Je refuse (Zoé x Trans!Marinette)

J'ai commencé cet OS quand j'ai fait ma fixette sur les Soulmate AU.

Donc voilà, soulmate AU, Zoël !

Oui, Mindow, je l'ai fini. J'espère qu'il te plaira !

Lait's go !

Il y a un engouement autour des âmes-sœurs, on pourrait presque dire qu'elles régissent notre monde. Les gens sont extatiques à l'idée de savoir que quelque part il y a quelqu'un pour eux... Qui ne demande qu'à être rencontré.

Eh bien personnellement, ce n'est pas mon cas.

Je veux dire, je trouve ça intéressant, et si les gens sont heureux ensemble, tant mieux pour eux... Et je dois avouer que voir les différents liens qui existent, l'infinité de possibilités, m'intrigue. Des milliards d'âmes-sœurs, et des milliers de types de liens différents, si ce n'est plus.

Communiquer par la pensée, par des écrits sur la peau, avoir un compte à rebours, un tatouage sur le corps, une phrase écrite, échanger de corps pendant quelque temps à un certain âge, et j'en passe.

Oui, des milliers de liens différents, définitivement.

Et il fallait que je tombe sur un qui ne me convenait pas, mais alors pas du tout.

Dans le creux de ma paume gauche, il y a un prénom... Inscrit d'une écriture qui n'est pas la mienne, mais celle de la personne au nom marqué.

Mais je sais que sur la sienne, il n'y a qu'un prénom, écrit de mes lettres, mais qui n'est pas le mien.

Ou du moins qui ne l'est plus depuis des années.

Alors voilà... Les âmes-sœurs, ce n'est pas pour moi. Je sais que je ne suis pas le seul à penser ainsi, ne serait-ce que dans mon entourage. Ce n'est pas forcément pour les mêmes raisons, mais Alix trouve aussi qu'on y donne trop d'importance.

Elle répète que, dans son cas, il n'y a de toute manière personne pour elle, si les âmes-sœurs ne sont que la romance qui nous est montrée dans les cours. Les avis sur elle sont très tranchés à cause de sa façon de dire ce qu'elle pense, mais je l'aime bien.

Toujours est-il que depuis le jour où j'ai compris qui je n'étais pas, j'ai pris la décision de cacher le nom sur ma peau, ce n'était pas compliqué, je portais simplement une mitaine quand je n'étais pas chez moi, et problème réglé. Bon, l'été était une plaie, mais je préférais ça que me retrouver face à quelqu'un qui saurait mon prénom de naissance par le seul fait que je l'aurais rencontrée.

Et... Il faut croire qu'Alix avait finir par déteindre sur moi, parce que je commençais à me rallier à son avis. Peu importe si j'avais une âme-sœur, je pouvais choisir qui j'aimerais, je ne laisserais pas un simple nom guider ma façon d'aimer. Et qui que soit la personne que j'aimerais, ce ne serait pas celle qui m'était destiné.

Et si je pouvais ne jamais la rencontrer, ce serait bien aussi.

Mais bon... Le destin est ce qu'il est...

Et c'était comme ça que je m'étais retrouvé dans ma chambre, en train de fixer mes deux mains. Sur la gauche se trouvait les lettres écrites d'une calligraphie familière...

Mais sur la droite...

Il y était également.

Un numéro griffonné en dessous.

Il semblerait que j'avais trouvé mon âme-sœur.

Pire, ça avait été tellement cliché...

Je lui étais rentrée dedans en trébuchant, avait fait tomber les pommes que je tenais, lâché une pauvre réplique sur le fait de tomber amoureux – parce que je n'allais pas ignorer l'amour même si je ne voulais pas le donner à mon âme-sœur – puis on s'était cognés en voulant les ramasser.

Tant de clichés alignés à la suite que je n'avais pas pu empêcher mon cœur de battre un tout petit peu plus fort, pendant un tout petit moment.

Que j'avais délibérément ignoré mon mauvais pressentiment lorsqu'elle m'avait donné son prénom, lui donnant le mien et mon numéro en retour, sans réaction particulière de sa part. Je l'avais même invitée à une soirée que j'avais prévue.

Et voilà.

Deux minutes plus tard, je me retrouvais là.

Je lui avais donné ma main pour qu'elle puisse y inscrire son numéro.

Et son nom.

Zoé.

