Happy ending (Alyanette)

Je sais ce que vous allez dire : "Encore du Alyanette !"

Et oui. Encore du Alyanette. Mais ce n'est pas n'importe quel Alyanette, non !

Pour me faire pardonner de ma longue absence (une semaine tout de même), je vous présente un OS totalement mignon, avec lequel je tease Electy depuis une semaine.

Parce que oui, c'est la raison de mon absence.

Un Alyanette mignon de 16 427 mots ! (Je m'adoucis que voulez-vous *soupire*)

Rien que ça... *rit*

Enfin, c'est mon nouveau plus long, qui détrône donc Retire le costume...

Je vous souhaite une bonne lecture, et j'espère qu'il vous plaira parce qu'il a été long à écrire ! Hésitez pas à commenter au fur et à mesure si vous voulez dire des trucs, ça s'oublie vite en 16 000 mots x)

Bon ship et lait's go !


– Marinette. Eh oh, Marinette !

Je sentais Alya tapoter mon épaule tout en m'appelant.

– Quoi, encore ?

Elle rigola en entendant mon ton, avant de répondre.

– Tu m'as demandé de t'aider à te concentrer sur ton boulot, alors arrête de dessiner, et fais tes maths !

Je regardais mon cahier, des formes en trois dimensions et des formules écrites en long et en large, avant de soupirer.

– Mais c'est du dessin aussi ! Donc en soi...

– Non, non, non. Ça ne marche pas comme ça. Tu ne comprends pas un truc ? Je peux t'aider si tu veux.

Je fis la moue en reprenant la lecture de l'exercice.

– C'est pas ça... C'est juste qu'il fait beau, ça ne donne pas envie de travailler ! Moi voir toute cette vie dans le parc, ça me donne envie de créer, pas de calculer la taille d'une baignoire carrée... D'ailleurs qui a des baignoires carrées sérieusement ?

Elle posa une main sur mon épaule en rigolant à nouveau.

– Les profs de maths sûrement. Et si ça te déconcentre tant que ça, on peut retourner chez toi, hein.

Je relevais la tête, observant des enfants jouer avec un ballon, un couple posé sur un banc, un groupe d'amis en train de rigoler, quelqu'un en train de nous observer derrière un arbre, une jeune fille allongée dans l'herbe, l'air de faire la sieste, et...

...

Quelqu'un en train de nous observer ?

Je redirigeais mon regard vers là où j'avais vu la personne, sentant tout mon corps se tendre au passage, mais il n'y avait personne.

– Marinette... ça va ?

Je pris quelques secondes avant de répondre.

– Oui, oui, j'ai juste... cru que quelqu'un nous observait.

Elle regarda dans la même direction que moi.

– Je ne vois personne...

Je secouais la tête.

– J'ai dû juste imaginer. Et puis techniquement je suis aussi en train d'observer les gens.

– Au lieu de faire tes maths...

Je roulais des yeux avant de me reconcentrer sur mon exercice.

– C'est bon, je m'y mets, je m'y mets...

Elle rigola, et je dus, malheureusement, finir mes devoirs pour le lendemain.

Ledit lendemain, je retrouvais ma meilleure amie devant le collège, elle avait l'air assez perturbée et fixait une ruelle.

– Alya ? Ça va ?

Elle se tourna vers moi, l'air toujours perplexe.

– Oui, oui... C'est juste... Peut-être que quelqu'un nous observait vraiment hier. J'ai cru voir une silhouette...

Je jetais un regard dans la direction qu'elle fixait plus tôt, mais ne vit personne.

– C'est bizarre, en effet. Tu penses que ça peut être un tueur en série ?

Elle lâcha un léger rire à ma proposition.

– J'irais pas jusque-là... Par contre c'est peut-être un fan extrême du Ladyblog... Ou alors j'ai un ange gardien !

Je levais légèrement les yeux au ciel.

– C'est ça, c'est ça... Mais l'hypothèse du fan est plausible. Tu feras attention ?

Je la sentis me taper légèrement dans l'épaule alors que nous rentrions dans l'établissement scolaire.

– Eh, ne te moque pas. Et bien sûr que je ferais attention, mais dans tous les cas, tu me protégeras, pas vrai ?

Je sentis un léger sourire se dessiner sur mes lèvres.

– Bien sûr... Mais je préfère savoir que tu es sur tes gardes, on ne sait jamais.

– Je fais toujours attention, ma chère Marinette !

Sa réponse me fit la regarder en levant un sourcil.

– Toujours ? Vraiment ? Tu veux une liste de toutes les fois où tu t'es mise en danger, ou... ?

Elle m'attrapa la main pour me faire me dépêcher de rejoindre Nino et Adrien.

– Des détails, des détails. Était-ce vraiment du danger ! C'est relatif tu sais ?

Je soupirais.

– Tu as failli finir sacrifiée.

– Eh ! C'était plutôt cool ! J'ai été choisie comme « âme pure ». C'est pas la classe ça ?

– Tu sais que ce n'est pas parce que c'est la troisième fois que tu me le répètes que ça va me faire changer d'avis ? Sois une âme pure et en sécurité, veux-tu ?

Elle rigola à nouveau.

– Promis, promis ! Hey Nino, hey Adrien !

– Hey les gars.

Ils nous saluèrent à leur tour, et nous discutâmes jusqu'à entrer en classe, où l'ennuyeux cours de mathématiques commençait.

La journée continua normalement, et je rentrais chez moi, les joues endolories d'avoir trop souri. Pourtant, je n'arrêtais pas même en étant allongée dans mon lit. Définitivement, j'avais bien fait de dire la vérité à Alya.

Ça me permettait... d'être heureuse.

Je m'endormis alors le sourire aux lèvres, en pensant à ma meilleure amie. Nous étions censées nous voir demain après-midi... ce serait une bonne journée.

Je me réveillais impatiente, avec la troisième alarme de mon réveil, au vu de la sonnerie – je les avais personnalisées – une matinée à travailler, et une après-midi à s'amuser... Même si j'avais aussi des questions à poser à Alya par rapport au grimoire. C'était elle qui avait les éclairs de génie, généralement.

Je me préparais en vitesse pour ne pas arriver en retard, c'était un échec mais peu importe, et me rendis en classe. Après une réprimande de Madame Mendeleïev, je m'installais à côté de ma meilleure amie.

Elle avait l'air perdue dans ses pensées en prenant des notes du cours, alors je ne la dérangeais pas et essayais de comprendre ce que la professeure racontait, c'était aussi un échec. Mais bon, je comprendrais un jour.

Éventuellement.

Lorsque la sonnerie de la pause résonna, je m'étirais et rangeais mes affaires. Plus que deux heures ! À vrai dire, j'étais plus impatiente que d'habitude par rapport à cette sortie, mais il y avait une exposition concernant la mode au Louvre, alors évidemment que j'étais impatiente.

Alya était en train de gribouiller d'un air absent sur son cahier, alors j'enfonçais mon doigt dans son épaule pour attirer son attention.

– Alyaaaa !

Elle releva la tête et me regarda.

– Oui, pardon, j'étais perdue dans mes pensées... Tu me disais quelque chose ?

Je secouais la tête.

– Non, mais ça a sonné. Libérons-nous de cette salle ! On a français après, j'aime bien le français.

– Je ne comprends pas comment tu fais, tout n'est qu'hypothèses sans preuve, en ce moment, dans nos cours.

Je soufflais du nez.

– Mais c'est intéressant !

Elle rangea ses affaires, et nous sortîmes de la pièce.

– Il me tarde trop cet aprèm ! Merci d'avoir accepté d'ailleurs, je sais que tu n'apprécies pas particulièrement la mode, mais bon, tu ne t'ennuieras pas ! Si ça se trouve, on découvrira même des choses sur les Ladybug du passé !

Elle cligna des yeux plusieurs fois, puis fronça les sourcils.

– Cette aprèm ?

– La sortie au musée !

Elle eut l'air de réfléchir quelques instants, avant que son regard ne s'illumine de compréhension.

– Oh, c'est aujourd'hui ? J'ai failli oublier.

– Uh, uh. Et on me critique quand j'oublie, hein ?

Elle sourit légèrement.

– C'est que tu as plus tendance à le faire que moi !

Elle... n'avait pas tort.

– Certes. Mais au moins je l'assume ! Enfin peu importe. J'étais en train de réfléchir au TP de chimie hier, et... Une idée de ce que peut être la poudre de feu ?

Elle me fixa quelques secondes, avant de répondre.

– De la poudre à canon ?

– T-Tu veux nous faire exploser ? Encore ?

Elle haussa les épaules.

– Je ne sais pas trop à vrai dire.

– Si tu veux nous faire exploser... ?

Elle rigola en entendant mon ton dubitatif.

– Non, ce que ça veut dire. Ils ne pourraient pas être plus clairs, dans leurs... TP... ?

Elle avait laissé traîner la fin de la phrase. Étrange.

– Je suis d'accord avec toi. Nous avons besoin de clarté ! Ô, dieux de ce monde, apportez-nous de l'aide !

Après réflexion, il était vrai que les dieux n'avaient même pas de réponse à nos questions. Vu qu'ils étaient censés ne... pas le savoir. Je vis Alya lever légèrement les yeux au ciel avant que la sonnerie ne résonne, annonçant la reprise.

Les cours se terminèrent et ce fut enfin l'heure de manger. Je mis mes affaires dans mon sac, avant de sortir de la pièce avec Alya.

– Donc... ça te dit qu'on mange au parc ? Il fait beau aujourd'hui.

– Hm... Oui, pourquoi pas... ?

Elle avait l'air d'hésiter.

– Qu'est-ce qu'il y a ?

– Il se pourrait que j'aie oublié de prendre de quoi manger.

Elle avait répondu ça alors que nous approchions de l'entrée du parc. Définitivement, c'était bizarre.

– Ok, bon, comme toujours je risque de ne pas finir tout ce que j'ai, donc on pourra partager, mais... ça va ? Ce n'est pas dans tes habitudes d'oublier les trucs...

Nous nous posâmes dans l'herbe, et je sortis mon repas en attendant qu'elle réponde.

– Oui, oui... Je suis juste... fatiguée.

Je la regardais dans les yeux pour essayer de lui faire cracher la vérité. Je savais reconnaître un mensonge quand j'en voyais un.

– C'est cette histoire de stalker qui te perturbe ? Si on le recroise je peux aller lui dire deux mots si tu veux !

– De stalker ? Non, non... Je t'assure que tout va bien, ok ?

Je gonflais les joues en signe de mécontentement, avant de me laisser tomber sur elle.

– Bien ! Si tout va bien, alors c'est bon... Mais s'il y a quelque chose, tu sais que tu peux tout me dire. Regarde, je suis une surface lisse de tout secret avec toi !

Elle me fit rouler par terre, ignorant mon cri de protestation.

– Et qu'est-ce qui me dit que tu n'as aucun secret pour moi ?

Je pris un air outré en posant ma main sur mon cœur.

– Tu remets en doute ma parole ? Je me sens trahie, Alya ! Pour la peine, pas de tartelette au caramel pour toi. Je l'avais pris exprès, mais vu que je ne suis pas digne de confiance, tu ne la mérites pas !

Et s'ensuivit une guerre pour ladite tartelette, qui manqua de tomber dans l'herbe ou d'être écrasée à plusieurs reprises. Mais je finis par gagner, la maintenant au sol en m'étant installée sur elle et en bloquant ses épaules avec un de mes bras, tout en tenant la pâtisserie en l'air de l'autre.

– Ah, ha ! Tu aurais dû savoir mieux que d'essayer de m'affron-

Je fus coupée dans ma phrase quand elle se dégagea en me faisant basculer au sol, le bras toujours en l'air pour éviter de détruire la tartelette.

– Aïe...

Elle rigola un peu.

– Désolée, je ne t'ai pas fait mal ?

Elle avait demandé ça tout en récupérant la pâtisserie, j'avais perdu... Par contre, je n'avais jamais réalisé qu'elle avait autant de force.

– Non, ça va, j'ai déjà vu pire... Mais si tu pouvais éviter de recommencer...

Elle posa le gâteau sur mon sac, avec le reste de la nourriture, puis se laissa tomber à côté de moi.

– Pardon, j'ai mal contrôlé ma force.

Je secouais la tête avant d'annoncer.

– Dans tous les cas, j'aurais gagné si je l'avais voulu, hein !

– Ah oui ?

Elle avait répondu ça en haussant un sourcil, et sans un avertissement, elle se mit à me chatouiller les côtes.

– Ah ! Non ! Non ! Alya ! Je t'en prie... S-Stop... Tu aurais gagné cette fois !

Elle rigola alors, puis repris ce qu'elle faisait en demandant.

– Juste cette fois ? Allez, Marinette ! Avoue que je suis la meilleure.

– Je l'avoue ! T-Tu es la m-meilleure Alya.

Elle afficha un sourire satisfait.

– Je préfère ça.

Avant d'aller attraper son repas, enfin qui était le mien mais peu importait, et de me tendre ma part. Je me relevais, mon cœur battant fort dans ma poitrine, un sourire aux lèvres, et mes joues brûlant agréablement.

