Mafia
Festival wangxian de Violette_Edward
Un jour, l'espion Wei Wuxian reçut une mission de la part de Yu Furen, la cheffe de la bande de Yunmeng Jiang. Il devait collecter des informations secrètes auprès de la secte Lan. Et en prime, il devait séduire le second fils du mafieux, la beauté glacée, Lan Wangji.
Le jeune homme réfléchit longuement à la façon dont il pourrait réussir son infiltration dans le réseau adverse.
Après de fastidieuses recherches, il trouva finalement un plan, plus ou moins crédible. Il devrait se déguiser en femme, à son plus grand désarroi, pour parvenir à entrer dans le clan. Il avait vu dans les journaux que ceux-ci pensaient engager une nouvelle servante à tout faire. Il s'était dit que cette usurpation de sexe pourrait être faisable au vu de sa taille fine et svelte, ainsi que son élégance naturelle. Tout ceci devait être réalisable en peu de temps et sans beaucoup de difficulté.
Il sauta ensuite sur ses pieds, et se frotta les mains. Avant de courir chercher sa grande sœur de cœur en lui demandant de l'aide pour faire des achats pour sa future mission.
Après de nombreuses heures passées dans les magasins, à essayer différentes tenues, ils purent enfin rentrer.
Le jeune homme se changea dans sa chambre rapidement et ressortit pour montrer sa métamorphose en délicate fleur.
Toute la famille le félicita, sauf son frère d'adoption qui se moqua de lui, en prouvant une fois de plus qu'il avait parfaitement raison de le traiter régulièrement de fille, voire de fillette. Après cette dernière chamaillerie, Yu Furen, qui était restée silencieuse, lui rappela sa mission et le temps qui pressait. Wei Ying maugréa discrètement et sortit pour se rendre dans le building Lan.
Le jeune homme se présenta devant les grandes portes de l'immeuble. Il prit un timbre assez aigu et aguicheur, puis il minauda qu'il venait pour être embauché en tant que servante. Le gardien auquel il s'était adressé regarda son collègue avant de soupirer et de pénétrer à l'intérieur du hall pour trouver un responsable qui pourrait le renseigner et ainsi savoir si les dires de leur visiteuse étaient vrais. Wuxian jouait innocemment avec ses longs cheveux, en attendant le géant. En son for intérieur, il tremblait d'inquiétude. Il ne voulait pas se faire pincer où être chassé avant d'être parvenu à ses fins. Si cela était le cas, son plan serait entièrement à revoir et il serait la honte et la risée de son clan. En plus, Jiang Cheng et Yu Furen s'en prendraient une nouvelle fois à lui.
Après un moment qui lui sembla être une éternité, le vigile ressortit du building. Sans parler, il fit entrer la supposée jeune femme. Ils s'enfoncèrent dans le hall immense, avant de se diriger vers les ascenseurs. Le garde appuya sur le dernier bouton et repartit, tout en lui indiquant la route à suivre, pour se rendre au bureau du chef, Lan Xichen.
Wei Ying en fut agréablement surpris. Se retrouver seul un petit instant le rassurait et lui permit de planifier son arrivée chez le patron ennemi. Il réfléchit à ce qu'il dirait et sur quel ton. Ainsi qu'à l'attitude physique qu'il devait adopter. Devrait-il jouer avec sa fausse poitrine ? Ses cheveux ? Ou bien encore, bouger sensuellement ses hanches fines ? Il n'avait qu'un unique but, envoûter Lan Wangji et ainsi récupérer les données secrètes sur les futures missions de la mafia. Les Jiang refusaient de se faire doubler par les Lan.
L'ascenseur s'ouvrit sur le centième étage de l'immeuble. Il examina le long couloir et souffla un bon coup, avant de se diriger vers la massive porte de chêne verni. Il inspira profondément puis toqua. Il entendit une voix grave et chaleureuse l'invitant à entrer. Il reprit son rôle de jeune fille innocente et ignorante et pénétra timidement à l'intérieur du bureau.
Wuxian salua le chef, avec respect. Son regard ne perdait pas une miette des détails de la pièce, essayant de trouver la petite faille, dès à présent.
Xichen l'observa avec attention, avant de l'autoriser à s'asseoir face à lui. Il croisa les bras sur sa table tout en continuant à le fixer d'un air sérieux. Il devait éviter les pièges de ses ennemis et cette annonce, il le savait, pouvait être une aubaine pour tous.
Après quelques longues secondes, le plus âgé prit la parole.
-Bonjour Mademoiselle... on m'a fait savoir que vous veniez pour postuler en tant que... servante c'est bien cela ?
Wuxian sourit intérieurement. Pour le moment, tout marchait comme sur des roulettes. Avec une voix fluette, faussement intimidée et lui répondit.
-Bon... bonjour Monsieur... je... je... Oui en effet... je cherche un emploi depuis longtemps et... cette... cette annonce me permettrait de vivre et d'aider ma pauvre maman. Une larme esseulée coula le long de sa joue.
Lan Huan le regarda plus attentivement.
-Que faisiez-vous avant ?
-J'étais ménagère au restaurant Jiang... mais... mais ils m'ont chassé après... que j'ai découvert un de leur secret... Depuis presque cinq mois, je cherche et cherche encore de quoi me nourrir et faire vivre ma famille.
Le chef se redressa légèrement, suspicieux, mais également très intéressé.
-Ah bon ? Un secret, me dites-vous ?
Puis, il se rappela de sa couverture de PDG et il se réinstalla doucement.
-Bien bien... Vous pouvez faire un essai de trente jours ici et après ce moment nous ferons un bilan et si tout se passe bien vous serez embauchée.
Wuxian sourit grandement et se releva pour saluer son "nouveau" patron.
-Merci... Merci... Vous me sauvez, Monsieur. Je ferais de mon mieux pour vous contenter *bien plus que tu ne pourras le croire mon vieux*, finit-il sa phrase avant de sortir en s'inclinant devant son aîné.
En quittant de la pièce, il soupira un bon coup et s'éventa, un instant avec l'aide de sa main. Puis, il reprit la direction de l'ascenseur. À ce moment, alors qu'il était plongé dans ses pensées, il percuta quelqu'un. Le mafieux Jiang sursauta, et baissa les yeux vers le sol, tandis qu'il était assis par terre à cause du choc. Il murmura un pardon, inquiet avant de lever le regard et de rester figé devant la beauté de celui qui se trouvait face à lui.
