IL EST 23h22, C'EST TOUJOURS LE 17 MAI RIEN A FAIRE. *Rigole hystériquement*

Pardon, je voulais vraiment finir cet OS pour l'occasion, vu que...

Ben c'est le point de vue d'Alya sur mon OS "17 mai" sorti il y a un an jour pour jour, pour la journée de la lutte contre l'homophobie, biphobie, et transphobie.

(Donc oui le Alyaël est à sens unique, sorry-)

(Et oui, Mind, l'OS 17 mai existe, stop le déni !)

Sur ce, bonne lecture !

Honnêtement je n'avais pas prévu de le faire, au départ. J'y avais pensé, certes, mais ce n'était pas prévu. Avait-elle vraiment à le savoir, après tout ?

Dans tous les cas, que je lui parle de mes préférences ou pas, que je lui parle de mes sentiments ou pas... Cela ne changeait rien au fait qu'elle n'avait d'yeux que pour Adrien.

Qu'il était celui qu'elle aimait, et que moi je ne le serais jamais.

Ceci dit, quand je suis passée par chez elle le matin, pour acheter un petit déjeuner comme je le faisais parfois, j'ai remarqué les pâtisseries inhabituellement colorées dans les présentoirs.

Des gâteaux, à partager ou individuels, arboraient les couleurs de différents drapeaux LBGTQ+.

– Ah, ils t'intéressent ? On les a faits pour aujourd'hui, pour soutenir la cause.

Sabine avait dû remarquer mon regard, puisqu'elle avait pris la parole en souriant. C'est à ce moment où j'ai hésité. Peut-être que, même si je ne lui dévoilai pas mes sentiments, je pourrais au moins lui faire mon coming-out ? Si ses parents acceptaient, alors il n'y avait aucune raison pour que Marinette ne le fasse pas.

– Oh, euh... Oui. Est-ce que je peux en avoir un ? Celui aux couleurs du drapeau bi.

Je sentais mes mains trembler légèrement en demandant ça. Après tout, je n'avais encore fait mon coming-out à personne ici, si ce n'est Nino après notre rupture, pour lui expliquer que j'avais compris avoir des sentiments pour Marinette.

Et... Et on parlait des parents de la fille que j'aimais, alors s'ils le savaient... Ils lui diraient sûrement...

– Je t'attrape ça. Tu veux autre chose avec ?

– Ah, oui. Une tartelette au caramel s'il te plaît.

– Comme d'habitude, donc.

Elle attrapa les deux pâtisseries et les mit dans un sac avant de me les tendre.

– Ça fera sept euros soixante. Oh, et, si tu pouvais en profiter pour réveiller Marinette, puisque tu es là tôt.

Je rigolai légèrement à sa demande avant de payer.

– C'est comme si c'était fait. Peut-être qu'un jour elle se lèvera dans les temps.

J'attrapai le sac en papier avant de monter à la chambre de Marinette. Je pouvais entendre son réveil sonner à travers la trappe et l'ouvrit en grand.

– Allez, allez ! On se réveille !

Je posai mon petit sac sur son bureau avant de monter son échelle pour voir si elle essayait de se réveiller... Mais pas du tout. Elle avait simplement rabattu sa couverture sur sa tête.

– Cinq minutes...

J'attrapai la couverture et la tirai en répondant.

– Non !

Marinette se redressa cette fois pour essayer de l'attraper, avant de me repérer.

– Ah. Alya ? Euh... Salut...

Elle se frotta les yeux avant de bailler.

– Hey marmotte. Ta mère m'envoie te réveiller vu que je passais par là.

– Mais je veux dormir...

– Sauf qu'on a cours. Allez, debout.

Je la tirai hors du lit et elle soupira lourdement avant d'attraper des vêtements dans son placard.

– Vraiment... Commencer à huit heures, c'est trop tôt. J'ai besoin de sommeil...

– Alors il ne fallait pas rester réveillée jusqu'à je ne sais quelle heure pour... Euh... Faire quoi que tu aies été en train de faire. D'ailleurs il faut trop que je te parle de l'attaque qu'il y a eue hier soir !

Elle se retourna vers moi, une expression moqueuse sur le visage.

– Et c'est moi qui me couche trop tard ? Allez, sors d'ici que je me change, ouste.

– Je t'attends devant le collège, ne te rendors pas !

