Sauvetage in extremis

Ladybug détruisît le sentimonstre, soulagée d'en avoir enfin fini. Cela faisait au moins deux heures que Chat Noir et elle se battaient désespérément contre Mayura et le Papillon. Ils avaient tout fait pour rendre la tâche extrêmement difficile, combinant leurs pouvoirs dans la création d'un sentimonstre akumatisé.

Mais les héros étaient enfin au bout du combat. Mayura et le Papillon semblaient comprendre que la fin était arrivée. Pourtant, la méchante voulut tout donner dans un ultime effort. Elle arracha une plume de son éventail, serra dans son poing un petite porte-clé en forme de lys, y déposa l'amok ensorcelé...

Ladybug manqua tomber du haut de l'Arc de Triomphe où se déroulait le combat en voyant le sentimonstre. Il était immense, encore plus grand que Poupéeflekta, doté d'ailes démesurées, violet, à tête d'argent. En reculant, l'héroïne pût distinguer les traits de l'extraordinaire chimère créée par son ennemie, mélange entre un paon et un papillon.

Alors qu'ils recommençaient à se battre, la jeune fille réalisa très vite qu'ils n'y arriveraient pas.

Du coin de l'œil, elle aperçut Mayura, adossée à la balustrade, ayant manifestement du mal à tenir debout.

« Chat Noir, le porte-clés ! C'est le seul moyen ! »

Son partenaire hochait la tête, se lança vers l'adversaire, se faufilant en évitant les coups du sentimonstre, lui arracha le porte-clés et le cataclysme immédiatement, libérant l'amok que Ladybug purifia.

À peine l'avait-elle fait que Mayura s'écroula, manifestement à bout de forces. Le Papillon se précipita vers elle, la serra dans ses bras et l'empêcha de tomber sur le sol de pierre.

« Nathalie, oh Nathalie, tu n'aurais jamais dû... c'était trop dangereux, Mayura je n'aurais jamais dû exiger cela de toi, c'est trop...

— Ce n'est rien, Papillon, ne t'inquiètes pas, ça va aller.

—Oh, Nathalie... Pourquoi ai-je laissé faire, murmura-t-il, des larmes roulaient sur son masque, j'aurais dû t'en empêcher... Te sauver.

— Ça ira, Gabriel, dit-elle d'une voix sifflante, promets-moi d'être heureux... c'est tout ce que je veux.

— Heureux ? Sans toi ? C'est impossible, gémît-il à mi-voix, complètement impossible. Je t'aime trop, Nathalie...

— Vous ne pouvez pas, Monsieur, s'étrangla-t-elle en tentant de se redresser, vous ne pouvez pas dire ça. Vous serez heureux. »

Il secoua la tête, les larmes inondaient dans ses joues, tremblant, il la serrait dans ses bras, la suppliant de rester, alors qu'elle chassait les larmes de son masque avec tendresse, lui murmurant qu'il devait l'être. Il ne devait pas l'aimer, elle était désolée de lui infliger cela à nouveau, mais dans un murmure elle lui avoir été heureuse, comme elle l'aimait depuis si longtemps.

Quelques mètres plus loin, Chat Noir semblait avoir vu un fantôme, mais il s'efforça de se reprendre.

« Sauve-la, s'il te plaît, Ladybug, sauve-la, sauve-les. Je t'en supplie, ma Lady, ma vie en dépend...

— Pardon ?

— Je... Je suis Adrien Agreste. Et je crois bien que ce sont mon père et ma be... Nathalie.

— Chat ? Qu'est-ce que tu allais dire ?

— Rien, je prends mes rêves pour la réalité...

— T'inquiètes, ça arrive à tout le monde, Chaton, déclara-t-elle en déposant un baiser rapide sur sa joue.

— Tu vas la sauver, hein ?