L'homme en blanc le toisait de haut, sans rien dire, ni bouger. Il l'analysait presque, avant de passer à son côté pour rejoindre le bureau du chef.
Le jeune garçon déguisé en femme pesta bruyamment et alla vers l'ascenseur après s'être relevé et dépoussiéré. Il entra dans la boîte en fer et commença à descendre. Dans le calme de ce lieu clos et exigu, il réfléchit à qui pouvait être ce magnifique glaçon. Car oui, l'inconnu avait déjà reçu un surnom de la part du Wei. Il n'avait su le reconnaître et cela l'avait énervé. Il grogna une dernière fois, avant de sortir pour rejoindre le hall. Entre-temps, il avait repris ses esprits et son rôle. Il se présenta à l'entrée pour obtenir les renseignements sur son emploi et sûrement sa tenue de travail.
Un gardien le regarda de haut en bas, avant de soupirer et de lui transmettre toutes les informations dont il avait besoin. Wuxian sourit et le remercia d'une douce voix, puis rejoignit la salle indiquée pour avoir son uniforme et rencontrer sa surveillante. Car il allait devoir être conduit et mis à l'épreuve pendant tout le mois pour être certain d'être engagé dans la boîte Lan.
L'intendante lui fit tout visiter en expliquant en détail ce qu'il devait faire dès le lendemain. Une fois tout vu, ils se rendirent dans les vestiaires et on lui demanda sa taille. Il fut légèrement gêné et balbutia confus, avant de la donner. Son visage avait pris une couleur rosée, qui lui allait à ravir. Il avait peur de devoir se changer en public, car si c'était le cas, il serait démasqué et ça serait fini pour son infiltration.
Heureusement, une cabine se libéra juste à temps et il se précipita dedans. Il soupira, rassuré et commença à se dévêtir. Le problème qui allait se poser, c'était son entre-jambes. Il réfléchit rapidement à comment faire en sorte que la jupe, fort courte au demeurant, ne dévoile pas trop son secret et une fois qu'il eut trouvé la méthode parfaite, une voix sourde le pria de quitter au plus vite de la cabine, s'il ne voulait pas que la surveillante n'entre.
Il sursauta et sortit en urgence, en baissant les yeux penauds, de peur d'être pris. La femme sèche le regarda mal et tourna autour de lui, avant de hocher la tête contente du résultat.
Une fois l'essayage fini, Wei Ying fut conduit vers une petite chambre, dans laquelle il fut enfermé jusqu'au lendemain cinq heures, heures Lan, si ce n'était pas plus tôt pour tout bien préparer avant l'arrivée des maîtres. Cette idée fit frissonner le Wei, mais il ne put rien dire. Il acquiesça avant de s'installer sur son lit.
À la nuit tombée, le jeune espion sortit un papier d'une de ses multiples poches et écrivit en morse une missive à sa famille, racontant qu'il était admis au sein de la firme Lan et qu'au bout d'un mois, il serait entièrement embauché. Puis, il rangea précieusement la lettre et inspecta discrètement la pièce. Il fouilla partout pour s'assurer qu'il n'y avait rien de dangereux ou de suspect. Au bout d'un moment, il sauta sur le lit et en se mettant en étoile, il repensa à sa journée enrichissante et assez angoissante. En se remémorant toutes les étapes qu'il avait traversées, il se releva en position assise sur sa couche. Puis, il se tapa violemment le front s'insultant de tous les noms. Mais bien sûr, la beauté fatale qu'il avait percutée plus tôt était assez connue dans leur monde. Il se souvint alors du qualificatif qu'il lui avait attribué dans l'ascenseur et éclata de rire, s'allongeant de nouveau. C'était l'un des titres donnés au grand Hanguang Jun, le second fils mafieux Lan. D'ailleurs, en fouillant dans sa petite cervelle de poisson rouge, il se rappela de la première fois où les deux hommes s'étaient rencontrés : c'était durant un vol dans un grand musée. Même si, malheureusement pour les Jiang, cette mission avait tourné au désastre en partie à cause de ce gars, qui l'avait plutôt dérangé. Il pesta à nouveau en se mordant les lèvres. Lui, le Yiling Laozu ne se fera pas avoir une deuxième fois par Lan Wangji, lors de la future manœuvre de sa mafia. Il devait passer devant son nez et se venger de la dernière défaite.
En même temps dans la chambre de Lan Zhan, après une courte discussion avec son aîné, il était revenu assez pensif chez lui. Son regard l'avait trahie dès son entrée, auprès de son frère. Le plus âgé avait pouffé et lui avait demander d'une voix douce, s'il avait eu un coup de foudre pour la jeune servante qui venait de sortir. Les oreilles du cadet rougirent violemment et il secoua la tête négativement, avant de baisser les yeux, gênés. Quand le sérieux fut retrouvé pour les deux Lan, une discussion s'ensuivit à propos de la prochaine mission de Hanguang Jun. Une fois ses ordres reçus, il put quitter la pièce et faire ce qu'il voulait. Il travailla un bon moment sur le dossier, avant de le reposer et de penser à cette mystérieuse jeune femme qui ressemblait beaucoup au Yiling Laozu, un de ses plus grand rival. Les deux mafieux avaient le même âge et étaient considérés comme les meilleurs de leur année. Cela avait créé une importante confrontation entre les deux hommes. Surtout que leur dernière entrevue ne s'était pas très bien déroulée, car le Lan avait réussi à lui passer sous le nez. Il soupira à nouveau et se dit qu'il devrait observer de près l'étrange inconnue qui avait ravivé sa mémoire et sûrement, ses désirs enfouis au plus profond de son être.
Le réveil fut rude et brutal pour le jeune homme. Il fut tiré de son lit par la surveillante avec mauvaise humeur, alors qu'il n'était même pas cinq heures ! La nuit avait été trop courte pour lui, entre minuit, une heure du matin pour trouver le sommeil après ses recherches et ses souvenirs et maintenant le lever forcé. Il gronda mécontent. Une fois seul, il s'habilla en bâillant assez régulièrement et peu poliment. Il somnolait sur ses jambes, s'assurant à peine qu'il fût bien présentable, il sortit de sa chambre pour rejoindre les autres. Bien entendu, son attitude et son physique lui valut des reproches assez sévères. Il fut obligé de retourner dans ses pénates et de rectifier sa tenue le plus rapidement possible. Puis, quand tout fut bon, ils partirent tous vers le hall, qui fallait faire luire avant l'arrivée des chefs. Wei Ying avait beaucoup de mal à répondre aux exigences de sa patronne, sa fatigue étant trop grande. Avec tout cela, il se fit assez souvent réprimander durant toute l'avant-matinée et il n'eut de repos qu'une fois que les Lan entrèrent et montèrent dans leurs bureaux respectifs. À ce moment-là, les domestiques pouvaient se détendre un peu et prendre un petit déjeuner bien mérité.
