On va s'expliquer
Ladybug et Chat Noir étaient en train de combattre, et j'étais aux premières loges pour voir ça. Comme toujours, j'allais avoir les meilleures images, mais qu'est-ce qu'étaient un peu de risques pour ça ?
– Alya ! Attention !
Je sentis quelqu'un m'attraper le bras pour me tirer, et vis un morceau de métal s'écraser là où je me trouvais quelques secondes plus tôt.
– Tu ne peux pas t'en empêcher, hein ? Bordel, je t'ai dit une quinzaine de fois de ne pas venir si proche du champ de bataille !
C'était Ladybug, qui me regardait avec un air contrarié.
– Chat ! Tu peux tenir une minute ? J'emmène celle-là en sécurité !
– Pas de souci, Ma Lady, tu n'as pas à t'en fer !
Je la vis soupirer à la blague avant de m'agripper avec un bras et de prendre son yo-yo avec sa main libre.
– Accroche-toi bien.
Et sur ces mots, elle décolla. Une dizaine de secondes plus tard, nous étions déjà loin du combat, et elle me déposa. Cependant, elle ne s'en alla pas immédiatement.
– Alya. Il faut vraiment que tu arrêtes. C'est dangereux ! Tu vas finir blessée un jour !
– Mais... Tu répareras tout si ça arrive ? Tout comme tu me sauves à chaque fois !
Apparemment, ce n'était pas la bonne réponse à donner, puisqu'elle soupira lourdement, et qu'elle planta son regard dans le mien.
– Ce n'est pas parce que je peux que je dois le faire. Je ne serais pas toujours là pour te sauver, et-
Elle s'arrêta dans sa phrase lorsqu'une silhouette noire s'écrasa juste à côté de nous.
– Chat !
Elle se rua alors vers lui, tandis que j'observais de loin. Et le bilan était grave. Un énorme morceau de métal était planté dans son torse.
– Chat... Eh, Chat ! Réveille-toi !
Elle le secouait un peu.
– Chat Noir !
Mais il ne réagissait pas. Elle s'apprêtait à recommencer quand une lumière verte illumina les lieux. Elle se retourna alors brusquement, et s'approcha de moi pour me cacher la vue de ce que je devinais être l'identité civile de Chat Noir.
– Retourne-toi. Et si tu t'avises de ne serait-ce que lui jeter un regard, je le saurais. Et crois-moi, tu ne veux pas me désobéir une fois de plus.
Je n'eus même pas le temps de réponse, bien que, de toute manière, je n'aurais pas su que dire. Je me retournais alors qu'elle retournait au combat. Sa voix était... froide. Je ne l'avais jamais entendue comme ça. Elle m'en voulait...
Il se passa un certain temps, bien trop long à mon goût, avant que les coccinelles magiques ne traversent le ciel, et que je n'entende un grognement derrière moi. Est-ce qu'il était vraiment mort ?
– Alya... ?
Je ne me retournais pas, me doutant bien qu'il était toujours dé-transformé.
– Ne t'en fais pas, je ne sais pas. Et Ladybug non plus, je crois.
Je l'entendis parler, sûrement à son Kwami, avant qu'un nouveau éclat de lumière verte ne rayonne. Quelques instants plus tard, je vis Ladybug arriver à toute vitesse et se jeter sur Chat Noir.
– Oh mon dieu... Tu es vivant...
J'entendais dans sa voix qu'elle pleurait.
– J'ai eu si peur... Tu... Tu étais mort, Chat...
– Ne t'en fais pas, les chats ont neuf vies, après tout !
J'entendis Ladybug soupirer, avant qu'un léger bruit ne résonne, et qu'elle ne dise.
– Ah, désolée, Chaton, je dois y aller.
Et elle s'en alla.
Elle ne m'avait pas adressé un mot.
Ou un regard.
... Et je crois que c'était mieux qu'elle ne l'ait pas fait.
– Alya... ? Tu vas bien ? Tu veux que je te ramène chez toi ?
Je regardais Chat Noir et soupirais.
– Non, ça ira...
C'était ma faute s'il était mort, et que, pourtant, il me proposait de m'aider... Je me sentais atrocement mal. Il n'insista pas, l'air de comprendre pourquoi je refusais, puis il s'en alla en lançant.
– Essaie de ne pas trop t'en vouloir, ce n'est pas de ta faute, ok ?
Mais même s'il disait ça... Je ne pouvais pas m'empêcher de penser le contraire. Parce qu'après tout... Elle m'avait déjà avertie tant de fois... Que c'était dangereux...
