Ça promet d'être drôle

Alya rentrait tranquillement chez elle après sa journée au collège, elle soupira en se demandant ce que pouvait bien faire Marinette, elle avait dû, et ce pour une énième fois, ramener ses affaires à ses parents après que cette dernière « soit allée aux toilettes », pour finalement ne jamais revenir.

– Dé-transformation.

Elle avait à peine entendu ces mots, et elle se serait probablement persuadée de les avoir imaginés si une lumière rose et vive n'était pas sortie d'une ruelle, la faisant sursauter.

– Qu'est-ce que...

Une fois le choc passé, elle comprit ce à quoi elle venait d'assister, et elle comprit également que la personne qui allait sortir de ce passage ne serait autre que Ladybug, ou Chat Noir, mais au vu de la couleur de la lumière, elle miserait plus sur la coccinelle. Elle hésitait, elle voulait bien évidemment découvrir l'identité de l'héroïne, mais une fois mise dans la situation elle ne savait plus trop si elle le souhaitait. Alors qu'elle était plongée dans ses pensées, une voix la fit émerger :

– Alya ?

Elle se tourna en direction de la personne l'ayant interpellée.

– Marinette ?

C'était bien elle, elle semblait surprise de voir Alya ici, mais finit par reprendre contenance et par demander en souriant.

– À quoi tu pensais comme ça ?

– Oh, euh...à rien, et toi qu'est-ce que tu fais ici ?

Elle n'évoqua pas ce qu'elle venait de voir, après tout, elle avait dû halluciner ou quelque chose comme ça, sinon, Marinette ne serait pas sortie de cette ruelle, après tout, elle ne pouvait pas être Ladybug, elle l'aurait remarqué avant. Pourtant, la lueur de panique qui apparut fugacement dans la pupille de la fille aux cheveux noirs la fit douter de ses propres pensées.

– Ah ça ? Je...Je venais te voir !

– Tu es passée par chez toi ?

– Non, non, je pensais que tu avais toujours mes affaires, mais tu as dû les ramener à mes parents, évidemment !

Elle avait peur, Alya le sentait, elle entendait les légers tremblements dans sa voix, elle lisait cette émotion dans ses yeux bleus.

– Mais...Pour venir chez moi depuis le collège, on ne passe pas par là...et puis qu'est-ce que tu faisais dans cette ruelle.

Sa meilleure amie était en train de réfléchir à une excuse, mais ce qui la troubla le plus dans tout ça, c'est que maintenant qu'elle avait intérieurement émis l'hypothèse que cette fille qu'elle croyait connaître par cœur était l'héroïne de Paris, elle repéra des similitudes, tant dans l'attitude que dans son expression quand elle inventait quelque chose :

Un plan pour l'héroïne.

Ou alors une excuse pour Marinette.

– Je me suis rendu compte que je n'avais pas mes affaires quand j'étais presque rentrée chez moi, tu sais, je suis tellement tête en l'air !

– Oui...tellement...

L'air suspicieux qu'avait emprunté Alya en prononçant ces mots avait fait frémir son interlocutrice.

– Bon, ok, j'avoue, j'ai suivi Adrien pour le voir faire une séance photo.

Connaissant Marinette, c'était tout à fait possible, pourtant...

– Pourquoi tu m'as menti sur ça alors ?

– C'est juste que...Pourquoi cet interrogatoire !

Elle arrivait maintenant à court de mensonges.

– Je sais pas, pourquoi ces mensonges, Marinette ?

La façon dont elle avait appuyé sur son prénom lança une nouvelle vague de frisson dans le dos de l'interpellée.

– Je ne mens pas !

Les yeux dans les yeux, elles se défiaient du regard,

– Alors dis-moi pourquoi tu m'aurais caché le fait d'avoir suivi Adrien.

Sa meilleure amie la regarda puis soupira.

– Tu m'as vue, pas vrai ?

Alya fut surprise par la réponse de Marinette, elle admettait avoir quelque chose à cacher. Non, plus que ça, elle admettait presque être à l'origine de l'éclat de lumière rosé qui s'était propagé durant un simple instant dans la ruelle.