Les semaines passèrent et Wuxian continuait ses divers travaux, tout en étant constamment surveillé. Il n'en pouvait plus de la situation et espérait être vite débarrassé de son dragon, pour enfin débuter son véritable objectif : la fouille des lieux. Il avait rencontré durant ses journées tous les Lan présents et avait pu les analyser pour la majorité. Mais ce qui l'avait surpris, c'était de voir à quel point les « alliés » de la mafia venaient régulièrement, à croire que cela cachait quelque chose de plus croustillant encore qu'un simple méfait en doublant les concurrents. Ça allait devenir un de ses passe-temps favoris... Espionner les bureaux de ses supérieurs pour savoir ce qu'il se déroulait dedans. Surtout que c'était toujours les mêmes personnes qui visitaient les lieux dont, Nie MingJue et Jin Guangyao. Ce qui compliquait aussi les choses, car il connaissait particulièrement bien ces deux personnes influentes. Ils pouvaient le dénoncer aisément à tout instant. Malgré tout cela, son adversaire le plus dangereux restait Lan Wangji, puisque celui-ci devait certainement avoir des doutes sur son double jeu, au regard des nombreuses fois où il s'était senti observé par ce dernier. Ainsi, s'il faisait la moindre faute, et qu'il était surpris par le glaçon, il serait démasqué et expulsé avec de sacrés ennuis pour son avenir.
Le mois prit fin, au grand soulagement du bel infiltré. Il avait de plus en plus peur de ne pas rester au vu des multiples réflexions et des disputes qu'il lui avait été reproché pour diverses étourderies variées en tout genre. L'heure du jugement approchait à grands pas. Il se rendit vers le bureau de Xichen, en demeurant sur ses gardes. Il était accompagné, bien entendu, de la charmante surveillante. Ils prirent l'ascenseur jusqu'au centième étage et se dirigèrent vers la porte. Son dragon toqua et entra dès qu'elle reçut l'autorisation, mais le Yiling Laozu resta sur le pas, en attendant sa sentence.
La discussion fut trop longue à son goût et ses inquiétudes ne firent qu'augmenter davantage. Puis, la battant s'ouvrit enfin et laissa paraître dans l'encadrement la vieille femme, qui l'invita à pénétrer dans la pièce après l'avoir à nouveau dévisagé. Elle claqua la porte une fois que la servante fut dans le bureau. Il se trouvait face à son patron et le dragon. Il avala, alors, difficilement sa salive en les regardant, avec épouvante et angoisse, dans l'attente du verdict final, qui avait du mal à tomber.
Xichen avait pris sa décision en fonction des propos de l'intendante en chef du domaine. Mais il avait également surveillé les avancées de la jeune fille avec intérêt, faisant attention à ne pas se tromper sur son compte et réaliser, trop tard, que c'était une agente infiltrée d'un groupe adversaire. Il observa une dernière fois l'espion, sans se douter de rien, et lui adressa un resplendissant sourire, avant d'engager la discussion.
-Mademoiselle Mo, car oui Wei Ying avait endossé une autre identité pour ne pas se faire prendre, Veuillez-vous asseoir, je vous prie.
Une fois son vis-à-vis installé, il enchaîna toujours d'un ton radieux.
-Je vous félicite pour ce premier mois et j'espère que vos demandes sont exaucées par rapport à vos attentes d'il y a quelques semaines. Si c'est le cas... je vais vous faire signer un papier pour que tout ce qu'il se passera ici reste un secret et que votre famille... Bien entendu, sache que vous travaillez honnêtement, mais aussi que vous êtes logé et nourri. Si vous acceptez toutes ces contraintes... Alors vous êtes engagée... Même si l'on peut vous virer à la moindre erreur de votre part. Est-ce bien clair ?
Wuxian n'en revenait pas. Malgré toutes ses fautes, il avait le poste ! Sa joie éclata involontairement et il fit de grands gestes de contentement, avant de rougir et de se lever d'un bon pour s'excuser auprès de ses supérieurs. Il signa fébrilement le papier, puis fut autorisé à prendre congé dans le but de retourner dans sa chambre ou même de rentrer chez lui pour la journée afin d'annoncer la nouvelle à sa mère. Il eut un faible sourire malicieux et il s'en alla en s'inclinant. Il était tellement concentré sur ses remerciements qu'il heurta quelqu'un de plein fouet, une fois de plus...
Cependant, la personne n'avait pas la même carrure, mais quand même, son fessier avait mal. Il s'excusa platement avant de lever un regard au coin. Mais son visage blêmit instantanément en découvrant avec stupeur le nouvel arrivant. Son ami d'enfance, Nie Huaisang. Il était dans de beaux draps.
Le cadet observa, surpris, la jeune femme etl'aida a se relever tout en lui demander pardon, car il ne l'avait pas vu non plus. Le Yiling Laozu avait le sang glacé, mais il prit tout de même la main de l'homme, avec crainte. C'est à ce moment que Xichen sortit de son bureau en ayant entendu le bruit provoqué par la collision des deux compères.
Huaisang ricana en se dissimulant derrière son éventail en apercevant son second frère et s'approcha de lui en souriant avec chaleur. Quand il passa au niveau de l'oreille de l'espion, il lui murmura :
-Beau déguisement Wei Xiong.
Wuxian frémit immédiatement et répondit sur le même ton.
-Tu dis quoi que ce soit... tu passeras un sale quart d'heure et je peux te prévenir que Cheng ne t'approchera pas le moins du monde. Et d'ailleurs... si tu souhaites des informations... tu lui demandes et on voit ce qu'il fait. Sinon... silence.
Il reprit son chemin après un dernier salut.
Le jeune homme eut un rictus amusé, avant de saluer Xichen.
-Bonjour Er Ge... tu as trouvé une très belle femme. Elle t'intéresse ? Sinon moi je la veux bien... elle a de beaux seins.
Il éclata de rire et entra dans le bureau, suivi par le plus âgé qui soupirait doucement, ne sachant pas comment répondre au petit pervers qui était le frère cadet de son amant.
