Soutien

Adrien se faufila sous l'escalier du collège. Il resta un instant en silence, contemplant Marinette, réfugiée dans un recoin et dessinant. Il ne voulait pas la déranger, mais il le devait, pour la sortir de l'espèce de mal-être où elle s'enfonçait depuis quelques temps.

« Marinette ? Que se passe-t-il ?

— Laisse-moi, marmonna-t-elle sans lever les yeux de son croquis.

— Non. On ne laisse pas un ami plonger dans la déprime sans aider. Et tu es ma meilleure et plus précieuse amie. Vraiment. »

En réalité, elle est beaucoup plus que ça pour moi, mais je ne veux pas la braquer.

Marinette laissa le silence se réinstaller. Elle aurait aimé se confier, partager ses tourments, ses difficultés. Mais elle devait garder son identité secrète.

Et puis Adrien ne comprendrait certainement pas. Seul Chat Noir aurait pu la comprendre. Et, malheureusement, elle ne savait pas parler à son partenaire.

À cette pensée, la jeune fille sentît ses nerfs lâcher et fondît en larmes, bégayant que c'était trop compliqué, que sa vie était tellement compliquée, mais peu importait après tout, elle ne s'appartenait pas, sa vie n'était pas à elle, on la lui avait volée, mais elle n'avait que quatorze ans pourtant, et tellement, tellement, tellement de responsabilités, c'était dur, trop dur, c'était un affreux cauchemar et elle était si seule, si abandonnée, si...

« Chut, chut, calme-toi, murmura Adrien en la prenant dans ses bras, chuuut.

» Je sais que c'est dur, Princesse, je vois comme tu es chargée de responsabilités. Mais tu n'es pas seule, je suis là, pour te soutenir.

» Nous sommes ensemble. Toi et moi contre le reste du monde, comme toujours et partout. D'accord ?

— S-si tu ve-veux, mais, co-comment ça, t-toujours ? Qu'est-ce q-que tu veux dire ?

— Bon, d'accord, j'exagère un peu, pas toujours. Mais au moins depuis que nos vies ont été volées, ma Lady.

— Que-quoi ?! Chaton ?

— Oui, répondît-il doucement.

» Euh, ça va, Maribug ? »

Adrien était un peu inquiet. Sa camarade, si elle avait finalement cessé de pleurer et accepté de s'appuyer sur lui, était devenue extrêmement pâle, comme horrifiée devant une immense catastrophe.

Elle ne répondait pas. Elle ne semblait pas consciente. Elle ne réagissait plus.

Le blond s'éloigna d'un pas et posa les mains sur les épaules de la bleutée, la regardant droit dans les yeux.

« Marinette, écoute-moi.

» Je sais à quel point tu tenais à ce que nous gardions nos identités secrètes. Et je sais que c'était une mesure de protection face au Papillon, au cas où l'un de nous se serait fait akumatiser.

» Mais je t'aime. Toi, en entier. Je suis amoureux de Marinette, même si j'ai longtemps cru préférer Ladybug.

» Et je sais que ce secret te pesait énormément, encore plus depuis ta rupture avec Luka.

» En tant que personne qui t'aime, je veux ton bien et me dois de t'aider. T'aider à gérer tes problèmes, mais surtout t'aider à te sentir mieux.

» C'est pour ça que Luka voulait connaître ton secret, c'est pour ça que Ladybug et Chat Noir ont besoin l'un de l'autre, c'est pour ça que nous devons nous connaître. »

En finissant son discours, Adrien s'éloigna encore un peu, lâchant les épaules de son amie pour la laisser respirer. Il voyait qu'elle était complètement bouleversée par ce qu'il avait dit.

Marinette avait l'impression que les mots d'Adrien étaient venus apaiser chacune de ses douleurs, panser toutes ses plaies. Il la comprenait parfaitement et le savoir lui faisait l'effet d'une brise délicate dans l'esprit, guérissant son cœur.

