Trouvaille
Perché sur le toits du Palais de Chaillot, fixant la Tour Eiffel, Chat Noir n'osait pas regarder Ladybug. Dans ses mains, un tuyau rouge à points noirs.
« Chat ? Où est-ce que tu l'as trouvé ? »
Il mît du temps à répondre, les flashs se succédant dans son esprit, les pièces où il appelait son père, avec le sentiment qu'un drame était en train de se produire, une des chambres abandonnées de l'étage, le rouge qui tranchait tant avec la maison.
Il ne pouvait pas dire la vérité. Il en était incapable et cette trahison aurait été un acte qu'il ne se serait jamais pardonné.
« Dans les poubelles à côté de chez moi. Ça pourrait venir de n'importe quel habitant du périmètre, voire plus loin, s'il a voulu s'en débarrasser et qu'il s'est déplacé pour le jeter loin.
— Tu fouilles les poubelles, Chat Noir ? Je ne te voyais pas en chat de gouttière...
— Je me promenais dans le quartier, le rouge a attiré mon regard... S'il te plaît, Ladybug... Répare le cataclysme...
— Chat ? Tout va bien ?
— Oui, ne t'inquiètes pas ! Mais... Je voulais juste... On a aucune idée des conséquences que ça a pu avoir sur lui, et ça me tue... Si... S'il lui arrive malheur à cause de ça... Imagine que ça agisse comme un cancer... Je ne pourrais jamais me défaire de la culpabilité... Même si ce n'était pas volontaire, s'il meurt, ce sera ma faute, je ne peux pas accepter ça, s'il te plaît, Ladybug, guéris-le, libère-moi, libère-nous, seule toi en as le pouvoir, je t'en prie, je ne veux pas... Je t'en supplie, je sais qu'il t'a fait énormément de mal, qu'il t'a détruite, mais on ne peut pas faire ça, on n'a pas le droit de se mettre à son niveau, on...
— Chuuut, chuut, Chaton, tout va bien, murmura-t-elle, bien sûr que je vais le faire...
» Tu aurais dû me dire que ça te faisait tellement mal, ajouta-t-elle en le serrant dans ses bras, on en aurait parlé, j'aurais trouvé une solution...
— Tu es la meilleure, Ladybug, sourît-il en lui rendant son étreinte, mais tu ne peux pas toujours tout régler, ne t'inquiètes pas. Je vais bien, mais... Je commence à être fatigué, il est tard... Tu veux bien le faire ?
— Bien sûr mon Chat !
» Miraculous, Ladybug ! »
Ils sourirent tous les deux en voyant les coccinelles magiques se répandre dans la ville. Ils savaient, profondément, que rien ne serait plus jamais pareil. Malgré son obsession pour le pouvoir, Monarque comprendrait forcément qu'ils l'avaient guéri, volontairement.
Il changerait forcément sa manière d'agir, peut-être même... Non. Il avait remarqué le froid avec Nathalie, il savait que Monarque avait eu l'occasion de tout réparer avec le Miraculous du Lapin...
« Chaton ? Tu n'as vraiment pas l'air dans ton assiette. C'est de ne pas pouvoir retrouver sa trace qui te tracasse ?
— Oui... Et puis, j'ai l'impression que... Malgré ça, il cherchera toujours à nous défaire... À nous prendre les Miraculous... Ça m'inquiète un peu...
— Ce sera différent, dans tous les cas. Il ne pourra pas faire comme si de rien n'était !
— Tu as probablement raison...
— Et de toute façon... Je suis là, tu es là. Nous sommes ensemble. Nous deux contre le reste du monde, tu te souviens ?
— Tu as raison, lança-t-il, un vague sourire naissant sur ses lèvres à l'entente de sa formule, nous y arriverons. Ensemble. »
Ladybug sourît, et le serra dans ses bras doucement, lui donnant le courage dont elle sentait qu'il avait besoin, puis elle le salua doucement et fila sur les toits pour rentrer chez elle.
L'adolescent resta un instant perché sur le toit, observant la Tour qui se mettait à clignoter pour la dernière fois de la nuit, marquant une heure du matin. Ces paillettes blanches qui clignotaient, illuminant la nuit, faisaient briller les larmes contenues.
Il avait essayé de faire bonne figure, mais... Le sentiment de trahison et d'abandon, l'impression d'avoir perdu son père, de ne plus être qu'un orphelin, tout cela était bien trop fort, bien trop grand pour lui, alors il se recroquevilla sur la pierre, laissant l'émotion prendre le dessus, les larmes couler le long de ses joues, se détransformant au bout d'un moment, laissant toute sa vulnérabilité apparaître dans la fraîcheur de la nuit.
Au bout d'un moment, alors que l'immense monument qui lui faisait face était éteint depuis ce qui semblait des heures, l'adolescent se redressa, se retransforma, retourna au manoir.
Après de longues minutes, il s'endormit, noyé dans ses propres larmes. Plagg avait assisté à cette destruction émotionnelle avec désarroi, ne pouvant rien faire, alors il se blottît seulement dans le cou de son porteur pour lui dire qu'il ne l'abandonnerait jamais.
