4.2 - Pas à pas

3 mois plus tard

    Les hurlements et les coups portés sur Thomas étaient chargés de haine et d'amertume. Le pauvre garçon accusait les blessures sous le regard désemparé de sa mère. Elle n'osait pas réagir face à cette violence homophobe venant de son petit-ami alcoolique.

« – Tu n'es qu'une pédale, avait-il dit alors  »

🖤🖤🖤

Thomas se réveilla brusquement dans son lit en hurlant. Il était trempé de sueur et son corps tremblait de la tête aux pieds.  Son coeur quant à lui, battait la chamade et le brun sentait même les fortes pulsations de ce dernier dans ses artères.

Le jeune brun se redressa doucement dans son petit lit une place. Il attrapa la bouteille d'eau sur la table de chevet pour boire à grandes gorgées, comme si cela pouvait chasser ce qu'il venait de se passer dans son esprit.

L'adolescent ne supportait plus de faire ce genre de cauchemars toutes les nuits. Le pauvre se sentait si faible et désarmé qu'il ne pouvait plus penser à autre chose qu'à ça.

Du moins si, la seule chose pour laquelle il pouvait encore réfléchir sérieusement, se trouvait justement dans la chambre d'à côté en train de dormir paisiblement. Thomas pouvait le rejoindre s'il le souhaitait. Il n'avait pas grand chose à faire, juste un petit couloir à traverser et une porte à ouvrir.

Newt... La seule personne au monde qui avait une place importante dans son cœur. Il aimait pourtant sa mère mais Newt, c'était tout simplement autre chose. En outre, il était aussi le seul capable de l'aider dans les pires moments tout simplement parce qu'il pouvait le comprendre.

La première fois où ils s'étaient réellement parlés, les deux amis s'étaient promis de ne plus jamais être seuls l'un et l'autre. C'était un mauvais jour pour le blond et une journée de plus dans la solitude pour Thomas.

Ils avaient tenus leur promesse sérieusement. Ils étaient devenus inséparables et certains au lycée jalousaient même leur relation.

Thomas venait assez régulièrement chez Newt et il avait quasiment sa propre chambre dans cette maison. C'était au cas où Thomas voudrait rester dormir, comme aujourd'hui.

La mère de Newt l'adorait et parlait beaucoup avec Thomas. D'une certaine façon, elle devait se sentir moins seule avec une nouvelle présence dans sa maison. La mort de son mari hantait encore ses nuits tout comme celles de Newt d'ailleurs.

Thomas se leva donc à pas de loup pour rejoindre Newt dans sa chambre. Le blond possédait un grand lit deux places plutôt assez confortable pour deux jeunes adolescents comme eux.

Il ouvrit la porte de sa chambre sans bruit et la referma derriere lui. Thomas souria en voyant son blond allongé et le visage paisible dans son sommeil. Doucement, le jeune brun souleva la couverture pour se mettre en dessous. Son torse vint tout naturellement se coller contre le dos fin de son ami. Il passa son bras par dessus son corps. Newt se mit alors à grogner dans son sommeil mais au lieu de prendre des distances, Thomas accentua sa prise.

Peu à peu, les paupières du brun tourmenté devenèrent lourdes. Il sombra alors dans un sommeil agité mais tout de même plus reposant qu'avant.

🖤🖤🖤

Newt ouvrit les yeux peu à peu. Pour une fois, il avait eu un sommeil paisible et plutôt assez agréable. Par contre, sa jambe malade le ramena rapidement à la réalité tellement cette dernière était douloureuse. Il grimaça et essaya de bouger doucement cette dernière sauf qu'il se heurta sur une surface dure.

Un grognement s'échappa alors des lèvres de Thomas qui émergeait à peine de son sommeil. Newt se retourna alors pour faire face à son meilleur ami et passa une main dans ses cheveux pour replacer une de ses mèches vagabondes.

« – Tu n'es pas dans ton lit Thomas ? Le questionna-t-il pas vraiment étonné.

– Non... J'ai... J'ai encore fait un cauchemar. Je pensais en avoir fini avec ça mais ça recommence sans arrêt et je ne sais plus quoi faire Newt. Je... C'est tellement horrible que des fois je n'ose même plus m'endormir le soir... J'ai peur Newt. »

Thomas avait toujours été bavard sur ça. Il savait parler de ses problèmes sans aucunes gènes apparentes. Bien au contraire, cela le libérait en quelque sorte de lâcher tout ce qu'il y avait sur le cœur. Newt pour ça, il était totalement différent de lui. Il avait beaucoup de mal à exprimer ce qu'il pouvait ressentir. Tout était enfoui et il accumulait toujours. Sauf que quand cela explosait, ce sont des tsunamis de sentiments qui déferlaient et l'anéantissaient.

« – Je revois mon beau père... Je revois les coups qu'il me porte... Je fais le fort mais au final je ne suis qu'un mec fragile.