Je n'avais pas pris plus d'une seconde pour reconnaître l'écriture et comprendre mon erreur.

Mais je pouvais encore changer les choses... Après tout, s'il y avait bien deux choses dont j'étais sûr...

Je m'appelais Maël.

Et je refusais de tomber amoureux de mon âme-sœur.

Et si elle n'apprenait jamais que j'étais la sienne, alors rien de tout ça ne serait un problème... Et après tout, ce n'était pas comme si un nom de famille était là aussi, non, juste un prénom... Un assemblement de lettres qui pourrait représenter n'importe qui.

N'importe qui n'étant pas moi.

Je pouvais aussi ne jamais la recroiser, et tout serait à nouveau comme avant.

...

J'étais Ladybug à temps partiel après tout. Un héros coccinelle ! Symbole de la chance.

...

Mais à temps partiel.

C'est donc ainsi que je l'ai vue rentrer dans mon établissement scolaire.

Aux côtés de Chloé.

Et appris qu'il s'agissait de sa demie-sœur.

Ce qui en soi, pouvait être une bonne chance, si Zoé n'était pas appréciable, alors ce serait d'autant plus simple d'oublier que c'était son nom qui était dans ma main. Mais je l'avais vue la veille, et je parvenais à discerner un léger malaise dans sa façon d'imiter Chloé.

Peut-être que je ne voulais pas en tomber amoureux...

Mais...
Je ne pouvais pas la laisser, pas vrai ?

– Zoé ? Tu as aimé les macarons ?

J'ai pu voir la lueur de panique sur son visage, avant qu'elle ne monte une excuse de toutes pièces pour sa sœur. J'ai su qu'elle n'était pas honnête, qu'elle essayait de tenir les standards de Chloé...

La journée n'a pas tardé pour déraper.

Zoé s'est excusée auprès de moi, par message, et elle s'est retrouvée akumatisée je ne sais comment. Toujours est-il que j'ai réalisé à ce moment que j'avais une plus grande peur que Zoé découvrant qu'elle était mon âme-sœur.

Oui.

Elle découvrant que Ladybug était son âme-sœur.

Premièrement parce que malgré le « Lady » dans mon nom de code, personne ne savait que j'avais un corps féminin, et je ne voulais pas que ça change, et deuxièmement parce que ça mettrait mon identité secrète en danger. (Il y avait aussi une raison pour laquelle le deuxièmement n'était pas un secondement...)

Au final tout s'est bien passé et j'ai pu la retrouver sur le Liberté, avec tous mes amis. Tout se passerait bien. Elle a commencé par s'excuser auprès d'eux, puis tout s'est déroulé comme n'importe quelle sortie...

Jusqu'à...

– Eh... Je me demandais, est-ce que vous connaîtriez une Marinette ?

À la question de Zoé, les rares doutes que j'avais sur quel nom était marqué sur sa peau se sont envolés.

– Non, pourquoi ?

Luka avait été le premier à répondre, et Zoé montra sa main droite.

– J'ai toujours l'espoir de rencontrer mon âme-sœur, donc je demande à tous ceux que je rencontre.

– Ah, bonne chance avec ça... Mais désolée, je sais pas non plus.

Elle reçut des réponses négatives de tout le monde, et personne ne posa son regard sur moi. Parce que j'avais eu la chance que personne ici ne sache mon nom de naissance, Rose et Mylène savaient que je n'avais pas toujours été appelé Maël, mais n'en savaient pas plus... Si Nino, Nathaniel, ou même Chloé avaient été là, ça aurait été plus compliqué. Alix était aussi au courant, mais j'étais certain qu'elle ne divulguerait rien.

– Et toi, Maël ?

Je sortis de mes pensées, rencontrant le regard bleu de Zoé, ancré dans le mien.

– Non, ça ne me dit rien. Mais j'espère que tu trouveras.

Une expression légèrement déçue prit place sur son visage, mais que sur un court temps.

– C'est pas grave, je trouverais plus tard. Aujourd'hui je vous ai tous rencontrés et c'est déjà largement suffisant.

Et elle regarda ailleurs, et à peine ses yeux quittèrent les miens que le monde devint plus terne. Il me fallut du temps pour comprendre le problème, réaliser pourquoi tout était différent.

– Uh ? C'est bizarre...

– Qu'est-ce qu'il se passe, Zoé ?