Le Yiling Laozu fuit immédiatement dans l'ascenseur et s'agenouilla perdu dans ses pensées. Son cœur battait la chamade à cause de l'adrénaline qui était encore bien présente. Il ne se reprit qu'avant d'arriver au rez-de-chaussée, ou, bien entendu, il croisa Lan Wangji. Comme si sa journée n'avait pas été assez catastrophique ! Il le salua, en se rapetissant et le laissa passer tout en essayant de sortir sur la pointe des pieds. Mais cela ne fonctionna pas comme prévu et son aîné l'arrêta par le bras, en le tirant vers lui. Il se retrouva à nouveau entraîné dans les étages, sans qu'il ne pût rien dire ou faire.
Lan Zhan ne savait pas ce qu'il faisait, ne suivant que ses instincts primaires. Il voulait en apprendre plus sur la fille qu'il observait depuis un mois et qui envoûtait ses nuits, les rendant torrides.
Il s'enferma alors avec lui dans sa chambre et le regarda de haut, bloquant la porte de sa personne. Puis, il commença à avancer vers lui, l'air menaçant. Il l'obligea à reculer jusqu'au lit où il le fit tomber. À cause de cette chute, la jupe s'était remontée et laissait entrevoir un petit bout de tissu. Ses oreilles s'enflammèrent et il détourna la tête. Le pauvre espion, quant à lui, était dans un état effroyable. Il tremblait de tous ses membres et regardait impuissant se produire tout ce qu'il lui arrivait. Il n'avait pas osé parler ni bouger de peur de se découvrir. La situation cependant était étrange. De plus... Une de ses missions était de voler le cœur du Lan et il semblait que tout cela se fût fait sans qu'il ne fasse rien, sauf son travail de servante. Hanguang Jun se rendit enfin compte de ce qu'il avait fait et il se releva très vite de sa position compromettante avec son employée et il ouvrit la porte avant de le chasser et de s'enfermer, seul cette fois, dedans. Il respirait rapidement et il se prit le visage dans ses mains en se grondant férocement.
Wei Ying courut en quittant la chambre et se dirigea immédiatement vers la sortie pour rejoindre le restaurant où l'attendait sa grande sœur de cœur. Il arriva tremblotant, dans ses habits de l'entreprise, et se jeta dans ses bras. Elle fut surprise de son attitude, mais le rassura en le câlinant tendrement.
Leur moment intime entre frère et sœur fut vite interrompu par le téléphone du plus jeune qui retentit. Il soupira en s'excusant, puis il répondit. Son visage perdit un peu de sa couleur et sa voix se remit à vaciller. Il finit par raccrocher, il embrassa son aînée et lui révéla au fond de l'oreille pourquoi il devait fuir et rentrer à l'agence immédiatement. Une fois cela fait, il sortit au pas de course, tout en surveillant ses arrières, se dirigeant vers le building Lan.
Il ne comprenait pas vraiment pourquoi il avait été ainsi appelé alors qu'il était en repos, mais bon ça devait être vraiment urgent vu le ton employé par le garde.
Il se présenta à l'entrée et demanda ce qu'il se passait. Un veilleur grogna férocement et le traîna de force vers les ascenseurs. Il le poussa à l'intérieur et appuya sur un bouton. Il ressortit et bloqua la porte pour l'empêcher de fuir. Le jeune homme était stupéfait et son cœur battait très rapidement, regardant les chiffres défiler jusqu'à s'arrêter enfin. Il eut un coup de stress supplémentaire en voyant l'étage. Il soupira avant d'aller vers la porte entrouverte à l'autre bout.
C'était les appartements des frères Lan... En reprenant une dernière fois son souffle profondément, il toqua et attendit l'invitation pour entrer. La réponse ne tarda pas, et lui fut favorable.
La pièce était luxueuse, mais sans décorum inutile. Tout étant parfaitement disposé pour ne pas laisser paraître un trop plein ou de l'abondance. Wei Ying en était presque émerveillé, mais il essaya de garder son calme et de rester serein. Malgré toute sa prudence, ses yeux pétillaient de bonheur. Il ne vit pas le somptueux Lan qui le fixait avec intérêt, assis au milieu de la chambre, sur le lit. Son visage était légèrement plissé, rendant d'autant plus attrayants son charisme naturel et sa prestance, froide, voire glaciale. Mais tout cela passa inaperçu au regard du plus jeune, qui faisait un tour sur lui pour tout regarder dans le moindre détail. C'est seulement en entendant un petit bruit de son hôte que ce dernier sursauta et se retourna vers lui, avant de pâlir de honte et de le saluer respectueusement.
Son patron l'observait du coin de l'œil, attentif à son attitude et sa gestuelle. Il soupira en le voyant ainsi et se leva pour s'approcher de lui et caresser sa joue avec son pouce, très doucement. Les deux hommes étaient collés l'un à l'autre, leurs souffles se rejoignaient et leurs yeux ne se quittaient pas. Comme par un automatisme, Wuxian se mit très légèrement sur la pointe des pieds et embrassa délicatement les fines lèvres masculines de son homologue. Il ferma les yeux, en même temps, tout en soupirant de plaisir.
Lan Zhan fut surpris de la soudaineté du geste, mais après avoir contemplé quelques instants son joli minois, répondit à cette demande. Il passa ses doigts contre ses côtes et le plaqua sur son torse. L'espion réagit immédiatement et rouvrit les yeux puis s'écarta d'un bond. Sa virilité venait de se réveiller, coupant net à ce petit moment de bonheur. Il ne devait pas se faire repérer aussi rapidement, surtout que sa proie était sous son charme. Il lui fallait les plans avant de se laisser à lui et de fuir.
Le plus âgé fut surpris de ce soudain recul, incriminant son manque de savoir-faire et son ignorance dans ce domaine. Il l'observa bouger dans tous les sens, en fronçant les sourcils suspicieux. Il essaya de s'approcher de nouveau de lui, mais ce dernier fit un pas en arrière, se retrouvant presque contre la porte. Ainsi, Hanguang Jun l'adossa contre celle-ci et le retint.
-Pourquoi fuir ?
Le sang du Yiling Laozu se glaça et il leva un petit regard penaud vers lui en murmurant,
-Il me reste du travail avant demain, je... viens de m'en souvenir. Excusez-moi.
Il se glissa contre son corps musclé et la porte, avant de filer pour de bon.
