Souvenirs
Bonne lecture !
Marinette marchait dans les rues, son parapluie au-dessus de la tête pour se protéger de la pluie. Il n'y avait pas grand monde, autour de chez elle à cette heure-là. La nuit était presque tombée, alors elle préférait ne pas trop s'attarder dehors, par peur de faire de mauvaises rencontres. Elle était pensive, peu certaine que sa démarche serve à quelque chose.
Certes, elle voulait rendre visite à Adrien, mais à une heure aussi tardive et en ce jour précis ses probabilités de pouvoir entrer étaient quasi-nulles.
Elle lâcha un long soupir, avant de remarquer que, sur un banc, se trouvait une silhouette qu'elle reconnaissait. Elle fut intriguée de le voir là, sous la pluie et sans parapluie. Il semblait ne pas l'avoir remarquée, ne pas faire attention à ce qui l'entourait, alors elle s'approcha et plaça son parapluie au-dessus de lui.
– Chat Noir ?
Il releva la tête vers elle, et elle put remarquer que ses yeux étaient rouges
– Marinette... ? Qu'est-ce que tu fais ici ?
Elle regarda la place vide à côté de lui, le banc était trempé, alors elle n'y prit pas place, et se contenta de rester debout à ses côtés.
– J'allais voir un ami, mais je peux te retourner la question. Et... Tu as pleuré ?
Il baissa les yeux et secoua la tête.
– Non, c'est bon, va voir ton ami... Pas la peine de t'inquiéter pour moi.
La jeune fille l'observa sans rien dire pendant quelques secondes, avant de répondre.
– Honnêtement, je doute qu'on me laisse entrer. Et... Tu as l'air d'avoir besoin de compagnie, alors je préfère rester avec toi plutôt que de t'abandonner pour sûrement rien.
– Qu'est-ce qui te fait penser que j'ai besoin de compagnie ?
– Tu es à portée de vue, de parole, et d'actes. Tu aurais pu te mettre ailleurs, si tu voulais être seul. Ça me paraissait logique que tu te mettes bien en vue pour avoir de la compagnie.
Le héros ne répondit d'abord pas, avant de soupirer.
– Tu as raison... Merci, Princesse...
Marinette lui sourit, avant de se rendre compte qu'il ne la regardait pas, puis lança.
– Tu veux venir chez moi pour parler un peu ? Ce sera mieux que sous la pluie, non ? Et ce serait dommage que tu tombes malade.
Il leva alors les yeux vers elle, étonné, et demanda.
– Ça ne dérangerait pas ? Parce que la dernière fois que je suis venu c'était...
Il ne sut pas trop comment continuer sa phrase, et cela fit rire légèrement la fille.
– Ne t'en fais pas, mon père t'a pardonné, c'était il y a plus d'un an, après tout. Alors, tu veux ?
Chat Noir hocha la tête.
– Si ça ne dérange pas, alors... Je veux bien. Mais... Et ton ami ?
– Je te l'ai dit, c'était plus un mouvement désespéré qu'autre chose. Il avait une journée plutôt chargée aujourd'hui et... C'est une date assez spéciale. Donc je voulais le réconforter un peu, mais on ne m'aurait sûrement pas laissée rentrée. Et puis de toute manière, je n'arrive jamais à aligner plus de deux mots devant lui, alors ça n'aurait pas changé grand-chose.
En disant ça, elle avait tendu la main au héros qui l'attrapa pour se relever en répondant.
– C'est gentil de ta part, et... ça lui aurait montré que tu tiens à lui, même si tu ne dis rien...
Les deux commencèrent alors à marcher dans le sens inverse pour retourner chez Marinette alors qu'elle disait.
– Sûrement... Je lui parlerais peut-être demain, j'imagine... Si j'y arrive. Enfin, assez parlé de moi. Tu veux bien m'expliquer pourquoi tu pleurais dehors sous la pluie ?
– Je... Voulais sortir de chez moi. Prendre l'air.
– Je vois...
Elle ne pressa pas, ne souhaitant pas le mettre mal à l'aise, et le reste du trajet se passa en silence.
– Papa ? Maman ?
– Ah, Marinette, tu es déjà de- Qu'est-ce que fait Chat Noir avec toi ? Tu ne t'es pas fait attaquer, hein ?
C'était la mère de Marinette qui était venue les accueillir.
– Non, non... C'est juste qu'il était dehors parce qu'il se sentait pas bien et... Chat... ? Qu'est-ce qu'il y a ?
Elle venait de remarquer qu'il s'était remis à pleurer. Il essuya rapidement ses larmes, mais d'autres coulèrent à nouveau.
– Désolé... Je... Je vais y aller.
Sabine le regarda quelques secondes avant de répondre.
