Je m'appelle Maël
Ceci est donc la suite du précédent OS.
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C'était un jour comme ça, durant une de ces semaines-là. Mais c'était également un jour de patrouille, alors je ne pouvais pas y échapper. J'observais la ville, mais j'y voyais flou. J'imagine que c'était lié aux larmes présentes dans mes yeux. Je ne savais pas combien de temps j'allais encore tenir à ce rythme.
Chat Noir n'était pas encore là, alors je pouvais toujours inventer un prétexte pour ne pas me montrer...cependant, ce serait lâche de ma part. Nous avions instauré ces patrouilles pour protéger la ville en cas de problème, alors je ne pouvais pas me permettre de m'absenter pour des raisons aussi futiles. Enfin, peut-être que ne pas supporter d'être transformé était une raison valable.
Après un moment à peser le pour et le contre, mon partenaire finit par arriver, coupant court à mon débat interne. De toute manière, autant être en costume, au moins, mes règles s'arrêtaient de couler pendant la période où j'étais transformé. Et j'avais aussi les cheveux courts.
– Bonsoir, Ma Lady.
J'avais beau avoir réussi à retenir mes larmes depuis que j'étais là, l'une d'entre elles s'échappa lorsque le surnom atteint mes oreilles. Je restais silencieux, ayant peur que ma voix ne se brise si j'essayais de l'utiliser.
– Ma Lady ? Tu vas bien ?
Évidemment, il avait remarqué mon état. Je sentais tout mon corps trembler, alors ce devait être visible. Je sentais également mes larmes dévaler mon visage. Je ne pouvais plus.
– Ma La-
– Je ne suis pas « ta Lady » !
J'avais lâché ça en criant, tout en relevant la tête vers lui, pour ancrer mon regard dans le sien. Je le vis faire un pas en arrière, surpris, avant de bredouiller.
– Dé-désolé ? Dans ce cas...Qu'est-ce qui ne va pas, Ladybug ?
Je sentis mon cœur se pincer quand il prononça mon nom de héros, puis je soufflais, plus par réflexe qu'autre chose.
– Je ne suis pas Ladybug non plus...
Cette fois, il eut l'air réellement perdu.
– Je...Je ne comprends pas ?
Je pris une grande inspiration avant d'expirer un bon coup. C'était le moment ou jamais...Et puis il réagirait bien, c'était mon partenaire de combat après tout.
– Je...Je ne suis pas une fille. Je suis un garçon. Depuis le début.
Il cligna plusieurs fois des yeux, avant de dire, d'une voix hésitante.
– Donc...Tu...Enfin on dirait pas. Ton corps ressemble beaucoup à celui d'une fille...Et...Tu ne m'avais pas dit avoir tes règles, une fois ?
Je secouais la tête avant de répondre, d'une voix légèrement tremblante.
– Je...Mon corps est celui d'une fille, biologiquement. Mais je suis un garçon.
Une lueur de compréhension s'alluma dans son regard, et il lâcha.
– Ah ! Tu es une de ces filles qui se prennent pour des garçons ? Tu sais, c'est pas grave, mais tu devrais voir avec tes parents pour te faire soigner, ce sera plus simple !
Je sentis mon cœur s'arrêter quand il prononça cela. Je ne savais pas ce qui était le pire : Ses paroles, où le fait qu'il ait réellement l'air de penser ce qu'il disait. Il avait dit cela d'un ton tellement innocent, comme si...Il voulait m'aider. Mais...ça faisait mal.
Je sentis les larmes monter à nouveau dans mes yeux, mais je me forçais à répondre.
– Tu...Ce n'est pas...Je...ça ne se soigne pas, c'est...Enfin...
Ma réponse ne devait pas être très claire, pourtant, j'espérais tout de même qu'il comprenne.
– Bien sûr que si ! Si tu veux, je peux même payer pour toi, ça ne me dérange pas.
Cependant, après cette dernière phrase, je sentis que mes jambes allaient lâcher et que j'allais m'effondrer. J'attrapais alors mon yo-yo, manquant de le faire tomber à cause des tremblements de mes mains, puis je partis en vitesse. Je ne vérifiai même pas s'il me suivait, et je me rendis sur mon balcon. Une fois dessus, je prononçais la formule de dé-transformation, puis me glissais dans ma chambre.
Je me sentais vide, mais des larmes ne cessaient de couler, et j'avais l'impression que mon cœur se déchirait dans ma poitrine. J'avais espéré qu'il le prendrait bien...C'était Chat Noir, mon partenaire, celui avec qui je combattais depuis des mois ! Et il avait...Juste répondu ça.
– Maël...ça va aller...Je suis sûre qu'il comprendra.
J'entendais à peine la voix de Tikki. Mes pensées partaient dans tous les sens : Et s'il disait ce que j'avais avoué à tout le monde ? Et puis sa réaction allait forcément impacter sur notre façon d'interagir, donc sur les combats. J'aurais dû me taire.