Je me tournais en direction de Rose et Zoé, pendant l'instant d'un regard, le monde reprit l'intégralité de ses couleurs. Mais simplement pendant cette fraction de seconde.

– Je... C'est bizarre... Il... Manque quelque chose.

Alors que je les observais, je réalisais... que ce soit les iris de Rose, les cheveux de Luka, ou le ciel... Tout était devenu gris.

Et les couleurs que j'avais l'habitude de voir étaient différentes, n'étant plus que des mélanges de rouge et de vert...

– Je crois que je ne vois plus le rouge... ? Mais pourquoi ? Je... Je devrais m'inquiéter ?

Oh non...

– Comme ça ? D'un coup ?

– Oui... Je comprends pas...

– Ohhhhh ! Peut-être que c'est ton lien ?

...

Merci Rose...

– Mais... Ce ne serait pas normal... J'ai toujours eu un nom sur ma paume...

– Ne t'en fais pas, ça arrive plein de fois ! J'ai lu plein d'histoires d'âmes-sœurs après que j'ai rencontré Juleka ! Et quand certains n'arrivaient pas à se trouver pour plein de raisons, d'autres types de lien se formaient, jusqu'à qu'ils se rencontrent... C'est trop romantique.

...

Sauf quand la raison du « ne pas se trouver » était le consentement d'une des deux personnes. Et là, dans l'immédiat, c'était mon cas. Est-ce que j'allais réellement être condamné à ne voir plus que deux couleurs jusqu'à ce que je dise la vérité à Zoé ?

Non...

Même sans ça...

Il me semblait que j'avais vu le bleu de ses yeux en la regardant... Peut-être... Que c'était en croisant son regard ?

– Tu veux dire que Zoé ne pourra pas voir le rouge jusqu'à ce qu'elle trouve son âme-sœur ? Et si c'est un type de lien spécial... Comme ceux qui ne voient les couleurs que là où est allé leur âme-sœur ou quelque chose comme ça ?

Honnêtement, la question était plus pour moi qu'autre chose. En vérité, peut-être qu'avoir mon nom de naissance marqué à jamais sur la main de mon âme-sœur n'était pas la pire chose possible. Perdre ma capacité à voir certaines couleurs, ça, c'était embêtant... Surtout quand je prenais en compte le fait que ma nouvelle création était justement constituée de diverses teintes de bleu.

Héros de la chance à temps partiel, comme je disais.

– Non, non ! Les liens qui se forment après sont temporaires. Et puis, si ça l'aide à trouver son âme-sœur, ce n'est pas génial ?

Non, ça ne l'était pas.

J'appréciais Rose, vraiment... Mais je ne partageais aucunement son avis sur les âmes-sœurs. Ceci dit, c'était moins extrême qu'avec Alix, je les avais déjà entendues avoir une discussion sur le sujet, et ça avait failli déraper.

La soirée se termina plutôt calmement, je n'eus pas trop de mal à éviter le regard de Zoé tout du long... Mais l'idée de ne plus voir de bleu m'irritait beaucoup. Je n'avais pas réussi à m'endormir, alors j'avais demandé à Tikki de m'aider à étiqueter chacun de mes feutres et chacune des pièces de tissu que je possédais, pour être sûre de ne pas me tromper en créant.

Elle voulut arrêter de m'aider à certains moments, pour me forcer à dormir, mais finissait par continuer en remarquant que je ne comptais pas aller me coucher avant d'avoir fini.

À quoi bon ? Je savais que je ne parviendrais pas à m'endormir...

Parce que comme je l'avais toujours pensé, le jour de ma rencontre avec mon âme-sœur était bien merdique.

Non seulement Zoé ne me laissait pas entièrement indifférent, j'allais devoir lui cacher le nom sur ma main, et en plus, je me retrouvais à voir une couleur en moins. Génial.

Peut-être que je le méritai un peu...

Après tout, je lui avais menti droit dans les yeux... Et maintenant, je ne pouvais plus croiser son regard...

Comment est-ce que j'allais cacher la situation ?

Mentir allait peut-être passer pendant un moment, mais je n'allais pas pouvoir le faire éternellement... Même si c'était ce que je voulais.

Le lendemain, je parvins à éviter le sujet avec Tikki en descendant au salon immédiatement. Le contenu de mon placard était plutôt perturbant, avec une couleur en moins, je n'y étais pas habitué. Je vérifiai auprès de Tikki qu'il n'y avait pas de problème avec ma tenue avant de me rendre au collège.

