Pour l'instant

J'ouvris péniblement les yeux, mon sang pulsant dans ma tête, ça faisait un mal de chien. Ou un mal de chat, en l'occurrence. Je ne comprenais pas trop où j'étais, et j'avais du mal à me souvenir de ce qu'il s'était passé.

Un akumatisé, puis...

Ah, oui, j'avais été frappé en pleine tête. Sûrement que la douleur venait de là. Ma Lady avait dû tout réparer, après tout, de ce que j'avais vu, les personnes touchées tombaient inconscientes. Et si je me réveillais...

Pourtant, cela n'expliquait pas pourquoi je ne reconnaissais pas les lieux. J'ouvris la bouche pour parler, mais ma gorge était sèche, je revins alors sur ma décision, me redressant un minimum à la place pour observer les alentours plus en détail.

Ce fut là que ça me frappa. Sans le moindre doute, je n'étais pas à Paris. Pas de grands immeubles, de voitures dans les rues, ou de passants le nez collé à leurs téléphones. Aucune lumière, autre que celle de la lune et des étoiles, n'éclairant les lieux.

Il faisait nuit, et j'étais dans un petit village. Un village appartenant sans aucun doute à une autre époque que la mienne. Enfin, ça en avait tout l'air.

Je me relevais alors, remarquant au passage avec soulagement que j'étais toujours transformé, pour m'étirer.

Puis j'entendis une voix.

Non, deux voix.

En me tournant dans leur direction, je vis un garçon, assis dans l'herbe, sa tête entre ses mains. Du moins, j'avais l'impression qu'il s'agissait de ça, avec la distance et l'obscurité ambiante, je n'en étais pas sûr.

Je décidais donc d'approcher, peut-être qu'il pouvait m'aider ? Ou... que je pouvais l'aider...

Puis en avançant vers lui, je réalisais qu'étant donné qu'il y avait deux voix, j'aurais dû apercevoir deux personnes. Mais ces réalisations ne me perturbèrent qu'un léger instant, avant que je ne sois suffisamment proche pour voir briller deux lueurs vertes dans la nuit, juste à côté du garçon. Des lueurs vertes que je connaissais beaucoup trop bien, pour les avoir vu de maintes fois dans ma chambre, lorsque je me réveillais la nuit.

– Plagg... ?

J'avais murmuré ça, ma voix légèrement éraillée. Mais aucune réaction de la part des deux. Comment cela était-il possible ? J'étais transformé ! Plagg était dans mon Miraculous !

Je m'approchais encore plus, pour demander des réponses, mais lorsque je fus suffisamment proche pour pouvoir toucher le garçon et l'alerter de ma présence, il se remit à parler.

– Mais je n'en peux plus, Plagg !

Je compris ses mots sans difficulté, sans y réfléchir, alors même qu'il parlait anglais. Et pas celui que l'on voyait en cours.

– Tac... Ne dis pas des choses comme ça. Tu peux y arriver.

La douceur dans la voix de Plagg me surprit. Il ne m'avait jamais parlé comme ça, à moi. Et d'ailleurs, pourquoi ne me remarquait-il pas ?

J'essayais de poser ma main sur l'épaule du garçon, Tac, mais ne rencontrait que du vide. Étrange.

– Mais c'est vrai ! Je... Je ne peux pas... Comment tu veux que je fasse ça tout seul ?

Sa voix tremblait énormément...

– Tu n'es pas seul... Je suis là, moi.

Tac releva la tête vers Plagg, je ne pouvais pas voir son expression, étant derrière lui, mais le ton de sa voix fit le travail.

– Non ! Pas... Pas quand je dois faire toutes ces choses ! Parce que je suis transformé ! Et que... Tu... Tu n'es pas là... Tout le monde compte toujours sur moi... Mais je ne peux pas... Je n'ai que dix-huit ans, et j'ai déjà commis plus d'horreurs que tous les habitants d'ici réunis !

Plagg resta silencieux, je voyais dans son regard qu'il ne savait pas que dire.