– Je...Avoir vu quoi ?

Il fallait qu'elle en soit sûre.

La fille aux cheveux de jais fut également étonnée de la réponse de la blogueuse.

– Oh. Rien, rien...Enfin, c'est pas tout ça, mais vu que tu n'as pas mes affaires, je vais rentrer chez moi, mes parents vont s'inquiéter. Merci d'avoir ramené mon sac.

– De rien, après tout, je sens que je vais encore le ramener souvent, et puis, tes parents ne vont pas s'inquiéter de ton absence je suppose, vu que ça doit t'arriver souvent de disparaître à tout moment.

Aucune question claire, aucune réponse claire, simplement des sous-entendus.

– Probablement oui, après tout, je suis tellement tête en l'air...

Et sur ces mots, elles rentrèrent chez elles.

Le lendemain, en cours, les deux filles firent mine de rien. Le jour d'après également. Mais celui qui suivit,

– Madame, je ne me sens pas bien...Est-ce que je peux aller à l'infirmerie ?

– Oui Alya, Marinette, tu peux l'accompagner ?

– Oui madame Bustier.

Et elles étaient sorties de la salle.

– Ça va Alya ? Tu n'as pas l'air mal pourtant.

– Oh, mais je vais bien, mais je devais te sortir de là, sinon c'est Paris qui allait finir en mauvais état.

En disant cela, elle avait montré les infos à Marinette, un nouvel akumatisé à la tour Eiffel.

– Eh bien, j'étais pas totalement sûre que tu aies compris, mais de ce que je vois...Tikki va me tuer...Enfin, j'y vais, et toi, interdiction d'aller sur le champ de bataille pour filmer quoique ce soit.

– Promis, aller, cours, ou plutôt, vole vers le combat, et fais attention.

Mais la super-héroïne était déjà partie. Maintenant, Alya attendait devant la salle, non pas qu'elle ait renoncé à aller filmer le combat, ce serait mal la connaître, mais plutôt pour vérifier quelque chose, maintenant qu'elle savait qui était Ladybug, elle avait des soupçons sur un potentiel Chat Noir. Cela faisait deux minutes qu'elle avait relayé l'info de la nouvelle victime du Papillon sur son blog, et elle fixait la porte de sa salle. Au bout d'une minute supplémentaire, la porte s'ouvrit sur Adrien, comme elle l'avait prévu. Elle le fixait avec un sourire narquois.

– Alya ? Tu n'étais pas censée être à l'infirmerie ? Le blondinet était surpris.

– Oh, non, ne t'en fais pas pour moi, je vais juste à la tour Eiffel, tu viens avec moi ? Tu dois être attendu là-bas...

Il ne comprit pas immédiatement le sous-entendu qu'elle faisait, ou plutôt, il ne pensait pas qu'elle puisse avoir deviné.

– Comment ça ? J'allais juste aux toilettes.

– Allez, on me la fait plus à moi, file vers les toilettes, puis va aider Ladybug, elle doit avoir besoin de ton aide.

Il resta silencieux, sous le choc.

– C-comment ?

– Une fois qu'on en a trouvé un, le deuxième est facilement identifiable, enfin, ça m'étonne que vous ne sachiez toujours pas l'identité l'un de l'autre.

Il réfléchit quelques secondes.

– Où est Marinette ?

Il regarda autour de la future journaliste, ne trouvant que son sourire amusé.

– J'ai dit file, tu n'as pas à t'inquiéter pour elle si tu vas te battre.

Il ne comprit pas le sens caché de ces paroles et partit se transformer tandis qu'Alya se rendit sur les lieux de l'attaque pour alimenter son blog.

Quand elle vit Ladybug repousser une énième avance du Chat, en l'engueulant pour son retard, elle murmura pour elle-même.

– Ça promet d'être drôle.


En espérant qu'Alya réussisse à faire ouvrir les yeux à ces deux là. On lui souhaite bon courage !

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