Je récupérai mon sac en papier alors qu'elle me tirait la langue, avant de me rendre au collège. Vraiment, la route entre chez elle et le collège était si courte que je me demandais toujours comment elle pouvait être autant en retard. Certes elle avait du mal à se réveiller le matin, mais tout de même...

Je me posai donc sur les marches du collège pour l'attendre, ma tartelette à la main.

– Yo Alya ! T'attends Mari ?

– Ouais. Je suis passée chez elle pour acheter mon petit-dej, donc je l'ai réveillée au passage... En espérant qu'elle se soit pas rendormie !

– Ne te met pas en retard quand même. Enfin, tu as pris un truc pour moi ?

Il attrapa mon sac avant de regarder dedans.

– Bats-les-pattes, c'est pour moi !

Il ouvrit la boîte contenant le gâteau avant de me fixer.

– Tu... comptes faire ton coming-out à quelqu'un ?

Je soupirai avant de hocher la tête.

– Oui, à Marinette. Peut-être toute la classe aussi, mais c'est surtout à Marinette. Maintenant range ce gâteau avant de le faire tomber accidentellement dans ta bouche.

– Je ne ferais jamais ça, je te jure ! Enfin... à Marinette... Tu comptes aussi lui dire ce que tu ressens ?

Je récupérai la boîte de force avant de la ranger, puis de retourner à ma tartelette.

– Je... Je ne sais pas. Je ne pense pas... On sait tous qu'elle aime Adrien, après tout, donc quel serait l'intérêt...

– Ouais, je peux voir le truc... N'empêche, t'en fait pas, elle va bien réagir ! Ses parents sont cool sur ça, et elle a jamais fait de remarque à Rose et Juleka sur ça, donc...

– Je sais... Ah bah tiens, la voilà qui arrive.

Elle fit un signe de la main à Nino, avant de bâiller et demander.

– Vous parliez de moi ?

– Je me demandais juste si tu t'étais rendormie.

Je lui avais répondu ça en me levant, et elle me tira la langue.

– Eh bien non ! Enfin, c'est parti pour une longue journée...

– On ne finit pas si tard que ça... Fit remarquer Nino en rentrant dans le bâtiment.

– Hm... C'est vrai...

Marinette avait l'air plutôt ailleurs... Elle avait dû encore se coucher tard hier. Ce qui me faisait penser...

– Du coup ! Pour l'attaque qu'il y a eue hier soir, faut que je t'en parle ! C'était incroyable ! Le plan de Bug était génial... Il fait toujours des plans géniaux après tout, mais encore plus cette fois ! Et-

Quelque chose attira mon attention et je m'arrêtai dans ma phrase. C'était une petite table derrière laquelle se trouvaient Rose et Juleka. Dessus, il y avait pas mal de pins, de petits drapeaux, et d'autocollants à l'effigie des drapeaux LGBT. Je jetai un regard à Marinette, qui n'avait pas l'air d'y prêter trop d'attention. Nino était dans ce cas aussi.

– Elles font ça tous les ans ?

Cette fois, Marinette regarda le stand, sans s'arrêter.

– Oui.

Elle ne s'y attarda pas plus longtemps, se dirigeant directement vers la salle de classe. J'imagine qu'après quatre ans, on finissait pas ne plus y faire attention.

Je la suivis donc dans la salle de classe en continuant de lui raconter l'attaque d'hier soir, pendant qu'elle observait Adrien avec probablement une grosse partie de son attention.

Mais je savais qu'elle m'écoutait, en général, même si ce n'était que d'une oreille.

Le cours commença ensuite...

J'étais plutôt stressée, à vrai dire, j'avais prévu de lui faire mon coming-out à la pause de dix heures. Mais elle n'avait pas réagi méchamment envers Rose et Juleka, indifféremment, peut-être, mais...

Non, je ne devais pas stresser sur ce genre de choses.

Au final, ce stress fut inutile, puisqu'une attaque d'Akuma fut déclarée, et que, comme toujours, je me rendis sur les lieux. Madame Bustier avait fini par comprendre que cela ne servait à rien de me retenir, et acceptait que je couvre les attaques tant que mes notes n'en pâtissaient pas. Et pour l'instant, je m'en sortais bien !

Ce n'était pas si loin de l'école, une jeune fille semait le chaos. Il n'y avait cependant aucun cri d'horreur, seulement de surprise.