Malheureusement pour moi, Zoé était déjà là, en train de discuter avec mes amis, de sorte que je ne pouvais juste pas l'éviter.

– Hey...

Ma voix était aussi un peu éraillée de ma nuit éveillé, pas que j'allais m'en plaindre, ceci dit.

– Ah, bonjour Maël !

...

Je me sentais presque coupable en entendant l'enthousiasme dans la voix de Zoé. En soi, je n'avais pas l'impression qu'elle était une mauvaise personne...

...

Simplement je m'étais promis de ne pas tomber amoureux de mon âme-sœur, alors je ne le ferai pas. Ce serait aussi simple que ça.

C'est pour ça que j'évitai toute discussion en prétextant devoir demander quelque chose à un de mes camarades de classe.

La meilleure méthode pour ne pas tomber amoureux, c'était de m'éloigner d'elle le plus possible. Le faire avant qu'elle ne soit trop attachée pour ne pas la blesser.

...

Le faire avant que je ne sois trop attaché, pour ne pas me blesser.

C'était dur à faire discrètement, sans attirer l'attention de mes amis, limiter au maximum mes interactions avec Zoé.

Le premier jour, et même le deuxième, ne causa aucune suspicion. J'évitai juste Zoé avec des excuses plutôt crédibles, et ne la regardait jamais dans les yeux.

Mais au bout de trois jours, Alya commença à repérer mon manège, elle me connaissait un peu trop pour que ça m'arrange.

– Maël.

– Hm ?

– Pourquoi tu évites Zoé ?

J'allais prétexter que ce n'était pas le cas, mais son ton m'indiquait clairement qu'elle aurait sa réponse quoi que j'essaie.

– Rien de vraiment important...

– C'est parce qu'elle est la demie-sœur de Chloé ? Tu avais l'air de bien l'apprécier au début pourtant... Et elle est sympa.

Je soupirai en faisant tourner ma chaise pour me retrouver face à elle.

– Non, ce n'est pas pour ça. J'apprécie Zoé, ne te méprend pas... C'est juste... Je ne préfère pas être ami avec elle.

Parce qu'être amis mènerait sans nul doute à une révélation.

– Pourquoi ?

Je haussai les épaules.

– Comme ça.

– Il y a un truc que tu ne me dis pas, pas vrai ?

Il y en avait plusieurs. Le fait que j'étais Bug, le nom de mon âme-sœur aussi... Et le fait qu'il s'agissait de Zoé.

– Je ne préfère pas en parler.

Et avec mon ton, je lui fis comprendre de ne pas pousser les choses.

Je m'en voulais suffisamment d'éviter Zoé alors que je l'appréciai pour qu'on ne me le rappelle pas.

-

Cela faisait deux semaines que je l'évitai de mon mieux. Bien sûr, je lui avais parlé quelques fois, et je n'osais pas lui dire clairement ce que je pensais – principalement parce que ça révélerait ce que je voulais cacher.

Et c'est dans l'une de ces interactions que j'ai réalisé quelque chose.

C'était tout con, elle avait simplement fait tomber une feuille, sûrement un devoir ou quelque chose, et quand j'avais attrapé son poignet pour la retenir... Une faible lumière avait rayonné. Je l'avais lâchée immédiatement pour cacher ça.

Le lendemain, ravi que ce soit l'hiver, j'avais troqué ma mitaine contre une paire de gants.

Parce qu'après tout...

Je l'avais évitée, alors je n'étais plus autorisé à la toucher...

Pas sans que tout soit révélé.

C'était ce genre de pensées que j'avais souvent, que j'essayai de reléguer au fond de mon esprit. Pourquoi j'avais à me sentir coupable ? Pourquoi je devais être dans cette situation ! Je n'aurais pas pu... Juste ne pas avoir d'âme-sœur ?

– J'en ai marre.

J'avais fini par grogner ça en laissant tomber ma tête sur mon bureau. Alix, qui était en train de dessiner un futur design pour un de ses tags, releva la tête vers moi. Elle était venue passer la journée, comme on faisait de temps en temps, pour se plaindre de la vie, dessiner des trucs, et des choses comme ça.

– De quoi ?

Je ne lui avais pas encore expliqué la situation.