Je sentais ma Kwami se coller contre ma joue, pour me réconforter, mais cela ne marchait pas. La panique montait en moi, et ma respiration se faisait haletante. J'avais beau prendre de grandes inspirations, c'était vain, je ne parvenais pas à me calmer.
Ce ne fut qu'une vingtaine de minutes plus tard que je parvins à respirer convenablement à nouveau. J'espérais également arriver à dormir, mais me doutais que je ne réussirais pas. Et ça ne loupa pas, quelques heures plus tard, quand mon réveil sonna, j'avais toujours mon regard rivé au plafond, perdu dans mes pensées.
Je m'habillais rapidement, avant de rejoindre ma mère pour petit-déjeuner. Elle ne manqua évidemment pas mon état, mais j'inventais rapidement un mensonge à base d'« inspiration soudaine » et de vêtements à créer, qui passa comme une lettre à la poste.
Et ainsi, après avoir manqué de me faire écraser par une voiture à cause d'une vitesse de réaction ralentie par la fatigue, j'étais arrivé au collège. Alya eut l'air surprise de me voir arriver à l'heure, mais encore plus par mon état.
– Eh bah Mari, qu'est-ce qu'il y a ?
Je m'installais à ma table, dans la salle de classe, et laissais tomber ma tête sur le bureau tout en ressortant la même excuse que celle donnée à ma mère. Ma fatigue m'avait presque fait manquer la présence d'Adrien. Presque. Il avait l'air fatigué aussi, et il n'échappa donc pas aux questions de ma meilleure amie, qui lui demanda ce qu'il se passait de son côté.
– Oh...Je me suis disputé avec la fille que j'aime.
Super, il ne manquait plus que ça : Adrien aimait une fille. Je sentais que ça allait être une longue semaine.
– À propos de quoi ? Interrogea Nino, alors que ma meilleure amie me jetait un regard inquiet.
– Elle m'a dit qu'elle était un garçon...Tu sais...quand des filles se prennent pour des garçons...C'est...Transsexuelle le nom, non ? Enfin bref, je lui ai dit que si jamais elle voulait, je pouvais lui payer le traitement pour la soigner, et elle a eu l'air de mal le prendre...
Je n'avais pas manqué les expressions des deux bruns lorsqu'il avait atteint le milieu de son explication. Ils avaient l'air vraiment choqués par ce qu'il venait de dire. De mon côté, je me contentais de me lever en silence, sans lui accorder un regard, puis de sortir. D'abord Chat Noir, puis Adrien...Semaine de merde.
Évidemment, il m'appela pour me retenir, ne semblant pas comprendre ma réaction.
– Marinette ! Qu'est-ce qu'il y a ? Pourquoi tu pars ?
Je me tournais vers lui, avant de soupirer.
– J'arrive pas à comprendre comment tu peux être aussi con.
Ma réplique avait traversé la pièce. Il n'y avait pas encore tous les élèves de la classe, mais une majorité était là. Et ils parurent surpris de ce que je venais de dire. Probablement avec raison, étant donné qu'ils n'avaient pas le contexte.
– Mais pourquoi tu dis ça ?
Alya eut l'air de vouloir dire quelque chose, mais elle s'arrêta en voyant mon visage. Je ne sais pas quelle émotion s'y exprimait, mais j'imaginais qu'elle ne voulait pas en être la cible.
– Est-ce que tu sais au moins que tu lui as souhaité ? Tu sais comment ils vont le « soigner » s'il va là-bas ?
J'avais accentué les accords masculins, et dit le mot « soigner » avec un ton ironique.
– Non...Mais mon père m'a dit que-
– Je m'en fiche de ce qu'a dit ton père. C'est un con aussi s'il t'a encré ça dans la tête. Tu as souhaité à celui que tu aimes de se faire torturer à coup d'électrochocs, d'injections d'hormones féminisantes, de manipulation mentale, jusqu'à qu'il renie une part de lui-même. Les gens qui sont « guéris » se sont juste forcés à refouler qui ils sont ! Alors ouais, il l'a mal pris !
Adrien était sous le choc. Tout le monde l'était, mais le blond l'était plus. Il ouvrit la bouche, puis la referma, ne sachant que dire. Je crois que la colère plus mon absence de sommeil m'avait fait craquer. Mais même après plus de vingt-quatre heures d'éveil, j'étais suffisamment conscient pour réaliser la vérité. La coïncidence aurait été beaucoup trop grosse pour que ce ne soit que ça.
– Tu devrais te renseigner au lieu de sortir des conneries pareilles. Et aller t'excuser auprès de lui. Parce qu'honnêtement, avec ce comportement, tu ne le mérites pas.