Lan Zhan gronda et s'appuya tristement contre le seuil de sa chambre. Il avait une légère bosse dans son bas, mais cela ne le dérangeait pas alors il n'y prit pas garde, surtout qu'il était déçu de lui-même que son aimé l'ait fui, après lui avoir volé son premier baiser. Lui qui ne souhaitait que s'excuser pour son attitude de la dernière fois, se trouvait dans une position encore plus complexe, sans l'avoir voulu, même si ça l'enchantait.
Son frère passa au même moment devant la porte entrebâillée. Il toqua, avant d'entrer dans la pièce.
-Wangji ? Tout va bien ?
Puis, il remarqua l'excitation de son cadet et il ne put s'empêcher de sourire doucement. Il lui fit un petit signe de la tête pour lui montrer ce qui se situait dans son pantalon, assez visible pour tous.
-Aurais-tu besoin d'aide ? Sais-tu t'en débarrasser seul ?
Le plus jeune releva sa face surprise par sa proposition. Il baissa, ensuite, les yeux sur l'objet de la taquinerie de son aîné. En voyant cela, son visage se teinta d'un beau rouge tomate et marmonna des excuses confuses et honteuses.
Xichen ne put empêcher sa figure de s'illuminer un peu plus, et essaya de résister à trop montrer son amusement face à la situation. Il s'accroupit à côté de lui tranquillement et posa sa main sur son épaule pour le rassurer.
-Wangji, tout va bien, calme-toi. Avoir des envies sex... des envies... est tout à fait normal pour un homme de ton âge. Il prit alors une voix coquine. As-tu vu une belle fille ?
Hanguang Jun était de plus en plus gêné par les questions de Zewu Jun, mais son visage n'exprimait rien. Il finit par lui répondre, tout de même, en hochant timidement la tête affirmativement.
Les yeux de Lan Huan se firent davantage pétillants et il le félicita chaudement, avant de l'interroger sur son joli nom.
Le Lan eut du mal à le lui révéler. Puis, au bout d'un moment, il faiblit et il lui dévoila le pseudonyme de Wuxian, sans qu'il ne le sache lui-même.
Le chef de la mafia fit un mouvement de recul à cause de la surprise et regarda son cadet doucement.
-C'est pour cela que tu le surveilles autant ?
En guise de réponse, il reçut un nouvel acquiescement de sa part.
Xichen découvrait une autre facette de son frère et trouvait cela adorable. Malgré le fait qu'il aurait voulu le garder encore innocent, la jeune servante l'avait éveillé et transformé en homme. Il caressa la tête de son cadet avant de se lever en lui prenant la main, l'entraînant avec lui.
Ils allèrent dans la chambre du patron de l'entreprise et le plus âgé ferma la porte avant de poser un regard tendre sur son petit frère.
-Wangji sait tu te débarrasser de ton problème actuel ou as-tu besoin de conseils pour y arriver ?
Le jeune homme le fixa l'air surpris, avant de rougir violemment. Il secoua la tête négativement avec rapidité. Puis, il rebaissa, en soupirant et murmura confus.
-Je... Oui... s'il te plaît.
Xichen sourit doucement et lui frotta le dos tendrement pour le rassurer.
-Bien bien. Ta main c'est la crosse du pistolet et ce que tu possèdes entre les jambes... c'est la gâchette. Et... et tu t'amuses... enfin, tu t'entraînes à tirer.
Son visage s'était à son tour colorié, très gêné par ses propos déplacés et vulgaires. Mais il faisait tout cela pour le bien de son cadet et pour l'aider avec son propre corps. Lui avait passé ce cap grâce à ses frères d'armes et plus particulièrement ses amants.
Lan Zhan le regardait effaré par les mots qu'il avait prononcés. Ses oreilles flambaient d'excitation et de honte. Il devait se toucher pour se débarrasser de cette douleur qui montait progressivement dans son entre-jambes ? Mais si leur oncle le découvrait ainsi ? Il aurait les pires menaces au monde. Il soupira et salua son frère, avant de partir rapidement pour rejoindre sa chambre et s'enfermer. Il alla dans sa salle de bain privé pour faire ce qu'il devait pour se soulager. Il mit beaucoup de temps et utilisa presque toute son énergie à faire ce qu'il devait faire. Il sortit lavé, nettoyé, mais dégoûté de son corps. Il se coucha et s'endormit avec difficulté, obsédé par la belle femme.
Wei Ying resta sur ses gardes les jours qui suivirent. Il était peu confiant de son état physique à la vue du beau Lan. Son corps le surprenait. En effet, ce soudain désir qu'il avait ressenti au contact des lèvres de sa proie était étrange et non souhaité. Bien sûr, il était fier d'avoir réussi à envoûter ce glaçon... Mais... pourquoi avait-il réagi également ??? Il soupira et reposa son balai, en s'appuyant sur une table. Il aurait voulu pouvoir allumer une cigarette et se détendre grâce à cette addiction, c'est seulement qu'il devait jouer le rôle d'une jeune fille bien sage et se contraint, violemment à arrêter de penser à tout cela. Il reprit alors le nettoyage de la salle, avant de s'accorder une petite pause à la cafétéria. Il se servit un café serré et jeta un coup d'œil autour de lui. Personne. Un sourire malicieux illumina son visage. Il regarda avec attention s'il n'y avait pas de caméra cachée, puis il saisit un mégot et l'alluma. Il tira quelques bouffées avant de l'éteindre et de la ranger soigneusement et précieusement dans son sous-vêtement. Il retourna ensuite au travail. En se disant qu'il allait bientôt commencer ses recherches. Il attendait que Xichen parte quelque temps en « voyage » et il ferait le « nettoyage » dans son bureau. Où il essayerait à un autre moment. Pour Wangji, ça serait chose aisée. Il lui fallait juste lui tirer le vers du nez et c'était fini. En le récompensant d'un baiser et point final.
Suivant ses prévisions, il se rapprocha de plus en plus de Lan Zhan, se trouvant durant ses pauses avec lui dans son bureau et où dans sa chambre. Il était très tactile et s'amusait de sa timidité apparente. Ses doigts fins pouvaient jouer malicieusement avec les boutons de sa chemise et des fois, par mégarde, en retirer un. Il l'observait, penaud, et s'approchait plus de lui, pour le lui remettre en effleurant son torse, avant de s'enfuir, prétendant devoir reprendre le travail. Il espérait gagner son cœur, découvrir des dossiers importants ou qu'il se livre à lui, par un beau clin d'œil et une promesse en l'air. Il savait bien s'arrêter et s'amusait à chaque fois du moment où il lâchait son « partenaire ». Il en riait jusqu'à tard le soir et se remémorait ses yeux implorants quand il se levait pour s'en aller. Il réfléchissait au temps qu'il devrait prendre pour se jouer du frigidaire, avant de pouvoir lui voler des informations et fuir une fois pour toutes.