– Zoé...

Je vis Alix hausser un sourcil du coin de l'œil.

– Celle du collège ou ton âme-sœur.

Je soupirai et me tournai vers elle, avant de pincer les lèvres.

– C'est elle, Alix.

– Ah. Ça te fait chier, c'est ça ?

Je hochai la tête.

– Je veux dire, je l'aime bien, elle est cool et tout, mais... Je... me vois mal... être ami avec mon âme-sœur. Elle finirait forcément par être au courant. Alors j'ai essayé de l'éviter directement, pour éviter qu'elle soit trop attachée à moi, mais...

– De ce que j'en ai vu, elle t'aime bien.

– Ouais. Et c'est pas le seul problème.

J'avais lâché ça en attrapant un crayon sur mon bureau pour m'occuper les mains.

– C'est quoi les autres ? Enfin, ton truc est pas trop dur à cacher.

Je secouai la tête.

– Si c'était resté comme avant, ça passait encore, mais... Le lien a évolué. Je sais pas si tu as entendu, mais elle ne peut plus voir le rouge.

– J'avais cru comprendre... Ah. Mais si elle ne peut pas... Tu ne peux pas non plus, c'est ça ?

– Exactement. Enfin, moi c'est le bleu... Et c'est pas le pire, quand je la touche, ça fait de la lumière. Sérieusement, pourquoi les liens sont aussi insistants ! Je devrais être autorisé à ne pas vouloir d'une âme-sœur.

Alix se leva avant de me taper sur l'épaule.

– Courage mec. Perso j'ai pas encore eu ma première rencontre avec la mienne, donc pas de lien qui se complique ou quoi que ce soit. Même pas sûre que j'en ai une en fait.

– T'as de la chance...

– Je sais... Après, vois le bon côté des choses, Zoé est sympa.

– Je suis pas sûr que ce soit une bonne chose. Si c'était quelqu'un de détestable, je ne m'en voudrais pas, et ce ne serait pas compliqué de l'éviter... Mais Zoé... Elle m'apprécie, je l'apprécie, et avec tout ça, je l'empêche de voir le rouge... Et je me vois mal continuer dans la mode avec une couleur en moins.

C'est comme ça que nous avions continué notre après midi, à nous plaindre de ces fichus liens. Je m'étais senti un peu mieux, j'étais parvenu à penser à autre chose après coup, même.

Je me surprenais d'ailleurs par ma capacité à cacher qu'il me manquait une couleur.

Et par celle que j'avais à me mettre à ne créer que des choses rouges et vertes. À l'effigie de Ladybug et Chat Noir.

Ladybug et ses yeux totalement gris.

Ah.

Ah.

-

– Ladyug, je crois que l'Akuma est dans le sac bleu.

Bon, je faisais moins « Ah. Ah. » maintenant...

Un sac bleu ne m'aurait pas dérangé à trouver s'il n'y avait pas eu une vingtaine de sac, sûrement de diverses couleurs, dont des gris et noirs.

Donc comment reconnaître un sac bleu que je voyais gris dans un tas de sacs gris ?

Impossible.

– Quel sac bleu, Chat !

– Ben... Le bleu ?

– Je vois pas le bleu !

Je me reçus un regard surpris de sa part.

– Ah. Problématique. Bon... Ben... Tu peux la distraire ?

Je soupirai avant de prendre la place de Chat Noir, le temps qu'il récupère le sac bleu où était l'Akuma et ne le libère.

Une purification et une ville réparée plus tard, j'étais en train de m'éloigner des lieux avec mon partenaire.

– Donc... Tu ne vois pas le bleu ? Depuis quand ?

Je m'étirai en regardant le ciel, j'avais fini par m'habituer à son absence de couleur.

– Trois semaines. Un problème avec mon lien d'âme-sœur.

– Ah, tu ne l'as pas trouvée ?

Je secouai la tête.

– Si, je sais qui c'est. Je ne veux juste pas d'âme-sœur.

On avait jamais vraiment parlé de ce sujet tous les deux.

– Ah bon ? Pourquoi ?

Je haussai les épaules.

– Parce que ça m'énerve. De base j'avais juste une raison personnelle, mais maintenant, ça m'irrite juste. Pourquoi je suis obligé de devoir en avoir une ? De la reconnaître en tant que telle ? Je veux dire, elle est cool, ouais, mais je ne veux pas d'âme-sœur, je n'en ai jamais voulu, et je n'en voudrai jamais ! Parfois... Parfois j'aimerais juste qu'elle n'existe pas ! Parce que j'en peux plus de tout ça !