Je m'étais toujours dit que ce n'était pas grave si j'étais en danger mais... Je n'avais jamais pensé au fait que cela ne concernait pas que moi.
Autant dire que je ne fermais presque pas l'œil de la nuit. Je ne mangeais presque pas non plus, la culpabilité me coupant l'appétit. Mais je me rendis quand même en cours, parce qu'il fallait bien. J'étais celle en faute, pas la victime de tout ça. Je n'avais pas le droit de m'apitoyer sur mon sort.
– Hey, Marinette.
Étonnamment, elle était à l'heure... Et dans un état semblable au mien.
Elle me regarda quelques secondes avec un air indescriptible, puis elle souffla.
– Hey. Désolée, je peux pas rester, j'ai un truc à faire. On se voit en classe.
Et elle s'en alla sans me laisser le temps de répondre. C'était étrange, mais après tout, peut-être avait-elle un rendez-vous avec un professeur ou quelque chose comme ça. Je me rendis alors dans la salle de classe pour attendre qu'elle revienne.
Nino et Adrien furent les derniers à rentrer, si on ne comptait pas Marinette.
– Oh, hey Alya. T'as l'air crevée ! Lança Nino.
Et je n'étais pas la seule, Adrien semblait l'être aussi. Je soupirais et passais ma main dans mes cheveux.
– Ouais, j'ai... Eu du mal à dormir hier.
Le blond me regarda quelques secondes, pensif, puis murmura quelque chose que je ne compris pas.
– Qu'est-ce que tu as dit ?
– Oh... Rien... Juste... Si tu as besoin de parler à quelqu'un, je suis là... Même si... Tu es plus proche de Marinette, et tout ça.
Je lui souris légèrement et hochais la tête.
– Merci. Mais ça ira... D'ailleurs, vous l'auriez pas vue ? Je l'ai croisée au collège ce matin, donc ça m'étonne qu'elle ne soit pas encore là. Le cours va commencer...
Les deux secouèrent la tête, lorsque la porte s'ouvrit sur Madame Bustier, et juste à sa suite, Marinette.
Le cours se passa normalement... Enfin presque. Ma meilleure amie ne m'avait pas adressé la moindre attention de tout le cours, coupant rapidement court à toutes mes tentatives de lui parler. Elle disait vouloir écouter la professeure, mais... Elle n'avait pas l'air de prêter tant d'attention à ce qu'elle disait.
Après les deux heures, et alors que j'allais lui demander s'il se passait quelque chose, elle s'excusa rapidement et partit voir Juleka et Rose. Elle leur parlait normalement, et cela m'intrigua d'autant plus. Est-ce que j'avais fait quelque chose de mal ? Si on retirait ce qu'il s'était passé hier, car seuls Ladybug, Chat Noir, et moi étions au courant, je ne voyais pas ce que j'avais pu faire.
– Eh, les gars... Vous savez si j'ai blessé Marinette ou quelque chose comme ça ?
– Je sais pas, elle m'a rien dit, pourquoi ? Demanda Nino.
Je gardais mon regard sur elle et répondit.
– Je crois qu'elle m'évite... ? Je n'en suis pas sûre, mais... Elle agit bizarrement.
– Ah bon ? Je n'ai pas remarqué. Dit Adrien.
– Justement. Ce n'est qu'avec moi... C'est pour ça que... Je me demande si j'ai fait quelque chose de mal.
Cependant, ces questionnements ne purent pas durer plus longtemps, vu que les cours reprirent. Je me décidais donc de la confronter à la pause de midi. Les deux autres heures de cours se passèrent comme les premières, et je n'arrivais pas à me concentrer sur le cours.
Qu'est-ce que j'avais fait de mal ?
...
Parce que j'avais à nouveau fait quelque chose de mal, pas vrai ?
La sonnerie résonna, et je m'arrangeais pour suivre Marinette hors de la salle, sans la laisser s'enfuir.
– Marinette ?
– Hm ?
Elle se retourna à peine, ne me regardant pas.
– Je... Tu veux manger avec moi, ce midi ?
– Désolée... J'ai-
– Qu'est-ce qu'il se passe ?
Cette fois, elle me regarda.
– Comment ça ?
– Tu m'en veux pour quelque chose. Tu es énervée. Et je n'arrive pas à savoir pourquoi...
Elle cligna plusieurs fois des yeux, me regardant avec le même air indescriptible que le matin même, et elle questionna.
– Je te donne l'impression d'être énervée ?
– Oui... Je ne saurais pas dire ce qui me fait penser ça... mais... C'est l'impression que j'ai.
Elle ne lâcha pas mon regard et répondit.
