Théories
Oui, ça c'est évident...
Elle... Sans doute.
Pour celui-là, aucun doute, c'est logique. C'était sa mission.
Je pense qu'on peut dire pareil pour...
Luka souligna d'un trait ce qu'il venait d'écrire sur son papier. Il y avait des rayures dans tous les sens, des flèches, des points d'interrogation, et des schémas rapides d'animaux.
Depuis la trahison de Flairmidable, qu'il avait rebaptisé « Flair-Minable », probablement Félix, le guitariste tentait de décoder à qui Marinette aurait pu confier des Miraculous...
« Hey, Luka, ça va ?
— Oui, Ju, ça va. Et toi ?
— Tout va bien. Enfin , j'ai peur de la suite, mais comme tout le monde, j'imagine. Tu fais quoi ?
— Rien, je griffonne.
» Dis, ajouta-t-il après quelques secondes, c'est quoi le nom du kwami du Tigre ?
— Quoi ? Mais comment je pourrais savoir ça, Luka, sérieusement ? Demande à Alya, elle doit savoir...
— Ju.
— Quoi ?
— Tu sais très bien que j'entends quand tu mens. Alors ?
— Luka, je ne peux pas... Je ne peux pas te répondre !
— Ju, murmura-t-il en se levant et en la serrant dans ses bras, n'aie pas peur, ça va aller.
— Mais Luka... »
La jeune fille se blottît contre son frère, tremblante, les scènes de la nuit après Risque rejouaient dans sa tête, et la peur la faisait trembler, pour la première fois elle craignait vraiment. Cette fois, le Papillon serait beaucoup plus fort, puisqu'il possédait tous les Miraculous.
Le garçon attendit patiemment que la crise passe, que les tremblements cessent, berçant sa sœur, chuchotant des mots calmes et rassurant. Les scènes jouaient aussi dans son esprit, mais il les avait domptées depuis longtemps. Il savait quoi faire et cette force apaisée, il la transmettait à la brune.
Quand le calme revînt, il s'éloigna d'un pas, plongea son regard dans celui de sa jumelle et lui posa les mains sur les épaules, rassurant.
« Juleka, ça va aller. On va y arriver. Ne t'inquiètes pas. Et puis Ladybug a besoin de la Miracle Team, avec ou sans costumes.
— Tu sais que ta phrase est ambiguë, n'est-ce pas ?
— Comment ça ?
— Est-ce que c'est Ladybug qui a besoin de nous même sans son costume, ou est-ce qu'on doit l'aider même sans pouvoir ?
— ...
— Luka ? Tu connais son identité, n'est-ce pas ?
— Et celle de Chat Noir, répondit le guitariste dans un murmure presqu'inaudible.
— Vipérion ? Tu crois qu'on peut faire vraiment quelque chose ?
— Il y a toujours une deuxième chance. On peut au moins l'aider à aller bien, à combattre, à tenir debout.
— Luka... D'accord, je suis Tigresse Pourpre, tu l'avais déjà deviné et je ne peux pas te mentir, mais... Je ne peux pas t'en dire plus, d'accord ? Et tu ne dois pas chercher à en savoir plus. Ça te fait déjà quatre identités à protéger. Je comprends que tu veuilles l'aider, mais ça suffit. Trop, c'est trop !
— Juleka... Tu sais que je ne pourrai pas m'en empêcher ?
— Bien sûr, mais faire des théories comme ça, c'est mauvais pour toi !
— Je...
» J'ai besoin de Sass, répondit-il dans un murmure inaudible, et il a besoin de moi, mais si je théorise, peut-être que j'oublierai le vide...
— Luka ? Tu sais que je suis là si tu as besoin, tu peux me parler...
— T'inquiètes pas, Ju, tout va bien. J'aimerais juste pouvoir aider vraiment les héros, et réunir la Miracle Team me semble la meilleure solution.
— Je pense que c'est dangereux pour toi. Je comprends que tu veuilles aider, mais théoriser ainsi risque d'être contre-productif. En te mettant une pression pour garder les secrets, tu vas attirer le Papillon, et s'il t'akumatise, tout brûlera. Je pense vraiment que tu ne devrais pas faire ça.
— Peut-être. Tu as peut-être raison. Je verrai. De toute façon, à part toi, je ne pourrai jamais avoir de confirmation. Ne t'inquiètes pas pour moi, Ju. »
La jeune fille hocha la tête, puis partit dans sa chambre, laissant son frère seul. Luka ferma les yeux. Il lui avait dit qu'il réfléchirait, mais il savait déjà qu'il ne pourrait s'empêcher de chercher, de contacter les potentiels porteurs, d'essayer. Même si Juleka avait raison sur le danger que cette quête représentait.
Il regarda le dessin de renard sur son papier de notes, encerclé de flèches dans tous les sens, souligné et entouré en rouge. Rena était extrêmement importante dans l'équipe, même à partir du moment où elle avait dû se cacher, faire semblant d'avoir renoncé. Et le guitariste était certain qu'elle connaissait l'identité de Ladybug, elle aussi. Ce qui ne laissait qu'une possibilité pour son identité, la seule personne en qui Marinette avait assez confiance. Il mourait d'envie de l'appeler pour échanger des théories et des plans de soutien, mais il savait aussi qu'elle s'y opposerait.
