Ladybug avait enfin réussi à en mettre un à terre. Les combats étaient devenus tellement plus durs ces derniers jours.

– Ladybug. Donne-nous ton Miraculous.

Parce qu'ils étaient de plus en plus nombreux.

– Non. Je n'abandonnerai jamais !

Elle arma son yo-yo une nouvelle fois, évitant de se recevoir un coup de bouclier à la dernière seconde, avant de faire passer son porteur par-dessus son épaule. Sa main passa sur son bracelet, et alors qu'elle était à deux doigts d'avoir le bijou en sa possession, quelque chose lui tira le bras en arrière.

Elle lâcha un grognement avant d'agripper le fil enroulé autour de son poignet, et de le tirer le plus fort qu'elle pouvait, laissant le garçon qui tenait l'autre bout s'écraser quelques mètres plus loin.

– VENIN !

Ce fut presque trop tard qu'elle vit le bout de la toupie foncer vers elle. Elle parvint cependant à éviter la piqûre, et à s'éloigner. Avec un regard vers le lieu où elle avait envoyé le garçon, elle vit que la silhouette jaune qu'elle avait projetée là-bas ne bougeait plus.

Elle s'était laissée avoir, pensant que ce sentimonstre était le véritable porteur de l'abeille. Elle claqua la langue, avant de lâcher.

– Merde...

Elle avait beau regarder autour d'elle, elle ne voyait pas de trace des porteuses du Paon et du Papillon. Elles devaient être ensemble, mais si tel était le cas, alors un akumatisé n'allait pas tarder.

– Ma Lady... ?

Elle tourna la tête plus vite que jamais dans la direction de la voix, qu'elle pourrait reconnaître entre mille. Et effectivement, son regard d'un vert étincelant et ses cheveux d'un blond doré ne laissait aucun doute face à son identité.

Elle sentit son cœur rater un battement, avant qu'elle ne pince les lèvres et ne s'approche du garçon en tenue noire, d'un pas déterminé. Elle restait en alerte sur les mouvements de ses adversaires, mais aucun ne semblait bouger, ils semblaient tous surpris. Mais c'était sûrement un piège pour lui faire croire à la véracité de ce qu'elle voyait.

Une fois face au garçon, elle attrapa son poignet pour le faire s'envoler dans une fumée orange, mais rien.

– Qui es-tu ?

Il cligna des yeux, l'air de ne pas comprendre, son regard parcourut les alentours.

– Je... Ne comprends pas. Ma Lady, qu'est-c-

Il fut coupé dans sa phrase quand Ladybug l'attrapa par le col pour le monter à son niveau et le regarder droit dans les yeux, avant qu'elle ne gronde.

– Ne t'avise jamais de m'appeler ainsi à nouveau. Et dis-moi où est ton Akuma.

Il suffoquait presque, mais parvint à articuler.

– J-Je ne comprends p-pas...

Elle finit cependant par le relâcher en voyant la souffrance sur son visage et les larmes dans ses yeux. Après ça, elle se tourna face à ses adversaires, et lança.

– Bien joué ! Bravo à vous ! V-Vous aviez tous prévu ! Hein ? Vous aviez prévu que... que...

Mais sa voix se brisa avant même qu'elle ne puisse finir sa phrase. Les autres étaient étonnés de voir des larmes sur son visage.

– Ma La... Ladybug... Qu'est-ce qu'il se passe...

Elle se retourna et le regarda.

– Dis-moi où est ton Akuma.

– Je n'ai pas été akumatisé ! Pourquoi tu dis ça ? Et où... Non, quand est-ce qu'on est ?

Cette phrase décontenança Ladybug, qui le fixa longuement. Elle entendit des bruits de pas dans son dos et avec un simple regard par-dessus son épaule, elle agrippa la personne par le col et l'écrasa au sol face à elle. Elle planta son regard bleu dans celui marron de la porteuse du Paon, et grogna.

– Détruis-le. Et arrête de jouer avec ça. C'est ton premier et dernier avertissement.

La porteuse secoua la tête.

– Je t'assure que ce n'est pas-

– Mayura ?

La voix du garçon blond avait résonné. Les deux le regardèrent, silencieusement.

– Quoi ? T-Tu as besoin d'aide, Ladybug ? J-Je ne sais pas ce qu'il s'est passé, mais...

Le silence se prolongea, et de nouvelles larmes coulèrent sur les joues de la coccinelle.