Je pris mon repas et nous nous mîmes à discuter de l'exposition que nous allions aller voir.

– Tu penses qu'on verra des tenues inspirées des anciens héros ?

– Hm... Ce serait cool... Oh mon dieu !

Elle se tourna vers moi avec un air un peu perdu.

– Quoi ?

– J'ai envie de te faire une tenue à l'effigie de Rena Rouge maintenant. Sérieusement, j'ai jamais pensé à faire des tenues basées sur les héros, alors que c'est une mine d'or ! Tant de possibilités ! Je pourrais même me baser sur les vilains, mais...

Je fis une moue de dégoût.

– Qui que soit le Papillon, le jour où je le trouverais, je lui ferais payer pour cet affront à la mode ! Tu n'es pas d'accord avec moi ? Ses vilains sont ignobles... Enfin, presque tous. Toi ça allait par exemple... Enfin bref, il comprendra ce que ça fait d'énerver une créatrice de mode... Et je lui ferais des cours !

Alya se mit à rire à la fin de ma tirade.

– Quoi ? Oses me dire que j'ai tort !

Mais elle ne fit que continuer de rire.

– Mon dieu, Marinette, tu me fais marrer. Il n'y a que toi pour vouloir donner des cours de mode au Papillon.

– C'est qu'il faut bien que quelqu'un se dévoue à le faire, Alya ! Mais peu importe, qu'est-ce que tu penses d'une tenue à l'effigie de Rena Rouge ?

Elle me regarda quelques secondes.

– Oh, euh, c'est une bonne idée, mais... Pour moi ? Vraiment ?

– Bien sûr ! Qui de mieux que Rena Rouge en personne pour la porter !

Elle eut l'air d'hésiter avant de répondre.

– C'est vrai, mais... ça te prend du temps de faire ça... Tu es sûre que tu ne veux pas la faire pour toi ?

– Mais ça n'aurait aucun intérêt... Tu es Rena Rouge. Alors ça t'ira mieux qu'à personne... Et puis en toute honnêteté, je n'arrive pas à créer autre chose que des trucs pour toi en ce moment...

Je n'osais pas trop la regarder en disant ça, mes joues avaient chauffé légèrement, mais... c'était seulement par peur qu'elle trouve ça un peu obsessionnel. C'est tout.

– Oh, Marinette... C'est adorable !

Je ne pus ignorer la façon dont mes joues se mirent à brûler encore plus, et celle dont mon cœur se mit à battre plus vite. Mais... Je ne devais pas y penser. J'avais très bien réussi à ignorer tout ça ces trois dernières semaines.

– C'est que tu as toujours été là pour moi ces deux derniers mois... Vraiment, je n'aurais pas pu demander mieux, alors... Je voulais te remercier d'une manière ou d'une autre...

Je relevais les yeux vers elle, et vis qu'elle m'observait avec un sourire avant de me prendre dans ses bras.

– Eh, c'est ce pour quoi les amis sont là, non ? Et mieux que ça, je suis ta meilleure amie !

Je sentis mon corps s'enflammer à son contact. Je devais être écarlate... Je crois que je n'allais plus du tout réussir à ignorer ce que je ressentais... C'était déjà compliqué cette dernière semaine, mais je m'étais enterrée avec l'aveu que je venais de faire.

– O-Oui... E-Enfin ! On devrait y aller, non ? Il me tarde de voir tout ça !

– Tu as raison.

Elle me relâcha, et nous nous rendîmes au Louvre. La plupart des tenues étaient magnifiques ! Il y en avait d'autres époques, d'autres cultures, je ne pouvais m'empêcher de m'extasier, là où Alya avait l'air de s'amuser de mon enthousiasme.

– Oh ! Alya ! Regarde !

Elle jeta un regard vers ce que je pointais.

– Oui ?

– Voyons ! Tu ne reconnais pas ? On dirait des tenues inspirées des anciens héros... Ici on a un lynx... Un loup... Ooooh, celle-là a l'air inspirée de celui du renard. J'ai envie de dessiner, Alya ! Je vais rester ici toute la semaine et me cacher dans les bouches d'aération pour pas me faire virer quand ils vérifient avant la nuit !

Cette fois elle rigola vraiment.

– Et les cours et les devoirs ?

– Des détails, des détails... Mon avenir est dans la mode, Alya ! Est-ce que j'ai réellement besoin de savoir résoudre des équations pour ça ? Et puis qu'est-ce que c'est une semaine dans une vie !

Elle leva les yeux au ciel.

– Et tu comptes manger comment ?

– Tu me nourriras ! Tu pourras piquer mon argent de poche !

– Tu sais que c'est interdit de manger dans le musée ?

Je fis un geste de la main pour balayer ses propos.

– Il y a toujours les bouches d'aération !

– Et tu comptes aussi dormir dans les bouches d'aération ? Comment tu comptes t'y cacher de toute manière ?

Je me mis à rire.

– Tu sais que j'ai mes moyens ! Et pas la peine de dormir, je survivrais avec du café et de l'inspiration !

– Je ne suis pas sûre que le corps humain fonctionne comme ça...

– Tu me mets au défi ? Tu sais que je l'ai déjà fait sur quatre jours ? Et j'avais juste des hallucinations à la fin. Quoi qu'après réflexion, c'était peut-être juste la faute de mon renard de compagnie... Mais peu importe ! Je peux le faire, Alya !

Elle secoua la tête d'un air désespéré.

– Profite déjà de cette journée, tu verras pour vivre ici plus tard, d'accord ? Parce que je ne suis pas sûre que ce soit une très bonne idée.

Je pris un air boudeur pour essayer de la faire culpabiliser, mais ce fut un échec – c'est que j'enchaînais les échecs aujourd'hui.

L'après-midi finit par se terminer, à mon grand désespoir, et Alya rentra chez elle pour faire les devoirs du lendemain. Personnellement, je m'en étais déjà occupée en prévision d'un pic d'inspiration, et je me posais à nouveau dans le parc pour dessiner une tenue pour Alya...

– Hm... C'est bientôt son anniversaire. Tu penses que ça lui fera plaisir, Tikki ?

– Bien sûr ! Je suis sûre qu'elle va adorer !

Je lâchais un petit rire en répondant.

– Je n'ai pas encore commencé, tu ne peux pas l'affirmer comme ça.

– Oui, mais il n'y a aucune raison pour que ça ne lui plaise pas.

– C'est vrai... j'essaierais de retourner à l'exposition cette semaine dans tous les cas !

La discussion s'arrêta là, et je restais au parc jusqu'à que mes parents ne m'envoient un message pour me demander où j'étais.

Les deux jours qui suivirent furent plutôt remplis, entre les cours, mes visites au musée pour m'inspirer, mes essais de potions, et les heures de sommeil – qu'il fallait tout de même compter – je n'avais presque pas eu le temps de penser à ce que j'avais fini par admettre.

Le presque résidant dans l'heure entre le moment où j'allais me coucher et celle où je parvenais à m'endormir.

Toujours était-il que ce n'était pas ma plus grande préoccupation. Non, la plus grande était dans la façon d'agir d'Alya. Elle était définitivement très distraite ces derniers jours, et je n'avais aucune idée du pourquoi. Surtout qu'elle ne voulait pas cracher le morceau.

J'avais donc décidé de trouver un moyen de le faire... Ce week-end de préférence, pour s'il y avait beaucoup de choses à déballer... Mais une attaque m'avait empêchée de la rejoindre à temps. Elle comprendrait mon absence de toute manière, et ne serait sûrement même pas là elle-même.

– Hey, Chat !

– Bonjour, Ma Lady ! Ça faisait un moment.

– Tu as raison... Enfin, je ne vais pas m'en plaindre, j'ai beaucoup à penser en ce moment.

Il attrapa son bâton tout en observant le nouveau vilain.

– Ah oui ? Ton rôle de Gardienne j'imagine ?

– Entre autres... Donc... Princesse Fragrance une nouvelle fois... ? Qu'est-ce qu'il s'est passé ?

Il secoua la tête.

– Aucune idée.

– Bon, j'imagine qu'on le découvri... ra...

J'avais laissé traîner ma fin de phrase en remarquant qu'Alya s'était beaucoup trop rapprochée du champ de bataille. J'avais beau essayer de la faire arrêter ça, rien n'avait fonctionné, même pas les promesses d'interview... Elle m'avait répondu en souriant d'un air amusé que de toute manière, je les lui accorderais quand même...

Pas qu'elle ait tort, mais j'aurais aimé que ça fonctionne... Malheureusement elle me connaissait trop bien.

Cependant, le souci était que Princesse Fragrance avait l'air de l'avoir repérée aussi... Et même si je n'étais pas sûre qu'elle se souviendrait de mon identité à l'état de zombie, il serait préférable qu'elle ne soit pas sous les ordres de la vilaine.

– Je vais m'occuper d'Alya. Tu peux essayer de voir où est l'Akuma ?

Il hocha la tête en jetant un rapide coup d'œil à ma meilleure amie.

– Elle n'abandonne jamais, hein ?

– Malheureusement non. J'ai déjà envisagé de la coincer sur un toit, mais je sais qu'elle essaierait de descendre... Donc ce serait plus risqué qu'autre chose.

Sur ces mots, je lançais mon yo-yo pour l'accrocher à un toit, et partis récupérer Alya pour la mettre à l'abri.

– Que vois-je donc ici ? N'avez-vous pas de sens de la sécurité, mademoiselle Césaire ?

Elle eut l'air de ne pas savoir comment réagir, et se contenta de détourner le regard d'un air coupable.

– Désolée.

C'était étrange qu'elle réagisse comme ça. Je me contentais de poser ma main sur son épaule en répondant.

– Eh, c'est pas grave, mais qu'est-ce que je ferais si ma journaliste préférée venait à être blessée, hein ?

Je la vis sourire légèrement, et lui lançais un clin d'œil – oh mon dieu tuez-moi – avant de l'attraper par la taille, en espérant de tout mon cœur qu'elle ne remarque pas mes joues fort probablement rouges.

– Bon, je te fais descendre, que tu évites d'essayer de le faire toi-même, puis je retourne aider Chat Noir, mais s'il te plaît, fais attention. On a déjà eu cette discussion.

Je la déposais au sol, avant de partir donner un coup de main à Chat Noir sans attendre sa réponse.

Le combat finit par se terminer, me laissant pas loin de la dé-transformation.

– Miraculous Ladybug !

Une fois que les coccinelles magiques eurent réparé la ville, je créais un Charm pour Rose. C'était bien, de plus en plus de personnes avaient des Charms...

– Et voilà. Garde-le pour toi, il t'aidera à éloigner les émotions négatives ! Je sais que tu as déjà beaucoup d'optimisme, mais un petit coup de main n'est jamais de trop, pas vrai ?

Elle hocha la tête, l'air toujours un peu triste. C'était vraiment rare de la voir dans cet état. J'entendis mes boucles d'oreille biper, me signifiant qu'il ne me restait qu'une minute.

– Rose... ? Qu'est-ce qu'il s'est passé pour que tu sois akumatisée cette fois ?

Elle secoua la tête en rangeant le Charm.

– Les gens sont juste... méchants. J'ai... reçu des remarques sur ma relation avec Juleka... Généralement j'arrive à encaisser, mais... Pas Juleka. Tu ne l'aurais pas vue d'ailleurs ?

– Non, désolée... Bon courage avec ça, et n'oublie pas que quoi qu'ils disent là-dessus, tu as le droit de l'aimer.

Elle me lança un léger sourire.

– Merci, Ladybug.

– De rien ! Point final !

Et sur ces mots je lançais mon yo-yo pour aller me cacher pour me dé-transformer. Je manquais presque de le faire dans les airs, mais au final, j'eus le temps d'atterrir. Je passais un cookie à Tikki tout en envoyant un message à Alya pour lui demander où elle était.

Elle m'avait étonnamment écoutée lorsque je lui avais demandé de rester à l'écart.

Je reçus vite sa réponse, elle était à notre point de rendez-vous. Je la rejoignis donc aussitôt. Je voulais avoir le fin mot de l'histoire sur son comportement.

– Alyaaaa !

Elle se tourna vers moi avant de m'intercepter alors que je me jetais sur elle.

– Woah, attention !

– Uh, uh, ce serait plutôt à moi de te dire ça. À croire que tu as décidé de ne pas m'écouter.

Elle lâcha un petit rire.

– C'est pour la santé de mon blog, Marinette !

Je fis la moue en la relâchant.

– Moui, mais si tu pouvais avoir de la considération pour ta santé aussi... Enfin ! Je voulais te parler.

Elle hocha la tête, l'air intriguée.

– Qu'est-ce qu'il se passe ? Et ne me réponds pas « rien ». Je vois bien qu'il y a quelque chose de bizarre, tu n'agis pas comme d'habitude. Et je sais que ce n'est pas bien de forcer les gens, mais... Je m'inquiète vraiment pour toi...

Elle eut l'air d'hésiter avant de détourner le regard.

– Marinette, je t'assure que ce n'est rien d'important. Je suis juste un peu fatiguée en ce moment.

Mais sa réponse sonnait faux, comme elle depuis le début de la semaine. J'attrapais alors une de ses mains et la forçais à me regarder dans les yeux.