Elle ne savait pas vraiment comment dire l'infinité de sa gratitude, alors elle prît simplement les mains du jeune homme, les serra doucement, mettant dans son regard le plus de reconnaissance possible, murmurant un pauvre « merci » qui ne pouvait refléter tout ce qu'elle ressentait.

Puis elle murmura à son tour sa déclaration, se blottissant contre lui.

« Moi aussi je t'aime, Adrien, depuis le premier jour. Et je suis tellement, tellement heureuse de savoir que nous pourrons avancer, ensemble... »

Adrien hocha la tête avec un sourire, serra Marinette dans ses bras, tendrement, en lui chuchotant de fermer les yeux. Puis il se pencha vers elle, unissant leurs lèvres doucement, dans une caresse tendre. La jeune fille sentît aussitôt la joie l'inonder, avec l'impression d'être enfin parfaitement à sa place. Elle répondît doucement à son amoureux, appuyant légèrement sur les lèvres du jeune homme.

Ils étaient enfin réunis et heureux.

***********

Trois semaines plus tard.

« Bien joué ! »

Ladybug et Chat Noir échangèrent leur Check habituel puis se serrèrent l'un l'autre dans les bras.

L'héroïne se mordait les lèvres pour ne pas hurler de toutes ses forces sur son partenaire pour avoir encore une fois pris des risques trop importants, mais elle ne pût s'empêcher de le réprimander vertement.

Chat Noir baissa les yeux et attendît la fin du sermon patiemment. Il savait qu'il le méritait. Mais quand sa Lady eût terminé, il la rassura, affirmant que tout allait bien, puis se pencha vers elle et l'embrassa tendrement.

Elle sourît en répondant à son amoureux, sachant parfaitement qu'il faisait cela uniquement pour se racheter mais incapable de lui en vouloir réellement.

Puis elle se sépara de lui pour grimper sur un toit afin de nourrir Tikki et faisant signe qu'elle l'attendait.

Le héros hocha la tête et s'étira longuement. Le combat avait été épuisant et la journée commençait à être longue.

Ayant rassemblé ses forces, il s'élança vers le sommet de l'immeuble voisin. Mais quelque chose le retînt par la queue.

« Ho, eh, Monsieur le Chat !

— Alya ? Qu'est-ce qui se passe ? Tu as failli me faire tomber, s'exclama-t-il en atterrissant tant bien que mal.

— Mais non enfin, un chat retombe toujours sur ses pattes.

» En fait, je voulais te parler. De manière sérieuse, mais discrète. Viens.

— D'accord... Tu sais que tu me fais peur, là ? Même plus que Lady Wifi, je crois...

— T'inquiètes, je vais pas te faire de mal, lançât-elle en s'engageant dans une ruelle adjacente. »

Ils marchèrent discrètement, Chat Noir suivant Alya à la trace. Elle l'entraînait de plus en plus profond dans le dédale de ruelles étroites de l'extrême-centre de Paris.

Une fois que la journaliste fût certaine que personne ne pourrait l'entendre, elle s'arrêta brutalement et se retourna vers le héros.

« Bien.

» Maintenant, Monsieur Adrien Agreste, vous allez m'écouter très attentivement.

» Tu connais l'identité de Ladybug, elle connaît ton identité, vous sortez ensemble sous vos deux apparences. Vrai ?

— Euh, oui, mais...

— Mais tu ne comprends pas où je veux en venir. C'est très simple, en fait.

» Marinette est ma première amie ici, et meilleure amie.

» Ladybug est la personne que j'admire le plus et dont j'ai l'honneur d'être la partenaire en tant que Rena Rouge.

» Je crois que je la connais très bien.

— Ça pour la connaître, coupa Chat Noir, tu la connais même mieux qu'elle ne se connaît elle-même sur certains points !

— Merci. Bref, reprenons.

