Après manger, tous les trois s'organisèrent, et ils prirent la décision de se séparer: Tina et Queenie iraient séparément essayer de trouver l'usine de conserve dans laquelle travaillait Jacob, tandis que Newt irait guetter devant son immeuble.

C'est ainsi que, aux alentours de 14h30, tous trois partirent aux endroits prévus.

Tina trouva Jacob, une heure plus tard, en demandant à une secrétaire d'une des usines potentielles si "un non-ma-, euh un homme ordinaire du nom de Jacob Kowalski" faisait partie des employés . Il travaillait donc dans une usine éloignée du centre ville, à environ vingt minutes de chez lui.

Folle de joie, elle transplana pour rejoindre Newt, puis sa sœur, tandis que ce dernier allait chercher les coquilles d'œufs.

Ils se réunirent ainsi devant l'usine quelques minutes plus tard.

- Comment s'y prend-on ? demanda Queenie.

- J'avais pensé à un échange de valises, répondit Newt. Je pourrais reproduire la sienne, mettre les coquilles à l'intèrieur et échanger les deux valises en lui rentrant dedans.

Queenie et Tina approuvèrent, et ils attendirent encore une bonne demi-heure que Jacob sorte de l'usine.

Pour ce faire, ils s'étaient assis sur un muret.

Tina sortit un livre, tandis que Queenie fixait la porte de l'usine avec appréhension.

- Que lisez vous ? demanda Newt à Tina après un certain temps.

- Les prédictions de Tycho Dodonus.

- Oh... je n'ai jamais été convaincu par ce genre de choses... Pour moi, c'est de la poésie, pas des preuves.

Tina allait répondre, mais les portes de la boulangerie s'ouvrirent soudainement, laissant sortir les travailleurs.

Tina se leva et attrapa sa sœur par le poignet.

- Viens, dit-elle. Mieux vaut éviter qu'il ne nous voie. Bonne chance, Newt.

- Merci. Je vous rejoindrai à l'appartement.

Tout ce passa comme prévus. Après que Newt ait échangé la valise pleine de coquilles et le petit mot contre celle de Jacob, ce dernier passa prendre un rendez-vous à la banque, avant de rentrer chez lui, abasourdi, suivi de loin par un Newt amusé.

Newt rentra ensuite chez les Goldstein. 

En arrivant devant la porte de l'appartement, la première chose qu'il entendit fut un battement d'ailes. Puis, un "TEEEENNIIIIE" à briser du verre, suivi d'un bruit de course sur le sol de l'appartement. Newt poussa la porte de l'appartement juste à temps pour voir Tina se jeter sur sa sœur et lui arracher une lettre des mains.

- Ca vient du ministère, murmura-t-elle lorsqu'elle eut la lettre entre ses mains.

Elle déchira frénétiquement l'enveloppe, les mains tremblantes, et la parcourut des yeux. Newt et Queenie la fixaient, retenant leur souffle.

Tina fit deux pas en arrière et tomba presque sur le canapé. Sans quitter la lettre des yeux,  elle sourit, tandis qu'un vent de soulagement traversait son corps tout entier.

- Je l'ai eu ! J'ai récupéré mon travail !

Queenie poussa un cris de joie avant de se jeter dans les bras de sa sœur.

- Je le savais ! s'exclama-t-elle. Oh, Teenie, bien sûr que tu l'as eu, tu es la meilleure de toutes les aurors !

Queenie riait, et Tina pleurait presque de soulagement. Elles se serrèrent dans les bras l'une de l'autre sous les yeux d'un Newt attendit. Entendant ses pensées, Queenie se tourna. Suivant son regard, Tina aperçut Newt à son tour.

- Félicitations, Tina, dit-il.

Celle-ci eut un grand sourire, se retenant de prendre Newt dans ses bras.

- C'est grâce à vous, Newt.

Ils se fixèrent du regard. Durant un instant, le monde sembla s'effacer. Lisant leurs pensées, Queenie gloussa.

- Je vais me doucher, lança-t-elle.

Quand elle fut sorti de la pièce, Newt marmonna, embarrassé:

- Je vais aller m'occuper de mes créatures...

Tina lui sourit, et Newt eu du mal à détacher son regard d'elle. Avant qu'il ne disparaisse complètement dans la valise, Tina appela :

- Newt ?

- Oui ?

- Merci... Merci pour tout.

Dans sa chambre, assise sur son lit, les yeux de Tina parcoururent une phrase de son livre pour la énième fois. C'était ainsi depuis maintenant une demi-heure. Elle lisait une page, voire deux, avant de recommencer, ne se souvenant de rien de ce qu'elle avait lu, tant son esprit était ailleurs.

En quelques semaines, elle avait perdu son travail, avant de le retrouver grâce à un magizoologiste sorti de nulle part, avec lequel elle avait capturé le plus grand mage noir de tous les temps, se faisant condamner à mort au passage. Sa sœur était tombée amoureuse d'un Non-maj, et était désormais brisée par son départ. Et le magizoologiste commençait à devenir beaucoup trop important à ses yeux.

La couleur de ses yeux et la beauté de son sourire ne sortait pas de son esprit. Dès qu'elle entendait ou pensait son nom, elle sentaiit une sentation de bonheur en elle qu'elle n'avait jamais cru possible.

Ce n'est pas qu'elle l'aimait bien, non c'était bien plus...

Tina tombait amoureuse.

Newt travaillait machinalement, nourrissant Dougal, puis se dirigeant vers les Occamys sans penser à ce qu'il faisait. Quand il finit par arriver à l'enclot des Veaudelunes, sans le moindre sac de nourriture ni la moindre idée de ce qu'il avait prévu de faire avec eux, il décida de s'assoir pour réfléchir.