************
Le lendemain matin, dans la cuisine
« Adrien ? Qu'y a-t-il ? Tu as pleuré, ça se voit...
— Je vais bien Pè... Papa. Ne vous inquiétez pas.
— Tu avais pris le pli, nota Gabriel doucement, ça fait quelque semaine que tu n'avais plus fourché...
— Pardon, je suis fatigué, j'ai fait une insomnie...
— Ne t'inquiètes pas, Adrien. Fais comme tu veux, je comprends que ce soit compliqué... Et... Je suis désolé. Pour tout ce que j'ai fait, tout ce que je t'ai fait... À toi, à tes amis... Et merci... »
Adrien fronça les sourcils un instant, surpris. Avant de comprendre. Bien sûr, il s'était rendu compte de la guérison. Et il avait compris que son fils ne pouvait pas y être étranger. Tout cela, l'adolescent le réalisa en moins d'une seconde, découvrant aussi, avec ce remerciement, l'acceptation qui lui permît de répondre avec toute sa sincérité face à la culpabilité de l'adulte.
« Je ne pouvais pas te perdre, Papa ! Tu... Même si j'ai du mal à comprendre, j'ai besoin de toi. Tu es mon père, et... Même si c'est dur... Si je t'en avais voulu vraiment, je ne l'aurais pas rapporté à Ladybug, je ne me serais pas senti coupable chaque jour...
» J'ai besoin de toi, murmura-t-il, sentant les larmes percer encore ses défenses, je ne peux pas revivre ça, même avec mes amis... J'ai besoin de toi, j'ai besoin...
— Adrien, murmura son père en s'approchant et en le prenant dans ses bras, je suis désolé de te mettre dans une telle position... J'aurais dû comprendre bien plus tôt... À quel point... Merci de m'avoir sauvé, merci de m'y avoir obligé... Merci... D'être le héros dont j'avais besoin... Je suis désolé... Pour toutes les larmes que je t'ai fait verser... De t'avoir brisé ainsi... Merci d'accepter...
— Ce n'est rien, Papa, murmura l'adolescent entre deux sanglots, rendant avec force l'étreinte, je... Il faut... Comment on fait maintenant ?
— Je ne sais pas, Adrien, je ne sais pas, répondit l'adulte, les larmes coulant silencieusement sur ses joues, tombant dans les boucles de son fils, je ne sais pas, j'ai tellement fait mal à tellement de moments... Merci...
— Cesse de me remercier, c'est rien, sourît l'adolescent après une longue pause, en s'éloignant de quelques pas.
» Mais on doit trouver une solution... On doit trouver un moyen pour sauver Nathalie. Pas vrai ?
— Tu as raison... Mais crois-moi, j'ai cherché...
— Il n'y a rien dans le grimoire ?
— Non... Elle a tout passé au crible, mais il n'y a rien sur la guérison... J'ai réussi à réparer le Miraculous du Paon, mais... C'est tout ce qu'il y a... »
Adrien s'assît sur l'une des chaises, le regard perdu dans le vide, réfléchissant. Il devait bien y avoir une solution... Après tout, Ladybug avait créé des Magical Charms, Papillombre avait réussi à renforcer les akumas...
Dans un murmure, il se transforma, clignota, ferma les yeux, redevînt Patte de Velours un instant, avant de retourner à la forme confortable de Chat Noir.
Les Miraculous n'avaient pas de réelle limite, autre que l'imagination, l'inventivité du porteur.
Ils devraient pouvoir... Avec Ziggy, peut-être... Puisque le pouvoir de la Chèvre permettait de créer ce que l'on voulait...
Ladybug lui avait expliqué, le grimoire n'était pas une liste de règles mais l'ensemble des découvertes des Gardiens au fil des siècles...
Alors, ils pouvaient innover...
Un flash vert emplît à nouveau la cuisine alors qu'Adrien expliquait son idée à Gabriel. Par contre, ils allaient devoir expliquer à Nathalie comment ils étaient arrivés à une telle conclusion, parce qu'elle ne se contenterait pas d'ingérer un pseudo-remède sans explication. L'adolescent décida que plus tôt les révélations seraient faites, mieux ce serait.
L'adulte déglutît. Il aurait préféré attendre un peu, réfléchir à un moyen... Pour apaiser l'annonce. Il ne doutait pas une seconde que son amie aurait du mal à accepter l'idée que Chat Noir soit Adrien. Après une seconde d'hésitation, il proposa de rendre d'abord les pouvoirs à Ladybug. Son fils réfléchit une minute puis approuva. Certes, l'héroïne n'était pas du matin, mais elle comprendrait l'urgence de la situation. Et il n'avait même pas à révéler son identité, ou son lien avec Monarque, il pouvait simplement dire qu'il se promenait sur les toits quand leur adversaire l'avait repéré, lui avait exprimé sa gratitude...
« Je serais obligé de lui révéler votre identité, souffla-t-il, elle va déjà entrer en crise en voyant ce que vous avez dû faire des Miraculous...
— Tu as compris ?
— Ce sont les Alliances, n'est-ce pas ?