» Comme je la connais, je sais qu'elle n'est pas que la super fille super forte et intouchable qu'elle donne l'impression d'être.

» Et je sais aussi qu'elle a attendu pendant très longtemps de pouvoir sortir avec Adrien.

» Donc je tiens à te prévenir, Adrien Chat Noir Guillaume Émile Joseph Athanase Agreste. Si tu lui fais du mal, je briserai chacun des os de ton corps un par un, costume ou pas costume. Compris ?

— Euh compris. Mais d'où tu connais mes cinq prénoms, en fait ?

— Marinette. Elle sait tout te concernant, je crois.

— Ok...

— Oui, je sais, ça peut être flippant. Mais ne t'inquiètes pas, c'est juste qu'elle t'aime, et qu'au début, tu étais plus comme une idole qu'autre chose...

— Eh bien, merci de l'information. Mais c'est un peu bizarre quand même, tu ne me l'ôteras pas de la tête.

— Je ne comptais pas le faire, je suis d'accord.

» Mais je t'ai assez retenu, elle t'attend. File, du Matou, et retiens bien ce que j'ai dit.

— C'est noté. Au revoir ! »

Chat Noir salua Alya et fila sur les toits pour retrouver Ladybug.

Il courût de toutes ses forces pour limiter le temps d'attente de de sa partenaire après la discussion avec Alya qui avait duré plusieurs minutes.

Quand il l'aperçût enfin, perchée au bord du toit, il soupira de soulagement. Elle l'avait attendue et elle ne semblait agacée de cette attente, pas beaucoup du moins.

Il vînt s'asseoir auprès d'elle et lui prît la main, l'air contrit.

« Tu en as mis du temps, commenta-t-elle.

— Je sais. La tornade Alya m'est tombée dessus et j'ai plus ou moins été obligé de la suivre.

— Que voulait-elle ?

— Me menacer de mort.

— PARDON ?!

— Bon, pas vraiment. Elle connaît nos identités, je ne sais pas comment. Et elle m'a clairement fait comprendre que je n'avais pas intérêt à te blesser, même sans faire exprès.

— Pour les identités, c'est parce que je lui ai dit la mienne après Gang des Secrets. Je suppose que la tienne devenait évidente à partir du moment où nous sortions ensemble sous nos deux identités.

— Sans doute, oui...

» N'empêche, elle fait vraiment peur quand elle menace.

— Elle doit tenir ça de sa grande sœur, Nora peut vraiment être dure en affaires aussi. Enfin, c'est sûr qu'il vaut mieux éviter d'énerver les filles Césaire. »

Chat Noir répondît d'un clin d'œil et passa son bras autour des épaules de sa Lady, qui se blottît contre lui et déposa sa la tête sur son épaule.

Aujourd'hui, ils n'avaient pas de pression.
Aujourd'hui, ils pouvaient profiter simplement de la vie, de leur vie.
Aujourd'hui, ils pouvaient être juste heureux, ensemble.

************

1585 Mots.

Bon. Enfin publié ! C'est un exploit !

Cet OS. Déjà que je l'ai imaginé pendant la route en marchant. Donc, impossible d'écrire. Puis j'ai commencé à l'écrire le jeudi 8, quand j'ai enfin eu une pause. Sauf que je savais pas le terminer. Résultat je me suis retrouvée pendant l'adoration du jeudi soir à demander de l'inspi à Dieu. Le pire étant que ça a marché..

J'ai fini de l'écrire en rentrant, le 14 juillet. Puis le retranscrire dans mon portable, on est le dimanche 18. Je pars en Sardaigne. Et je n'ai plus de réseau.

Jusqu'à maintenant (on est au resto et y a un réseau Wifi dont on nous a filé le mot de passe).

Bref.

L'OS je l'aime bien. Et Alya me fait trop rire. En plus Adrien est super choupi au début.

Et vous qu'en pensez-vous ?

Bises,

Jeanne.

(24/07/2021)

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