« Ah ! C'était quoi, ça ? »

Je sursautai en entendant une voix résonner dans ma tête, paniquant d'abord à l'idée qu'un Akuma se soit infiltré dans mes affaires pendant que je m'énervai... Avant de réaliser...

Que c'était une voix que je connaissais.

– Oh bordel, c'est une putain de blague ?

Je me reçus un regard perplexe de la part de Chat Noir.

« Je... Je perds la tête ou... ? »

– Qu'est-ce qui est une blague ?

– Juste... Tu sais quand je te disais que mon lien devenait envahissant ?

– Oui... ?

– Devine qui est devenu télépathe ?

Je le vis se retenir de rire.

– Ce n'est pas drôle Ch-... Oh ça va être pire pour... euh... Enfin... garder le secret,

– Désolé ! Je voulais pas rire de toi. C'est juste... je trouve ça ironique que ça arrive maintenant...

– Le Destin est un bâtard.

Alors qu'il allait me répondre, j'entendis mes boucles d'oreilles et sa bague biper. Je soupirai alors.

– Bon, faut que je rentre. On se voit une prochaine fois.

« Je... Dois sûrement perdre la tête. »

En arrivant chez moi, et après m'être dé-transformé, je me laissai tomber sur mon lit.

J'en avais assez de cette histoire d'âme-sœur !

« Ou alors... Est-ce que... Il... Il y a... Enfin... Tu es mon âme-sœur ? Si je délire... Bon... c'est que mes pensées, ce n'est pas comme si quelqu'un allait m'entendre. »

Je soupirai à nouveau. J'imagine que tant que je pensais à elle, elle allait m'entendre, hein ?

« Ah. Euh... Oui. Je t'entends... Tu avais l'air plutôt exaspérée dans cette pensée... Tu... Tu vas bien ? »

Je vais bien.

Penser ça pour moi-même en sachant que quelqu'un d'autre allait l'entendre était plutôt perturbant.

« Tu es sûre ? Tu... N'en as pas l'air... Tu es Marinette, c'est ça ? »

Je ne pus retenir le grognement d'exaspération qui m'échappa. Bien évidemment, elle ne savait pas, elle ne pouvait pas savoir, et ce n'est pas comme si je comptai lui dire !

« Dire... quoi ? »

Fichue invasion de vie privée. J'en avais assez de ce lien de merde !

« Oh. Je... vois... »

Est-ce que c'était possible d'avoir l'air triste dans ses pensées ?

Parce que c'était totalement ce que je venais d'entendre.

J'allais répondre, avant de me retenir. Il fallait juste que je trouve un moyen d'apprendre à contrôler ça.

Et ça irait.

...

– Maël... Qu'est-ce qu'il se passe ?

– Juste mon lien, encore.

Et sur ces mots, je partis me coucher. Dormir serait plus efficace. Et je ne penserai pas à Zoé comme ça...

...

Je l'avais peut-être un peu cherché...

J'avais refusé de penser à elle... Et maintenant... Je n'en avais juste pas le droit.

-

Ne pas penser à quelqu'un qui fait partie de notre vie est assez compliqué, comme on pourrait l'imaginer. Simplement des « Oh, c'est Zoé. » qu'on peut penser inconsciemment. Ou « oh, je ne vois pas du bleu, encore la faute du lien. ».

Avoir des réponses à chaque fois était un peu irritant.

Mais...

Il avait aussi des trucs auxquels je m'attendais moins.

« Maël m'évite encore, hein... Tout le monde m'assure que je n'ai rien fait, mais alors pourquoi ? »

Et ça n'était pas à mon sentiment de culpabilité.

Le lien me transmettait toutes ses pensées m'étant destinées, après tout, même quand elle ne savait pas qui j'étais.

Ce qui menait aussi à des choses auxquelles je devais vraiment éviter de répondre.

« Un Akuma... J'espère que Bug et Chat Noir vont vite arriver ! »

Au moins j'étais efficace pour aller sur les lieux.

Dans tous les cas, ce petit jeu continua encore quelques jours... Jusqu'à ce qu'elle... ne me parle directement... Donc volontairement.

