Je t'aime (Chloenette)
Je ne comprends pas pourquoi elle m'a jeté ce regard quand je lui ai dit ces trois mots. Bon, ok, je m'en doute un peu. Déjà, recevoir une déclaration, ça fait toujours un choc, et je dois admettre qu'elle a dû être surprise d'en recevoir une de moi...surtout vu comment je me comportais avec elle depuis des années.
Enfin, pour que vous compreniez, il faudrait que j'explique tout ça un peu plus en détail.
Cette fille, je la connais depuis longtemps. Je l'ai rencontrée en maternelle, elle était là, toute souriante, à sympathiser avec tout le monde. Son rire était communicatif et la joie qui pétillait dans ses yeux lagons faisait qu'elle était appréciée de tous. Bien sûr, elle est venue me voir aussi, avec toute l'innocence d'un enfant qui a grandi dans une famille aimante, et elle m'a dit :
– Je suis Marinette ! Et toi ?
Et moi, je l'ai ignorée, avec toute la corruption d'esprit d'un enfant qui a grandi dans une famille ne s'attardant que sur le statut social. J'avais envie qu'elle devienne mon amie, mais ma mère ne me le permettrait pas, après tout, une fille de boulangère, amie avec la fille du maire ?
Elle n'a pas lâché prise facilement, elle revenait me voir chaque jour pour essayer d'avoir une réponse de ma part, parfois avec des pâtisseries que ses parents lui donnaient pour qu'elle les offre à la classe, et parfois sans, quand elle les avait fait tomber en venant. Marinette était très maladroite à l'époque, bien que ça n'ait pas beaucoup changé. Enfin, toujours est-il qu'elle venait me saluer chaque jour, et chaque jour, elle se confrontait à mon silence. Et puis un jour, je lui ai répondu.
– Bonjour Chloé !
– B-bonjour...
Je me souviens encore de l'immense sourire qui avait illuminé son visage à ce moment, à vrai dire, c'est peut-être à ce moment qu'elle a atteint mon cœur...Je ne saurais pas le dire. Ainsi, nous parlions parfois, elle voletait entre tous les élèves de notre petite classe, apportant la joie dans la classe, un vrai rayon de soleil. Cependant, lorsqu'une semaine plus tard, j'annonçais à ma mère, fière de moi, que j'avais une amie, elle m'avait regardé, toujours son air froid sur le visage, et m'avait rétorqué que si je parlais de la fille des boulangers, elle n'était pas digne d'être mon amie. Alors le lendemain, j'ai fait plaisir à ma mère et j'ai recommencé à l'ignorer, même si ça me faisait mal de voir son visage peiné.
Les années sont passées et je n'avais qu'un ami, Adrien Agreste, le fils d'un célèbre styliste. Il était obligé de suivre des cours à domicile et était coupé du monde extérieur, et j'étais sa seule attache. Il ne connaissait pas le comportement que j'avais à l'école, où je rabaissais chacun de mes camarades, pour espérer ne serait-ce qu'avoir une légère attention de ma mère.
Et puis quand j'ai eu sept ans, elle est partie. Elle a déménagé à New-York, sans moi.
J'ai été pire avec mes camarades à partir de là.
Et plus les années passaient, plus j'étais seule.
Quand je suis entrée au collège, j'ai rencontré Sabrina, une jeune fille de ma classe, j'ai même appris que nous allions garder la même classe durant les années de collège. Sabrina est vite devenue mon amie, même si aux yeux de tous, elle n'était que mon larbin, je tenais réellement à elle, je ne lui montrais juste pas, pour que, si ma mère revenait, elle ne voyait pas que j'avais une simple fille de fonctionnaire comme amie.
Je dérive un peu du sujet Marinette...elle était dans ma classe en sixième, et j'ai bien compris que j'allais devoir la voir pendant quatre ans, chaque jour. Elle est vite devenue amie avec toute la classe, et moi j'ai vite compris quelque chose en voyant le regard que Nathaniel portait sur elle changer. Il en était tombé amoureux, et moi, j'étais jalouse. Oh, j'ai vite fait de comprendre que j'aimais Marinette, mais qu'en aurait pensé ma mère ? Je me souviens encore des nombreux propos homophobes qu'elle tenait, et je n'avais pas la moindre envie qu'elle me les dise, à moi. Alors j'ai fait ce qui m'a semblé le plus logique : Il fallait que Marinette me haïsse, et peut-être que comme ça, je parviendrais à l'oublier.
Je l'ai harcelée, pendant trois ans, la première année, elle semblait triste pour moi, mais ne me détestait pas, peut-être se souvenait-elle du fait que je l'avais plus épargnée que les autres au primaire ? La seconde année, elle me détestait, et la troisième, enfin, elle me haïssait. Pourtant, je n'ai pas réussi à l'oublier, loin de là, la voir me considérer comme sa pire ennemie me déchirait le cœur. Surtout que je n'avais pas le soutient d'Adrien, non, je devais être le sien, parce que sa mère était morte. Alors je le soutenais du mieux que je le pouvais.
La quatrième année ? Oh, la quatrième année, c'est celle-ci, celle où je vous parle. Il s'est passé beaucoup de choses. Tout d'abord, Adrien a été autorisé à venir au collège, j'étais heureuse, car mon seul vrai ami allait venir ici, et mieux que ça, j'avais trouvé une couverture pour cacher les sentiments que je portais à Marinette et que je ne parvenais pas à estomper. Et dans le même temps, un super-vilain est apparu, et avec lui, deux supers héros.
Le papillon.
Chat Noir.
Et Ladybug.
Mais je reviendrais sur ce sujet plus tard.