— Bien sûr, s'exclama-t-elle, mais moi je ne peux rien faire, je dois demander de l'aide à Su-Han. »

De l'autre côté du monument, le Papillon se redressa, et se dirigea vers eux. Otant son Miraculous, il le tendît à Ladybug, restée bouche bée, tant devant le geste que devant l'identité de son adversaire. Il lui adressa un sourire triste avant d'expliquer :

« Je vous aie entendue. Vous ne pourrez pas le faire seule. Je doute que Maître Su-Han accepte d'aider le Papillon. Montrez-lui mon Miraculous, en gage de bonne volonté. Mais sauvez-la, je vous en supplie, j'ai tellement besoin d'elle...

— Est-ce qu'elle est..., demanda Chat Noir d'une voix brisée.

— Elle vit encore. Mais elle n'en a plus pour longtemps...

— J'y vais, déclara Ladybug, courage Monsieur, nous allons y arriver. »

Elle s'élança sur un toit voisin, puis un autre, cherchant un indice qui lui indiquerait où trouver le Gardien Céleste. Mais, rapidement, elle se rendit compte que c'était désespéré. Elle n'avait jamais eu d'information le concernant, c'était toujours lui qui venait la trouver, qui venait lui parler.

Inspirant profondément pour chasser le sentiment de honte et d'absurdité, Ladybug se posta sur un toit, puis hurla un appel, à se casser la voix.

« Su-Han ! J'ai besoin de vous ! »

Au bout du quatrième appel, alors qu'elle s'apprêtait à tenter sa chance ailleurs, elle l'entendît atterrir près d'elle. Il lui demanda sévèrement ce qui se passait pour qu'elle prenne de tels risques d'attirer l'attention du Papillon sur eux.

La gorge nouée, l'héroïne tendît au gardien le Miraculous, et tenta d'expliquer le combat de l'Arc de Triomphe.

« Alors qu'on combattait, Mayura s'est effondrée, le Papillon a paniqué, il m'a juste demandé de la sauver, et comme il m'avait entendue dire à Chat Noir que je ne pourrais pas le faire seule, il m'a donné son Miraculous, parce qu'il pensait que vous refuseriez sinon. S'il vous plaît, venez, sauvez-la, il ne supportera pas un deuxième deuil, pas alors qu'il a tellement eu de mal à surmonter le premier...

— Bien sûr. Emmène-moi. »

Ladybug guida Su-Han jusqu'à la place de l'Étoile, lui indiquant l'Arc de Triomphe du doigt, tremblante de stress à l'idée que quelque chose se passe mal. Le maître lui prît la main et, d'un bond, les emporta au sommet du monument.

Quand il vît Adrien, détransformé, faisant les cent pas fou d'inquiétude, Gabriel Agreste effondré de larmes auprès de Mayura évanouie, il comprît pourquoi Ladybug avait été si suppliante, si affolée. De ses pouvoirs dépendaient deux vies et un bonheur, qui étaient chers à Marinette, il le savait.

Il fila auprès de la malade, s'agenouilla auprès d'elle. Il percevait très bien la cause de la maladie et ses effets exacts sur l'organisme de Nathalie Sancœur.

Su-Han décrocha délicatement le Miraculous, faisant apparaître un kwami troublé qui paniqua en voyant l'état de sa porteuse.

« Dame Nathalie ? Dame Nathalie ! Oh non, non, non ! S'il vous plaît... Est-ce que je l'ai...

— Du calme, Duusu, ordonna le Gardien Céleste d'une voix froide, elle est en vie et je peux la soigner. Va rassurer Monsieur Agreste. »

Il déposa la broche sur le sol, puis plaça les mains au-dessus du corps de Nathalie, les paumes à plat. Fermant les yeux, il repéra chaque aiguille de magie, chaque plaie physique, chaque difficulté sensible. Quand il en découvrait une, il se concentrait dessus, se la représentait distinctement, puis faisait le geste d'arracher quelque chose, d'effacer une trace.

Au bout d'une interminable demi-heure, il avait fini sa tâche.