– Tant mieux. Mais sache que je ne suis pas énervée, Alya.
Je m'apprêtais à lui demander de développer, mais je n'eus pas à le faire.
– Je suis furieuse. Et je t'en veux énormément.
Je ne savais pas ce qui était pire entre ses paroles et le ton détaché avec lequel elle les disait.
– Mais... Pourquoi ?
Son regard parcourut les alentours, puis elle lâcha.
– Parce que Chat Noir est mort par ta faute, hier.
Elle aurait pu me frapper que ça m'aurait fait moins mal. J'avais beau déjà le penser, l'entendre de la bouche de quelqu'un d'autre, non, pire, de la bouche de Marinette, fit monter des larmes dans mes yeux.
– Et que tu aurais pu éviter ça.
– Je...
Mais je ne sus pas que dire. Je pensais qu'elle allait s'arrêter là et partir. Me laissant avec mes remords et l'interrogation sur comment elle était au courant de cette histoire, mais elle ne le fit pas.
– Combien de fois je te l'ai répété, Alya ?
– De... Quoi ?
Elle soupira lourdement.
– Tu vois ? Tu ne retiens pas. Combien de fois je t'ai répété de ne pas aller sur le champ de bataille ? Des dizaines de fois ? Non, une centaine ?
Je n'avais pas l'impression qu'elle me l'ait dit tant de fois que ça, mais... j'avais surtout celle que je manquais quelque chose.
– Je te l'ai dit, et répété. Ne viens pas, tu vas te blesser. Ne viens pas, c'est dangereux. Ne viens pas, ne viens pas, ne viens pas ! Et toi, tu revenais, encore et encore.
Sa voix commençait à passer de détachée à emplie d'une colère froide.
– Et c'était quoi ton excuse ? Ah, oui. « Tu me sauveras, comme tu le fais toujours. ».
Elle lâcha un rire dénué d'humour alors que je commençais à réaliser.
– Tu refusais de comprendre qu'en venant, tu ne faisais que déranger. Que tu... Tu... n'étais qu'une plaie pour Chat Noir et moi. Mais tu étais ma meilleure amie, alors je te pardonnais, encore et encore, en me disant qu'un jour, tu finirais par piger que c'était complètement stupide, et que quelqu'un allait finir par mourir à cause de tes conneries !
Je ne savais pas que répondre, je sentais les larmes dévaler mon visage, sans que je ne parvienne à les arrêter. Notre discussion avait l'air d'attirer l'attention, mais Marinette gardait son ton suffisamment bas pour que personne ne comprenne ce qu'elle disait.
– Apparemment non. Il a fallu que quelqu'un, non, que Chat Noir finisse par mourir pour que tu commences par éprouver ne serait-ce qu'un peu de culpabilité ! Tu... Tu sais, ce jour-là... Quand je me suis battue, j'avais peur de perdre. Plus que jamais... Parce que si je perdais... Il mourrait. Ce n'était pas juste la ville qui était en jeu, c'était la vie de mon meilleur ami.
Elle fit une pause, peut-être pour me permettre de répondre, mais qu'est-ce que je pouvais dire ?
– Ça te va, comme réponse ?
Non, ça ne m'allait pas. Parce que ça faisait mal. Je ne parvenais pas à arrêter mes larmes. C'était comme ça qu'elle le ressentait ? Est-ce que... J'avais été suffisamment horrible pour que... Elle ne jette son identité secrète au feu... ?
Je vis Nino et Adrien s'approcher, je sentis la main du premier se poser sur mon épaule avant de demander d'un ton énervé.
– Qu'est-ce que tu lui as dit pour qu'elle soit dans cet état ?!
Honnêtement, ça ne m'étonnerait pas qu'un Akuma arrive pour moi dans les minutes qui suivent. Ou alors pour elle.
– La vérité.
Parce que c'était ça, le plus dur. Elle avait dit la vérité. Rien que la vérité.
– Marinette, la vérité n'aurait pas pu la mettre dans cet état ! Et la vérité par rapport à quoi ?
C'était la voix d'Adrien. Je vis que Marinette s'apprêtait à répondre, mais je le fis avant.
– Si... c'est ma faute, après tout...
Les deux garçons me regardèrent d'un air perplexe.
– De quoi tu parles ? Demanda Nino.
– C'est ma faute s'il... est mort...
Il ne comprit pas ma réponse, cependant, je vis Adrien réagir.
– Marinette ! Tu... Tu ne l'as pas engueulée pour ce qu'il s'est passé hier, j'espère ?!
Elle détourna simplement le regard, en répondant tout bas.
– Si...
Ce fut au tour d'Adrien de s'énerver.