– A-Arrêtez ! C'est... T-Trop cruel ! S-Si tu n'es pas un a-akumatisé ou un sentimonstre, alors qui ? Vous avez trouvé quelqu'un qui lui ressemblait suffisamment pour faire ça ? Vous... Vous êtes horribles ! De m'empêcher de le revoir, mais de me le faire revoir !

Les autres porteurs de Miraculous s'étaient rapprochés, mais sans attaquer. Ils ne semblaient pas immunisés aux larmes de Ladybug. D'ailleurs, cette dernière s'était mise à trembler, à cause des larmes, ou alors de rage, personne ne savait trop.

Et puis elle explosa. Elle attrapa son yo-yo et projeta violemment au loin tous ceux qui étaient autour d'elle, si ce n'est le garçon blond.

– Cataclysme...

C'était à peine un murmure, que Ladybug n'avait pu percevoir. Mais le garçon aux oreilles de chat l'avait pu. Les débris n'apparaissaient pas visuellement, couverts d'une illusion, mais il parvint à les percevoir.

– MA LADY ! ATTENTION !

Et il la poussa hors de la trajectoire. Elle écarquilla les yeux alors qu'elle atterrit au sol et vit un nombre incalculable de pierres s'écraser sur le garçon, s'écraser sur...

– CHAT NOIR ! NON !

Elle se rua vers lui, dégageant le plus de pierres qu'elle le pouvait, mais elle ne parvenait pas à le retrouver.

– Chat ! Adrien ! Réponds-moi !

Il allait s'en sortir, son costume le protégerait, après tout. Mais il serait blessé.

– S'il te plaît !

Elle crut voir du mouvement pas loin, et continua à dégager les pierres. Tous les autres porteurs regardaient la scène, désemparés, et ne sachant trop que faire. L'aider ? Ou en profiter pour la vaincre ?

– C-Chat !

Sa voix commençait à se briser.

– S-S'il te plaît !

Quand elle parvint enfin à le retrouver, elle réalisa avec horreur quelque chose.

Ce n'était pas Chat Noir.

Non.
C'était Adrien.

– A-Adrien ? Non ! Retransforme-toi ! A-Allez !

Parce que si c'était Adrien et non pas Chat Noir, alors...

– ADRIEN !

Son cri fit frissonner les autres. Mais elle continua à dégager les pierres, et une fois qu'elle eut fini, elle chercha une respiration. Un battement de cœur. Un pouls. Un signe de vie.

– Allez... Allez... Respire... Bats... Pas... Pas... Pas une d-deuxième f-fois... N-Non, je t'en prie ! Pas une deuxième... Pas une deuxième... !

Elle entendit à peine les bruits de pas dans son dos, ils n'avaient que peu d'importance.

– Je suis désolé... Je... Je ne voulais pas... Je te visais toi, et tu aurais survécu !

Elle n'accorda pas même un regard à celui qui lui parlait.

– Adrien... Eh, réveille-toi !

Pourquoi n'avait-il pas survécu ! Il aurait dû ! Le costume était assez puissant pour le protéger.

– Adrien ! Je t'en prie ! Chaton ! Mon amour... J-Je t'aime... Ne me laisse pas une nouvelle fois...

– Ladybug...

Cette voix attira cependant son attention : Plagg.

– Pourquoi il n'a pas survécu !

Le Kwami secoua la tête.

– Avec deux porteurs de ce Miraculous transformés dans le même monde... ça affaiblit mes pouvoirs...

Elle serra les dents, et se retourna cette fois.

– Toi...

Son regard était ancré dans celui du porteur du Miraculous du Chat Noir.

– TOUT EST DE TA FAUTE !

Elle se releva et lui asséna un grand coup, il ne se défendit pas.

– Si tu n'existais pas ! Si tu n'avais pas fait tomber ce bloc ! Il serait en vie !

– Ladybug. Ce n'était pas volontaire, et... Tu sais... Ce n'était pas le Chat Noir de ton temps.

Elle lança un regard froid à la personne qui avait lancé ça, à cellui qui portait le Miraculous du Renard.

– Tu crois que j'en ai quelque chose à foutre, abruti·e ? Il. Était. CHAT NOIR ! Celui que vous m'empêchez de ramener !

Et à peine eut-elle prononcé ces mots qu'elle réalisa quelque chose. Il était Chat Noir.

Un sourire se dessina sur ses lèvres et elle se tourna vers Adrien.

– Je vais pouvoir le ramener...

Et avant que quiconque ait pu réaliser ce qu'elle voulait dire, elle récupéra la bague qu'il avait à son doigt et l'enfila.

– Tikki... Plagg... Amalgame !