– Alya... S'il te plaît... Je veux juste t'aider... Vraiment, tu sais que quoi qu'il se passe, je l'accepterais... Et je ne t'ai jamais vue comme ça, alors c'est forcément quelque chose d'important.

Elle soupira, détourna le regard à nouveau, avant de dire.

– Si je te le dis... Les choses ne seront plus jamais comme avant...

Je sentis un léger sourire se dessiner sur mes lèvres, malgré mon inquiétude, lorsqu'elle prononça cette phrase. Je répondis alors la même phrase qu'elle m'avait dite ce jour-là.

– Alya, quoi que tu me dises, je suis ton amie.

Je sentis sa main se crisper légèrement dans la mienne.

– Et si... Et si je voulais que tu sois plus ?

Je sentis mon cœur s'emballer et mes joues rougir à son implication.

– C-Comment ça ?

Elle planta son regard dans le mien, une expression déterminée et aucunement gênée sur le visage.

– Je t'aime.

– Tu veux dire... comme... ?

Elle hocha la tête.

– Je suis amoureuse de toi, Marinette.

– Oh.

À vrai dire je ne m'étais pas dû tout attendue à ça. Mais c'était bien, pas vrai ? Dans ce cas... Je n'avais plus à essayer vainement d'oublier ce que je ressentais... Et vu qu'Alya savait que j'étais Ladybug, ce ne serait pas un obstacle dans notre relation.

Oui, c'était donc une bonne nouvelle. Définitivement.

– Et je comprendrais si tu ne ressens pas la même chose. Je peux même te laisser de l'espace, et-

– Non !

Je l'avais coupée, me rendant compte à ce moment que je n'avais pas répondu.

– Enfin, je veux dire. Non, pas la peine de me laisser de l'espace... Je... Je ressens la même chose. Je pensais juste que ce n'était pas réciproque, donc j'ai essayé de ne pas y penser...

Je sentais la température de mes joues monter en température au fur et à mesure que je parlais. Je n'osais presque pas regarder Alya, mais je voyais son expression de surprise du coin de l'œil.

– Tu m'aimes ?

Je hochais timidement la tête.

– B-Bien sûr !

– Oh, je... ne savais pas.

Elle avait l'air presque... perplexe, en disant ça. Elle devait trouver ça étrange de ne pas l'avoir remarqué vu comment mes anciens sentiments pour Adrien étaient évidents. J'eus un petit rire gêné.

– Je sais, je me suis améliorée...

Il y eut un petit silence entre nous deux, avant que je ne m'éclaircisse la gorge pour le briser en lançant.

– Bon, je suis contente que ce ne soit que ça... Enfin que, tu sais très bien que je risque de crier dans mon coussin en rentrant chez moi... Mais je pensais que c'était quelque chose de négatif.

– Je t'avais dit de ne pas t'inquiéter.

Je fis la moue en regardant ailleurs.

– Mais je pouvais pas savoir... et pour ma défense, tu n'as jamais agi comme ça avec Nino !

– C'est que c'était pas pareil avec lui...

Je ne pus empêcher un petit rire de traverser mes lèvres.

– C'est vrai que si je ne vous avais pas enfermés dans une cage, vous ne seriez pas sortis ensemble.

Elle rigola à son tour.

– Tu as raison. Enfin, tant qu'on est ensemble, autant profiter de l'aprem, non ?

Je me sentis rougir à nouveau, et demandais d'une petite voix.

– Comme... Comme pour un rendez-vous... ?

Elle m'adressa un léger sourire avant de me tirer par la main.

– Si tu veux que c'en soit un, je n'ai pas d'objection. Mais allons nous poser dans un café, j'en ai entendu parler et j'avais envie de l'essayer. Et il est pas loin !

– O-Ok !

Je la suivis sans dire un mot, ne sachant trop quoi dire. Est-ce que cette journée était réelle ? J'étais... vraiment avec Alya ?

– Marinette ?

– Ah ! Oui ? Quoi ?

Elle lâcha un petit rire face à ma surprise.

– Tu t'assois ?

Je remarquais que, pendant que j'étais perdue dans mes pensées, nous étions arrivées à destination. Je pris donc place à côté d'elle, tout en l'observant, d'une manière que j'espérais assez discrète. Elle était en train de regarder la liste des parfums de glace proposés avec attention. Elle arrêta son choix sur une glace chocolat-noisette, avant de me demander.

– Et toi ? Tu voudras quoi ?

Je lui adressais un sourire moqueur.

– Ahlala, tu me demandes encore ? Je pensais que tu me connaissais, je suis vexée...

Elle haussa un sourcil avant de rire.

– C'est que tu pourrais vouloir changer.

– C'est vrai, c'est vrai... Du coup fraise-framboise pour moi. Mais de toute manière je viens avec toi pour payer !

Elle se leva en répondant.

– T'en fais pas, je paye pour nous deux.

Je sentis mes joues se mettre à chauffer.

– Hein ? Non, pas la peine ! Je peux le faire aussi...

– Tu paieras la prochaine fois.

Elle avait lancé ça en même temps qu'un clin d'œil avant de s'éloigner. Me laissant seule à la table, le visage sûrement écarlate. La prochaine fois... Comme dans... Il y allait y avoir une prochaine fois.

Oh mon dieu, c'était la meilleure journée de ma vie. Je ne pus retenir le petit cri que je lâchais en essayant de l'étouffer entre mes mains, m'attirant des regards interloqués des autres clients. Mais je n'en avais pas grand-chose à faire.

– Et voilà, plus qu'à attendre.

Elle s'était installée à côté de moi, et un léger silence avait fait de même.

– Et voilà pour vous, mesdemoiselles.

La serveuse posa deux coupes de glace devant nous, qui avaient l'air plutôt bonnes d'ailleurs.

– Merci.

J'avais répondu ça en cœur avec Alya, avant qu'elle ne commence à manger, toujours sans parler. Elle avait l'air perdue dans ses pensées.

– Alya... ?

– Hm ?

Elle avait relevé la tête vers moi.

– Tu as l'air... distraite. Tu... Tu m'as vraiment dit ce qu'il y avait tout à l'heure, hein ?

Je sentis une inquiétude incontrôlable me prendre au cœur. Et si elle avait menti. Pensant que je la rejetterais, juste pour éviter le sujet ?

– Ah, non, non, ne t'en fais pas... C'est juste... Tu n'as jamais aimé qu'Adrien, donc je pensais vraiment n'avoir aucune chance... J'ai un peu de mal à me faire à l'idée que tu ressentes la même chose.

– Oh... Alya...

Je la pris dans mes bras pour la rassurer.

– Je sais que j'ai toujours été... plutôt extrême dans ma façon d'aimer Adrien... Et que je t'ai aussi pas mal parlé de Luka... Mais... Tu me crois quand je dis que je t'aime, hein ?

Je la relâchais un peu pour m'éloigner et avoir une bonne vue sur son expression. Elle sourit légèrement.

– Oui, ne t'en fais pas, ça me fait juste... bizarre.

Je m'apprêtais à me reculer, avant de me rendre compte que son visage était très proche du mien. Une idée me traversa l'esprit, et je me sentis rougir.

– Dis... Est-ce que je peux... ?

Elle pencha la tête sur le côté, avec les sourcils légèrement froncés.

– Est-ce que tu peux... quoi ?

Je me sentis rougir encore plus. Je ne savais pas si elle faisait exprès de ne pas comprendre pour me faire rougir... En fait c'était sûrement ça, à vrai dire.

– T-T'embrasser...

Je vis ses joues s'obscurcir à leur tour, avant qu'elle ne hoche la tête.

– Tu peux.

Je posais une de mes mains sur sa joue, sentant la douce chaleur de sa peau contre ma paume, avant de m'avancer pour déposer mes lèvres sur les siennes. Je sentis ses bras passer autour de ma taille, et un léger sourire prendre place sur mon visage, avant que je ne me recule.

Elle m'observait avec une expression indéchiffrable, les joues rouges et la bouche légèrement entrouverte, puis elle détourna le regard en me relâchant.

Je voyais bien qu'elle était gênée, et cette expression sur son visage était tout bonnement adorable. Je ne pus empêcher mon sourire attendri de s'agrandir alors que je me réinstallais correctement sur ma chaise...

En donnant un coup de coude à sa glace au passage.

Renversant son contenu sur la table.

– Oh merde !

Je redressais la coupe aussi vite que je pus, mais la boule de glace à la noisette s'était déjà enfuie. J'essayais tant bien que mal de l'attraper avec ma serviette, mais elle n'arrêtait pas de glisser sur la table. Fichue boule de glace.

J'entendis Alya se mettre à rire à côté de moi.

– Ne te fiche pas de moi, et aide-moi à la place !

Mais ma protestation ne la fit que rire encore plus.

– C'est ta bêtise, tu règles le problème toi-même !

– Mais Alyaaaaa !

Elle ne répondit pas, se contentant de me donner une petite tape dans le dos, alors je décidais de me débrouiller toute seule. J'emprisonnais ce qui n'avait pas fondu de la boule de glace dans ma serviette, puis partis la jeter et chercher une autre serviette pour finir de nettoyer la table.

Cependant, quand j'arrivais à destination, je vis que ma quantité de glace avait diminué de moitié.

– Tu...

– J'ai récupéré ma part !

Je fis la moue en me réinstallant à côté d'elle.

– C'est pas juste ! Et puis si tu en voulais, fallait me demander ! J'aurais accepté.

Elle laissa sa tête tomber sur mon épaule en répondant.

– Trop tard !

Je repoussais sa tête.

– Tu as perdu tes privilèges, voleuse !

Je lui dirais la langue, et elle rigola légèrement, avant de planter sa cuillère dans ma glace, et de la manger aussitôt.

– Pas besoin d'avoir des privilèges quand on a des douceurs !

Je gonflais les joues.

– Certes, mais je ne suis que douceur !

Elle rigola en me lançant un clin d'œil.

– Je sais, et tu sors avec moi.

Elle...

N'avait pas tort.

– Ouais, eh bah... Je pourrais te quitter !

– Parce que j'ai mangé ta glace ?

Elle était ouvertement amusée. Et en train de se foutre de moi. Je me mis donc dos à elle en emportant ma glace avec moi.

– Oui !

Il y eut un petit silence avant qu'elle ne lâche simplement d'une petite voix.

– Oh...

Je me retournais vers elle, surprise de son changement de ton. Elle avait replongé son regard dans sa glace.

– A-Alya ? Tu sais que je rigolais, hein ?

Elle releva son regard vers moi, une expression légèrement déçue sur le visage, avant de...

Planter sa cuillère dans ma coupe qui était maintenant à sa portée.

– Non ! Traîtresse !

Je finis donc par aller finir ma glace à la table d'à côté pour éviter toute nouvelle attaque, tout en jetant des regards noirs à Alya, qui me lançait des sourires amusés à chaque fois.

La journée se termina dans une ambiance de conflit pour de la glace... Enfin, plutôt sur Alya tentant de se faire pardonner...

Ok, réussissant à se faire pardonner...

Avant qu'elle ne me raccompagne chez moi à la fin de l'après-midi.

– On va dans ta chambre ?

Je m'apprêtais à répondre à l'affirmative à sa proposition, avant de me souvenir que j'avais laissé toutes les ébauches de mes travaux sur son cadeau d'anniversaire.

– Ah ! Non, désolée.

– Pourquoi ?

Elle avait l'air vraiment intriguée... il était vrai que je ne lui avais interdit l'accès à ma chambre qu'une fois dans ma vie, et... c'était pour cacher la Miracle Box. Rien que ça...

C'est sûr qu'un cadeau d'anniversaire n'était rien en comparaison.

– C'est un secret !

– Et moi qui pensais que tu étais une surface lisse de tout secret avec moi !

Je rigolais légèrement en lui faisant un clin d'œil.

– Certes, mais certains secrets sont faits pour être gardés. Donc... Tu verras ça plus tard !

Elle fit la moue et regarda ailleurs en croisant les bras.

– C'est pas juste.

Je me sentis sourire en la voyant agir ainsi. J'avais l'impression qu'elle prenait certains de mes comportements, c'était mignon à voir. Je m'approchais d'elle et l'embrassais sur la joue.

– Bon, pas que je ne veuille pas te voir, mais il va se mettre à pleuvoir, et tu devrais rentrer avant que ça ne te tombe dessus.

Elle regarda les nuages sombres qui avaient commencé à prendre place dans le ciel.

– Tu as raison... ça arrive vite, les orages, il n'empêche...

Je haussais les épaules.

– Oui, c'est parce qu'il a fait chaud toute la semaine. Allez, zou ! Je ne voudrais pas que tu tombes malade.

– Je peux toujours rester dormir !

Je soupirais à sa tentative peu discrète de savoir ce que je lui cachais.

– J'ai dit que tu saurais plus tard.

Elle rigola en lançant.

– Bon, ça valait la peine d'essayer. À plus tard, Marinette.

Puis elle m'embrassa en s'en allant. Me laissant figée sur place et probablement rougissante alors qu'elle s'éloignait. Je veux dire, je l'avais embrassée tout à l'heure, mais je m'étais un minimum préparée psychologiquement, là, non !

