Union extraordinaire (Numéro 100 !!!)
Bonjour, et bienvenue dans ce centième OS du recueil. Comme vous pouvez vous en douter, c'est un grand n'importe quoi. J'espère que ça vous plaira quand même.
La lecture du truc doit prendre plusieurs heures, n'hésitez surtout pas à couper de temps en temps...
Aussi, si je fais cette note, c'est surtout parce que j'ai eu l'idée de génie de faire une partie musicale. La musique est en média, mais c'est évidemment pas au début. Le moment où ça commence à chanter est assez bien indiqué.. Sur téléphone, vous pouvez lancer le média, mettre sur pause et revenir au tout début, puis relancer quand vous voulez. Sur ordi, je conseille d'avoir une page YouTube ouverte à côté, c'est le plus simple.
Bonne lecture, inondez de commentaires !
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Perchée sur un toit, une jeune fille regardait au loin le combat qui se déroulait. Encore.
C'est pas possible. Quel que soit l'âge que je prends, quelles que soient les pensées que je lis, je n'arrive à rien et il continue de les détruire. J'ai besoin d'aide.
Ses longs cheveux roux s'emmêlaient au gré du vent nocturne tandis que ses pupilles d'argent cherchaient au lointain une solution. Une solution différente, que le Papillon ne pourrait anticiper.
Il y en avait bien une, qu'elle connaissait depuis longtemps, mais...
C'était dangereux.
Elle poussa un soupir en voyant l'obélisque de la place de la Concorde s'effondrer. C'était la quatrième fois cette semaine, et souvent accompagnée d'une implosion de verre en provenance de la pyramide du Louvre.
Sans parler des pieds de la Tour Eiffel coupé brutalement de manière régulière, la Tour Montparnasse et la tour de TV1 détruites parfois deux fois par jour, le musée Georges Pompidou transformé en cauchemar de plombier souvent...
S'il continuait comme ça, Multi-Ailes finirait par brûler Notre-Dame.
Non, vraiment, il n'y avait pas le choix.
Pas d'autre solution.
Elle devait faire appel à ceux qui savent.
Les porteurs du pouvoir de l'imagination, cachés dans la ville, le pays ou l'univers. Elle devait les trouver, même s'ils étaient cachés.
Porteurs de Miraculous perdus.
Porteurs de pouvoirs inventés.
Porteurs de l'espoir disparu.
Avec un soupir, elle salua la lune et redescendit dans la rue par l'escalier de secours qui lui permettait d'atteindre son refuge. Pour l'instant, elle avait dix-neuf ans, ce qui allait lui permettre d'aller trouver Amir Slama, porteur caché du Miraculous du Guépard. Elle savait où il était, bien sûr. Chaque combat faisait résonner en elle toutes les pensées de chaque porteur, présent ou passé, et elle voyait leurs environnements.
Aussitôt, elle se dirigea vers l'appartement du jeune homme, d'un pas assuré, composa le code de sécurité et poussa la porte de l'immeuble, avant de grimper à l'étage.
La porte de l'appartement s'ouvrît sur un jeune homme surpris, manifestement agacé, dont le regard noir semblait crépiter d'agacement.
« Bonjour, excuse-moi de te déranger... J'aurais besoin de ton aide...
— On se connaît ?
— Mm... Non. Enfin, on ne s'est jamais vu. Mais j'ai besoin de toi.
— Qu'est-ce que tu veux ? Qui es-tu ?
— Je veux défaire Multi-Ailes. Je m'appelle Sacha Philogaï, mais je te demanderai d'utiliser mon surnom, Kalya. Je... Sais que tu es spécial. Que tu peux m'aider.
— Hors de question qu'Amir se mette en danger comme ça, rétorqua un kwami guépard en sortant de nulle part.
— Bonjour Azaad, répondit la rousse, et ne t'inquiètes pas. On ne va pas faire ça seuls, ça ira. Nous devons faire notre part, et même si ta mission est de protéger Amir, celle des porteurs est de défaire le mal. Nous ne pouvons pas rester là sans aider Ladybug et Chat Noir alors qu'ils sont seuls.
— Comment tu connais son nom ?
— Ça fait partie de mes pouvoirs... Je peux connaître les pensées des porteurs de pouvoirs, s'ils sont près de moi, ou lors des combats.
— Tu entends mes pensées ?!
— Je les ai bloquées depuis quelques jours. Mais avant je les entendais oui. J'ai beaucoup appris en médecine...
— Et... Tu as d'autres pouvoirs ?
— Je peux changer d'âge, et deviner globalement le degré de confiance que je peux accorder à quelqu'un. Quoique, parfois, ça foire. C'est pour ça aussi que je suis venue te trouver. Je sais que tu en es digne.
— Je ne peux pas t'aider. Je... J'en suis incapable... Et...
— Tu dois bosser ta PACES ? T'inquiètes, si tu m'accompagnes, ce ne sera pas trop long. Nous serons en sécurité. Il y a une autre porteuse qui a le pouvoir de guérison, à qui je compte faire appel aussi. Et je sais comment la convaincre à coup sûr. Ce qui nous prendra le plus de temps, ce sera de réunir tous ceux dont nous avons besoin. Il y a toi, Chat Blanc, Clémence, Drusilla, Nathan, Naomi, Alizea, Miel, Alex, Hirondelle, Edaline, Mog, Cassandra, Asclépia et Jeanne. Avec tout le monde, nous pourrons le défaire assez rapidement.
— Tu es sûre ?
— Certaine. Puis, ton pouvoir est lié à la vitesse. Si tu veux aller vite, tu iras vite.
— Tu te moques de moi ?
— Je te taquine, répondit-elle avec un sourire innocent, alors, tu es partant ?
— Mm... Oui !
— Génial ! Merci beaucoup ! Viens, on va les chercher, s'exclama-t-elle en s'élançant dans l'escalier.
— Eh ! »
Un éclat de rire répondit à son exclamation outrée par la manière dont la jeune fille le taquinait. Il ferma à clé la porte de l'appartement, et fila à sa poursuite. Elle était déjà à la porte de l'immeuble quand il la rattrapa, un sourire brillant dans ses yeux d'argent. Le regard noir que l'étudiant lui lança ne fit qu'accentuer son sourire taquin. Il leva les yeux au ciel et lança qu'elle avait intérêt à arrêter ses jeux, ou il s'énerverait.
Elle haussa les épaules, répondit que ça ne lui faisait pas peur, et partit en courant vers la Seine.
Il la suivit avec un soupir, espérant qu'elle ne courrait pas tout le trajet. D'accord, son Miraculous lui permettait de se déplacer extrêmement vite, mais uniquement transformé ! Elle devait bien le savoir !
Évidemment, elle courut. Il la perdit rapidement de vue, et dut se guider à l'oreille, entendant son rire résonner entre les immeubles.
« Azaad, transforme-moi, soupira-t-il, Haraka ! »
L'instant suivant, une flèche tigré s'élançait dans les rues, et, en à peine dix secondes, il avait rattrapé Kalya, déjà sept cent mètres devant.
« Tu sais que tu m'as fait utiliser mon pouvoir pour rien ? Je ne sais pas où nous allons, et j'ai failli te perdre !
— Roh, ça va ! C'est rien ! Puis t'es un sportif, non ?
— Certes... Détransformation. Tiens, Azaad, lança le jeune homme en lui tendant un saucisson, simplement je... C'est encore loin ?
— T'as pas aimé. Bon, viens, c'est juste là. »
Kalya pointait la porte d'un immeuble haussmannien à quelques mètres, dont le pied était occupé par une boutique de fleurs. Trois minutes plus tard, ils se tenaient tous les deux sur le palier du troisième, devant la porte. Kalya inspira profondément, puis sonna.
« Bonjour, qui est là, demanda une voix de l'intérieur.
— Je m'appelle Kalya. Je voudrais parler à Mademoiselle Sacha Hute, ou Chat Blanc.
— Que... Quoi ? Entre, s'exclama la jeune fille derrière la porte, l'ouvrant grand et faisant signe aux deux autres d'entrer.
» Je suppose que c'est toi qui a sonné, déclara-t-elle en pointant Kalya, mais c'est qui, lui ?
— Je m'appelle Amir Slama. Je suis étudiant en médecine. Et Kalya m'a amené ici car, d'après elle, nous devons nous réunir, avec d'autres encore, pour défaire le Papillon.
— Ladybug et Chat Noir n'y arriveront pas seuls, mais si nous nous réunissons tous, nous pourrons y arriver.
— Et comment ? On a aucun accès à lui !
— On le fera sortir. Mais on a pas trois siècles. Il prépare son attaque. Es-tu d'accord pour nous aider, Sacha ?
— Bien sûr ! »
Kalya sourît. Autant elle avait eu quelques doutes concernant Amir, autant elle savait d'avance que Sacha accepterait. Elle avait récupéré les deux Parisiens, et maintenant, ça allait se corser. Elle allait devoir recourir aux portails, même pour aller chercher Clémence, parce qu'elle doutait que les deux porteurs aient la patience de prendre le train pour Quimper. Même si la Gare Montparnasse n'était pas si loin.
Fermant les yeux, elle tendit les mains en avant et ouvrît une portail magique, ses cheveux roux s'envolant autour de son visage.
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Une heure et beaucoup de portails plus tard, Paris XVème, univers réel.
Kalya soupira, regardant la troupe qui se tenait autour d'elle, sur la terrasse de l'appartement où habitait la dernière personne de l'équipe.
Le plus âgé d'entre eux, un adulte assez grand et fin aux cheveux noirs nommé Nathan, debout en arrière, prit la parole.
« Y en a encore pour longtemps ? C'est pas que je veux pas, mais...
— Tu es stressé, Nathan ?
— N'importe qui le serait, rétorqua une petite blonde aux yeux écarquillés, tu nous as quand même tous réunis alors que nous ne nous connaissons pas pour la plupart, en nous décrétant que nous avons tous des pouvoirs magiques et que nous devons t'aider à défaire Multi-Ailes !
— Je... Désolée les CEHJM, mais... Y a que moi qui ai remarqué qu'on est chez Jeanne, là, questionna une brune à lunettes, de taille moyenne.
— Arrête de t'excuser, s'exclamèrent la blonde, et deux autres personnes aux cheveux bruns, Miel, arrête de t'excuser.
— Est-ce que je peux savoir ce qu'on fait tous sur le toit de ma meilleure amie, questionna une assez petite brune aux cheveux coupés courts.
— Oui, si vous me laissez tous en placez une, et c'est pas facile ! Dooonc. Je vous ai expliqué que vous avez des pouvoirs. Que je devais vous réunir pour essayer de battre Multi-Ailes. Et que suivant mes calculs, il nous reste une personne à récupérer, oui c'est Jeanne, alias ta meilleure amie Asclépia. Edaline, je t'assure qu'il n'y aucune raison de t'inquiéter, Nathan tu peux te détendre, je sais qu'il y a beaucoup à gérer mais ça va aller. Maintenant, si ça ne vous dérange pas, je vais descendre la chercher et on pourra rentrer dans l'univers quantique pour faire ce que nous avons à faire. C'est-à-dire aider Ladybug et Chat Noir.
— Qu'est-ce que... Je dois être en train de rêver... Qu'est-ce qui se passe...? Qui vous êtes ? Qu'est-ce que vous faites là...? Atta... Attendez... As ? Qu'est-ce tu fiches ici ? Et Miel, Eda, Alex, Hirondelle ? C'est quoi cette blague ?!?!! »
Kalya poussa un soupir. C'était exactement la situation qu'elle aurait voulu éviter. Une brune aux longs cheveux décoiffés rapidement attachés en queue de cheval, portant une marinière et un jean, se tenait devant la foule qu'elle venait de découvrir sur sa terrasse. Foule dans laquelle se tenait cinq des six personnes qu'elle pouvait qualifier d'amis. Ça n'avait aucun sens. Il devait être minuit et demie, ça faisait trois bonnes semaines qu'elle n'avait invité personne, et quand bien même ! Une invitation n'aurait jamais expliqué la présence d'inconnus !
« Jeanne, calme-toi, je vais tout t'expliquer. Mais tu dois me faire confiance, d'accord ?
— Je... Bien sûr... Puis, j'ai l'impression de te connaître, est-ce que... Est-ce que tu t'appelles Kalya ? Enfin, Kalya, c'est un surnom. Ton prénom c'est Sacha... Et... Je crois que ton nom de famille c'est Philogaï, non ?
— Comment... Comment tu sais tout ça ? Tu ne lis pas les pensées !
— C'est vraiment toi... Exactement comme j'avais imaginé... C'est vraiment elle, pour de vrai, demanda-t-elle en se tournant vers une fille aux lunettes en écailles de tortue et à la queue-de-cheval brune semblable à la sienne.