« Marinette ? »

En utilisant ce prénom-là, évidemment.

Mais j'avais réussi à entendre des larmes dans sa pensée, peu importe comment tout ça marchait. Alors j'avais décidé de mettre ça de côté.

Quoi ?

« Je... Je peux te parler... Je... Enfin, je ne te réveille pas ? »

Un coup d'œil à l'heure me fit remarquer qu'il était une heure et demie du matin. Ah, peut-être que j'aurais dû être couché depuis un moment.

Vas-y.

« Merci... C'est... Je peux te parler de problèmes de cœur ? »

Je... ne m'attendais pas à ça.

Tu peux.

« C'est... un de mes amis... Je l'aime vraiment beaucoup... parce que c'est grâce à lui que je me suis fait tous mes amis d'ici... Mais... Je crois qu'il ne m'apprécie pas du tout... Il m'évite tout le temps. »

...

Dans la liste des hypothèses de personnes possibles il y avait : Moi. Moi. Ou peut-être moi.

...

Zoé était amoureuse de moi.

Alors que j'avais essayé de faire en sorte que ça n'arrive pas ! Sérieusement !

« De... De toi ? Non... C'est un de mes amis... Il s'appelle Maël. Dupain-Cheng. Je ne sais pas si tu le connais... Après tout on a déjà dû se croiser toutes les deux. »

...

Au-delà de cette histoire de lien...

Qu'est-ce que je ressentais pour Zoé ? C'était un peu compliqué...

Je sais qui c'est, oui.

« Oh. Tu sais qui je sais aussi ? »

Je le sais.

« Pourquoi tu n'es jamais venue me parler ? »

Je ne savais pas trop quoi répondre.

Ce n'est pas très important. Reste sur le sujet de base...

« Tu ne veux pas en parler, hein... Enfin... C'est... C'est juste vraiment difficile. Il est la première personne à avoir été gentille avec moi ici... Et la deuxième de toute ma vie... C'est grâce à lui que j'ai des gens qui m'acceptent et me comprennent... Et pourtant... Il ne me supporte pas... Je ne sais pas pourquoi... Je ne comprends juste pas... Et... Et ça me fait mal... »

...

Je suis désolé.

« Ce n'est pas de ta faute... C'est... Plutôt à moi d'être désolée. Je te tiens réveillée si tard... Alors que tu t'en fiches sûrement de moi... Je suis juste un problème pour toi, de ce que j'ai compris. »

Je pinçai les lèvres avant de soupirer, pas trop sûr qu'elle puisse entendre mon soupir.

Non, c'est le lien le problème. Pas toi. Je t'apprécie à vrai dire. Je ne saurais pas dire à quel point ceci dit, je me suis empêché d'y penser avant pour ne pas me sentir coupable, et maintenant pour que tu ne m'entendes pas.

« Pourquoi tu ne veux pas du lien ? »

Je pris un temps avant de répondre. Mais sûrement qu'elle avait entendu tout mon cheminement de pensée.

Je n'aime pas l'idée d'être forcé d'aimer quelqu'un par le destin ou je ne sais quelle connerie. Sans ça, je pense que j'aurais facilement pu t'aimer. Et... Il y a aussi le problème de notre lien d'origine.

« Comment ça ? Le nom ? »

Ouais.

« Pourquoi ? »

...

Je n'étais pas trop sûr de vouloir en parler.

« Alors ne le fais pas. Je vais aller dormir, tu devrais faire pareil... Bonne nuit, Marinette. »

Je serrai les dents à l'entente du prénom.

Bonne nuit.

Avant d'aller me coucher à mon tour.

Je ne savais pas trop que faire dans la situation.

...

Zoé... était amoureuse...

...

Alors de toute évidence, je la blessai.

Je sentis des larmes brûler mes yeux.

Je lui avais dit que sans le lien, j'aurais facilement pu l'aimer.

Mais...

Au fond, n'était-ce pas déjà le cas ?

Le lien ne me poussait pas juste à le cacher, à nier mes propres sentiments ?

...

Je nous faisais juste souffrir inutilement tous les deux...

...

C'est sur cette pensée que je me suis endormi...

-

Le lendemain, j'entendais Zoé penser à moi... Moi Maël. Elle sonnait plutôt abattue... Et ce fut pire quand j'entrais dans le collège, sûrement m'avait-elle repéré...

Alors...