Pour Carapace, à sa réaction lorsque Réplique avait menacé la cachette de Rena Furtive et à la mission pour laquelle il avait été appelé, Luka n'avait aucun doute sur son identité. La question était de savoir comment le DJ avait pu réagir. Il devait s'en vouloir beaucoup d'avoir grillé la couverture de son amoureuse, et il était possible qu'il se sente responsable en partie de la défaite ce jour-là. Le plus âgé connaissait assez Nino pour savoir la forme de sensibilité qu'il tentait de cacher souvent. Et sa capacité à culpabiliser beaucoup trop, à se dévaloriser pour un rien de travers.
Le DJ voudrait aider, bien sûr, mais Luka estimait plus sage d'attendre avant de l'entraîner dans une telle entreprise, attendre qu'il ait lui-même réagit, réfléchi et préparé ses propres plans de guerre. Il fallait lui laisser le temps de se remettre du choc.
Rena éliminée, Carapace disqualifié, l'ancien porteur du Miraculous du Serpent se demandait à qui faire appel. Pour les autres porteurs, il était moins sûr des identités, sauf peut-être Ryuko et Vesperia.
Il se rendait seulement compte qu'il pourrait théoriser pendant des jours et des jours sans avancer d'un pouce. Le pouvoir d'illusion des Miraculous venait remettre en question ses déductions à chaque instant, et il en venait parfois à douter même de ce que Juleka lui avait confirmé quelques minutes auparavant.
Les yeux perdus dans le vague, l'adolescent réfléchissait, les pensées se succédant en vagues, imprécises et floues. L'image de Flair-Minable s'imposait en fond. Il était presque certain que c'était Félix, le cousin d'Adrien, que Marinette aurait pris pour ce dernier. Puis Félix avait trahi, avait offert les Miraculous au Papillon, avait enclenché la fin du monde.
Mais pour faire ça, il devait connaître le Papillon, et son identité. Et il était sûr que le Londonien ne pouvait pas connaître beaucoup de gens à Paris.
Le cœur de Luka se glaça devant l'hypothèse que son raisonnement lui suggérait.
Gabriel Agreste.
L'adulte enfermé qui avait une raison de le faire. Qui pouvait faire plus attention à eux, en observant son fils. Dont l'assistante était malade comme Mayura. Dont les actes faisaient tellement sens avec cette hypothèse.
Le guitariste déglutît tandis qu'un plan s'esquissait lentement dans son esprit. Il y avait une chance d'avancer et de réparer sans trop casser. Marchander les Miraculous contre une identité. C'était digne de Félix, ça sous-entendait de mentir un minimum, mais ça pourrait améliorer la situation. Ou l'empirer, s'il réagissait mal, mais au moins ils auraient les bijoux.
Avec un soupir, l'adolescent hocha la tête dans le vide. Certes, c'était risqué, mais si personne ne prenait de risque, ils seraient bloqués à jamais.
Alors il commença à faire une liste de choses qui l'agaçaient, de déceptions, de colères, tentant de créer une émotion assez puissante pour attirer les akumas de son adversaire.
Luka Couffaine ?
J'ai réussi à vous attirer.
En effet. Je n'ai jamais perçu un tel déferlement de votre part, mais je n'en détecte aucune cause.
Parce que c'est volontaire, M. Agreste. J'ai un marché à vous proposer.
Un marché ? De quel type ? Et comment connais-tu mon identité ?!?!
L'identité de Chat Noir contre les Miraculous de la Miracle Team. Et pour vous, en fait, c'était évident malgré certains détails, mais on ne voulait pas le voir.
Ladybug pourrait-elle savoir ?
Si elle réfléchit à ses erreurs, oui. Mais je ne pense pas qu'elle le fera.
Lui diras-tu ?
Je pense que c'est une mauvaise idée, si vous acceptez mon marché.
Je... Je l'accepte.
Où nous retrouverons-nous ? Et quand ?
Demain, rue du Chat-Qui-Pêche, quinze heures trente ?
Parfait. Juleka sera encore en cours, mais moi non. À demain, M. Agreste.
Luka déglutît en voyant l'akuma qui repartait vers son envoyeur. La conversation télépathique avait eu quelque chose de déstabilisant, d'inattendu. Il y avait une forme de décalage, comme si une partie de lui était encore occupée à théoriser les identités des héros, avant que Juleka n'arrive, tandis qu'une autre part anticipait déjà la rencontre du lendemain. Les scènes rejouaient en superposition dans sa tête, se mélangeant sans cesse.
************
Le lendemain, rue du Chat-Qui-Pêche, à l'heure dite.
Luka déglutît. Il se tenait au milieu de la petite voie, surveillant les deux côtés. Il avait amené sa guitare, et grattait doucement les cordes, cherchant à se détendre. Les notes légères flottaient un instant dans l'air avant de s'évanouir mais ces gestes familiers le rassuraient.
Il s'interrompît en percevant un léger choc sur le pavé, et releva les yeux.
« Bonjour, Papillon. Comment allez-vous ?
— Assez bien, merci. Et toi ?