— Euh... Elle ne l'a pas dit directement, mais j'imagine que oui... Je suppose... Que c'est ton OC, qui s'est littéralement échappée de l'univers de Miraculous...
— Merci Clémence. Je... Oui, c'est sûr en fait. Puisque dans ses données de création il y avait juste « parfaite », c'était presque obligatoire qu'elle ait des pouvoirs...
— Comment tu m'as reconnue ?
— Tu t'es assez bien décrite dans l'OS « Conséquences ». Et je l'ai relu y a pas longtemps. Pour les autres...
» Toi, déclara-t-elle en pointant une adulte d'environ vingt-six ans, châtain aux yeux bleus, qui tenait un stylet et une tablette, je suppose que tu es Mog. À cause de la tablette. Puis, aussi, je connais ton âge, c'est marqué dans ta bio Insta, et tu es la seule qui semble avoir cet âge.
» Et si je suis la logique, Kalya a réuni mes amiës et mes lecteurs, avec peut-être des OCs dans le lot... C'est partie pour jouer aux devinettes !
— Ça risque d'être long, non, lança une deuxième blonde, les yeux bleus pétillants de gentillesse.
— Tu me fais penser à la photo de profil d'une lectrice, répondit Jeanne très calmement, donc... Cassandra ?
— Whaouh. Elle est douée, applaudît Amir.
— Toi c'est Amir Slama, porteur du Miraculous du Guépard. L'OC de Tara. Debout là-bas, j'imagine que c'est Nathan, alias neobius... Vu que, ne nous mentons pas, les gars c'est une espèce rare sur Watty.
— Juste pour les deux, lança Kalya, mais je vais me charger du reste des présentations et rappeler les pouvoirs et après on va partir. Chaque minute perdue risque d'être utilisée par Multi-Ailes.
— Bon, d'accord. Vas-y, présente.
— Donc, Nathan maîtrise les ombres, Mog crée ce qu'elle dessine, Cassandra maîtrise la météo, Clémence devine ce que l'on cache, Miel contrôle les rêves, Alex les émotions, Hirondelle est télékinésiste, Edaline peut se transformer en n'importe quel animal, Asclépia peut envoûter et guérir en chantant. Amir a un Miraculous qui lui permet de se déplacer extrêmement vite, trop vite pour être vu. La fille châtain avec les cheveux longs qui discute avec Edaline c'est Alizea. Elle peut transmettre et recevoir les pensées et souvenirs par le contact. Celle qui se planque derrière le laurier, avec les cheveux bruns et les yeux verts derrière ses lunettes, c'est Naomi. Elle peut disparaître. La rousse surexcitée qui s'est assise sur la table, c'est Sacha Hute, porteuse du Miraculous du Chat Blanc. Elle peut guérir, mais cela lui coûte beaucoup d'énergie, et elle perçoit l'aura des gens. La dernière, c'est Lucia. Elle peut changer le monde. Littéralement. Déplacer les bâtiments, changer les personnes. Prendre la place du créateur, en fait.
— Et toi, Kalya ? C'est quoi tes pouvoirs ?
— Rien de bien utile dans un combat... J'entends les pensées des porteurs de pouvoirs, je change d'âge. Et je crée des portails, pour réunir tout le monde.
— Et moi, à quoi je sers ? J'ai pas de pouvoir !
— Si on exclue les porteurs, tout le monde m'a dit ça...
— Je peux choisir ?
— Je ne peux pas te laisser le pouvoir de l'imagination, c'est trop. Tu ne le supporterais probablement pas intellectuellement.
— Alors... La lumière. Je veux contrôler la lumière.
— Tu es sûre ? Je ne sais pas si c'est...
— En combat je sais pas. Mais au moins ça me permettra d'éviter les malaises. Tu ne peux pas imaginer à quel point c'est insupportable de se sentir mal juste parce qu'on fixe une lampe clignotante. Et d'avoir les nerfs en boule dès qu'un lampadaire est en fin de vie.
— J'ai deux pouvoirs, lança Sacha, toi tu en as trois, Lucia est extrêmement puissante, en fait avec un peu d'efforts tous nos pouvoirs peuvent être puissamment dangereux. Sauf le sien, à moins de me dire que le Papillon est épileptique. Si c'est possible, elle peut en avoir un deuxième, non ?
— Je... Oui, je suppose que c'est possible...
— Contrôler les insectes. Et je vous promets que c'est utile !
— J'en doute pas, commenta Nathan d'une voix grave en chassant une guêpe.
— Bon, on y va ?
— Oui ! »
Avec un soupir, Kalya referma les yeux, tendit la main en avant et traça un cercle dans l'air, faisant apparaître un tourbillon blanc irisé qui donnait sur un autre toit, dans un autre univers, comme une fenêtre montrant l'horizon.
Ils s'y faufilèrent tous, et elle referma le portail. En face d'eux, le lever de soleil enflammait déjà le ciel. Le temps passait différemment dans les différents univers, et la jeune femme le savait. Depuis qu'elle avait récupéré Sacha, il s'était écoulé huit heures, et le matin se levait sur sa ville.
Dans le lointain, elle entendait résonner une alarme qu'elle connaissait trop bien, pour l'avoir entendue presque chaque jour ces derniers mois. Elle vît, du coin de l'œil, Sacha et Amir se transformer, apparaître une minuscule tornade dans les mains de Cassandra. Devant eux, une flèche rouge et noire passa, Ladybug qui filait sur le lieu du combat, bientôt rejointe par Chat Noir.
Un juron parvînt à l'équipe hétéroclite, les héros allaient manifestement avoir du mal.
Jeanne commença à marcher vers les Champs-Élysées, courant à demi sur les toits pour prendre de l'élan. Elle était attirée par le lieu du combat comme par un aimant.
« Ne la laissez pas partir. C'est suicidaire, commenta Kalya très calmement. »
Aussitôt un mur se dressa devant la brune, elle se retrouva tirée en arrière par une force étrange et une bourrasque la poussa vers les autres.
« Désolée, s'exclamèrent en cœur Hirondelle, Lucia et Cassandra, on avait pas prévu d'y aller aussi fort...
— Pas grave. On y va ?
— Non. Ça fait des jours, voire des semaines que le Papillon planifie ses attaques, si tu y vas comme ça tu vas te faire massacrer. Nous avons besoin d'un plan.
— Mais euh...
— Je crois que Kalya a raison, commenta Asclépia, il vaut mieux être préparés. Surtout que, contrairement à vous tous, je connais assez peu cet univers, moi.
— Oui, je sais, soupira Jeanne, et surtout, on va devoir négocier avec le canon. Donc on est plus proches de « Problème » que de « Théories », et...
— Youpi..., soupira Clémence, ça va être une vraie partie de plaisir de combattre contre Gabriel en mode psychopathe.
— Si on veut préparer quoi que ce soit comme plan, il faudrait que l'on sache à quoi s'attendre, nota Amir.
— Je peux y aller, déclara Naomi, ouvrant la bouche pour la première fois, en me rendant invisible je pourrai me rendre compte de la situation. Et vous en informer.
— Bonne idée, approuva Kalya, mais je pense que quelqu'un devrait t'accompagner, au cas où... Cassandra, ça ne te dérange pas ? Tu pourras convoquer des nuages pour te dissimuler...
— Aucun problème ! »
Les deux éclaireuses saluèrent le reste de la troupe et partir accomplir leur mission, disparaissant dans les brumes de l'aube.
Jeanne, elle, soupira. Si elle s'était écoutée, elle serait partie toute seule pour aider les héros. Ou elle serait carrément allée au manoir pour retirer les Miraculous à Gabriel. Et éventuellement faire du Papyura au passage mais ça... Si on avait affaire au Multi-Ailes de « Problème »...
« Jeanne, à quoi tu penses, s'étonna Hirondelle.
— À faire du Papyura, bien sûr.
— Y a-t-il un seul moment où tu lâches ton ship, s'exclame Miel, ou y penses-tu vraiment tout le temps ?
— Tout le temps, même en écrivant sur GDCP ou la Passe-Miroir.
— Elle a réussi à en mettre dans « Problème », déclare Lucia, donc franchement...
— Euh, excusez-moi mais... C'est quoi ce texte, marmonna Miel, parce que c'est la deuxième fois que vous en parlez et...
— Mon deuxième plus grand moment de sadisme. Juste Gabriel qui pète les plombs à cause des Miraculous et qui bat Nathalie. J'en avais parlé sur le groupe.
— Que... Et si je peux me permettre, c'est quoi le Papyura, demanda Amir.
— Le Papyura, c'est le ship entre Gabriel Agreste, alias Papillon, et Nathalie, alias Mayura. Et, comme l'a dit Miel, je suis complètement obsédée avec ça.
— Attends... Quoi ?!!! Qu'est-ce que t'as dit, s'étrangla Sacha.
— Euh...
— Les identités, souffla Edaline, ils n'étaient pas au courant.
— Ah. Désolée ?
— Non, c'est pas grave, lança Amir, c'est même mieux de savoir contre qui on se bat...
— Y en a un qui va avoir du mal à digérer, murmura Kalya.
— Ça tombe bien, je comptais pas faire de reveal aujourd'hui.
— Et comment on fait pour le battre sans reveal, contesta Hirondelle.
— Reddition pacifique, répondit Jeanne avec un haussement d'épaules, et ça c'est facile. Rechute de Nathalie, break-down de Gabriel, désespoir un moment, il se rend et réalise qu'en fait il a surtout besoin d'elle.
— Ça, c'est ton scénario rêvé, commenta As, celui que tu préfères. Mais j'ai cru comprendre que c'était pas réaliste.
— Bah le break-down je gère, répondit Alex, c'est pas compliqué...
—Mais non, mais non, on fait pas de break-down, c'est pas la peine d'être sadique, s'exclama Miel, juste on l'endort, on lui fait un rêve avec Émilie qui lui explique la vie et tout va bien, pas la peine de le mettre en dépression !
— Mais c'est plus drôle avec un bon coup de torture, rétorqua Edaline.
— Euh... Pour cette fois, je suis plus d'accord avec Miel, arbitra Hirondelle, surtout à considérer qu'il faudrait arriver au manoir...
— On verra plus tard, suggéra Kalya, les filles sont de retour.
» Alors, verdict ?
— On est parti pour un jour des Héros 2.0, soupira Cassandra.
— En pire, ajouta Lucia, vu qu'il les a akumatisés avec les Miraculous.
— Faut neutraliser l'abeille avant d'être neutralisés nous-mêmes, nota Clémence, sinon on est mal.
— Moui, fît Edaline, j'imagine qu'il l'a confié à Chloé ?
— Oui. Et il vaut mieux la ramener avant qu'elle ne détruise Zoé, qui est partie dans un grand moment d'héroïsme fraternel suicidaire, répondit Cassandra.
— Je reconnais ne pas être très fan de Zoé et avoir presque envie de la laisser seule, marmonna la jeune fille.
— Au-delà du fait que je l'apprécie relativement, j'irais l'aider juste pour les queer vibes qu'elle envoie, répondit Jeanne.
— Juste, c'est pas gentil de la laisser toute seule, s'exclama Miel.
— Oui, je suis d'accord, approuva Clémence, il peut m'arriver d'être un peu dure avec les personnages, mais... Globalement, je ne suis pas à fond pour la laisser galérer.
— Y a que moi qui ai remarqué qu'on risque d'avoir un énorme problème en-dehors des Miraculous, questionna Mog.
— Dis..., lança Kalya d'un ton hésitant.
— Y a tous les akumatisés, les filles ?
— Bah... Pas Gigantitan, répondit Lucia en guise d'espoir.
— Les Sapotis ?
— Malheureusement, j'en ai aperçus quelques-uns...
— Youpi... Et on a rien pour les contrer, soupira la dessinatrice.
— Mon pouvoir peut nous débarrasser de ceux pour lesquels on ne peut pas provoquer de duels, commenta Jeanne.
» Le deuxième je veux dire. Ladybug a prouvé dès son deuxième jour que purifier une centaine d'akumas d'un coup n'est pas un problème !
— Pas faux, approuva Nathan, mais on a besoin d'un plan. Globalement, il faudrait qu'on contre chacun les akumatisés avec des pouvoirs spéciaux. Pour ceux qui sont impossibles à défier, c'est Jeanne qui devra agir.
» Pour les porteurs, je pense qu'il peut être utile de les neutraliser en premier. Mylène et les Sapotis doivent être gérés uniformément, et Chloé pareil.
— Vous connaissez toutes les identités, s'étonnèrent Sacha et Amir.
— Ils en connaissent plus que moi, en tout cas, souffla Kalya, je n'écoute pas toutes les pensées...
— Oui, nous savons tout, répondit Mog calmement.