J'arrivai quelques minutes, peu être même moins, après Bug, de ce que je comprenais. Il observait la vilaine avec méfiance, son yo-yo dans sa main.

– Et pourquoi je ferais ça ?

Alors qu'il prononçait ces mots, je vis Kitty arriver et bougeai la caméra pour qu'elle soit dans le champ. Je n'avais pas encore regardé l'effet de l'akumatisée, mais au vu du calme général, ce n'était rien d'inquiétant.

– Oui, c'est vrai, pourquoi ferions-nous ça ?

Kitty avait un sourire amusé aux lèvres, comme à son habitude. Un de ceux qu'on ne pouvait filmer qu'en étant suffisamment proche, comme moi.

– Sinon, je vais transformer toutes les personnes de Paris ! Comme ça, ils comprendront enfin ce que ça fait de ne pas être dans le bon corps.

La réponse de l'akumatisée annonçait la couleur de ses pouvoirs, ceci dit, mis-à-part déstabiliser les héros au départ, j'avais du mal à comprendre l'objectif qu'avait Papillon en lui donnant ce pouvoir. Il ne fallait parfois pas chercher trop loin avec lui, ceci dit...

– Bug, attention !

Le cri de Kitty me fit me reconcentrer sur la scène. Bug avait l'air de sortir de ses pensées, mais un des tirs de l'akumatisée était déjà trop proche pour qu'il ne puisse l'éviter.

– Ah ah ! Que penses-tu de ton nouveau corps, chère Ladybug ?

Le tir l'avait bien changé. Ses cheveux formaient maintenant des couettes, comme celles de Marinette, son visage était un peu plus fin, et son corps avait... plus de formes.

Et... Pour être honnête, Bug était également magnifique ainsi...

Ceci dit, il était visiblement tendu, son expression crispée et ses yeux fermés. Il ouvrit doucement les yeux, probablement parce que ne pas voir son adversaire était un désavantage assez conséquent en combat, avant de se regarder quelques secondes.

Il serra les poings, tremblant. Ce n'était pas visible à la caméra, mais... j'avais pourtant l'impression que ses yeux brillaient.

– Bug... ? Ça va ?

La question de Kitty eut l'air de le faire revenir à la réalité.

– Ça va. Juste... Finissons-en.

Sa voix était également plus aiguë qu'habituellement, et il dut le remarquer puisque son expression vacilla et qu'il soupira.

Je décidai de couper ma caméra à ce moment. De toute évidence, je venais sûrement de filmer quelque chose qui ne devait pas l'être.

Je restai cependant pour observer tout le combat. Là où d'habitude, Kitty acceptait de servir de bouclier humain à Bug, elle avait cette fois l'air de fuir les tirs comme la peste, et Bug acceptait de les prendre pour elle. Après tout, il était déjà transformé, alors à quoi bon les éviter.

Cela dura une bonne heure, puisque Kitty n'osait pas trop approcher et que leur adversaire restait une akumatisée avec une force décuplée.

Son objet akumatisé, un petit bracelet, fut en fin de compte brisé, et la vilaine s'envola dans une brume noire, ne laissant qu'une fille comme les autres... Bien qu'avec une légère marque bleue sur la joue...

Peut-être que je pouvais lui parler, si elle avait besoin de quelqu'un...

Mais sur le moment, elle avait surtout l'air perdue, le regard posé sur Bug.

– Qu'est-ce qu'il s'est passé ?

Bug ne lui répondit pas, se contentant de lancer son Lucky Charm dans le ciel.

– Miraculous Bug !

Les coccinelles magiques passèrent près de lui, et il retrouva son apparence d'origine. Il sembla se détendre légèrement à ce moment, mais quitta tout de même les lieux aussitôt.

Kitty fut celle à répondre à la fille.

– Tu as été akumatisée. Mais ne t'en fais pas, ce n'est pas de ta faute. Tu veux en parler ?

– Non... ça ira...

Le regard de Kitty était fixé sur son bleu, et elle eut l'air de vouloir insister, mais sa bague sonna. Elle tendit alors la main à la fille pour l'aider à se relever.

– Bon, je vais devoir y aller. Mais si jamais mon offre tient toujours. Tu pourras essayer de m'intercepter après un combat ou demander à Alya.

En disant ça, elle se tourna vers moi.

– D'ailleurs... Je peux te demander de ne pas poster ce que tu as filmé ?

Je hochai la tête.