— En effet. Viens. C'est... Partiellement grâce au grimoire, partiellement grâce aux connaissances de Tomoe sur les objets magiques, et aussi grâce à ses talents en technologie. Fabriquer d'autres objets, qui puissent me permettre à la fois de dissimuler les pouvoirs et à la fois permettre de les transmettre a été un réel défi. C'était même complexe à imaginer...
— Trois semaines sans akumatisation, et coup sur coup, votre sortie et son akumatisation avec le pouvoir de Multiplication... Nous aurions dû pouvoir faire le lien...
— C'était compliqué. Tomoe est une ermite, et... J'avais fait en sorte de m'akumatiser, ou d'en donner l'impression, deux fois. Vous n'aviez pas assez de preuves pour me soupçonner. Viens. »
Quelques minutes plus tard, les deux se tenaient dans le repère du Papillon. L'adolescent était bouche bée devant les kwamis emprisonnés, se demandant comment c'était possible, et il dû forcer Plagg à se calmer pour que son ami ne détruise pas aussitôt les bocaux. Gabriel annonça très calmement aux prisonniers qu'ils étaient libres, les bocaux ne les retenaient plus. Et il les libéra de toutes les autres contraintes posées sur eux au fil des semaines aussi. Ils se précipitèrent alors vers Adrien, s'agrippant à lui, refusant d'approcher celui qui les avait emprisonnés.
L'adulte regardait le sol. Ces regards craintifs étaient affreux. Pendant longtemps, la folie spiralaire du pouvoir l'avait maintenu loin de la culpabilité, de la douleur et de la réalité. Mais avec un acte et quelques mots, quelques larmes, son fils l'avait réveillé, l'avait sorti de sa torpeur, l'avait obligé à contempler la réalité de ses crimes. Il ôta ses gants et, une par une, retira les Alliances, les confiant à l'adolescent, sans oser le regarder. Il avait peur de voir sa propre dureté dans le regard du garçon. Les murmures surpris, dubitatifs, interrogatifs, excités des kwamis résonnaient infiniment dans ses oreilles.
Dans un murmure, il expliqua le fonctionnement du réseau, comment il avait utilisé le pouvoir de Nooroo pour le mettre en place, la part qu'y avait prise Tomoe.
Adrien était bouche bée. Il devait avouer que tout ce plan était loin d'être mauvais. Mais un doute lui brûlait les lèvres.
« Papa ? Est-ce qu'on peut utiliser les Alliances en tant que Miraculous, sans le Papillon ?
— Je ne sais pas... J'espère... Prends-en une et essaie.
— D'accord..., murmura l'adolescent en saisissant une bague sur laquelle figurait un serpent, avant de devenir Chat Noir.
» Plagg, Sass, amalgame. »
Aussitôt, Chat Noir était devenu Serpent Noir. Les bagues restaient des Miraculous, malgré la métamorphose. L'adolescent se détransforma, hésitant encore sur la prochaine étape. Il savait pourquoi son père l'avait emmené ici. Repousser les annonces à Nathalie. Il prît les mains de son père doucement et lui murmura que tout irait bien.
« Elle ne nous croira jamais, souffla l'adulte à mi-voix, et je ne veux pas...
— Ça va aller, Papa. On va y arriver. Si elle ne nous croit pas, nous n'aurons qu'à lui montrer. Et... Ça ira. Tu peux la préparer, d'abord, lui dire que Chat Noir et Ladybug t'ont guéri, elle pourra comprendre d'elle-même...
— Tu as raison... Je... J'ai peur...
— De quoi ?
— Tu me forces toujours à regarder en face ce que je ne veux pas voir. Depuis le premier jour. Et là... Il y a tant à accepter... Tant de choses que j'ai voulu enfouir et oublier que je ne sais plus comment les prendre... Et tu me sauves, d'une certaine manière, je ne veux plus être le Papillon, je ne peux plus l'être, mais... Pour le reste, qui je suis, ce que j'éprouve, ce que je veux, ce que je peux, tout cela restera toujours un marasme dans lequel je me noie.
— Raconte-moi, demanda Adrien doucement, s'asseyant en tailleur sur le sol froid de l'observatoire, tendant la main vers son père pour l'inviter à l'imiter.
» Raconte-moi, peut-être que tu y verras plus clair. »
Gabriel hocha la tête et s'assît à côté de son fils, serrant les mains de l'adolescent entre les siennes pour se rassurer. Les yeux fixés sur la fenêtre, vers la lumière du Soleil qui le rassurait pour plonger dans les ténèbres de son passé, il commença son histoire, racontant tout, hésitant, trébuchant sur les mots.
La maison, sans sa mère, absente, d'une absence qu'il ne comprenait pas au début, la manière dont l'école lui était apparu immédiatement comme une espèce de refuge, la colère pesante de son père, l'impossibilité d'être, de choisir, les cris, les coups, à la moindre chose, il y avait toujours une excuse, les pleurs retenus, les dessins, puis le CP et l'enfer vingt-quatre heures sur vingt-quatre, André et son harcèlement. L'arrivée de Laure comme un rayon de soleil, en CM1. Et sa mort, si dure à encaisser, l'annonce par Nicolas, dans la cour, à la rentrée des vacances de Pâques, les larmes étouffées dans l'oreiller, l'envie de mourir parce qu'il ne pouvait pas lutter contre la mort imposée chaque jour, mais au moins André avait arrêté.