» Je me charge de Marc et Nathaniel. Mon pouvoir correspond à celui de la Chèvre et je devrais pouvoir contenir la Sublimation. Jeanne désakumatise les Sapotis et Mylène. Edaline, tu te charges d'Animan. Asclépia, tu compenses Rossignoble. Évite seulement de te faire toucher par son pouvoir sinon tu seras obligée de faire des rimes pourries. Alex, je pense que tu pourrais surveiller le Dislocœur, histoire qu'on ne se retrouve pas dans une boucle. Pour le reste, euh...
— Clémence et moi devons vérifier si les objets à akumas sont là, déclara Amir, pour que ça ne dure pas aussi longtemps que Pirkell...
— Je crois qu'elle a été akumatisée entre temps, soupira Kalya, on va y aller et se débrouiller sur place. Les monuments de Paris risquent de ne vraiment pas apprécier cette attaque. Au-delà de la moyenne, je veux dire.
— Tant qu'il touche pas à la Cathédrale, souffla Jeanne.
— Je pense qu'on peut rêver, répondit Miel, espérons juste que personne n'y mette le feu, ça brûle longtemps... »
Tous ceux issus du monde réel hochèrent la tête, tandis que les quatre de l'univers quantique fronçaient les sourcils avec perplexité.
Puis ils partirent tous, hésitants sur l'attitude à avoir. Ce serait dur, il n'y avait aucun doute dessus.
Soudain, un bruit d'effondrement et de verre brisé les poussa à presser le pas. Les Pyramides du Carousel du Louvre avaient violemment explosé et l'arche des Tuileries avaient elle aussi été détruite.
Rien de bien inhabituel pour Kalya, Amir et Sacha. Clémence eut l'air un peu surprise, ceux de l'univers réel semblaient quelque peu déstabilisés. Jeanne, elle, paraissait parfaitement horrifiée.
« J'vais pas tenir mes nerfs, souffla-t-elle, et surtout, surtout, on les garde Rive Droite, près de la Seine. S'ils détruisent un bâtiment que je connais, je vais être hors service. Je tiens trop à ma ville.
— C'est un peu extrême là quand même, nota As.
— Je sais... »
*************
Quelques minutes plus tard, sur le toit de l'aile centrale du Louvre, face au champ de bataille.
En voyant l'état de la situation, Kalya ne put s'empêcher de lâcher un juron. Devant eux s'étalaient une véritable armée d'akumatisés. Tous recouverts de rouge écarlate. Ça, c'était une autre histoire...
Elle reconnut rapidement les plus courants, les plus connus. Elle en repéra aussi quelques-uns qui n'avaient pas eu d'épisodes. Mais ce qui l'inquiéta, ce fût de voir des nouveaux.
« Au moins y a pas Chat Blanc, commenta Nathan en guise d'encouragement.
— C'est ça oui, vachement positif. Heureusement pour nous, rétorqua Clémence.
— Et pour ma ville.
— J'ai une idée, lança Asclépia, mais aussi bien, c'est merdique, je connais pas grand-chose à votre univers.
— Primo, non, j'ai pas souvenir d'une de tes idées qui soient nulles, faut juste que je termine le crossover. Donc on travaille la confiance en soi. Secundo, dis toujours, c'est mieux que ma seule horreur face à la situation, rétorqua Jeanne.
— Bah... Clémence pourrait essayer de comprendre la cause de leur akumatisations si y a autre chose que la terreur de voir l'ampleur de cette attaque. Je pense qu'Alizea pourrait l'aider, j'ai l'impression qu'ils se focalisent là-dessus en général. Après, elles transmettent les infos à Alex, qui peut faire disparaître cette émotion. Je peux même aider, avec mon pouvoir, en les enchantant. Ça devrait les rendre plus simples à défaire...
— En fait, tu pourrais carrément les forcer à rejeter les akumas, non, demanda Amir.
— J'suis pas sûre. Je peux essayer, mais ce serait plus sûr si Jeanne surveillait pour les extirper.
— Ok. On fait comme tu as dit, approuva Kalya, de sa position d'autorité. »
Un instant plus tard, tout le monde était au sol, portés par une brise de Cassandra. Pendant que les deux éclaireuses partaient accomplir la mission confiée par As, les autres s'élançaient dans des duels pour réduire la tâche.
Alors, pour les encourager, pour convoquer leur énergie, l'étudiante en deuxième année de médecine commença à chanter « Penser l'impossible ».
Encore, nos idées que l'on tord...
Son regard suivait avec attention les mouvements des autres, notamment Cassandra, qui semblait s'être attaquée à une adversaire dangereuse. Dans le ciel au-dessus de l'esplanade, empêchant le jour levant d'arriver, des tempêtes et des éclairs s'échangeaient entre Climatika et son ennemie. Les nuages grondaient autour d'elles avec colère.
Toujours, jour de défaite, leurs valeurs qui ont court...
Soudain, un rayon électrique frappa l'épaule de la blonde, qui grimaça sous le choc. Elle savait qu'elle ne pourrait plus combattre efficacement sans soin, alors elle utilisa un simple coup de vent pour attirer à elle l'ombrelle de l'akumatisée et la briser en deux avant de redescendre au sol, près d'Asclépia, qu'elle encouragea à chanter plus fort pour transmettre l'énergie à l'équipe.
Penser l'impossible avant tout, brûler nos prisons dorées...
As fût surprise d'entendre Chat Noir chanter avec elle tandis que lui et Ladybug, revigorés par la présence d'une équipe entière à leurs côtés, s'engageaient finalement dans un combat qui ne paraissait plus autant suicidaire. Surtout avec Jeanne qui rappelait les akumas des héros aidée par Alex, apaisant les émotions négatives.
L'armée réduisait considérablement, maintenant. M. Pigeon, les Sapotis, Mylène et Ivan étaient à présent libérés et les deux porteurs se joignirent au combat.
La censure pour décor, nos esprits qu'ils escortent...
As se tourna vers Mog, en difficulté face aux porteurs du Coq et de la Chèvre. La dessinatrice créait extrêmement vite, traçant sur la tablette ce dont elle avait besoin pour parer la Genèse. Elle réussit finalement à immobiliser Coq Courage dans des filets serrés et incassables, et jeter son acolyte dans une cage solide. Mais une volée de couteau vînt lacérer ses membres tandis que Jeanne se précipitait à ses côtés pour chasser les akumas et l'aider à revenir à l'abri.
Seuls les fous nous ont fait avancer...
As grimaça en chantant le vers. Ce combat commençait effectivement à ressembler à une folie. Clémence et Alizea, au loin, investiguaient en effleurant les akumatisés qu'elles ne connaissaient pas, et Alizea couraient en faisant des allers-retours avec Alex, qui chassaient les émotions négatives et insufflait la volonté de rejeter Multi-Ailes, de redevenir maître de soi.
Sauf que les trois, à force de se mettre en danger dans leur mission, se faisaient blesser, érafler, gifler, griffer. Malgré les succès, il était de plus en plus difficile de résister aux coups.
Mais elle pourrait les guérir, les soigner avec sa voix, après... Il fallait finir la chanson pour que l'énergie ne les quitte pas.
Son regard se porta vers Nathan, entouré d'ombres, filant vers un gigantesque gorille semblant énervé. Le brun semblait déterminé à défaire cet adversaire et la chanteuse se doutait qu'il voulait surtout participer pour ne pas rester immobile dans le stress.
Penser l'impossible avant tout !
S'engagea alors un combat étrange qui semblait consister à stresser le gorille au maximum en l'enfermant dans une toile d'obscurité, le mettant en situation de détresse. À la grande surprise des assistants, cela fonctionna, le géant rejeta l'akuma inutile dans la lutte et redevînt garde du corps.
Avancer... Avancer ! Tout désirer...
Alex prît une profonde inspiration, puis courût, malgré les blessures, vers une porteuse en retrait, la chanson lui donnant des ailes. Face à Pigella, iel lui rappela pourquoi le pouvoir des Miraculous ne pouvait pas servir le mal. Qu'elle ne pouvait pas servir le mal. L'héroïne sourît, acquiesça puis murmura qu'elle gardait l'akuma pour la puissance qu'il offrait et ne pas trop inquiéter Multi-Ailes, mais combattrait avec eux.
Plus loin, Sacha avait constaté avec surprise que Zombizou, malgré l'akuma, restait digne de confiance. Et pourrait donc les aider à combattre elle aussi. Utiliser les akumas contre leur envoyeur... Pourquoi pas, après tout ?
Asclépia termina alors sa chanson, avec un soupir. Elle avait des patients à soigner, mais elle pouvait respirer quelques minutes elle le sentait.
Il restait un certain nombre d'akumatisés. Le Dislocœur flottant au-dessus d'eux, Rogercop dont la voiture lançait encore des projectiles, le Mime qui attaquait gratuitement, Animan dont Edaline n'avait pas encore pu s'occuper parce qu'il se cachait dans la foule, la Marionnettiste dont les jouets représentaient manifestement un danger, Pirkell qui écrasait des fausses maisons créés par Lucia pour protéger les civils, Rossignoble et Malédikteur qui se faisaient un plaisir d'utiliser les passants comme cobayes de leurs capacités, Glaciator qui tentait, mais sans succès, de les écraser sous des boules de glaces géantes, Psychomédien qui leur faisait des grimaces. Et, au loin, on apercevait des boulets de canons et des ondes de choc qui détruisaient la place de l'Étoile.
Et bien sûr, la quasi-totalité de la Miracle Team était encore sous l'effet des akumas, seuls Coq Courage et Caprikid, battus par Mog, Pigella, convaincue par Alex, ainsi que Minotaurox et Polymouse, dont Jeanne avait rappelé les akumas, avaient été changés de camp.
Soudain, Naomi, qui avait disparu depuis un bon moment, réapparut, le Miraculous du Serpent à la main.
« Pfiou, ça a pas été simple celle-là ! Heureusement qu'ils ne pouvaient pas me voir, sinon ça aurait été pire. Le problème avec les akumatisés, c'est qu'ils tapent même s'ils ne te voient pas. Et récupérer le pouvoir de Seconde Chance... Il l'activait à chaque fois que j'effleurais le bracelet ! Désolée de pas avoir aidé beaucoup, du coup...
— Non, t'inquiètes, s'exclama Kalya, c'est génial que t'ai pu le récupérer ! L'akuma est parti ?
— Oui, et je crois que Ladybug l'a purifié. D'ailleurs, ils ont géré aussi ! Vous étiez tous occupés sur vos combats, mais j'ai réussi à regarder un peu, ils ont défait Style Queen, Malédikteur et Papa-Garou avant même qu'ils ne commencent à agir vraiment !
— Contente de savoir que Ladybug et Chat Noir ont fait un truc quand même, soupira Sacha.
— Bah c'est normal, non ? C'est leur ville, et leur mission. C'est juste que c'était pas possible pour eux de le faire seul, répondit Asclépia.
» Enfin, bref, les blessés, venez là, je devrais pouvoir régler vos problèmes. Surtout toi, Cassandra, t'as dû te prendre une sacrée décharge...
— Le vent a amorti, mais oui, c'est violent...
— T'étais en l'air donc t'es pas morte... »
La jeune femme regarda un grand coup toutes les blessures que le Soleil à peine levé lui montrait. Elle soupira, puis fredonna quelques vers de « Try », de Colbie Caillat. Aussitôt, les plaies diminuèrent et cicatrisèrent, les bleus laissés par les combats disparurent, une agréable sensation de fraîcheur et d'apaisement vînt remplacer l'électricité dans l'épaule et le bras de Cassandra, qui poussa un soupir de soulagement.
As sourît. Son pouvoir était plus puissant que ce qu'elle pensait, et maintenant, toute l'équipe était prête à repartir combattre ceux qui restaient.
Pendant que leur équipe discutait, Ladybug et Chat Noir avait défait la Marionnettiste et Pirkell, qui avaient commencé à menacer la situation.
« On risque d'avoir un problème avec les guêpes de Miracle Queen, non, fît remarquer Edaline.
— Pour l'instant, je gère. Mais ne me demandez pas de désakumatiser qui que ce soit, sinon je ne pourrais pas les retenir.
— Tu connaissais le scénario quand tu as choisi ton pouvoir ?
— Non, Clémence. Sinon, ç'aurait été beaucoup plus facile, j'aurais pu agir en conséquence... On n'est pas dans un OS, je ne crois pas. C'est plus compliqué que ça.
— Un rêve, souffla Miel, tendant la main vers Ryuko et ouvrant son Miraculous du bout des doigts, on est dans une espèce de rêve...
— Le rêve de qui, demanda Sacha, non parce que me concernant, c'est plutôt un cauchemar...