Je pris une bonne minute avant de me remettre en route et de rentrer chez moi.

– Je suis rentrée !

Il se trouvait qu'il était plutôt tard, je n'avais pas trop vu le temps passer parce que la nuit tombait tard à cette période de l'année. Ma mère était donc retournée dans le salon tandis que mon père s'occupait des rares derniers clients qui passaient avant la fermeture.

– Ah, Marinette. Tu as passé une bonne journée ?

Je sentis mes joues chauffer à nouveau en pensant à cette après-midi, j'avais dû rougir vu que ma mère demanda.

– Alors, tu lui as dit ?

– D-Dire quoi ? À qui ? Comment ? Et pourquoi ? Non, je n'ai rien dit ! À personne. Quoi que ce soit.

...

En toute honnêteté, je me doutais qu'elle le savait, mais je ne pensais pas qu'elle me confronterait dès que je serais rentrée en remarquant immédiatement que je l'avais dit. Enfin, c'était plus Alya qui s'était déclarée, mais bon...

Ma mère rigola un peu face à ma tentative de nier.

– À Alya.

Je sentis mon visage monter en température et me mis à fixer ce, il faut se le dire, passionnant sol.

– C-C'est plutôt elle... Qui me l'a dit...

J'osais relever le visage vers ma mère, qui me regardait par-dessus son livre, avec une expression légèrement surprise.

– Je pensais qu'elle voulait attendre que tu fasses le premier pas...

Disons que je ne m'attendais pas à cette réponse.

– Comment ça ? T-Tu savais ? Qu'elle m'aimait je veux dire ?

Elle hocha la tête avec un sourire amusé.

– Vous avez passé de plus en plus de temps ensemble depuis un moment, alors j'ai fini par le remarquer et en parler un peu avec elle. Elle m'avait dit qu'elle voulait attendre que tu admettes tes sentiments et ailles lui en parler, donc ça m'étonne un peu.

Je partis m'asseoir à côté d'elle et enfouis mon visage dans mes genoux pour cacher mon visage sûrement écarlate.

– C'est sûrement parce que j'ai insisté. Je veux dire, elle agissait un peu bizarrement ces derniers temps, alors je voulais savoir ce qu'il se passait, et elle a fini par me l'avouer. C'est pas plus mal parce que je ne sais pas si j'aurais osé lui dire sans ça.

Je sentis ma mère passer sa main dans mon dos en répondant.

– L'important c'est que vous soyez heureuses. Et tu me raconteras vos rendez-vous ?

Je relevais la tête en gonflant les joues, faussement boudeuse.

– Elle est punie de rendez-vous jusqu'à ce qu'elle me rachète une glace. Elle a pas arrêté de manger la mienne cet aprèm...

Je continuais de parler de mon après-midi avec ma mère, puis avec mon père quand il arriva, qui fut plus surpris que ma mère d'apprendre que je sortais avec Alya... Avant d'imaginer jusqu'à faire notre gâteau de mariage. Enfin, rien d'étonnant de sa part.

Je finis par retourner à ma chambre après le repas, avant de me mettre en pyjama et de m'affaler dans mon lit. Tikki, qui était retournée à ma chambre le temps du repas, me rejoignis donc pour s'installer avec moi.

– Je suis désolée, tu ne peux pas sortir souvent en ce moment... Vu que je suis beaucoup dehors...

– C'est pas grave, Marinette ! C'est bien que tu puisses passer du temps avec Alya.

Elle avait un sourire amusé sur les lèvres, et je me sentis rougir pour la cinquantième fois de la journée.

– Oui... C'est bien. Et arrête de me regarder comme ça, je sais à quoi tu penses !

– C'est que j'attendais de vous voir ensemble, moi... Tu ne parlais pas autant d'elle que tu parlais d'Adrien, mais ça se voit que tu l'aimes.

Je rabattis ma couette sur ma tête pour me cacher dessous, mais je continuais à entendre le rire de Tikki.

– Tu savais aussi, toi ? Qu'elle m'aimait ?

– Oui. Je l'ai remarqué et on en a parlé quelques fois...

Je soupirais lourdement en sortant ma tête de sous ma couette.

– Et moi qui pensais que je n'aurais aucune chance... Tu aurais pu me le dire !

– Si tu m'avais écoutée quand je te disais de ne pas t'inquiéter à propos de ça et que tout se passerait bien...

Je lui jetais un coussin dessus, qu'elle traversa, avant de me préparer à dormir.

– Bonne nuit, Tikki.

Elle rigola à nouveau.

– Bonne nuit, Marinette.

Et à partir de là, je me mis à penser à la journée qui venait de passer, et à me demander qui de mon entourage n'était pas au courant. Si ça se trouve j'avais été dans la même situation qu'Adrien ! À ne juste pas remarquer qu'Alya avait des sentiments pour moi, alors que c'était évident !

...

Je n'espérais pas.

Cependant, j'étais relativement certaine que si Tikki était au courant, Trixx devait l'être aussi... Et peut-être d'autres Kwamis. Je soupirais lourdement avant de fermer les yeux, m'abandonnant au sommeil.

Je passais la journée du lendemain à faire mes devoirs et à travailler sur mon cadeau pour Alya, si bien que je ne pus la voir ce jour-là. Il n'y avait pas non-plus eu d'attaque, alors j'avais pu faire ce que j'avais à faire durant ma journée entière.

Sans surprise, j'arrivais en retard le lendemain, certaines choses ne changeaient pas après tout. Je finis par prendre place à côté d'Alya, en la saluant avec un petit sourire. Elle me le rendit, et alors que je prenais des notes du cours, je réalisais que nous n'avions même pas parlé de si nous voulions le dire à tout le monde.

L'idée de lui passer un mot pour lui demander me traversa l'esprit, mais je finis vite par classer ça en mauvaise idée. Une interception et lecture devant la classe serait si vite arrivée. Je décidais donc de lui demander à la pause... Qui arriva plus vite que prévu à vrai dire.

– Eh... Alya... Je me demandais... Tu... Tu voudras qu'on le cache... Qu-Qu'on est ensemble... ?

Elle me regarda avec un air perplexe.

– Pourquoi tu voudrais qu'on le cache ?

Je secouais la tête.

– Non, non, je ne veux pas le faire... Mais tu sais... vu qu'on est deux filles... J'ai peur qu'on se prenne des remarques...

Elle fronça les sourcils quelques secondes, avant de se tendre légèrement, puis de répondre.

– Si qui que ce soit fait une remarque, je m'en occuperais.

Je me sentis sourire légèrement, avant de la prendre dans mes bras et de répondre.

– Tu sais que je le ferais aussi.

Je l'entendis rire.

– Bien sûr que je le sais.

Je l'embrassais sur la joue avant de la relâcher. Et alors que je m'apprêtais à me lever pour sortir de la salle, je vis Alix approcher.

– J'ai une question super importante pour vous deux.

– Laquelle ?

Elle nous regarda à tour de rôle avant de demander.

– Vous êtes ensemble ?

Je me sentis virer à l'écarlate en une fraction de seconde, la discrétion n'était pas mon fort, et j'entendis Alya répondre.

– Oui ? Pourquoi ?

Elle avait l'air un peu tendue, et je ne comprenais pas pourquoi. J'entendis Rose crier un « C'est trop romantique » dans le fond de la salle, mais ce fut plus la réponse d'Alix qui m'intéressait.

– Oh, cool. Vous auriez pas vu Kim du coup ? Il me doit vingt euros !

Je secouais la tête en même temps qu'Alya, puis Alix sortit de la pièce.

– Bon, merci quand même !

– Qu'est-ce... qu'il vient de se passer ?

Je lâchais un grognement en cachant mon visage entre mes mains.

– C'est pas possible... Tout le monde le savait ou quoi... ? Alya, est-ce que tout le monde le savait ?!

– Savoir quoi ?

Je soupirais en retirant mes mains, tout en sentant les regards de ceux qui étaient restés dans la classe sur moi.

– Que tu m'aimais ! D'abord ma mère, puis... les autres, et Alix, vous allez pas me dire qu'Adrien l'a remarqué aussi !

Je le vis se retourner à ma remarque, un doigt levé et la bouche entrouverte, mais je crois que mon regard suffit à le faire se rétracter. Tout le monde savait.

– Non... Enfin, je ne pense pas. Je...

Elle fit une pause, comme si elle cherchait ses mots.

– Je ne l'ai jamais vraiment caché à vrai dire. J'attendais surtout que tu le remarques. Ou du moins que tu remarques ce que tu ressentais pour moi.

– Oh...

Je détournais le regard, gênée. Quelque chose me parut étrange, mais je ne sus dire quoi. Peut-être était-ce que tout le monde ait remarqué pour mes sentiments, avant que je ne l'admette moi-même ?!

Très probablement.

– En tout cas, je trouve ça bien que vous soyez ensemble. J'ai toujours pensé que vous seriez mignonnes toutes les deux.

Je soupirais en entendant Adrien dire ça. Sérieusement ? J'essayais d'ignorer le fait qu'il n'ait peut-être jamais remarqué mes sentiments pour lui parce qu'il me voyait bien avec Alya, et me reconcentrais sur la situation.

Bon, maintenant, presque tout le monde dans la classe était au courant, et ce n'était qu'une question de temps avant qu'ils ne le soient tous.

Nous n'eûmes pas la moindre chance d'échapper aux questions – surtout celles de Rose à vrai dire – et fûmes condamnées à y répondre pendant toute la pause. Quand les cours reprirent, toute la classe savait que nous étions ensemble, Alix avait gagné vingt euros, et moi la certitude d'avoir été totalement aveugle.

La journée se passa calmement si on ignorait les quelques questions, et je pus retourner travailler sur le cadeau d'Alya dans la soirée. J'étais enfin avec elle... C'était... bien.

Mais ce n'était pas... parfait.

Avec des sentiments pour moi, Alya agissait différemment. Si bien qu'elle paraissait parfois être quelqu'un d'autre... Elle se perdait souvent dans ses pensées, oubliait les choses...

Je me demandais presque si... Ce n'était pas simplement la connaissance de mon identité qui lui pesait. Ou si elle se trouvait juste dans la même situation que moi quand j'étais tombée amoureuse d'Adrien. À juste... Ne pas pouvoir agir normalement devant lui.

Le lendemain se passa de la même manière, mais le début d'après-midi fut signé par une attaque d'akumatisé. Je ne savais pas de qui il s'agissait, c'était quelqu'un qui ne l'avait jamais été auparavant, à croire que ma distribution de Charms se révélait efficace.

Cependant, il était particulièrement compliqué à battre. Il pouvait faire grossir des racines et les contrôler comme des fouets.

– Miaoutch, ma Lady, essaie de ne pas t'en prendre une de plein fouet, ça fait mal. Eh, tu n'as pas d'autres chats à fouetter ?

Je ne pus m'empêcher de sourire légèrement. Il était fort pour faire des jeux de mots...

Cependant, je perdis vite mon sourire en voyant qu'Alya était encore sur le champ de bataille.

– Je reviens, Chat, je vais mettre Alya en sécurité.

Il me lança un petit sourire.

– Elle n'apprendra donc jamais...

Je partis récupérer Alya pour la poser à l'abri.

– Est-ce que je dois encore me répéter ?

Elle secoua la tête.

– Non, c'est bon, promis, je reste en sécurité. On a une bonne vue depuis ici d'ailleurs.

Je ne pus contrôler le soupir qui m'échappa quand elle dit cela... Puis je vis Chat Noir passer à pleine vitesse devant nous, s'écrasant un peu plus loin.

– Aïe...

J'avais sacrément mal pour lui. J'embrassais furtivement Alya, qui avait coupé sa caméra en arrivant sur le toit, avant d'attraper mon yo-yo et de partir vers le vilain en lançant.

– Fais attention, ok ?

Le combat fut assez rude, mais après un Lucky Charm utilisé, la solution fut trouvée. Cependant, alors que je m'apprêtais à faire le « bien joué » avec mon partenaire, après avoir réparé la ville, je le remarquais me fixant avec un air mécontent.

– Chat... ?

– Je peux te parler deux secondes ?

Je hochais la tête face à son ton sec, et nous partîmes nous poser sur un toit.

– Donc... ?

– Tu es sérieuse ? Tu sais qu'Alya a une petite-amie j'espère ?

Je fronçais les sourcils sans comprendre, avant de réaliser qu'il avait sûrement dû me voir l'embrasser. Je n'eus pas à feindre le choc, mais le fis avec la culpabilité.

– Oh... Merde. Je... Je n'ai vraiment pas réfléchi, j'avais même pas réalisé. Je ne comptais pas le faire... C'est juste... Sur le coup, j'ai...

Je ne sus comment continuer et lâchais un long soupir.

– Je suis désolée.

Il me fixa toujours avec un air réprobateur.

– Ce n'est pas à moi qu'il faut dire ça.

Je détournais le regard.

– Je vais aller m'excuser auprès d'A-

J'entendis mes boucles d'oreille sonner à ce moment-là. Il soupira à son tour et passa sa main dans ses cheveux.