– Tout le monde compte toujours sur Tac ! Encore aujourd'hui, tout le monde a compté sur moi, et bien sûr, on a gagné... Mais je n'en peux plus... Je ne peux plus faire tout ça... C'est trop. Beaucoup trop. Je veux juste... Tout arrêter. Je ne mérite pas de continuer quoi que ce soit.

– Hey, non, non. Ne fais pas ça, kitten. Reste avec moi. Tu peux les laisser faire, ne pas te battre... Juste... Reste avec moi.

Mais aux soubresauts des épaules du garçon, et aux tremblements de ses mains, je devinais qu'il n'avait pas prévu.

– Je suis désolé, Plagg.

Pour la première fois depuis que je le connaissais, j'ai vu des larmes couler sur les joues de mon Kwami.

– Je renonce à toi.

– Non !

Mon cri désespéré avait presque étouffé celui de Plagg, qui avait résonné avant qu'il ne disparaisse dans la bague.

Je me réveillais d'un coup, des coccinelles traversant les rues alors que j'ouvrais les yeux.

– Chat !

Je sentis Ladybug me prendre dans ses bras, mais je ne pouvais pas réagir. Ce que j'avais vu... était-ce un cauchemar... ? Non... Le tout avait été bien trop réaliste...

Comment s'appelait l'akumatisé déjà ?

...

Souvenirs ?

...

C'était un souvenir... ? Un de... De Plagg...

– Chat ? Ça va ?

Je clignais plusieurs fois des yeux, pour regarder Ma Lady. Elle avait l'air inquiète. Je lui adressais un léger sourire.

– Oui, désolé.

Elle n'avait pas l'air convaincue, et s'apprêta à protester, lorsque ses boucles d'oreilles bipèrent. Elle hésita un moment avant de soupirer, de serrer ma main dans la sienne, puis de partir en disant.

– Si jamais, je suis là.

De mon côté, c'était presque détaché que je rentrais chez moi.

– Dé-transformation.

Plagg resta silencieux, ne réclamant même pas de camembert. Il avait tout vu aussi...

– Plagg... ?

Il se contenta de voleter vers son coffre, ne m'accordant pas le moindre regard, et en soufflant.

– Désolé, je ne pensais pas le revoir un jour.

Sa voix avait vacillé. Étonnamment, il ne rentra pas immédiatement dans son antre, et rajouta.

– Ce que tu as vu... Est une des raisons pour lesquelles le Chat Noir porte malheur, ici. Il... Il aurait vécu plus longtemps, si...

Je ne sus que répondre. Pour la première fois, je me posais une question qui aurait pourtant dû me venir dès le début...

Combien de porteurs avait-il perdu ?

Et comment vivait-il tout ça ?

J'ouvris la bouche, avant de la refermer. Puis je pensais aux mots de ma Lady, et dis.

– Si jamais, je suis là.

Il se tourna vers moi, des larmes brillant dans ses yeux, et me sourit légèrement.

– Je sais, gamin... Tu es là.

Pourtant, alors qu'il entrait dans son coffre, je pouvais presque entendre le « Pour l'instant » planer dans son silence.

Oui.
J'étais là pour lui...

Mais seulement pour l'instant...



...

Un OS du point de vue d'Adrien centré sur Plagg ?

Pourquoi je fais pas ça plus souvent ?

Moi ça m'a plu de l'écrire...

Vous en avez pensé quoi, vous ?



(J'ai failli faire des recherches Historiques pour ça. Vous imaginez ? Historiques !

J'ai décroché en cinq minutes x)

écoutez, je peux lire des articles de psycho pendant plusieurs heures, me pencher suffisamment sur des phénomènes de sciences quand j'ai la foi, étudier la sociologie, ou lire des témoignages pour mes OS.

Mais l'histoire et la géo, c'est NON


Après si quelqu'un a la foi, oui, j'avais un évènement historique en tête en l'écrivant, fort connu (fin je veux dire, du moment que moi je le connaissais...), si vous voulez deviner)


- 8 mai 2021


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