– Oui... J'avais plus ou moins compris qu'il fallait que j'évite. Mais je ne suis pas la seule à avoir filmé... Enfin, tu sais s'il va aller ?

Elle haussa les épaules.

– Non, honnêtement, je ne suis pas sûre de si j'ai bien compris, mais... Je préfère prévenir que guérir. Bon, j'y vais, moi. On se revoit une prochaine fois, Alya !

Et sur ces mots, elle quitta les lieux, me laissant seule avec l'ancienne akumatisée, et des passants qui nous observaient avec attention, tout comme d'autres qui ne nous portaient pas d'intérêt.

Je m'approchai d'elle, et elle eut un petit moment de recul. Définitivement, ses réactions étaient plutôt inquiétantes...

– Eh, comment tu t'appelles ?

Elle regarda ailleurs sans répondre.

– Moi c'est Alya. Peut-être que tu me connais déjà...

Elle hocha légèrement la tête.

– C'est sûr que je suis une célébrité maintenant. Enfin dans tous les cas... Peut-être que tu trouves l'idée de parler à Kitty un peu intimidante, mais si tu veux tu peux me parler à moi. Si tu n'as personne. Je ne te jugerai pas.

Je lui tendis un papier sur lequel je venais de griffonner mon numéro. Elle le récupéra avec un léger sourire.

– Merci...

– Pas de souci. Je vais devoir bouger aussi, ceci dit. J'ai prévu de faire mon CO à ma meilleure amie dans la journée, mais si je suis jamais là ça va être compliqué. À une prochaine fois peut-être !

En disant ça, je réalisai qu'effectivement, j'allais devoir faire mon coming-out à Marinette sous peu...

Mais elle n'allait pas mal réagir, pourquoi elle le ferait, je m'inquiétai encore pour rien.

J'arrivai évidemment en retard à ma quatrième heure de cours. Je m'excusai et partis m'asseoir à ma place, à côté de Marinette. Elle avait l'air de n'écouter le cours qu'à moitié... sûrement que sa nuit courte la rattrapait déjà.

De mon côté, j'avais un peu de mal à rester attentive. Je commençai à vraiment stresser quant à mon plan.

Lorsque la sonnerie résonna, j'attrapai mes affaires et me rendis à la cafétéria. Nino, qui marchait à côté de moi, avait dû sentir que je n'étais pas au top de ma forme puisqu'il lâcha.

– Tu sais que tu peux ne pas le faire si tu ne veux pas...

– Je veux le faire. Je stresse juste. Tu sais quoi, faut que j'arrête de penser.

Je me posai à la table avec eux, presque toute la classe était là, à vrai dire, mais... je m'en fichai un peu des autres. Le repas se passa tranquillement jusqu'au dessert, même si Marinette avait vraiment l'air ailleurs.

Ça m'inquiétait un peu, d'ailleurs... Peut-être que je devrais oublier cette idée de coming-out et lui demander ce qu'il se passait ?

Ah, j'étais encore en train d'essayer d'éviter ça. Non, j'allais lui dire, puis je lui demanderai.

Je pris une grande inspiration et sortis le gâteau, avant d'ouvrir la boîte et la lui montrer.

– Eh, regarde ce que j'ai acheté chez toi, Mari. Tes parents ont fait des gâteaux pour l'occasion, c'est pas trop bien ?

Son regard resta rivé sur le gâteau, mais je vis son corps se tendre.

Je n'étais plus du tout sûre que c'était une bonne idée, maintenant. Qu'est-ce que c'était que cette réaction ? Est-ce que j'avais détruit le glaçage et qu'elle me jugeait pour ça ?

Un coup d'œil vers le gâteau me confirma que ce n'était pas le cas.

– Honnêtement ? Non, je trouve ça complètement con de leur part.

Sa voix avait tremblé légèrement, mais au-delà de ça... elle était complètement froide.

Comment ça c'était complètement con ?

Est-ce que... Est-ce qu'elle trouvait que c'était stupide de soutenir la cause ? Parce qu'elle était contre ?

– Pardon ?

Alix avait mis en voix mes pensées en un simple mot. Apparemment, la réaction de Marinette avait attiré l'attention des autres.

Marinette soupira et se leva en attrapant son plateau.

– Je ne comprends pas pourquoi ils ont fait ça. Ça n'a aucun intérêt.