Puis les études, la fuite vers Paris, la rencontre avec Nathalie. Lui, qui avait toujours tout donné pour être le meilleur sous peine de coups, se voyait finalement dépassée par cette fille qui semblait tout réussir si facilement et être elle-même, la manière dont il était venu lui demander des conseils, et comme la brune l'avait d'office intégré dans le trio qu'elle formait depuis longtemps avec Émilie et Amélie. Les journées rythmées d'un équilibre étrange entre travail, discussions, rires, rêves, découvertes.
L'intervention d'Audrey, secrétaire d'un immense journal de mode ayant remarqué les dessins que le jeune homme s'amusait à coller, sous pochettes, sur les grilles du jardin du Luxembourg, encouragé par Émilie, devenue un véritable soleil avec sa joie communicative. Le lancement de l'entreprise, les filles finissant leurs études tout en travaillant partiellement avec lui et le forçant à venir aux fêtes de Nathalie. Le tournage de quelques films pour les jumelles, puis le départ, à vingt-cinq ans à peine, en voyage autour du monde pour le nouveau trio, Amélie ayant décidé de s'installer à Londres avec son compagnon, suite à une violente dispute avec sa sœur.
La découverte du grimoire et des deux Miraculous.
La stérilité traumatisante de la Londonienne alors qu'Émilie accouchait d'un petit garçon, la décision risquée de Raphaël et la création de Félix. La maladie qui s'était manifestée aussitôt, dont Duusu et Nooroo les avait prévenus. L'angoisse et la terreur entre eux tous.
Puis la mort du premier Adrien, d'un cancer, alors qu'il n'avait que quatre ans. Et le désespoir où Gabriel avait été plongé, n'ayant jamais appris à faire le deuil, et il perdait le signe même de son bonheur, la douleur permanente, l'obscurité que même son Émilie-Soleil ne pouvait percer. Sa décision, refusant de le laisser ainsi, même si elle devait en mourir. La création d'Adrien Athanase. L'immortel. Pour ramener l'homme brisé qu'était le styliste. Et ça avait marché, quelques temps. Jusqu'à ce qu'elle soit emportée à son tour.
La mort de trop. Celle-là, il ne pouvait pas l'accepter. Il ne pouvait pas voir mourir le soleil, c'était la fin du monde. La chasse au Miraculous. Le jour des Héros, et sa terreur quand Nathalie s'était sacrifiée à son tour. Non, ne faites pas cela. À quel moment s'étaient-ils ainsi éloignés l'un de l'autre pour que le tutoiement disparaisse ? Impossible à savoir.
La proximité de Mayura, la peur permanente, et l'émerveillement. Elle était si puissante, si impressionnante, si naturelle, si déterminée. Quand on voit le soleil, on en oublie la lune, mais elle brille fort, pourtant, et sans se détruire. Il n'avait pas voulu le comprendre, et un amalgame avait détruit ce qui restait de sa fragile raison.
Il n'avait pas pu corriger l'erreur, trop obnubilé par la quête de pouvoir. Il avait toujours intimement besoin d'elle, et quand elle avait exigé d'être akumatisée à nouveau, en découvrant sa blessure, il s'était rendu compte d'à quel point son soutien lui était psychologiquement, émotionnellement vital. Mais ça aussi, il l'avait effacé. Cette quête, dans laquelle il s'était lancé, avait, devait avoir un sens. Le sens ce devait être le soleil, mais il s'en cachait de plus en plus.
« Papa, murmura Adrien, serrant les mains glacées de l'adulte, tout va bien. Que veux-tu ?
— Je voudrais pouvoir la guérir. Je voudrais savoir accepter que je l'aime. Je voudrais savoir guérir, pouvoir être heureux sans en avoir peur.
— Pour les deux derniers points, je n'ai malheureusement pas de diplôme de psy, il faudrait consulter, tu as assez de traumas pour rendre une équipe dingue... Pour le premier, je vais essayer de voir ce que je peux faire avec Ziggy... Et le deuxième ne dépend que de toi. De quoi as-tu besoin ?
— C'est bizarre que tu sois la première personne à me poser vraiment la question, non ?
— Normalement, c'est le rôle des parents mais... Tu n'en as pas eu. Les amis peuvent apporter ce dont on a besoin, mais il ne le réalise pas forcément, et poser la question paraît étrange. Même si c'est nécessaire. Personne n'a jamais osé te le demander, alors je le fais. De quoi as-tu besoin ?
— Je... J'ai besoin de soutien. J'ai besoin de briser le cercle de malheur. J'ai besoin d'une pause. J'ai besoin de toi, mais je ne veux pas t'imposer... Je...
— Eh, je suis là. Je ne vais pas partir ! Une des choses que Chat Noir m'a apprise, c'est d'être là pour ceux qui en ont besoin, toujours. Je ne vais pas partir, Papa, s'exclama l'adolescent en serrant l'adulte dans ses bras, tendrement.