Elle sentit une décharge de puissance parcourir son corps, et lança.

– Je veux ramener Chat Noir, Adrien Agreste, à la vie. Dans ce monde.

Elle fixa le corps du blond avec appréhension, mais rien ne se passa, aucun mouvement ni quoi que ce soit. Elle pinça les lèvres, était-ce à cause de la présence d'un deuxième Miraculous du Chat-

– Où... Où je suis...

Cette phrase avait été prononcée à la suite d'un grognement. Les yeux de Ladybug se remplirent de larmes et un sourire se dessina sur son visage.

Elle se retourna et regarda le garçon.

– Adrien !

Il ne ressemblait pas en tous points à celui qu'elle venait de voir, non, celui-ci avait l'air d'avoir son âge. Il plissa les yeux et bredouilla.

– Q-Qui es-tu ?

Elle ouvrit la bouche, puis la referma, avant de dire.

– L-Ladybug... Tu... Tu ne te souviens pas de moi ?

Il l'observa longuement, avant de répondre.

– Ladybug ? Mais... Qu'est-ce qu'il s'est passé ? Tu... Tu... As beaucoup changé... Et... Qui sont-ils ?

Elle réalisa alors que, n'ayant pas vécu en tant qu'adulte, il ne se souvenait que de celle qu'elle était au lycée, avant sa mort. Elle sourit légèrement et murmura.

– Tikki, Plagg, séparation.

Une fois dans son simple costume de Ladybug, elle lui tendit le Miraculous.

– J'ai dû t'emprunter ça pour te ramener... Et eux... Ils étaient ceux qui avaient voulu m'en empêcher.

Adrien écarquilla les yeux en réalisant l'implication de cela.

– Tu... As utilisé le pouvoir absolu ?

Elle hocha la tête.

– Je ne pouvais pas me résoudre à vivre dans un monde où tu n'étais pas. Chat Noir, mon partenaire, mon âme-sœur, mon meilleur ami à qui je confierais volontiers ma vie, et... Adrien Agreste, le garçon que j'aime, mon camarade de classe. Je ne pouvais juste... Pas.

Une expression désapprobatrice prit place sur son visage, alors qu'il répondait.

– Ladybug. C'est justement contre quoi on se battait !

Et il ne mesurait pas à quel point. Après tout, il ne savait pas qu'il s'agissait de l'exacte motivation du Papillon. Les nouveaux héros observaient la scène, silencieux. Ils savaient que c'était trop tard pour continuer à se battre, alors ils se contentaient de voir comment cela évoluait.

– Mais... Adrien, je...

– Tu es consciente que quelqu'un est sûrement mort à cause de ton vœu.

Des larmes apparurent dans les yeux de la fille, alors qu'elle cria.

– Bien sûr ! Mais... Que voulais-tu que je fasse ? Je ne pouvais pas vivre sans toi à mes côtés, et... Et j'avais peur de la seule autre solution... Je voulais te revoir, pouvoir vivre à tes côtés, sans... Sans toutes ces affaires... Alors... J'ai décidé d'être égoïste...

– Je ne peux pas vivre en sachant que je suis là à la place de quelqu'un d'autre, Ladybug.

Elle détourna le regard, et souffla alors.

– Dé-transformation...

Avant de retirer ses boucles d'oreilles et de les donner au garçon.

– Alors vas-y. Change ce que j'ai fait... Mais... Emmène-moi avec toi.

Adrien restait silencieux, la dévisageant.

– Marinette...

C'était vrai qu'il n'avait jamais su...

– Je suis désolée, Adrien. Mais je voulais juste... être heureuse... Ne serait-ce qu'un peu...

Alors qu'Adrien ne savait pas quel choix faire, au loin, une fille habillée de blanc et de bleu clair observait la scène, devant un portail temporel.

– Encore une mauvaise solution...

Avant de rentrer dans le portail et qu'il ne se referme.

Vous l'aurez sûrement compris avec cette fin... Il s'agit d'un des essais dont Bunnix parle dans mon OS "Jusqu'à ma mort". Elle a essayé de ramener Adrien pour raisonner Ladybug dans un des futurs qui se passait mal, mais... ça n'a pas bien marché...

Vous avez eu la bonne fin en premier !

Et... Pour ce qui est de ce qu'il s'est passé avant tout ça... Juste après la mort d'Adrien...

J'ai prévu de l'écrire un jour !

Qu'en avez-vous pensé ?

J'avoue j'suis fier de moi sur celui-là !

- 10 novembre 2020