Nino la fixa quelques secondes, avant de me lancer un regard puis de répondre.

– Euh... Si ? Je veux dire, ça fait du soutien et tout.

Marinette ne prit pas la peine de donner la moindre explication et sortit de la pièce, me laissant avec le reste de la classe.

Un long silence s'installa dans notre groupe suite à ça.

À vrai dire, je ne savais pas quoi dire non plus.

...

Pourquoi est-ce qu'elle avait réagi comme ça ? J'avais dû mal à réaliser. Est-ce que ça voulait dire qu'elle ne m'acceptait pas ?

– Eh, Alya. T'inquiètes, même si Marinette accepte pas, nous on le fait !

Alix fut la première à briser le silence, et les autres suivirent vite pour me soutenir, mais... Au fond... L'avis de Marinette était celui qui m'importait le plus.

Alors pourquoi est-ce qu'elle ne m'acceptait pas ?

Marinette était la personne la plus gentille que je connaisse, alors... pourquoi juste le fait que je puisse aimer plus des garçons l'avait mise dans cet état ?

– Réfléchis pas trop à ça. Marinette a pas été sympa sur ce coup, vraiment.

Comment je pouvais ne pas y réfléchir ? Même si je m'étais inquiétée toute la journée, je n'avais jamais vraiment pensé qu'elle puisse se mettre en colère contre moi...

Je pensais...

– Eh, Alya. Ne pleure pas...

Nino m'avait pris dans ses bras pour me réconforter, et je réalisai que je m'étais mise à pleurer. Je n'étais pas sûre de pourquoi. Peut-être parce que je me sentais blessée ? Trahie ? En colère ?

– Pourquoi est-ce qu'elle a réagi comme ça, Nino...

– Je sais pas... Mais peut-être qu'il y a une raison, pas vrai Adrien ?

Il n'y eut pas de réponse.

– Adrien ? Oh... Il est parti... Quand est-ce que... Bon, peu importe, ce que je voulais dire, c'est que... Soit il y a une raison légitime derrière et dans ce cas elle s'expliquera, ou alors elle mérite pas que tu t'en préoccupes. Ok ?

– Plus facile à dire qu'à faire.

– Je sais, je sais...

Je finis par aller dans un coin tranquille avec lui, honnêtement, je préférai que les autres ne me voient pas dans un état aussi lamentable.

– Le truc c'est que... Même si j'avais aucun espoir qu'elle m'aime en retour... Je... Je pensais qu'elle resterait mon amie ! Quoi qu'il advienne... Mais apparemment non...

– J'avoue que je suis surpris par sa réaction aussi, mais... Eh, au pire t'as qu'à te remettre avec moi.

Je lui lançai un regard noir.

– Ok, mauvaise blague. Mais bon... On verra bien comment ça évolue ! Elle était p'têt juste en colère et tout. Après, tu aurais le droit d'être blessée, mais... Faut encore voir avant de conclure qu'elle ne veut plus être ton amie.

Je soupirai.

– Si tu le dis...

Dans tous les cas, la sonnerie résonna vite, nous n'avions qu'une heure de pause repas aujourd'hui, après tout...

Marinette n'était pas là quand je rentrai dans la salle de classe, mais je sentais les regards des autres sur moi, et c'était dérangeant.

Adrien était revenu, et il parlait avec Nino, de quelque chose que je n'entendais pas... mais de toute façon, je n'en avais pas grand-chose à faire. Pour l'instant, j'attendais Marinette, parce que Nino avait sûrement raison. C'était un malentendu et elle voulait rester mon amie.

...

Et puis elle rentra dans la pièce, en ne m'adressant qu'un simple regard avant de se poser dans le fond de la classe. Loin de moi.

De toute évidence elle ne voulait rien à voir à faire avec moi. Je serrais les dents pour retenir les larmes qui essayaient de monter, et pour me concentrer sur autre chose que mon cœur qui se serrait dans ma poitrine.

Pourquoi avait-il fallu que ce soit comme ça ? Marinette était la première personne dont je me sentais aussi proche... J'avais vraiment pensé qu'elle serait de mon côté pour l'éternité, alors pourquoi ?

– Pourquoi tu as réagi comme ça tout à l'heure ?

J'entendis la voix d'Adrien dans mon dos. Il avait rejoint Marinette sans que je ne le remarque, trop perdue dans mes pensées.