En quelques semaines, il avait adopté un oiseau Tonnerre, était parti pour l'Arizona pour le ramener chez lui, mais l'avait fait à New York après avoir combattu Grindelwald, se faisant condamner à mort au passage.

Mais pourtant, ce n'était pas cela qui le perturbait le plus... En effet, il avait passé des années auprès de créatures, se pensant comblé, mais ne se rendant pas compte qu'il lui manquait quelque chose. A vrai dire, cela ne lui avait jamais manqué, avant de rencontrer Jacob, Tina et Queenie. Il s'était fait un meilleur ami. Certes, cet ami n'était pas vraiment disponible pour le moment, mais c'était tout de même une grande première pour Newt.

Et puis, il y avait Tina... Cette femme belle, douce, gentille et courageuse...

La dernière - et première fois - que Newt était tombé amoureux, cela avait dégénéré. Et là, il savait que ce n'était pas un simple amour... Il tombait complètement fou d'elle. Cela lui faisait un peu peur, mais il restait persuadé d'une chose: Tina était merveilleuse.

Je ne suis plus un collégien. Je suis un adulte, un adulte responsable, et j'arriverai à faire un sorte que notre relation évolue.

Une heure plus tard, ils furent tout trois réunis autour de la table pour manger. Queenie avait préparé une tarte délicieuse.

Un silence confortable s'installa bien vite. Tous trois s'étaient douchés. Etre en pyjama, les cheveux mouillés, fatigués, autour d'une table avait quelque chose d'amical et intime. Newt pensa qu'il n'avait pas ressenti cela depuis très longtemps, voire même jamais. Auparavant, il n'aurait jamais pensé qu'il aurait été possible d'être à l'aise dans cette situation.

Dougal, installé contre la chaise de Newt, commença à lui réclamer un morceau de salade.

- Non, Dougal, gronda ce dernier.

La demiguise s'entêta, et Newt la repoussa.

- Tu as de quoi manger dans la valise.

Dougal lui lança un regard noir, avant de se tourner vers Tina avec des yeux suppliants.

- Ne me regarde pas comme ça !

Dougal se leva et alla s'assoir sur les genoux de Tina. Newt gronda de la laisser tranquille, mais, riant, Tina dit que cela ne la dérangeait pas. Bien sûr, Dougal en profita et lui prit sa fourchette des mains pour manger à sa place.

Queenie éclata de rire, et Newt se leva pour attraper Dougal. Marmonnant, il le ramena dans la valise.

- Je suis vraiment désolé, dit-il à Tina.

- Ce n'est rien, répondit-elle en riant.

Queenie se mit ensuite à raconter les mesures que Tina et elle avaient dû prendre après le renvoi. Le sujet dériva sur les différences entre le ministère anglais et le MACUSA. Puis, le diner terminé, ils se levèrent et retournèrent dans leurs chambres respectives.

Comme la veille, Queenie voulut dormir auprès de sa sœur. Tandis que, dans la chambre d'à côté, la lumière s'éteignait, elle se blottirent l'une contre l'autre.

- Teenie ? chuchota Queenie.

- Voui ?

- Je t'aime. Mais tu prends toute la couverture.

- Scuse moi... Je peux te demander quelque chose ?

- Bien sûr.

- Au sujet de Newt, je...

- Oh-oohh !

- Queenie, je t'en prie, ne commence pas. Je voulais simplement savoir si il... Enfin, on ne sait pas grand chose de lui, il ne parle pas beaucoup, je me dis que peut-être qu'il y a... Une femme dans sa vie... Et je voudrais le savoir maintenant, avant de trop m'attachée.

- Tu es déjà attachée à lui plus que tu n'as jamais été attachée à aucun homme.

- Je sais.

- Il y a bien quelqu'un. Il y a une photo d'elle dans sa valise.

Tina sentit son cœur se briser dans sa poitrine.

- Oh... murmura-t-elle.

- Mais, Teen, c'est très flou ce que j'ai lu dans ses pensées. C'est de ça dont on parlait quand on était dans la valise, pas d'école. Tout du moins, pas vraiment, parce que c'est à l'école qu'il l'a rencontrée. Ils étaient amoureux, mais, comme tu le sais, Newt a été renvoyé de Poudlard, et c'est en partie à cause d'elle. Je ne connais pas les détails, mais je sais que depuis, il lui en veut un peu. Ses sentiments sont vraiment mitigés, parce qu'elle lui manque, mais qu'au fond il sait que ce n'est pas la bonne personne. Je lui ai dit que c'était quelqu'un qui prenait, et qu'il lui fallait quelqu'un qui donne. Et je pensais à toi.

Tina resta silencieuse, avant de murmurer:

- Qui est-ce ?

- Elle s'appelle Leta Lestrange.

- Lestrange ? La famille française ? Je croyais que c'était... Enfin, je veux dire, je ne vois pas Newt... Partager le même genre de pensées que la famille Lestrange et...

- Il pense qu'elle est différente.

- Oh. Mais tu crois que je pourrai... Lui plaire en retour ?

- Il serait idiot, si il ne se rendait pas compte à quel point tu es merveilleuse. Mais c'est à toi d'aller vers lui, pas à moi de jouer les hiboux.

- Donc pour l'instant il n'éprouve rien pour moi ?

Queenie lui adressa un sourire taquin.

- Enfin, Teen, je te le dirai si il fallait abandonner.

Elle se tourna pour être dos à sa sœur, mettant fin à la discussion avec une dernière remarque:

- Mais je ne suis pas un hiboux de la pensée !