— Ça va. Un peu inquiet, mais ça va. Vous avez vraiment choisi un endroit discret.
— Je n'avais pas envie que tout Paris me voie. Mais il y a tout de même quelques curieux qui passent par ici, de temps à autres.
— Ils vont nous détester, on bloque le passage.
— Ce serait mieux sur les toits, tu crois ?
— Vous n'êtes pas comme d'habitude.
— Nooroo saurait mieux te l'expliquer que moi, mais tu es venu me libérer, en quelque sorte. Je n'aurais jamais dû faire l'amalgame du Papillombre, car il m'a donné une puissance à laquelle ma raison n'a pas su résister. Et avec les autres Miraculous, c'est devenu encore pire.
— Vous pouvez m'emmener sur le toit ?
— Oui, répondit-il en lui prenant la main et en sautant directement vingt mètres plus haut, au milieu des cheminées.
— Eh bien...
— Avec le Miraculous, ce n'est pas un saut si grand.
— Est-ce que je peux voir Sass, s'il vous plaît ? Il va me reprocher le risque que je prends, mais... J'ai envie de le voir.
— Bien sûr, Vipérion, répondit l'adulte en lui tendant son bracelet, que Luka enfila aussitôt.
— Bonjour Luka ! Quel plaisir de sse revoir, siffla le kwami en apparaissant.
— Oui, je suis heureux de te revoir aussi.
— Détransformation. Au fait, Luka... Tu n'as pas inclus mon Miraculous dans ton marché. Pourquoi ?
— Je ne sais pas. Peut-être parce que je me doutais que vous ne seriez déjà pas pareil. Peut-être parce que j'avais prévu de vous donner l'identité de Chat Noir, et que je me demandais comment vous réagiriez, comment le Papillon réagirait. Ça fait quelques semaines que je cherche un moyen d'aider Ladybug, mais j'avais l'impression que vous demander votre broche serait contre-productif. Je ne sais pas.
— Luka, murmura Sass, de quel marché parles-tu ?
— Je lui ai promis de lui révéler l'identité de Chat Noir, s'il me rendait les Miraculous. Je sais que c'est risqué mais...
— Non, c'est une idée, après tout... Risqué, mais une idée...
— Tiens, déclara Gabriel Agreste en sortant différents bijoux de ses poches, et en les disposant sur le toit entre eux, voilà les Miraculous que je t'ai promis.
— Merci, répondit le guitariste en les comptant du regard, merci d'avoir accepté. De les avoir tous apportés, alors que vous auriez pu...
— Faire le méchant et n'en rapporter que certains tout en ayant l'identité de Chat Noir ? Non, je ne crois pas que j'aurais pu. Nooroo ne m'aurait pas laissé faire, de toute façon. Et tiens, ça peut être utile pour les transporter, déclara-t-il en lui tendant un sachet en plastique opaque.
— Merci, vous avez vraiment pensé à tout...
— J'ai été plus qu'intrigué par notre conversation hier. Je crois que, venant de quelqu'un d'autre, j'aurais peut-être agi différemment. Mais que Vérité vienne avec ce genre d'idées m'a déstabilisé. Avec les Miraculous, j'étais trop puissant, j'en devenais entièrement fou, alors je ne les portais pas en permanence, de peur que l'obscurité qu'ils soulignaient ne déborde sur Adrien et Nathalie. Hier, quand j'ai voulu t'akumatiser, je ne portais que le Papillon, ce qui me rend, d'une certaine manière, à la fois vulnérable et accessible. Quand je ne porte que Nooroo, la folie de puissance s'efface un peu, et « Multi-Ailes » laisse la parole à Gabriel Agreste et les quelques sentiments qui lui restent. Tu t'es faufilé à cet endroit là, et tu as déposé ton message. J'ai été curieux, et j'ai voulu voir ce qui arriverait. Et, comme pour un plan, j'ai tout préparé.
— Honnêtement, je commence à comprendre pourquoi Ladybug et Chat Noir ont tellement de mal à vous percer à jour. Vous faites attention, vous planifiez, vous ne prenez pas de risque démesuré...
— Ladybug agit exactement pareil, c'est pour ça que c'est le statu quo. La seule personne qui ne l'a pas fait, dans cette histoire, c'est Nathalie, qui n'arrête pas de prendre des risques.
— Elle vous écoute, maintenant, répondit Sass.
— Oui, fin vu comme il s'est énervé sur elle la dernière fois, c'est normal, rétorqua Nooroo, intervenant pour la première fois, j'ai eu peur qu'il...
— Elle a fait un malaise alors que nous travaillions, j'ai paniqué, d'accord ? Je sais que je n'aurais pas dû réagir aussi violemment, pas dû crier et m'énerver, mais je ne sais pas gérer l'inquiétude !
— Bon sang, murmura Luka à Sass, j'ai l'impression d'être devant Adrien, je ne sais pas pourquoi.
— Parccce que ccc'est « jussste une amie », lui siffla le kwami à l'oreille sur un ton interrogatif.
— Peut-être oui. Monsieur Agreste ? Je vous dois quelque chose, je crois... Enfin...