Parce qu'il y a eu plus important, enfin, dans ma vie sentimentale en tout cas. Marinette s'est mise à me tenir tête plus qu'à me haïr, elle s'est trouvée une meilleure amie, Alya et...
Et elle est tombée amoureuse, amoureuse d'Adrien.
Voir le bon côté des choses, je pouvais facilement faire croire que j'étais jalouse de Marinette et non pas d'Adrien. Voir le mauvais côté des choses...tout le reste.
Oh, par contre, j'ai vite fait de remarquer quelque chose. Je n'arrive toujours pas à déterminer si c'est une bonne chose ou pas...Adrien n'aimait pas Marinette, il aimait Ladybug, et c'est toujours le cas d'ailleurs. Pourquoi je suis sceptique sur le fait que ce soit une bonne chose ? Eh bien, même si je semble être la seule à l'avoir remarqué et que je garde le silence à ce sujet, je sais qui est Ladybug, et je vous le donne en mille, cette héroïne incroyable n'est autre que Marinette. Vraiment, ce monde m'en veut, comment puis-je oublier une fille aussi merveilleuse qu'elle, dites-le-moi ? Enfin toujours est-il que Ladybug repousse toujours Adrien.
Quoi, ça ne vous paraît pas logique ?
Oh, c'est parce que j'ai mal tourné la phrase, Ladybug repousse toujours Chat Noir, Chat Noir qui est Adrien, c'est mon meilleur ami quand même, je ne suis pas stupide. Enfin, imaginez le bordel amoureux dans lequel ils se sont mis...Quant à moi, j'espère toujours arriver à détourner Marinette d'Adrien avant qu'elle ne se rende compte qu'ils s'aiment tous les deux. Soit, ça blesserait Adrien, mais ça fait si longtemps que je l'aime...
Enfin, j'ai envie de vous raconter le plus beau jour de ma vie.
C'est le jour où je suis devenue Queen Bee pour la deuxième fois, parce que je l'admets, j'ai vraiment merdé la première fois. C'est quand mon père s'est fait akumatiser, vous devez probablement connaître l'histoire (et si vous vous demandez pourquoi j'ai voulu faire expulser Marinette de la ville à ce moment, sachez que c'est ma mère qui a émis l'idée à l'origine...Je ne la comprends toujours pas d'ailleurs, elle m'a interdit d'être amie avec Marinette au primaire et a fini par vouloir l'emmener à New York avec elle...Dieu merci elle a refusé (je soupçonne son rôle de Ladybug d'en être la raison) enfin, et tout ça pour finalement vouloir l'expulser de Paris). Enfin quand Marinette, enfin, Ladybug, m'a confié le Miraculous de l'abeille, j'ai su qu'elle avait confiance en moins, et mieux, qu'elle me pardonnait en tant que Marinette...Enfin je crois...Et, même si je ne lui avouerais jamais, j'ai failli pleurer de joie à ce moment.
Enfin...Pour en revenir à ce que je disais au tout début, je me suis déclarée à elle.
Oui, j'ai pris ma décision comme ça d'un coup, et je suis partie la chercher...
– Marinette ?
Elle s'était tournée vers moi, surprise que je vienne la voir.
– Je...Tu peux venir avec moi deux minutes ?
Alya allait protester, mais Marinette me sourit, son sourire n'avait pas changé depuis qu'elle était enfant...Et il me faisait toujours le même effet.
– Bien sûr, Alya, je reviens.
– Mais Mari...C'est Chloé.
– Ne t'en fais pas...
Et nous sommes parties ensemble. Une fois dans la cours, elle m'a jeté un regard interrogatif, et je l'ai traînée dans un coin où il n'y avait que peu de passage.
– Du coup, que voulais-tu me dire Chloé ?
– Je voulais m'excuser pour tout ce que je t'ai fait depuis le début, depuis le primaire, même la maternelle.
Elle a paru surprise un moment, puis un léger sourire est apparu sur son visage.
– Eh bien...Merci ?
– Je veux aussi t'expliquer pourquoi j'ai fait tout ça.
Cette fois, son expression s'est faite plus sérieuse, je ne comprends pas comment cet abruti d'Adrien n'a pas fait le lien entre les deux alors que Ladybug a la même expression lorsqu'elle réfléchit à un plan.
– Je suppose que tu sais le genre de relations que j'ai avec ma mère...C'est comme ça depuis que je suis petite, et au départ, je t'ai rejetée parce qu'elle me l'a demandé...
J'ai pris une grande inspiration.
– Puis au collège, en sixième, je me suis rendu compte d'un truc, un truc que ma mère n'aurait jamais accepté.
Nouvelle respiration.
– Je t'aime, Marinette, et ce depuis longtemps.
Elle a écarquillé les yeux en cherchant la moindre trace de moquerie sur mon visage mais n'y remarquant que mes joues écarlates.
– Je...Je suis désolée Chloé mais...
– Je sais, tu es amoureuse d'Adrien. Mais je voulais te le dire une bonne fois pour toutes, histoire d'essayer de passer à autre chose.
Elle resta silencieuse et j'ajoutais.
– Ah, au fait, tu devrais arrêter de repousser Chat Noir, je suis sûre que vous iriez bien ensemble.
– C-Chat Noir ? Mais il aime Ladybug.
Je lui ai lancé un grand sourire, et répondu
– C'est ce que je te dis, vous iriez bien ensemble.
Et puis je suis partie en déposant un léger baiser sur sa joue.
Je ne sais pas quand j'ai sombré dans le Chloenette... Mais c'est un ship très mignon ! (Même s'il vaut pas le Alyanette... J'ai écrit une fic Chloenette entière, d'ailleurs !)
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