» Viens, on peut y arriver. Tu peux y arriver ! »
Adrien se releva d'un bond et tendit la main à son père. L'histoire de celui-ci s'imprimait encore dans son esprit, et il aurait besoin de beaucoup de temps pour la digérer. Mais il savait déjà que l'amour qu'il portait à l'adulte était inconditionnel, et que tous ses crimes ne montraient que la folie de la douleur, avertissement sur le danger de l'irresponsabilité. Il n'oubliait pas, il ne minimisait pas, mais il comprenait et pardonnait. Pour l'instant, surtout, il devait accepter. Gabriel ne saurait pas avancer seul, il l'avait reconnu.
D'un geste, Adrien récupéra l'Alliance de la Chèvre, laissant les autres en plan, leur décrétant qu'ils étaient libres et pouvaient retourner chez Ladybug, mais il leur demanda de ne pas raconter l'histoire. Chat Noir s'en chargerait, sans révéler l'identité, sans donner trop d'indices, indiquant seulement le lien de parenté. Mais pour l'instant, il devait guérir Nathalie. La bague à la main, suivi par son père, le jeune homme se dirigea vers la chambre de la jeune femme.
Il encouragea son père à entrer, comme ils avaient prévu. Gabriel hocha la tête et poussa la porte, la boule au ventre.
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Nathalie fronça les sourcils en voyant son ami entrer. Il n'avait vraiment pas l'air dans son assiette.
« Gabriel ? Que ce passe-t-il ? Vous n'avez pas l'air bien... Est-ce que..., questionna-t-elle en se levant pour aller vers lui, mais il la rejoignit et la força à-demi à se rasseoir sur le bord du lit.
— Non. Au contraire. Mais... J'ai pris beaucoup d'informations d'un coup... Ils... Chat Noir a retrouvé le Lucky Charm. Et il l'a ramené à Ladybug. Ils m'ont guéri.
— Comment ?!! Oh... »
Un éclair de compréhension passa dans les yeux clairs de la brune. Adrien. Forcément.
« Comment allez-vous, murmura-t-elle en lui prenant la main doucement, est-ce que je peux faire quelque chose pour vous ?
— Non, ça va... À peu près... Nous en avons parlé... Et... Je lui ai expliqué. Tout. Mon passé, l'université, les voyages, les Miraculous, Félix et lui, le Papillon, Monarque... Il... Cet enfant est un ange. Il a tout écouté, il m'a juste... Aidé à faire le tri, à comprendre, à voir. Je suis brisé, je suis quelqu'un de profondément abîmé, mais je ne voulais pas le reconnaître. Et je n'ai même jamais accepté que je n'étais pas que ma fêlure... Adrien... Me la fait comprendre, presque sans parler...
» Tu as la même magie, Nathalie, de me faire comprendre et évoluer dans un mot... Tu es toujours là pour moi. Et tu as voulu me sauver au point de te condamner toi-même, et...
— Chuut, tout va bien, Gabriel, nous trouverons une solution, murmura-t-elle en séchant une larme échappée des yeux de son interlocuteur, ça va aller. Vous êtes déjà guéri, il y a forcément une solution...
— Peut-être, murmura-t-il, mais laisse mes larmes. J'ai retenu mes émotions trop longtemps à jouer avec celles des autres. Et, s'il te plaît... Tutoie-moi... Je... Je ne peux plus de cette distance qu'il y a entre nous. J'ai fait n'importe quoi, je le sais, je t'ai blessée, ignorée et utilisée. Je ne mérite rien...
— Gabriel, murmura-t-elle, ne pouvant retenir son incrédulité devant ce qu'elle devinait, qu'est-ce que... Qu'est-ce que vous voulez dire ?
— Je veux dire que je me mens, depuis des mois. Depuis trop longtemps. Que j'ai enfin vu la vérité, mais que j'en ai peur, encore, que je n'ose pas la découvrir. Que j'ai besoin de toi, que tu es irremplaçable, qu'au milieu de la nuit sans fin où je vis, tu es la seule véritable lumière. Sans doute inaccessible, mais le seul phare où je puisse me raccrocher. Je veux dire que, après tout, j'ai enfin compris que je t'aime. Et... Je voulais te le dire même si...
— Arrête tes bêtises, idiot, l'interrompît-elle dans un chuchotement taquin, avant de saisir son visage pour le forcer à la regarder, arrête donc... »
Du bout des doigts, elle chassa les larmes de culpabilité, de regret, de peur, puis unît leurs lèvres délicatement, dans un baiser salé, apaisant les craintes, marqué d'angoisses et de regrets, de conditionnels passés, mais délicat, fragile, puissant, apaisant les tornades. Ce baiser avait la force salvatrice de la rémission, le désir nostalgique d'un avenir guérisseur, et sans un mot, dans la profondeur de l'amour qu'il exprimait, ils se sentaient enfin apaisés.
Ils se séparèrent après ce qui semblait une éternité, mais paraissait aussi à peine un instant, à bout de souffle, à bout de pensées.
« Je t'aime, Gabriel, souffla-t-elle, je t'aime et je suis si heureuse que tu sois revenu... Merci d'être là, merci d'accepter d'être avec moi, merci d'être toi. Je t'aime...