— Désolé, je... Penser à Nathalie me fait mal. Quand elle l'a utilisé, le Miraculous du Paon était brisé, et en le portant, elle est tombée malade, et elle ne se remet pas. Elle fait souvent des malaises, elle a des vertiges, et si elle se fatigue, elle peut purement et simplement s'évanouir. Elle doit se reposer, mais elle veut absolument se rendre utile, et travailler mais...
— Occupez-vous d'elle, répondit Luka doucement, soyez gentil, attentif, restez vous-même... Soyez près d'elle. Peut-être que si vous apaisez son âme, elle guérira.
— J'aimerais que ça puisse marcher. Je voudrais tant pouvoir guérir ses blessures. Mais je suis devenu le Papillon, et tout ce que le Papillon sait faire, c'est briser et détruire.
— Non, murmura l'adolescent, vous étiez le Papillon, mais aujourd'hui, vous avez volontairement abandonné tous les Miraculous, vous me les avez donnés, sans hésiter. Vous n'êtes pas le Papillon que l'on voit, ne vous inquiétez pas. Vous pouvez la guérir.
— Merci pour ton encouragement... Au fait, tu m'avais proposé de me révéler l'identité de Chat Noir, mais je n'en ai pas besoin. Sauf si tu y vois un intérêt ?
— Je pense... Je pense qu'il est important que vous le sachiez. Ça sera dur, mais acceptez de rester vous-même et de ne pas aller vous perdre, ça passera. Chat Noir est votre fils. Adrien est Chat Noir. S'il vous plaît... Je crois qu'il ne voudrait pas que vous vous en vouliez. Et il me semble que vous devriez lui dire.
— Luka... Tu es une personne précieuse. Tu sais comment envelopper les pires choses de douceur pour les faire passer. Tu as raison, je dois lui dire qui je suis. Merci, Luka. Pour tout.
— De rien !
— Nooroo, transforme-moi.
— Sass, transforme-moi. »
Vipérion regarda le Papillon s'éloigner, partant vers le manoir des Agreste de l'autre côté de la Seine. Puis il ramassa les Miraculous, les rangea dans le sac et fila vers la demeure de Marinette.
En arrivant sur le toit, il entendit la trappe qui menait à la chambre grincer. Il entendit la jeune fille discuter avec son kwami, pousser un soupir face à la masse de devoir qui l'attendait, mais surtout à l'idée de la ronde. Puisqu'il n'y avait pas eu d'attaque de la journée, il était probable qu'elle ait à en affronter une d'ici ce soir et elle n'était pas motivée.
Le héros sauta sur un toit voisin, attendant que Ladybug fasse son apparition. Quand il la vît, il attendit encore quelques instants avant de se diriger vers elle.
« Ladybug ? Je suis content de te voir, je te cherchais...
— Vipérion ?!!?! Mais comment... Comment c'est possible ?! Je n'ai pas pu récupérer de Miraculous et...
— Je les ai repris pour toi, répondit-il en lui tendant le sac, ils y sont tous. Sauf celui que je porte, que je vais te rendre aussi...
— Comment ? Luka, comment as-tu pu récupérer les Miraculous ? Comment as-tu fait ?
— Je..., le héros détourna le regard, c'est... J'ai réussi, c'est tout.
— Vipérion.
— D'accord, d'accord. Je t'ai menti, le jour d'Exauceur. Vous avez tous les deux été touchés, et j'avais besoin de temps pour enregistrer, c'est pour ça que je ne te l'ai pas dit. Et, en connaissant ton identité, j'ai pu deviner qui était Flairmidable, et de là je suis remonté au Papillon, et... Je le connais un peu, j'ai réussi à trouver un moyen pour qu'il me les donne. Ne t'inquiètes pas, ça ne va pas déraper, je te le promets. Cette fois, tu peux me faire confiance.
— Mais tu as fait quoi ?!!? Contre quoi... Bon sang, c'est de la folie !! Il ne peut pas te les avoir rendus juste comme ça, en mode « Oh, il connaît mon identité, donnons-les-lui »! Contre quoi ? Vipérion, est-ce que tu nous as tous mis en danger, consciemment ?!
— Personne n'est en danger, répondit Vipérion doucement, ne t'inquiètes pas. J'ai mesuré les risques et je les ai pris parce que je sais que ce n'est pas dangereux.
— Mais, mais, mais, si... S'il sert de ce que tu lui dis, murmura-t-elle alors que des larmes inondaient ses yeux, si...
— Ça n'arrivera pas. Il me l'a promis avec sincérité. Je sens les fausses notes dans la voix des gens, Ladybug, et je peux t'assurer qu'il n'a pas menti en me disant qu'il ne s'en servirait pas, en me remerciant de l'avoir fait sortir de ses amalgames. Ça va aller. Crois-moi.
— Comment tu peux faire ça, comment tu peux dire ça ?
— Si, d'ici deux semaines, il ne s'est pas rendu, tu pourras être en colère. Mais je suis sûr de ce que j'ai fait.
— Je peux te faire confiance ?
— Je ne ferai jamais rien pour te nuire, Marinette. Tu le sais. Détransformation.
— Luka... Tu peux le garder. Je pense que c'est mieux.
— Merci de ta confiance, Ladybug.