Alors qu'il se relevait, Nathalie ouvrît les yeux, l'air désorientée, perdue. Il l'aida à se relever, puis lui expliqua ce qui s'était passé, lui redonnant la broche du Paon et lui intimant de ne pas s'exposer à des lésions psychiques, au risque de retomber malade.

Elle le remercia, déclarant qu'elle ferait attention, puis se dirigea vers les autres, qui attendaient le miracle un peu plus loin.

En la voyant debout, Gabriel ne pût retenir un cri de joie et se précipita vers elle et la serra dans ses bras, exprimant dans ce simple geste tout le bonheur et le soulagement qui l'animaient.

Adrien, lui, regardait avec joie son père retrouver enfin le sourire et la vie et, posant ses yeux d'émeraude sur Nathalie, il éprouva un immense soulagement à l'idée qu'il n'avait plus de raison de s'inquiéter.

Ladybug, les yeux dans le vague, laissait les émotions se mélanger. Elle était heureuse, sincèrement, pour les Agreste, soulagée aussi de voir que les combats allaient enfin connaître un terme. Mais elle était triste, aussi, parce que sans sa vie d'héroïne, elle serait comme vide. Et puis...

« Chaton ?

— Oui, ma Lady ?

—  Puisqu'il n'y a plus de vilains, je ne sais pas si nous nous reverrons en héros. Mais je voulais te dire... Je t'aime. Je suis amoureuse de toi, mais pas d'Adrien, comme je l'ai cru pendant longtemps. De Chat Noir.

— Tant mieux, murmura-t-il en se tournant vers elle, tant mieux parce que c'est Chat Noir vraiment. Et, tu sais, je t'aime... Mais pas que en Ladybug.

— Que... Qu'est-ce que tu veux dire ?

— Il y a quelques minutes, tu m'as dit que tu es. Et je sais aujourd'hui que je suis amoureux de Marinette, et de toutes ses facettes. »

L'héroïne sourît. Elle serra son partenaire dans ses bras, tendrement, sachant que quoi qu'il arrive, ils seraient toujours là l'un pour l'autre.

Su-Han revînt vers eux, les salua et disparût au loin, sentant que puisque les cœurs étaient enfin unifiés et guéris, on n'avait plus besoin de lui.

Gabriel et Nathalie, eux, regardaient la scène avec de légers sourires aux lèvres, blottis dans les bras l'un de l'autre, ayant enfin accepté de s'aimer, de reconnaître les sentiments qui battaient en eux depuis longtemps, ignorés.

Quand Ladybug et Adrien s'embrassèrent sous leurs yeux, Nathalie se tourna vers Gabriel instinctivement, se perdant dans son regard d'acier. Laissant son cœur parler, elle se dressa sur la pointe des pieds, posant ses lèvres sur celles de Gabriel, dans un baiser léger comme une plume.

Il lui rendît le baiser, l'approfondissant avec passion, rapprochant leurs cœurs dans une étreinte puissante traduisant toute la force de son amour.

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1555 Mots.

J'aurais dû le poster en début de semaine, vu qu'il est prêt depuis samedi, mais j'avais la flemme de le retaper/dicter parce qu'il était dans ma tablette de prise de notes et que je peux pas l'en extraire.

En retapant, j'ai un peu l'impression que le Ladynoir est comme un cheveu sur la soupe (c'était encore pire, j'ai rajouté deux/trois phrases pour que ça passe mieux) mais il s'est incrusté et j'aime pas me disputer avec l'inspi, après elle me fait la gueule.

L'intérêt de Su-Han enfin dévoilé ! Ce perso sert pas vraiment à grand-chose dans la série, donc c'est à nous de lui donner un rôle. Ce que j'aime beaucoup faire, d'ailleurs.

Bref.

Vous en avez pensé quoi ? C'était bien ? Dites-moi tout !

Bises,

Jeanne.

(17/12/2021)

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