— Moi aussi je t'aime... Merci à toi, merci d'avoir cru même dans mes plus obscurs moments, merci d'avoir vu quelque chose en moi, merci d'être resté... »
Leurs sourires se mêlèrent de nouveau, puis ils se blottirent l'un contre l'autre, sentant qu'ensemble, un jour, ils pourraient comprendre le sens du bonheur.
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Adrien avait décidé de laisser son père et Nathalie tranquilles pendant un long moment, se doutant qu'il y avait beaucoup à dire. Il mît ces minutes à profit, essayant de voir si son plan était applicable, interrogeant Ziggy sur les limites de la Genèse, apprenant que la seule vraie barrière était l'imagination. Cependant, il fallait avoir une idée assez précise de ce que l'on voulait créer, ainsi que des effets de l'objet demandé. Le pouvoir de la Chèvre demandait une attention aux détails supérieure aux autres, et il était bien plus proche du Paon que de la Coccinelle. En incarnant une volonté, l'adolescent devait comprendre chaque caractéristique d'un objet réel. Les effets seraient aussi définitifs, puisque la création ne dépendait pas d'un combat.
Le jeune homme hocha la tête, le regard perdu dans le vide, remerciant le kwami pour ses précisions. Son plan se précisait dans son esprit. Ça n'allait pas être facile. Il allait devoir comprendre exactement comment agissait la maladie. Mais il pouvait y arriver, il le sentait. Il entendît son père l'appeler et poussa la porte de la chambre timidement.
« Bonjour Chat Noir, commenta Nathalie doucement, entre, n'ai pas peur...
— Bonjour Nathalie, répondit-il, les yeux soudain dur, le cœur manifestement gelé par cette appellation.
— Viens, déclara-t-elle doucement, les mains ouvertes en geste d'accueil.
» Tu n'as pas aimé quand je t'ai appelé Chat Noir, souligna la brune avec un air interrogatif alors qu'il s'asseyait en tailleur au pied du lit, tu n'aimes pas être le héros ?
— Je... J'ai voulu vous tuer. Plusieurs fois. Et j'ai failli tuer mon père, il... Mon cataclysme... Si... Je n'appelle pas ça être un héros...
— Adrien, murmura Gabriel en s'agenouillant à côté de lui, lui prenant les mains pour le rassurer, tu nous as sauvés, aussi. J'ai pris ton cataclysme volontairement, tu te rappelles ? Je t'ai forcé à l'appliquer sur mon bras. Et tu as appris nos identités, tu as découvert notre trahison. Et tu as décidé de nous guérir, de me guérir, puis tu m'as proposé de l'aide pour guérir Nathalie. Tu as fait des erreurs, certes, tu t'es parfois retrouvé dans des situations où tu aurais pu perdre le contrôle, mais tu ne t'es jamais perdu. Tu as accepté tes émotions, mais quand elles t'attaquaient hors-garde. Ce que tu m'as rappelé tout à l'heure, c'est que ce sont nos sentiments, nos émotions qui nous rendent humains. Malgré toute la déception, la tristesse, les sentiments de trahison et d'abandon que tu éprouvais, tu es resté, tu m'as récupéré. Tu m'as sorti de mon cercle de destruction. Tu m'as dit tout à l'heure que Chat Noir t'avait appris à être là pour ceux qui en ont besoin, que j'en avais besoin. Et en cela, tu sais être un héros. Tu es un héros, n'en doute pas.
— Merci, Papa... Bien. J'ai une idée pour vous guérir, Nathalie. Mais je vais avoir besoin de savoir exactement les effets de l'utilisation du Miraculous... Je sais que ça risque d'être désagréable mais...
— Ne t'inquiètes pas, Adrien, sourît la malade, faire une liste de ses effets sur mon organisme ne sera pas compliqué. Tu es prêt à tout retenir ? »
L'adolescent hocha la tête. Nathalie ferma les yeux un instant, semblant se concentrer. Puis elle les rouvrît, plongeant son regard clair dans les yeux orageux de Gabriel pour y trouver l'assurance dont elle avait besoin.
Après une profonde inspiration, elle commença la liste.
Les migraines, variables, provoquées par la découverte ou la présence inattendue d'un Senti, le contact avec un Miraculous, la proximité des kwamis.
Les quintes de toux, régulières, accentuées par chacune de ses émotions, dues aux résidus de magie abîmée parsemant ses poumons.
La douleur presque constante, dans ses membres, déchirant ses muscles, des piquants plantés à chaque usage, les morceaux perdus du bijou magique incrustés dans chaque fibre, bombes minuscules qui se réveillaient au moindre efforts.
La fatigue permanente, mélange des autres symptômes et du résidu d'épuisement lié à l'empathie totale procurée par le Miraculous de l'Émotion.
L'hyper-émotivité, trace elle aussi du pouvoir brisé, qui avait attaqué son cerveau, rebranché et dérangé les circuits transmettant les hormones liées aux sentiments.
Analyser et réciter l'ensemble des bouleversements provoqués par son usage irraisonné lui prit de longues minutes, mais à la fin, Adrien visualisait parfaitement les données qu'il devait imposer au remède, comment il devait créer.
« Ziggy, transforme-moi. »
Il se concentra, listant les caractéristiques de son breuvage dans son esprit, pour les avoir bien en tête au moment d'utiliser le pouvoir.