— Tu ne le regretteras pas, fais lui confianccce, siffla Sass.
— D'accord... »
L'héroïne salua son ami, puis fila vers chez elle, pour ranger enfin les Miraculous dans sa Miracle Box. Luka se transforma à nouveau, et marcha sur les toits jusqu'à rencontrer Chat Noir, qu'il salua d'un sourire.
« Vipérion ?! Comment c'est possible ?
— J'ai repris les Miraculous au Papillon, je les ai rendus à Ladybug.
— Pourquoi es-tu venu me voir ?
— Parce que je connais son identité, et la tienne. Et je lui ai fait promettre d'essayer de vivre normalement. Mais je tenais à t'avertir que les prochains jours risquent d'être compliqué.
— Merci de l'avertissement. Merci d'être venu sauver la partie, en choisissant de nous remettre la magie. De lutter avec nous. Je ne te connais pas, mais je dois reconnaître que Lady a bien choisi.
— Si, tu me connais. N'oublie jamais, si tu veux parler, je serai toujours là pour écouter.
— Luka ?
— Bien vu, Adrien. Courage pour la suite !
— Merci.
— C'est rien. »
Chat Noir regarda Vipérion s'éloigner, tentant de se rassurer sur ce qu'il avait glissé à propos de leur ennemi. L'adolescent craignait profondément que ces énigmes ne désignent son père, mais il en chassait violemment l'idée, se rappelant ses akumatisations. Mais il ne voyait pas qui ce pouvait être d'autre pour que Luka prenne la peine de le prévenir et de lui rappeler qu'il était son ami.
Non, ce n'était pas ça, il avait compris de travers, forcément... Et puis, de toute façon, son père n'avait jamais été un modèle, au pire ce n'était rien, ça passerait...
************
Trois jours plus tard, dans l'atelier du manoir.
Gabriel, assis sur une des tables de son atelier, regardait les rouleaux de tissus, les étagères d'aiguilles, les tiroirs de bijoux, le visage défait. Depuis sa rencontre avec Luka, il n'était pratiquement pas sorti de sa pièce secrète, essayant de remettre de l'ordre dans ses sentiments et ses pensées.
Durant ces trois jours, il avait libéré Nooroo de toutes ses contraintes et avait commencé à apprendre à parler réellement avec lui.
Durant ces trois jours, il avait fait le point sur ses relations avec Nathalie et Adrien, leur dépérissement et le besoin profond de les réparer.
Durant ces trois jours, il avait établi un plan. Il n'avait jamais été doué avec les mots et l'oral, peut-être une séquelle de son enfance où les sons étaient punis, mais il savait s'exprimer autrement.
Il avait créé, créé les tenues de sa rédemption, aidé par son kwami, ils avaient inventé des vêtements ensemble, se découvrant une complicité amusée.
Le styliste referma le couvercle de la boîte où il avait déposé le costume pour Adrien, et déglutît. Il espérait que l'adolescent apprécierait. Il lui avait taillé une chemise d'un bleu presque blanc, avec le bord du col retissé de noir, et une légère ligne vert foncé au bas du vêtement. Elle était accompagnée d'un pantalon noir sur lequel était tissées de minuscules pattes de chat, vert tendre, presque invisibles de loin, deux au niveau de chaque poche et trois à la hauteur de chaque cheville. Il glissait ainsi à son fils, discrètement, qu'il connaissait son secret.
« J'espère que ça ira, murmura-t-il en saisissant la carte qu'il avait écrite, qu'il saura comprendre... Ou au moins accepter de m'en parler. Je...
— Ça ira, Gabriel, j'en suis certain. Votre fils est quelqu'un de très compréhensif. Le début va sans doute être un peu difficile, mais ça ira.
— Merci, Nooroo. Merci d'être avec moi.
— Vous voulez me relire ce que vous avez écrit ?
— Oui... Ma foi, c'est pratique d'avoir un kwami qui lit les émotions !
— Allez-y, répondit le kwami en souriant.
— Merci. »
Gabriel saisît la carte, et commença la lecture.
Adrien, je sais que je ne suis pas à la hauteur. Que c'est bien pire que cela, même, et qu'un garçon aussi talentueux, gentil, intelligent et vivant que toi mérite un père qui soit réellement là pour lui, qui s'occupe de lui, lui accorde de l'attention et se soucie de lui. Tout ce que je ne suis pas. Je n'ai jamais été présent auprès de toi, et ça a été pire encore ces deux dernières années. Et j'ai bien conscience que malgré cela, je compte pour toi. Tu aimes échanger avec moi, tu apprécies de passer du temps en ma compagnie, tu souris quand je viens te voir. Tu... Je ne le mérite pas, je ne mérite pas ton amour, car je suis encore pire qu'un père absent. Ça fait deux ans que je me transforme en machine de guerre insensible et idiote, deux ans que j'utilise des pouvoirs dont je ne suis pas dignes. Je suis le Papillon, Adrien.
J'espère que tu sauras, un jour, accepter de me revoir. Je me doute que tu vas m'en vouloir, c'est normal, mais je ne peux m'empêcher d'espérer que tu sauras pardonner...
Désolé,
Ton père, Gabriel Agreste.
