort. Au bout de quelques semaines, ils ont été transférés dans une chambre commune.
Au début, Newt refusait de manger et c'est après quelques jours que Thomas a décidé de lui-même de donner un peu de son assiette à son colocataire parce qu'il ne refusait pas un plat qui venait de sa part. Ça avait étonné tout le monde à commencer par le principal intéressé qui se demandait pourquoi sa nourriture passait alors que celle de son propre plat l'écœurait au plus haut point.
Avec le temps, le plus mince commençait à prendre du poids sous le regard bienveillant de celui qui s'amincissait pour devenir un beau jeune homme sous les yeux du personnel du centre qui les avait pris en affection. C'était devenu l'équipe des mascottes dont on disait que seuls ils étaient faibles alors qu'ensemble, ils avaient presque vaincu leurs démons respectifs.
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C'était il y a quelques mois et maintenant, les deux voyaient le bout du tunnel, mais ils redoutaient plus que tout le moment où on leur annoncerait qu'ils allaient pouvoir sortir et se séparer pour toujours. C'était la plus grande crainte qu'ils partageaient. Ils avaient vécu plus de dix ans l'un sans l'autre pourtant, aujourd'hui, ils avaient besoin de l'autre pour évoluer.
Tous deux étaient assis sur leurs lits à rêvasser quand Newt brisa le silence qui pesait un peu plus chaque jour qui passait.
Newt : « Tu vas faire quoi quand on sera sorti ? »
Thomas : « J'ai discuté avec maman et je vais m'inscrire dans un club de sport pour éviter de redevenir comme avant, et toi ? »
Newt : « J'ai peur de sortir... Je ne suis pas prêt à voir le monde extérieur ni à être séparé de toi Tommy ».
Thomas : « Nous ne serons pas séparés. Maman a dit qu'on pourrait se revoir quand je le voudrais et je le voudrai presque chaque weekend »
Newt rit jaune, car il savait bien que c'était le genre de promesse que l'on faisait pour éviter que l'enfant ne pique une colère en public. Il le sentait jusqu'au fond de ses os que rien de tout cela n'allait arriver pour eux.
Newt : « Si jamais on ne se retrouve jamais. Je voulais te remercier d'être mon ami et de m'avoir aidé quand même les médecins ne pouvaient plus rien pour moi. Je pense que sans toi, je ne serai pas là à discuter... »
Thomas : « Pas de ça entre nous ! J'ai perdu beaucoup d'amis en venant ici, mais j'ai gagné quelque chose de plus précieux. J'ai rencontré un grand frère qui m'a tellement aidé à grandir en si peu de temps »
Newt : « Je sors mardi Tommy... Personne ne voulait que je te le dise parce que ça allait te faire de la peine. Je suis obligé de te le dire aujourd'hui pour que tu sois prêt... Pardon »
Le regard de Thomas devint subitement vide comme si le souffle de la vie venait de quitter son corps. Il eut un soubresaut et son corps entier se contracta. Le choc fut violent comme si un éclair venait de traverser tout son être pour passer de son cerveau à la plante de ses pieds.
Thomas : « D'accord. C'est un au revoir, je suppose ? »
Newt : « Tout au plus un au revoir et à demain. Je te promets de venir te voir souvent petit frère ».
Thomas : « Garde ta salive. Je suis fatigué à demain ».
Se disant, il se tourna vers le côté opposé et fixa les étagères de sa chambre en se demandant comment il allait bien pouvoir faire sans son ami pour couvrir ses arrières et l'empêcher de manger. Il se surprit à ne pas avoir faim malgré sa détresse. Avant, une telle contrariété l'aurait poussé à manger pour avaler sa frustration. Il n'avait pas envie de manger, il avait envie de le garder près de lui ...
Newt quant à lui regardait le plafond en se demandant comment allait être sa nouvelle vie loin du centre. Ce plafond, il le connaissait bien, car il l'observait depuis une année. Seulement, depuis que le petit était avec lui, il se sentait chez lui en l'observant. Parfois, il suffit d'une personne pour que tout un univers austère devienne comme une seconde maison. Il avait peur de perdre sa nouvelle maison en partant.
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Le mardi est arrivé à une vitesse folle et quand Thomas est rentré de sa thérapie quotidienne, il a trouvé le lit de Newt vide sur lequel reposait un ours en peluche avec un chapeau de Sherlock Holmes qui tenait un cœur sur lequel était écrit ''Lil' brother ''. Thomas l'a vite soulevé et mis contre son propre cœur. Il avait l'odeur de son ami et quand il le serrait, il sentait presque sa présence.
Les larmes ont commencé à couler le long de ses joues à une telle fréquence qu'il n'arrivait plus à rattraper son souffle. On venait de déchirer ses sentiments et de maltraiter ses besoins. Jamais de sa vie, il n'avait souffert à ce point et il était trop jeune pour comprendre que sa séparation avec l'ainé était nécessaire pour eux deux.
Quand il a reposé la peluche, il a remarqué qu'un bout de papier dépassait légèrement de son chapeau. Il s'est empressé de la lire et immédiatement, les larmes ont cessé de couler et le sourire est revenu sur ses lèvres. Elle contenait une adresse et un numéro de téléphone.
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Voilà, le second OS de la collection pour vous remercier de faire vivre mes histoires avec vos votes et vos commentaires
Merci les loulous <3
Take Care
J
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