– Tu... écoutes, je ne sais même pas comment tu es au courant, mais... Tu n'as pas vu dans quel état elle était après ça ! Ce n'est pas de sa faute !
Cette fois, Marinette le regarda droit dans les yeux.
– Et toi tu n'as pas vu Chat Noir mourir devant tes yeux ! Si elle m'avait écoutée pour une fois dans sa vie, il ne serait pas mort hier !
Je vis les yeux d'Adrien s'écarquiller un instant, avant qu'il ne prenne une grande inspiration pour se calmer.
– Ok. Vous deux, vous venez avec moi, on va avoir une discussion.
– Et... moi ? Questionna Nino.
Le blond eut l'air d'hésiter un instant, puis lui indiqua de venir. Marinette n'avait vraiment pas l'air de vouloir rester avec moi, mais elle suivit quand même. Adrien nous avait traîné dans un coin plus tranquille. Il me regarda alors et dit.
– Ce n'est pas de ta faute.
Puis se tourna vers Marinette, et lança.
– Et toi, je comprends que tu sois énervée, mais... écoute... Je ne lui en veux pas. C'est... C'est Alya, après tout, tu es sa meilleure amie, tu devrais savoir qu'elle n'écoute personne quand il s'agit de son blog.
Ma meilleure amie, enfin si je pouvais toujours l'appeler ainsi, le regarda quelques secondes d'un air blasé, puis lança.
– Et qui es-tu pour te permettre de me faire la morale ? Je ne sais même pas comment tu es au courant de l'histoire, alors-
– Je suis au courant pour la même raison que toi, Marinette !
Et c'est comme ça que je compris. Et que Marinette le fit aussi... Mais pas Nino.
– Eh... On peut m'expliquer ce qu'il se passe, s'il vous plaît ?
– Je le ferais, attends deux secondes. Donc... Je comprends que tu sois énervée, mais... Elle ne voulait pas que je meure, ok ? Et tu sais que c'est humain, de faire des erreurs...
Je vis des larmes monter dans les yeux de Marinette, avant qu'elle ne prenne Adrien dans ses bras et n'éclate en sanglots.
– M-Mais Chat... T-Tu étais mort ! Si... Si j'avais... perdu... Tu... Tu le serais resté !
Je vis un éclair de réalisation apparaître dans les yeux de Nino, mais il ne dit rien, ne voulant pas casser le moment.
– Mais tu as gagné... Et... Alya a compris son erreur toute seule. Elle ne recommencera pas.
Il me lança un regard équivoque en disant ça, et je hochais la tête.
– Donc... Tu veux bien lui pardonner ?
Elle le relâcha alors et essuya ses larmes, mais secoua la tête. Je sentis mon cœur se serrer et les larmes revenir, lorsqu'elle se retourna vers moi.
– Non... Je... C'est plutôt à moi de m'excuser... J'ai... été vraiment rude dans mes propos. Je sais que j'étais en colère, mais ça n'excuse pas tout. Je suis désolée d'avoir dit ça, Alya... J'en pensais une partie, mais... Pas aussi fort...
Je secouais la tête et la pris dans mes bras.
– Je comprends, ne t'en fais pas.
Avant de m'éloigner un peu.
– Je n'avais pas réalisé que ça vous pesait autant que je sois là... J'ai toujours pensé que tu me disais ça uniquement pour ma sécurité, et je ne m'étais pas rendu compte que vous étiez aussi en danger à cause de moi... Donc je suis désolée.
Adrien claqua alors des mains et lança.
– Bon, on s'embrasse et on fait la paix, maintenant ?
Je le fixais quelques secondes, perdue, et vis que Marinette le regardait de la même manière.
– Vous connaissez pas ? Le « Kiss and make up »... Dommage...
– Maintenant que c'est réglé... Marinette, je peux te parler deux minutes ?
C'était sa pochette qui avait parlé...
Sûrement sa Kwami.
Je la vis me lancer un regard de panique avant de dire.
– Bon... Au moins on se sera expliquées avant ma mort ?
Puis de s'éloigner un peu.
– Donc, Nino... Tu voulais des explications ?
Moi : Je vais écrire un Alyanette mignon !
Moi, au bout d'une centaine de mots : Bon, c'est fichu ! FAISONS DU DRAMAAAAA
Qu'avez-vous pensé de cet OS ?
Moi je l'aime bien.
Niark.
(Et oui, je suis POUR l'idée qu'Adrien ship le Alyanette en secret, ça me fait absolument marrer.)
Sur ce je vais être responsable et réviser... J'imagine.
- 14 décembre 2020
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