— Ça revient au même, ça fonctionne pareil. Mais on est dans le rêve de Jeanne, ou plutôt, une substance de rêve projetée dans la réalité. C'est compliqué à expliquer. Mais comme je contrôle les rêves, je peux contrôler une partie de ce qu'il se passe, pas tout. Et je ne peux pas modifier la substance de l'univers de Miraculous, contrairement à Lucia.
— Et tu crois que si je souhaite très fort d'avoir affaire au Multi-Ailes de « Théorie », ça marchera ?
— Pas sûre, mais ça coûte rien d'essayer...
— Sauf du temps, répondit As, et eux, ils ont pas l'air très disposés à attendre.
— Au fait, les gens, merci pour l'aide, lança Chat Noir, c'était cool, mais... Votre amie a raison, ils commencent à être sévères.
— Bon, bah, c'est reparti, commenta Edaline avant de se transformer en panthère et de filer vers Animan.
— Eh bah j'espère pour vous qu'il la mangera pas... Chat serait bête...
— Chat Noir !!
— Mais non, il ne la mangera pas, répondit Lucia, le dino est interdit de toute façon.
» Pigella, tu pourrais rejeter ton akuma ? L'écarlate ne te va pas bien, et je gère le reste.
— D'accord, répondit la blonde, fermant les yeux et retrouvant ses vraies couleurs après un instant de lutte, je suis entièrement libre.
— Les gens, fît Naomi, j'peux poser une question ?
— Dis toujours, répondit Kalya.
— Pourquoi il est là, répondit-elle en pointant le Dislocœur, il ne devrait pas...?
— Tu as raison, souffla Mog, il devrait avoir son Miraculous...
— Si c'est un porteur, il devrait être comme les autres, oui, s'étonna Amir, c'est étrange...
— Pas tant que ça, répondit Jeanne, je n'ai pas vu Volpina et c'est elle qui avait provoqué le Jour des Héros donc...
— Elle est en Italie depuis quinze jours, confirma Ladybug, heureusement pour ma santé mentale. Tu penses que c'est le Dislocœur qui a tout provoqué ?
— Ce serait comme ça dans un de mes OS, et comme Miel a expliqué qu'on est plus ou moins dans un rêve, enfin une version de l'univers bâtie avec mes rêves... Ça doit être comme ça...
— Mais pourquoi il aurait été akumatisé ?! Si tôt, en plus ?!
— Insomnie...
— Tu sais quelque chose, Chaton ?!
— Non, je le connais pas, je suppose...
— J'sais pas vous, mais moi, j'y retourne. »
Sacha s'élança dans ce qu'il restait de la foule d'akumatisés, tourbillonnant entre les ennemis comme une tornade blanche, évitant et parant les coups avec agilité, brisant les objets à akumas avec la moindre articulation, lassée d'attendre.
Les autres étaient restés bouche bée. Chat Blanc leur apparaissait comme extrêmement impulsive, décidée et imprévisible, mais très enfantine dans sa manière de gérer les risques. Elle était partie comme ça, sans réel pouvoir d'attaque, affrontant une foule quasiment seule. Voire complètement seule si on excluait Edaline mise en difficulté dans son duel avec Animan.
« Elle est suicidaire, murmura Jeanne, ou elle a un pouvoir secret d'attaque ?
— Non, elle est juste très bonne en combat. Et, contrairement à la plupart d'entre vous, elle a confiance en elle, soupira Kalya.
— C'est sûr que la confiance et nous, marmotta Miel, c'est...
— Compliqué, confirma As. »
Devant eux, Sacha courait le long des murs, défiant la gravité de toute son énergie d'héroïne. Dans un bond extraordinaire, ils la virent sauter sur la voiture volante de Rogercop, se faufiler à l'intérieur par la fenêtre ouverte, se tortillant pour éviter les munitions qu'il lançait dans sa direction.
« J'suis pas sûre d'y arriver complètement toute seule, il sait se battre le policier ! Si les stars pouvaient se déplacer...
— Les stars ? Elle parle de nous, là, demanda Ladybug avec perplexité.
— Chat Noir et toi, oui, répondit Amir, je crois qu'elle a le fait de devoir rester cachée bloqué en travers de la gorge.
— Bon, bah on y va, s'exclama Chat Noir, elle a besoin d'aide. »
Il s'appuya sur son bâton, et atterrît sur une des ailes de la voiture, se faufilant à l'arrière. Dans le véhicule, Sacha avait réussi à immobiliser son adversaire, mais elle ne pouvait pas accéder aux menottes où était logé l'akuma, et que Chat Noir détruisit sur un regard autoritaire de l'héroïne. Au-dehors, Cassandra convoqua le vent pour que l'atterrissage du véhicule, revenu à la normale, ne soit pas un crash calamiteux.
Ladybug purifia l'akuma, et remercia les deux filles pour leur aide tandis que Roger prenait progressivement conscience de la situation, et de l'attaque d'ampleur qui avait lieu, commençant à s'inquiéter. Une flèche du Dislocœur arriva vers lui, comme attirée par l'inquiétude, mais Hirondelle l'arrêta, et conseilla au policier d'aller se mettre à l'abri avec sa voiture, à un endroit où il n'y avait pas d'akumatisés, conseil heureusement suivi sans discuter.
« Les gens ? Je voudrais pas être désagréable, mais... Est-ce que vous pourriez nous débarrasser de Chloé et Kim, s'il vous plaît ? Je commence à fatiguer de contrôler les guêpes et rien pouvoir faire d'autre. Je rajoute, si vous l'avez oublié, que Kim a littéralement le pouvoir de nous mettre dans une boucle d'akumatisations sans fin !
» Et aussi, est-ce qu'Eda s'en sort ?
— Bah si dans « s'en sortir » tu acceptes le fait qu'elle s'est transformée en très grosse araignée et a bloqué Animan dans une toile extrêmement solide, oui, répondit Alizea.
— C'est bon, répondit la voix d'Edaline à l'instant où la châtain finissait sa phrase, ayant repris forme humaine et écrasé le bracelet, à présent minuscule.
— Tu vas bien, demanda Miel en constatant que son amie portait de longues égratignures sur les bras et les jambes.
— Disons que je n'ai pas foncièrement apprécié le passage par l'étape des grands prédateurs... Je me serais volontiers passé de me battre contre une panthère et un lion. Mais ça va, comme je me suis transformé en scorpion juste après, je n'ai pas perdu beaucoup de sang.
— Viens, je te soigne, répondit Sacha, ça vaut quand même mieux qu'on ne te laisse pas blessée.
— Sacha, non, protesta Kalya, ne...
— C'est rien ce qu'elle a ! Les transformations suivantes ont énormément limité les dégâts ! Ça me coûterait une vie, grand max deux !
— Mais As peut le faire et ça ne coûte rien, ne te mets pas en danger, ça...
— Laisse tomber, Kalya, elle est une vraie tête brûlée, ça se sent. Et sacrément têtue, commenta Amir.
— Allez, j'y vais. Préservation !! »
Elle avait saisi la main d'Edaline, lui transmettant l'énergie et refermant les plaies. Mais, quand les blessures eurent disparu, la rousse fronça les sourcils, un peu étourdie de fatigue. Certes, la métamorphe n'avait pas saignée et ses changements successifs de forme avaient réduits les plaies, mais en réalité, tout son corps avait été lacéré par les griffes de son adversaire. Et les deux vies et demi que Sacha avait sacrifiées sans hésiter se ressentaient par un malaise et une énorme fatigue.
Kalya leva les yeux aux ciels, l'air de dire « je te l'avais bien dit », mais se tût, sachant que la porteuse n'apprécierait guère une remarque.
Ladybug haussa un sourcil, surprise de l'évolution des choses, mais elle savait qu'elle ne pouvait pas traîner plus longtemps à les écouter, elle avait sa part de travail à faire, et elle s'élança vers les héros akumatisés, suivie de Chat Noir et Pigella.
« Attendez, s'exclama Lucia, Ladybug, il faut que tu répares les Miraculous de la Chèvre et du Coq, les garçons pourraient aider.
— Mais je n'ai pas de...
— Pas besoin.
— Miraculous, Ladybug !
— Et voilà, commenta la châtain, aucun problème.
— Mais c'est trop cool ! Tu pourrais pas carrément nous débarrasser du Papillon ?!
— Je pense que non...
— Lucia a le pouvoir ultime de la fanfic, d'accord, mais y a quand même un canon à respecter, supprimer le Papillon purement et simplement c'est pas possible, répondit Jeanne, il faut un développement. On peut le changer mais le faire disparaître non. »
Elle avait à peine finit sa phrase qu'elle fronça les sourcils. Les guêpes de Miracle Queen, qu'elle retenait depuis un long moment, avaient soudainement disparu du champ de sa conscience.
Observant autour d'elle, elle remarqua que Chloé avait retiré son Miraculous, et discutait avec Alex et Edaline. Manifestement, leurs talents d'argumentation, doublés du pouvoir de contrôle des émotions, avaient suffit à lui faire comprendre qu'elle ne devait pas servir le Papillon, qu'il ne faisait que l'utiliser et que ce n'était pas avec son aide qu'elle trouverait l'attention dont elle avait si désespérément besoin.
La fille du maire murmura une question, et Edaline hocha la tête, lui donnant l'autorisation de remettre le Miraculous et de redevenir Queen Bee. L'héroïne rejoignit le reste de l'équipe et déclara que les akumatisés allaient devoir compter avec elle maintenant.
Tous sourirent à cette déclaration et lui demandèrent si elle pouvait récupérer le Miraculous du Chien, même si Sabrina n'était pas foncièrement dangereuse. Queen Bee hocha la tête, et s'approcha de Traquemoiselle akumatisée, qui semblait perdue dans ses pensées, mais réagit très vite à l'approche de l'héroïne, s'échappant
« Sabrina, s'il te plaît ? Tu sais, le Papillon ne veut pas nous aider. Il veut qu'on l'aide. Il se sert de nous. Et je crois que je t'ai assez utilisée pour que tu n'aies plus jamais à être manipulée comme ça. Désolée... »
Elle contourna son amie et décrocha le collier, le secoua pour faire partir l'akuma puis revint devant son amie et lui tendît le collier, l'encourageant à se joindre à l'équipe. Sabrina hocha la tête, la remercia, reprit son Miraculous et se retransforma avec détermination. Aussitôt, les deux héroïnes filèrent vers des akumatisés, s'unissant pour les défaire, brisant les objets à Miraculous avec adresse et célérité. À présent, elles ne jouaient plus, elles ne se mettaient plus en scène. Elles aidaient réellement, pour aider et servir, et Ladybug sentait ce changement. Sentait que derrière cette dernière akumatisation, derrière l'arrivée de cette étrange équipe, le destin avait choisi d'offrir une possibilité de rédemption à Chloé.
Jeanne rappela les akumas de Pégase, Ryuko, Carapace et Rena, décidant que ça suffisait de traîner, les akumatisés semblait se multiplier au fur et à mesure que le combat avançait. Et elle désakumatisa Zombizou après avoir constaté qu'en réalité ses zombies ne servaient pas à grand-chose d'autre qu'encombrer le champ de bataille.
Du coin de l'œil, elle aperçut Naomi, Alex et Cassandra qui semblait comploter, et elle comprît rapidement leur plan quand elle vît Naomi disparaître et Alex s'envoler, portée par une brise de Cassandra, et quelques instants plus tard, alors que l'empathe utilisait son pouvoir et distrayait le Dislocœur, sa broche explosa, frappée par l'invisible.
Mais manifestement, Multi-Ailes n'était pas décidé à laisser partir son meilleur atout dans cette bataille et un akuma écarlate revint immédiatement se loger dans les baskets du jeune homme, avant même qu'il n'ait touché terre.
« Ah bah ça va être facile tiens, s'exclama Jeanne, Hirondelle tu peux veiller à ce qu'il ne touche personne ? Parce que presque tout le monde a été libéré, ce serait bête qu'on se retrouve à nouveau dans une boucle...
— T'inquiètes, je gère ! Mog, ça va ? Besoin d'aide ?
— Bah pour l'instant j'arrive à parer... Mais Animaestro est compliqué, même avec Caprikid et Coq Courage. En fait, on aurait besoin de Ladybug ou de Chat Blanc, mais elles sont occupées avec Glaciator...
— Attendez, j'vais vous aider, s'exclama Jeanne, rappelant aussitôt les deux akumas qui posaient problème, voilà, c'est bon.
— Si Hirondelle veille sur le Dislocœur, je propose que l'on élimine les autres, déclara Ladybug, ce sera plus facile quand il n'y aura plus que lui...
— Euh, ma Lady ?
— Oui Chaton ?
— Y a le Pharaon. Et... On avait pas mal galéré...
— Oui, bah je vais lui passer une raclé, s'exclama Rena Rouge, parce que je compte pas me laisser marcher dessus comme la dernière fois !
— Je t'aide, décréta Edaline, mes métamorphoses pourraient le déconcentrer.