Nooroo vînt se presser contre les doigts de son porteur, sentant que celui-ci avait du mal à contenir la douleur qui brûlait dans son cœur depuis trois jours. Il aurait voulu lui dire que tout se passerait bien, mais il n'avait aucune idée de la réaction que pourrait avoir l'adolescent en lisant ces quelques lignes. Il croisa le regard du styliste, qui hocha la tête d'un air déterminé, puis se dirigea vers la chambre d'Adrien.
Ce dernier était au collège, ce qui rendait la tâche plus facile. Gabriel poussa la porte, regarda l'immense pièce rangée à la perfection, empreinte de cette forme de mélancolie qu'il connaissait si bien pour avoir instauré la même dans sa chambre d'enfant. La mélancolie de ceux qui ne se sentent pas chez eux dans la demeure des parents. Il s'approcha du lit, et y déposa le paquet, avant de poser la lettre dessus. Une larme s'échappa, faisant saigner l'encre de la signature.
Un regard sur la fenêtre ouverte serra le cœur de l'adulte. Si jamais le jeune homme ne voulait plus le voir, il pourrait simplement partir par là, et ne plus revenir... Non, il ne fallait pas y penser. Ça ne serait pas comme ça.
Le cœur brisé de crainte, il retourna dans son atelier. Son regard accrocha une autre tenue, celle qu'il avait préparée pour Nathalie.
Nathalie...
Son ange gardien, toujours présente et bienveillante.
Sa seule amie, et la seule personne qui l'ait toujours pleinement compris, mieux même qu'Émilie.
Sa partenaire de combat qui lui avait manqué chaque jour après qu'il ait réparé la broche du Paon.
« Sa » Nathalie, même s'il ne pouvait pas l'appeler ainsi.
Il avait finalement accepté ses sentiments, de reconnaître qu'il l'aimait plus que tout, pour tout ce qu'elle était, pour ses sourires et ses encouragements, mais aussi ses avertissements toujours doux, la manière dont ses sourcils se fronçaient quand il allait trop loin. Pour son aide, pour son énergie, pour les dizaines de talents qu'elle avait toujours montrés, pour la sensibilité qu'elle cachait derrière une froideur de façade.
La robe qu'il lui avait créée reflétait à quel point il avait besoin de sa lumière, à quel point elle était un ange pour lui. Blanche parsemée de volutes d'or au niveau des coutures, elle tombait jusqu'au sol dans une coupe stricte mais laissant une mobilité importante. Les manches étaient longues, et augmentées de triangles de tissu étincelant, qui recouvriraient le dos des mains de la jeune femme.
Il déglutît en décrochant la tenue du cintre et en la pliant dans la boîte destinée à la recevoir. Cette fois, il allait devoir parler. Expliquer à Nathalie ce qui s'était passé, son marché absurde avec Luka et les mots de celui-ci, qui l'avaient forcé à réaliser le réel marasme d'émotions où il s'était noyé. Il allait devoir raconter et il avait peur de ne pas savoir dire, de mal s'exprimer, de...
« Tout va bien se passer, Gabriel. Je suis avec vous.
— Merci. Enfin... Elle refuse toujours de m'appeler par mon prénom, et je dois vraiment aller la voir en lui disant que je l'aime ? Je vois le rejet d'ici...
— Courage, je suis sûr que ça peut bien se passer !
— Nooroo... Quelle émotion me permettait d'akumatiser Catalyste ?
— C'était très confus. Si vous ne le savez, je n'en ai pas une meilleure idée que vous. Tout ce que je peux dire, c'est qu'elle a un réel malaise de vivre. Mais que ça peut s'améliorer.
— Merci. »
Gabriel ferma les yeux, hésita un instant, puis inspira profondément pour se donner du courage, saisît la boîte et se dirigea vers la chambre de son assistante, d'une démarche faussement assurée.
Quand elle lui demanda d'entrer, de sa voix douce, il eut l'impression que son cœur se décrochait.
Du bout des doigts, il poussa la porte, et il pénétra dans son domaine sur la pointe des pieds. Il fut surpris de la luminosité de la pièce, les rideaux ouverts laissaient brillamment entrer le Soleil, qui couronnait d'or la jeune femme allongée dans son lit.
« Bonjour Monsieur, sourît-elle, comment allez-vous ?
— B... Bien, merci et vous ?
— Je vais bien. Vous avez l'air épuisé...
— Je... Je n'ai pas beaucoup dormi ces dernières nuits, je n'y arrivais pas et... J'avais besoin de créer.
— Est-ce que c'est lié aux cinq jours sans attaque ?
— Bien sûr. Je pense que vous me connaissez assez pour pouvoir interpréter.
— Pourquoi avez-vous renoncé ?
— J'ai renoncé il y a quatre jours. Grâce à Vipérion. Il a, je ne sais pas trop comment, découvert mon identité. Et, à ce moment-là, il a fait en sorte que je veuille l'akumatiser, pour me proposer un marché... Que j'ai accepté. Par curiosité, en fait. Il voulait les Miraculous...
— Et qu'avait-il à vous proposer en échange, pour que vous acceptiez, s'étonna-t-elle.