Je n'entendis pas la réponse de Marinette, mais Adrien continua.

– Tu sais... Quoi que tu dises, je ne te jugerai pas. Et je pense que c'est le cas de tout le monde ici.

Tant que ce qu'elle disait n'était ouvertement blessant, bien sûr... mais de toute évidence, elle n'avait pas l'air partie pour faire ça.

Cependant, alors que je pensais ça, Adrien la prit dans ses bras. Je ne comprenais pas. Pourquoi est-ce qu'il était de son côté alors qu'elle s'était mise en colère contre moi et m'avait évitée pour des choses stupides ?!

Est-ce qu'il était de son avis aussi ?!

Mais cette suite de pensée s'arrêta vite quand j'entendis des sanglots. Je ne pouvais pas voir le visage de Marinette, mais j'étais plutôt sûre que ça venait d'elle.

Qu'est-ce qu'il se passait à la fin ? Pourquoi est-ce qu'elle pleurait ? Est-ce qu'elle se sentait aussi déçue que je ne sois pas comme elle l'imaginait ? Au point d'en pleurer ?

Il se passa quelque temps sans que rien ne soit dit dans la pièce. À vrai dire, la situation était plutôt incompréhensible, et tout le monde semblait vouloir en savoir plus.

Alors quand Adrien relâcha Marinette et sortit de la pièce en disant avoir une idée... La question fut posée.

– Bon... Je crois que je ne suis pas la seule à vouloir des explications... C'était quoi, ça, Dupain-Cheng ?

Marinette essuya ses larmes avant d'avoir l'air d'hésiter, puis de souffler.

– Rien...

Je détournai les yeux pour ne pas la regarder, et remarquai que Nino l'observait avec un air pensif. Est-ce qu'il savait quelque chose ?

– Comment ça, « rien » ? Ce n'était pas rien ! Pourquoi tu t'es fait réconforter alors que c'est toi qui as été pas cool ?

Marinette ne voulut pas répondre, ou n'eut pas le temps, puisqu'Adrien rentra dans la pièce avec une enceinte à la main et un sourire aux lèvres. Honnêtement, je ne savais pas qui me perdait le plus entre lui et Marinette...

Il tendit l'enceinte à Nino et son téléphone à Chloé avant de lancer.

– Chloé, tu voudras bien filmer quand je te demanderais ? J'ai déjà déverrouillé mon téléphone. Et Nino, prépare-toi à appuyer sur play !

J'échangeai un regard avec Nino, mais il haussa les épaules. Et Chloé n'avait pas l'air plus à jour...

– C'est parti !

Nino obéit donc et lança la musique... Qui n'était autre que « Let it go ». Oui. La chanson de la reine des neiges.

Et Adrien chanta. Avant d'ouvrir sa veste pour révéler des pins à l'effigie du drapeau trans.

Je ne comprenais rien à ce qu'il se passait, mais ça avait le mérite de me changer les idées. Parce que c'était drôle de voir Adrien – ou quel que soit son nom si je comprenais un minimum – chanter une musique de la Reine des Neiges comme s'il n'y avait aucun public.

Son regard était rivé sur Marinette, ceci dit.

Quand les dernières notes résonnèrent, ce fut autre chose qui put s'entendre. Un rire. Celui de Marinette. Elle rigolait... ? Est-ce qu'elle se moquait d'Adrien ?

Mais Adrien n'eut pas l'air de le prendre mal et lui fit un clin d'œil.

– Une pensée sur cette prestation ?

Et... j'attendis la réponse de Marinette avec intérêt. Après tout... Peut-être qu'il y avait toujours un malentendu ? Adrien avait l'air de savoir quelque chose de plus que nous...

Marinette lui fit un signe, et Adrien lui lança un des pins.

– Honnêtement ? Ça ne m'étonne même pas de toi... Mais... C'est la seule manière à laquelle tu as pensé ?

– Écoute, j'ai préparé ça depuis des années, j'ai juste jamais eu le courage de le faire.

Et alors qu'Adrien se rapprochait de Marinette, je crois que je commençai en comprendre un peu mieux.

– Et... En te voyant, je me suis dit... Si je peux faire en sorte que des gens comme toi ne se renferment pas sur eux-mêmes... Alors je le ferais. Ce qui me fait penser, Chloé, tu peux me passer la vidéo, je vais la mettre sur les réseaux, j'ai volé les codes à Nathalie, elle n'a jamais réalisé.