Mais le pire qui pouvait se passer à ce moment arriva : Une akumatisation. Une des fenêtres explosa pour laisser apparaître un vilain, et je sortis en vitesse de la pièce, comme tout le monde. Je me transformais tout aussi vite, puis me rendis auprès de l'akumatisé. Chat Noir était là, il semblait absorbé dans ses pensés, mais s'il s'agissait d'Adrien, c'était tout à fait logique.
Le combat fut assez compliqué, il se déroula dans un silence total, mais pas parce que nous pouvions nous passer de mots pour communiquer, non, nous ne communiquions tout simplement pas. Une fois l'Akuma purifié, deux heures après notre arrivée, Chat Noir m'attrapa le bras pour me retenir.
– Ma Lady, at-
Il n'eut même pas le temps de finir sa phrase que ma main était entrée en contact avec sa joue. Je comprenais pourquoi les gens mettaient des baffes aux abrutis, c'était d'un soulagement.
– Ne t'avise plus jamais de m'appeler comme ça.
Puis j'étais parti. S'il voulait s'excuser, alors il devrait faire des efforts. J'avais encore ma nuit dénuée de sommeil et emplie de larmes en travers de la gorge. Peut-être que mon comportement pouvait être qualifié de puéril, étant donné que la sécurité de la ville était en jeu, mais je ne pouvais définitivement pas supporter ça, même s'il avait l'air de vraiment croire que tout ça m'aiderait.
Une fois dé-transformé, je m'apprêtais à retourner dans la salle de cours, même si cela signifiait que je devais recroiser Adrien. Cependant, je fus intercepté par Alya dans le couloir.
– Mari...Est-ce que ça va ?
Je la regardais un moment avant de secouer la tête. Pas la peine de mentir, elle savait.
– C'est par rapport à ce qu'à dit Adrien ?
– Oui...
J'avais à peine murmuré cela, mais elle m'avait entendu. J'avais un peu peur, mais au vu de la réaction qu'elle avait eue quand le blond avait dit ce qu'il avait dit, il y a avait de grandes chances qu'elle réagisse bien si elle venait à savoir la vérité.
– Tu...Tu avais l'air vraiment mal quand il a dit ça...Je...Je ne veux pas faire de conclusions hâtives, et si tu ne veux pas en parler, je ne te force pas, mais...Est-ce que tu es transgenre ?
Je sentis les larmes monter de nouveau, puis j'éclatais en sanglots. Elle me prit dans ses bras, comme pour me réconforter, alors que je répondais.
– J'ai peur, Alya...Je...Je l'aime toujours, mais j'ai l'impression que...Qu'il n'acceptera jamais qui...Qui je suis. Ce que je suis...
– Je vais donc prendre ça pour un oui.
Je sentais sa main passer dans mes cheveux, alors qu'elle demandait.
– Comment je dois t'appeler ?
Et cette fois, les larmes qui coulaient n'était pas des larmes de frustration ou de tristesse. Non, c'était des larmes de soulagement et de joie.
– Ma-Maël. Je m'appelle Maël...
– Dans ce cas, Maël, sache que je suis là pour toi. Quoi qu'il advienne, ok ?
Ça avait un petit côté rassurant...Même si Adrien, si Chat Noir, ne parvenait pas à entendre la vérité de ma situation...J'avais quelqu'un à mes côtés, j'avais Alya.
– Merci...
Mon dieu... On dirait vraiment que ce truc va continuer en Alyaël... (...Dommage que la suite soit déjà écrite... x) je l'aurais fait.) Mais...C'est pas prévu (ça peut toujours arriver en vrai x))
Eh ouais, j'ai fait mal réagir Adrien / Chat Noir au CO, parce que je n'avais jamais vu de fic où il y avait une réaction négative de la part de Marinette / Ladybug ou Adrien / Chat Noir. Bon, faudra quand même noter que c'est par ignorance et mauvaise éducation sur le sujet qu'il agit ainsi... (Internet... Un lieu d'amour et de partage...de conneries.)
Ahah. Et pour ce qui est des thérapies de conversions, c'est toujours pas interdit en France ! (...Je trouve ça triste de devoir rajouter "Toujours le cas" ici aussi...) Une proposition de loi a été proposée le 3 juin de cette année... Et ne sera examinée qu'en janvier ou février 2021 ! (...Mouais, ça reste à voir, parce qu'avec tout le bordel qu'il se passe en ce moment, ça m'étonnerait pas que ce soit reporté.)
Que de joie... (C'est de l'ironie. Très sarcastique.)
BREF. Il y aura peut-être d'autres OS dans cet univers-là (Il y en a deux autres pour le moment... Deux suites alternatives. Dont une seule que je considère comme canon...).
Ush... Arrêtez-moi... Je fiche quoi réveillé à une heure du mat ? J'étais déter à finir cet OS, mais je pensais pas que je finirais si tard. (Ou tôt, selon le point de vue...).
- 25 juillet 2020
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