J'ai cessé de me prendre la tête.

Je voulais juste...

Qu'elle arrête d'être triste...

Qu'elle soit heureuse.

Alors je suis allé la voir. Elle ne m'a pas repéré quand j'approchai, perdue dans ses pensées, posée sur un banc, dos à moi.

Zoé ?

Je l'ai vue sursauter.

« Oui ? »

Je suis désolé, vraiment. J'ai... J'ai essayé de faire en sorte que ce soit le moins douloureux possible pour nous deux, mais au final, ça m'a juste pris la tête tout du long, et je t'ai blessée.

« Qu'est-ce que tu veux dire ? »

Tu savais que si on se touchait, ça faisait de la lumière ?

« On s'est déjà touchés ? »

Une fois, depuis que ce lien est apparu. J'ai évité après.

Je retirai mes gants, même celui sous lequel apparaissait le nom de Zoé.

« Vraiment ? Je ne savais pas... »

Puis j'allai m'asseoir à côté d'elle. Elle eut d'abord l'air surprise de me voir, puis je la regardai dans les yeux et attrapai sa main.

Le monde devint bien plus vibrant pendant cet instant, toutes les couleurs revenant, et la lumière formée par nos deux mains en contact illuminant les lieux.

– Ma-Maël... ? Qu'est-ce que... ?

Je lui souris timidement.

– Désolé, Zoé. Vraiment. Je ne voulais pas te blesser... C'est juste... Je me voyais mal passer ma vie avec quelqu'un qui a mon ancien nom sur la main... Et j'ai pensé que si je m'éloignai assez vite, tu n'en souffrirais pas... De toute évidence ça a loupé.

Je vis la réalisation emplir son regard, ses yeux bleus.

– Tu... Tu es... ?

– Ton âme-sœur, ouais...

Je m'attendais à ce qu'elle m'en veuille, qu'elle me fasse une remarque, ou quoi que ce soit... Mais elle me prit simplement dans ses bras.

– C'est toi...

– O-Oui...

Il y eut un petit moment de silence.

– Et... Tu... Tu pensais vraiment... ce que tu as... eh bien... pensé hier soir ?

– Quand on parlait ?

Je la sentis secouer la tête contre moi.

– Quand tu es parti dormir... Tu... Tu as pensé... que tu m'aimais déjà...

Je sentis mon visage s'enflammer.

– Tu as entendu ça ?!

– Ben, tu pensais à moi...

– Mais... Je pensais que tu dormais !

– Je sais, je l'ai aussi entendu.

Je ne pus retenir un grognement de protestation.

– Plus de pensées privées avec ce truc.

Je l'entendis rigoler.

– Désolée...

Je soupirai et la repousser un peu pour pouvoir la regarder... Bien qu'évitant soigneusement son regard comme je l'avais si bien fait depuis un moment, même si ce n'était pas pour les mêmes raisons.

Le bleu était bien visible malgré ça, ce qui était satisfaisant à vrai dire.

– Je... Je le pensai, oui. Honnêtement, rien qu'à notre rencontre, j'ai senti quelque chose cliquer... mais tu as écrit ton nom, j'ai découvert que tu étais mon âme-sœur, et j'ai juste... Pensé que ce serait plus simple de tout cacher.

Je l'ai vue sourire, et j'ai trouvé son expression encore plus brillante que nos mains jointes quelques minutes plus tôt.

– À croire que le destin voit bien les choses.

– Même sans ça, je t'aurais aimée.

Je sentis sa main se poser sur ma joue.

– Est-ce que... je peux ?

Elle avait demandé ça en s'approchant, et je hochai la tête.

– Vas-y.

Et avec mon accord, elle déposa ses lèvres sur les miennes.

Peut-être que...

Je pouvais revenir sur ma décision, au final.

Bon, si vous voyez une rupture de style d'écriture, c'est la faute à ma pause d'au moins un mois entre le début et la fin de l'OS-

Enfin, qu'en avez-vous pensé ?

Moi j'en pense que... j'ai écrit toute la suite avec le cerveau trop fatigué pour réfléchir, alors j'évaluerai la qualité demain, là, j'ai juste laissé mes mains et mon cerveau écrire sans pousser.

Oh.

Donc s'il y a des énormités écrites àc ertaisn endroit çaviendra de là

enfin

Bonne nuit !

- 19 novembre 2021

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