— Rena ? J'ai juste une question...
— Après Ladybug. Là, on peut pas discuter.
— Je m'occupe du Mime, déclara Mog, Caprikid, Coq Courage, vous m'aidez ?
— Avec plaisir, répondirent les garçons, se dirigeant avec leur acolyte du jour vers leur cible.
— Ladybug, demanda soudain Vipérion, est-ce que tu saurais où est Juleka ? Je ne peux pas croire qu'elle ait échappé à l'attaque, alors qu'elle se fait akumatiser à chaque fois qu'il a une occasion...
— J'aurais tendance à dire qu'elle est là-bas, déclara Nathan en pointant la place de l'Étoile, au loin, où les chocs continuaient de retentir, probablement en train d'essayer de faire comprendre à Capitaine Hardrock et Guitar Villain que coopérer serait plus efficace que faire un concours de qui va le plus détruire les avenues de Paris.
— Qui y va, soupira Ladybug.
— C'est ma famille. Je dois les ramener.
— Sûr ?
— Oui.
— Tu ne le feras pas seul, déclara Chat Noir, je viens t'aider.
— Ils vont s'en sortir vous croyez, demanda Ladybug avec inquiétude en les voyant partir.
— Ils ont la Seconde Chance à usage infini. S'ils ont vraiment du mal, ils pourront revenir nous chercher. Aussi, j'en ai limité la portée au seul combat du porteur, tout à l'heure, pour ne pas que nos efforts soient annulés.
— Bonne idée, approuva Alex, je pense que je vais me charger de Psychomédien avant qu'il ne nous transforme tous en bébés pleurnichards, ça pourrait être mieux.
— Fais attention à pas croiser son regard, recommanda l'héroïne principale.
— Bien sûr !
— Mieux, déclara Lucia, j'ai réussi à transformer tes lunettes en verres miroirs. Son pouvoir rebondira.
— Merci !
— Bon, on a quoi ensuite ?
— As, je pense qu'il faut que tu t'occupes de Rossignoble. Faut casser son micro. Et après Jackady, c'est un hypnotiseur, évite d'être touchée par ses cartes.
— Vu captain.
— Bon... Ça commence à faire beaucoup de dégâts tout ça... Miraculous, Ladybug ! »
Jeanne sourît en voyant les quelques civils qui avaient eu l'idée stupide de rester autour du champ de bataille et avaient été mis sous l'influence de différents pouvoirs revenir à eux-mêmes et partir de mettre à l'abri.
Elle regarda les quelques akumatisés qu'elle ne connaissait pas, soupira, claqua des doigts et une vingtaine d'akumas jaillit des différents objets enchantés, Ladybug les purifiant immédiatement.
« Mais comment t'as fait ça, s'exclama Minotaurox, c'est dingue !
— J'ai fait pareil avec Polymouse et toi. Et les Sapotis. Bon, sans le claquement de doigt, je l'ai fait pour être sûre de tous les avoirs. Mon pouvoirs est de contrôler les insectes.
— Mais j'ai plus rien à faire moi, maintenant, s'exclama Chat Blanc, dégoûtée.
— Va te reposer et nourrir ton kwami. Je ne suis pas sûre qu'ils reviendront tous de leurs duels indemnes. Lucia, est-ce qu'il y aurait un moyen de limiter les dégâts sur l'avenue de la Grande Armée et le bout des Champs-Elysées ?
— Je les ai élargis et ai recouvert les monuments de champs de force. Ça dévie les projectiles, mais je peux pas faire grand-chose de plus. Et surtout, il faut que j'aille m'occuper de lui, déclara-t-elle en pointant un akumatisé qui semblait déguisé en boules disco, il n'y a que mon pouvoir qui puisse le contrer puisqu'on n'a pas le Roi Singe.
— Oh, shit. J'avais pas vu qu'il y avait Trouble-Fête. Tu veux que je le rappelle ?
— Non. Priorise Dislocœur, il va finir par rendre Hirondelle complètement dingue. Elle en a dix flèches déviées, s'il continue à en tirer deux à chaque coup ça va très vite être compliqué...
— Le truc c'est que même en le désakumatisant... Naomi, Alex et Cassandra avaient réussi tout à l'heure mais il s'est fait reprendre aussi sec ! Regarde le nuage d'akumas qui lui tournent autour, je peux toujours les paralyser mais ça prend beaucoup d'énergie. Faut comprendre ce qu'il s'est passé. Et agir en fonction.
— Alors c'est à moi d'y aller, soupira Alizea, c'est parti... Cassandra, tu peux me porter à sa hauteur ?
— Il s'est disputé avec Alix. Je ne sais pas ce qui s'est passé, mais hier elle nous a appelées en désarroi total, déclara Pigella, ça a pris un temps fou de la calmer. Ils ont beau faire semblant de se détester, ils sont très complices et se comprennent très bien. Donc... Faudrait aller la chercher...
— Dispute ? Quel genre, s'étonna Nathan.
— Je ne sais pas, elle arrêtait pas de répéter « je suis nulle, je suis nulle, j'ai encore tout cassé, je l'ai cassé, je contrôle pas, je suis un monstre, je devrais, j'y arrive pas, y a quelque chose qui va pas chez moi, j'suis pas normale et je blesse tout le monde », répondit Polymouse.
— Internalized aphobia, souffla Jeanne à mi-voix, je pense. Bon, on peut pas gérer sans elle...
— Jeanne, est-ce que tu peux arrêter de parler en Anglais, demanda Clémence.
— Je connais pas les termes en français parce que je les ai appris sur Insta et qu'Insta est quasi-exclusivement en Anglais, en tout cas les comptes auxquels je suis abonnée. Rose, Mylène, je pense que vous devriez aller la chercher... Je n'ai pas d'autre solution.
— Pas la peine, commenta Queen Bee, elle est là.
— Kim, appela Alix, redescend ! S'il te plaît... Écoute, je suis désolée... Je ne voulais pas te casser, je te le promets ! Je suis désolée, je suis pas normale et... Je suis désolée, Kim, j'y arrive pas. T'es la personne la plus incroyable que j'ai rencontrée, t'es vraiment extraordinaire, drôle, ambitieux, attentionné, amical, sportif, déterminé. Taquin, aussi. Et tu mérites quelqu'un qui soit capable d'aimer pour de vrai, quelqu'un dont le cœur sache battre... Tu... Tu te rappelles, quand tu me taquinais avec ta relation avec Ondine ? Je t'avais dit que ça ne m'en touchais pas comme tu aurais voulu... Je t'aime, d'une certaine manière, pas juste comme un ami, c'est différent, mais... Ce n'est pas, ça ne sera jamais romantique...
— Alix, murmura-t-il en se posant à terre, lâchant son arc, je suis désolé... Tu me le dis et le redis, et j'oublie toujours. Je suis un sacré égoïste, je n'aurais pas dû réagir comme ça, je lui ai donné l'occasion qu'il attendait.
— T'inquiètes, tête de linotte, j't'en veux pas et je pense que les héros non plus, au fond. »
Kim sourît, et l'akuma s'envola au loin, rattrapé juste à temps par une Ladybug bouche bée.
« Alix ? Tu sais que tu n'es pas un monstre, n'est-ce pas ? Et que tu n'es pas seule ?
— Je sais... Mais c'est compliqué de s'en rappeler quand je blesse tellement les autres, quand je blesse mon meilleur ami comme ça, quand je vois toutes mes potes soit être en couple soit être amoureuse... C'est difficile de se dire que je ne suis pas une erreur.
— Je sais. Mais je sais aussi que tu es une battante et que tu connais tes couleurs, alors vis-le. Mets-toi au clair avec toi-même et avec les autres et ça ira mieux.
— Merci ! Mais t'es qui, en fait ?
— Je m'appelle Jeanne, je viens d'un autre univers, et je suis venue à la demande de Kalya qui savait que la journée serait très compliquée pour Ladybug et Chat Noir. Elle est venue me chercher, avec d'autres, pour aider. Et je suis ace. D'où ma compréhension de ton discours.
— Merci... D'avoir évité de faire fuiter, autant que tu peux...
— C'est ton rôle de le partager. »
La rousse sourît, hocha la tête, puis tendit la main à Kim et ils se dirigèrent ensemble vers le métro pour rentrer chez eux.
À peine avaient-ils disparu dans les sous-sols parisiens que Vipérion et Chat Noir, accompagnés de Juleka tenant son Miraculous brisé dans ses mais, apparurent au bout du Carousel, sous l'arche des Tuileries. En les voyant, Ladybug lança les coccinelles magiques pour réparer le Miraculous du Tigre avant de féliciter les garçons d'un large sourire.
Un peu plus loin, Rena Rouge et Edaline immobilisaient finalement le Pharaon et brisaient son collier, échangeant un « bien joué » victorieux.
Alex, qui avait combattu tout près de l'aile centrale du Louvre, revint vers les autres aussi, ayant finalement réussi à troubler son adversaire dans un mic-mac d'émotions tel qu'il avait dû arrêter de combattre et avait été facile à défaire.
Caprikid, Coq Courage et Mog revinrent à leur tour de la Place Royale, ayant vaincu le Mime ensemble.
Lucia semblait s'en sortir plutôt bien avec Trouble-Fête, mais Miel décida de l'aider en réduisant sa capacité de mouvement, puisqu'elle en avait la possibilité. La brune la remercia dans une exclamation et réussit enfin à s'approcher pour briser les lunettes de son adversaire.
Seule restait en combat Asclépia, qui avait réuni les deux adversaires qu'elle devait combattre et avait poussé, par ses chants, Rossignoble à se toucher elle-même ainsi que Jackady. À présent, elle attendait patiemment qu'ils s'épuisent de rimer et dancer, esquivant les cartes et les sorts agilement.
Au bout de ce qui sembla durer une éternité, les deux akumatisés finirent par s'immobiliser et elle pût récupérer aisément le micro et le chapeau qui renfermaient les akumas.
Ladybug, bouche bée devant l'efficacité des autres, perchée sur le toit de l'aile centrale, avait l'impression d'être réduite au rôle de purificatrice de papillons ensorcelés, mais à vrai dire, ça ne la dérangeait pas tant que ça. Au moins, elle savait qu'une équipe entière était là pour l'épauler, les Miraculous étaient de retour grâce à ces inconnus, sauf deux, et la situation n'avait plus rien de dramatique. Enfin, jusqu'à ce qu'Anansi apparaisse sur l'arche des Tuileries, faisant reculer de plusieurs mètres Chat Blanc, de retour de sa mission « nourrir le kwami », Hirondelle et Jeanne, qui se mit à secouer la tête en marmonnant. Les araignées, ce n'était manifestement pas leur truc.
« Bon bah... Je vous laisse gérer ça, hein, déclara la manipulatrice d'insectes, je suis désolée mais elle est flippante ! Même si c'est pas une vraie araignée... Brrr...
— Je gère, déclara Rena, c'est mon rôle là.
» Eh, Nora, s'exclama-t-elle en avançant, tout va bien. Calme-toi, là c'est toi qui crées du danger. Les petites sont en sécurité à l'intérieur, et je suis revenue à moi. J'ai un Miraculous, Nora, je peux me protéger. Et il y a une équipe entière de héros pour nous aider. En fait, tu es la dernière akumatisée, alors reprends-toi ! Le Papillon ne peut pas t'aider à nous protéger, tu nous fais juste peur ! Tu peux te reprendre, tu peux le chasser. Tu peux l'affaiblir, c'est lui le danger, et il ne prend pas très bien le rejet d'akuma. Nora, on a besoin de toi, pas d'Anansi ! S'il te plaît, grande sœur...
— Tu es complètement irresponsable, Alya, je ne peux pas te faire confiance, rétorqua Anansi en sautant à terre et entraînant l'héroïne vers la toile qu'elle avait tissée, sortir en pleine attaque, comme si Multi-Ailes ne t'avait pas déjà montré sa dangerosité ! Idiote. Il n'y a qu'avec moi que...
— Lâche-moi. »
Rena Rouge se débattît, frappa le casque de sa flûte, convoqua discrètement le mirage pour faire croire à sa sœur que des akumatisés arrivaient de l'autre côté, aussitôt Anansi la lâcha et fila en direction de la cible imaginaire. Chat Noir en profita pour grimper sur l'aile la plus proche de l'endroit où elle se dirigeait, et lui sauta sur les épaules pour cataclysmer son casque dès qu'elle fût à porter.
Ladybug lança un énième « Miraculous, Ladybug ! » pour faire disparaître le mirage. Le combat semblait enfin terminé, sous le soleil désormais complètement levé. Comme un cauchemar dissipé par le jour.