– Non Tommy, c'est faux. Bien au contraire, nous sommes fort et beaucoup plus mature que certaines personnes au lycée. Et pour te le prouver, demain j'irai dans la salle de sport avec toi. Tu vas m'aider et elle se trouve là ta force. »

Thomas ne savait pas quoi répondre face aux paroles réconfortantes de son ami. La seule chose qu'il avait envie de faire, c'était le prendre dans ses bras pour sentir sa chaleur et son odeur si réconfortante. Le brun se pencha donc vers lui et le prit dans ses bras. Newt, tout d'abord surprit, s'abandonna ensuite au contact de son Tommy.

Plus rien ne comptait réellement pour eux mise à part le moment présent.

Subitement, la porte de leur chambre s'ouvrit et laissa place à la mère de Newt. Les deux garçons se séparèrent rapidement pour reprendre une place convenable dans le lit. Thomas mordit sa lèvre inférieure, légèrement honteux de se faire prendre en flagrant délit.

Cette dernière ne semblait pas réellement surprise de tomber sur les deux jeunes hommes dans une telle situation. Bien au contraire, elle était presque contente de voir son fils si proche de quelqu'un.

« – Les garçons, j'ai fait du pain perdu vous venez manger ?

– Oh... Euh... Oui Maman on arrive.

– Bien, répondit-t-elle avant de refermer la porte derrière elle. »

Newt soupira et regarda Thomas qui souriait de toutes ses dents. Le jeune blond ne comprit pas sa réaction et fronça les sourcils, ce qui fit rire son ami.

« – Je ne vois absolument pas ce qui peut-être drôle Tommy ! Ma mère elle va s'imaginer des choses maintenant ! Tu t'en rends compte ?

– On n'était pas non plus dans une situation indécente !

– Je ne suis pas d'accord Tommy... »

Le jeune blond ne comprit pas pourquoi son brun réagissait de la sorte. Ses yeux brillaient et une lueur qu'il ne connaissait pas faisait surface.  Subitement, son ami vint s'agenouiller sur son corps passant une main en dessous de son tee-shirt gris. Une multitude de frissons s'empara alors de Newt qui se raidit subitement. Il intercepta la main de Thomas pour l'arrêter ne comprenant pas ce qu'il venait de se passer. Mais surtout, Newt ne comprit pas pourquoi il avait ressenti ce genre de chose à son toucher. Ce n'était pas normal.

« – Tu fais quoi là ? Demanda Newt d'une voix étrangement rauque.

– Je te montre ce que c'est une situation un peu plus indécente.

– Mais t'es malade ouais ? Ma mère vient de nous surprendre et tu t'en fous complètement ? Et puis... Pourquoi tu fais ça au juste ? On ne peut pas Tommy. On est ami non ? Quelque chose ne va pas ? C'est à cause de ton cauchemar ? Tommy je te parle ! »

Le dit Tommy regardait son ami paniquer avec un sourire sur ses lèvres. C'était drôle de le voir réagir ainsi. Mais une question trottait dans sa tête. Était-il vraiment son ami ?

Thomas l'ignorait mais bizarrement, il ne tarderait pas à le savoir. Il allait le tester ou plutôt, ils allaient se tester.

« – Tommy ! Reprit alors le blondinet en position de faiblesse, Tommy je ne te suis plus là ! Tu peux me répondre quand je te parle ? Putain mais merde tu... Tu pèses une tonne pauvre lâche !

– Putain... Mais merde Newt ! »

Pour le faire taire, Thomas utilisa la seule manière qu'il connaissait. Il l'embrassa sans que celui-ci s'y attende réellement. Un électrochoc parcourut alors toute l'échine du jeune brun. C'est à ce moment précis qu'il comprit la nature de ses sentiments pour son "ami". Et c'est lorsque que Newt répondit à son baiser qu'il comprit également que c'était réciproque.

Newt avait été tout d'abord surpris puis, il avait pris les choses en mains en devenant plus entreprenant auprès de son Tommy. Il passa une main dans ses cheveux bruns, les aggripa et les entortilla dedans.

Ils se séparèrent à bout de souffle. Les yeux dans les yeux, les deux compères se bouffaient du regard n'ayant qu'une idée en tête, recommencer.

« – Il faudrait peut-être y aller ? Intervint alors Thomas le souffle court, ta mère va s'impatienter et elle va vraiment s'imaginer des choses tu sais...  »

Thomas fit alors un clin d'oeil à son Newty avant de quitter le lit et la chambre par la même occasion. Il n'attendait pas une réponse. D'une certaine manière, le jeune intrépide ne voulait pas parler de ce qu'il venait de se passer.

Il pensa alors à son beau-père homophobe et son sang se glaça dans ses veines. Son regard haineux, sa rage, son écoeurement...