– Tu le feras la prochaine fois. Je vais la ramener à son collège. Et ne t'avise pas de recommencer.

Je hochais la tête, avant de partir me dé-transformer. J'avais sacrément merdé cette fois. Promis, je ne recommencerais jamais, surtout si c'était pour me faire attraper...

En rentrant au collège, j'espérais ne pas avoir causé trop de problèmes à Alya... Cependant, lorsque je la vis avec Nino et Adrien, ce dernier ayant une expression similaire à celle de Chat Noir sur le visage, et Alya semblant mal à l'aise... Je compris que je lui en avais causé.

– Euh... Qu'est-ce qu'il se passe ?

En vérité je le savais exactement... Mais il fallait bien que je protège mon identité secrète des deux qui ne la connaissaient pas.

– Alya a quelque chose à te dire.

Ma petite-amie refusait de me regarder, semblant réellement se sentir coupable. Si je ne savais pas mieux, j'y aurais cru.

– Ladybug m'a embrassée.

Je pris l'air le plus surpris que je pus, avant de répondre.

– Ladybug ?

Elle hocha la tête.

– Je suis désolée...

Je secouais la tête en pinçant les lèvres.

– Tu n'as pas à l'être. C'est Ladybug qui t'a embrassée et pas l'inverse, c'est ça ?

– Oui...

– Dans ce cas c'est plus à elle que j'en veux... Même si je ne vais rien faire par rapport à ça... Parce que ça risquerait d'être un peu compliqué pour moi d'affronter Ladybug.

Je lâchais un petit rire à l'ironie de ma phrase.

– Mais je ne t'en veux pas, vraiment. Par contre si tu veux que j'aille toucher deux mots à Ladybug, sans violence bien sûr, je peux.

Elle secoua la tête.

– Non, c'est bon... J'avais l'impression qu'elle avait fait ça sans y penser...

– Il n'empêche qu'elle l'a fait sans ton accord. Enfin, si tu ne lui en veux pas, alors je ne ferais rien.

Adrien eut l'air satisfait qu'Alya m'en ait parlé, ce qui me fit me demander comment lui était au courant. Vraiment, il fallait que je repasse sur la discrétion.

Nous nous rendîmes donc en classe, et l'après-midi passa lentement.

– Eh, Alya ?

– Hm ?

– Tu voudras venir chez moi demain aprèm ?

Elle hocha la tête avec un sourire suspect.

– Bien sûr !

– Tu sais que je ne te dirais pas le secret, hein ?

Elle fit la moue à ma réponse.

– Je pensais que tu avais oublié. Enfin, pas grave, bien sûr que je veux venir, ça fait un moment.

– Je vous dérange, mesdemoiselles ?

Notre discussion s'arrêta avec la remarque de notre professeur.

La fin des cours finit par arriver, et Alya m'embrassa sur la joue avant de lancer.

– Bon, je te laisse, j'ai un truc à faire. On se revoit demain ?

Je hochais la tête.

– Quoi comme truc.

Elle me tira alors la langue.

– C'est un secret.

Je fis mine de bouder et elle rigola avant de répondre.

– Je vais m'occuper de rédiger un truc sur l'attaque de tout à l'heure.

– Oh, okay... Besoin d'un coup de main ?

Elle secoua la tête.

– Non, ça ira. Va t'occuper de ton secret !

Et avec un clin d'œil, elle s'en alla. Je soupirais avec un sourire avant de rentrer chez moi. Une fois mes devoirs faits, je continuais le cadeau d'Alya, puis allais me coucher après avoir tout caché, histoire qu'elle ne découvre pas son cadeau en venant demain.

La matinée du lendemain fut tout ce qu'il y avait de plus classique, même si j'avais l'impression qu'Alya était un peu remontée en début de journée, sans que je ne sache pourquoi. Et sans qu'elle ne veuille me le dire. Elle eut cependant l'air d'aller mieux assez vite, se remettant à discuter de mes designs, de son article de la veille, et du fait que Kim s'était fait réprimandé par madame Mendeleïev pour avoir lancé un concours de pompes avec Alix pendant son cours.

Quand la fin des cours arriva, soit vers midi, nous nous rendîmes chez moi. Mes parents ne mangeaient que rarement avec moi, devant s'occuper du rush de midi. Les repas familiaux étaient donc généralement le soir.

J'attrapais des restes dans le frigo et les fis réchauffer pour Alya et moi.

– Bon, j'espère que ça te va ?

Elle hocha la tête alors que je sortais une salade composée et la posais sur la table avec des assiettes. Je tirais ma chaise pour m'asseoir, mais réalisais à ce moment précis que j'avais oublié de ranger toutes mes esquisses pour son cadeau, mes premiers brouillons tout comme le projet final.

– Ah, Alya, je reviens ! J'ai oublié de ranger un truc. Tu peux me donner tes tomates cerises si tu veux.

– Okay...

Je partis donc ranger mes quelques sketchs, tout en soupirant.

– Eh bah, j'ai failli tout lui montrer... ça aurait été dommage de gâcher la surprise, pas vrai Tikki ?

Je n'eus pas de réponse, et fronçais les sourcils. Je décidais donc d'aller voir la Miracle Box, et vis que son emplacement était allumé, signifiant qu'elle était à l'intérieur.

– C'est ça, va discuter de ma vie amoureuse avec les autres... je sais que vous n'allez là-dedans que pour ça, vous savez ?

Je savais qu'elle m'entendait, c'était un avantage par rapport à l'ancienne Miracle Box. Après ça, je retournais avec Alya.

– Et voilà. Les preuves sont cachées.

– Il me tarde de voir ce que tu prépares...

Elle avait dit ça avec une moue boudeuse, et je sortis le plat du micro-onde avant de m'installer avec elle.

– Je sais, je sais... Enfin, tu m'as... Uh, j'étais sûre qu'il y avait des tomates cerises. C'est dommage, j'en ai toujours deux fois plus quand tu manges avec moi du coup.

Elle haussa les épaules.

– Si tu commences à avoir des hallucinations, il faut s'inquiéter ! Tu as encore passé quatre jours sans dormir ?

Je lui jetais un pois-chiche dessus en lui tirant la langue.

– Tu sais très bien que j'ai des bonnes horaires de sommeil.

– C'est ça, c'est ça...

Étonnamment, cette discussion ne partit pas en bataille de pois-chiche – non pas que je m'en plaigne, il aurait tout fallu ramasser après.

À la place, nous continuâmes de parler de tout et de rien, avant d'aller à ma chambre pour regarder un film...

Et par passer la moitié dudit film à s'embrasser... Pas que je ne m'en plaigne non plus, j'étais bien dans ses bras, ses lèvres contre les miennes, ses doigts caressant doucement le bas de mon dos, là où mon T-shirt était un peu relevé.

– Marinette...

Elle avait soufflé mon prénom entre nos lèvres en s'écartant pour reprendre sa respiration, avant de m'embrasser à nouveau. Je laissais courir mes doigts dans ses cheveux auburn, et la sentis soupirer de contentement.

Sa langue glissa ensuite contre ma lèvre inférieure, pour demander l'accès à ma bouche, mais je me reculais légèrement.

– Désolée, je ne me sens pas trop de faire plus...

J'avais soufflé ça d'une petite voix, et elle hocha la tête avant de se caler contre moi.

– Pas de souci, on va à ton rythme.

Le générique de fin du film tournait en fond, et nous nous remîmes à discuter de tout et de rien. Elle avait sa tête contre ma poitrine, entendant sûrement mon cœur battre à toute allure, tandis que je lui caressais les cheveux.

L'après-midi finit par se terminer, et je partis me poser dans mon lit à ce moment, pour fixer le plafond. Cette impression que j'avais depuis une semaine maintenant refusait de partir. Malgré ma relation avec elle, malgré les sentiments qu'elle m'avait avoué, malgré ceux que j'avais enfin arrêté de nier...

Quelque chose n'allait pas. Et je n'arrivais pas à savoir quoi.

– Marinette ? Qu'est-ce qu'il se passe ?

Je jetais un regard à Tikki.

– Je... Je suis perdue, Tikki...

– Par rapport à quoi ?

Elle vint s'installer à côté de moi, et je m'assis en ramenant mes genoux contre mon torse.

– Alya...

– Tu n'es pas amoureuse d'elle ? Tu as le droit de te tromper, tu sais ?

Je secouais la tête.

– Ce n'est pas ça... Enfin si... enfin... Je l'aime, mais... Tu ne trouves pas qu'elle est... différente ? Je vois bien que c'est Alya, mais... avec sa façon d'agir... J'ai l'impression que ce n'est pas vraiment elle...

– Je n'ai pas vraiment fait attention... Qu'est-ce qui te fait dire ça ?

Je soupirais lourdement.

– Je ne sais pas... Elle oublie plus facilement les choses, parfois elle agit bizarrement, et... Je sais que c'est sûrement parce qu'elle est amoureuse de moi, mais apparemment ça fait un moment... Alors soit je viens à peine de le remarquer, mais elle agit comme ça depuis un moment, soit il y a autre chose... Et dans ce cas, je n'arrive pas à voir quoi !

Un silence s'installa, je savais que Tikki réfléchissait, mais ça me pesait. L'idée me traversa l'esprit de demander à Chat Noir, mais il était peut-être encore en colère contre moi...

– Tu peux la confronter à ce sujet ?

Je secouais la tête.

– Je ne sais pas... Je ne pense pas... J'ai un mauvais pressentiment... Je m'inquiète pour elle...

J'eus la tête ailleurs pendant toute la soirée, au point d'inquiéter mes parents. Je fis passer ça pour de la fatigue passagère, sans savoir si mon excuse avait marché... Puis je partis me coucher, sans arriver à dormir.

Je voulais savoir ce qu'il se passait. Je savais que c'était important, sans savoir de quoi il s'agissait...

Le lendemain, c'est avec des cernes et des pensées troublées que je me rendis au collège. Je saluais tout le monde comme d'habitude, et décidais de prêter une attention encore plus particulière à Alya...

Malheureusement, une attaque m'arrêta dans ce plan, et je dus aller m'occuper du vilain. Au vu du comportement de Chat Noir, il n'avait pas l'air d'avoir digéré le fait que j'ai embrassé Alya avec mon masque. À vrai dire, je ne m'étais pas excusée, et d'aussi loin qu'il le savait, je n'avais pas le consentement d'Alya pour l'embrasser.

Alors, c'est sans trop d'étonnement qu'il m'envoya m'excuser une fois que j'eus donné le Charm à la femme qui s'était fait akumatisée.

– Alya... ?

Je savais que Chat Noir m'observait de loin, et écoutait sûrement.

– Oui ?

Elle avait l'air surprise que je vienne lui parler... Sûrement parce que mes boucles d'oreille avaient déjà bipé deux fois avant la réparation de la ville.

– Je... Voulais m'excuser pour la dernière fois. Je n'ai pas réfléchi, je ne voulais pas poser le moindre problème, ou t'embrasser sans ton consentement...

Elle resta silencieuse quelques secondes, les sourcils légèrement froncés, et la bouche entrouverte, puis elle répondit.

– Ce n'est rien. Ne t'en fais pas. Par contre, ma copine t'en veut un peu, je te préviens.

Elle avait l'air amusée sur la fin de sa phrase, c'est vrai que c'était assez ironique de dire ça à ladite copine en personne.

– Je voulais juste être sûre que ce soit clair.

Mes boucles d'oreilles sonnèrent à nouveau, et je lui lançais un sourire avant de m'en aller. Chat Noir avait l'air d'être parti aussi. Je me posais dans une ruelle en relâchant ma transformation.

– Bon... ça c'est fait...

Je retournais au collège en baillant. Heureusement, l'attaque avait eu lieu pendant la pause et n'avait pas duré très longtemps, donc je n'arrivais qu'avec une dizaine minutes de retard – cela pouvait sembler beaucoup, mais les professeurs avaient l'habitude avec moi – et un air fatigué sur le visage.

Je manquais de m'endormir plusieurs fois sur ma table, et finis par dormir sur Alya pendant la pause de midi, à la place de manger.

– Marinette...

Je sentis des doigts passer doucement dans mes cheveux, alors qu'une voix m'appelait.

– Eh, Marinette, réveille-toi...

Je finis par ouvrir les yeux, puis par les refermer brusquement quand la luminosité de la pièce m'agressa. C'est vrai, j'étais au collège. Je me redressais en baillant et en me frottant les yeux avant de les rouvrir.

– Ça a sonné ?

Alya secoua la tête.

– Non, mais ça sonne dans deux minutes. On devrait aller devant la salle.

Je hochais la tête, puis m'y rendis avec elle.

Sans surprise, les deux heures qui suivirent furent relativement floues, à cause de ma fatigue. Puis la pause de seize heures arriva, et je restais une nouvelle fois avec Alya.

– Tiens, elle est pas mal cette phrase...

Je relevais les yeux vers elle, pour la voir avec un comics dédié à Majestia entre les mains. J'étais plutôt sûre qu'elle les avait tous lus... Peut-être qu'elle avait trouvé un nouveau sens à une phrase ?

– Laquelle ?