Tous les héros se réunirent entre la grande pyramide et l'aile centrale, les dix-huit porteurs de Miraculous, Kalya et tous les magiciens d'ailleurs, qui avaient sauvé la Miracle Team, qui avaient permis au jour de se lever.
Ils s'apprêtaient à toper pour un « Bien joué ! » final quand Jeanne, dos à la pyramide, regardant le passage vers la Place Royale, pâlit et murmura :
« Miel, débarrasse-moi de ce truc. De suite. S'il te plaît.
— Quoi, s'étonna Miel en regardant dans la même direction et apercevant une femme en noir qui leur tournait le dos, mais non, c'est juste une femme, détends-toi. Puis pourquoi moi, franchement ?
— C'est pas juste une femme, c'est un des puddings de fantômes de « Sixième Sens »! S'il te plaît, Miel, ça fait cinq ans, presque et demi, je suis toujours traumatisée de ce film, alors fais-la dégager ! Y a le Marchand de Sable dans le coin, s'il te plaît, Miel, y a que toi qui peux agir contre...
— Du calme, déclara Miel. Je gère.
— Je vais me mettre à l'abri. Parce que mon cauchemar a très clairement changé depuis la dernière fois et si je suis touchée... Ça risque d'être dangereux, souffla Ladybug.
— Oui je pense que c'est une bonne idée, déclara Miel, qui avait deviné, dégage avant d'être touchée par le sable.
— Qu'est-ce que... Qu'est-ce que c'est que ce truc, souffla Mog en pointant son stylet vers un long spectre noir au visage blanc et émacié, c'est quoi ça ?
— Je dirais... La mort ?
» Je confirme, ajouta Chat Noir en voyant apparaître une faux dans les mains du spectre... Des fantômes, la mort... C'est quoi le prochain ?
— C'est quoi cette horreur, s'étrangla Chat Blanc d'une voix anormalement aiguë.
— Je ne sais..., commença Hirondelle en se tournant dans la direction où regardait l'héroïne, aaaaaah.... Ok, on se barre ça te va ?! Les araignées c'est... Brrr...
— Je suis d'accord à deux cents pour cent, elle est énorme en plus... Et elle...
— Y en a d'autres !!! On se casse !!!!
— Les filles, vous savez qu'elles vont vous suivre, pas vrai, nota Nathan, ça ne sert à rien de fuir...
— Oui bah d'accord, toi t'as rien à combattre alors tais-toi, rétorqua Sacha sèchement.
— On respire, souffla Miel, ça va aller, voilà... »
Soudain, les araignées commencèrent à s'entasser, l'énorme restant au sol, les autres construisant une forme de pyramide, sur lequel le spectre de la mort grimpa, s'appuyant sur sa faux, avant de prendre le fantôme sur ses épaules, tandis qu'une foule à l'air déçu et énervé apparaissait à son tour, murmurant des insultes. Un éclair de compréhension passa dans les yeux de Jeanne et d'Edaline, qui se tournèrent d'un mouvement vers Alex et Alizea, l'air désemparé et perdu.
« Alex ? Qu'est-ce qu'il y a, demanda la plus petite, Alizea ?
— Aidez-moi, souffla san ami•e, dans le vide, s'il vous plaît...
— Alex, on est là, ça va aller, promit Miel en ordonnant à la foule d'aller monter sur les araignées pour ré-hausser la pyramide, tout va bien. Ce n'est que des cauchemars, pas la réalité.
— Iel nous voit pas, répondit Jeanne dans un soupir, voyant le désarroi croître dans les yeux de leur camarade, iel ne peut pas nous voir, le Marchand de Sable l'a enfermé•e dans une illusion. Il lui fait croire qu'on l'ignore... Et je ne sais pas du tout ce que tu pourrais faire...
— Là, je ne sais pas. La Miracle Team, est-ce que vous pourriez dégager et rentrer chez vous avant que ça devienne encore plus compliqué... S'il vous plaît.
— Mais je peux aider, protesta Pigella.
— Je crois qu'il y a assez de morts ici, Pigella, répondit Chat Noir doucement, Miel a raison, tu ferais mieux de partir.
— Mais mon pouvoir... Si lui montre les peurs, moi je montre les désirs ! Je peux contrer !
— Pigella... On ferait mieux de partir, marmonna Tigresse Pourpre, pour ne pas leur donner encore plus de travail. C'est mieux. Ils peuvent gérer.
— Ladybug... Il faut qu'on lui rende nos Miraculous !
— Elle trouvera un moyen de venir vous les reprendre, assura Mog, le regard fixé sur l'étrange pyramide, ça ira vous inquiétez pas. Et filez.
» Miel, t'as pas intérêt à les faire tomber...
— Pff... Vu le trou qu'il y a entre eux et nous maintenant, tu peux te détendre.
— As ?
— Je vais bien, répondit la brune, sauf que je vais pas bouger de près du mur du musée, tu m'excuseras. Et Lucia est d'accord avec moi.
— Donc on a... Deux acrophobes, deux arachnophobes, une qui a peur de la mort, un énorme problème avec Alex qui en fait a peur de se faire ignorer... Et à qui on ne peut plus parler... C'est quoi la suite, soupira Chat Noir, et Miel, qu'est-ce que tu es en train de faire ?!
— Deux choses. Les éloigner, et essayer de leur faire atteindre sa hauteur pour déchirer le coussin avec la faux de la mort. On aurait pas dû renvoyer Carapace, il m'aurait protégée et j'aurais tout fait rapidement.
— Tiens, répondit Mog en faisant apparaître une large ombrelle, avec un peu de chance ça te protègera...
— Euh merci ? Pas sûre que ça fonctionne mais essayons...
— Ça fonctionnera, déclara Lucia, même si originellement il suffisait que son sable touche le bâtiment dans lequel on était...
— Attends, ça touchait le bâtiment ? Mais alors...
— On a jamais su à cent pour cents ce que les autres avaient vu, répondit Asclépia les yeux rivés sur le trou qui s'élargissait, d'ailleurs Jeanne, tu pourrais pas juste reprendre son akuma ?
— Je peux faire ça ?
— Mais elle est bête ou quoi, s'exclama Nathan, elle a réussit à oublier son pouvoir principal, faut que je chasse les ombres de sa tête ?
— Non, elle est pas bête, juste flippée, marmonna Jeanne, ah non, pas ceux-là, s'il vous plaît, ils sont censés être accrochés dans l'école... Pas se déplacer...
— Quelqu'un m'explique pourquoi on a... Un clown monstrueux avec des couteaux géants, soupira Miel.
— Respire, Jeanne, respire, tout va bien, tuto bene, tuto bene, everything's alright, c'est rien, respire. Désolée, Miel, c'est ma faute, mon cerveau tordu enchaîne, à chaque fois que je pense à une de mes peurs, ça passe de l'une à l'autre. On a squeeze l'araignée géante parce qu'on a déjà, après on va avoir les poupées tueuses, les scolopendres, puis les « classiques dont tout le monde a peur »... C'est-à-dire les cadavres de ma famille, puis As, puis les CEHJM... J'espère qu'il compte pas faire trop d'allers-retours, sinon... Bon, je commence déjà à spiraler, donc...
— Pourquoi on l'entend pas, demanda Chat Noir, il chante normalement ?
— Je l'ai mis sur silencieux, répondit Lucia, histoire qu'on ait pas à géré les crises de colère en plus de la peur... J'aurais pas... Aaaaaaaaaaaaaaaah !!!!!! »
Tous les autres froncèrent les sourcils. Le sol s'était littéralement dérobé sous la jeune fille, ainsi que sous Asclépia, mais la chute avait épargné les autres. Ceux qui n'avaient pas peur du vide.
Soudain, les différentes peurs disparurent, sauf pour ceux qu'elles effrayaient. Ceux touchés par le sable ne voyaient plus que leur propre cauchemar, plutôt que l'effet de toutes les peurs des autres. Miel, Nathan, Edaline, Amir, Naomi, et Clémence ne voyaient donc plus rien. Si ça arrangeait bien les derniers, la première secoua la tête. Manipuler les rêves, d'accord, manipuler de l'invisible... C'était plus complexe.
La seule option, c'était de faire appel à Alizea pour pouvoir appréhender l'intégralité de la situation. Sauf que la télépathe était tout aussi terrifiée que les autres.
« Clémence ? Tu peux deviner leurs peurs, tu penses ?
— Je peux essayer... Tant qu'il n'y a pas d'incendie, je peux faire...
— Bien... Nathan, est-ce que tu pourrais chasser un maximum les ombres ? Vu l'état dans lequel est Jeanne, on va pas lui demander d'éclairer la place... Mais la lumière dissipe les peurs de la nuit. Donc si on supprime de l'obscurité, ça devrait améliorer un peu...
» Eda ? Je pense que tu pourrais essayer d'aller le trouver et exploser son oreiller, en te transformant en oiseau de proie... Essaye juste de pas être touchée... Je sais pas ce que c'est ta peur, mais ce serait mieux d'éviter les catastrophes...
— Que ma meilleure amie m'oublie. Normalement ça devrait aller, je sais qu'elle n'est pas là...
— La peur, c'est complètement irrationnel, nota Amir, donc ce n'est pas pour autant que tu ne peux pas être touchée...
— Ouais, enchaîna Clémence, je sais pas si tu te rappelles de la peur de Marinette, mais c'était bien ridicule et irrationnel et pourtant c'est arrivé, donc bon, fais gaffe.
— Noté, je ferai attention, soupira la blonde en se transformant en petit faucon.
— Bon... Je vais faire avec ce dont je me rappelle... Déjà, on dégage toutes les araignées... Puis les fantômes, mais si je dois faire disparaître tous les personnages d'un film que j'ai pas vu ça risque d'être compliqué. Puis la mort... Les gens, c'est le moins dangereux, même si tout le monde est enfermé dans ses paniques... Merci Lucia et Mog pour la protection, d'ailleurs... »
En finissant d'énoncer son plan, la maîtresse des rêves tandis la main gauche en avant, et fît le geste de chasser quelque chose, avant de claquer des doigts. Aussitôt, Sacha et Hirondelle laissèrent échapper une exclamation de surprise, de joie et de soulagement, applaudissant avec ferveur. Comme si elles avaient été prisonnières d'une bulle de terreur qui explosait soudain.
Avec un sourire, l'ombrelle ouverte posée sur son épaule, Miel réitéra le processus avec les fantômes de Jeanne et son clown tueur. Puis avec la foule déçue d'Alex et Alizea. Et finalement avec le spectre mortel de Mog.
Soudain, le ciel, qui commençait enfin à s'éclairer de la lumière du jour, se couvrît de nuages noirs, illuminés un instant par un vif éclair suivi d'un grondement de tonnerre profond. Au même instant, une aile du musée s'enflamma.
Clémence grimaça immédiatement, tandis que des trombes d'eau commençaient à tomber du ciel, inondant au fur et à mesure l'esplanade.
Miel soupira, claqua des doigts, la pluie éteignit l'incendie. Un nouveau claquement de doigts et As et Lucia, tombées dans leur vertige, réapparurent en surface, et le trou destiné à les effrayer s'emplit de l'eau d'orage. Puis les nuages se dissipèrent dans un dernier claquement.
« On en a fini vous croyez, soupira Miel, ou j'en ai encore pour longtemps à dissiper vos peurs pour qu'on puisse avancer ?
— Non, c'est bon, la boucle est refermée me concernant, il peut réessayer ça ne fera rien, sourît Jeanne, on va mettre de la lumière ici et lui dire que c'est plus l'heure des cauchemars, ça va le faire ?
— Peut-être...
— En fait, j'hésite à rappeler son akuma parce qu'il est très haut, quand même...
— Rappelle-le, répondirent soudain Cassandra et Nathan, la voix pâle.
— Qu'est-ce qui se passe, demanda Alex en se retournant, oh... »
Les deux avaient été finalement touchés par le sable enchanté. La jeune fille était bloquée dans une cage aux barreaux serrés, minuscule et lui laissant à peine voir l'extérieur. Le brun lui, se trouvait au milieu d'un tas de pétards en équilibre. Les mains sur les oreilles, il semblait attendre nerveusement qu'ils explosent.
Jeanne soupira, demanda à Hirondelle de s'assurer que l'akumatisé ne ferait pas une chute mortelle et rappela l'akuma, qu'elle maintînt en vol stationnaire devant son visage tandis que les illusions se dissipaient. Ladybug arriva, Chat Noir étant allée la chercher, et elle purifia l'akuma avant de lancer le dernier « Miraculous, Ladybug ! » de cette matinée mouvementée.
Tous se rassemblèrent pour toper avec joie, allant cette fois au bout du geste, échangeant un « Bien joué ! » enthousiaste.
Et seulement alors ils remarquèrent l'absence de Kalya, disparue depuis un moment.