Lan Zhan de son côté était régulièrement excité à présent. Même s'il ne le disait pas au concerné, il y désirait ces doux moments passés en compagnie de la jeune servante. Il la couvait d'un tendre regard d'or. Mais il se doutait fort que la maid ne s'en rendait pas compte et continuait de s'amuser de lui, détruisant au passage son petit cœur fragile et innocent. Il le sentait particulièrement à l'instant du départ de son amour. C'était à chaque fois, juste avant qu'il ne craque et se jette dessus, tel un fauve en liberté. En se retrouvant seul, il devait s'occuper du souci corporel créé par la présence de l'homme déguisé.
Ainsi, leur relation s'approfondit, même si Wei Ying ne se rendait pas compte qu'il tombait sous le charme de son adversaire.
Ils avaient régulièrement des rendez-vous secrets, de plus en plus longs. Soit c'était dans la chambre du second, soit c'était dehors ou au restaurant. Wuxian riait beaucoup et adorait taquiner Wangji, qui se laissait faire à la plus grande surprise de tous. Il était même devenu légèrement tactile avec son amour. Il lui tenait la main dans leur moment de solitude. Le Yiling Laozu se laissait faire en s'amusant toujours, n'importe où, et quand ils sortaient, il léchait les vitrines à chaque fois que son regard était attiré par quelque chose. Lan Zhan souriait doucement et veillait à lui faire constamment plaisir par des cadeaux.
L'espion, après un certain temps à planer sur son nuage, reprit conscience de sa mission. Il commença à questionner son partenaire sur la société dans laquelle il travaillait et pourquoi parfois, il était chassé sans raison de la chambre de ce dernier. Le second Lan rougit, perturbé par ses interrogations auxquelles il ne s'attendait pas. Il le regarda attentivement et soupira. Il réfléchissait en même temps à la façon dont il pourrait lui répondre sans lui dire l'entière vérité sur son groupe. Mais en voyant les mimiques employées par le plus jeune, il baissa les yeux et bafouilla en murmurant :
-Je... je pensais que... que tu devais te douter de quelque chose. Tu... te situes au sein de la mafia de Gusu et... avec Xiongzhang... nous... nous apprêtons à entreprendre une nouvelle mission très importante.
Wei Ying put jouir de plaisir, uniquement parce que son amant avait la tête basse. Mais, il dut faire tout de même attention à ne pas faire de bruit ni à bouger de joie, pour ne pas se faire surprendre. Il eut du mal à reprendre une petite voix féminine, et il finit par lui répondre.
-No... non... Je... je ne savais rien... Je pensais que vous n'étiez qu'une grande entreprise. Mais... mais maintenant que tu en parles Hanguang Jun... je... je commence à mieux comprendre l'importance du secret qui m'a été imposé à mon arrivée. Que... que veux-tu dire par... nouvelle mission ? Tu... tu vas partir ? Me laisser toute seule ici ? Tu seras en danger ? Où... où vas-tu ?
Pendant qu'il parlait, il s'était collé contre le torse de son petit ami, en le caressant, feignant une profonde inquiétude. Les oreilles de Wangji se colorèrent davantage d'un magnifique rouge. Il détourna la tête sur le côté, complètement gêné et en même temps heureux de se sentir ainsi aimé.
-Je... nouvelle mission secrète. Nous devons récupérer un diamant rare avant le clan Jiang. N... non tout se passera bien... sauf... sauf si le Yiling Laozu se présente... si le cas... tout se corsera.
Il posa un bras autour de ses fines épaules et le rapprocha un peu plus contre lui. Le jeune travesti roula des muscles pour se caler mieux.
-Si tu me le promets... je suis heureuse et rassurée. Merci Hanguang Jun.
Il embrassa tendrement sa joue, avant de s'écarter soudainement.
-Il faut que j'y aille à présent... sinon je vais me faire tuer par votre dragon.
Il sauta sur ses pieds en riant face au grognement de son amant et il courut vers la sortie le laissant seul.
Il avait récupéré une information, maintenant place au vol dans le bureau de Xichen durant la nuit.
Il prétexta d'être peu en forme pour se reposer le reste de la journée et en profita pour établir un plan en vitesse.
Wei Ying, l'obscurité venue, crocheta la serrure de la porte du bureau de son patron. Juste avant de monter, il avait désactivé les caméras de surveillance pour ne pas se faire voir. Ainsi, ce fut en toute discrétion qu'il commença son enquête. Il fouilla habilement les dossiers, cherchant celui des missions top secrètes. Il mit tout de même du temps, avant de parvenir à mettre la main dessus, il concernait le vol des diamants des Wen. Il finit par se souvenir de la fois où, il était entré, par hasard, pendant un conseil entre les deux frères, à propos d'une tâche confidentielle des plus importantes. Il avait juste eu le temps d'apercevoir un bout d'un logo et une seule lettre, un « b ». Puis, ce document avait été rangé dans un tiroir dissimulé. Il réfléchit quelques instants, en se replaçant au même endroit que Xichen à ce moment-là. Il tapota les tiroirs pour savoir lequel pouvait servir de planque. Soudain, un son particulier se fit entendre. Un sourire naquit et l'espion força l'ouverture. C'était bon ! Enfin ! Il avait réussi. Il ne put s'empêcher de danser et de faire du bruit tellement il était content. Mais malheureusement, cela lui fut fatal.
Quelques minutes après, la porte s'ouvrit et laissa apparaître une silhouette blanche. Celle-ci, discrètement, s'introduisit dans la pièce, sans se faire voir. Il regardait les mouvements du jeune homme. Wuxian mit du temps à s'en rendre compte et ne remarqua l'intrus qu'en tombant nez à nez avec lui. Le Yiling Laozu s'interrompit net et pâlit. Il essaya de cacher fébrilement le document. Mais une main virile s'opposa, en l'arrêtant rapidement.
-Lan... Zhan ? couina-t-il difficilement. L'â... lâche-moi ! S'il te plaît... je peux tout expliquer.