– Tu peux rester si tu veux. Mais... Quelqu'un sait où tu es ? Que tes parents ne s'inquiètent pas...
Chat Noir haussa les épaules et répondit.
– Non, mais tant que je suis rentré demain matin... Personne ne remarquera quoi que ce soit...
L'expression inquiète sur le visage de la mère de Marinette s'accentua.
– Je vois... Ma chérie, tu devrais aller lui donner une serviette pour se sécher la tête qu'il n'attrape pas froid. Tu voudras quelque chose à manger, Chat Noir ?
Il secoua la tête.
– Non, ça ira, je ne veux pas déran-
– Monte des croissants s'il te plaît, je sais qu'il les adore. Allez, Chat, allons sécher tes cheveux.
Il obéit alors, et les deux se rendirent dans la salle de bain. Marinette tendit une serviette à Chat Noir et ce dernier se frotta la tête pour essayer d'absorber une majeure partie de l'eau. La jeune fille l'observa un moment avant de dire.
– Si tu veux prendre une douche pour te réchauffer, tu peux.
– Non merci, ça va...
Elle hocha alors la tête et attendit qu'il ait fini avant de se rendre à sa chambre avec lui. Il y avait une assiette de croissants sur le bureau, et quand elle regarda un portable, elle vit un message de sa mère « Tu me tiens au courant, j'espère qu'il ne va pas trop mal. ».
Elle répondit rapidement avant d'attraper des couvertures et d'en tendre une à son ami.
– Donc ? Tu veux parler de ce qu'il se passe ou faire tout autre chose pour te changer les idées ?
Il parut hésiter un moment avant de dire.
– Aujourd'hui... ça fait deux ans que ma mère est morte...
– Oh...
Elle ne savait même pas qu'il avait perdu sa mère, mais après tout, elle ne le laissait pas souvent parler de sa vie personnelle quand elle était Ladybug.
– J'imagine que ça doit être dur... Tu as du soutien pour t'aider ?
Il l'observa un moment, avant de sourire légèrement.
– Le tien.
Cette réponse lui fit froncer les sourcils, ce n'était pas la réponse qu'elle attendait. Elle n'était qu'une civile comme une autre, à ce moment, alors c'était mauvais signe.
– Que le mien ?
– Eh bien... J'ai quelques amis aussi, mais... Je n'ai pas trop eu l'occasion de leur parler aujourd'hui... J'ai été pas mal occupé... Et mon père... Il soupira. C'est... Mon père.
Marinette ne sut que répondre à ça, se sentant triste pour lui. Sa situation était très semblable à celle d'Adrien, au final. Elle le prit dans ses bras pour essayer de le réconforter, et il se laissa faire, fermant les yeux et laissant quelques larmes s'écouler.
– Et... Ladybug... ?
– Elle...
Il soupira une nouvelle fois.
– Elle ne sait pas... On... Ne parle pas beaucoup de notre vie personnelle.
Le cœur de l'alter-ego de Ladybug se serra en entendant le ton dans la voix de son partenaire.
– Ça te pèse ? Que vous n'en parliez pas ?
Le héros eut l'air de prendre un temps pour réfléchir avant de répondre.
– Un peu... Je comprends pourquoi elle ne veut pas, mais... Je n'arrive pas à voir si c'est vraiment important de ne rien se dire du tout.
Marinette se sentit coupable de lui imposer ça, et resta silencieuse. Peut-être pourrait-elle être moins stricte ? Tant que cela ne lui dévoilait pas son identité, après tout...
– Comment était ta mère ? Enfin, si tu veux bien m'en parler, bien sûr.
Chat Noir s'éloigna d'elle pour s'adosser un peu plus à la chaise, la tête en arrière et le regard levé au plafond.
– Hm... Je me souviens principalement du positif, donc je ne serais pas très objectif, mais... Elle a toujours été très patiente avec moi, et très affective... Il fallait bien qu'un des deux parents le soit, après tout...
Un léger sourire nostalgique prit place sur ses lèvres.
– Je me souviens, quand j'étais petit, elle m'emmenait parfois faire des balades dehors. Parfois elle m'achetait des bonbons ou des pâtisseries quand on le faisait. Si ça se trouve, elle m'en a peut-être donné d'ici.
Il avait regardé l'assiette de croissants, qu'il avait un peu entamée, puis il soupira légèrement.
– Par contre, ces sorties se sont arrêtées quand j'avais dix ans... Sa santé a commencé à se dégrader à partir de là, et mon père disait que c'était à cause de nos sorties... Je ne pense pas que ce soit vraiment le cas...
Il se redressa un peu et se recroquevilla, ses genoux plaqués contre son torse, ses bras enroulés autour, et la tête posée sur les genoux, le regard dans le vide.