Elle me jeta un rapide regard avant de se reconcentrer sur la page et de dire.

– La seule chose qui permet au mal de triompher...

C'est l'inaction des gens de bien.

Je ne l'entendis pas finir sa phrase. Je n'avais pas besoin de le faire. Je connaissais cette phrase par cœur. Parce que c'était Alya qui me l'avait dite en premier.

Le premier jour de classe.

En parlant de Chloé et nous.

C'était la devise d'Alya ! Un mantra, ou une phrase fétiche. Elle la connaissait par cœur.

Alors...

Pourquoi ?

J'entendis à peine la sonnerie résonner dans mes oreilles, ne le remarquant que parce qu'Alya avait attrapé ma main pour qu'on se rende dans la salle. Je la suivis sans réfléchir, mon sang tapant dans mes tempes et avec l'incapacité de réfléchir.

Sans aucun doute.

Il se passait quelque chose.

J'avais raison.

Mais quoi ?

– Marinette, tu es avec nous ?

C'était la voix de ma professeure de SVT, qui me regardait avec un air réprobateur.

– O-Oui, pardon.

Non, non, je n'y étais pas. Parce qu'il se passait quelque chose avec ma copine. Avec ma meilleure amie. Et que je ne comprenais pas ce que c'était.

Ça avait commencé mercredi dernier, c'était ça ?

Est-ce qu'il s'était passé des choses étranges avant ?

Des choses qui sortaient du commun...

...

Le stalker.

Quelqu'un nous observait. Mais pourquoi ? Est-ce qu'il était arrivé quelque chose à Alya ? Mais pourquoi aurait-elle oublié cette phrase alors ?

...

Les cours se terminèrent, et je sortis de la salle avec... Alya.

– Marinette, ça va ?

Je ne sus que répondre à sa question. Puis une idée me traversa l'esprit. Si elle avait oublié sa phrase fétiche, il y aurait bien une chose qu'elle n'aurait pas oubliée.

– Alya... Est-ce que tu es amoureuse de Ladybug ?

Elle eut l'air surprise, puis attrapa ma main.

– Pourquoi cette question ?

Je détournais le regard, dans le but de cacher mes réelles intentions.

– Vu qu'elle t'a embrassée... Je me demandais...

Et elle secoua la tête.

– Je t'assure que tu es la seule que j'aime.

Personne n'était là pour nous écouter.

Il n'y avait qu'elle et moi.

Et la dure réalité.

Peu importe qui était face à moi, j'avais une certitude : Ce n'était pas Alya.

Ce ne pouvait pas être Alya.

Je lui souris légèrement, essayant de ne pas laisser transparaître ma panique.

– D'accord... Je voulais juste être sûre. Merci Alya.

Elle hocha la tête en me rendant mon sourire avant de m'embrasser sur la joue.

– Bon, j'y vais, c'est pas tout ça, mais on a des devoirs.

Et sur ces mots, elle s'éloigna.

Et je fis de même.

Je ne réalisais pas avoir fait tout le trajet avant de me retrouver dans ma chambre... Et de m'effondrer au sol. Et en sanglots.

Je ne comprenais pas.

Je ne voyais aucune explication.

Pourquoi ?

Qui ?

Comment ?

– Marinette...

C'était la voix de Tikki.

– Je ne comprends pas, Tikki... Qu'est-ce qu'il se passe...

Elle posa ses pattes sur ma joue pour me réconforter.

– Je ne sais pas... Mais il faut que tu te calmes, on va y réfléchir, ne laisse pas les sentiments prendre le contrôle de tes actions.

J'essayais de calmer ma respiration, qui était devenue erratique. Il ne fallait pas que je me fasse akumatiser...

...

Et s'il s'agissait d'une akumatisée ?

Non... non... Elle avait été là durant les attaques. Ce n'était pas logi...

La réalité me frappa brusquement.

– Un sentimonstre...

C'était la solution évidente. Le Papillon connaissait les identités des héros secondaires ! J'aurais dû le savoir ! Qu'il ferait quelque chose !

Mais où était Alya dans ce cas ?

Si cela faisait une semaine que je ne côtoyais qu'un mensonge... Alors où était ma Alya ? Ma meilleure amie. La fille dont j'étais amoureuse...

– Qu'est-ce qu'il y a ?

– Alya... Non... Cette fille... C'est... forcément un sentimonstre !

Je sentis ma respiration se faire de plus en plus difficile, malgré les tentatives des Kwamis, qui m'avaient rejointe, de me calmer. Où était Alya ? Est-ce qu'elle allait bien ? Est-ce qu'elle était blessée ? Est-ce qu'elle était... ?

Je sentis mon cœur s'arrêter à cette pensée. Non... Pas avant que je ne lui dise. Pas avant qu'elle ne sache que je l'aime. Non, pas avant quoi que ce soit. Je ne... Elle ne pouvait pas... Elle était forcément en vie ! Quelque part ! Il fallait juste que je la retrouve.

Mais où... ? Comment ?

– Marinette !

La voix perçante de Tikki résonnant dans mon oreille me sortit de ma torpeur.

– Un Akuma !

Je me retournais pour voir le petit papillon voleter vers moi. Je sentis la panique monter en moi à nouveau, mais me transformais pour purifier l'insecte. Avant de me laisser tomber sur ma chaise, une réalisation glaçante supplémentaire traversant mon être.

Est-ce que j'avais laissé entendre que j'étais Ladybug cette semaine ?

Est-ce que j'avais dévoilé mon identité au Papillon ?

Je passais en revue tous les évènements, avant de me souvenir de ce que j'avais fait pour vérifier si j'avais bien affaire à Alya.

Non.

Si le sentimonstre ne le savait pas, alors le Papillon non plus.

J'avais eu de la chance.

Énormément de chance.

Je sentais tout mon corps trembler. S'il ne savait pas, j'avais peu être encore une chance de sauver Alya...

Il fallait que je trouve une solution pour savoir où elle était... Ou alors pour forcer le Papillon à la ramener.

Mais comment faire... Est-ce que je devais faire comme si de rien était ? Est-ce que je devais la confronter ? Couper contact en inventant un prétexte ?

– Dé-transformation...

J'avais soufflé ça avant de retirer mes chaussures et de partir me mettre sous ma couette, encore habillée. Ce devait être un cauchemar, pas vrai ? Alya ne pouvait pas être aux mains du Papillon...

Je sentais mes larmes monter à nouveau, je n'arrivais même pas à savoir si j'arriverais à agir un tant soit peu normalement devant la copie d'Alya demain. Et si je lâchais quelque chose ? Une information ? Et si après ça, le Papillon n'avait plus besoin d'Alya et...

...

Non, ça ne pouvait pas arriver. Il ne fallait pas que ça arrive. Je devais faire quelque chose.

Je le devais.

Mais je ne pouvais pas. Pas dans cet état, avec mon corps secoué par de nouveaux sanglots, et les pensées chaotiques. Il fallait que j'arrive à reprendre mon sang froid si je voulais pouvoir l'aider...

Étrangement, je parvins à sombrer dans l'inconscience.

Lorsque j'ouvris à nouveau les yeux, il faisait nuit à l'extérieur. Mes parents n'avaient sûrement pas voulu me réveiller. J'avais aussi des larmes sur les joues, probablement des signes de cauchemars.

J'eus le vague espoir que les évènements et réalisations de la veille ne soient que fabulations de mon esprit, mais je savais au fond de moi que ce n'était pas le cas.

Je soupirais lourdement en me redressant, rabattant mes genoux contre moi. J'étais toujours fatiguée, mais pas sûre de parvenir à me rendormir. J'entendis mon ventre grogner, mais je n'avais pas spécialement faim... Plutôt pas l'envie de manger.

Je finis par sortir sur mon balcon, il faisait frais dehors, un léger vent caressait mon visage où avaient pris place de nouvelles larmes. Je me sentais perdue, c'était la première fois que je me sentais ainsi.

Alya avait de nombreuses fois mis sa vie en danger, et j'avais eu à la sauver tout autant de fois, mais... je savais à chaque fois que si j'échouais, je pourrais la ramener. L'avoir à nouveau à mes côtés. Si je venais à la perdre dans ces circonstances, je savais que plus jamais je ne la reverrais.

Et que ce serait entièrement ma faute.

– Marinette... ? Tu ne dors pas ?

Je me tournais en entendant la voix. Trixx s'était posé·e à côté de moi. Je secouais la tête.

– Tu penses à Alya ?

J'entendais une légère inquiétude dans sa voix, ce qui était assez rare pour le noter.

– Oui...

– Elle doit aller bien, c'est une fille maline. Tu l'as choisie comme ma porteuse, non ? Fais-lui confiance.

J'essuyais les larmes sur mes joues.

– Je lui fais confiance... Mais je n'ai aucune idée de comment la retrouver...

– Tu peux essayer de soutirer des informations à la fausse ?

Je secouais la tête.

– Je ne pense pas... Si le Papillon venait à savoir que quelqu'un avait remarqué... Tu ne penses pas qu'il blesserait Alya ? Et si... J'étais juste en train de me tromper... Que c'était autre chose ?

– Personnellement, je pense que tu as raison. Ce ne serait pas surprenant. Et... il faut que tu sois maline. Je suis sûr·e que tu trouveras une solution, tu trouves toujours une solution après tout.

Je sentis un léger sourire se dessiner sur mon visage.

– Merci, Trixx...

Oui, il fallait juste que je prenne les choses calmement. Je pouvais le faire. Je pouvais la sauver.

Je me rendis au collège en avance ce jour-là, en étonnant un peu tout le monde. Mais à vrai dire, vu que je n'avais pas réussi à me rendormir, ça n'avait rien d'étonnant.

– Hey, Marinette !

– Bonjour, Adrien...

J'avais répondu ça en baillant, j'avais beau être là, ma courte nui ne m'avait pas reposée. Je m'étais réveillée à deux heures du matin après vérification.

– C'est rare de te voir à cette heure-ci. Je suis un des premiers à arriver d'habitude, et... Enfin, tu arrives souvent après le début des cours.

Je haussais les épaules en m'installant à ma place, juste derrière lui. Il s'était retourné pour me parler.

– J'ai mal dormi... Donc j'étais réveillée tôt ce matin.

– Oh... Tu veux en parler ?

Je secouais la tête.

– J'ai juste fait des cauchemars, ça m'arrive parfois, quand j'ai pas dormi la nuit d'avant. Mais ne t'en fais pas, ça va aller.

Il n'eut pas l'air convaincu, mais n'insista pas. Un peu plus tard, les autres élèves arrivèrent dans la classe.

Alya... Si je pouvais toujours l'appeler comme ça, le fit aussi. Elle prit place à côté de moi, en m'embrassant sur la joue.

– Salut, Mari.

Je lui adressais un léger sourire, que je sentais crispé, en sentant tout mon corps se rendre. Je ne savais vraiment pas si j'allais pouvoir jouer la comédie. Rester avec elle. Agir comme si je ne savais rien. Comme si je ne savais pas qu'elle me mentait depuis le début. Qu'elle n'était pas ma meilleure amie, celle que j'aimais.

– Hey...

Ma voix avait tremblé un peu quand j'avais répondu. Je sentis son regard perplexe sur moi pendant toute l'heure de cours qui suivit. Elle devait se demander pourquoi j'agissais ainsi. Elle devait sûrement me trouver suspecte.

Est-ce qu'il valait mieux que je mette un terme à notre relation ?

En lui disant que... Nous étions mieux amies. Que je m'étais trompée, que trop de choses avaient changé ?

J'avais l'impression que la journée était affreusement lente, laissant mon esprit partir dans tous les sens, mes inquiétudes revenir de plein fouet, et de me laisser dans l'incapacité de monter un plan correct. Je devais mettre les émotions de côté, mais c'était difficile.

– Bon, Marinette... Qu'est-ce qu'il se passe ?

Elle m'avait posé la question quand la pause était arrivée, et que nous nous étions installées sur un banc dans la cour. Je soupirais, plus pour essayer d'évacuer mon stress qu'autre chose.

– Je... Je crois qu'il faut qu'on parle.

Elle cligna des yeux plusieurs fois, avant de hocher la tête.

– Ok, de quoi ?

Elle avait l'air de ne se douter de rien. C'est dans ce genre de moments que c'était le plus flagrant... Qu'il ne s'agissait pas d'Alya. Un sentimonstre ne pouvait pas tout savoir, saisir l'implication qu'avait la phrase « Il faut qu'on parle » dans un couple.

– De notre relation.

Je vis ses lèvres s'entrouvrir, avant qu'elle ne les pince. Elle avait dû comprendre à mon ton, cette fois.

– Oh... Qu'est-ce qu'il... Est-ce que j'ai fait quelque chose de mal ?

Oui. Usurper l'identité de celle que j'aimais !

– Non... C'est simplement... Tu ne trouves pas que c'est différent entre nous ?

– Comment ça ?

Je détournais le regard. Elle jouait bien la comédie.

– On a pas la même relation qu'avant... Enfin, je sais que c'est normal, qu'on sort ensemble, mais... Les interactions qu'on avait avant, la façon dont on se parlait... Tout est... Différent. Et... Et je préférais comme on était avant...