— L'identité de Chat Noir. Le lendemain de sa proposition, nous nous sommes vus, et je les lui ai donnés. Et il m'a parlé, avec des mots qui ont fini de tuer ma folie. Avec un seul Miraculous, mon âme était revenue. Et il m'a permis de voir que le combat que je menais n'avait aucun sens. Luka m'a libéré... Et je ne comprends toujours pas comment il a fait. Et, alors que je lui avais rendu les Miraculous, qu'il aurait pu partir... Il me l'a dite. Il m'a révélé l'identité de Chat Noir, et il s'est assuré que le Papillon ne reviendrait plus jamais.
— Gabriel ? Est-ce que vous allez bien, demanda-t-elle en se levant et en venant vers lui.
— Je pourrais aller mieux, mais ça pourrait être pire. Je crois que j'aurais dû le savoir, m'y attendre. Adrien... Je ne sais même pas comment entretenir une relation maintenant. Je lui ai laissé le choix, je... J'avais besoin de lui montrer que je savais sans lui dire, alors je lui ai fait un costume avec, sur le pantalon noir, la patte de Chat Noir. Et je l'ai accompagné d'une lettre, où je lui ai dit le monstre que je suis. Je l'ai déposé dans sa chambre tout à l'heure, je voulais le faire avant de venir vous voir.
» Parce que, dans mon chemin pour espérer redevenir humain, j'ai besoin de vous, mais je ne voulais pas le savoir avant. Je ne sais même pas comment dire ce qui m'a tenu debout ces trois derniers jours, parce que ça ne fait pas sens. Mais c'est grâce à vous... À toi. Je ne sais même pas parler, alors je voulais juste te donner ça, en espérant que tu comprennes, répondit-il en lui tendant la boîte. »
Nathalie haussa un sourcil, surprise. Elle avait reconnu les boîtes dans lesquelles il enveloppait, autrefois, les tenues qu'il créait pour Émilie.
Elle s'empara de l'emballage, le déposa sur son lit et ôta délicatement le couvercle. Elle ne pût retenir le cri d'admiration qui lui échappa en apercevant le tissu, ni le soupir de surprise en déployant le vêtement dans son entièreté. La robe était splendide. Elle ne pouvait pas croire qu'une telle merveille lui était destinée, mais elle voyait le regard de Gabriel, brillant de bonheur devant le sourire enfantin qu'elle avait.
Elle le remercia, et fila dans sa salle de bain, refermant la porte à clé avec un sourire.
Quand, quelques minutes plus tard, elle réapparut dans la chambre, Gabriel avala sa salive, bouche bée. Non seulement la robe lui allait à la perfection, mais elle s'était lâché les cheveux, les ramenant sur son épaule droite dans une coiffure qui semblait royale.
« Nathalie... Je crois que tu es la plus belle personne que je n'ai jamais rencontrée... Vraiment.
— Tu exagères, Gabriel. Tu exagères toujours !
— Mais bien sûr que non enfin, s'exclama-t-il d'un ton faussement outré qui les fit rire.
— Sinon, pourrais-tu me confirmer la signification de cette robe ? Je crois avoir compris, mais je ne suis pas sûre.
— Avec plaisir, Nathalie, répondit-il en lui prenant les mains, plongeant son regard dans le sien.
» Cette robe, elle signifie tout ce que j'ai nié trop longtemps, au point de te blesser physiquement, de me perdre et devenir dangereux. Cette robe, c'est ma gratitude pour tout ce que tu as fait pour moi. C'est la joie que j'éprouve en te voyant sourire, l'inquiétude quand tu as mal. Cette robe, c'est le signe par lequel j'ai voulu marquer mon amour pour toi. Parce que je t'aime, Nathalie, de tout mon cœur, même si l'accepter a été un combat, je t'aime. Et je veux essayer de te rendre heureuse. Même si je ne sais pas vraiment construire, que je détruis ce que je touche. Je veux pouvoir t'aimer, t'aider, savoir être ami et amant, et s'il me faut une vie pour te conquérir, j'y consacrerai chaque seconde. Chaque seconde sera pour transformer le diable que je suis en humain assez bon pour être digne de l'ange que tu es. L'ange qui m'a sauvé la vie plus de fois que je ne peux compter. Je t'aime, Nathalie.
— Gabriel... Gabriel, comment... Je n'aurais jamais osé y croire, si on me l'avait dit, si on m'avait raconté aujourd'hui... Parce que je t'aime, depuis longtemps, je serais morte pour te savoir heureux, et je vais guérir tes ailes brisées. Tu es un ange aussi, tombé dans la boue de la douleur, mais le bonheur reviendra. Je te le promets. »
Leurs sourires croisés brillèrent un instant, devant cette déclaration réciproque qu'il n'avait jamais attendue, illuminant leurs cieux gris. Ils s'entendirent du regard, mêlant en un geste leurs cœurs qui battaient seuls depuis trop longtemps.
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Le soir.
Adrien, assis sur son lit, fixait la lettre de son père depuis un temps infini. Il n'arrivait pas à en décrocher le regard, depuis qu'il était rentré du collège. Il l'avait lu et avait senti son cœur imploser.
Son père était le Papillon.