– Elle est celle qui m'a appris à jouer du piano, après ça. Vu qu'elle ne pouvait plus m'emmener dehors, on faisait ça, à la place. Je trouvais ça très amusant, d'en jouer avec elle.
Son regard s'obscurcit légèrement après ça.
– Maintenant, c'est juste ennuyant. Mon père me force à en jouer à la perfection, mais je n'y vois pas l'intérêt... Enfin Plagg joue parfois avec moi, mais ce n'est pas pareil.
Marinette ne savait trop que dire, alors elle ne l'interrompait pas, se contentant d'écouter avec attention les paroles de Chat Noir. C'était à Marinette qu'il confiait ça, et pas à Ladybug... Parce qu'elle était trop stricte là-dessus. Elle n'avait jamais remarqué que la vie de son partenaire était si dure, chez lui.
Elle remarqua qu'il avait arrêté de parler, et comprit donc que c'était à son tour de prendre la parole.
– Je... Ne sais pas trop que te dire. Je n'ai jamais vécu ça... Mais sache que, si jamais tu as besoin de parler à quelqu'un de temps en temps, je suis là pour toi. Je ne suis peut-être qu'une civile parmi tant d'autres, donc ça ne représente rien, mais...
– Non, merci, Marinette. Ça compte beaucoup pour moi.
Elle sentit un léger sourire se former et répondit.
– D'accord. Enfin... J'ai un ami qui est dans une situation plutôt similaire... C'est celui que j'allais voir aujourd'hui. Peut-être que ça va paraître stupide ce que je vais proposer, hein... Mais il est très seul aussi, et... Si jamais tu veux parler à quelqu'un qui comprend ta situation, je suis sûre qu'il accepterait. Surtout que toi, tu n'auras pas à avoir l'autorisation de son père ou de Nathalie pour rentrer...
Chat Noir l'observa quelques secondes, puis regarda tout autour de lui.
– Tu parles d'Adrien ? Celui dont les photos sont sur les murs ?
La jeune fille se sentit rougir et baissa les yeux avant de hocher la tête.
– O-Oui. Enfin, ce sera que si tu veux, hein, je veux pas te forcer... Je me suis dit que ça pourrait être une bonne idée...
– Tu l'apprécies beaucoup, pas vrai ?
En entendant le ton attendri du garçon, elle leva les yeux vers lui, et vit qu'il la regardait avec un léger sourire et une expression impossible à discerner. Elle hocha légèrement la tête, avant d'ajouter.
– Mais... Je crois qu'il pense que je ne l'aime pas. J'ai du mal à lui parler, à chaque fois je m'emmêle... Alors...
– Dans ce cas, je lui transmettrais le message.
– Non ! Enfin, si ! Mais... Juste... Tu sais... En ami. P-Pas plus... Je... Préfère ne pas lui dire que je l'aime...
Le héros ne répondit pas pendant quelques secondes, et quand Marinette le regarda, elle vit qu'il avait l'air surpris, et que ses joues étaient légèrement rouges.
– Chat ?
– Ah, pardon. Compris, je ne lui dirais pas. Je... Je pense que je vais y aller. Pour lui dire qu'il a ton soutien.
– Oh, o-ok. Merci, Chat.
Elle lui sourit légèrement, les joues toujours un peu rouges, puis elle dit.
– Tu veux sortir par la porte ou par mon balcon ?
– Par la porte, je dirais au revoir à tes parents, comme ça.
Elle hocha la tête et les deux descendirent. Tom et Sabine étaient en bas.
– Merci d'avoir accepté de m'accueillir.
– Il n'y a pas de problème. Tu vas mieux ?
Le chat sourit et acquiesça. Marinette le guida ensuite vers la porte et attrapa le parapluie qu'elle avait utilisé plus tôt, avant de le lui tendre.
– Tiens... Je comptais le rendre à Adrien en allant le voir aujourd'hui, vu que j'oublie tout le temps d'habitude, mais... Il pleut, donc je n'ai pas envie que tu prennes trop l'eau, et vu que tu passes le voir... Tu pourras le faire ?
Il attrapa l'objet et sourit en la regardant tendrement puis répondit.
– Je lui rendrais. Merci, Princesse.
Et sur ces mots, il sortit sous la pluie, le parapluie pour le protéger.
... Serait-ce... Un semblant de Marichat sur ce compte ?
*prend sa tension* Nah, tout est normal... Bizarre.
Enfin, j'ai eu l'idée en marchant sous la pluie hier !
(Et j'en ai eu une autre aussi, que je vais sûrement bientôt commencer à écrire niark)
Vous avez aimé ?
Sur ce... DISPARITION !
- 22 décembre 2020
*vient de tilter que Noël c'est dans 3 jours*
Uh oh, faudrait que j'écrive cet OS spécial Noël, moi...
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