« Genèse. »
Quelques secondes plus tard, il tenait un flacon bleuté, à l'intérieur duquel flottait un épais liquide mauve et or, parcouru de paillettes bleu nuit. Les deux adultes observaient le remède avec un mélange d'angoisse, de fascination et d'espoir. L'adolescent le tendît à Nathalie et lui recommanda de bien prendre son temps pour le boire. Il faudrait probablement plusieurs minutes au sérum pour faire effet, mais ça devrait marcher. La jeune femme hocha la tête, déglutît, puis porta le flacon à ses lèvres.
Le remède avait un goût très particulier, des fraises au chocolat et à la chantilly, mais arrangé d'une manière qu'elle n'avait jamais trouvée nulle part ailleurs que dans les desserts qu'Anne-Lise lui préparait. Rien que ce goût de l'enfance l'apaisait, et alors qu'elle buvait la préparation, elle sentait les effets du Miraculous brisé de dissiper progressivement, la fatigue s'envoler, ses poumons guérir, ses muscles se réparer.
Quelques minutes après, elle esquissa un sourire. Tout avait disparu.
Elle était guérie.
Quand elle l'annonça à Gabriel et Adrien, leurs sourires brillèrent à leur tour comme des étoiles.
« Merci, Adrien. C'est grâce à toi.
— Merci à vous, Nathalie... Merci d'être là et de m'avoir fait confiance.
— Ce n'est rien, répondit-elle avec un sourire en rejoignant les garçons sur le tapis, merci à vous deux d'avoir été là pour moi.
— C'est normal, s'exclamèrent-ils en cœur.
— Tu m'as suivi jusqu'à vous mettre en danger, malgré ma dureté, il faut bien que je te le rende, sourît Gabriel, taquin.
— Oh, mais j'avais oublié le danger... »
Ils rirent tous les trois, joyeusement. Blottis les uns contre les autres, dans un câlin groupé, ils murmurèrent ensemble leur promesse. Ils étaient une famille et ils agiraient ensemble, sans secrets.
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Deux heures plus tard.
Accroupi sur la balustrade de la Tour Eiffel, Chat Noir attendait Ladybug. Après avoir guéri Nathalie, il avait discuté avec elle et son père pendant presque une heure, avant de réaliser que l'héroïne devait être en panique puisqu'il avait dit aux kwamis de rentrer chez elle. Il s'était transformé et avait constaté que sa partenaire lui avait envoyé une dizaines de messages surpris, inquiets ou exigeants. Il lui avait donné rendez-vous sur la Tour, déclarant qu'il allait tout lui expliquer. Et lui rendre Ziggy, qui était encore avec lui.
Quand il la vît arriver, il poussa un soupir, mi-soulagement mi-crainte. Ça allait être dur, très dur. Avec un peu de chance, elle comprendrait, mais sinon...
« Bonjour, Chat Noir ! Qu'est-ce qui se passe ?!? Comment... Tu vas bien ? Les kwamis m'ont dit que tu n'avais pas eu à te battre, mais...
— Physiquement je vais bien, ne t'inquiètes pas. Psychologiquement... Je m'en remettrai, je suppose. Ça me prendra du temps de tout digérer, mais ça ira.
— Chaton ? Que se passe-t-il ?
— Je t'ai menti, répondit-il dans un murmure, le regard fixé au loin.
— QUOI ?!?
— Hier soir. Je ne l'ai pas trouvé dans les poubelles, mais à la maison. J'avais besoin de temps pour réaliser, c'est pour ça que je te l'ai caché. Ça a probablement été la nuit la plus dure de ma vie... Et la matinée la plus lourde. Même l'enterrement de Maman ça avait été moins compliqué... Au moins, elle, je savais qu'elle était morte...
— Chat... Je suis désolée... Pour tout... Je...
— Ne t'inquiètes pas... Je te dois des explications je crois. Ce matin, mon père a vu que j'avais pleuré. Il a compris, et il m'a remercié... Ça c'est un peu transformé en festival de larmes et d'excuses pendant plusieurs minutes entre nous... Après... Il m'a montré les Alliances, il m'a expliqué le système... Elles marchent aussi comme des Miraculous, j'ai testé... Il m'a raconté... Qui il est, pourquoi il a fait ça, comment... Comment il a grandi. Et honnêtement... Je crois que je comprends. Je commence à comprendre. Il a vraiment eu une vie horrible, et Maman était sa seule lumière, je... C'est logique qu'il ait voulu la ramener. Mais il a oublié la règle...
— Quelle règle, Chaton, murmura Ladybug.
— La responsabilité. Je ne sais pas si tu lis ou regardes de la fantaisie, moi j'en ai lu pas mal... Y a une constante. De grands pouvoirs impliquent de grandes responsabilités. Si tu utilises trop ton pouvoir, si tu agis sans prendre conscience des possibles répercussions, si tu ne sais pas pourquoi tu utilises ta magie... Elle se venge. Soit physiquement, soit psychologiquement...
— C'est ça la dépendance provoquée par l'Anneau de Pouvoir ?