Elle eut l'air de comprendre à ce moment.

– Tu... Tu veux qu'on se sépare ?

Sa voix tremblait légèrement, et j'aurais juré y entendre des larmes. Ça ne m'étonnait pas d'avoir pris si longtemps à réaliser.

– Je suis désolée... Mais... Je pense que ce serait mieux pour nous deux, oui.

L'idée que je puisse être en train de me tromper ressurgit dans mon esprit à ce moment... Et si c'était vraiment Alya en face de moi ? Et qu'il lui était simplement arrivé quelque chose ? Une rencontre avec un des Gardiens peut-être, la faisant oublier mon identité !

...

Si tel était le cas...

Non, ça ne changeait rien au fait que je devais me séparer d'elle. Qu'elle soit un sentimonstre ou ait simplement oublié mon identité, je ne pouvais pas... Dans le premier cas, c'était trop risqué, dans le second, je la blesserais comme je l'avais fait avec Luka.

– Je vois... Je comprends...

– Je suis désolée... Je sais que ça ne fait qu'une semaine, et qu'il risque d'y avoir une gêne entre nous, mais... je préférais être honnête, avant qu'on ne soit trop blessées par la situation.

Un silence gêné s'installa entre nous, et elle finit par se lever en soufflant.

– On restera amies ?

Je hochais la tête.

– On essaiera... Si... Si ce n'est pas trop bizarre... Tu sais comment ça peut être, les fins de relation, pas vrai ?

Elle acquiesça.

– D'accord... Je... Je vais te laisser quelques minutes, ok ?

Sa voix avait tremblé à nouveau, et je sentis mon cœur se serrer dans ma poitrine. Si je me trompais, il y avait nul doute que je l'avais blessée.

Je pris alors une décision, peut-être peu morale, mais c'était la seule option pour être sûre de mon hypothèse. Alors qu'elle s'éloignait pour aller dans un coin isolé, je la suivis. Je m'étais cachée pour qu'elle ne me remarque pas, mais je pouvais la voir. Elle regarda aux alentours, l'air de vérifier qu'il n'y avait personne, avant de dire.

– Je crois que ce problème est réglé.

Il y eut un moment de silence, avant qu'elle ne reprenne.

– Elle connaissait trop bien Alya... Je pense qu'elle n'aurait pas tardé à réaliser que je ne le suis pas. Même quand vous posez les questions à Alya, je prends trop de temps à répondre pour que ce soit naturel...

Je sentis tout mon corps se figer en entendant ça.

Alya... Non, ce n'était pas Alya, c'était sûr à présent...

Puis un sourire apparut sur mes lèvres : Je savais qu'Alya était en vie. J'espérais juste de tout mon être qu'elle aille bien, qu'elle ne soit pas blessée.

Mes jambes lâchèrent et je m'effondrais au sol, rassurée. Je dus attendre de l'entendre s'éloigner avant de partir à mon tour, pour me rendre en cours.

En cours à côté d'un sentimonstre...

Maintenant que je savais la vérité, il me fallait un plan... Cependant, je ne parvenais pas à y réfléchir en cours, mon corps trop tendu à cause de ce que j'avais réalisé plus tôt. Je sentais d'ailleurs les regards des autres sur nous, sans aucun doute avaient-ils réalisé que quelque chose n'allait pas. Peut-être même que nous nous étions séparées.

À la pause de midi, je fus la première à partir... Je n'étais pas à l'aise à côté de cette fille, sachant très bien qu'elle était là pour divulguer mon identité secrète au Papillon...

– Marinette ?

Je me retournais en entendant la voix de Nino. Je comptais aller manger chez moi, mais il m'avait interceptée.

– Oui ?

Il me fixa quelques secondes.

– Ça va ? Tu as l'air plutôt tendue...

Je m'apprêtais à répondre avant de réaliser quelque chose. Alya était-elle la seule à avoir été remplacée ? Et si... Et si Nino l'était aussi ?

Si j'avais mis mes pensées en voix, j'aurais sûrement eu l'air paranoïaque.

– J'ai rompu avec Alya.

Il eut l'air surpris, avant de demander.

– Pourquoi ? Je sais que ça fait des semaines qu'elle est amoureuse de toi... Et tu avais l'air de l'être aussi depuis un moment...

Je soupirais. Une part de moi était rassurée d'entendre le « des semaines »... Cela signifiait que j'avais peut-être encore une chance avec Alya. Quand je la sauverais.

– C'était un peu bizarre entre nous... Je... Crois qu'on était mieux amies, en fait.

– Oh... Okay. Eh bien, si tu as besoin d'en parler, je suis là. Je vois un peu ce que ça fait de sortir avec Alya, après tout.

Je sentis une pointe de jalousie dans mon cœur, en réalisant qu'il savait vraiment. Que lui était sorti avec la vraie Alya... Et pas moi. Enfin, s'il s'agissait vraiment de Nino. Je réfléchis rapidement à comment vérifier ça, avant de me souvenir de quelque chose que j'avais dit à la fausse Alya. Ils devaient sûrement se transmettre les informations s'ils étaient tous les deux des sentimonstres.

– C'est vrai, avec le meilleur moyen de mise en couple possible d'ailleurs... Tu veux bien me rappeler ?

Il rigola légèrement.

– C'est ça, moque-toi, au moins j'ai une anecdote à raconter, c'est pas tout le monde qui a démarré une relation en étant enfermé dans une cage de zoo par Ladybug en personne.

Je sentis le soulagement se diffuser dans mon corps et me détendis un peu.

– Mais pourquoi tu étais tendue ? Elle l'a mal pris ?

Je secouais la tête.

– Non, non... C'est juste... Un peu compliqué les fins de relations. Je ne voulais pas la blesser, mais ça risque de prendre un peu de temps à revenir à la normale. Tu veux venir manger avec moi ?

Il eut l'air d'hésiter, avant de répondre.

– Non, désolé, je vais aller voir comment va Alya. Passe un bon repas.

– D'accord... Tu... Me tiendras au courant ?

Il acquiesça avant de s'en aller, et je fis de même en rentrant chez moi. Il valait mieux que je ne dise à personne ce que j'avais découvert pour l'instant... Il ne fallait pas que je laisse entendre que je savais, ce pouvait toujours être un moyen de pression futur. Mais avant ça, il fallait que je m'assure qu'Alya ne serait pas blessée si je venais à devoir agir.

Mes parents eurent l'air surpris de me voir rentrer pour la pause, c'est vrai que je le faisais rarement ces derniers temps. Je leur répondis que je leur en parlerais plus tard, pour ne pas les déranger pendant le rush, avant de partir manger, tout en réfléchissant.

– Tikki... Tu penses que je peux faire quoi ?

– Je ne sais pas, Marinette...

– Hm...

Comment je pouvais sécuriser Alya ? En menaçant le Papillon de dire à Ladybug et Chat Noir qu'il avait envoyé des sentimonstres ? Et donc qu'ils soient plus méfiants...

...

Une réalisation me heurta de plein fouet.

– Oh merde.

– Quoi ?

Je me mis à crier dans mes mains, pour éviter d'être entendue.

– Le Papillon sait que j'aime Alya !

Je vis que Tikki ne comprenait pas.

– Oui ?

– Non, je veux dire... J'ai embrassé la fausse Alya ! En tant que Ladybug ! Et il doit sûrement le savoir... ça doit être une question de temps avant qu'il essaie de me faire donner mon Miraculous en menaçant de blesser Alya !

Il fallait que je trouve une solution... Peut-être... Sous entendre au sentimonstre que je ne laisserais jamais mes sentiments interférer ? Et donc que je n'abandonnerais jamais mon Miraculous pour sauver quelqu'un... Avec un peu de chance, il aurait oublié l'incident de Volpina...

C'était quelque chose à tenter... Mais pour ça, il fallait qu'il y ait une attaque, et que j'arrive à placer ça dans une discussion... Trouver la fausse Alya ne serait pas compliqué, lui parler non plus, mais arriver à diriger la discussion, un peu plus...

– Marinette, tu vas arriver en retard si tu ne pars pas maintenant...

Je hochais la tête et retournais au collège, toujours dans mes pensées. Si j'arrivais à bien m'organiser, j'avais peut-être une solution... En espérant qu'elle fonctionnerait...

En rentrant dans la salle, je sentis tous les regards sur moi. Bon, soit j'allais avoir des problèmes, soit ils avaient juste appris que j'avais rompu avec... « Alya ».

Personne ne me fit de remarque, alors j'assumais que c'était la seconde option. J'espérais en tout cas. Ma voisine de table était déjà installée... Et il y avait une tension évidente entre nous deux. C'était probablement à cause de moi, étant donné que je ne pouvais pas me sortir de la tête que, non ce n'était pas Alya.

– Tu... leur as dit ?

Elle releva les yeux vers moi, ils étaient légèrement rouges... Malgré la vérité, je me sentis légèrement coupable... Parce que c'était le visage d'Alya, que j'avais l'impression de la blesser elle...

– Quoi ?

– Que... Qu'on avait rompu ? Je vois qu'ils... Me fixent tous donc...

Elle hocha la tête, avant de se replonger dans le dessin qu'elle faisait sur son cahier.

– Désolée...

J'avais soufflé ça, parce que je le pensais un peu. Et parce que je devais donner l'impression de ne pas savoir la vérité.

Sans surprise, cette journée se termina dans la même ambiance pesante entre nous deux. Et je finis par rentrer chez moi et essayer de me changer les idées en faisant mes devoirs.

Lorsque mes parents m'appelèrent pour venir manger, ils remarquèrent immédiatement qu'il y avait quelque chose.

– Marinette ? Qu'est-ce qu'il se passe ?

Ma mère avait de l'inquiétude dans sa voix. Je savais que ça se voyait que je n'allais pas bien. Après tout, je n'avais aucune idée d'où était Alya, je n'avais aucune certitude sur si mon plan allait marcher, et s'il ne le faisait pas, je mettrais probablement celle que j'aime en danger ! Tous mes autres plans impliquaient les Miraculous, alors c'était encore plus risqué...

Je sentis mon père me prendre dans ses bras, et cela me fit réaliser que je pleurais.

– Oh, ma chérie... Il s'est passé quelque chose à l'école ? Tu t'es prise des remarques à cause de ta relation avec Alya ?

Sa dernière question serra encore plus mon cœur, parce que je savais ce que je devais répondre.

– J-J'ai rompu avec elle...

Je savais que je ne pourrais pas donner beaucoup de détails, et je savais que, plus je parlais de cette rupture, plus ce serait compliqué, à l'avenir, de me mettre avec Alya. Avec la vraie Alya. Celle qui, d'après les autres, m'aimait vraiment.

...

Si j'arrivais à la sauver...

J'essayais de pousser cette pensée le plus loin possible, mais cela ne fit qu'intensifier mes larmes.

J'entendis les exclamations de surprise de mes parents.

– Pourquoi ?

Je relâchais mon père et essayais d'essuyer mes larmes, en vain puisqu'elles ne cessaient de revenir, avant de répondre à ma mère.

– C'était juste... Bizarre. Je l'aime vraiment, mais... Elle n'agissait plus vraiment comme avant... Et je me suis dit que ce serait mieux comme ça...

Ils ne pressèrent pas trop la situation, et je pus partir me coucher...

Sans trop parvenir à dormir une nouvelle fois.

À présent, je n'attendais plus qu'une chose. Une nouvelle attaque, et à proximité d'ici de préférence... Même si je me doutais que cette condition serait facilement remplie, vu que le Papillon avait tout intérêt à pousser des rencontres entre son sentimonstre et Ladybug.

Mais cette journée se termina sans, et je n'avais pas le cœur d'en causer une moi-même... Surtout que j'aurais dû sortir de ma chambre pour le faire... Et je n'avais pas envie.

Le dimanche passa presque de la même manière, mais alors que j'avais perdu espoir, j'entendis mon téléphone vibrer dans ma poche. Une attaque. Près de la Tour Eiffel.

C'était un peu loin de chez Alya, mais vu que nous étions dimanche... Sa copie viendrait sûrement. Ni une, ni deux, je me rendis sur les lieux.

C'était quelqu'un que je ne connaissais pas. Et je n'accordais pas trop d'importance au combat, seulement concentrée sur ma mission. Chat Noir remarqua que j'étais distraite, et m'empêcha à plusieurs reprises de me prendre des coups.

– Bon, qu'est-ce qu'il se passe à la fin ?

Je secouais la tête.

– J'ai juste eu une longue semaine. Désolée.

Je ne vis pas la fausse Alya...

Du moins pas avant la fin du combat, quand j'avais déjà utilisé mon Lucky Charm. Je me sentis rassurée en la voyant arriver à vélo, son téléphone à la main... Et je me dépêchais d'aller la protéger de l'énorme morceau de vitre qui allait lui tomber dessus.

Phase une réussie... Maintenant, je devais aller vite, mais ne pas me tromper. J'avais moins de cinq minutes.

– Alya, tu vas bien ?

Je l'avais emmenée à l'écart, loin des regards, avant de la prendre dans mes bras.

– Ah, euh... oui...

Je me reculais brusquement, en bégayant.