-Intérêt... fut ses seuls mots.
Il le tira à lui et le força à sortir de la salle. Ils descendirent par les ascenseurs vers les chambres des deux jumeaux. Wei Ying sentait son cœur battre à tout rompre. Il réfléchissait au meilleur moyen pour se libérer. En arrivant devant les portes, son sang ne fit qu'un tour et il l'embrassa férocement, le plaquant contre le mur.
-Tu ne me reconnais pas ? minauda-t-il en reprenant la voix de son rôle de servante.
Le visage de Hanguang Jun se décolora et le regarda sans comprendre, inquiet et triste.
-Comment ? Mo XuanYu... Wei Ying ???
- Oui... si fait Hanguang Jun...
Il s'approcha un peu plus de lui, collant son corps au sien, avant de le tirer dans la pièce où logeait le Lan.
-Tu ne révéleras rien, car j'aurais le dessus. Furent ses derniers mots, avant de fermer la porte, derrière lui.
Lan Zhan gronda furieux de se faire ainsi traiter. Il détestait être dominé et encore plus si c'était un homme et son pire ennemi en plus. Il renversa la situation, quand Wuxian essaya de le pousser vers le lit pour l'emprisonner. Il plaqua l'espion sur le matelas et s'installa sur lui pour l'empêcher de bouger. Le plus jeune montra des dents et tenta de se débattre en vain. Son opposant utilisait la force de ses ancêtres. Il avait peur de se faire prendre et attraper par les Lan. Si cela arrivait par malheur, il aurait de très gros ennuis pour sa peau et celle de sa famille adoptive.
Dans un mouvement désespéré, il se redressa et se jeta sur son asseyant, en l'embrassant passionnément et à pleine bouche. Wangji perdit la tête à ce moment-là. Il répondit au baiser divin et commença à le déshabiller. Son homologue couina de surprise et de frayeur, mais se laissa tout de même porter par l'élan, s'abandonnant dans ses bras musclés, pour qui son cœur avait craqué, sans que le cerveau ne s'en rende compte.
Ils restèrent ensemble jusqu'au petit matin. Le Yiling Laozu réalisa enfin ce qu'il se passait et pâlit violemment de peur. Il sauta du lit et se rhabilla avant de fuir par sans demander son reste.
Il rentra chez lui tout perdu et déposa les papiers sur le bureau de Yu Furen. Puis, il s'enferma dans sa chambre bruyamment. Toute la maison en fut secouée, mais personne ne comprit ce qui lui était arrivé.
Lan Zhan avait passé l'une de ces plus belles nuits. Mais le matin fut féroce. Il aperçut son amant fuir au loin sans demander son reste. Il s'était redressé pour voir et essayer de le rattraper. Sa figure pâlissait drastiquement. Il était choqué et son cœur se serra fermement dans sa poitrine. Des larmes coulaient le long de son visage, telles des armes. Il se plia en deux, avant de hurler de douleur et de désespoir.
Xichen se précipita dans la chambre de son cadet sans frapper. Il comprit immédiatement ce qui s'était déroulé dans la pièce. Il alla ouvrir la fenêtre pour que l'odeur se dissipe et revint enlacer son frère.
-Elle est partie sans un mot ? C'était Mo Xuanyu ?
Le plus jeune eut du mal à faire le moindre mouvement, se laissant aller dans les bras de son aîné. Il l'aimait. Il l'aimait tellement. C'était un fait réel et il ne pouvait plus rien y changer. Les sentiments ne se contrôlaient pas.
Lan Huan resta longtemps à ses côtés, avant de lui ordonner de se reposer pour la journée. Il allait s'occuper de tout à sa place. Il alla à son bureau pour ensuite rechercher les documents pour le braquage qui devait avoir lieu d'ici peu. À sa grande surprise, il n'y avait plus rien. Sa colère bouillonna. Il fit appeler tous les domestiques. Bien entendu, il en manquait une et la plus suspecte de toutes. Il les interrogea puis les chassa. Il rejoignit à nouveau son frère, fou furieux.
-WANGJI... où se trouve Mo XuanYu ? Elle a volé les documents concernant le braquage des bijoux Wen.
Hanguang Jun pâlit et se recroquevilla sur lui-même. Son frère blêmit à son tour.
-Tu... tu le savais ? Pourquoi ne me l'as-tu pas dit ?
Il s'approcha de lui et posa une main sur son épaule.
-Qui est-ce ?
-Wei... Wei Ying...
Le chef de l'entreprise se releva brusquement en se tenant la tête.
-COMMENT AS-TU PU LE LAISSER FAIRE ÇA ? Tu lui as offert ton corps en plus.
Lan Zhan se redressa, larmes coulant de ses yeux. Il commença à faire un sac avec ses affaires les plus importantes.
-Je... Je pars... Je suis responsable. Je... Je quitte la mafia. Je ...je ne suis plus à ma place ici. Pardon Xiongzhang.
Il s'inclina devant son aîné et sortit sans demander son reste. Xichen ne répondit pas, tellement éberlué par les informations qu'il venait de recevoir. Quand il comprit enfin ce qui se passait, il se précipita dehors, mais c'était déjà trop tard. Il avait disparu.
Zewu Jun rentra dans l'entreprise. Son frère l'avait laissé seul à la tête de la mafia. Son cœur s'était serré dans sa poitrine. Il avait tellement protégé son cadet ! Ce dernier l'abandonnait, car il avait préservé la fuite de leur ennemi avec le dossier du braquage par amour. Il s'enferma dans son bureau et pleura, isolé et inquiet pour lui et son futur.
En même temps, Wuxian préparait le plan d'attaque. Ils allaient plus ou moins garder l'organisation du vol que leur avait fourni l'adversaire. Seulement, ils avaient modifié la position de ceux qui allaient venir. Ils ne seraient que trois et non une dizaine comme l'avait proposé le chef de la mafia Lan.
Le jour fatidique arriva enfin. Les trois frères et sœurs sortirent en pleine nuit pour aller dans la . Ils veillèrent à ce que tout soit bien éteint, avant de faire rentrer Wei Ying. C'était lui le plus agile et le plus capable de se faufiler entre les lasers de sécurité et de crocheter les serrures.