— En partie. L'Anneau est conscient et cherche toujours à retourner à Sauron, mais il ne peut le faire que si son porteur l'emmène. Donc il cherche à le ravager. Mais tant que le porteur ne l'utilise pas, la dépendance n'est pas si forte. Enfin bref... Ça nous a pris pas mal de temps, de nous comprendre...
— Il t'en veut ?
— D'être Chat Noir ? Non, je ne pense pas. Il avait l'air de s'en vouloir, surtout, et Mayura aussi... Mais ils ne m'en voulaient pas, aucun des deux.
— Daizzi m'a dit que vous alliez essayer de guérir Mayura... Tu as réussi ?
— Tu t'inquiètes pour elle ?
— Adrien... Les Alliances... Elles viennent de Gabriel Agreste...
— Je ne voulais pas te dire, tellement tu tenais à ce que... Mais tu as compris...
— Je crois... Adrien, Chat Noir, je crois qu'il est temps que... Je te dois des explications, moi aussi. Sur ma distance, pourquoi je faisais tout le temps appel à Rena Rouge, pourquoi je me suis écartée, pourquoi je tenais tellement au secret...
— Lady ? Tu sais... Si tu n'as pas envie, tu n'as pas besoin... tu as le droit d'avoir tes secrets, aussi.
— Non. Il... J'ai besoin de t'expliquer...
» Chat Blanc, murmura-t-elle, les yeux pleins de larmes, tremblant rien qu'à y repenser.
— Assieds-toi, murmura le héros en glissant de la rambarde sur la passerelle et s'installant en tailleur sur le sol, assieds-toi et raconte-moi. Qui est-ce ?
— Toi... Toi, akumatisé, répondit-elle d'une voix brisée. »
Elle s'agenouilla à côté de lui, se blottissant sur son épaule, et raconta l'enfer, son pire souvenir, son cauchemar, qui la hantait chaque minute. Le cadeau signé à Adrien, puis Bunnix qui surgissait, lui expliquant que son futur était en danger, et qui l'envoyait combattre Chat Blanc. Chat Noir, akumatisé, avec un cataclysme surpuissant et infini. Elle n'avait pas tout compris, mais elle avait découvert qu'ils étaient en couple, et qu'il connaissait son identité. Elle ne savait pas comment c'était arrivé, et elle en avait eu si peur... Elle n'avait pensé qu'à s'éloigner, ne jamais rien laisser filtrer, ne pas s'approcher... À son tour, elle était noyée de larmes. Chat Noir les sécha délicatement, lui promettant que tout irait bien, maintenant. Monarque, le Papillon n'était plus. Il avait renoncé, il n'y aurait plus d'akumatisation, ils avaient le droit d'être heureux. De s'aimer, comme ils voulaient.
« Tout ira bien, Marinette, chuchota-t-il en lui effleurant les lèvres du doigt, tout ira bien. Nous pouvons être ensemble.
— Merci Chaton, chuchota-t-elle en se détransformant, merci... Je t'aime.
— Moi aussi, je t'aime, Marinette. »
Ils se regardèrent tendrement, souriant d'être enfin ensemble, enfin libres, s'embrassèrent avec bonheur, jusqu'à en perdre le souffle. Quand ils se séparèrent, Chat Noir tendît la dernière Alliance à Marinette, la lui passant au doigt doucement.
Puis il la salua, sautant sur les toits, lui envoyant un baiser depuis le sommet du Palais de Chaillot.
Dans le soleil qui brillait à son zénith, les noyant de sa lumière, ils échangèrent une dernière phrase de douceur, pour sécher toutes les larmes.
« À demain, mon cœur. Je t'aime... »
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5955 Mots. Tain je savais qu'il était long, mais je tablais plus sur du 4500...
Bref.
Qu'est-ce que je peux dire ? J'suis soulagée de l'avoir terminé, sincèrement, ça commençait à me fatiguer.
Je pense qu'on peut voir mes changements de plan au fur et à mesure, l'idée de rendre les Alliances à Ladybug avant le reveal et la guérison de Nathalie, que j'ai abandonnée en route... Doit y en avoir d'autres.
J'suis contente parce que j'ai fait une vraie masterclass. Y a la totale absolue. Révélation Adrien-Gabriel, guérisons des DEUX, Papyura, renoncement, Adrien qui apprend l'histoire de son père (ce qui m'a permis de paufiner mon headcanon, bonus +++), relation Ladynoir et révélation du carré. La TOTALE. On n'aura sans doute jamais ça à l'écran, mais bon... C'est toujours sympa.
Bon, y a un peu beaucoup de larmes, ils ont été bien torturés... J'vous aime les pitchounes, vous inquiétez pas.
Aussi.. Oui, je suis convaincue qu'on pourrait le créer, ce remède. Ca n'est pas le pouvoir d'un autre Miraculous, et la seule autre limite, c'est l'imagination. Or, on pourrait le visualiser.
(La description des symptômes c'était fun.)
On va oublier le fait que je me suis couchée à 1h30 lundi, mardi et mercredi pour écrire parce que je voulais le terminer, aussi. Etouffons ça...
Bref. J'espère que ça vous a plu, que c'était bien, que la longueur ne vous a pas tous fait fuir. Dites-moi tout !
Bises,
Jeanne
(16/12/2022, 22h45)
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