Son père n'avait pas su même prendre le courage de lui dire en face.
Son père qui était manifestement brisé, à présent. Ça se sentait dans la lettre, et on voyait aussi qu'il aimait réellement son fils, et l'adolescent avait été touché au cœur par cette excuse en forme de mea culpa, par la tristesse qui suintait de ces quelques mots écrits à la main pour révéler l'horreur.
« Adrien, lança Plagg, ça fait deux heures que tu fixes ce bout de papier, il faut peut-être réagir !
— Merci, Plagg. Est-ce que... À ton avis, Vipérion le savait ?
— J'en suis convaincu. Je pense que c'est même grâce à ça qu'il a pu récupérer les Miraculous.
— T'as peut-être pas tort. Après tout, il nous avait dit... « Les prochains jours seront difficiles ». J'ai refusé d'y croire...
— Adrien, comment tu vas ?
— C'est sans doute étrange, mais je ne lui en veux pas. Je sais pourquoi il l'a fait, et je devine pourquoi il a arrêté, et je ne peux pas être en colère. Je suis comme vidé, perdu. Je n'arrive pas à réagir vraiment, je suis triste... Et en même temps, je suis étonnamment fier, parce que le Papillon est une forme de résilience, de lutte. Mais je ne peux pas lui en vouloir. J'ai eu mal, pendant ces combats, mais j'ai aussi trouvé ma liberté et mon identité. Je suis devenu moi-même en étant Chat Noir, et je ne peux que le remercier pour ça. Mais sans son aveu, je ne l'aurais jamais su. Je dois aller le remercier.
— Attends, regarde ça d'abord !
— Who... C'est extraordinaire, murmura Adrien en découvrant le costume, c'est magnifique... Il a fait ça pour moi...
» Oh, regarde, s'exclama-t-il en pointant les plus légers détails, je crois qu'il sait.
— Qu'est-ce qu'on fait ?
— Je vais le mettre. Et je vais aller voir mon père, le remercier pour sa lettre, pour sa franchise. Lui dire que je suis Chat Noir, et lui expliquer à quel point j'avais besoin du Papillon pour grandir pleinement. Nous allons nous réconcilier, et je sais déjà que ça va être long. Ça prendra toute la nuit de tout nous expliquer, peut-être même encore la journée de demain. Et probablement des jours entiers avant d'y arriver complètement. Mais nous nous en sortirons, et nous serons plus forts que jamais ensuite. Nous serons ensemble, et les ailes de papillon feront briller les yeux de chaton. Ça ira.
— C'est joliment dit. Bonne chance, Adrien Agreste.
— Merci, Plagg. »
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5982 Mots.
Résumables en une phrase : Luka a sauvé la situation.
J'aime beaucoup Luka, je l'ai dit ? C'est vraiment un personnage que j'adore, il est simplement parfait. Et le fait qu'il connaisse les identités peut être vraiment très intéressant. Parce que, forcément, il va vouloir aider Marinette, maintenant. Et... C'est un scénario possible, non ? Qu'il comprenne...
J'ai galéré pour les vêtements, mais j'aime beaucoup mon résultat. Honnêtement, c'est toujours aussi fun à imaginer, toutes ces tenues qu'on ne verra jamais... Et lâcher les cheveux de Nathalie. Elle serait teeellement belle avec les cheveux lâchés !!
Autre point qui est en train de devenir une passion : faire craquer Gabriel. Sincèrement, que ce soit face à Nooroo (donc "seul" en quelque sorte), avec Nathalie, ou dans sa lettre à Adrien, il est fragile. Parce que Gabriel, même s'il se blinde derrière une armure de pouvoirs et de folie, est fragile, j'en suis convaincue. Il n'a pas accepté de guérir, et ça le fragilise. Il faut seulement lui montrer, casser les digues, provoquer l'inondation, et après, on pourra reconstruire.
J'ai peut-être été un peu elliptique sur la réaction d'Adrien, mais au bout de dix jours, j'en ai marre de cet OS. Adrien a dit ce qui allait se passer ensuite. Comment il allait agir, et je pense qu'on peut bien comprendre la réaction de Gabriel. Plus solide grâce à Nathalie, mais fragilisé.
J'adore mon baiser Papyura, aussi, mais c'est un détail.
(Ah, si quelqu'un se demande pourquoi j'ai mis ce média-là : j'écris en musique, et YouTube me l'a lancé au moment où j'écrivais la déclaration, j'ai trouvé que ça disait bien l'histoire).
Sinon, vous, qu'en avez-vous pensé ? C'était bien ? Vous avez aimé ? Dites-moi tout !
Bises,
Jeanne.
PS pour ceux qui n'ont pas lu "Problème": on a les 20k, ce qui est purement énorme, merci beaucoup. J'ai donc eu l'idée de faire une FAQ mais pas sous format classique. Je vais devoir répondre avec des chansons ! En fait, vos questions seront du genre "quelle est la chanson qui te fait penser à l'écriture?" (par ex), et je réponds, et y aura un chap spécial dans mon livre de tag pour ça! Alors posez vos questions, toutes, en bazar, et pas forcément reliées à Miraculous !
(28/04/2022, 02h09, il est beaucoup trop tard)
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