Thomas porta une main sur sa poitrine et se mit alors à courir jusqu'au toilette où il vomit sans aucune galanterie. Ce fumier le répugnait tellement. Le pauvre Thomas commençait même à se dégoûter lui-même sur ce qu'il était. Tout était de sa faute.

Une main se posa sur son dos. Newt... que devait-il penser de lui ? Ils venaient de s'embrasser amoureusement et maintenant Thomas était penché au-dessus d'une cuvette. C'est franchement glamour tout ça...

« – C'est moi qui te fait cet effet là ? Demanda alors Newt inquiet.

– Non... Non... Ce... Ce n'est pas toi hein... Mon beau-père... Tu sais... Le mec qui m'a maltraité était... Ho... Homophobe et... Je ne sais pas pourquoi mais là, j'ai pensé à lui après...  »

Thomas bégayait horriblement. En ayant entendu le vacarme, la mère de Newt était monté pour venir voir ce qu'il se passait.

« – Thomas ? Tout va bien ? Questionna-t-elle inquiète tandis que ce dernier se releva en nettoyant sa bouche.

– Oui... Tout va bien... »

Cette femme ne répondit pas et laissa les deux jeunes gens de nouveaux seuls. Newt dandinait sur place ne sachant pas vraiment comment il devait réagir. Le soutenir ? Le laisser ? Le pauvre n'en savait rien. Le blond n'avait jamais été vraiment tactile avec les gens. Pour lui, une main sur une épaule pouvait suffire amplement. Mais, est-ce que c'était la même chose pour Thomas ? il n'en savait rien et c'était horriblement gênant pour lui de ne pas savoir quoi faire. 

«  Je suis désolé Newt...  

– Tu... Tu n'as pas à être désolé tu sais... Répondit Newt en faisant attention au sens de ses paroles, je suis la première personne ici présente qui peut te comprendre hein... Nous souffrons et encaissons beaucoup sur nous-même. On a perdu une partie de nous même Thomas. Une partie de nous est brisé à tout jamais et ensemble, on essaye de recoller les morceaux pour être heureux. 

Newt regarda son brun dans les yeux tout en attrapant sa main qu'il attrapa fortement pour le soutenir. Son coeur battait la chamade mais il s'en fichait. Il devait être là pour Thomas. Il devait être là pour lui montrer qu'il n'était plus seul dans cette bataille sans merci. 

« – Demain, on va aller en sport. Tu vas me tenir la main comme je le fais avec toi en ce moment-même et ensemble on va rentrer dans le gymnase. J'aurai besoin de toi autant que tu as besoin de moi maintenant. On est égaux Thomas. Il n'y a pas un plus fragile que l'autre. Bien au contraire, ensemble nous sommes plus fort que la plupart du lycée. Nous ne formons plus qu'un »

Les yeux du fameux Thomas était larmoyant. Il avait trouvé la bonne personne sur qui compter. Le brun avait trouvé son âme-soeur et sa moitié. Comme le disait Newt, il faut être heureux et surtout vivre sa vie. 

 «  J'ai envie de t'embrasser Newt mais... Il laissa sa phrase en suspense avant de la finir, Mais j'ai un peu une haleine de chacal à avoir vomi.

–  Ce n'est pas grave ça... 

Et Newt l'embrassa à pleine bouche sans se préoccuper du reste. Sa mère qui s'était mise dans un coin pour entendre toute la conversation souria doucement. Elle était heureuse de voir son fils en compagnie de ce jeune Thomas. Elle était tout simplement contente de le revoir vivre sa vie et prendre les choses en main. 

  🖤🖤🖤 

 Ils étaient devant le gymnase. Le coeur de Newt battait la chamade tandis que ses souvenirs revenaient en bloc. Thomas lui serra la main le plus fort possible. Il était là comme toujours.

- Je suis prêt Thomas...

- Allons-y ensemble.

Newt se mit alors à marcher avec Thomas qui poussa la grosse porte et ils entrèrent à l'intérieur. Au loin, le prof de sport observait la scène avec un grand sourire aux lèvres. Newt l'avait fait. Et il en revenait beaucoup plus fort.

Thomas souria lui aussi. D'une certaine façon, il s'était senti utile et ce n'était pas une plaie pour tout le monde mais juste une personne à part entière.

L'adulte s'approcha alors vers eux et il tendit sa main à Newt qui l'intercepta sans pour autant lâcher celle de Thomas.

- Je suis content de te revoir Newt. Bravo Thomas. Bravo à vous deux.

- Je peux aller me changer coach ?

- Bien sûr Newt.

L'homme lacha sa main et laissa les deux jeunes gens aller se changer. Lui aussi était heureux. Il avait récupéré son meilleur joueur.

Ce jour là malgré la difficulté, Newt donna le meilleur de lui même. La prochaine étape était de faire un tournoi pour rendre hommage à son père.

Parce que ce dernier devait être fier de lui.

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Voili voilou 😊

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