Miel souligna qu'elle était relativement soulagée de cela parce qu'elle n'aurait eu aucune envie de gérer ce qui pouvait effrayer une personne pareille.
« Comme Ladybug, souffla Jeanne, en pire, je pense. Avoir fait tout ça pour rien, que l'on perde quand même. Voir l'échec. Elle devait le savoir et elle est partie comme l'héroïne en titre, pour éviter de nous faire combattre l'apocalypse. Mais je pense qu'elle ne va pas tarder, maintenant...
— Tu crois qu'elle peut sentir la fin du combat, s'étonna Chat Noir.
— Les coccinelles de Ladybug ont parcouru toute la ville, et c'était manifestement le dernier adversaire, avant Multi-Ailes lui-même, nota Mog, mais celui-là on va s'en charger.
— Papyura, soupira Miel d'un ton interrogatif.
— Toujours, s'exclama Cassandra.
— T'as dit qu'on était dans une espèce de rêve dans mon imagination, non, fit Jeanne, tu crois vraiment qu'on peut finir sans Papyura ?
— Obsédée, tu es obsédée...
— Je suis pas la seule d'abord ! Mog, Cass, Clémence, Lucia et Naomi aussi !
— En même temps, leur relation est géniale, fît Naomi.
— Papyura sous toutes ses formes et dans tous les univers, approuva Mog.
— Bon, ok pour le Papyura mais on fait du sadisme aussi, hein, demanda Alex.
— Alex, non !
— Miel, tu es en claire minorité sur ce point, souligna Edaline, tu es la seule non-sadique...
— Bon courage pour vos plans, lança Chat Noir, nous on y va !
— Bonne journée, répondit l'équipe de secours en regardant les héros principaux disparaître sur les toits.
— Bon, c'est quoi le plan, alors, demanda Amir.
— Faut aller au manoir, souligna Clémence.
— Oui, ça c'est la base, fît Miel, mais ensuite ?
— J'aimais bien ton plan de tout à l'heure, Miel, déclara Asclépia.
— Lui faire un rêve avec Émilie qui dit de lâcher ? J'suis un peu fatiguée mais pourquoi pas...
— Je veux du sadisme, protesta Alex.
— Mais non, c'est pas la peine, rétorqua Cassandra.
— Et si on tuait Nathalie, demanda Edaline.
— Surtout pas, répondit Mog, c'est complètement contre-productif !!
— Vu le niveau de sadisme de Jeanne et Clémence quand elles font ça, je déconseille, approuva Lucia.
— Ouh, j'ai l'impression qu'on nous en veut par ici, souffla Clémence.
— C'est normal. « Sous les étoiles » était totalement horrible. Mais... Je ne fais même pas tellement... Fin j'veux dire, y a « Happier », mais... Après dans « Deuil Impossible » je l'ai ressuscitée... Et soyez contents, parce qu'As a littéralement avorté le potentiel meurtre dans « Anniversaire » ! Elle a envoyé les petits emojis qui pleurent quand j'ai dit que j'allais l'empoisonner... Donc, j'ai changé d'avis. Et...
— C'est bon, Jeanne, tes OS on les connaît, calma Naomi.
— Je vous déteste tous, espèce de bande de sadiques...
— Eh, t'as failli tuer Adrien, toi, ce qui a des conséquences sur la santé mentale de beaucoup plus de gens !
— Oui, bah j'ai failli, je l'ai pas fait ! Toi t'as réellement tué Nathalie deux fois. Et tu la fait passer pas loin en permanence.
— On va tous se calmer un grand coup, commenta Sacha, et réfléchir à un plan correct en bonne et due forme, même si on risque de pas aller très loin sans Kalya.
— Et on ne tue personne, commenta Amir, on a des guérisseuses mais la résurrection c'est trop !
— Je suis là, intervint une voix posée, et même si je n'ai pas tout suivi, j'approuve Amir. On ne tue pas. Le meurtre, c'est mal.
— Merci, s'exclama Miel, parce que tu vois ton équipe de fous, ils veulent obliger Gabriel Agreste à se rendre en lui faisant croire que son assistante est morte.
— Alors non, soupira Kalya en retenant un rire, c'est pas une bonne idée. Ni le menacer. On peut argumenter.
— Je veux un reveal, décréta Cassandra.
— Avec plaisir, ça permet de quand même blesser Gabriel. Oui je lui en veux d'avoir laissé son neveu l'enfoncer looooooin dans la folie. Mais après qu'il a renoncé, histoire qu'on ait pas à partir en mode Éphémère.
— Vous voulez pas du rêve avec Émilie, vraiment ?
— Ça prendrait énormément de temps, souligna Amir, pour l'endormir, fabriquer le rêve, qu'il se réveille et comprenne... Je pense que les pouvoirs qui seraient utiles, ce sont ceux d'Alex et Asclépia. Et l'obsession d'une partie d'entre vous pour l'idée de leur couple devrait servir aussi... Déjà, il faudrait le disposer à nous écouter...
— Je pense aussi que nous ne devrions pas y aller tous, souligna Kalya, ça risque de plus le paniquer qu'autre chose.
— D'accord, approuva Sacha, mais les autres font quoi alors ? Puis, de ce que j'ai pu voir, Madame Sancœur pourrait avoir besoin de moi. Je suis rechargée, c'est bon.
— Elle est malade parce que, lorsqu'elle l'utilisait, le Miraculous du Paon était brisé. Je ne sais pas si tu aurais assez d'énergie pour guérir ça, elle doit être sacrément endommagée, souligna Nathan.
» Ce qui est sûr, c'est que moi je ne servirai à rien, dans tous les cas. Jeanne, tu raconteras en OS comment ça c'est passé, hein ? Ça mérite d'être connu !
— Bien sûr je le ferai. Aujourd'hui serait très intéressant à narrer...
— Sûrement ! J'ai hâte de lire ça, s'exclama Naomi.
» Parce que soyons clairs, je ne suis pas utile non plus, avec ma disparition. J'ai un peu aidé pendant le combat, mais pour faire du Papyura, honnêtement...
— De même, reconnut Amir, je ne suis guère dans mon élément et je ne serais qu'un boulet.
— Quant à moi, je sers foncièrement à rien, soupira Alizea, et comme il faut réduire les effectifs...
— Ok, lança Kalya, reprenant la situation entre ses mains, donc, Alizea, Amir, Naomi et Nathan, je vous raccompagne chez vous. Les autres, vous m'attendez ici, vous ne bougez pas. Quand je reviens, on va au manoir et on exécute. Essayez de trouver un plan potable d'ici-là, sans vous écharper ! »
Tous hochèrent la tête, et elle ouvrît un premier portail, derrière lequel on devinait l'entrée de l'appartement d'Amir. Les au-revoir s'échangèrent vivement, les mains se serrèrent, et l'équipe se sépara.
************
Plus tard, au Manoir Agreste.
« Oh, regarde Clémence ! C'est sa tablette ! Et t'as raison, y a pas qu'Émilie, y a aussi Nathalie.
— Bien entendu, répondit Mog, on s'inspire de ce qu'on aime. Et même s'il est complètement aveugle, il l'aime c'est évident.
— Oui, enfin l'aveuglement ici... On pourrait mettre le Miraculous sur la table de nuit d'Adrien, il trouverait encore le moyen de ne pas comprendre, soupira Cass.
— Non, mais ils ont juste besoin d'un opticien compétent, s'incrusta Miel, sauf qu'il n'y en a pas, ils ont disparu.
— Mais Miel, s'exclama Alex en se retenant de rire.
— C'est. Quoi. Ce. Délire, demanda une Sacha profondément perplexe.
— L'absence d'opticiens dans Paris ? Un simple moment où Miel a pété les plombs. Le délire étant sa spécialité, elle en a fait un recueil sur Wattpad, où elle invente des dingueries sur les séries. Et celle-ci était un constat de l'incapacité des habitants de l'univers quantique à voir l'évidence. Et c'est en comm de cette théorie qu'Alex, Edaline, Hirondelle, Miel et moi sommes devenu·e·s inséparables.
— Je propose de revenir au sujet, lança Kalya, il se bat pour quoi à votre avis ?
— Là ? Le pouvoir pur et dur, soupira Clémence.
» En saison trois et début de saison quatre, quand il était pas encore complètement ravagé, je crois qu'il se battait plus pour Nathalie...
— C'est ce qu'on espère tous, soupira Jeanne, mais on est dans le canon, les headcanons n'ont pas cours...
— Mais rien n'empêche de rêver, sourît Lucia, surtout que je suis là.
— Et puis, s'il s'agit juste de lui faire comprendre que son cerveau est débile à ignorer le cœur... Alex et moi pouvons gérer, souligna As.
— Bien sûr, approuva l'interpellé·e, c'est facile.
— Vous pouvez faire ce que vous voulez, approuva Kalya, avec un peu de coordination, rien n'est impossible.
— Que... Qui êtes-vous, demanda soudain la voie de Gabriel Agreste, venant du fond de la pièce, et que faites-vous ici ?
— On... En grand résumé, on est une bande de dingues, répondit Sacha.
— En développé, nous sommes une partie de l'équipe qui a aidé Ladybug et Chat Noir à contenir votre gigantesque attaque de ce matin, ajouta Miel, mais la présentation de Sacha est plus efficace. Me concernant, je me présente comme Miel, la reine du délire.
— D'accord... Et qu'est-ce que vous faites ici...?!
— Bah... Mog, Jeanne, Clémence, Lucia et Cassandra sont complètement obsédées par l'idée que vous êtes amoureux de votre assistante, déclara Kalya en pointant tour à tour les intéressées, donc... J'ai décidé de les laisser vous parler.
— C'est pas qu'on est obsédées, c'est qu'il est amoureux d'elle et se voile complètement la face, protesta Cass.
— Je... Reconnais être un peu obsédée pour ma part, déclara Jeanne, mais même, les plus beaux moments de Ladynoir sont pas aussi choux que les moments de Papyura !
— Puis admettons que ça résoudrait définitivement un certain nombre de problèmes, commenta Mog avec sagesse.
— Moi je dis, si il refuse, on peut toujours faire du Natille.
— Je te l'interdis, Miel, je t'interdis de faire ça, rétorqua Jeanne avec une grimace.
— Qu'est-ce que c'est que ça ?
— Le Natille ? Une idée de Miel, répondît Edaline, qu'elle brandit de temps à autres plus ou moins pour énerver Jeanne. C'est un ship entre Nathalie et le Gorille.
— Que... Quoi ?! Non, impossible, blêmit Gabriel, je... Non. S'il vous plaît...
— J'ai comme l'impression qu'Alex et moi n'aurons pas besoin d'appliquer le plan de manipulation psychique, commenta As avec un sourire.
— Mph, c'est pas garanti avec le roi des aveugles, soupira Alex, il peut être jaloux et continuer de mettre les œillères, Adrien fait ça tout le temps avec Marinette.
— Bah alors break-down jusqu'à ce qu'il admette, décréta Clémence.
— Oulà, non, c'est bon, d'accord... J'admets que... D'accord, je voudrais pouvoir... Je suis amoureux de Nathalie, soupira le styliste, mais je lui ai fait tellement de mal, je suis tellement monstrueux...
» Qu'est-ce que... Est-ce que... Alex, c'est ça ? Pourriez-vous arrêter de manipuler mes émotions, s'il vous plaît ?
— Bien sûr. Je m'excuse... Mais si je ne le faisais pas, ça allait vous prendre des heures, et tout le monde serait devenu fou dans l'intervalle.
— Sans doute, oui... J'ai beau utiliser les émotions de tout Paris depuis plus de deux ans, je refuse toujours autant d'affronter mes propres sentiments...
— Monsieur Agreste, demanda Sacha doucement, pardonnez-moi ma question mais... Pourquoi voulez-vous les Miraculous de Ladybug et Chat Noir ?
— Maintenant ? Je crois que je voudrais réécrire l'histoire. Ne pas me laisser happer comme ça, rester digne, ne pas commettre les mêmes erreurs. Pouvoir aimer. Parce que j'ai honte, réellement. De ce que j'ai fait.
— Ne serait-il pas plus noble d'accepter vos erreurs, de les reconnaître, et d'agir différemment ? Plutôt que de fuir et de vous cacher ? Je sais qu'il est plus facile de poser un masque et d'échapper à qui on est et à notre histoire, mais votre fils et votre assistante vous connaissent assez pour voir au-travers et être attristés de ce qu'ils voient. Il vaudrait mieux simplement s'excuser, vous ne croyez pas ?
— C'est sûr qu'Adrien sera plus disposé au pardon avec des excuses publiques du Papillon que si vous revenez dans le temps pour vous enfermer, nota Edaline.
» Même si ça restera compliqué pour lui.