Ceci étant dit, je ne comprenais pas comment Marinette agissait si calmement face à ça. Que ce soit parler à Adrien, ou... quoi qu'il soit en train de se passer en ce moment même.

– Pardon, tu vas faire quoi exactement ? S'exclama Chloé.

– Mon coming-out général. Je... Je l'ai toujours caché à cause de mon père... Mais je suis une fille. Amy, d'ailleurs.

Et Marinette rigola à nouveau.

– Vu le nombre de fois où tu m'as appelé comme ça, on pourrait s'en douter. Pardon... Discussion sérieuse. Désolé.

Oui. Définitivement, j'avais raté un épisode. Depuis quand ces deux-là interagissaient comme ça ? Qu'est-ce qu'il s'était passé pendant la pause de midi ?

– D'ailleurs tant qu'on y est... Je... Désolé pour tout à l'heure. Je me suis emporté... C'est que... Longue histoire... Je... Moi c'est Maël.

Son regard était surtout posé sur moi.

– V-Vous... Pourquoi vous ne dites rien ?

Définitivement... Ma... Maël avait l'air de s'inquiéter de plus en plus. Alors je décidai de briser le silence.

– Les trois chocs en dix minutes, j'ai du mal à les digérer.

– Trois ?

Les deux se regardèrent, et... j'aurais pu jurer qu'ils s'inquiétaient encore plus qu'avant. Ce... qui me donnait envie d'en savoir plus. Mais je me contentais de répondre.

– Ma...ël. Tu as fait plusieurs phrases construites en parlant à Amy !

Sa réaction fut immédiate, puisqu'il s'enfonça dans sa chaise, les joues écarlates. Ça faisait un peu mal à voir, mais... C'était bien mieux que plus tôt. Alors je ne pus m'empêcher de rire, surtout de soulagement. Je voulais des explications de sa part, mais... Dans l'état, ça pouvait attendre la fin du cours.

-

Un peu après la fin de la journée, Maël m'envoya un message, me demande si elle... s'il pouvait passer. Évidemment, il avait dû sentir, en revenant s'asseoir à côté de moi, que j'étais toujours tendue.

Je lui répondis par l'affirmative, et il arriva vite. Je soupçonnai même qu'il ait attendu pas loin de chez moi pour pouvoir être là directement après ma réponse.

– Hey...

Il avait l'air un peu mal à l'aise alors que je l'accueillis dans ma chambre.

– Hey.

Ceci dit, il se posa sur ma chaise de bureau, comme d'habitude.

– Déjà... Je... Je suis désolé. Vraiment. Je sais que ma réaction ta blessée, et... et je ne voulais pas. Je sais que ce n'est pas une excuse, mais... j'avais déjà passé une journée de merde. Alors j'ai pas réfléchi. Mais... sache que je t'accepte et te soutiendrai peu importe qui tu aimes. Enfin... Sauf peut-être Amy... Mais... Tu sais pourquoi...

Il commençait à paniquer, ça s'entendait dans sa voix, alors je posai ma main sur son épaule pour le calmer.

– T'inquiètes. Je... J'accepte tes excuses. Ça fait toujours mal, mais... J'accepte.

Il soupira de soulagement, et je sentis son corps se détendre sous ma main.

– Tant mieux. Enfin, pas que ça fasse toujours mal... D'ailleurs... Je... J'imagine que je te dois des explications ? Sur pourquoi j'ai réagi comme ça ?

Je m'assis sur mon bureau, mes pieds sur le bord de la chaise pour tenir correctement.

– Tu ne m'en dois pas. Mais... Ce serait mentir que de dire que je ne suis pas curieuse.

Il eut l'air d'hésiter avant de soupirer.

– Je... ça va te paraître stupide...

– Mais non, mais non. Tu avais l'air stupide quand tu m'as dit des trucs pas cool, ceci dit.

Je descendis du bureau, et le poussai un peu de la chaise pour m'y faire de la place. Honnêtement, j'étais à moitié assise sur lui, mais ce n'était pas spécialement inhabituel. Il attrapa ma main et posa sa tête sur mon épaule avant de commencer.

– Ce que j'ai dit... Je le pensai. C'est juste... pas sorti comme je le voulais. Ce n'était pas à toi que j'en voulais, mais à mes parents...