– Ah, désolée ! Pas de malentendus, hein, je... Je ne veux pas essayer de te voler à ta copine.

Je la vis pincer les lèvres en détournant le regard, où j'aurais pu jurer avoir vu des larmes briller.

– Elle m'a quittée...

– Oh... Ce n'est pas ma faute, hein ?

Elle secoua la tête, avant de lâcher un rire forcé.

– Non... Mais si tu es toujours intéressée, pourquoi pas.

Je détournais le regard moi-même, serrant les dents en entendant mes boucles d'oreilles sonner pour la première fois.

– Désolée, mais... Je ne peux pas laisser mes sentiments interférer avec mon travail. La dernière fois était une erreur.

– Oh... Tu veux dire que tu ne me sauverais pas si j'étais en danger ?

Je souris légèrement.

– Bien sûr que si, c'est ce que je viens de faire d'ailleurs, mais... Pas de traitement de faveur. Rena Rouge ou pas Rena Rouge.

Mes boucles d'oreilles sonnèrent à nouveau.

– Bon, je dois y aller.

Et je m'en allais, espérant que ça avait suffi. Je dus effectuer le plan en moins de trois minutes, devant ignorer le « bien joué » avec Chat Noir, au profit du Charm.

– Désolée, je vais me dé-transformer ! Bye !

Et je me projetais sur un toit.

C'était comme ça que je m'étais retrouvée coincée, bien heureusement, j'avais toujours des cookies de secours, et je pus rentrer chez moi.

Je me doutais bien que mon comportement, et le fait que j'ai passé plus de temps que prévu avec « Alya », avait dû attirer l'attention de Chat Noir, mais peu importe. Je lui expliquerais tout quand je saurais Alya en sécurité.

En espérant que ce même comportement n'ait pas contredit les propos que j'avais tenus, et ne fasse rater mon plan...

Mais je devais essayer.

Je ne devais plus qu'attendre quelques jours pour essayer d'empêcher que le Papillon ne se doute qu'il s'agisse d'un plan. Puis entrer dans la phase deux.

Le lendemain, je n'étais plus qu'une boule de nerfs, entre la fatigue liée à mon incapacité à dormir, les regards réprobateurs de mes amis à chaque fois que j'évitais celle qu'ils pensaient être Alya, et l'inquiétude que mon plan échoue, j'étais stressée. Au point de sursauter à chaque fois que quelqu'un arrivait derrière moi, ou que la fausse Alya me touchait, même accidentellement.

J'allais y arriver. Tout allait bien se passer.

Plus que quelques jours à tenir.

J'allais sauver Alya...

Sans surprise, la nuit suivante ne fut pas plus reposante, entre les deux heures que j'avais prises avant d'arriver à fermer l'œil, et les cauchemars tous plus horribles les uns que les autres sur ce qu'il pouvait se passer si j'échouais, j'étais exténuée.

Si bien que je ne rendis pas son bonjour à Alya en arrivant dans la cour, m'attirant une nouvelle fois des regards réprobateurs d'Adrien et Nino.

Mais ce ne fut pas le problème. Non. Ce fut à la pause de midi.

– Bon, Marinette. Il faut qu'on te parle.

Je m'étais tournée vers mes deux amis, qui avaient l'air remontés.

– Oui ?

– Qu'est-ce qu'il y a, à la fin ! Je veux bien que les fins de relations soient difficiles, mais tu ignores carrément Alya ! Je croyais que tu voulais que vous redeveniez amies !

Je soupirais en passant ma main sur mon front.

– Elle sait ce qu'elle a fait de mal.

Ils eurent l'air surpris de ma réponse, et ce fut Nino qui reprit.

– De ce qu'elle m'a dit, non. Elle ne sait pas.

Je n'étais pas stupide, je me doutais qu'elle savait. Je n'avais pas été très subtile depuis notre rupture, et elle avait beau n'avoir aucune connaissance d'interactions sociales, Mayura, ou Papillombre, en avaient.

– Ah oui ?

J'avais répondu ça en haussant un sourcil. Mon ton ne dut pas leur plaire.

– Tu veux que je lui demande ? Alya ! Marinette a l'air de penser que tu sais ce que tu as fait de mal.

C'était un coup bas, ça... Mais c'est vrai que sans le contexte, mon comportement devait être réellement limite. Je vis la fausse Alya approcher, un regard perplexe sur le visage.

– Hm... Non ? Enfin, je veux dire... Tu m'as juste dit que j'avais changé et que... Tu n'aimais pas trop ça.

– Et tu m'as crue ?

À peine ces mots avaient-ils quitté ma bouche que je réalisais que je n'allais pas échapper aux explications... Je pinçais les lèvres, je voulais attendre au moins demain pour le faire, mais à croire que ma fatigue n'en avait fait qu'à sa tête.

– H-Hein ?

– Tu... Tu m'as manipulée ! Tu pensais peut-être que je ne remarquerais rien parce que j'étais amoureuse, mais donne-moi un peu de crédit !

Je vis ses yeux s'écarquiller légèrement.

– Marinette... Je ne comprends pas de quoi tu parles.

Je claquais la langue. Il fallait que je me débrouille pour faire passer le message sans qu'Adrien ou Nino ne comprenne.

– Tu ne comprends pas ? Tu... Tu as conscience que je te connais mieux que personne ? Je devais bien finir par le remarquer, non ?

Je savais qu'elle relèverait l'implication que le « te » ne lui correspondait pas à elle, mais à Alya. La vraie.

Elle baissa les yeux en soupirant.

– J'imagine...

– Tu sais que je connais des gens qui seraient intéressés par ce genre d'infos ? Pas sûr que tes parents seraient contents si je venais à parler, pas vrai ?

Je voyais bien qu'Adrien et Nino étaient encore plus perdus... Et je remarquais aussi que mes paroles pouvaient avoir beaucoup d'autres implications que la vérité... Mais je réglerais ce problème quand j'aurais récupéré Alya.

Elle me fixa quelques secondes, avec les yeux légèrement brillants.

– Je ne pense pas, en effet.

– Dans ce cas tu sais ce qu'il te reste à faire.

Elle hocha la tête, toujours la même expression sur le visage.

– Je suis désolée, tu sais ?

Je ne pus retenir ma réponse sarcastique.

– Ah oui ?

– Oui.

Et elle n'ajouta rien, se contentant de sortir du collège en passant à côté de moi, sa main tapant contre ma pochette. Je la voyais s'éloigner vers le portail. Nino et Adrien prirent un moment à analyser la situation, et Nino fut le premier à réagir.

– Marinette, c'était quoi ça ? Elle était au bord des larmes.

Oh... Ils avaient remarqué aussi. Peu importe, je savais que c'était pour essayer de me manipuler, encore.

– Un test.

– Comment ça un test ?

Je me tournais vers Adrien, en sentant mes larmes monter à nouveau. Je n'avais aucune idée de si j'avais réussi ou si j'avais juste condamné Alya...

– Je... Je ne sais pas... J'espère juste... Je... J'ai peur, Adrien...

Son expression énervée s'adoucit, et il demanda.

– De quoi ?

– D'avoir fait une bêtise... Je sais que c'est la seule solution à laquelle j'ai pu p-penser, mais... Si... Si j'ai... Je...

Je devais faire de mon mieux pour ne pas éclater en sanglots, et la sonnerie nous coupa. Nino eut l'air d'hésiter, avant de souffler.

– Marinette, si jamais tu as besoin de parler, on est là. D'accord ? Mais... Il va falloir que tu nous expliques.

Je hochais la tête.

– Plus tard, mais promis.

Et puis nous nous rendîmes en cours. Évidemment, les professeurs me demandèrent où était « Alya », qui n'était pas revenue. Ce à quoi je répondis que je ne savais pas. Parce que je n'avais aucune idée d'où elle était allée, la seule chose que j'espérais était que ce ne soit pas elle qui revienne, mais ma Alya.

Je me fis réprimander au moins une dizaine de fois, même menacée d'être envoyée dans le bureau du proviseur, mais je ne trouvais même pas le moyen d'y accorder de l'importance.

Et puis lorsque la sonnerie de dix-sept heures résonna, je sortis de la salle en appréhendant. Ça faisait trois heures. Trois heures que j'avais sous-entendu à la fausse Alya que je savais, et que je parlerais à Ladybug si ils ne libéraient pas Alya.

Mais je n'avais aucune idée de s'ils accepteraient.

– Eh, Marinette.

Je sentis quelqu'un me prendre dans ses bras.

– Eh, Marinette, ne t'inquiète pas, quoi qu'il se passe, je suis sûr que ça va a-a-a-...

Adrien fut interrompu dans sa phrase par un éternuement.

– Désolé.

Il se recula.

– Enfin, tu veux nous parler maintenant ?

Je secouais la tête.

– Je veux vérifier quelque chose a...

Nous étions en train de sortir du collège quand j'avais dit ça. Et je repérais une silhouette que je connaissais. Ce pouvait être Alya... ou sa pâle copie.

Je m'étais arrêtée de marcher et de parler en la voyant, mon regard restant rivé sur elle, l'analysant en détail. Elle eut l'air de voir que je l'avais repérée, étant donné qu'elle approcha.

– Hey, Marinette... Je...

Elle n'eut pas l'air de savoir que dire. Mais j'avais le sentiment que c'était Alya. Que c'était elle. Elle et personne d'autre. Et je sentis tout mon corps lâcher de fatigue, des larmes s'échappant de mes yeux et des sanglots de ma bouche. Elle me prit dans ses bras, sa main passant dans mon dos, avant de souffler.

– Eh, ma coccinelle, ça va aller. Je suis là.

Et juste avec le surnom, je sus que c'était bon. Que c'était elle, et je ne pus que m'accrocher à elle comme si ma vie en dépendait. Ou plutôt... comme si la sienne le faisait. Comme si elle allait m'être arrachée une nouvelle fois si je la lâchais.

– J-Je... Je s-suis d-désolée...

Elle embrassa ma tête.

– Eh, ne t'excuse pas, ce n'est pas ta faute... Je vais bien, d'accord ?

J'entendais sa voix trembler légèrement. Je reniflais.

– Mais... j-j'ai pris... T-Trop longtemps... ç-ça fait... d-deux semaines...

Je savais que toute cette scène devait être incompréhensible pour les autres, mais je n'en avais pas grand-chose à faire. Tout ce qui m'importait, c'était Alya, dans mes bras, en sécurité, en vie.

– J'ai eu... Si... si peur de t-te perdre...

Je la sentis me relâcher un peu, mais je me refusais à faire de même.

– Marinette... On devrait aller se poser chez toi, ok ?

J'essayais de contrôler mes larmes et mes sanglots, et la relâchais légèrement, avant d'attraper sa main et de la serrer fort. Je voyais les regards perdus de mes camarades, qui ne comprenaient pas pourquoi j'avais agi ainsi avec Alya, alors que je l'évitais plus que tout aux dernières nouvelles.

Je me laissais guider jusqu'à chez moi. Mes parents furent surpris de me voir avec Alya, et surtout dans cet état. Je leur signalais de nous laisser toutes les deux avant de monter à ma chambre...

Une fois dans celle-ci, j'ouvris ma pochette pour laisser sortir Tikki, repérant la petite coccinelle habituellement accrochée au téléphone d'Alya. Je ne compris pas ce qu'elle faisait là, mais ça n'avait pas d'importance.

Je posais ma pochette, avant de reprendre Alya dans mes bras. Elle était là. Elle allait bien. Je sentis sa main se poser sur ma joue pour remonter mon visage, puis vis son regard se poser sur mes lèvres. Je n'hésitais pas une seconde avant de l'embrasser, passant une de mes mains dans ses cheveux, alors qu'une des siennes glissait dans mon dos.

– Je t'aime, Mari...

Elle avait soufflé ça entre nos lèvres.

– Moi aussi...

Et j'avais fait de même...

Il y avait beaucoup à dire. Beaucoup à raconter, à planifier, à expliquer. Mais dans l'instant, c'était juste elle et moi, et ça suffisait.


...

Pour ma défense il est presque totalement mignon.

Et il a vraiment une Happy ending (si quelqu'un se demande, oui, il y a une raison pour laquelle le titre est en anglais, vous la comprendrez plus tard.)

Pour ma non défense, oui, j'avais prévu mon coup de sentimonstre depuis le début (et estimez-vous heureux, j'ai failli faire en sorte que la Alya de la fin soit toujours le sentimonstre.)


Enfin, un avis ?

Est-ce que vous l'aviez senti venir ?

Si oui à quel moment ?


Wow, cet OS était tellement long à écrire que j'ai fini par arrêter de ship. Donc je ne ship plus le Alyanette...


...

Quelqu'un m'a cru ? non, en vrai c'est juste parce que j'avais conscience qu'Alya était un sentimonstre, et avec de l'usurpation de l'identité, c'est borderline au niveau du consentement.

Donc j'ai pas réussi à ship quand elles s'embrassaient...

Au début et à la fin par contre ziefb"rizend


Enfin, j'y vais ! écrire des trucs plus courts ! (Je refais plus jamais 16 000 mots pour un OS, c'est un pavé ce truc !)


- 22 juin 2021

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