— Il faut... Il faut que j'aille lui parler. Mais à Ladybug d'abord. Lui rendre les Miraculous du Singe et du Lapin, et lui promettre de ne plus jamais utiliser celui du Papillon. Ensuite je parlerai à Adrien, et enfin... J'irai voir Nathalie.
— Vous allez lui dire que vous êtes amoureux d'elle, demanda Jeanne avec des étoiles dans les yeux.
— Gamine, souffla Miel, et dire qu'elle a quasi vingt ans.
— Oui, je lui dirai. Vous voulez m'accompagner parler à Ladybug ?
— Je pense qu'elle est retournée finir sa nuit, souffla Kalya, puisque vous lui avez imposé de se coucher très tard et de se lever aux aurores. Vous n'avez peut-être pas besoin de beaucoup de sommeil, mais elle n'a que quinze ans, le repos lui est nécessaire. Je vais la chercher, avec Chat Noir. Où prenons-nous rendez-vous ?
— Là où tout a commencé, souffla Gabriel, sur l'esplanade du Trocadéro. Vous autres, voulez-vous m'accompagner ?
— Bien sûr ! On va pas lâcher alors qu'on a passé la nuit pour ça, s'exclama Sacha.
— D'accord. Eh bien, allons-y. Nooroo, transforme-moi. Qui est responsable ici ? Sans votre cheffe, j'entends.
— Alex, décréta la porteuse de Miraculous, et Mog. C'est ce que m'indique leurs auras.
— Bien. Alex, voici le Miraculous du Lapin. Mog, je te donne le Miraculous du Singe.
— Merci, s'exclamèrent les deux responsables avec un sourire, Xuppu transforme-moi ! Fluff transforme-moi !
— Vous êtes magnifiques, commenta Jeanne.
— Pourquoi est-ce que j'ai des costumes si sombres, moi, s'étonna Gabriel. »
Alex portait un ensemble de tailleur blanc cassé, dont chaque couture était soulignée de bleu tendre. Au niveau des deux poches, de minuscules montres de gousset s'ouvraient sur des souvenirs, plus ou moins heureux, tous marquants, tous étonnamment précis. Son visage était recouvert d'un masque intégral suivant les traits de son visage mais prenant la forme d'une tête de lapin, avec les yeux, les moustaches et chaque détail. Sa tête était surmontée d'un serre-tête décoré de deux longues oreilles extrêmement réalistes, toujours dans les tons bleus et blancs.
Mog, elle, était vêtue d'une combinaison intégrale brune, décorée de feuilles, d'arbres, de petits singes tenant des stylos et des tablettes de dessin. Tout était très simple, mais rendait très doux et lumineux.
Edaline haussa les épaules, déclarant que les costumes dépendaient de l'imagination du porteur et le styliste avait dû avoir les idées très sombres ces dernières années, et sans doute assez éloignées de son apparence.
Sacha hocha la tête puis, impatiente, demanda à ce que l'on parte, ce qui fût fait immédiatement.
Quand ils arrivèrent au point de rendez-vous, ils aperçurent les deux héros, l'air anxieux, regardant autour d'eux, tandis que Kalya ré-expliquait la situation.
« Ladybug, appela le Papillon, je suis là. Je suis désolé de te réveiller encore...
— Est-ce que ça vous arrive de dormir, demanda l'héroïne en accourant, ou c'est vraiment une option ?
— Je dors mal. J'ai toujours eu des difficultés à me laisser dormir, car enfant, cela signifiait baisser la garde et ne plus pouvoir m'assurer que mon père n'approchait pas. Et ces dernières années, ma folie me tenait éveillé. Et avec le plan que j'avais préparé pour l'attaque de tout à l'heure, c'était pire. Mais c'est fini maintenant. Une partie de l'équipe qui t'a porté secours au combat est venue me sauver à mon tour, m'arracher de l'emprise du Papillon en me montrant que j'agissais pour rien. Je voulais te dire que... Je suis désolé. J'ai compris. À quel point je suis stupide, à quel point je vous ai poussés à la destruction, Chat Noir et toi. À quel point j'ai été un monstre. Je te promets, Ladybug, que je ne recommencerai jamais. Que je n'utiliserai plus le pouvoir du Miraculous. Mais... Accepterais-tu que je le garde ? Il... C'est à la fois un rappel de ce que je peux faire quand je perds la raison et... Un souvenir de ma femme. Elle est morte en utilisant le Miraculous du Paon alors qu'il était brisé, et je voudrais... Ne pas oublier ce que ces bijoux ont causé comme malheur dans ma famille. Ne pas l'oublier.
— Chat Blanc, demanda Ladybug en se tournant vers l'héroïne, tu peux lire les auras... Est-ce que...?
— Tu peux lui faire confiance, certifia la rousse, les cartes ont été assez rebattues. Laisse-le partir libre. Il en est digne à présent.
— Puis-je au moins connaître son identité ?
— Non, intervînt Jeanne, tu n'es pas prête. Chat Noir non plus. Et lui n'est pas encore prêt à ce que tu connaisses son identité. Dans quelques jours, quand il se sera reconstitué, oui. Mais il doit se mettre au clair d'abord. Votre réaction pourrait annuler l'avancée. Mog, Alex, vous lui rendez les Miraculous ?
— Bien sûr, oui, s'exclamèrent les deux autres en renonçant et tendant les bijoux à l'héroïne.
— Merci... Jeanne... Tu nous as beaucoup aidés tout à l'heure, alors je te fais confiance. À dans quelques jours, Monsieur, salua-t-elle, maintenant, je retourne dormir ! Et, Chaton, tu devrais faire pareil !
— Oui, bonne idée ! À ce soir ! »
Tous sourirent, puis l'équipe et Gabriel rentrèrent au manoir, où Jeanne expliqua pourquoi elle s'était opposée à la révélation immédiate.
« Je ne craignais pas votre réaction, mais celle de Chat Noir. Adrien a besoin de votre aveu, il aurait blessé s'il l'avait appris maintenant. Et je ne voulais pas. Notre mission est d'aider, de protéger. De défendre. Et si j'échoue avec ma tendance au sadisme quand j'écris des fanfictions... Ici c'est différent. Ici je me dois de servir l'unité. Et... Je sais, ça fait mal, murmura-t-elle en s'approchant de Gabriel et en se mettant sur la pointe des pieds pour essayer de le regarder dans les yeux, mais la douleur ne doit pas prendre le pas. Vous n'êtes pas le Papillon. Vous êtes Gabriel Agreste. Vous êtes son père. Et... Même si vous ne savez pas l'exprimer, vous tenez à lui, n'est-ce pas ?
— Je... Oui. Je tiens à Adrien. Et... Je suis fier de lui. Accepter la charge de super-héros est extrêmement courageux, et un grand sacrifice. Il le mérite et il doit en être fier.
— Là, c'est dit, on n'est plus dans le canon, souffla Miel.
— Mais si, répondit Lucia, un canon un brin modifié, où nos pouvoirs et nos volontés de fans ont de l'influence mais le canon quand même !
— Je... Merci à vous, les jeunes. Vous nous avez sauvés de l'ombre. Soyez fier·e·s de vous, aussi, parce que ce que vous avez accompli n'est pas évident.
— Vous genrez au neutre, nota Alex.
— Bien sûr. Et j'espère que ta situation va s'améliorer, que les autres comprendront. Être en dehors des clous, c'est une beauté, mais les gens n'aiment pas la différence. Accroche-toi.
— Vous sentez tout ? Tout ce qui est en moi ?
— Pas tout, mais une bonne partie. Et j'arrive à en deviner les causes. Bon, encore merci... Je pense que vous devriez rentrer chez vous...
— Bonne idée !
— Non, attendez ! Je peux guérir Nathalie ?
— Elle est dans sa chambre, répondit Gabriel, vas-y si tu veux.
— Sacha, non ! Ça va te faire énormément de mal...
— Je l'accompagne, alors, déclara Asclépia, je la protégerai.
— Bon, soupira Kalya, filez, on vous attend.
— Oh, et dis, Kalya, demanda Clémence, tu pourras nous raconter comment ça s'est passé le Papyura ?
— Bien sûr, je vous écrirai ! »
Quelques minutes plus tard, chacun était de retour dans son lit. À peine quinze minutes avaient passé dans le monde réel, et Sacha s'était endormie comme une masse dès que son homonyme l'avait ramenée chez elle. Entre la nuit blanche et la sur-utilisation de son pouvoir, elle était totalement vidée. Grâce à As, elle n'était pas morte, mais ce n'était pas passé loin.
Et quelques jours plus tard, toute l'équipe lisait la même lettre.
************
Gabriel rentra dans la chambre de Nathalie, nerveux. Son cœur battait visiblement fort, et son regard se faisait fuyant.
« Nathalie ? Puis-je vous parler quelques minutes ?
— Bien sûr Gabriel, asseyez-vous. Vous allez bien ?
— J'ai passé une étrange matinée... Mais oui, je vais bien, répondît-il en se tournant vers elle avec un sourire.
» Et vous ?
— Mieux que jamais. Il y a deux filles qui sont venues me guérir, et... Je ne sens plus rien. Une des deux n'avait pas l'air très en forme ensuite, mais elle était déterminée à aller au bout. L'autre m'a expliqué une partie de ce qu'il s'est passé, notamment leur combat, et comment elles sont arrivées ici. Qu'est-ce que leur groupe vous a dit pour vous troubler à ce point ?
— Iels m'ont forcé à reconnaître que mon combat n'avait plus de sens, n'avait en réalité aucun sens depuis longtemps. M'ont poussé à aller voir Ladybug pour me rendre, à accepter tous mes sentiments. Et... Une des filles m'a révélé l'identité de Chat Noir. Elle m'a fait regarder la réalité en face et m'a obligé à ne plus jamais recommencer. Adrien est Chat Noir, Nathalie...
— Ça va ?! Je sais que ça doit vous faire mal...
— Elle m'a évité la douleur. Ou plutôt, elle m'a donné la force de faire avec.
» Et une raison de le faire, chuchota-t-il, en repoussant une mèche échappée du chignon.
— Ah, ah oui ? Laquelle, murmura la brune en rougissant.
— La vie. Elle m'a rappelé que je vis. Grâce à toi. Elle m'a fait comprendre que... Je t'aime, souffla-t-il en lui prenant la main, je t'aime et même si j'ai passé trop longtemps à le nier, puis à fuir ces sentiments, à vouloir les détruire et à te blesser avec mes bêtises... Tu es ma raison d'exister. Tu es celle pour laquelle le miracle d'aujourd'hui a pu avoir lieu, car sans toi, je me serai enfoui à jamais dans le pouvoir des Miraculous pour fuir la réalité. Si j'existe encore réellement, c'est grâce à ta douceur, ton dévouement, ta bienveillance, ta patience, tes refus raisonnables et ta vivacité, ton sourire, tes encouragements. Je t'aime, et je sais que je ne mérite aucun retour car j'ai presque toujours été un monstre de défauts devant toi, mais je ne peux m'empêcher d'espérer... Y avoir droit un jour.
— Arrête tes bêtises, Gabriel, sourît-elle en le serrant dans ses bras, je t'aime depuis si longtemps... Je suis si heureuse. Je t'ai attendu si longtemps quand tu te cachais derrière tes masques, je voulais te regarder en face. Et c'est enfin possible. Je t'aime et tu es enfin entièrement de retour. Merci d'être là. »
Leurs sourires brillèrent un instant dans la lumière du soleil baignant la chambre d'un nouvel éclat, puis s'échangèrent, se mêlèrent en cadeau, en promesse. La vie renaissait pour eux au creux de cet échange tant attendu et espéré.
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15203 Mots + Note de début. Mais oui bien sûr... Il est quoi... Deux fois et demi plus long que le précédent record ?!!!
En même temps, ça m'a pris trois mois de l'écrire. Non, je n'ai pas fait que ça. J'ai écrit deux nouvelles (une en juin, une fin juillet), commencé un OS sur la Passe-Miroir, écrit un OS dans le recueil Imagine Dragons, et un autre pour ce recueil (publié juste après).
MAIS je l'avais promis avant ma rentrée le 12 septembre, nous sommes le 11 à 23h30, le contrat est tenu.
Ca a été d'une galère. Les incrustes, c'est compliqué. Les incrustes de groupe, c'est infernal. Les incrustes avec BEAUCOUP DE GENS c'est monstrueux.
Cependant, c'est resté fun et sympa presque tout du long (la partie avec le Marchand de Sable moyen, mais tout le reste était cool à écrire)
Est-ce que vous aimez le développement de Kalya ? Est-ce que ce que j'ai fait correspond à peu près à qui vous êtes/l'idée de vos OCs, les incrustés ?
Est-ce que ça vous a plu ? (Ca valait l'attente ?)
Dites-moi tout, j'attends vos retours avec impatience !
Bises,
Jeanne.
(11/09/2022, 23h29)
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