Il s'avança comme un funambule, évitant tous les pièges. Il les avait retenus par cœur et pouvait ainsi passer plus facilement entre eux. Il arriva donc dans la salle qui renfermait le bijou ancestral. Tout se déroulait trop bien et cela commençait à l'inquiéter. Alors qu'il tenait l'objet recherché, les Wen surgirent et l'encerclèrent. Il était coincé et n'avait aucun moyen de secours. Mais, il vit une baie vitrée qui donnait sur un immeuble en cours de construction. Il observa tous les côtés avant de se précipiter vers cette opportunité. Il se jeta à travers la fenêtre au-dessus du vide et atterrit maladroitement sur les échafaudages. Il monta alors pour atteindre le sommet. Il n'ignorait pas que c'était la pire des solutions, mais il était déjà trop tard pour changer d'avis. Ses adversaires le suivaient. Il scruta les immeubles alentour pour savoir s'il pouvait rejoindre sur un autre toit, mais tout était bien trop haut. Sa peur augmenta d'un cran.
Jiang Cheng et Yanli, impuissant, regardaient la scène, effrayés. Le Yiling Laozu était à nouveau piégé entre les gardes Wen. Sans hésiter, ce dernier sauta pour essayer d'attraper une barre de fer plus basse. Il réussit, mais le choc fut si violent qu'il manqua de tomber et de se rompre le cou.
Soudain, une silhouette blanche lui tendit la main. Des gouttes de sueur perlaient sur sa peau nacrée. Lan Zhan s'accrochait à un fil qu'il avait fixé au toit avant de se lancer à sa rescousse. L'espion avait souri légèrement et murmura un « merci ». Il lâcha la poutre à laquelle il se tenait et saisit la main de son amant. Ils commencèrent à descendre lentement et sûrement grâce à la poulie attachée à la ceinture de son sauveur.
Des coups de révolver retentirent, car les Wen venaient de se réveiller de leur stupeur et voulaient les arrêter et au mieux les tuer. La fratrie Jiang réagit et contre-attaqua dans l'instant même. Wuxian était préservé par le dos de son ange protecteur. Les ennemis finirent par trépasser les uns après les autres et cela forma une hécatombe au pied du futur immeuble.
-Merci... merci Lan Zhan... je t'aime tellement.
Il sanglota dans ses bras, mouillant sa veste blanche. Wangji le prit immédiatement dans ses bras et le serra plus étroitement contre lui, respirant sa douce odeur.
-Je t'aime aussi Wei Ying. Avoir peur pour toi. Tu m'as manqué.
-Toi aussi.
Un sanglot mourut dans sa gorge. La fratrie Jiang s'éloigna un peu pour ne pas les déranger.
Après de longues minutes, les quatre jeunes gens fuirent vers le groupe Jiang. Le Yiling Laozu donna le bijou à son oncle et s'inclina vers lui, avant de murmurer :
-Merci pour tout ce que vous avez fait pour moi Jiang Shushu. Mais, je... je vais partir. Je... J'ai décidé de vivre avec Lan Zhan à présent. Et... de devenir des solitaires.
Le chef pâlit de surprise. Il ne s'attendait pas à une telle nouvelle.
-Tu... tu es sûr de toi A Xian ?
Ce dernier hocha la tête, certain de lui. Le père soupira.
-Bien, je ne te souhaite que du bonheur et de la réussite.
Wuxian lui sauta au cou, rouge de plaisir.
-Merci... merci.
Il le salua une ultime fois, avant de faire ses adieux aux autres membres de la famille et de faire son sac. Wangji était resté en retrait, heureux que leur décision soit acceptée, mais il demeurait tout de même gêné.
Ils partirent une fois, cela fait, pour dire également au revoir à l'entreprise Lan.
Xichen se sentait mal depuis le départ brutal de son cadet, et Qiren s'occupait de tout en attendant le retour du plus jeune.
Hanguang Jun était inquiet de revenir ainsi chez lui. Il les avait lâchés tellement soudainement, qu'il ne se considérait pas comme le bienvenu.
Quand le garde le vit au loin, il fit prévenir Zewu Jun, pour qu'il puisse les rejoindre dans la grande salle. Ils s'installèrent donc au rez-de-chaussée et durent attendre la venue du chef. Wei Ying essayait de rassurer son amant, même si c'était très dur.
En apprenant la nouvelle, l'aîné de la fratrie se précipita. Ses cheveux et ses habits étaient débraillés, signe qu'il s'était laissé aller pendant plusieurs jours.
-Wang... Wangji ?
Il se jeta vers lui et l'enlaça fermement.
-Tu m'as fait si peur.
Le cadet était rouge de honte et de plaisir. Il se laissa faire, avant de rendre timidement l'étreinte.
-Pardon Xiongzhang... pardon.
Le plus âgé finit par se détacher de lui, avec difficulté, avant de se retourner vers l'intrus.
-Toi ! ... Comment oses-tu remettre les pieds ici après tout ce que tu as fait ?
-Xiong...
-Non Wangji... Je veux l'entendre, lui.
Wuxian se redressa et s'inclina vers le Lan.
-Zewu Jun... J'avoue ma faute. Je me suis introduit ici en tant qu'espion pour le groupe Jiang pour voler les plans pour le braquage de la bijouterie Wen et... séduire Lan Zhan pour me faciliter la tâche. Mais... je l'aime vraiment et je ne lui ferais plus jamais de mal. Je suis désolé pour les torts que j'ai causés... et je ne viens pas pour vous narguer, mais uniquement pour demander l'autorisation de demeurer avec lui.
Le chef de l'entreprise était stupéfait, et soupira.
-Pourquoi viens-tu si tu connais la réponse ?
-Nous voulions vous prévenir que nous allons devenir des solitaires, vivant par nos propres moyens, ensemble.
Il le regarda tour à tour, avant de tomber dans un siège, le visage triste.
-Vraiment Wangji ?
-Hmm
Ce dernier hochait la tête positivement.
-Je... Bien... si c'est votre choix et ce que... vous désirez véritablement. Je ne pourrais pas m'opposer. Wangji... revient nous voir de temps en temps s'il te plaît, mon Didi.
Il lui adressa alors un doux sourire, qui reçut une réponse immédiate par le deuxième frère.
Les amants partirent une fois les embrassades faites. Ils quittèrent la ville pour s'installer un peu plus loin, en campagne vivant en harmonie avec leur environnement.
Quelque temps plus tard, des rumeurs circulèrent annonçant que le couple, qui s'était marié il y a peu, avait adopté un enfant abandonné.
Tous étaient contents pour eux et la cité resta paisible pendant de longues décennies.
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