Le début de sa phrase m'avait fait un peu peur, mais je me sentis vite rassurée et serrai sa main pour lui transmettre mon soutien.

– J'ai à peu près toujours su que j'étais un garçon. Enfin, depuis assez jeune, en tout cas... D'ailleurs je ne le cachai pas trop... Et puis j'en ai parlé à mes parents. Ils m'ont dit que j'étais trop jeune pour savoir... Que je devrais vivre en tant que fille pour voir que je me trompais... Pas si je me trompais, mais que c'était le cas...

J'entendis sa voix trembler et le prit dans mes bras.

– Alors j'ai juste... fini par arrêter d'y penser. Je veux dire, c'était toujours là, mais... Je me suis concentré sur d'autres choses. Mais cette année... Quelque chose s'est passé... Je... Je ne peux pas te dire quoi... Mais... En tout cas... ça m'a fait y repenser... Donc j'étais plus facilement sur les nerfs pour ça... Alors quand tu m'as montré le gâteau en me disant à quel point mes parents étaient acceptants... J'ai juste... craqué. Parce que j'en avais marre qu'ils soient hypocrites comme ça...

– Oh... Maël...

Je resserrai un peu mon étreinte.

– Tu as pensé à leur en reparler ? Peut-être qu'ils n'y ont pas repensé parce que tu en as pas reparlé, mais qu'ils seraient ok pour accepter ?

– Mais c'est stupide ! Ils ont tout nié en bloc la première fois que je leur ai dit ! Alors pourquoi maintenant ils seraient d'accord ?

Il m'avait repoussé, en manquant de tomber de la chaise malgré les accoudoirs, visiblement énervé.

– Parce que ça fait des années... Peut-être qu'ils ont juste pensé que tu avais réalisé que tu t'étais trompé. Vu que tu ne leur en as jamais reparlé...

Il resta silencieux avant de soupirer.

– Peut-être...

– Et si ce n'est pas le cas, sache que moi je te soutiens ! Je te soutiendrai toujours.

Il me sourit légèrement, et je me sentis rougir avant de détourner le regard.

– Merci, Alya...

Il me reprit dans ses bras, mais... ce moment fut coupé par la sonnerie de son téléphone. Il me relâcha et sourit en voyant l'écran, avant de décrocher.

– Hey Amy. Qu'est-ce qu'il y a ?

Et... cela suffit pour me ramener brusquement à la réalité. Je me relevai pour laisser de l'espace à Maël.

– Oh ? Vraiment... Qu'est-ce que tu fais toujours dehors d'ailleurs ? ... Oui. Bon, d'accord. Mais du coup, de quoi tu voulais me parler ? ... Elle est avec moi... Ah oui, Kitty en personne ? Donne-moi une preuve. ... Tu sais que je rigole. Enfin, je lui en parle, je pense qu'elle sera intéressée.

Il baissa le téléphone et me regarda avec un sourire.

– Semblerait-il que Kitty cherche à te joindre. Bug et elle ont une petite exclusivité pour ton blog.

Et... Cela suffit à me remettre de bonne humeur !

– Vraiment ? Où ? Quand ? Comment ? Maël, dis-moi tout !

Il rigola légèrement avant de m'expliquer.

Au final... Cette journée aurait pu mieux se passer, mais elle avait le mérite de se terminer sur une bonne note !

J'ai carburé ce soir. Ahah. J'ai cru que j'allais pas réussir à finir.

(Je suis explosé)

Mais l'OS est fini dans les temps ! Fêtons ça !

Vous en avez pensé quoi ?

Est-ce qu'honnêtement, il y a pas moyen de faire un Amyaël ?

(Amy x Alya x Maël)

Le Alyanette à sens unique me fait mal au coeur :(

Donnez-en moi du réciproque

(ça fait un bail que j'ai pas posté, donc pas réclamé, j'ai le droit-)

Sinon hors sujet, j'ai fini le chapitre 2 de ma fic Danganronpa x Mlb.

Le projet avance doucement, mais sûrement.

(Il fait 125 000 mots pour l'instant, et j'en suis pas à la moitié, sauvez-moi, ce projet est un monstre !)

Sur ce, Misty est crevé, alors Misty reviendra.

Un jour.

Peut-être.

Avec Happyn't ding, qui sait.

(Faudrait vraiment que je le finisse avant d'avoir inventé tellement de fins alternatives que j'aurais envie de la changer-)

- 17 mai 2022